Je… Le vide… Je ne… Non rien. Il ne se passait rien. Je ne ressentais plus rien. Elle… Elle n'était plus là. Elle s'en était allée devant mes yeux. Son corps avait été scindée en deux tandis que je regardais, impuissant. Celle que je percevais comme l'être le plus cher a mes yeux, comme ma meilleure amie voir même un peu plus… Je n'étais même pas capable de la protéger. J'étais incapable oui, un parfait connard… Mais j'allais la rejoindre. Tout allait se terminer, maintenant. Je n'aurais pas eu l’occasion de m'excuser Raiko, j’espère que tu ne m'en veux pas trop…

Un léger sourire se dessinait sur mon visage a cette pensée… Je n'aurais jamais cru un jour laisser mon devoir Shinobi prendre le dessus sur mon sens de la camaraderie. Pourtant je l'avais fait, pour cette fichue lettre… Je me mis dans le bain, le souffle saccadé et l'air perturbé, un couteau dans la main. J'avais fais mon choix. Je fermais les yeux tandis que la lame approchait de plus en plus mon poignet… Elle l'effleura. Je me préparais a l'au-delà.

Une voix retentit, puis deux…. Deux voix que je connaissais, deux voix que je chérissais, 2 voix que je croyais ne plus jamais entendre. La première ? Mon père biologique, celui emporté par sa maladie. La seconde ? Mon père adoptif, le "majordome" qui m'avait enlevé, celui qui avait été tué par le kirijin blondin.
Père Adoptif : - Que fais tu ? Ton père va croire que je t'ai mal éduqué dans c'te forêt si tu te suicide… Ce ne sont pas des manières !
*Je…*

Père biologique :- Tu est devenu un shinobi accompli. Jonin a ton jeune âge, il faut le faire ! Et toi, tu veux tout jeter en l'air ?

Un déchet comme moi n'a pas le droit de vivre, et n'est pas un shinobi accompli. Un shinobi qui laisse une personne chère a lui se faire tuer devant ses yeux et qui précipite la capture d'un de ses alliés mérite la mort. Et puis que serait le sens de ma vie sans personne pour m'épauler ? Laissez moi vous rejoindre, c'est tout ce que je demande.


Le silence fût.

- Fils, ton tatouage, connait tu sa signification au moins ? Connais tu la signification de l'ouro boros ou pas ? Le dragon se mordant perpétuellement la queue… Le cycle sans fin. Tel un phénix qui renait de ses cendres, encore plus fort. En lui souffle le renouveau.

Je rouvris les yeux. Étais-ce là le fruit de mon imagination, ou s'étaient ils réellement manifestés ? Je n'en savais rien. Je regardais mon tatouage, repensant a ce qui s'était passé dans ma tête. Très bien, j'allais le faire. Mais a une seule condition. L'ultime défi que j'allais m'infliger a moi même. Pour exterminer ces connards de la brume, il me fallait de la puissance, plus de force… Alors, j'allais faire un quitte ou double : Je réussis a maitriser un nouveau pouvoir en cette nuit, ou je me suicide. Si j'y parvenais, je reprendrais ma vie, plus joyeux et souriant que jamais, a nouveau. Si j'échouais, je me donnerais la mort. Mais malgré ça, j'étais motivé, j'avais de nouveau cette foi de vivre, et j'allais mettre tout mon cœur pour réussir cette prouesse. Il me fallait quelque chose de dévastateur… Une capacité offensive brute. Je possédais les deux affinités les plus meurtrières. Raiton et Fûton. Le résultat devrait être plus que satisfaisant si je parvenais a les maitriser.

7 heures. Le soleil, en principe, se levait vers 5 heures. 10 heures me séparaient de la mort, ou de la vie. En ce moment, ma vie pendait a un fil. Et le fil était ce nouveau pouvoir potentiel. Étais-je devenu fou quelque part ? Je ne sais pas. Je ne pense pas… J'enfilais un short en vitesse, et un tee-shirt blanc, plus un sous-vêtement qu'autre chose. Je sortis d'un pas déterminé en ce début de nuit, 7:10. Le ventre vide ? Je m'en foutais. Le climat d'automne qui ferait frémir plus d'un ? Je m'en foutais. Les feuilles d'un jaune pâle qui tombaient derrière moi ? Je m'en foutais. Les gens que j'avais bousculé dans ma route vers les terrains d'entrainement ? Je m'en foutais tout aussi bien. 7:25, j'arrivais au terrain. Mon regard noir et mon attitude renfrognée… Personne ici, tant mieux. La seule chose que j'avais dans mes poches ? Une trentaine de pilules du combattant, que j'avais pris en douce de la maison de mon oncle. Oui, j'étais prêt a endurer le gout de cette immondice. La haine m'animant plus que tout, je m'attardais tout de même a observer mon environnement. Le terrain était éclairé par quelques feux.

Je soufflais un bon coup, fermant mes yeux. Je ressentais mon chakra qui fluait en moi. Je le ressentais au plus profond de moi, je le comprenais, je ne faisais maintenant plus qu'un avec lui. Chakra de foudre dans la main gauche. Chakra de vent dans la main droite. J'ouvris les yeux. C'était le cas, j'avais réussi la première étape, la plus simple de toute. Mine de rien, il était déjà 8 heures. Je rapprochais mes deux mains, je fis entrechoquer le vent et la foudre, sans aucun résultat. Si, en fait si. L'entrechoquement m'avais fait repoussé moi même, et j'étais maintenant face contre terre. Je me relevais, je recommençais. Bis, l'explosion puis moi au sol. Une troisième fois, puis une quatrième, et une cinquième… Je gisais au sol, la bouche en sang. C'est con, il ne faut pas s'y prendre comme ça ! Il faut que je frappe la bonne fois, que la compatibilité de mes deux affinités se fasse encore plus grande… Je me relevais péniblement, ignorant momentanément la douleur. Je restais une demi heure a réguler mon chakra, je sentais la fluxion, encore une fois. Dans une sérénité complète, je joignais mes deux mains. Je la tenais cette fois… Je n'ai pas été propulsé, et autre chose. Un son. Un son aigu, alors que mes deux mains vibraient étrangement, ou plutôt étais-ce quelque chose entre eux deux qui vibrait… Je vois maintenant. Cette association donnait la maitrise de l'onkyoton. Dans mon enfance, j'avais pu rencontrer un utilisateur de cette affinité. Nous avions alors fait une sorte de duo. Onpu qu'il s’appelait. D'ailleurs le diapason qu'il m'avait donné est toujours quelque part chez moi. Une affinité qui pourrait se montrer redoutable… Mais je n'y étais pas encore, et le temps défilait. 11:30

Je tombais au sol. Je ne pourrais pas continuer sans ces fichues pilules. Je fourrais ma main dans ma poche pour en extirper trois. Je les observais. Un truc entre le vert et le noir, une petite boule qui ne faisait pas franchement envie. Bon… J'en fourrais une sans faire attention au gout. Enfin, en essayant de ne pas faire attention au gout… Une envie de gerber me prit. C'est pourquoi je fourrais les deux autres a la vitesse de l'éclair. Après m'être soulagé quelque part dans un buisson, je repris l'entrainement, un peu requinqué mais pas totalement. Le froid était omniprésent, et je gelais sur place même si je ne le montrais pas. Déjà une heure du matin. Prochaine étape, surement la plus ardue : Produire de l'onkyoton sur une seule partie de mon corps. C'est a dire mêler ces deux affinités directement, en même temps.

Jambes légèrement écartées, yeux clos, mon état
se fit plus calme, plus serein, comme tout a l'heure. Pour commencer je fis apparaitre mon affinité raiton. Puis j'essayais de rajouter mon affinité de vent. Mais je n'y parvenais pas. Lorsque j’essayais, mon raiton se dissipait. Je stoppais le flux de chakra dans ma paume, pensif. J'essayais de me rappeler la nature de mon chakra lors de sa fusion… Sa fusion… Il me fallait les fusionner en même temps. La sensation que j'avais éprouvé lors de l'entrechoquement de mes deux mains. Je levais ma paume, la retournait. Yeux fermés, je régulais mon chakra. Je malaxais mon chakra intérieurement, le préparait préalablement. Maintenant !


J'avais réussi. Un sourire de satisfaction se dessina sur ma bouche. Un chakra "invisible" émanait de ma main. Je dissipais l'effet… 1 heure du matin, mais heureusement le plus gros était derrière moi. Maintenant que je maitrisais l'onkyoton, ou que je savais plutôt que "faire" pour l'utiliser, il me fallait penser onkyoton. Que ce réflexe devienne une motrice, au même titre que je me dis "chakra Raiton", un truc auquel je n'avais même pas besoin de penser, quelque chose d’inouï. Toujours en utilisant ma paume comme support, je reprenais ma méditation, la sensation que j'avais éprouvé bien en tête. Ce qu'il me fallait faire très facile. J'allais faire apparaitre mon affinité du son, c'est tout. Ce ne fut pas bien difficile.

Je répétais l'action plusieurs fois, histoire que ça devienne plus un réflexe qu'autre chose. Mais mes réserves de chakra s'étant sérieusement entamées, je fus obligé de prendre a nouveau ces pilules de malheur. Je ne serais pas très étonné si on me disait qu'on avais trouvé du résidu de boyaux dans un buisson au terrain d'entrainement tellement j'avais vomi. Ce truc est juste infecte, immonde, voir même pire. Mais je le faisais. Pour devenir plus fort. Pour prendre ma revanche sur les kirijins, et aussi car je tenais a la vie même si je ne le montrais pas ces derniers temps.

Last étape… Plus harassé que jamais, je m'étais rarement aussi dépassé. J'aurais pû m'arrêter a ce stade, mais je continuais. Pourquoi ? Car le plus grand mon exploit était ici, le plus j'aurais de rage de vivre et de joie. C'était symbolique bien sûr, mais je savais bien que ça allait compter pour mon état mental. Le souffle presque coupé par l'effort, j'allais m'infliger "l'ultime défi". Faire circuler mon nouveau chakra a différents emplacement de mon corps, la maitrise parfaite… Je commence par le commencement, je fais circuler mon chakra onkyoton dans ma paume… En me concentrant, j'essaye de "transférer" mon chakra vers mon pied. Je coupe le chakra circulant dans ma paume et produit exactement le même exercice avec mon pied… Le chakra passe. Un peu fier de moi, je fais circuler mon chakra un peu partout, de ma main gauche jusqu’à mon pied droit. J'avais réussi.

Regardez. J'ai réussi. Je vais vivre. Oui, je vivrais, pour vous. Pour vous venger, et pour éradiquer le fléau Kirijin. Mais aussi pour les personnes encore présentes ici bas. N'ayez pas peur… Je vais sourire. Rikku est de retour ! Enfin… Après une bonne nuit de sommeil. Un sourire inébranlable sur ma bouche, je m'effondre face contre terre, dans un rêve profond et interminable…