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Les yeux fermés sur le rebord d’un lac où une cascade s’effondrait dedans après une longue chute, je n’esquissais le moindre geste. La tête légèrement incliné vers le bas et les mains apposés sur mes genoux, je méditais dans le silence bercé par la mélodie de l’eau qui s’entre fracasse et dans la sérénité. Le soleil surplombait la région. Haut dans le ciel, la position de l’étoile signifiait bien l’heure du présent. Midi, pensais-je avant de sombrer de nouveau dans la méditation.

Étant dans cette position depuis le début de la matinée, je me relevai pour dégourdir mes muscles avant de reprendre la route dans la direction du vent. Le trajet se fit en silence et les passants sur la route se faisaient rare, ainsi que les malfaiteurs comme de simples voleurs ou bien des criminels de longues dates sans réel potentiel. Non, les paysans pouvaient dormir sur leurs deux oreilles et les marchands tant bien que les voyageurs peuvent se promener dans le pays sans réel danger apparent. C’est calme et différent des grands pays. Les nuages voulaient s’approprier l’aide militaire et la puissance des Samouraïs. Or, je vois bien plus que cela ici. J’ai tant bien que mal adopté avec joie la culture de ces gens. Cela ne m’empêche pas de déconner de temps à autre, mais ces fameuses traditions m’ont apporté un certain bien être, un réconfort intérieur de sérénité. Je ne suis pas totalement d’accord avec certaines disciplines de la culture, tel le devoir comme le seul guide de son existence, le contrôle de soi comme la première règle de conduite, la souffrance et la mort comme des accidents sans importance de point de vue individuel. Cela gâche la beauté du visage de ce pays.

Qu’importe, cela ne fais pas partie de mon éducation et ma présence ici n’est pas pour critiquer la formation des enfants. Cela devait faire environ deux heures que je marchais et la carte m’indiqua que le prochain village que je pourrais atteindre est encore loin, environ une bonne demi-douzaine d’heure m’attend à ce rythme-là. Courir serait la meilleure option envisageable. Or, un château aux mesures architecturales médiévales attira mon attention. Belle maison fut ma première pensée avant de me diriger vers cette forteresse appartenant clairement à un noble. Peut-être trouverais-je refuge dans cette noble demeure le temps d’une nuit. Je frappai à la grande porte et attendit alors qu’un vieil homme vint à ma rencontre et me demander le but de ma visite. Demandant poliment l’hospitalité, il me fit entrer et des serveuses, appelé communément des Geisha, vinrent à ma rencontre. Les femmes demandèrent mes sabres pour les poser sur un râtelier le temps de ma visite. Ôtant mes deux fourreaux attachés à mon dos via la ceinture qui maintenait les étuis de mes deux épées en place, je les avertis tout d’abord du poids de chaque épée longue. Au final, je dû les ranger moi-même sur le râtelier, faute de la force physique des servantes de ce magnifique manoir. Me rappelant que le parquet est exclusivement du tatami, j’ôtai mes bottes à l’entré avant d’avancer d’un pas, chausser de chaussettes blanche. Comme le veut la fameuse tradition, je ne suis pas armé, laissant donc une atmosphère de confiance planer dans le vestibule. Oui, je connais un peu la coutume.

J’attendis un petit cinq minutes le temps que le vieil homme aille prévenir son seigneur de mon arrivé. Une fois revenu, je fus servi comme un roi. Nourriture, boisson et même une chambre. Alors que j’étais à la table devant un bol de fruit, j’essayais tant bien que mal de cacher mon malaise devant un tel luxe. Je suis un Shinobi, un adolescent qui voyage et qui dort sur la terre poussiéreuse des forêts et qui se gambade sans lanterne la nuit au risque de déclencher un combat contre un autre Samouraï en cas de rencontre infortunée. Une telle solennité m’échappe. Le dénommé Sarogo apaisa mon trouble en me rappelant que ceci fait partie également de la coutume. Suite au déjeuner, ce même homme me conduisit dans un jardin. J’étais émerveillé par la beauté de l’endroit. Le doux parfum de la forêt ainsi que quelques cerisiers dont les pétales fanent en cette saison. Une pluie de romantisme, les gens de ce pays ont un secret pour l’esthétisme parfait et pour plaire à tout le monde. Au cœur de ce paradis, un homme attendait sur un ponton placé au-dessus d’un petit lac. « C’est le seigneur » dit l’homme avant de me laisser seul en sa compagnie. Je gravis le pont en bois avant d’être à la même hauteur que le brun, âgé d’une trentaine d’année… Cet homme se présenta comme étant Narukami Seigen. Me courbant égal à son action précédente comme le veut la coutume, je me présentai à mon tour.

« Je me nomme Yuuki Setsuna, sabreur au service du village de la brume. Mille merci pour votre hospitalité, s’il y a un quelconque moyen pour vous repayer la même, ce sera un plaisir de le faire. »

Me relevant doucement pour être de nouveau droit et immobile, je jaugeais discrètement de mes iris obscurs le noble Samouraï. Je ne sentais aucune émission de chakra venant de ce guerrier. Comme ceux que j’ai précédemment rencontrer. Pourtant, je suis assez intelligent pour avoir connaissance du grand pouvoir de ces sabreurs. Serein, j’attendais la suite des événements et surtout ce que pouvais me réserver ce guerrier, adepte du code du Bushido. Peut-être que mon identité, ou plutôt la mention de mon appartenance à Kiri, introduira une réaction de la part du seigneur.

Pour une nouvelle fois, notre héros aux iris de jade et de braise se retrouve au cœur d’un monde adepte du code du Bushido, un art si redouté et pourtant, peu réputé. Aujourd’hui étréci par les arts ninjas, les Samouraïs n’ont plus l’influence qu’ils exerçaient sur le monde autrefois. La maîtrise du corps et de l’esprit n’ont plus leurs places sur les contrées du continent autre que le pays du fer. Or, Setsuna avait suivi une formation de près avec un vieux maître Samouraï lorsqu’il eut ses deux sabres forgés par le fameux Seki du pays de la foudre, probablement établit dans les rues commerçantes du village des nuages à l’heure actuelle. Ce n’était pas un inconnu des traditions des effroyables guerriers au katana. Il savait comment se présenter et comment se comporter face à un homme de position comme celui qui faisait face à l’adolescent de seize printemps. La courtoisie du Lutin sous métamorphose sembla plaire au maître des lieux. Il n’eut aucune réaction de sa part lorsqu’il entendu que notre protagoniste était lié au village de la brume, État d’une renommée sans comparable. D’où vient le surnom « la brume sanglante » d’ailleurs, ce n’est plus à prouver que les Shinobis de Kiri sont des combattants dans l’âme. Quelque fois, le Yuuki se demanda s’il était le seul sain d’esprit dans ce village. Ce qui l’amena suite à cela à se demander s’il n’était aucunement différent des autres qui l’entourent là-bas.

La première impression qu’offre le Seigneur du manoir au Sabreur Noir est celle d’un homme bienveillant. Sa voix d’ailleurs était rassurante et sans faille, à un tel point que le Lutin Argenté se demanda si cet individu affichait un masque parfait, c’est-à-dire une fausse attitude pour mettre en confiance son invité. Setsuna le fait tous les jours, la dernière fois qu’il a laissé court à sa vraie personnalité date de la mort tragique de vous-savez-qui. Enfin, cette question non existentielle passa dans l’esprit du jeune homme à la crinière opaline impressionné par l’étrange aura accueillante que dégageait l’homme qui lui avait offert l’hospitalité. N’étaient-ils pas tous ainsi ou bien était-ce seulement Setsuna qui n’avait pas eu un tel sentiment depuis fort longtemps ? Le dénommé Narukami Seigen proposa à son invité Kirijin de marcher un peu dans le sublime jardin qui lui appartenait. Donc, ils quittèrent le ponton pour se promener après que notre héros ait acquiescé silencieusement aux paroles du Samouraï. L’air est agréable, pensait-il en fermant les yeux un instants. Il fit le vide dans sa tête tout en suivant de prêt son hôte avant que celui-ci lui pose des questions comme gage de paiement. Ceux-ci surprenaient le jeune sabreur. Il savait les guerriers de Tetsu no Kuni étaient plutôt confinés dans leur paix et s’exilaient pour garder cette sérénité, une drôle d’autarcie. Mais il n’avait vague connaissance que c’était à ce point si énorme.

Éventuellement tous les territoires de ce vaste univers Shinobi a appris tôt ou tard l’issu de la guerre qui opposa la feuille au sable puis les nuages à la brume. À l’opposé de cette pensée, il semble que les habitants du pays du fer n’ont donc aucune connaissance sur le déroulement de la guerre, ni même si elle a enfin eu un terme. Le Yuuki avait du mal à garder un faciès exprimant le calme absolu car cela l’étonnait au plus haut point. Comment pouvait-on vivre si éloigné du monde extérieur ? Quelque part, Setsuna enviait l’ignorance du noble. Vivre coupé de ce cosmos sombre et sanguinaire, n’étais-ce pas ce qu’espérait Asuna ? Oui, c’était le désir qu’elle avait transmis à son frère cadet. Le natif de Yuki no Kuni secoua légèrement la tête alors que le Nakurami s’excusa de l’humeur défaitiste de ses confrères Samouraïs. Les deux hommes s’arrêtèrent devant un nouvel étang d’eau où beaucoup de poissons y vivaient sans crainte. D’un timbre de voix serein et essayant d’inspirer la confiance intégrale, le Lutin Martyr se donna le devoir d’expliquer à cet homme avide de réponse l’actualité du monde hors de son pays.

« Je comprends, n’ayez crainte. Il chercha soigneusement ses mots tout en cherchant le regard de son interlocuteur afin d’avoir la possibilité de parler en toute sincérité. La guerre a pris fin il y a peu. Enfin, les guerres. Suna a vaincu Konoha et d’une certaine façon, se sont partiellement annexé. Le combat s’est fini aux portes du village de la feuille suite à un accord entre les deux dirigeants de chaque village. Pour le village des nuages et Kiri, les mots n’ont pas eu leur place. Le vent souffla, faisant virevolter les cheveux blafards de l’enfant à la cicatrice incarnate. Cela lui donna une petite pause pour reprendre son souffle pour continuer à nouveau sa tirade. La brume sanglante, comme beaucoup aime la nommer ainsi, a vaincu Kumo par la force. Ils étaient dans une position désavantageuse, le Shodaime Raikage a supposément déserter ses fonctions pendant la première bataille qui a eu lieu au pays de la neige. Nous avions donc fait face à un adversaire certainement désorienté… »

Il détourna enfin les yeux pour les rivés sur l’étang. Décontracté mais toujours dans une position bien droite, il réfléchit à ce qu’il pouvait dire de plus. Un poisson sauta hors de l’eau et attrapa un pauvre insecte qui ne faisait que passer par là. Cette simple démonstration de la chaîne alimentaire animale lui rappela quelque chose d’important ; les gros mangent les plus petits.

« Non, ce n’est pas tout. Depuis peu, les villages semblent avoir compris que faire la guerre directement n’amène à rien. Ils ont donc décidé de s’approprier des territoires pour grossir leur puissance militaire et économique… Narukami-Sama, vous avez dit que les Samouraïs veulent conserver la paix et que les conflits restent à l’écart de vos terres. C’est ce que je souhaite aussi. Mais Kumo semble ne pas être de cet avis. Et par la suite, ce sera un autre grand pays qui viendra vous voir. »

Oui, il savait pour les plans du nouveau Raikage. Aisaka Kira en avait bien fait part à notre héros au regard hétérochromique lorsqu’ils se sont rencontrés. Setsuna réfléchit encore mais il venait de tout divulguer à son hôte. Il laissa un long moment de silence peser sur l’atmosphère pour que Seigen assimile toutes les informations nécessaires. Lorsqu’il sembla prêt à parlementer de nouveau, ce fut maintenant le tour à notre Lutin de poser une question.

« Avec tout le respect que je vous dois, vous avez mentionnez plus tôt que vous avez ressenti des puissances phénoménales au-delà de la guerre… Je doute que vous en sachiez plus que cela mais si c’est possible, j’aimerais tant en connaître plus sur le sujet. »

Ces quelques mots ont attirés toute l’attention de notre personnage. Car la seule chose qui soit plus cruel qu’une guerre est une malédiction barbare qui peut détruire un pays entier. Bien droit face au noble adepte des arts du corps et de l’esprit, sous son manteau de cuir de couleur ténèbres était sa main droite gantée qui tremblait sous la force employée qu’il utilisait pour canaliser sa colère. Il espérait qu’il n’avait pas vue juste, il priait même que les Samouraïs nagent en plein délire.