La forêt de la brume, l’un des endroits les plus vastes et les plus merveilleux de Kiri, c’est aussi l’une des caractéristiques du village, vous pouvez bien faire le tour du monde, mais j’en doute que vous puissiez trouver un endroit aussi beau, aussi grand et aussi munificent que cette forêt. Les oiseaux rodaient autour de moi et annonçaient le début d’une journée avec leurs pépiements qui avaient le don d’adoucir mes oreilles, le soleil illuminait la terre et le vent faisait crisser le gazon de temps en temps. La journée comme vous pouvez le remarquer s’annonçait plutôt sympa, malgré la brise plutôt glacial qui traversait les arbres et parcourait mon corps en me faisant frisquet en cette journée qui était en fait ma journée de repos et j’avais de la chance de l’avoir en une si belle journée, d’ailleurs je crois bien que je la méritais vu mes efforts et mon application que ça soit durant les missions qui m’étaient attribués ou durant les séances d’entrainement dans lesquels je cherchais à perfectionner mon style de combat, car dans la vie on est jamais prudent et il était de mon devoir en tant que shinobi de la brume de garder la forme et d’être dans le summum de mon niveau pour faire face à d’éventuelles guerres qui pourraient se déclencher n’importe quand.

Je continuais de flâner entre les arbres ne sachant où aller, mais je comptais bien rester pour une autre heure pour profiter au mieux de cette journée magnifique. Mes pieds enfouit dans mes sandales, et durant ma marche, glissaient de temps à autres à cause de l’humidité du terrain et je m’arrêtai parfois pour passer mes semelles sur les arbres afin de retirer la boue qui restait attaché à mes sandales et qui me dérangeait durant ma marche, c’était surement pas le geste le plus gracieux au monde, mais j’étais tout seul dans cet endroit, et au pire des cas je retrouverai des ninjas de mon village entrain de s’entrainer ce qui ne me causait pas de véritable problème et ne me mettait pas sous l’emprise de la preuve sociale puisque je n’étais pas très connu au sein de mon village et je m’en foutait carrément des regards des autres, néanmoins et à ma grande surprise et en continuant ma marche, j’aperçus une silhouette sortis de nulle part, une silhouette qui m’était inconnu et qui ne semblait pas être des environs, cette personne qui se tenait près de moi ne portait pas un bandeau frontal et était peut être encore à l’académie, en effet, j’étais en face d’un môme qui n’attendit pas longtemps avant de prendre la parole et éclaircis quelques questions que je me posais depuis la seconde où je l’avais rencontré et d’après ces paroles, il n’était pas du coin, il était un habitant du pays de la neige, un lieu que j’ignorais et que je visiterais si j’aurai le droit de quitter le village l’un de ces jours, en plus de cela je pus comprendre qu’il était dans le village afin d’affiner son art ninja, mais par malchance il s’est retrouvé égaré dans cette vaste forêt. Je fixais le gamin, je le dévisageais, je prêtais attention à tout les détails qui l’entouraient, ses vêtements, sa posture et ses expression faciale, je me sentais pas trop à l’aise en présence de cette enfant et j’avais le pré-sentiment qu’il cachait un secret, ce n’était certainement pas la réaction que nous, humains, devrions avoir en présence de ces jeunes innocent, mais dans notre monde, tout est possible, et la bestiole la plus médiocre pourrait perturber et détériorer la plus majestueuse des bêtes.
Je pris mon sabre et je l’enfonçais dans le sol boueux, je mettais la paume de ma main gauche sur la poignée du sabre sur laquelle je posai main droite. J’étais dans une posture défensive et je continuais de fixer aux yeux le môme et je pris finalement la parole.

« Les personnes de ton âge ne devraient pas traîner dans ces lieux, c’est bien dangereux. Sinon ton histoire ne m’a pas vraiment convaincu, depuis quand une personne de ton âge qui a certainement du mal avec les techniques d’académie cherche à affiner son art ninja ? »

Je ne le menaçais pas…encore, mais j’attendais une réponse convaincante de sa part et surtout en ce qui concerne les véritables raisons de sa présence ici, sinon j’aurais peut être à le découvrir moi-même, bien que je doive avouer que j’étais plutôt paranoïaque sur ce coup, car il ne laissait échapper le moindre signe d’alerte et vu son âge il ne pourra pas me causer ni même la moindre des égratignures.

Je venais d’écouter la story du môme qui se trouvait en face de moi et je me posais déjà un tas de question. Son récit manquait de cohérence et de crédibilité, il venait de m’affirmer au départ qu’il était venu par son propre gré à notre pays pour but d’accroître sa force et affiner ses techniques ninjas, mais apparemment il n’a pas pensé à ramener avec lui les provisions nécessaire. Quel genre de personne fait cela ? Personne bien sur, son but était clair, il voulait se rendre à notre village pour une raison ou une autre que j’ignorais en ce moment, mais que je ne tarderai pas à la connaitre. Il se tenait toujours en face et jouer avec ses mains pour essayer de montrer sa nervosité et son stress. Alors que je devais rester calme, froid et aussi innocent que lui, je ne devais montrer aucun signe d’hostilité vis-à-vis ce gamin, au risque de le perdre et perdre toutes les informations qu’ils détenaient, mais ma patience avait des limites et il devrait montrer plus de crédibilité dorénavant s’il ne voulait pas que j’enfonce mon sabre dans sa gorge. Je levai mes mains qui étaient posé sur mon sabre ensuite je le retirai du sol d’un geste rapide et je le remis dans son fourreau en gardant un fin sourire sur mes lèvres. Cela suffira surement pour le leurrer et lui faire croire qu’on était sur la même longueur d’onde.

« Ton papa à l’air génial, tu as de la chance petit. Je n’ai jamais ressenti cette connexion entre un père et son fils, mais je ne me plains pas. Par contre je me demande pourquoi ton papa n’est pas venu avec toi, j’espère qu’il n’est pas malade. »

Je ne savais pas ce que c’était un père génial, car je n’ai jamais connu mon père mais j’essayais de sympathiser avec lui, de jouer à son jeu en utilisant ses mots et ses méthodes, j’étais aussi innocent que lui en lui adressant ces derniers mots, je ne montrais non plus aucun signe d’agressivité, j’avais vraiment bien simulé.
C’est vrai que je ne connaissais pas toute la vérité concernant cet enfant, mais je savais que nous étions différents, très différents. Il était courageux malgré son jeune âge, il avait même la capacité de quitter son pays tout seul sans avoir la moindre crainte, en plus de ça il osait faire face aux ninjas plus âgés que lui sans montrer le moindre signe d’anxiété. Alors que moi, quand j’avais dix ans, j’étais un vrai couard, je préférais fuir la bataille et la guerre plutôt qu’à lui faire face et j’essayais toujours de trouver des cachettes pour passer mes journées à l’abri. C’est peut être encore tôt pour faire ce genre d’affirmation, mais l’enfant qui se trouvait en face de moi aura son mot à dire dans le futur proche, et sera surement un shinobi redoutable, même si j’espère pour lui que son histoire ne prendra pas fin avant même son début.

« Ton voyage était surement dur, c’est normal que tu aies faim, mais avant que je t’emmène au village, dis moi comment tu as réussi à arriver vivant malgré ton jeune âge.. Ah oui c’est quoi ton nom ?»

J’ai voyagé une seule fois, mais ça me suffisait pour savoir à quel point un voyage était dur et épuisant, cependant, l’enfant n’avait pas du tout l’air fatigué et il a pu arriver sur notre terre sain et sauf et sans la moindre égratignure malgré son jeune âge. Il était peut être un vrai ninja et non seulement un apprenti qui était plus fort que la moyenne grâce aux cours de son soi-disant père qu’il lui raconte des histoires sur le mal qui règne ce monde et sur le danger de la guerre, donc je devrais rester sur mes gardes et ne pas le sous-estimer.

J’étais toujours dans la forêt de la brume, accompagnait du jeune garçon et quelques bestioles et oiseaux qui vadrouillaient autour de nous de temps en temps. L’endroit était désert et vide, tellement vide qu’on pouvait commettre un crime et laisser le cadavre sans que personne ne s’en rende compte avant un long moment. Je n’avais pas envie de tuer, non, loin de là, j’avais seulement envie de connaitre la vérité, le petit garçon tenait son discours par excellence, il répondait d’une façon instantanée et rapide, il ne semblait pas inventer ses mots ni réfléchir à ses phrases avant de les prononcer, il ne montrait aucun signe de stress, de peur ou d’hésitation, mais je n’arrivais toujours pas à lui faire confiance. Il m’avait laissé perplexe, dans l’embarras du choix, entre le croire ou le démentir, entre le laisser entrer au village ou ne pas le faire. Je savais très bien que les ordres étaient strictes et clairs, et que personne qu’elle que soit ces conditions ne doit entrer au village à moins d’avoir un laissez-passer ou une bonne raison pour le faire, ce qui n’était pas le cas pour ce gamin, mais une chose me pousserait peut être à faire une exception, c’était son envie de manger et sa fatigue, je savais parfaitement ce que ça faisait d’être affamé et d’être étranger et de n’avoir aucun endroit où mettre le pied et aucun morceau pour assouvir sa faim, parce que j’avais déjà vécu cela auparavant.

« Enchanté Seiichi. Tu peux m’appeler Fumei. »

Il ne m’avait pas demandé mon nom, mais je me permettais de le lui donner, je voulais créer encore plus de connexion entre nous deux, j’avais besoin qu’il me fasse confiance et qu’il me laisse faire de même s’il espère entrer au village. Je ne lui avais pas menti parce que ce n’était pas dangereux pour moi ou pour mon village qu’un môme ou que n’importe quelle personne connaisse mon nom, quoi que j’ignorais si le sien était correct, mais ça semblait être le cas, vu qu’il m’avait parlé d’un certain restaurant à Yuki no Kuni qui appartenait à son oncle, au moins je savais maintenant où aller si jamais je me rends au pays de la neige. Il avait aussi saisi l’occasion pour me demander subtilement de le faire entrer au village en me demandant s’il y avait un bon serveur de nouilles, chose qui était omniprésente à Kiri où les bons plats ne manquaient pas.
Je continuais de regarder Seeichi et je remarquais la présence d’un petit sac sur son dos, je me disais que j’avais besoin savoir ce qui se trouvait dedans, sinon il n’était pas question que je le laisse pénétrer au sein du village. Je le fixai aux yeux, essayant de marquer un peu d’autorité et d’être encore plus sérieux.

« Je pense que tu n’es pas au courant qu’il est interdit de laisser des inconnus entrer au village. Mais je pourrais peut être te laisser faire si tu me laisses voir ce qui se trouve dans ton sac…Je tiens à préciser que je n’accepterai en aucun cas le refus, nous sommes amis non ? »

Je ne lui demandais pas de me montrer son sac, mais plutôt je lui ordonnais de le faire. En cas de refus, il ne rentrera pas au village et je mettrai peut être un terme à son aventure et à sa faim. Notre amitié ? C’était une blague, mais j’ai fais en sorte de sourire en prononçant ma dernière réplique histoire de lui faire croire qu’on l’était vraiment.