La création des villages, voilà maintenant quatre années que Suna fut crée, quatre ans à se battre pour exister dans un monde ou les lois régissent le comportement des shinobis. Leurs préceptes sont durs et bien souvent ambigu. En ce mois de janvier, la fraicheur n’était pas vraiment au rendez-vous au pays du vent. Le sable était chaud, le désert aride et la brise du matin ressemblait la plupart du temps à une tempête. Bref, rien de bien nouveau pour les civils du village qui était bien forcé de s’habituer à des conditions exécrables. Parmi eux se trouvait un dénommer Ao, Jônin du village depuis quelques mois, il était fière d’avoir des amies, un lieu ou dormir et de quoi manger pour le restant de ces jours. Que demander de plus ? Ha oui, il fallait aussi à ce beau jeune homme de l’action et les missions qu’on lui proposait remplissaient tout à fait ce travail. Par chance aujourd’hui était son jour de repos, un moment privilégié pour revoir des connaissances et pour pourquoi pas rencontrer des nouvelles personnes. Ao habitait seul, orphelin à cause de la précédente guerre, son logement n’avait rien d’extraordinaire. Un lieu ou seul un jeune adulte pouvait vivre, le bazar complet, de la nourriture partout et des poubelles remplies de choses et d’autres. Se lever tôt n’était pas vraiment dans sa nature, bien évidemment il était toujours prêt à se battre pour le village tant que cela dépassait les 10h du matin.

Comme convenu son jour de repos commença merveilleusement bien, le réveil affichait déjà midi et son ventre réclamait de la nourriture depuis plusieurs heures. S’habillant en quatrième vitesse, il enfila ce qu’il trouva, ouvrit violemment la porte et oublia complètement de la fermer laissant place à un bazar pas possible à la vue de tous les villageois. De toute façon il n’y avait rien à voler à part des pattes pas fraiches et un bol de riz périmé. Se tenant le ventre, il sentait bien un immense creux qu’il se devait de remplir dans les plus brefs délais. Bien entendu le jeune shinobis du vent connaissait chaque restaurant par cœur, son palais était l’un des plus performant il ne désirait pas manger n’importe où.

* Va falloir que je me trouve THE restaurant pas loin sinon je vais mourir de faim !!! *

Parcourant la ville à vitesse v, il finit par dénicher la perle rare, le paradis des gros mangeurs et l’enfer des patates. Cet endroit se prénommait « Tous à Table ». Une fois rentré Ao changeait de comportement, élevé dans une famille bourgeoise, les bonnes manières il les connaissaient et les appliquait parfaitement. Il regardait autour de lui cherchant une table bien placé, mais au vu de l’heure aucune n’était disponible. A dire vrai toutes les tables était prise, la journée n’était en réalité pas si bien partie. Repartir chercher un autre restaurant n'était pas une solution, l''odeur de cette nouritture envahissait dejà les narines du jeune Shinobis. Son estomac gronda, réclamant lui aussi une table dans les plus brefs délais. Ao n'avait donc pas le choix et tentant le tout pour le tout, il alla donc demander l’hospitalité à un shinobis du village, après tout il est bien plus marrant de manger à deux non ? S’approchant d’une des tables, il regarda son interlocuteur dans les yeux et lui demanda poliment.

« Excusez moi, puis-je me mettre à votre table ? Toutes les autres sont prise et mon estomac ne tiendra plus très longtemps… »

La faim... C'est vraiment horrible comme sensation. Ca fait plus de 36 heures que t'as rien avalé. Tu sais que le corps humain peut survivre plusieurs jours sans manger, et en se contentant de boire. Et tu demandes bien comment ça peut être possible... T'es en train de crever de faim toi... Enfin, il faut dire que t'as pas trouvé le moyen de te restaurer depuis plus d'un jour... Entre tes enfants, le magasin, et les rondes de surveillance plus ou moins nocturnes auxquelles tu es assigné, tu as un peu de mal à concilier le tout. Oui, les vies de père, gérant et soldat se complètement excessivement mal, mais tu arrives pourtant à maintenir ces trois activités à plein temps. Enfin, plus ou moins "plein". Non, être père n'est pas un travail en lui même, mais tout de même... Enfin, tu devrais peut être arrêter de réfléchir à tout et rien et te décider à trouver quelques chose à manger...

Tu avances dans les rues ensablées de Suna, et tu t'arrêtes au premier restaurant venu. "Tous à table" ? Okay, alors, tous à table. Tu rentres, te faisant rapidement installer, tout en observant la déco'. T'as même pas regardé la carte à vrai dire... Mais vu la tronche de l'établissement, t'es tombé dans un repaire de richards friqués et snobs. Sauf que, le paiement sera pas un problème. Entre ta solde de Shinobi, et les revenus de ton magasin, ça ira... Tu prends la carte une fois installé, et tu la parcours rapidement du regard, commandant les premiers trucs appétissants que tu vois. Des trucs dont le nom ne te dit absolument rien en fait... Et tu attends. Tu attends que les plats arrivent, jusqu'à être interrompu dans ton attente par un jeune homme. Apparemment, les autres tables sont pleines. Et tu es seul sur cette table pour quatre... Bon, tu peux bien le laisser s'asseoir...

• Oui, pas de soucis. Je dois dire que j'ai eu de la chance, moi aussi j'ai l'estomac qui grogne violemment depuis quelques temps...

Tu le laisses s'asseoir en face de toi, avant de rappeler un serveur. Et oui, maintenant que vous êtes deux, il va falloir qu'il commande lui aussi.

Aucune table de libre, ce restaurant marchait vraiment du tonnerre et grâce à l’hospitalité d’un shinobis il pu quand même s’asseoir et n’allait pas tarder à manger. N’ayant pas l’habitude de manger à deux, il se sentait quand même très à l’aise. Après tout ce n’est qu’un repas de quelques minutes, en attendant que le serveur arrive, Ao examina rapidement ce jeune homme très sympa. Pas n’importe qui aurait accepté si rapidement qu’un inconnu s’asseye pour manger avec soit. Il devait avoir le même âge que lui, un air un peu sévère qui n’effrayait pas pour autant le jeune Jônin. La principale caractéristique de ce garçon était ces cheveux d’un bleu océan, une coupe certes originale mais qui avait une certaine classe. Pour imposer le respect il fallait posséder un minimum de style et ce ninja avait ça dans le sang, ou plutôt sur sa peau. Le serveur repassa pour prendre la commande d’Ao, celui-ci n’avait même pas jeté un coup d’œil à la carte. En quelques secondes il la prit et prononça le premier menu qu’il aperçut, le shinobis en voulait pas faire poiroter le serveur pour rien pendant trop longtemps. Après tout c’était bien sa faute si il était arrivé si tard au restaurant et si la couleur de cheveux de son camarade de Suna l’avait plus intrigué que ce menu.

« Je prendrais le Kyuushima… et un peu de saké aussi s’il vous plaît. »

« Très bien monsieur, je reviens dans quelques minutes avec tout cela »

Le serveur reparti derrière le comptoir à servir du saké au pauvre saoul du village, et oui même ici les alcooliques existaient. De pauvre civils qui ont perdu leur femme et ne savent pas quoi faire d’autre que passer leur temps à boire du bon saké. Essayant de les oublier, sa pensé revint vers son camarade qui avait l’air un peu distrait. Ne voulant pas paraître insociable, Ao engagea la conversation en attendant que leur repas arrive. Après tout entre ninja de Suna il avait beaucoup de chose à se raconter, la guerre qui approchait était en ce moment la principale occupation des shinobis. Aujourd’hui le Jônin ne voulait pas en entendre parler, à forcer cela le démoralisait jusqu’à en faire des cauchemars. Ce n'est pas qu'il n'avait pas confiance en lui, mais il faut parfois ne pas trop y penser pour que le jour même toute l'énergie voulu soit dans la guerre et non dans sa tête. Il se souvint qu'il ne s'était même pas présenté, si son père était là il lui aurait déjà mit une claque à cause de ce comportement inadéquate.

« Malpolie que je suis-je ne me suis même pas présenté, je me nomme Ao Kuroi Jônin du village. Encore merci à toi de m’avoir accueillie à ta table, ce restaurant est géniale mais comme à chaque fois tout le monde vient manger ici je ne trouve jamais de table… »

Tu regardes autour de toi, observant rapidement l'assistance présente dans la salle. Pas grand monde ici... Tu ne fais que t'occuper en attendant que le serveur daigne venir prendre vos commandes après tout. Tu ne prêtes pas plus attention que ça à ton invité surprise. De toutes façons, vous aurez tout le temps de discuter quand vous aurez de quoi manger. Il faut dire que la faim commence à te tirailler, et que ton estomac fait des siennes. Et tu aimerais éviter de l'entendre gronder pour rien... En plus, ces gargouillements ont un son très désagréable quand on y fait attention... Mais tu es interrompu dans tes réflexions extrêmement... Inutiles, lorsque le serveur revient à votre table pour prendre vos commandes. Tu passes ta commande, sans t'attarder plus sur le menu. De toutes façons, cela fait déjà un moment que tu sais ce que tu veux manger... Tu regardes donc l'homme griffonner sur un calepin avant de repartir... On ne peut pas dire que le service ait été très rapide, mais au moins, vous aurez de quoi vous remplir un minimum l'estomac...

Tu soupires alors en remarquant un alcoolique affalé sur le comptoir. Quels pauvres hères que ces gens... Voilà ce qui se déroule chaque jour. De la misère, de la tristesse, et toutes ces choses qui peuvent détruire une existence... Mais toi... Tu as ta femme et te deux enfants, tu as de quoi vivre... Et tu es heureux comme ça. Tout n'est pas toujours rose, mais tant pis, il faut faire avec... Tu t’apprêtes à aller régler la note de l'ivrogne, pour étouffer la pitié et le remord qu'il t'inspire... Mais tu es arrêté dans ton geste par ton invité, qui commence les présentations. Idiot que tu es. Tu as oublié de te nommer toi aussi. Et la politesse dans tout ça ? Tu viens de la piétiner... Enfin, tu peux toujours te rattraper...

• Oh, ne t'en fais pas pour ça, moi aussi je dois dire que je n'y ai pas pensé non plus sur le moment... Pour ma part, je suis Sladek. Un Yamada. Et... Je n'ai rejoint l'armée que très récemment, alors, je n'ai que le grade de Genin... Ah, et ne remercie pas, c'est bien normal. Je dois dire que je ne m'attendais pas à trouver autant de monde à l'intérieur quand je suis entré... Dis moi, toi qui a l'air de connaitre l'endroit... Comment est la cuisine ici ?

Question assez stupide, banale et badine mais... Tu aimerais bien savoir malgré tout... Et puis, il faut bien meubler la conversation après tout...

Spoiler:

Bon courage pour t'intégrer ? Si tu t'habitues à Suna ? Tu souris légèrement à ces questions. Il ne peut pas savoir, mais... Tu es déjà là depuis un bon moment. Et puis, ton intégration... En tant que père de famille installé depuis quelques années, la question ne se pose plus... C'est dans ce genre de situations que tu te rends compte à quel point l'ignorance peut être une arme. Tu te rends compte à quel point les choses peuvent changer à cause de quelques informations de plus ou de moins. C'est parfois effrayant de ne pas savoir... De voir à quel point la connaissance peut faire la différence... Mais bon, tu n'es pas là pour partir dans des réflexions de ce genre. Tu prends ton verre, et tu boit quelques gorgées d'alcool, avant de lui répondre.

• Je vois. Merci. Enfin, tu sais, je ne peux pas dire ne pas être habitué... Après tout, je suis né ici, et j'ai mon magasin à quelques rues d'ici.

Tiens, en y repensant, il ne va pas falloir que tu t'attardes trop... Oui, ta femme sera toujours là pour ouvrir même si tu n'es pas rentré, mais... Tu ne vas pas la laisser s'occuper des enfant et gérer la boutique en plus. Ah, toutes ces responsabilités... Voilà ce que c'est que d'être père de famille, soldat et commerçant en plus... Tu as tant de choses à faire, et pourtant, tu es là, au restaurant, à manger avec un inconnu... Oui, tu ne devrais pas être là. Tu devrais être en train de donner de l'aide à ta femme, ou à préparer le magasin. D'ailleurs, tu ne sais pas quand arriveront les nouvelles marchandises... Enfin, tu verras ça plus tard...

• Pour ce qui est d'avoir un senseï... Disons que je n'ai pas vraiment le temps pour ça, j'ai déjà pas mal de choses à faire... Entre la boutique, mes enfants et les obligations de soldat... Je ne pense pas pouvoir gérer beaucoup plus.

Tu soupire alors, avant de commencer ton assiette. Tu mastiques quelques instants, savourant le gout de la nourriture... Oui, il avait raison, c'est délicieux... Enfin, ce le serait encore plus si tu pouvais être tranquille et prendre le temps de manger...

La politesse de ce garçon était phénoménale, aucune phrase de travers et une maturité impressionnante, en fait cela paraissait normal. Il était en réalité beaucoup plus âgé qu’Ao, même si cela se voyait au premier coup d’œil, il n’avait pas l’air d’être un parent pourtant. Ce gars avait déjà une vraie vie, une femme, un boulot et des enfants. Comment pouvait-il partir en mission alors que toute sa famille l’attendait et devait sûrement s’inquiéter pour lui, ça devait être une vie très difficile. Heureusement que le jeune garçon n’avait aucune relation de ce type, il ne pourrait se concentrer totalement dans ses missions s’il savait que des personnes s’inquiétaient pour lui. Il prit une petite bouché, un petit verre et répondit à son camarade.

« Hé ben, tu as une drôle de vie Sladek, une femme, des enfants et un travail à côté. Tu as du courage, du haut de mes 17 ans je ne me vois pas avec une telle vie. Je me demande comment fais ta femme pour te laisser faire cela… »

Ao était en effet un peu choqué de voir quelqu’un faire autant de chose, terminant son verre de saké il regarda autour de lui et voyait les gens partir petit à petit. Lorsque vous êtes un ninja, vous ne voyez plus le temps passé, que ce soit les jours ou les semaines, la vie n’est qu’un défilement de missions et de combats. Aujourd’hui c’était le jour du marché et les villageois devaient partir tôt pour préparer leur fourniture pour que cette après midi tout soit prêt à vendre. Terminant rapidement son assiette, il proposa quelque chose de sûrement inattendu à Sladek.

« Et si tu m’emmenais chez toi pour saluer ta femme et t’es enfants, ils doivent sûrement avoir besoin de toi et je pourrais même t’aider un peu si tu veux. Si tu as un magasin je peux te donner un petit coup de main, ça me coûte rien, je suis en repos aujourd’hui. »

Le jeune jônin voulait voir de ses propres yeux une véritable famille à l’œuvre, que cela devait être beau, une chose qu’il n’aurait sûrement jamais à cause de l’espérance de vie très limité d’un ninja. Il attendit la réponse de son collègue pour savoir si sa proposition était correcte. Il n'avait pas l'habitude de s'imposer de cette manière...

Tu souris légèrement. Et oui, tu as déjà une vie bien remplie... Enfin, au moins, tu auras de quoi faire lors des longues soirées d'hiver, niveau souvenirs, tu seras paré. Mais c'est tout cela qui fait ta vie. Ce mouvement perpétuel, chaque jour différent, jamais totalement le même... Et cette volonté qui brûle en toi. Tu n'aurais pas du devenir Shinobi. Tu n'aurais jamais du prendre les armes. Tu étais destiné à rester un simple petit marchand toute ta vie... Mais c'est lorsque tu l'as rencontrée que tout à changé. C'est elle qui t'as poussé à t'engager dans l'armée. C'est pour la protéger elle, puis eux, et tous ceux qui te sont chers que tu es devenu soldat. Oui, si tu t'avances chaque jour sur le champ de bataille, c'est parce que tu as un idéal à défendre, et que tu le gardes en tête... Tu l'entends faire une remarque. Il n'a que dix sept ans ? En effet, il a encore le temps devant lui... Enfin, il a encore quelques belles années, toi... Tu fais un peu tache. Disons que tu es une des quelques exceptions parmi la foule de soldats engagés.

• Et bien... Ne t'en fais pas, tu as encore pas mal de temps devant toi... Pour ce qui est de ma femme... Disons que je lui fais confiance, et que l'inverse est vrai aussi... A chaque fois que je pars, je me dis que ma famille m'attend et qu'ils attendent mon retour... Alors, c'est pour eux que je tiens, pour eux que je résiste, et que je m'arrange pour rester en vie... Et ainsi, je sais qu'en revenant, je reverrais leur sourire, et que je pourrais les prendre dans mes bras. C'est tout ce qui motive.

Tu termines ton assiette tout en parlant. Tu ne sais pas vraiment si tu es arrivé à lui faire comprendre ce que tu voulais lui dire, mais, tant pis... Même si tes mots sont maladroits, tu sais que l'étincelle de passion qui te meut brûle au fond de toi. Tu sais que dans tes yeux, ceux qui savent observer peuvent voir cette flammèche qui brûle... Enfin, tu ne sais pas vraiment pour lui, mais peut être a-t'il pu comprendre ce que tu veux dire... Ou peut être pas. Tu ne t'attends pas spécialement à ce qu'il comprenne tout de suite ce que tu veux dire... Après tout, il a encore tout le temps d'apprendre. Tu souris en te surprenant à penser ainsi. On dirait un vieillard... Tu secoues la tête, et tu réfléchis un instant à sa proposition... Vu l'heure, tu seras rentré à l'heure... Oui, pourquoi pas.

• Et bien... Je n'y vois pas d'inconvénient... Enfin, si ça ne te dérange pas. Je préfère te prévenir, se tenir derrière un comptoir peut rapidement devenir très ennuyeux, surtout quand les clients ne viennent pas...

Tu finis alors par demander l'addition au serveur, avant de te lever pour sortir. Libre à lui de décider si il veut t'accompagner ou pas...

Spoiler: