Informations Messages : 12 Rang : C
| (#) Sujet: La parade du cirque [PV] Dim 25 Nov 2012 - 16:03 | |
| Ta no Kuni. Se tenant face à une nuit étoilée dont la lune était absente, se tenant face à des constructions de fer aisément déplaçables, Seiha sentait la liberté pour l'une des premières fois de sa vie. Bien entendu, le moine ne remettait pas en question son éducation au sein du clan Kiezan, mais cette odeur de liberté était intensément confortante. Alors, le moine se dirigea vers les manèges. Quelques fois par année s'ils étaient chanceux, ou simplement une fois par année, le cirque venait au pays des Rizières pour distraire les gens de leurs numéros de fanfare et de leurs manèges portatifs. Seiha adorait le cirque. Certes, il n'y était jamais allé, mais les discussions qu'il avait eu au sujet de la fête foraine avec ses confrères moines lui avaient mis l'eau à la bouche bien plus que le repas copieux qu'offraient les moines aux plus jeunes une fois par semaine, de manière aléatoire. Seiha tenta plusieurs manèges, le sourire fendant son visage de part en part, trop absorbé par la joie pour songer aux risques ou pour crier, comme tous les autres passagers qui l'accompagnaient. Ne se lassant point des tours de manèges, il décida néanmoins d'essayer quelques arcades. Seiha ne dirait pas non à une immense peluche en guise de souvenir de cette belle soirée. D'autant plus qu'il s'agirait d'un trophée inestimable au sein des plus jeunes du clan. Seiha avait choisi sa soirée du moins hors des temples précisément pour le cirque, et s'était exclu de toute compagnie. N'étant pourtant pas un type très solitaire, voire au contraire, il était infiniment sympathique, Seiha était conscient que seul, chaque seconde de chaque moment s'imprimeraient de manière indélébile dans sa mémoire et il pourrait chérir ce moment d'allégresse lorsque ses jambes le feraient souffrir à cause des trop nombreux enchaînements de coup de pied ou alors que ses mains brûleraient tant elles seraient sèches et craquelées par les combos de paume du style du Serpent contre le sac de farine faisant office de mannequin de combat. Mais, jamais, il ne pourrait vivre sans être Kiezan. Il était inadmissible de simplement l'envisager. Le moine s'approcha d'un kiosque de jeu où deux tabourets se faisaient côte-à-côte, tous deux face à deux petits lanceurs de balles de toutes les couleurs. C'était un jeu d'arcade en versus, et le gagnant recevait un prix tandis que le perdant repartait bredouille. Seiha fut jumelé avec un jeune garçon dont l'accoutrement était originaire d'ailleurs. Ce dernier avait des yeux bruns noisettes, une chevelure hésitante entre le châtain et le roux et des petits traits verts colorant ses joues et le dessus de son nez. Seiha fit la révérence, les deux poings fermés collés l'un sur l'autre. Il dit également : Par principe, le moine vouvoyait tout le monde. La politesse s'appliquait ainsi à n'importe et qui et il ne dérogeait donc pas aux règles de respect d'autrui. Se mettant en position contre le stand, doigt serré sur ce qui servait de gâchette, Seiha se présenta, yeux rivés vers les cibles qu'il devait faire tomber pour remporter la victoire : « Je me nomme Jirōzaemon Seiha. Et vous, comment vous appelez-vous ? »
|
|