Noble Jisetsu et Noble Lutin ! [entrainement]

Depuis que j'ai laissé un membre de ma famille se faire kidnapper sous mes yeux, j'ai des regrets. Oui, moi, un Prince, je n'ai RIEN put faire ? Cela ne se peut pas. Cela n'est simplement pas possible. Ils ont disparut tous les deux avant que je ne puisse rien faire. Dès lors, je me suis fait une promesse. Devenir plus fort. Pas pour Kiri. Pas pour moi. Mais pour ma famille et faire respecter ma Noblesse.

Quitte à apprendre de quelqu'un, j'ai décidé d'apprendre de l'homme le plus puissant que je connaisse. Shinichi. Ancien dirigeant de Kiri - réputé un peu fou - mais qui n'aurait pas d'égal en ce monde. Du moins, c'est ce que dit la rumeur. En réalité, je sais en plus que c'est un génie. Qu'il a réussit à atteindre jeune un poste de bonne renommée.

Diantre, il est même plus jeune que moi, et pourtant si loin.

Je l'ai harponné un soir aux tunnels de kiri - où je fais souvent des gardes depuis mon incident avec un Gekei. Il me prenait de haut, je l'ai remit à sa place d'être vaguement humain, plus proche des animaux. Après, je me souviens pas de grand chose, mais je crois qu'il m'a assommé. Du coup, j'ai été en retard lors de l'assaut contre Makka. Mais c'est une longue histoire. Là, je suis devant ce Shinichi, et je mets même un genou à terre tandis que je dis de manière très noble.

J'aimerais avoir l'honneur d'apprendre de votre savoir, mizukage. Je dois... devenir plus fort.

Je me rends compte que dis comme ça, cela fait un peu le dark ninja qui veut venger sa famille et tuer son frère... Mais c'est faux. Je veux sauver Koga. Je veux faire payer le Monarque. Et je veux protéger mon Clan avant tout. Kiri ? Pff, cela passe en second plan. Voir en troisième. Après tout, y'a aussi des saloperies de Kaguya dans ce village que je dirais pas non s'ils disparaissent de la surface du globe, mais une chose à la fois...

Je promène dans les rues de la ville. L'ambiance se veut bonne enfant. Nous avons gagné la guerre et la populace continue de se réjouir. À ce titre, je vois ci et là des commerçants euphoriques, des enfants emplis de gaieté. N'ayant rien de mieux à faire, je sillonne bêtement les boulevards et observe le peuple heureux. D'un coté, je les comprends. Après tout, ils n'ont pas eu à subir la guerre. Celle-ci s'étant déroulée à Yuki puis au village des nuages. Cependant, je ne peux m'empêcher de les trouver naïfs. Certes nous avons vaincu l'ennemie et semer la mort chez ce dernier, certes nous pouvons nous réjouir mais n'oublions pas pour autant nos shinobis tombés au combat. Dieu sait qu'ils sont nombreux. Parmi eux, il y en a que je connaissais, d'autre que j'avais croisé. M'enfin bon. Je suppose que c'est comme ça, c'est la vie. On tue seulement si on accepte de se faire tuer en retour. C'est sur cette pensée philosophique d'un niveau très nettement supérieur à la moyenne que je m'arrête et me met à bailler. La marche, c'est bon pour le corps mais là, je m'ennuie un peu voyez-vous. C'est pourquoi, je crois que je vais rentrer chez moi.

De retour dans mon humble demeure – qui est aussi un dojo accessoirement –, je m'installe et fais la sieste. Oui, c'est mon petit côté flemmard. Il faut dire que je n'ai rien d'autre à faire. Mon départ imminent étant, je suis dispensé de mission. La vie n'est-elle pas belle quand vous êtes un haut gradé et que vous avez du pouvoir ? Je trouve que si. Ah ah. Une petite lettre et hop ; Vous êtes en vacances pour une durée indéterminée. Vous êtes en un instant exempté de tout devoir pour un laps de temps variant d'un mois à un an. Ça, c'est bon. Si tout dans ce bas monde était aussi simple...

Quelques minutes après mon petit somme, j'entends quelqu'un arriver. Bien entendu, je me relève. Katsuo fait entrer notre invité. Il s'agit semble-t-il d'un shinobi. Il s'avance vers moi. Je regarde ce blondinet et vois ce dernier me demander une faveur. Il veut que je l'entraîne. Aïe. C'est problématique. En soi, je serais prêt à le prendre sous mon aile. En effet, il a l'air motivé et prêt à tout – peut-être même à trop de choses soit dit en passant. Néanmoins je sais pertinemment que je n'aurai pas le temps de l'aider à progresser. Comme dit à de multiples reprises, je vais m'en aller. Je peux l'emmener avec moi toutefois nous risquons d'être trop nombreux. J'ai assuré au Gekei de m'occuper de lui, et je ne dérogerai pas à cette promesse. Toutefois, voyant l'ardeur avec laquelle ce dark shinobi me demande de l'aider, je ne peux pas le rembarrer comme un vulgaire insecte. De fait, je trouve une sorte de compromis. À lui de voir si cela l'intéresse. Dans tout les cas, c'est le mieux que je puisse faire.

« Peu de gens ici sont au courant mais je serai bientôt loin du village. Ainsi, je vais être très occupé ces prochaines semaines. Comme tu t'en doutes, je ne peux donc pas accepter. Cependant si tu es toujours intéressé, je pourrai m'occuper de ta formation à mon retour. »

L'espace d'une seconde, je regarde dans le vide. Hum. Il a fait tout ce chemin pour rien... Ou pas.

« Bien sûr nous pouvons commencer une première leçon tout de suite. Partant ? »

Oui, il n'est jamais trop tard pour commencer un apprentissage. Vous me connaissez maintenant, je ne dis jamais non lorsqu'il s'agit d'étaler ma science. Car comme on dit chez moi, le savoir c'est comme la confiture. Moins t'en as, plus tu l'étales. À titre personnel, je n'ai comme connaissance que les arts shinobi. Ceci explique donc cela.

Il accepte ? Je suis content. Je pense même pouvoir attendre son retour, mais finalement le Lutin décide qu'une première leçon pourrait avoir lieu ici. Dans son dojo. Je garde un visage serein même si cette annonce me fait très plaisir. J'arbore un large sourire avant de dire simplement.

Je suis honoré de pouvoir compter parmis vos disciples, Nidaime.

Je m'incline devant lui. Il n'est pas Noble, en soi. Mais il est Nidaime et épéiste. Son sabre est d'une beauté sans pareil, on raconte. Lorsque l'acier se mélange à l'eau, le spectacle est saissisant. Proche de ce que donnerais un Samui. Du coup, et bien, j'ai beaucoup de respect pour lui. Je le considère, malgré moi, au même titre que les manipulateurs de glace.

Je poursuis ma demande en montrant un poing dans lequel je concentre mon affinité doton. Malgré tout ce qu'on en dit, j'arrive certainement à concentrer plus de chakra dedans que ce qu'un shinobi devrait pouvoir faire à mon *grade* - preuve, s'il en fallait encore une que ce système est défaillant.

J'aimerais développer mon affinité avec la terre. Le doton. Je me suis un peu trop concentré sur mes capacités de clan, et du coup, j'ai délaissé mes affinités primaires. Une défense solide. Pas simplement un mur. Quelque chose de plus complet. Vous n'aurez pas ça dans votre large répertoire, nidame-sensei ? Même si vous êtes plus connu pour votre maitrise du katon et du suiton...

Je continu de concentrer mon chakra doton. L'exercice n'est pas trop difficile. Mais est-ce que le nidaime peut m'élever à un stade de maitrise de ninjutsu encore meilleur ?

Il affirme être satisfait. De nouveau, le genin de la brume s’incline devant moi. Ma foi, il est un poil trop formel celui-là, ai-je pensé sur le coup. Cela-dit, je ne vais pas m’en plaindre. Ça me changera des disciples un peu trop sûrs d’eux-mêmes et méprisant à mon égard. Lui, il semble me respecter alors faisons en sorte que cela dur. Bon, je suis sûr à cent pour cent qu’il ne sait pas à quel point je peux être idiot quand je le veux mais qu’importe. Passons. Le blondinet me montre sa dextre. Des particules de terre se forment alors autour de son poing. L’énergie accumulée est conséquente. Pour cause ; elle est visible à l’œil nu. Au regard de ces informations, je me dis qu’il y a certainement quelque chose à faire avec ce garçon. Il n’a pas l’air mauvais en effet, loin de là. Avec un peu d’entraînement, je pourrai lui apprendre bien des choses. Cependant, je dois avouer que sa démonstration me laisse perplexe. Certes je maîtrise moi aussi le Dôton, néanmoins ce n’est en rien mon affinité favorite. En effet, c’est de notoriété publique désormais, je suis bien plus à l’aise avec de l’eau ou du feu.

Les yeux rivés sur mon nouveau disciple, j’écoute attentivement ce qu’il a à me dire. Une défense solide, c’est ça ? Avec de la terre ? Tout cela sans être un simple mur ? Ma foi, il est exigeant. Fort heureusement, j’ai dans mon large éventail de jutsus ce qui correspond à ses vœux. Je compte lui apprendre à créer une armure. S’il est vrai qu’à titre personnel j’utilise la lave pour recouvrir ma peau, il est faux de penser que seul le Yoton peut permettre la formation d’une protection de ce type. Effectivement, tout bon ninja qui se respecte sait qu’une maîtrise poussée de la terre peut permettre à un shinobi de se défendre efficacement au corps à corps. Fixant toujours le genin, je me mordille la lèvre supérieure puis tend ma main vers lui. De la lave sort du bout de mes doigts et cette matière visqueuse se met à recouvrir mon corps entier. Contrairement à ce que beaucoup pense, cela ne fait pas mal. En effet, je ne suis pas à proprement parler « touché » par ma lave, heureusement d’ailleurs. Cette technique présente bien des avantages : D’une, elle me protège comme vous pouvez vous en douter. C’est là son utilité première. Qui plus est, le manteau Yoton étant relativement fin, elle a le mérite de ne pas me ralentir.

« Cela te convient-il ? »

Comme un client essayant une tenue, je fais quelques mouvements de bras pour montrer au genin l’élasticité du manteau. Bien sûr c’est de la lave, c’est donc un peu plus facile à manipuler que de la terre. Toutefois, dans le fond, ça reste le même principe.

« Tente de faire ça avec de la terre. Je n’ai jamais essayé mais ce doit être facilement faisable. Pour commencer, je pense que le mieux est que tu te concentres pour faire ce que tu faisais tout à l’heure, à plus grande échelle bien sûr. Commence par recouvrir ta peau entière de terre. Fais quelques chose de solide mais pas trop. Il faut que ce soit suffisamment malléable pour que tu puisses bouger mais assez rigide pour que cela te protège efficacement. »

Là est toute la difficulté du jutsu. L’armure doit avoir un caractère cassant et ductile à la fois. De plus, l’utilisateur d’une telle technique doit faire en sorte que l’armure tienne, qu’elle ne soit pas trop dense – pour ne pas être ralenti – et qu’elle recouvre le corps entier. Autant vous dire qu’il y a énormément de facteur à prendre en compte. Pour ma part, je suis plus ou moins habitué et je fais ça instinctivement mais j’ai bien conscience du travail que cela peut représenter. Ainsi, je fais signe au garçon de commencer l’entraînement. Pour ma part, je m’assied et colle mon dos au mur tout en le regardant s’exercer. J’ai hâte de voir ce que ça va donner, pas vous ?

J'écoute attentivement ce qu'il a à me proposer. Et finalement, il me sort un manteau de lave qu'il revêt avec une facilité déconcertant, souple et pourtant solide. Et dangereuse au toucher. En tout cas, c'est l'impression qu'elle donne et je n'ai pas envie de vérifier par moi-même. Artistiquement, c'est très joli.

Une parure digne d'un Roi...

Evidemment, ce n'est pas de la lave que je peux manipuler. Mais ma surprise vient surtout de sa maitrise du Yoton. J'ignorais cela de lui, et j'en viens encore plus à le respecter. Après, je pense qu'il s'agit d'une question de préférence. Son manteau de lave semble avoir une légère capacité offensive là où un manteau de pierre serait plus tourné défensif. Peut-être qu'une défense de pierre serait plus efficace ? Difficile à dire pour le moment. Si j'arrive déjà à faire ce qu'il me dit...

Je concentre mon chakra doton dans mes deux mains. Jusque là, pas trop de souci. J'étends alors progressivement de ces deux endroits. Mes bras sont englobés rapidement. Après, cela se dissipe. Problème de concentration je pense. Je ré-itère. Je vois que mon nouveau maitre s'emmerde dans son coin, alors je décide de relancer un peu la conversation.

Entrainez-vous souvent des jeunes inconnus comme ça ? Vous êtes très accessible pour un kage... Allez hops, les jambes maintenant.

Voilà, mon chakra s'étend sur mon torse également. J'ai comprit un peu mieux la *sensation* à avoir. Tout est une question de circulation de chakra, mais déjà affinée par la pierre. Ma tête se recouvre à mon tour et petit à petit, le bas de mon corps aussi.

D'ailleurs, passé un certain endroit, cela fait des chatouillements pas trop désagréables !

Voilà, j'ai mon ... chakra doton... concentré sur tout mon corps. Que dois-je faire maintenant pour concrétiser ça en matière ?

J’observe. Le genin a du mal dans un premier temps, ce qui est normal. Ce n’est pas un jutsu à la portée de tous et je m’attends déjà à le voir galérer un long moment. Malgré ce faux départ, le blondinet continue, reprend de plus belle et réussi déjà un peu mieux la première étape de l’exercice. Dans le même temps, il me demande si j’ai pour habitude d’aider les shinobis du village. Paraît-il que je suis quelqu’un de « disponible ». Je ne sais pas ce qu’il entend par là mais c’est fort probable. Certes je suis quelqu’un d’avare en ce qui concerne la monnaie ou tout ce qui touche de près ou de loin aux biens matériels ; toutefois je peux être d’une extrême générosité lorsqu’il s’agit de mes savoirs. En effet, moi, Kitase Shinichi, j’aime enseigner et donner aux autres de mes capacités. Cela permet entre autre d’accroitre la force du village, ce qui n’est pas idiot quand on y pense. J’ai – contrairement à bien d’autre ici – conscience de ne pas être éternel. Ainsi, en libérant mes savoirs faire à autrui, je « survis » à travers les générations en quelque sorte. De plus, il serait idiot de perdre des connaissances acquises au fil du temps, vous ne pensez pas ? Je sais des choses alors autant que cela serve à ma patrie, à mon peuple. J’ai moi-même profité des connaissances élémentaires de mes prédécesseurs alors autant que je lègue moi aussi quelque chose en héritage à certains. Tout cela en toute modestie bien entendu, hein ! Je ne prétends ni être un savant, ni l’almanach du ninja ou une connerie dans le genre.

« Tu n’es pas le premier que j’entraîne si c’est ça la question. Autant je n’aime pas prêter mes affaires ou mon argent, autant en ce qui concerne mes connaissances, je veux bien les léguer au premier venu. Et puis, je n’ai pas grand-chose à faire de mes journées alors bon. Ça fait passer le temps. »

Il continue de travailler. Cela prend quelques minutes, mais finalement, son énergie est suffisamment concentrée et dispersée sur tout son corps. Il est donc temps de convertir l’énergie en terre. Etant dans le flou, mon nouveau disciple me demande comment faire. Je suis sceptique je dois l’avouer. Le Dôton n’étant pas mon affinité préférée, je ne suis pas en mesure de lui répondre. En effet, cela va vous choquer mais je n’ai aucun jutsu de haut rang utilisant la pierre ! Aucun. Si je ne me trompe pas, ma technique la plus puissante utilisant cette affinité est de rang C ! Oui, rien que ça ! Du coup, je suis très mal placé pour l’aider. Cela-dit, afin de ne pas passer pour un ignare, je cherche dans ma mémoire. Comment faisait Kiru déjà ? Ou le défunt Nai même … Hum. Alors que quelques souvenirs me sont revenus, j’improvise une réponse en urgence.

« Normalement cela se fait naturellement. Tu peux faire jaillir de la roche uniquement en la matérialisant dans ton esprit, en connaissant sa composition et en donnant à ton chakra une texture similaire. Cependant, pour commencer, aide-toi du sol. Tire de lui une certaine force, essaie d’aspirer la terre environnante par exemple. Si tu fais cela, concentre ton énergie dans tes pieds, essaie d’attirer de la pierre vers toi et forme-en dans le même moment. Ceci-fait, recouvre peu à peu ton corps. »

Ça ne m’a pas l’air très clair mais bon … J’espère que malgré le côté « brouillon » de mon explication, le blond a compris. D’ailleurs, cela me fait bizarre de toujours le nommer : « le blond ». Il a un nom, non ? En tant que sensei, je me dois de le connaître. Or, d’après mes souvenirs, il ne me l’a toujours pas dit.

« Sinon, je ne t’ai pas demandé, comment tu t’appelles ? »

Il m'explique vaguement le concept. Bien, je comprends l'essentiel, même si je pense pas qu'il soit un spécialiste du doton a bien y réfléchir. Il est connu pour d'autres choses. Je pense pas qu'il faut trop lui en demander non plus. Mais il me demande de me présenter.

Comment ça ? Il n'a jamais entendu parler de moi ? Il est sérieusement temps d'embaucher un conseiller en communication, ou un attaché de presse.

Samaël. Prince des Jisetsu. Et modeste genin à la solde de Kiri.

Moi la grosse tête ? Non. Je dis simplement que je ne suis pas n'importe qui. Je suis un prince, oui. Parfaitement. Même si j'ai beaucoup de respect pour lui, je lui signale juste qu'il m'en doit aussi une bonne dose. Après tout, je fais partie de la Haute Noblesse.

Mais je continue mon exercice, parce que je suis quelqu'un de très concentré sur mes tâches et plutôt talentueux. Du moins, c'est ce que j'aimerais croire. Suivant ses conseils, j'essaie de matérialiser ce condensat de chakra en une matière solide. Tout d'abord j'ai beaucoup de mal, mais finalement, petit à petit, de la pierre se forme autours de moi. Redoublant d'ardeur, je ne baisse pas ma concentration avec ce maigre succès et je pousse plus loin la condensation.

Il ne faut pas attendre plus d'une minute pour que mon corps entier soit recouvert de pierre. Ou alors de terre, j'avoue que je ne sais pas. En tout cas, j'essaie de bouger un peu et de garder la concentration requise pour la technique. Un peu de pierre s'effrite. Je recommence. Je bouge lentement a travers le Dojo. Ca grince un peu au niveau des articulations. Je me retourne vers mon maitre et je lui dis.

Je crois... que j'ai saisit le concept. Pas encore très facile de se mouvoir dedans... Pouvez vous tester un peu la résistance ?

Parce que bon, si ca se trouve, c'est peu solide et je n'ai pas de quoi vérifier par moi-même.

Ainsi il s’appelle Jisetsu Samael et est vraisemblablement prince de son clan. Son prénom ne me dit rien du tout. Son nom en revanche m’est familier. Il fait partie de cette grande famille de chercheurs Kirijins. Ces mêmes shinobis capable de maîtriser l’espace et le temps. En parlant de temps, cela fait une paye maintenant que je n’ai pas croisé de possesseur du Kinnengan, la pupille dorée. Le dernier en date était Gintoki si mes souvenirs sont bons. J’avais fait avec lui une mission de rang B bien sympathique. Une sorte de chasse à l’homme. Bien sûr, je ne peux pas parler de Jisetsu sans parler du fameux Sei. Ah, un bon ce garçon ! Je ne sais pas vraiment ce qu’il est devenu, il doit être mort si ça se trouve. En tout cas, je me souviendrai toujours de nos combats, de nos missions ensemble… La belle époque quoi. Mais trêve de rêveries inutiles, revenons à nos moutons. Mon nouvel élève au sang bleu se remet au travail. Malgré mon explication bancale, il a compris le fond de ma pensée et recouvre habilement son corps de terre, ou du moins d’une matière ressemblant de près ou de loin à cela. Comme prévu, il a du mal à se mouvoir avec cette armure sur le dos, signe qu’il a encore du travail à faire. De plus, la protection ne me semble pas fiable. Selon moi, la texture n’est pas adaptée. Je trouve l’armure trop … Ou plutôt pas assez … Euh … Terreuse ? Oui, c’est peut-être ça. Je ne sais pas si le terme est correct mais je me comprends, c’est l’essentiel !

Très vite, Samael me demande de tester son œuvre. C’est une bonne initiative que de me demander cela. Après tout, cela lui permettra de se repérer par rapport au niveau attendu pour une telle technique. Normalement, son armure devrait être apte à le protéger d’un large panel de jutsu de haut rang. Les rangs B doivent théoriquement être stoppées, de même pour les C bien entendu. Les A quant-à elles ne devraient pas passer au travers mais mettront l’armure à mal, cela va de soi. Afin d’aider mon disciple, je me lève, porte ma main derrière mon dos puis dégaine mon sabre à pouvoir. Je réfléchis quelques instants : Quelle technique utiliser pour tester la création du genin de la brume ? Hum. Je pense que le mieux est d’aller doucement, car comme dit précédemment, je n’ai pas confiance en cette armure. Je suis persuadé qu’elle est défectueuse, et pas qu’un peu ! De fait, le Zoudai – mon jutsu de rang A – on oublie ! Je n’ai pas envie de faire mal au Jisetsu. Reste à savoir si j’use une rang B ou une C. Hum … Nous verrons bien.

En injectant du chakra dans le manche de mon sabre, ce dernier se liquéfie puis prend la forme d’un fouet aqueux de quelques mètres, quatre à tout casser. Faisant face au Jisetsu, je fouette l’épaule du genin. Un bon morceau de terre tombe alors au sol. Oulah … C’est mauvais signe ça. Dieu merci, l’armure n’a pas entièrement cédée toutefois il y a du boulot, c’est évident. Quand on sait que mon fouet aqueux n’est qu’une technique de rang C … Ajouté à cela le fait que « théoriquement » le Dôton est supérieur au Suiton … Bref. Vous m’avez compris, ce n’est pas assez solide. Ni lui ni moi ne pouvons nous satisfaire d’un tel résultat. Esthétiquement parlant, le jutsu est plus ou moins réussi mais niveau efficacité, on est loin du compte.

« Hum. Ce n’est pas bon. »

Ça, je pense que ça se voit. Rangeant mon sabre dans son étui, je me retourne et reprends place dans mon petit coin. De nouveau assis, je prodigue un conseil totalement inutile à Samael.

« Essaie une texture différente pour ton armure, cela marchera peut-être mieux. En tout cas, si tu as besoin de quelqu’un pour tester, je suis à ta disposition. »

En effet, je ne compte pas bouger d’un pouce. Je n’ai rien à faire aujourd’hui. Ni mission, ni quoi que ce soit d’autre. Elle est pas belle la vie ?

Je suis plutôt content de moi jusqu'au moment où Shinichi teste mon armure et m'arrache un bout aussi facilement qu'on vole une sucette à une gamine kaguya. Je peste, irrité.

Tsss.

Je reprends l'exercice depuis tout le début. Mine de rien, j'ai beau être un Prince, Babylone ne s'est pas construite en un jour ! Niveau chakra, cela va encore, mes réserves sont entamées mais je peux continuer l'entrainement sans aucun souci. Je reprends donc avec la condensation de chakra sur l'entièreté de mon corps. Désormais, j'ai comprit le truc, c'est nettement plus rapide.

En une seconde, ma peau est déjà rayonnante. Deux secondes, et voilà que de la matière arrive. La texture, oui je dois plus me focaliser sur cela. Souple pour permettre le mouvement, mais dur. Difficile à briser. J'essaie de me faire une image mentale de ce que cela donnerait. Une armure solide. Et mobile. Je réfléchis un instant, et je me dis que les écailles des poissons ou des lézards seraient une bonne première texture de base pour débuter.

Et au bout de quelques temps, me voilà recouvert d'une armure d'écailles. Nettement plus mobile, j'arrive à me mouvoir sans aucun problème de friction. Je saute en l'air, j'effectue quelques rapides movements. Parfait. En tout cas, niveau mobilité. Maintenant, il ne reste plus qu'un test à faire. L'épreuve du feu. Ou plutôt de l'eau.

Une armure déjà plus digne de moi. Testez, je vous en prie !

Je tends mon bras parallèle au sol. Let us see !

Un coup, c’est ce qu’il m’a fallu pour mettre à mal l’armure du Jisetsu. Je vois à sa réaction que le Kirijin est insatisfait. Ah ah. Samael est déçu ! Je dirai même plus, il rage ! Oui, vous ne rêvez pas mesdames et messieurs, notre Noble Jisetsu a la haine. Bon, je dois avouer comprendre ses sentiments. Moi-même, par orgueil, j’ai eu des sauts d’humeur concernant bien des domaines il fut un temps. Quand on y pense, c’est peut-être cela qui nous fait progresser, notre orgueil. En effet, nous autres shinobis de la brume n’acceptons pas la défaite, à vrai dire nous la haïssons. De fait, nous faisons tout pour ne pas la rencontrer sur notre chemin. Et lorsque malheureusement nous échouons, notre amour propre nous pousse à nous relever, à aller plus loin, plus haut et plus fort. En suivant cette logique, je suis persuadé que le blondinet n’abandonnera pas et redoublera d’efforts pour maîtriser ce jutsu défensif. Sans trop de surprises, il me donne raison. Effectivement, le possesseur du Kinnengan reprend de plus belle, et depuis le tout début je vous prie ! Oui monsieur, on ne blague pas avec l’entraînement chez nous ! Quand on fait quelque chose, on le fait bien.

Le genin de la brume tente une nouvelle approche. Désormais, il n’essaie plus de faire des plaques de terre – ou de boue – sur sa peau mais bien des écailles. Une modélisation différente ? Pas idiot quand on y pense. Il change aussi la texture, prend quelque chose de différent. Je ne sais pas encore si c’est beaucoup mieux mais ce n’est pas faute d’avoir essayé. Au final, après quelques temps à s’exercer, le Kirijins aux prunelles dorées s’arrête. Selon lui son armure est prête. Dans un premier temps, il l’a teste lui-même en sautillant puis en faisant quelques mouvements. Il bouge bien, très bien même. A priori, il n’est pas gêné par la masse de terre collée à sa peau. Comme quoi, le nouveau modèle de sa protection est plus aérodynamique, plus léger, plus souple, plus flex ! C’est sur ces pensées pour le moins idiotes que je me lève de nouveau. Pour la seconde fois, le genin me demande de tester son œuvre. Je ne sais pas pour vous mais moi ; J’ai comme un sentiment de déjà-vu. Bien entendu, j’espère que cette fois-ci, son armure cédera plus difficilement à mes coups. Dans l’idéal, elle devrait résister à une de mes rangs A, bien sûr, ce n’est qu’un idéal. Pour le moment, visons moins haut. Comme précédemment, je sors mon arme de son étui. Cette fois-ci, il n’est plus question de fouet de rang C. Je m’avance, pose ma lame et la fait avancer le long du bras du ninja. A quelques reprises je tapote dessus doucement, entends le bruit que cela fait. L’armure est ferme, un bon point. Les écailles semblent toutes bien unies et il n’y a pas d’ouvertures visibles.

« Hum. Ça m’a déjà l’air plus solide que la dernière fois. Voyons voir si ce n’est qu’une impression. »

Je tourne les talons, fais quelques pas puis me retourne très vite. En moins de temps qu’il n’en faut pour dire : « Ta mère en short », je fais un mouvement de bras en diagonal. Quelques gouttes d’eau partent alors en direction de Samael et reforment une lame juste sous ses yeux. Cette dernière tente de trancher le torse du shinobi, en vain. L’armure a tenue. C’est du moins ce que j’ai pensé sur le coup. Car quelques secondes après l’impact de la lame sur l’armure, celle-ci s’effrite et quelques écailles tombent.

« C’est bien mieux que précédemment. Ton armure a tenu et à une attaque de rang supérieur à la précédente qui plus est. Cependant il y a moyen de faire mieux je pense. En effet, si j’y étais allé un peu plus fort, ta protection aurait cédé. Je pense que tu as eu une bonne idée en créant ces écailles. C’est malin. »

Oui, c’est malin car si un gars a l’idée de venir se frotter au Jisetsu au corps à corps, il se fera mal, les écailles étant assez tranchantes mine de rien.

Un instant, je ne sens rien. Et je pense que cette fois-ci, oui, j'y suis arrivé. J'ai réussi à maitriser cette technique. J'ai découvert la défense presque ultime du doton. Une armure sans faille. Et puis je vois les écailles qui tombent au sol.

Un nouvel échec.

Je ne comprends pas pourquoi. Je réitère l'opération sur mon bras. Et pourtant, une fois de plus, je ne sens aucune différence. C'est la même matière, la même solidité. Rien n'a changé, ce n'est qu'une perte de temps, de chakra. Je ne regarde même mon maitre. Je dis d'un air dégoûté.

Un Prince comme moi ne s'arrêtera pas là.

Je frappe le sol dans un accès de rage. Mes écailles s'éparpillent, même si je ne subis aucun dégât. Le sol par contre... Bah tant pis, je lui ferais un chèque. Mais je ne pense à ça que l'espace d'une demi seconde. Mon esprit est rapidement embrumé par une idée Autre. Un sentiment qui vient du ventre. Un boule dans l'estomac qui monte. Je suis un prince, et je n'arrive pas à faire quelque chose d'aussi simple. Pourtant, je suis choisis. Je suis un élu. Je DOIS y arriver. Je me relève et je coupe toute ma circulation de chakra. Les écailles de pierre tombent au sol dans un tintement caractéristique.

D'un seul coup je libère toute ma cosmo-énergie. Ou mon chakra, ca dépend des forums.

Un Prince ne s'arrêtera PAS LA !

Je suis englobé dans une sphère de chakra brun - suffoquante au début - que je condense en plusieurs étapes de manière rapide et successives. A la quatrième, la sphère se colle à ma peau et se concrétisent en écailles, comme précédemment. Sauf que là, j'ai l'impression de porter une armure. J'ai l'impression d'avoir des kilos en plus sur moi. Le plancher craque sous mes pieds. Mais je crois que le résultat est meilleur. Je montre mon torse du pouce.

Je mets ma vie en jeu, mais mets-y le paquet.

Et nous sommes repartis pour un tour. De nouveau, l’homme qui s’auto proclame prince des Jisetsu se met à rager. Sa réaction et sa fierté mal placée me font lâcher un petit sourire idiot. Il reprend donc son entreprise là où il l’avait laissé et reforme pour la énième fois une armure de terre, constituée d’écailles solides. Cette nouvelle protection, semblable à la première, ne lui convient cependant pas. Agacé, l’homme aux prunelles dorées me fixe puis ne peut s’empêcher de déclarer qu’il ne s’arrêtera pas là. D’après ses dires, ce n’est pas digne d’un noble tel que lui. Bon, au moins, une chose est sûre, il a le melon du winner ! Reste à voir désormais s’il a la motivation nécessaire pour aller plus loin dans sa maîtrise de la terre. Quelques instants passent, il recommence, s’exerce. N’étant pas quelqu’un de patient, mon disciple s’énerve. L’adrénaline lui monte à la tête et il frappe le sol, créant une sorte de mini cratère. Miséricorde, je vais encore payer un paysagiste pour refaire la déco ! Ils en ont pas marre ces shinobis à me casser ma baraque ? Non mais je vous jure, entre Kyoji qui massacre un arbre et ce Samael qui explose le sol, ça fait beaucoup en très peu de temps. Ces gosses doivent penser que je n’ai que ça à faire moi, de dépenser mon argent en réparation ! Moi qui suis pourtant si radin, je vais devoir raquer … A moins que … Oui, bien sûr, je vais lui demander de me rembourser. Il est de bonne famille et noble de surcroît. De fait, il doit obligatoirement avoir un compte en banque bien garni. Si ce n’est pas le cas, alors je ferais marcher l’assurance ! … Ou pas.

Ces pensées inutiles mises à part, je continue d’observer le genin. Très vite une nouvelle armure de terre est formée. Je ne sais pas pourquoi, je la trouve déjà plus imposante. Elle est sûrement apte à protéger le ninja de la brume de bien des coups. Pensif, je continue de l’observer, il met la main sur son torse puis me demande de venir tester. Il ajoute qu’il est prêt à mettre sa vie en jeu. Si cela ne marche pas, je le transperce… Une sorte de quitte ou double en définitive. Là, le Jisetsu a choisi de doubler. J’ai envie de dire :

« Qu’il en soit ainsi. C’est à tes risques et périls après tout. »

A ces mots, je me relève pour la je ne sais trop combien-tième de fois. Comme je l’ai déjà fait à de maintes reprises, je dégaine mon arme. Cette fois-ci, je tends ma main devant moi. Je suis à quelques mètres du garçon et je m’apprête à user du Zoudai, une technique de rang A. En injectant une quantité de chakra colossale, l’Eiba Eki Kara s’agrandit, jusqu’à toucher l’armure de mon disciple. Celle-ci semble cependant freiner l’attaque, mieux, elle l’arrête. C’est un jutsu de haut rang, l’un des plus puissants que je maîtrise et pourtant sa protection a su en venir à bout. Je pense que le constat est donc simple à faire : Samael a créé une bonne armure. Ce n’est peut-être pas la technique défensive du siècle et nul ne doute qu’avec un jutsu de plus haut rang, j’aurai pu la mettre à mal mais en tout cas, c’est du bon boulot pour l’instant. Le noble Jisetsu a de quoi être fier. A son rang, maîtriser un jutsu de rang A … Ce n’est pas donné à tout le monde. Enfin, « donner » … Façon de parler bien entendu. Car soyons honnête, s’il en est là actuellement, c’est uniquement grâce à son abnégation. N’ayant pas grand-chose à dire, je me contente d’un simple :

« Bravo. C’est une bonne défense que tu as là. »

Je me tais cinq secondes puis reprends :

« Je ne t’oublierai pas, sois en certain. A mon retour, je m’occuperai de toi. Tu es doué et tu peux faire de grandes choses. C’est évident. Par contre … J’espère que tu comptes me rembourser pour les dégâts occasionnés. Je suis très proche de mes sous, vois-tu. Je n’aime pas, mais alors pas du tout, raquer. Surtout lorsque c’est pour les autres. »

L’avarice ... Un des sept péchés capitaux et à n’en pas douter, mon plus grand défaut !

Je ressens l'impact de la technique. Je trésaille. Mes genoux faiblissent. Mais tiennent bons. Mon armure aussi. Aucune douleur. Aucune blessure. C'est un succès.

Un succès qui me vaut un compliment.

Oh je suis fier. Mon orgeuil n'a que peu de limites, et là je m'estime supérieur à la majorité de la population mondiale. J'ai réussi à maitriser un jutsu aussi pratique en aussi peu de temps. Mais ma victoire n'est pas qu'à ce niveau là. J'ai également augmenté ma compréhension de l'affinité doton, et je l'ai amené à celle de mon affinité futon. L'un pour la défense, l'autre pour l'attaque. Une sorte de balance d'affinités.

Et j'ai également gagné un maitre. Un maitre puissant bien que jeune. Doué, et au répertoire vaste. Une journée pleine de gains au final.

Sauf qu'il est vrai que j'ai un peu abimé le plancher. Je le reconnais. Il me demande réparation. Il serait un simple plébéien je l'aurais envoyé sur les roses. Mais comme il s'agit d'un hôte de marque, d'un futur maitre et d'un épéiste au pouvoir si magnifique, je ne peux qu'accepter sa demande. C'est tout naturel voyons.

Un Prince Jisetsu paye toujours ses dettes. Même si le prix de cette leçon est inestimable, de loin plus coûteuse à mes yeux qu'un simple parquet. Mais je vais cesser de vous importuner pour le moment. Aurevoir, et merci.

Je le salue avant de sortir du Dojo. Sur le chemin du retour, je m'entraine encore un peu à maitriser cette technique. Pour la localiser, par exemple, ou réduire le temps d'action. L'affinité doton regorge de potentiels insoupçonnés. Je vais, je pense, m'y pencher très sérieusement à l'avenir.

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