Premier Jour : Retrouvailles mouvementées.

« Prépare toi à m'affronter Kohana ! »

J'étais pleine d'excitation à l'idée de pouvoir la combattre. Il s'agissait d'une très bonne amie à moi, que je n'avais pas vu depuis un petit moment. Nous nous étions rencontrés par hasard dans les rues du village où j'étais à l'époque. Nous avions longuement discuté puis Aneko m'avait proposé un petit combat amical pour qu'elle me montre comme elle avait progressé depuis la dernière fois qu'on s'était vu.

« J'ai hâte de voir ce que tu m'as préparé, Aneko. »

Je restais calme, pourtant au fond de moi, je bouillonnais de joie et d'angoisse. À quel point était-elle devenue puissante ? Cela m'intriguait. J'étais prête à lancer la première offensive pour la pousser à agir. Quelques mudras suffirent à lancer une première technique. À partir de l'humidité de l'air, je créais une épée aqueuse pouvant trancher des choses plutôt solides. Je regardais ma partenaire de combat, avec un air de défi et me jetait sur elle avec ma nouvelle arme.

De son côté, elle semblait sereine, comme si rien ne pouvait l'atteindre. Bien évidement, elle avait préparé des clones à l'avance, sûre de mon attaque. Je n'étais qu'une débutante par rapport à elle. À l'époque je n'étais qu'une genin inexpérimentée alors qu'elle avait déjà fait de nombreux voyages, vécu de nombreuses choses inimaginables. Mon épée trancha donc une énorme masse d'air et avant que je puisse faire quoi que ce soit d'autre, j'entendis un son vraiment très étrange. Je tombais au sol, totalement déstabilisée. Je n'arrivais pas à me relever, j'avais trop peur de retomber à nouveau. Un mal de crâne me prit violemment, m'empêchant de réfléchir à une nouvelle stratégie.

Je regardais mon « adversaire », tentant de comprendre ce qu'elle venait de me faire car cela ne pouvait venir que d'elle. Voyant que je ne faisais plus rien, que je semblais déjà abandonner, elle m'observa longuement avant d'arrêter la douleur qui m'assaillait. Elle prit ensuite la parole en se rapprochant de moi doucement.

« La démonstration que je viens de te faire c'est une technique d'Onkyoton. La manipulation des sons. »

Elle s'arrêta un instant, me laissant le temps de digérer l'attaque que je venais d'encaisser. La migraine était toujours là, mais beaucoup plus faible. Elle s'estompait très lentement, mais je n'avais pas encore le courage de me relever. Je m'allongeais sur le sol et fermais les yeux, espérant que cela se calmerait d'ici à ce que je les rouvre.


« Cette maîtrise peut s'avérer réellement dangereuse. Je suis impressionnée de la manière dont tu as évolué depuis la dernière fois. J'aimerais pouvoir faire de telles choses... »

« Mais je peux te l'apprendre tu sais. Cela prendra sûrement du temps, mais tu peux y arriver. Et puis, je suis là pour un bon moment, mes parents n'ont pas encore fini de marchander en ville pour l'instant alors je les attendrais en t'enseignant mon savoir. »

Je ne répondis pas tout de suite. Je tentais de me relever, me rétablissant progressivement de cette technique qui m'avait secoué.


« Tu penses que ce temps suffira à m'enseigner un tel savoir ? Je n'en suis pas certaine... »

« On peut toujours essayer. Et si ce n'est pas le cas, je resterais un petit peu plus longtemps, ou je reviendrais. Viens me voir demain matin près de l'hôtel, on ira se promener et on commencera à travailler. »

Nous discutâmes longtemps puis nous nous quittâmes sur de très bonnes paroles. Le lendemain, j'allais retrouver Aneko pour qu'on débute notre entraînement. J'avais hâte d'apprendre avec la même maîtrise qu'elle, mais j'avais surtout hâte de pouvoir passer plus de temps avec elle, cela faisait si longtemps qu'on ne s'était pas vu...

Deuxième Jour : Un entraînement super sonique.

Le combat d'hier avait été très rapide et je m'étais faite battre à plate couture, si on pouvait le dire comme cela. À vrai dire, il n'y avait pas réellement eu de combat, j'étais tombée au sol en quelques secondes, battue par ma très chère amie Aneko.

Je me réveillais, tout aussi excitée que curieuse d'en savoir plus. Je me préparais en vitesse pour sortir de chez moi et aller au centre du village, là où je trouverais l'hôtel de mon amie. Je savais très bien où il était, puisqu'il n'y en avait qu'un seul. Seulement vingt minutes après que j'ai ouvert les yeux, je me retrouvais au seuil de ce bâtiment, attendant avec impatience qu'Aneko daigne sortir de son « chez elle » provisoire.

Je n'attendis pas très longtemps car elle arriva seulement quelques minutes après moi.

« Salut Kohana, prête à apprendre ? »


« Toujours prête à devenir plus forte que toi ! »

« Ah ça, je ne peux rien te promettre. »

Elle riait. En même temps cela pouvait se comprendre. Jamais je n'avais réussi à être ne serait-ce d'un niveau égal au sien. Et pourtant, elle-même savait combien je l'espérais de tout mon cœur. Ce n'était pas une compétition, mais j'aimais bien faire mes preuves pour qu'on croit un minimum en moi.

Nous nous mettions en marche, discutions de beaucoup de choses diverses tandis que nous nous dirigions vers le terrain d'entraînement. Il n'y avait pas grand monde qui s'entraînait là-bas, les gens préféraient se rendre en dehors du village pour le faire. Moi-même d'ailleurs je préférais m'entraîner dans la forêt plutôt qu'ici. Du coup, il n'y avait personne et nous pouvions être tranquilles. Le premier exercice que la jeune femme me fit faire fut un exercice de concentration.

« Ferme les yeux et oublie tout ce qui se trouve autour de toi. Tu vas fermer tous les sens qui ne te seront pas utiles ici. Tu n'auras besoin que de ton ouïe pour l'instant. Essaie de ressentir les choses par ce seul sens et ce sera un bon début. »

Je m'exécutais. Les yeux fermés, je me retrouvais en grande partie dans l'obscurité. Je cherchais à écouter la nature qui m'entourait, mais je n'y arrivais pas. Comment pouvais-je oublier tout mes sens pour me concentrer sur un seul d'entre eux ?

Je mis énormément de temps à réussir à faire ce qu'elle me demandait. J'étais restée assise par terre, les yeux fermés, sans manger, sans boire, sans rien faire d'autre que de me concentrer. Ce n'est qu'après tout ce temps que je réussis à déceler les premiers sons de la nature qui m'entouraient. J'entendais des animaux, des bruissements de feuilles dû au vent, pas grand chose de plus. Mais c'était déjà un bon début.

« Si tu arrives à te focaliser sur les sons qui t'entourent, tu auras plus de facilités à créer tes propres émissions sonores. C'est peut-être absurde dit comme ça, mais cela pourrait t'aider crois-moi. »

Je ne discutais pas ce que me disait mon professeur, je continuais à faire ce qu'elle me disait tout en me concentrant sur mon objectif.

Septième jour : Premiers pas vers la maîtrise.

Cela faisait une semaine que je m'entraînais et je sentais doucement les progrès que je faisais. Aneko m'avait beaucoup enseignée et maintenant elle me faisait exécuter les techniques basiques d'Onkyoton. J'arrivais à envoyer des sons légers, perceptibles mais à peine, pouvant déstabiliser les gens qui l'entendait. Mes techniques n'étaient pas encore au point, loin de là, mais Aneko m'encourageait comme elle le pouvait et me faisait des démonstrations de son propre talent.

Vingt-troisième jour : La fin.

« Pas mal du tout Ko'. »

Aneko regardait le résultat des techniques que je lançais les unes à la suite des autres. J'avais fait de gros progrès depuis le début de l'entraînement. J'étais assez fière de moi, mais j'attendais le verdict de mon professeur. Elle seule pouvait me dire si j'étais prête où non pour maîtriser parfaitement l'Onkyoton. Elle restait silencieuse, regardant ailleurs comme si elle était soucieuse de quelque chose.


« C'est pas suffisant, c'est ça ? »

« ... »


« Il faut que je continue l'entraînement ? »

« … Je pense que tu es prête. Tu as su maîtriser l'essentiel de ce que j'ai voulu t'enseigner. Finalement, cela aura pris moins de temps que je le pensais. Je repars demain, mais je suis plutôt fière de ce que j'ai fait de toi. Tu vas être une très grande kunoichi, je peux te l'assurer. »

Je l'a pris dans mes bras. Non seulement j'avais réussi à atteindre un objectif que je m'étais fixée, mais en plus j'avais pu passer de très bons moments avec une amie qui m'était cher. Nous rentrions chez moi, mangions quelque chose et discutions un peu avant de nous coucher.

Le lendemain, je me levais avec elle pour l'accompagner à l'hôtel où se trouvaient ses parents. C'était l'heure du départ pour eux, et je ne savais pas trop quand j'allais la revoir. Je la serrais très fort dans mes bras.

« On se reverra vite, je te le promets. »

Nous nous dîmes adieux puis ils partirent. De mon côté, je repris ma routine quotidienne, espérant de tout mon cœur reprendre très vite mon voyage pour faire de nouvelles rencontres et apprendre de nouvelles choses.