Ma Claymore pesait lourd. Bien que The Black Swan m’appartenait depuis déjà une poignée d’années, il ne nécessite qu’une longue journée à la trainer avec moi pour qu’une douleur vive et saisissante se fasse ressentir dans mon épaule droite. Cette arme n’avait pas été conçue pour une femme, définitivement. L’acier trempé duquel elle était formée n’avait subi aucun effet magique permettant de l’alléger, ce qui me rendait la tâche beaucoup plus difficile. Le temps finirait par réduire son poids… Mes muscles s’y habitueront forcément.

Mes pupilles noires se dirigèrent vers l’horizon, où le soleil couchant présentait son spectacle quotidien, disparaissant derrières les dunes sablonneuses de nos contrées arides. Une prestation à laquelle je n’avais jamais manqué au plus loin que je ne me souvienne. La vie de Shinobi, bien qu’emplie de situations périlleuses, savait me convenir jusqu’à maintenant. Encore fallait-il voir si j’étais en mesure de m’accommoder à elle pour le restant de mes jours.

Soutenant de manière nonchalante mon épée qui derrière moi trainait dans le sable, je laissais le sillon que provoquait ma lame disparaitre au gré du vent. Ma destination n’était pas certaine, mais presque. Mon attention manquait à l’appel, la fatigue en était assurément la cause. Mais un son strident résonna au cœur de la cité du Sable.

Levant le menton dans l’intention de repérer cette source de vacarme, j’épiais les alentours à l’aide de mes iris roses. Ma main droite ramena mon arme vers l’avant que j’empoignai plus fermement à l’aide de ma main gauche. Les sons provenaient d’un kiosque de fruits, où apparemment, selon les jurons poussés par l’homme qui le tenait, un vol venait d’être commis. Un accrochage, un mauvais mal entendu, quelque chose dans le genre, je suppose.

Un endroit où mon aide serait assurément la bienvenue. Relevant mon épée et l’accotant sur mon épaule douloureuse, j’approchai du stand en question, une expression inspirant la sérénité tracé sur le visage.


« Calmez-vous monsieur, je suis certaine qu’il ne s’agit que d’un vulgaire mal entendu, n’est-c… »


Mais alors que j’allais terminer ma phrase, la voix d’une autre personne se fit entendre. Une grande silhouette m’avait devancé et réglait apparemment le problème actuel. Mes pommettes se teintèrent d’un rouge discret alors que mon regard se posait sur l’homme en question.

Ma tête pesait lourd. Bien que ma dernière soirée ne fut pas vraiment arrosée, ce mal de tête me poursuivait depuis maintenant plusieurs jours. Le soleil se couchait, voilà encore une journée passée à vagabonder dans les rues de mon village, cherchant occupations et compagnie. Il faut dire que la ville n'était pas spécialement animée ces temps-ci, la faute au soleil qui frappait si fort nos têtes que nous en perdons le nord. Je commençais à plaindre mes camarades qui étaient partis en mission dans le désert, priant pour eux chaque soir pour que l'aridité ne les emporte pas... non je déconne !!! Que ça soit l'aridité ou bien une tempête de sable, la mort vient quand elle doit venir peut importe le lieu ou le moment. Que vous soyez au WC ou bien en train de manger un bon steak de tchurpule (mammifère de taille moyenne, il possède trois cornes sur la tête, des crocs grands comme vos doigts et un sale caractère. On ne sait pas vraiment ou cette espèce se cache, souvent seul il est plus que mauvais signes d'en apercevoir un, cela signifie la plupart du temps une mort certaine en deux coups de griffes.), la mort est présente partout et elle a toujours pleins d'idées pour vous ramener chez elle, soyez en sûr.

Ayant un comportement naturel, je passais plus ou moins inaperçu, laissant quelques traces de pas, je fus étonné de voir tous les gens sortirent de chez eux. Le coucher du soleil annonçait le marché du soir, en effet à Suna lorsque la température grimpe trop vite, nous reportons le marché pour que celui-ci se fasse en soirée ou chacun peut sortir et profiter. Je ne savais pas encore que j'allais faire une rencontre merveilleuse d'ici quelques minutes, m'approchant d'un travailleur qui semblait énervé, ma curiosité prit les devants et s'empara de ma bouche.

- "Alors mon brave, pourquoi cette tête affreuse ? Profite de la vie l'ami ou elle va te passer sous le nez en un rien de te..."

Son poing vint frapper mon visage qui m'envoya valser quelques mètres plus loin, non pas que je n'étais pas vigilant, mais si maintenant des commerçants se mettent à frapper des shinobis, mais où va le MONDE !!!! Sur le sol comme une bonne crêpe, je me relevai pour demander des explications à ce monsieur pas très polie quand je tombai nez à nez avec une ravissante jeune fille. Son âge, peut importe, sa beauté n'était pas imitable et sa voix me rappelait celle d'un ange. J'arrivai près d'elle et m'adressa directement à ce commerçant pour éviter toute mésentente.

-"La prochaine fois tu réfléchiras à deux fois avant de frapper un ninja et puis pourquoi es-tu si colérique ? Tous les gens ici sont t'es amis tu sais, alors tu peux..."

Cet énergumène tenta une nouvelle fois de me frapper, ne pouvant pas faire l'idiot devant une si charmante jeune fille, j'esquivai son bras, l'attrapa et à l'aide de mon épaule tira le commerçant pour l'envoyer au tapis. Nous étions quand même des gardiens du village, l'autorité vient de nous alors, quelqu'un qui nous manque de respect se doit d'être punit. Cette fois-ci je tentai une approche plus délicate avec la demoiselle qui se tenait en face de moi, mon regard ne pouvait se détacher du sien, ses yeux roses m'emportaient dans un tourbillon de bonheur et ma voix changea elle aussi de ton.

-"Excusez-moi pour le dérangement, il faut parfois être un peu brutale pour faire régner l'ordre. Quel malpolie je fais, je suis Ao Kuroi ninja de Suna comme tu peux le voir. Puis-je avoir le nom de celle qui fait de cet instant quelque chose de magique ? "

Les paroles du jeune homme en question n’eurent que pour impact d’énerver encore davantage le marchand qui ne voulait apparemment rien n’entendre. Son énorme poing vola à la rencontre du visage du garçon, qui fut expulsé quelques lieues plus loin. Effarée, je me retournai vers lui pour voir s’il allait bien, mais avant que je n’aie pu faire quoique ce soit le Shinobi revint à la charge auprès du commerçant enragé. Il est évident que l’incident qui venait de se produire avait attiré les regards des passants. Une petite foule de gens, rassemblés, observaient le débat entre les deux individus. Élevant la voix pour me faire entendre, je prononçai quelques paroles à leur égard.


« Circulez, il n’y a absolument rien à voir. Nous avons le contrôle de la situation, merci. Je vous prie de bien vouloir céder le passage. »


Oui, cette phrase est toujours chiante lorsque prononcée. Parce que l’être humain est curieux, il a envie de savoir des choses qui ne sont pas importantes seulement pour se montrer intéressant en les répétant à quelqu’un d’autre. C’est ainsi que nous sommes faits et n’essayez pas de le nier, vous savez au plus profond de vous que j’ai raison.

Mon attention se reporta au jeune homme, qui avait précédemment affirmé être ninja. Ce dernier avait probablement eut la même idée que moi en intervenant dans cette situation. Les Shinobis se doivent avant tout de faire maintenir l’Ordre et la Justice. Grâce à son entrainement étroit, le garçon n’eut aucune difficulté à renvoyer à la renverse l’épicier.


« Ravie de faire votre connaissance, Ao. Pour ma part je suis fille du Clan Ogasawara, je m’appelle Agumi. Et surtout, ne vous en faites pas pour l’incident qui vient de se produire. Il fallait que quelqu’un s’en charge de toute façon. J’ai cru entendre que vous êtes Shinobi, j’en suis de même. Genin pour être plus précise. Il faut bien commencer à quelque part, n’est-ce pas ? »

Déposant la lame de ma gigantesque épée dans le sable tout en soutenant son manche à l’aide de ma main gauche, je tendis la main au dénommé Kuroi pour serrer la sienne. N’en n’oublions pas nos bonnes manières !


« Quelque chose de magique ? Allez, ne soyez pas idiot ! Vous vous êtes tout de même pris une bonne patate sur la tête. D’ailleurs, c’est douloureux ? Si vous le désirez, on peut se poser à quelque part. À vrai dire ça me plairait à moi aussi, à force de trainer ma Claymore toute la journée j’en ai affreusement mal à l’épaule. »

Non, je ne suis pas faible. C’est beaucoup trop lourd ce machin ! Puis bon, ce n’est pas comme si j’avais passé la journée à ne rien faire. Les missions abondent au cœur du village caché du sable, toutes prêtes à être attribuées à quelqu’un.


« A moins que vous n’aviez déjà des plans… ? »

Un mince sourire s’afficha sur mes lèvres rosées. J’attendais patiemment une réponse.

Un vrai chef d'orchestre, je la voyais mettre de l'ordre dans la rue, faire fuir les gens pour qu'ils continuent à acheter et donc à faire marcher l'économie. Bête et stupide villageois que vous êtes, bref je me retrouvais à présent en charmante compagnie et j'espérais que cela allait durer très longtemps. Elle faisait partie d'un clan qui m'étais inconnu, cela n'avait pas vraiment d'importante en réalité. Agumi l'ange de Suna, cela sonnait bien dans ma tête mais j'allais quand même attendre un peu avant de lui donner ce surnom. L'habit ne fait pas le moine n'est-ce pas... non mais vraiment cette fille ne pouvait pas être méchante, c'était absolument IMPOSSIBLE !! Un shinobis comme moi qui débutais son aventure et qui comme beaucoup commence en bas de l'échelle.

- "En effet Mme Agumi, personne ne commence dans le ciel, ni toi, ni moi, ni même Dieu, mais au final il y a bien quelqu'un qui y vit... ou pas haha !!! "

J'entendis un bruit assez sourd qui provenait de derrière elle, comment n'avais-je pas pu apercevoir cette énorme épée qu'elle transportait. Sa beauté m'avait elle autant envouté ? Ou bien n'avais-je plus assez de saké dans les veines ? Non ça ne pouvait pas être cela... Je devenais fou intérieurement mais ne laissait rien paraître à l'extérieur.

Je ne me lassais pas de l'admirer, des yeux roses à couper le souffle, une chevelure toute aussi magnifique et un visage sublime que même un Dieu n'aurait pu le faire. Dans ce cas là, pourquoi une telle créature possédait une arme aussi grosse, il avait l'air de peser son poids ce machin. Enfin, la vie avait ses mystères, je me décidai à lui répondre après l'avoir admiré durant quelques secondes.

- " Mme Agumi, je ne peux que vous dire oui. Laissez-moi donc prendre votre fameuse Claymore, cela vous fera le plus grand bien j'en suis sûr. "

Avec un beau sourire, j'allais chercher l'épée de ma nouvelle camarade et comme je le pensais, elle faisait son poids la sal**. Ne laissant toujours rien paraître sur mon visage, je la soulevai pour la mettre sur mon épaule, ainsi cela serait beaucoup plus facile à transporter. J'allais juste devoir faire attention en rentrant quelque part, heurter un toit pourrait être dangereux pour nous deux. Une fois cela fait, je lui indiquai un bar très spécial non loin de là, sûrement l'un de mes préférés à dire vrai. Lui vantant les mérites de celui-ci, j'espérais bien être en sa compagnie dans quelques minutes ce qui fut chose faites. Une fois devant le lieu, un homme en sortie pour nous inviter à rentrer insistant même pour s'occuper de la Claymore, ce mec ne savait pas ce qui l'attendait. Une fois à l'intérieur elle du sans doute apercevoir le toit qui était transparent et laissait donc parfaitement passer la lumière. Celle-ci disparaissait au fil des minutes laissant bientôt la lune éclairer le bar, une fois à une table j'attendis avant de m'asseoir, peut être souhait elle avoir son arme non loin d'elle.

- " Je vais chercher votre Claymore que désirez-vous boire Mme Agumi ? C'est moi qui offre alors faites-vous plaisir, en tant que Jônin je me dois quand même de payer, vous avez enjolivé ma fin de journée alors c'est la moindre des choses. "

De l’extérieur, les sons provenant de la brasserie se faisaient entendre. Des gens bavardaient, l’écho de leurs conversations respectives me donnait une première impression de l’atmosphère qui y régnait. Au travers les fenêtres teintées, j’apercevais vaguement les silhouettes sombres qui se trouvaient à l’intérieur du bâtiment. Quel était cet endroit ? Jamais je ne l’avais visité auparavant, n’étant que sur Suna que depuis quelques mois tout au plus. Une personne s’approcha de nous, apparemment le propriétaire de la petite échoppe. Ce dernier proposa de disposer de ma Claymore pendant la soirée, histoire qu’elle ne soit pas dans les jambes. Proposition que je ne sus refuser par politesse, bien que cela s’agissait de laisser mon arme à quelqu’un d’autre.

Comme je l’avais précédemment deviné, un grand nombre d’individus s’étaient regroupés dans cette taverne. Bavardant, buvant, s’esclaffant… Ces personnes avaient apparemment beaucoup de plaisir, du moins de ce que je pouvais en constater. L’éclairage tamisé attira mon attention. Un faisceau de lumière blanche pénétrait dans la pièce, illuminant quelques tables de bois. Levant le menton dans l’intention de trouver son origine, je constatai la gigantesque fenêtre de verre qui constituait le plafond. Ingénieux, tout simplement.


« Tu disais vrai lorsque tu me parlais de cet endroit. Il est magnifique. »

Les verreries s’avéraient être populaire au Pays du Vent, mais jamais je n’aurais imaginé contempler un jour quelque chose de semblable. Mon regard se posa sur le jeune homme qui me proposait quelque chose à boire. Je nous attribuai une table avant de répondre d’une voix douce.


« Merci beaucoup, Ao. Vous avez apparemment constaté mon inconfort en ce qui concerne le fait que ma lame soit si loin. Observateur. Testons ce talent. Saurez-vous toutefois deviner qu’elle boisson je préfère ? Je vous donne un indice, elle est claire. »

Un mince sourire en sa direction suffit pour lui montrer mon amusement. Le laissant aller au comptoir, je m’appropriai un des sièges recouvert d’un cuir noir. Payer mon verre n’était pas nécessaire, toutefois s’il y tenait qui étais-je pour lui en empêcher ? Le prochain ce serait moi qui payerais. Quelques instants plus tard, le garçon revint à la table, disposant de l’épée ainsi que des verres.


« Au fait, vous et moi on est en quelques sortes des collègues, n’est-ce pas ? Donc je suppose qu’il n’est pas nécessaire de m’appeler Madame. De plus, nous n’avons que très peu de différence d’âge. Ce n’est pas comme si j’étais une vieille chipie ! »

Ce jeune homme m’amusait définitivement. Il voulait bien faire, je le savais. J’espérais seulement il ne serait pas choqué de mes paroles. Ce n’était pas dans mes intentions de le remettre à sa place, loin de là. Sinon cela ferait des lustres que j’aurais quitté cet endroit. Ou alors je n’y serais simplement pas venue.


« Alors… Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir ninja ? Pardonnez mes manières, je suis de nature curieuse. Si jamais vous préférez ne pas en parler, n’hésitez pas à me le préciser. »

Un jour, il faudra que je punisse mes mauvaises manières.

En parfait gentleman je partais à la recherche de cette épée si lourde, le pauvre serveur n’avait pas pu la mettre bien loin, ne voulant pas les déranger je décidai de chercher par moi-même. Quelques coups d’œil par ci par là mais toujours rien, faire attendre Agumi n’était pas très polie, je pris donc sur moi et demanda au premier serveur qui passa. L’air un peu gêné il me montra la sortie… ne me dites pas qu’ils avaient osé laisser ça dehors !! Je devins un peu colérique et sortie d’ici pour voir les faits de mes propres yeux… ils avaient carrément rien fait pour rentrer l’arme de ma très chère camarade. Heureusement personne ne lui avait volé, enfin cela ne devait pas arriver tous les jours je pense. Rentrant donc avec l’arme sur l’épaule, j’attrapai quelques verres qui étaient disposés sur le comptoir et retourna voir Agumi que je ne pouvais faire attendre plus longtemps.

- "Ne sachant pas vos préférence, j’ai pris plusieurs verres pour vous, quant à moi c’est saké pour la vie héhé !! "

Je devais passer pour un véritable alcoolique, mais bon j’aimais tellement ça que je ne pouvais m’en empêcher. Une fois l’arme posé sur le sol, je fus heureux de constater que mon choix avait été le bon. En effet un guerrier sans son arme se sent tout de suite seul, comme s’il lui manquait une partie de lui. Après tout on n’était pas à l’abri d’un combat même dans les rues du village.

- "Il est vrai que nous sommes collègues, je vais donc faire un effort pour vous appelez désormais… Agumi, princesse d’éden. Je trouve que ça rend bien, enfin bref, c’est vous qui voyez de toute façon, je ne suis personne pour décider de votre surnom… "

Suis-je toujours aussi maladroit en compagnie de femme ravissante, moi qui en combat ne laisse rien paraître, moi qui suis ma route comme bon me semble, pourquoi suis-je si tendu en sa présence. La vie est parfois étrange, croisé cette ravissante fille n’est pas du au hasard, du moins je ne crois pas… L’interrogatoire pouvait donc à présent commencez, un passage obligé pour moi vu que je suis l’homme de ce duo, alors pas de connerie cette fois.

- "Pour vous dire la vérité, j’ai perdu toute ma famille durant la grande guerre ninja, juste avant que les villages ne soit crée. Nous nous sommes fait attaquer, mon père est mort sous mes yeux et mon frère, plus jeune mais aussi plus doué que moi et mort dans mes bras. Si j’avais été plus fort j’aurai peut être réussit à les sauver, mais mon incompétence était bien une réalité à cette époque. Depuis ce jour je me bats pour la justice, pour que la paix revienne dans notre monde et ceux par n’importe quel moyen. Cela peut paraître un peu étrange, mais quand une telle souffrance habite en vous jour et nuit, vous ne rêvez que d’une seule chose, remettre votre esprit en paix et pour de bon. "

Je me livrais complètement à une parfaite inconnue, c’était digne de moi vous me direz, ne sachant pas vraiment quelle réaction elle allait avoir, j’attrapai mon verre de saké plein et en bu une gorgée pour ne pas être asséché.

- "Et vous alors ? J’espère que votre passé est moins douloureux que le mien. "

Mon regard balaya la pièce tranquillement. J’observais chaque parcelle de cet endroit pour le garder en mémoire le plus longtemps que possible. Peut-être aurai-je à revenir dans un avenir prochain, qui sait ? Ce qui se trouvait autour de moi me plaisait, cela faisait longtemps que l’on m’avait invité dans un endroit semblable, que l’on m’avait proposé de sortir tout simplement. C’était revigorant de s’écarter ne serai-ce que pour une seule soirée de sa routine habituelle. Les missions reprendraient toutefois le lendemain et si ce n’est pas les missions ce serait un entrainement rigoureux. Parce que tout bon ninja se doit de peaufiner ses techniques ainsi que son style de combat dans l’intention de s’améliorer encore et encore.

Ma très chère Claymore fut de retour à mes côtés, le Jônin la déposa à quelques mètres de nous, histoire qu’elle demeure dans mon champ de vision si jamais quelque chose qui nécessitait une intervention rapide ne survenait. Une multitude de verres étaient disposés devant moi, une quantité d’alcool beaucoup trop grande pour deux personnes. Parmi eux je dénichai ma boisson favorite. Vodka canneberge. Je remerciai le garçon d’un clin d’œil et portai le verre à mes lèvres roses pour ensuite le redéposer délicatement sur la table de bois.


« C’est très joli comme surnom, bien que je ne possède aucunement le sang monarque. Pour ma part, je vous surnommerai le Justicier Blanc. Un surnom pour un surnom. »


Un sourire, révélant mes dents blanches et pointues, se forma sur mes lèvres. Peut-être qu’il n’aimerait pas le surnom que je venais à l’instant de lui trouver, toutefois je jugeais qu’il s’accordait parfaitement bien avec sa personnalité. Rien ne pourrait être plus représentatif pour lui, du moins à ce que j’en sais de sa personne. Parce que bien sûr, je ne le connais qu’à peine. Cela n’empêche néanmoins en rien à la possibilité qu’il y ait davantage que le stade de simples connaissances.


« Navrée pour votre famille. Vous portez un lourd fardeau sur vos épaules, Ao. Vos objectifs sont nobles et je suis persuadée que vous y parviendrez. La Justice ainsi que la paix devraient être les seules raisons pour combattre, et non pas l’argent et la gloire. Vous êtes un homme de respect, je le sais. »


Ses intentions étaient pures, blanches. La bonté émane de ce garçon, je sens vibrer autour de moi. Ses valeurs s’assimilent parfaitement aux miennes, comme par hasard. J’espère que nos chemins se rejoindront dans un avenir rapproché. Travailler en sa compagnie, devoir collaborer avec lui, devait être un jeu d’enfant tellement il aimait sa nation.


« Effectivement, mon passé n’est pas aussi obscur que le vôtre, Kuroi-san. Je viens d’une famille de nomades, j’ai vécu et voyagé à travers le désert de Kaze no Kuni jusqu’à mes 19 ans. Cette expérience m’a rendue plus forte, m’a enseigné ce qu’est l’essence même de la vie. Aujourd’hui, j’ai rejoint l’armée de Sunagakure no satô dans l’intention d’aider mon prochain. D’apprendre aux autres tout ce que je sais. »


Je pris une gorgée de ma boisson fruitée, ne détachant point le regard de mon interlocuteur.

Le justicier blanc, voilà un surnom bien étrange pour ma personne, à dire vrai je ne me voyais pas du tout comme cela. Aider les autres était bien évidemment dans mon caractère, cela démontrait bien qu’une partie de mon caractère était encore bien caché. Tout lui révéler ne serait pas la bonne solution, cela ferait beaucoup à digérer pour une première rencontre, gardons donc cela pour les prochaines fois. En tout cas j’étais bien heureux de passer ce début de soirée en sa compagnie, charmante et gentille, son sourire m’évoquait véritablement un ange. Un ange avec une épée énorme… chacun son truc je dirais. Dégustant mon saké, je levai le bras et appela le serveur pour que celui-ci m’amène une bouteille, cela éviterait des déplacements succinct. J’eu un léger sourire en l’entendant parler des mes actions nobles, et je compris finalement pourquoi elle m’avait donné ce surnom de justicier. La paix dans le monde, aider les autres, être un gentleman, tout ceci évoquait bien évidemment de la générosité et l’âme d’un héros si on peut dire. Si seulement elle savait ce que j’avais en tête, peut-être ne resterait elle pas là à me regarder avec ce sourire si radieux.

- "Nomade jusqu’à vos 19 ans, vous devez parfaitement connaître le désert à présent, vos missions dans celui-ci doivent être du gâteau pour vous. De plus je n’en ai sûrement pas l’air mais je n’ai que 18 ans, vous êtes mon aîné mine de rien, on dirait pas comme ça haha !! "

Je la taquinais un peu pour rendre notre conversation plus amusante, j’avais parlé précédemment de mon passé qui n’était en soit pas très drôle. Je n’allais pas lui mentir de toute façon, rare sont les personnes qui me questionnent dessus et puis d’ailleurs elle ne me là même pas demandé. C’est moi qui ai évoqué cela sans y réfléchir, une manipulatrice ? Non, en tout cas elle n’en avait pas l’air. Mes yeux se posèrent doucement sur cette arme qui était la sienne, porter cela tous les jours, un travail de fou pour une fille si belle.

- "Vous vous trimballez toujours avec votre Claymore, ça doit quand même bien vous ralentir non ? Vous avez l’air de beaucoup y tenir en tout cas Agumi, cadeau de la famille ? Arme reçut après un combat ou bien simple trouvaille dans le désert ? "

Mes questions étaient peut être indiscrète mais bon, maintenant qu’on était en train de se saouler, autant bien se connaître. De part mon expérience je n’ai jamais vu une épée si grosse, les dégâts occasionné par celle-ci doivent être colossaux, encore faut il réussir à la manier ce qui n’à pas l’air si simple. Ma camarade avait sûrement une bonne raison d’avoir une arme pareille dans son arsenal, au moins elle ne passait pas inaperçu dans le village, laissant derrière elle une immense marque très visible. Si jamais je souhaite la retrouver, je sais comment faire. Le serveur arriva quelques minutes plus tard accompagné d’une bouteille de saké, je venais souvent ici pour me détendre alors les serveurs me connaissait bien et avait entendu parler de ma fameuse descente de saké. Une réputation un peu malsaine mais qui collait très bien avec mon caractère. Le justicier alcoolique, un surnom tout aussi marrant n'est ce pas?

- "Un objectif dans votre vie de shinobis ? Retrouver quelqu’un ? Protéger son village ? Devenir Kazekage peut-être ? "

La conversation me plaisait, attisait ma curiosité. Le nombre de personnes rencontrées à Sunagakure no satô était bien mince et l’était encore davantage la quantité d’individus avec qui je m’entendais bien. Pour une fois, j’avais un réel intérêt envers mon interlocuteur qui semblait en avoir également pour moi-même, du moins en apparence. Après ces nombreux mois passés au cœur de ce village caché, je commençais à me demander si un jour je trouverais quelqu’un avec qui discuter. C’est encourageant, revigorant. Qui aurait cru que cela finirait par me tomber dessus dans les circonstances actuelles ? C’est le hasard, ou le destin, appelez cela comme vous le voulez.


« Étant donné les circonstances, en effet, les missions effectuées dans le désert n’ont aucun secret pour moi. Il a été mon terrain de jeu, ma maison, mon école… Je le connais comme le fond de ma poche. Que sont une année ou deux de différence, dites-moi ? De l’expérience, peut-être, si l’on s’en sert adéquatement. Sinon rien. Votre expérience de vie est beaucoup plus grande que la mienne, soyez-en sur. Vous êtes mon ainé d’expérience. »

Cette idée me décrocha un sourire, mon rire cristallin retentit. C’était une idée particulière, étrange. Me prendrait-il pour une folle ou, au contraire, serait-il en mesure de me comprendre ? Suite à sa question, mes pupilles se dirigèrent vers mon arme. Depuis quelques années déjà, The Black Swan était mienne.


« C’est une drôle de question. Certes, son poids est excessivement lourd et ralentit mes déplacements. Parfois c’est négligeable, parfois la vie de quelqu’un en dépend. Je finirai par m’habituer à son poids, ou plutôt c’est mes muscles qui s’y feront. C’est un défi que m’a lancé un nomade d’une autre tribu, il y a déjà plusieurs années de cela. Si je parvenais à traverser le désert avec elle, elle m’appartiendrait éternellement. »

Dans son regard, dans ses yeux, je pouvais lire la même curiosité qui s’éprenait de moi. Ce sentiment d’être poussé à vouloir savoir, en comprendre toujours plus. Peut-être que cette même curiosité l’a aidé auparavant, peut-être qu’elle lui a nuit. Je ne saurais répondre à cette question. Tout ce que je savais était qu’elle se trouvait là.


« C’est certainement le défi qui a été le plus difficile à réaliser. N’avez-vous pas déjà relevé un défi qui vous paraissait impossible, Ao ? Avez-vous déjà ressenti cette impression, ce sentiment de fierté imprégnant vos tissus ? »

Chacun ses expériences. L’obtention de mon épée, de ma Claymore, s’avère être la plus importante jusqu’à aujourd’hui. Un jour, peut-être que je saurai relever des défis davantage exigeants. Peut-être… Mais avant tout je dois devenir plus forte.


« Oh non, devenir Kazekage est très loin d’être l’un de mes objectifs. Cette place est réservée aux Shinobis les plus nobles et puissants. Je suis loin d’être de ceux-là. Soutenir le Pays du Vent est mon nindô principal. Je suppose que vous possédez également un rêve, un objectif particulier, n’est-ce pas ? Je ne voudrais pas être indiscrète, mais si vous êtes d'accord j'aimerais entendre votre histoire. En dehors de la paix et de la justice, qu'est-ce qui vous pousse à faire ce que vous faites ? »

Au fond je savais qu’elle avait raison, l’âge n’avait que très peu d’importance dans notre monde actuel, seul le grade imposait le respect. Maline comme tout, j’étais à présent bien obligé de payer l’addition de cette beuverie, les femmes sauront toujours faire payer les hommes. Un peu plus tard la question du défi vint à mes oreilles, jamais dans ma vie je ne m’étais lancer de défi. Pour moi ce qui était impossible ne pouvait se réaliser alors à quoi bon faire des efforts pour l’atteindre, la paix dans le monde était mon plus grand défi à ce jour à vrai dire.

- "Non, je n’ai jamais ressenti ce sentiment de fierté comme vous dites, j’ai perdu toute ma famille quand j’étais jeune. Et si vous voulez vraiment tout savoir, alors je vais tout vous dire. Lorsque j’étais jeune, la paresse s’empara de mon corps pour faire de moi quelqu’un de faible aussi bien physiquement que mentalement…"

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Un soir d’hiver, plusieurs explosions retentissaient non loin de notre refuge, mon père accompagné de mon jeune frère partirent voir de quoi il s’agissait. Mon rôle, s’occuper du reste de ma famille. Le temps passait et je trouvais anormal que personne ne revienne, la peur au ventre je sortie de la maison pour tenter de retrouver mon père et mon frère. Je les voyais au loin en train de se battre, mes talents de ninja n’était rien comparé aux leurs, je ne ferais que les déranger si je tentais de leur venir en aide. Lorsqu’un adversaire vint à moi, je n’eu que la force de crier et d’appeler mon père pour qu’il vienne me sauver. Accourant à toute vitesse, il ne pu voir le kunai qui arrivait dans son dos et tomba au sol. Mon frère tenta à son tour de m’aider mais il mourut quelques secondes plus tard, j’étais là, seul face à plusieurs adversaires d’un niveau que je n’arrivai même pas à imaginer. Pourquoi ai-je survécu ce soir là ? Pourquoi ne n’a ton pas prit ma vie aussi ? En regardant les assassins de ma famille, je ne vis que de la pitié dans leur regard, me tuer ne leur était même pas utile car je n’étais même pas une menace pour eux. Pillant et brûlant ma maison, j’entendais les cris de ma mère et des mes sœurs à l’intérieur mais je ne pouvais rien faire pour eux. La solitude s’empara de moi, écoutant mon frère me dire ses derniers mots, je le pris dans mes bras pour mieux l’écouter.

- "Tu fais honte à la famille Ao... Promets-moi de devenir plus fort, pour que plus jamais personne ne salisse notre nom... Grimpe... Grimpe toujours plus haut et lorsque tu atteindras le ciel ne t'arrête pas là... Continue et vise toujours plus haut..."

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Attrapant mon verre de saké, je me rendais compte à qu’elle point il était dur pour moi de me remémorer ce genre de chose. L’émotion montait en moi, me revoyant assit comme un enfant à côté de mon jeune frère, son sang coulait sur mes jambes sans que jamais je ne puisse m’excuser.

- "Je pense que tu comprends maintenant pourquoi je désire la paix. La guerre m’a tout enlevé, elle m’a certes rendu plus fort parce que chaque jours je souffre d’avantage. Il est difficile de dire cela… mais c’est la souffrance qui me fait avancer aujourd’hui, c’est elle qui me pousse à aller de l’avant. Si mon frère ne m’avait pas parlé ce jour là, je ne sais pas ce que je serais devenu…"

Mon cœur se resserra dans ma poitrine, comme si quelqu’un l’avait écrasé d’une poigne de fer. Une boule se forma au niveau de ma gorge, ne voulant apparemment pas se déloger de là. Je tentai de boire une gorgée pour la faire passer, mais hélas ce fut en vain. Je déglutis. Je m’en voulais éperdument d’avoir entrainé le jeune dénommé Kuroi à me parler de son passé. Ce n’était pas mon intention, je pensais à autre chose… Mais il n’y avait rien d’autre. La tristesse baignait son regard foncé. Je serrai le poing fermement sous la table. Camoufler ses émotions était le devoir d’un ninja. Mais nous ne sommes en rien inhumains. Cette règle est totalement stupide.

Une expression sérieuse s’était emparée de mon visage, qui quant à lui semblait s’être fermé. Quelques fractions de secondes furent nécessaires pour me laisser le temps de reposer cette colère qui avait brûlé en moi. C’est à cause de crapules comme les Shinobis qui ont décimé sa famille que notre univers est brisé à ce point.


« Jamais je n’aurais dû vous pousser à faire remonter toutes ces souvenirs et émotions, Ao. Croyez-moi quand je vous affirme que je n’avais aucune mauvaise intention, je suis sincèrement désolée. »


Ma main frôla avec hésitation la sienne, se voulant réconfortante et rassurante à la fois. Cette situation n’aurait jamais dû être. Maintenant, je ne pouvais plus demeurer silencieuse. Il s’agit de mon erreur et je me dois de la résoudre du mieux que je le peux.


« Ne parlez pas ainsi. Je suis certaine que vous seriez, malgré les circonstances, devenu un homme bon. Au moment même où je vous ai aperçu, aujourd’hui à la grande place marchande, je savais que vous étiez un shinobi digne de ce nom en plus d’être un courageux garçon. Souvenez-vous du surnom que je vous ai donné. Il décrit à merveille ce que je perçois de vous. »


Une personne bonne et qui ne rêve que du meilleur pour l’univers qui est le nôtre. Chacun d’entre nous possède un passé, un présent ainsi qu’un futur différents. Les embuches qui parcourent notre chemin dépendent des circonstances et du hasard. C’est une roue qui tourne sans arrêt. Le temps passe mais les cicatrices jamais ne s’effacent.


« Écoutez, Ao. J’aimerais vous revoir. Je considère que cette soirée, cette journée devrai-je dire, m’a apporté quelque chose qui m’avait manqué pendant ces semaines de solitudes. Je vous remercie de vous être confié à moi et de m’avoir écouté à la fois. »


Mon index alla rencontrer son menton, relevant ce dernier histoire de croiser son regard. J’adressai un sourire navré au jeune homme.

Vivre avec un passé aussi dur, parfois je ne savais pas comment faire pour oublier cette soirée. Au fil du temps, j’ai compris. J’ai compris, qu’on ne peut pas guérir de la souffrance, elle reste là, dans votre cœur à vous ronger jour et nuit. Deux choix s’offre alors à vous, mourir en lâche ou bien vivre avec fierté. Il faut réussir à s’aider de cette souffrance pour avancer dans la vie, se dire que le plus dur est à présent derrière nous et que rien de pire ne pourra nous arriver. Qu’est ce que la souffrance physique à côté de la souffrance mentale… Une goutte d’eau dans un océan. Assit à cette table, je me rendais compte à quel point ma vie n’était rien, je parlais de justice mais ne faisait rien pour. Les paroles sont vaines, seul l’acte reste gravé dans les mémoires. Il m’a fallut du temps pour comprendre mais j’ai enfin réussis, je me levai et regardai le visage un peu gêné d’Agumi. Sans doute était elle désolé de m’avoir fait parlé, sans doute voudrait elle que toute aille mieux pour moi.

- "Je ne suis pas un justicier Agumi, lorsque j’affirme souhaiter la paix dans le monde, je le désire vraiment et pour cela je suis prêt à tous les sacrifices. Si les shinobis n’arrivent pas à s’entendre pour cesser la violence alors c’est qu’ils méritent tous de mourir. Sans doute trouvez-vous cela radicale, malheureusement c’est un mal pour un bien comme on dit souvent."

J’attrapai ma bouteille de saké, posa quelques pièces sur la table en guise de paiement et sortie du bâtiment. La nuit tombait rapidement sur le pays, j’allais bientôt devoir quitter le village pour me rendre à Konoha en tant qu’ambassadeur. Ma mission prenait enfin forme, me rendre dans une autre nation et voir de mes propres yeux les ravages de la guerre. La souffrance se nourrissait de nous, nous ne sommes rien face à la haine. Levant les yeux au ciel, je cherchais comme une lumière pour me faire sortir de cet enfer mais rien ne vint à moi. Sans doute mon frère n’était plus là à veiller sur moi, j’avais commencé ma vie de ninja seul et je la finirais seul.

* Je vais y arriver mon frère, que tu sois là ou pas, je vais arrêter la marche de la souffrance et permettre à chacun de vivre en paix. Même si pour cela des vies doivent être sacrifiées, le bonheur général passe avant celui de certain individus *

Bouteille de saké en main, je partais je ne sais où pour réfléchir à ce qui m’attendait, quel comportement allais-je devoir adopter face aux ninjas de Konoha. Un homme sûr de lui qui sait où il va ? Un ivrogne incapable de mettre un pied devant l’autre ? Ou bien le ninja que je suis réellement au fond de moi, celui qui désire la paix à n’importe quel prix. Seul l’avenir nous le dira.

Citation :

Fini pour moi, merci beaucoup pour ce rp!!

C’est lui qui se leva le premier de son siège, payant l’addition en posant quelques pièces de monnaies sur la table de bois. Un mince sourire aux lèvres, je savais que la soirée devait se terminer un jour, que nous devions retourner à nos occupations respectives. Après tout, cela faisait un grand nombre d’heures que nous étions là à discuter de tout ce qui nous passait par la tête. J’écoutais ses dernières paroles. Même s’il ne jugeait pas qu’il possède l’étoffe d’un Justicier, je ne changeais pas d’avis le concernant. Un jour ou l’autre il comprendrait ce que j’avais voulu dire. Ce que mes mots signifiaient. Le Justicier Blanc traversa la brasserie, ne m’indiquant pas même si nous allions nous revoir un jour ou quand. Le laisser réfléchir s’avérait apparemment nécessaire…

Ma main droite frôla du bout des doigts le manche de l’imposante épée qui se trouvait à mes côtés. Une profonde est longue expiration, puis j’agrippai cette dernière jusqu’à la soulever et la déposer sur mon épaule toujours douloureuse, m’arrachant une expression inspirant la déplaisance. Ma direction fut la même que le Shinobi avant moi, sauf qu’une fois à l’extérieur je m’engageai dans la direction des quartiers résidentiels.

L’astre lunaire éclairait de sa luisante lumière les contrées ombrageuses de notre cité. L’ombre s’illuminait de la blanche lueur de la lune. Mes pupilles noires se posèrent sur le croissant blanc et je ne fis que l’observer pendant une poignée de seconde, tout en marchant. Elle révélait une heure plutôt avancée. Pour tout dire, le soleil se lèverait d’ici trois ou quatre heures environ. Un soupir s’extirpa d’entre mes lèvres roses.

Mon arme trainait actuellement derrière moi, laissant un large sillon se former dans le sable froid. Mes sourcils étaient froncés, mon regard vide. Je songeais, réfléchissais, me posais des questions.

Avais-je dépassé les limites du possible ? Je comprends mieux pourquoi peu de gens n’ont marqué ma route jusqu’ici… Modifier mes manières se doit d’être un objectif prochain. Peut-être qu’en faisant cet effort j’aurai la chance de rencontrer davantage d’individus comme le Jônin du village caché du sable.



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Terminé.