Le départ était imminent. Michiki s’avançait vers les Longs tunnels, derniers témoins de son passage avant sa mission diplomatique qu’il s’était vu confier il y a peu. Le régent du village l’avait convié dans son bureau afin de s’entretenir avec lui d’un sujet important. Le dirigeant souhaitait que le nécromancien se rende au pays du Vent afin de s’entretenir avec le Kazekage. C’était une mission diplomatique. Michiki n’était pas ce qu’il y avait de plus doué dans le domaine mais il était un homme de confiance pour le régent qui avait vu en lui le parfait messager. De plus, le voyage serait long et fatiguant. En cas de problèmes sur la route, ce serait vite réglé avec un guerrier comme Michiki. Il espérait d’ailleurs croiser quelques intempéries car sinon ce serait vraiment d’un ennui mortel. Mais il saurait être impliqué dans son rôle de diplomate le moment venu.

Il avait donc préparé ses affaires sans plus tarder. Yoru voulait que cela soit fait dans les plus brefs délais. Michiki partirait donc dès aujourd’hui afin de se charger de ça. Mais il ne pouvait se présenter au village du Sable tout seul. Il serait donc accompagné. Mais le régent n’avait pas précisé de qui il s’agissait malgré le fait que le nécromancien ait posé la question. Il voulait lui faire la surprise ou quoi ? Enfin bref. Il avait fait un sac avec le strict nécessaire. De toute façon il n’y avait pas besoin de se charger. Certes le voyage serait long mais ça ne voulait pas dire qu’il fallait se charger comme des mules. Des vivres et beaucoup d’eau, c’était l’essentiel de son paquetage.

Il avait ensuite quitté l’appartement pour arriver finalement aux Longs tunnels où il allait retrouver son premier contact. En effet, une fois dehors, ils avaient rendez-vous ailleurs pour retrouver une deuxième personne. Ils se rendraient donc à trois à Suna. Michiki était le premier sur les lieux et il lui suffit d’attendre pour voir qui l’accompagnerait pendant la première partie du voyage. Elle apparaissait au loin et se précisait à mesure qu’elle avançait. Kaguya Kairi. Une jeune fille qu’il avait aidé un soir alors qu’elle s’était blessée la cheville. Ça n’avait pas été facile d’ailleurs. Non pas que c’était une blessure grave mais c’était plus sur le plan…émotionnel que ça avait eu l’air étrange. Un sacré souvenir. Qui lui avait coûté une chemise !

Les Kirijins se saluèrent quand ils furent face à face. Michiki sourit à la demoiselle puis il ne se fit pas long pour lui dire :

-Prête à y aller ?

Ils n’avaient pas échangé grand-chose pour le moment mais ils auraient largement le temps vu la longueur du trajet qui les attendaient. Le nécromancien raffermit sa prise sur son sac pour s’assurer qu’il ne glisserait pas de ses épaules peu trapues puis il se mit en route. Kairi le suivait. Ils adoptèrent un rythme de course régulière pas trop fatigante. Et les voilà qui s’éloignait de leur village natal !

La Kaguya n’avait pas perdu de son originalité et de son piquant intellectuel. C’était amusant de lui parler. Elle ne se comportait pas comme les autres demoiselles. Elle avait une façon de réagir et de penser assez unique. Ce qui amusait beaucoup le nécromancien d’ailleurs au vu de certaines de ses paroles ou de ses actes dans le passé. En effet, peu de temps après qu’il se soit mis en route, la jeune demoiselle entama la discussion avec Michiki. Déjà il n’y avait qu’elle pour se risquer à pareille folie ! Non n’exagérons rien mais bon il faut dire que le Jônin n’avait pas le physique du mec que tout le monde va voir en se disant : « Il a l’air sympa et causant ». Il a plus l’apparence de celui qu’on le laisse pas approcher de son verre et dont on surveille chaque mouvement. Mais heureusement, ou malheureusement selon le point de vue où on se place, Kairi avait été beaucoup jugée elle aussi apparemment. Du coup le jugement par l’apparence était quelque chose qu’elle se refusait de faire. Et là c’était encore heureux pour le nécromancien.

Elle avait commencé par une petite boutade sur la chemise de Michiki. A leur dernière rencontre, elle avait en effet coûté un bras de chemise au jeune homme à lunettes. Il l’avait arraché lui-même pour improviser un bandage de fortune suite à une blessure superficielle qui faisait souffrir la jeune femme. Cette nuit avait été intéressante non pas pour les évènements en soit mais pour la réflexion qu’avait mené les deux protagonistes. Un observateur extérieur aurait bien ri s’il avait eu la capacité de lire dans les pensées des deux Kirijins. Mais trêve de plaisanteries. Le nécromancien répondit à la blague de la Kaguya :

-Vu notre destination je ne serais pas récalcitrant pour me séparer d’une manche ou deux. Alors n’hésite pas à te casser un poignet ou deux !

Le ton de l’ironie avait été clairement employé. Michiki n’était pas médecin et une blessure dans le désert ça risquait d’être difficile à gérer. Mais il faisait confiance à sa coéquipière. Si toutefois cela arrivait, il saurait réagir comme il faut et l’aider de son mieux. Elle enchaîna ensuite avec une question de politesse pour reprendre sur une autre boutade faisant référence à une remarque que Michiki avait faite à leur dernière rencontre en la comparant à un chien d’aveugle. Oui il sait se montrer gentleman quand il le veut le nécro ! Il ne tarda pas à répondre à cela :

-Je suis déjà exténué en pensant à la route qui nous attend. Ce ne sera pas de tout repos malheureusement. Et il semblerait bien que les rôles soient échangés. Mes pas m’ont menés à fouler le sol du pays du Vent par le passé alors oui ce sera moi le guide pour une fois. Même si je ne suis pas pour autant un expert. J’y ai fait un passage éclair.

Ce qui était vrai. Et tandis qu’ils discutaient, ils ne relâchèrent pas le rythme et continuèrent leur route jusqu’au port où les attendait leur bateau en partance pour Kaze no kuni.