Les entraînements avec son aîné s’enchaînaient. Renzaburo partageait son temps entre les missions et les entraînements. Il s’accordait peu de temps libre. Alors pour une fois qu’il n’avait rien de spécial à faire, il était parti se promener dans le village sans but précis. Il vagabondait dans les rues commerçantes de Suna. Le fait de ne pas avoir reçu de missions, contrairement à son jumeau qui devait se trouver quelque part dans le village à régler un problème mineur affecté aux missions de rang C, et de ne pas s’entraîner l’apaisait au plus haut point. Il ne se plaignait pas d’être un shinobi actif, ça non ! Juste que parfois, il ne prenait même plus de temps pour lui. Le temps de se cultiver, de se détendre ou de tout simplement se reposer. Il dormait le strict nécessaire et s’en tenait là. Une grasse matinée ne lui aurait pas fait de mal pourtant ! Il serpentait entre chaque étalage de marchandises sans avoir réellement besoin de quelque chose en particulier. Il observait les produits, discutait un peu avec les marchands puis passait au stand d’à côté. Son vagabondage le mena dans les rues qu’il ne prenait jamais la peine de visiter. C’est ainsi qu’il tomba sur une boutique assez spéciale.

La devanture était simple, aucune décoration extravagante ou de pubs aux couleurs criardes qui agressent le regard médusé des consommateurs invétérés. Le marionnettiste regarda par la vitre ce qui se vendait à l’intérieur de cette échoppe. Le sable avait rendu les vitres un peu crasseuses et il était difficile de voir à l’intérieur. Le Chûnin décida donc d’entrer. Un petit bruit de grelot annonça sa venue. Un vague bienvenue lui parvint. L’endroit était d’une taille modeste. Pas le genre de boutique énorme mais pas petite pour autant. Il y avait des rayons où était rangé chaque produit en vente ici. Renzaburo s’engagea dans le premier d’entre eux. Il y avait là de la nourriture, des vêtements et quelques outils.

« On dirait qu’on vend de tout et de rien ici » se dit-il intérieurement.

Il continua son tour d’inspection. C’était plus de la curiosité qu’un réel besoin d’un produit qui le poussait à déambuler parmi les rayons. Il trouva vraiment de tout. Puis il arriva au dernier des rayons. Etrangement, le néon qui grésillait et crachait une lumière blafarde à intervalles irréguliers faisait tellement cliché ! Sans s’y être encore engagé, le marionnettiste devinait que le contenu de ses étagères serait bien différent de tout ce qu’il avait pu voir jusqu’ici dans la boutique. Et en effet il ne se trompait pas. Ses premiers pas le menèrent jusqu’à une multitude de tiroirs où étaient entreposés des fumigènes. Il y en avait de toute sorte ! Des normaux, des empoisonnés, des parfumés à la fraise. Sérieux il y avait des shinobis qui utilisaient des fumigènes à la fraise ?! La découverte amusa le Sunajin qui continua son tour d’inspection. Il arriva aux armes blanches de petit gabarit. Kunaïs, shurikens et autres outils indispensables pour les arts Ninjutsu s’étalaient sous ses yeux. Il allait partir lorsque son regard fut attiré par quelque chose en particulier.

La section des senbons. De par son utilisation du Kugutsu, Renzbauro était un grand habitué de ses petites aiguilles qui savaient se montrer efficaces. Comme pour les autres produits, il y en avait plusieurs sortes. Et le marionnettiste se sentit honteux de ne pas être un plus fervent connaisseur en la matière. Il avait pris des senbons trouvés comme ça dans l’atelier pour sa marionnette Kobura. Que pourrait lui apporter de nouvelles aiguilles ? Y avait-il une différence ? Et si oui quels seraient les avantages ? Il est vrai que ses senbons se faisaient vieux mais il fallait les changer par lesquels devant lui ? Tant d’interrogations et aucune réponse. Mais cela allait peut-être changé. Alors qu’il était immobile dans le rayon au luminaire grésillant, un homme s’avança vers lui. Peut-être travaillait-il ici et saurait-il le renseigner. Renzaburo tenta le coup au risque de paraître ridicule :

-Excusez-moi, vous travaillez ici ?

Une journée comme les autres. Tu regardes par la fenêtre, observant les passant dans la rue principale de Suna. Il serait temps que tu nettoies les vitrines... Tout ce sable qui vole à longueur de journée a tendance à rendre les devantures du magasin vraiment crades... Tu secoues la tête, avant de reprendre ton carton pour aller remettre ces articles en rayons. Tu as reçu ces vêtements de Kawa le matin même, mais tu dois encore les remettre dans les rayons de ton magasin... Ou plutôt, de votre magasin. Mais ta femme n'est pas là, il faut bien qu'elle s'occupe de Shin de temps en temps... Enfin, pendant ce temps, tu dois gérer le magasin tout seul. Tu avances à pas lents parmi les rayons, en te disant qu'il serait temps de changer ce fichu néon, qui grésille encore dans le rayon voisin...

Tu finis par arriver devant le rayon regroupant les différents textiles, posant ton carton pour commencer ta besogne. Tu sors les vêtements un par un pour les accrocher aux ceintes, lorsque tu entends le grelot de l'entrée sonner. Tu ne prêtes d'abord pas attention, continuant à mettre les habits en place, jusqu'à entendre une voix à ta droite. Tu tournes légèrement la tête, abandonnant ce que tu faisais, pour voir un jeune homme, dont l'air disait qu'il n'était vraiment pas à l'aise... Mais sa tête te dit quelque chose... Tu réfléchis une seconde, avant de te rappeler qu'il fait aussi partie du corps de Shinobis du village. Oui, tu as déjà du l’apercevoir, c'est sans doutes pour ça qu'il te rappelle quelqu'un.

• Oui, je suis le propriétaire. Je peux peut être t'aider ?

Tu laisses tes vêtements de côté. Les clients sont réguliers, mais bon, tu ne peux pas dire qu'ils se bousculent à l'entrée du magasin... Alors, puisqu'il n'y a pas grand monde aujourd'hui, tu peux bien lui accorder un peu de temps... De toutes façons, aujourd'hui s'annonçait particulièrement ennuyant...

Spoiler:

L’homme qui venait de rejoindre Renzaburo était un type très bien habillé. Il primait sur l’élégance et avait une posture impeccable. Un mec qui semblait bien sous tous rapports. Le marionnettiste en vint même à éprouver un semblant de sympathie pour ce parfait inconnu. Il travaillait effectivement ici et il demanda au Sunajin s’il pouvait l’aider. Renzaburo le regarda droit dans ses yeux bleus, similaires d’ailleurs à la couleur de ses cheveux. Cela était assez étonnant mais Renzaburo en avait vu d’autres ! Il désigna du pouce les senbons qui se trouvaient à côté de lui avant de demander :

-Oui je pense que vous me seriez d’un grand secours. Je suis un adepte de ce genre d’outils mais là je vous avoue être complètement perdu. J’ignorais qu’il y en avait plusieurs sortes. Pourriez-vous me renseigner ?

Renzaburo aurait aimé avoir une démonstration même mais il doutait que ce soit possible au sein de cette petite échoppe. Un terrain d’entraînement, des cibles et assez d’espace pour faire sortir Kobura aurait été parfait. Puis il réfléchit attentivement pendant deux secondes et il se rappela qu’il n’avait pas sa marionnette avec lui ! Il l’avait laissée à l’atelier et allant se promener dans le village, il n’avait pas trouvé nécessaire de la prendre avec lui. Comme quoi il aurait mieux fait finalement ! Il regretta sa bêtise pendant quelques instants avant de s’intéresser aux autres armes exposés ici.

Il ne savait plus s’il était à court de kunaïs et de shurikens mais après tout rien ne l’empêchait de faire quelques emplettes dès maintenant afin d’être sûr de ne manquer de rien. Seulement il y avait là le même problème qu’avec les senbons, lesquels prendre ? Il laissa le marchand terminer de répondre à sa premièr interrogation afin de reposer de nouveau une question. L’homme devait en avoir marre de lui. Cela avait beau être son métier, il était humain d’être agacé par quelqu’un qui posait sans cesse des questions. Renzaburo tâcha d’y mettre les formes afin que son interlocuteur le prenne le moins mal possible.

-D’accord je vois. Et entre tous ces modèles de kunaïs et de shurikens, lesquels me conseilleraient vous pour une utilisation…banale pourrait-on dire ? J’ai beau être shinobi je ne me sers de ce genre d’outils assez vaguement sans but précis. Quel modèle serait le plus approprié pour moi selon vous ?

Puis Renzaburo attendit la réponse avec un air calme et posé. Il ne tenait pas à brusquer le marchand. Après tout, il avait tout son temps il n’était pas pressé du tout. Il attendrait patiemment que cet homme lui explique. L’idée d’avoir une démonstration en situation un peu plus réelle lui revint à l’esprit et il tâcha de l’étouffer afin de ne pas trop espérer. Il n’y avait rien de pire que d’avoir envie que quelque chose se passe et que ce ne soit pas le cas par la suite. Surtout lorsqu’on ne demandait rien. Là forcément cela ne faisait pas de miracles. Bref, Renzaburo était prêt à attendre sa réponse. Il ne manquerait pas d’être généreux pour payer ce brave marchand qui le renseignait si gentiment.