L’hivers qui approchait, la preuve c’est à la limite de la congélation que je me sortais de mon trou, j’avais tellement méditer sur la branche qui m’accueillait que la neige s’étant soudainement mise à tomber m’avait recouverte, totalement cacher, j’avais disparu pour refaire soudainement surface. Curieux, j’avais été tellement occupée par mon être profond que je n’avais pas remarqué le changement qui c’était fait en quelque heures. Mon premier réflexe était bien sûr pour la moitié de mon âme, mon compère bien plus précieux que moi encore, Nectus bien sûr, un louveteau encore fougueux et intrépide, inconscient par ma faute. Alors car tel était mon devoir je vérifiais qu’il aille toujours bien, lui qui était resté au sol dans ma tente, près du feu, sous ma couverture.

Ce n’était pas la vision de ma peluche endormie qui rêgnait lorsque je rentrais, mais un vide de présence total, tout était froid ici et les traces de pattes n’avaient pas attiré mon attention, le petit monstre était ainsi sorti depuis longtemps, mais pourquoi et pour aller où ?
La réponse m’étant vitale, je partais à sa quête pas franchement très inquiète, les lieux, cette forêt était l’extension de ma maison, non pas vraiment, c’était mon immense chez moi alors j’en connaissais chaque recoin comme toute bonne maitresse de maison. Des branches cassées, puis après une longue marche ses traces dans le sol immaculé, à côté d’autre, des sabots, une proie ? Le filou s’était-il improvisé chasseur sans moi, voilà qui aurait été une belle surprise, je souriais, c’est vrai, aujourd’hui il avait l’avantage du terrain, c’était inniable. Mais ma belle surprise se voulait rapidement gâcher un troisième jeu plus discret se dévoilait à mon œil expert des traces humaines, un chasseur, un sur les traces de la même proie que l’avorton.

Je l’imaginais soudain bien vers son jeu favori, à savoir, vilain faucheur, voleur de proie en tout genre, un long soupir j’accentuais le pas et soudainement une aura, une présence et un pressentiment mauvais qui venait dévorer mon être. Mon cœur accéléré de lui-même entrainait ma cadence, j’approchais en semi-ombre et la scène qui se jouait ne me trompait pas, le danger guettait là et la faucheuse lorgnait sur mon âme sœur. Soit, dans ce cas j’allais lorgner sur elle avec le même danger, tous mes talents de kunoichi révélés j’effleurais son corps avec la même main faucheuse qu’elle, car oui la voleuse d’âme était une femme, une qui avait choisi la mauvaise proie, le mauvais lieu…

=|-Ne pense même pas à entailler mon loup si tu ne veux pas le même sort que ta biche.

Damne, elle aurait pu être ma sœur, une shinobi de Kiri , ça n’aurait rien changé, ma lame osseuse ne demandait qu’à se planter dans sa chair si le pelage blanchâtre de ma bête se voyait tacher du sang étant sien. Je posais une main avec douceur sur mon protégé pour tenter de l’extraire de sa prise, pour le rassurer aussi, d’ailleurs c’est sa seule présence qui me poussait à ce que j’allais soudainement faire, négocier. Jamais de ma vie je ne l’aurais admis sans pareille situation…

=|-Laisse le et j’oublirais jusqu’à ta présence ici, blesse et je te jure de faire de cet endroit ta tombe…

Étrange créature qui se prêtait à ma vue, pourtant ici j’en avais vu des tas toutes aussi étranges les unes que les autres, mais celle-ci était unique dans le genre, puisqu’elle venait elle-même me livrait les détails fâcheux de notre rencontre. A la voir faire l’entendre parler, le sourire me montait aux lèvres, une furieuse envie qui me prenait ainsi, si bien qu’elle s’éloignait elle-même de mon protégé ou plutôt de moi je pense, qu’importe, elle avait son arme loin du cou de Nectus c’était ce que je voulais. Au-delà elle m’offrait un spectacle hors normes, je guettais sa cigarette s’allumait, moment adéquat: ou provocation ?

Non j’observais la femme le visage ensanglanté, j’avais vu la biche, le lieu, les traces de sa traque, fallait-il être sacrément affamé ou vraiment en nécessité pour se mettre en pareil situation. Elle avait abattu certes mais dans un endroit dégagé et elle avait laissé des traces, de plus je remarquais son stress, j’écoutais ses mots, l’intonation de sa voix le comportement de ses gestes plus parlant que sa langue. La brune était anxieuse et elle avait de quoi l’être, car ni moi, ni le loup n’étions son vrai problème, non sa présence elle-même l’était et elle venait en coup de poker se placer en victime et demander réparation pour un vol. La bonne blague…

=|-Réparation ? T’as pas l’impression que ta simple intrusion ici est une pure provocation envers la kirijins que je suis et c’est à moi que tu viens faire la morale de l’affront que tu as perçu ? Tu croyais que si on te croisait quoi, les journées portent ouvertes comme tu vois ici c’est plutôt glacial.

Comme le ton de ma voix d’ailleurs, il faut dire au réveil j’étais rarement agréable, pire encore quand venait me titiller les oreilles pour m’informer de choses dont j’aurais me passer, une nukenin génial, donc devoir. Bon, bon, bien que ma réputation de machine à tuer sanguinaire était à préserver je me tentais bien à un autre devoir, celui de la raison, car il ne faut pas croire, mais Kiri est franchement sacrément bien hiérarchisé niveau règle. Non, on ne tue/se bat/capture/ou provoque pas à tout va sans donner des comptes. D’ailleurs j’avais bien envie de faire remarquer d’autre point à cette fameuse Ukuruz, de un sur son mégot, de deux sur une de ses phrases et pour finir sur Kiri…

=|-Ta clope on la voit à des kilomètres à la ronde, pas malin. Le gibier je m’en fou, tu dis stupide de se battre pour, mais visiblement c’est toi qui est prête à tout pour, je ne crache pas dessus ça va de soi j’aime me battre. Mais moi contrairement à toi j’ai un engagement pour un village, des droits, des règles et des devoirs, si tu n’es pas sur notre bingo-book et que tu n’as rien enfreint, quel intérêt à Kiri à s’intéresser à toi ? Avoir effleuré mon loup est peut-être même une raison plus valable…

Bon sur ce point je disais vrai, j’avais en travers sa tentative sur Nectus, mais loin d’être quelqu’un ne reconnaissant pas les torts et comme ceux de mon loup était mien, je poursuivais calmement mais tous os dehors –à comprendre bras mode hérisson-. J’avais bien vu la sale môme malaxé son chakra, un signal qu’elle m’envoyait en avertissement, alors j’en faisais autant. On serait cru en présence de deux bêtes défendant un territoire ou un truc du genre, belle connerie oui…

=|-Quant à ta proie, Nectus oublie parfois les règles de la chasse, il n’aurait pas dû voler ton gibier certes, mais le tuer t’aurait apporté quoi au juste ? Je t’ai donné la réponse il me semble. C’est dangereux d’agir sans réfléchir, surtout en terrain hostile. Je crois que ton pire ennemi aujourd’hui c’toi ma grande et ta faim. La viande est toujours meilleure cuite ou séchée.

La parole accompagnée du geste, je jetais mon sac à provision ouvert à mi-parcours entre nous deux laissant entrevoir son contenu. Contrairement à ce qu’elle croyait, non son aveu nukenin ne me donnait pas l’envie de l’attaquer, c’était étrangement ce qui changeait la donne et me faisait curieuse, elle avait trahi ou quitté son pays pour X raisons, à ça il y avait des raisons et par là j’entendais bien certaines qui qui sait me serviraient un jour.

=|- Bon, on va jouer carte sur table, mais avant je me présente je suppose ? Je suis Aojikawamanashi, Ai pour les intimes, du clan Kaguya et de Kiri, t’as deviné ça je suppose et mal luné au réveil. Dis Akuruz et toi d’où viens-tu, pourquoi es-tu partie et qu’est-ce que tu faisais ici ? Si ce n’est que de la chasse, chose que je pourrais être prête à croire, ton statut de déserteur devient dérisoire pour moi, mon sac est à toi en échange de la biche, de quoi excuser Nectus non ? Les bonnes questions et de bonne réponse sont parfois plus efficaces que les coups, ils offrent sorties, alliées, opportunités et bien plus… Bref ! Je te laisse voir, il a deux façon de s’y prendre à Kiri tu vois et je suis sûre que si tu as survécu jusqu’ici c’est que tu vois où je veux en venir.

C’était simple, un jeu de question réponse où j’apprenais de quoi m’intéresser et éventuellement découvrais une alliée extérieure et pouvait m’en faire une dans les occasions commune ou une castagne pure et dure. Dans les deux cas j’étais gagnante je pense alors ça valait largement les négociations… Ceci dit, j’espérais que la belle brune soit judicieuse, elle me plaisait bien avec son côté culoté et arrogant, on aurait dit moi, comment je n’aurais pas pu apprécier ça..

Arrogante la bougre, certes à la même place j’aurais eu les mêmes aises, bien que comme elle je n’avais pas été à l’avantage, c’était la marque de l’enfant sauvage dans l’âme. A nouveau j’écoutais l’arrogance de ses mots qui répondait à la mienne, bien la demoiselle était joueuse, nous étions deux. Je la voyais disperser des clones, encore plus d’énergie gaspiller en étant à bout, peut-être que c’était mon approche vers elle qui la laissait encore en confiance, bien, c’était tant mieux, moins je me fatiguais mieux c’était, j’avais horreur d’être brusqué au réveil. Le rictus sur mon visage ne pouvait plus se cachait et mon regard se faisant perçant, je jubilais, mais pourquoi ? Parce que son attitude me plaisait et le monde était souvent témoin de mon amour pour la poursuite de mes envies et là je voulais jouer, c’était évident. Alors jouons.

=|-Suna ? Alors profite d’être ici pour prendre de l’eau et à l’occasion ramène-moi une rose des sables.

Bon elle ne disait pas faux après tout, j’étais louve dans une meute et je n’étais pas la matriarche alors j’obéissais, mais qu’importe ma place était bonne telle qu’elle était et me faire remarquer mon côté soumis était aussi judicieux que peu malin, les Kaguya sont terriblement orgueilleux et je l’étais aussi, mais le contexte m’en faisait en rire. Cela probablement car elle s’était lancé sur un point qui m’isolait et me différencier des toutous grassement récompenser qu’elle semblait évoquer en parlant de Shinobi. La chaleur d’un toit, une protection, la survie. Elle avait dit ça s’élançant si vite se perdant dans ses préjugés, ce statut pas aussi merveilleux qu’elle le croyait je l’avais gagné, mais qu’à moitié, sa faim, sa peur, sa haine je la connaissais, ma place je l’avais faite au prix de mon âme vendu au diable, car tel était la tradition chez moi. C’était la loi du fort et avant de rejoindre Kiri, ma vie n’avait pas été si paisible, la sélection naturel imposé par mes propres géniteurs, la lutte où seul celui qui avait su tuer ses frères survivait. Toujours cette optique de trie et de conditionnement, Kiri m’en avait sortie, alors oui j’en étais fière bien que pas toujours ravie d’y être enchainée, alors oui je pouvais comprendre la femme qui avait violé ses terres qu’il n’y a pas si longtemps encore était libre. Mais ça ne me suffisait pas, pourtant cette fois je n’avais pas envie de lui faire la leçon arrogante, mais il fallait répondre à sa question.

Ce que j’en savais ? De connaissance de cause telle voulait dire ? Que cet instinct qu’il forme apprenait à être prudent et attentif à tout, avec le temps à être préventif, méfiant, arrogant, sûr de soi et agressif pour éviter de trop danser dans les bras du dieu des morts. Et que d’une autre part les apparences étaient trompeuses. En un sens j’avouais avoir fait partie de son monde, non en vrai mon attitude, ma nature profonde le prouvait, j’en étais toujours, mais je tentais de le contenir au mieux car ma vie avait désormais de nouvelles règles. Alors non, je laissais un blanc à ça avec pour seule réponse l’expression de mon visage et mon regard perçant dans le sien, non je n’étais pas aveugle et elle le savait très bien, je me doutais à quel point la situation pouvait être tranchante dans un cœur sauvage, celle qui murmurait que la sagesse primait sur l’envie à sa place, mon orgueil n’aurait peut-être pas eu la même retenu, mais le fait été que je n’y étais pas, je n’avais pas eu l’imprudence de m’y tenter à son instar.

=|-Il y a de quoi qui puisse être transporté et conserver, qui ne pourrira pas et t’évitera de chasser aussi dangereusement. Il est à toi.

Ultime pique vers sa colère, moyen de lui rappeler sadiquement la mauvaise posture, mais pourquoi, me vanter, la torturer ou un truc dans le genre ? Non, pas vraiment, je voulais percer au-delà de sa froide carapace, je voulais des réponses vraies, alors je jouais sur ses mots pour notre jeu, car je savais que c’était seulement ainsi que moi je me dévoilerais. Preuve était faite que nous étions ni l’une ni l’autre idiote, alors la diplomatie était franchement inutile. Je lui faisais violence comme on aurait me le faire.

=|-Tu parles de moi et la survie que je ne connais soi-disant pas, mais j’ai l’air tout aussi avisé sur le sujet que toi tu ne connais celui de la condition des villages quand tu l’évoques. Qu’est ce qui a mérité tant de rage ? Qu’est ce qui va nous rendre si différentes pour que nous soyons poussés à nous entretuer. Dis-moi-toi qui en sais si long que ça à quoi nous sert ce blabla inutile ?

Je m’approchais plus près d’elle le pas lent et tranquille pour lui susurrer des mots que j’étais sûre elle comprendrait.

=|-Parce que si nous avions vraiment envie d’arracher nos vies, les coups auraient plu depuis déjà longtemps. Pourquoi pas encore alors ? Car ils sont plus nécessités qu’une envie, comme sont souvent tous les actes pour la survie. Parce qu’au fond les loups s’attirent toujours vers le même point. Le besoin de faire taire leur faim qui les dévore, mais ces dernières ont plusieurs formes pas vrai.

Elle disait aimer être seule, portant ma présence l’avait distraite d’une façon ou d’un autre, autant le hasard de sa rencontre avait dû me plaire et m’intriguer, autant la mienne pourrait lui laisser le même sentiment. J’avais tenté le tapis et je m’éloignais après avoir claqué des doigts Nectus pour sonner la retraite, la suite était simple une main qui allait se tendre dans le vide et vers l’ombre disparaitre, un poignard qui voudrait mon dos ou une semblable qui se reconnaîtrait. Une marque dans mon histoire ou un souvenir qui allait s’effacer…

=|-Déstresse sinon, y a personne à la ronde, pas d’alerte aucune nécessité, puis qui viendrait enquiquiner une shinobi accompagnée d’une Kirijins à Kiri ? Ma viande, moi je la mange cuite, alors je retourne au campement bouffer mes lapins de la veille, bah oui tu vois, nous aussi on se débrouille pour manger, pas pour autant qu’on prévoit pas de quoi réparer les bêtises des louveteaux. Fais ta vie, moi je retourne à la mienne, mais si finalement elle ne te presse pas tant que ça vient perdre du temps, les portes ouvertes ici c’nul, mais en revanche la découverte chez les particuliers c’pas mal…

Le sourire en coin, on aurait pu penser que je me foutais d’elle, mais non, je partais vraiment manger tranquille, libre à elle de venir s’y fondre où vérifier. Sa compagnie m’était agréable bien que farouche, je ne pouvais pas le nier.