Sucre.... bois... pluie... musc...il est là ( pv Encho)

La pluie ne tombait plus depuis une bonne journée et le soleil faisait son apparition. Rare , mais tellement agréable au fond. Le pays de l'eau n'était pas franchement facile à apprécier question température, brume, bruine et tout le stock de trucs pas nets et mouillés qu'il gardait en coin des fois que les voyageurs trouvaient encore le moyen de sourire en le traversant. Ah t'as pas assez de brume, bah tiens , tombe dans le marais!

Cela dit, Uka était une petite aimée du marais. La fille de la vase et des sous bois, celle qu'on croise au détour d'un chemin , qui n'est autre que le passage d'un gros sanglier, et que oui vous avez pris pour un chemin. Mais tout ça n'a plus d'importance, parce que si vous croisez sa route, vous avez une espérance de vie d'environ.... quinze minutes. Mais la nuit sans lune était passé il avait deux jours... Elle digérait encore le cadavre qu'elle avait ingéré la veille, donc aujourd'hui , trêve pour les inconscients, elle ne mangerait personne. Cela dit , si l'un de ces ignares essayait de la tuer, elle se ferait un plaisir de lui faire sécher l’appendice au soleil , quitte à aller jusqu'au pays du feu. Mais aujourd'hui pas envie de se transformer. Elle grimpe dans un arbre, un des plus haut , à quelques kilomètres de Kiri et s'assoid dans les branches pour rêver à ce qu'elle pourrait être là bas. Un poissonnier, une vendeuse de tissu, ou... un ninja. Un ninja... Certains d'entre eux sont tellement beaux et impressionnants, mais sa famille a été bannie, il y a longtemps. Ca remonte à la guerre, peut être plus, elle n'en sait rien en fait. Ses parents avaient interdictions d'en parler. Et puis il y a eu cette rafle cette nuit sans lune. Ils les ont tous tué...Ces humains avec leur haine et leurs horribles paroles. Des monstres. Voila ce qu'ils étaient. Des monstres.

Elle est une bête, le genre de chose qu'on approche que pour espérer mourir rapidement... La tueuse des derniers dépressifs de la forêt. Mais elle a appris à ne plus exister. Des fois c'est agréable de n'être rien aux yeux des autres. Pas d'ennuis, pas de douleurs, pas de déceptions. Oui mais le vide est là. Au fond. Il fait mal, il tranche lentement l'âme en deux et quand on s'en rend compte à la limite du supportable, il est trop tard. Uka en avait marre de ce qu'elle était. Elle se dégoûtait à ne pas savoir résister aux nuits sans lune, et à ses pulsions sexuelles, et ses pulsions meurtrières. Vingt cinq victimes... Elle avait encore tous les visages en tête. Leur visage d'horreur. Son instinct l'obligeait à le faire, mais une conscience toute petite , toute petite au fond d'elle lui hurlait d'arrêter, et de mettre fin à ses jours. Alors elle montait dans cet arbre... Et elle fixait Kiri au loin, le regard vide, les mains sur les cuisses jouant avec un bout de sa jupe blanche... Elle restait là des heures durant à se demander ce qu'elle aurait pu être s'ils n'avaient pas été banni. Le soleil chaud sur sa peau habituellement froide lui fait fermer les yeux. Elle aime cette chaleur momentanée, ça lui fait sentir qu'elle est encore un peu humaine. Elle sait qu'un jour on la verra. Elle sait qu'un jour elle se fera prendre...Et alors... Autant rêver tant qu'elle est encore libre...

Son odorat s'active soudainement. Un homme. Une odeur sucrée... un peu boisée... délicieuse... un parfum de phéromones fins qui n'a rien a voir avec ceux qu'elle connait déjà, mais qui lui fait doucement fermer les paupières et son odorat se fait plus fin. Instinctivement, elle descend tête en bas, en humaine, les mains et les pieds qui crochètent l'écorce doucement. En silence. L'odeur est plus forte. Elle est ... douce et jeune. Un jeune ninja. Il vient de Kiri ,il amène avec lui l'odeur de la pluie qui tombe dessus en ce moment. Sucrée..... ce mot résonne dans ses sens . Sucrée.... pourquoi sucrée...Un doux mélange qui l'anime et la fait frôler les herbes et les fougères, et elle se tapit dans un fourré de longues graminées comme un fauve qui sent la proie se rapprocher. Elle ne l'attaquera pas. Il va peut être passer à coté d'elle sans la voir...Elle veut savoir qui sent comme ça... Le bois , et le sucre...et le musc de la peau masculine...La précision vient avec la distance qui diminue...Tous ses sens se délectent de ce qu'elle capte.

**Yorisou Aibu** Informations **Messages** : 957

On se demande souvent, qu’est ce qui nous attire chez les autres, ou à contrario, qu’est ce qui les attires chez nous ? Est-ce que c’est une question de gout ? d’instinct ? Quelques choses de chimique ? Ou est-ce plus profond encore… Nombres de personnes passèrent leur vie à essayer de trouver cette réponse, mais seulement, la plupart du temps ces personnes-là passaient à coté de ce qui était vraiment important.
Ce genre de réflexion me parcourait souvent l’esprit. Le passé, tout comme la cause d’un évènement était souvent plus important que la conséquence elle-même ! C’est ce que je retenais des enseignements de Gabushi… La chef du Misuto, de par son attribut génétique et sa personnalité, avait un autre point de vue sur les choses, si je puis dire. C’est ce qui me poussa a réorienté petit à petit ma façon de penser. Chaque jour je vieillissais, et j’avais déjà atteint l’âge adulte ! Profondément jeune dans l’âme, j’avais tendance à voir les choses avec les yeux d’un enfant, avec désinvolture en ne me fiant qu’à mes propres sentiments. Certes j’étais quelqu’un qui fonctionnait sur la logique, mais après j’avais ma logique à moi… Au fond de moi je savais que je resterais toujours le même, et puis a quoi bon changer ! Pour quoi, et surtout pour qui ? Je n’étais pas orgueilleux pour un sou, mais chasser le naturel et il revient au galop…

Un sourire en coin se dessina sur mon visage. Un des rares jours de repos que l’on m’accordait et je le passais à flemmarder sur un des hauts immeubles de Kiri. L’un des rares points culminants du village qui offrait une jolie vu au-delà de son enceinte. Les marécages et un bout de la forêt étaient nettement visibles, donnant un cadre serein et propice au calme et à la réflexion. Aucune raison donc que je ne sois pas venu monter ici ! D’autant qu’aujourd’hui, je n’aurais su dire pourquoi, je ressentais une pointe de mélancolie, mêlée d’une douce nostalgie, comme lorsqu’on repense aux bons moments qu’on a passé avec un proche disparu… Pourtant il n’en était rien, alors allez comprendre pourquoi une telle note amère raisonnait dans ma tête ce jour-ci.
Il avait plu récemment, l’atmosphère était encore chargée d’humidité, et un léger courant d’air frai se faisait sentir. Le tout pouvait faire facilement grelotté les plus sensibles, mais pour moi il n’en était rien, et à vrai dire, je n’y songeais même pas…
Sans même savoir pourquoi j’avais décidé de m’habiller en civil aujourd’hui, faisant abstraction des quelques vêtement de protection que je mettais d’ordinaire. Un pull à manche longue, une veste simple et sombre et un pantalon en coton étaient plus que suffisant pour me sentir bien.

Comme étant moi-même las d’un tel déboire psychologique, je me passais la main sur le visage en soupirant, puis relevais la tête en observant le ciel une seconde. Il commençait à se dégager doucement, surement l’occasion de continuer à marcher ? Je baissais les yeux et les posais en direction de la forêt qui bordait l’horizon devant moi, tout en me demandant où est ce que je pourrais bien aller à présent. Quelque chose pourtant attira mon attention au loin. Je voyais sur l’un des arbres massifs, quelques choses s’agiter une seconde à son sommet. Bien que ninja, ma vue ne s’étendait pas jusque là-bas et forcé d’admettre qu’il devait s’agir d’un oiseau ou quelques chose dans le genre… Cette constatation m’incita pourtant dans le choix de ma destination. Je savais qu’un autre village existait non loin de celui-ci, à une dizaine de kilomètre à tout casser. Si je m’y rendais, pour y faire un tour, je serais surement de retour à la nuit tomber. J’avais pris ma décision et descendais rapidement de mon piédestal, tout en commençant de marcher. Ça en devenais presque malsain de rester là-haut à ressasser des idées moroses. L’air frai des grands chemins me changerait les idées, espérons-le…

Profitant d’un court moment pour rassembler quelques affaires dans un sac, j’arpentais dès à présent les sentiers, vers la destination que je m’étais fixé. De l’eau, une couverture et quelques vivres, enfin le stricte nécessaire à quiconque s’éloignait de son foyer, peu importe la distance et la durée. Avec pour autant, mon étui à ustensiles ninja fixé sur ma cuisse droite, pour ne pas non plus me retrouver les mains vides en cas de problème. Je n’avais pas pris mon épée cette fois-ci, pourtant, source d’une grande partie de ma force. Je profitais de ce jour de repos, pour la confier à mon maître épéiste pour qu’il en fasse la révision, étant son ancien propriétaire.
Enfin ce n’étais pas plus mal que d’être soulagé d’un poids aussi conséquent !
La forêt en ce jour, sans doute à cause de la pluie récente, avant quelques choses de mystérieuse. En particulier, l’humidité, qui faisait ressortir énormément de senteurs diverses, mais pas pour autant désagréable. Je passais bientôt à côté d’une étendu d’herbe haute le long du chemin. Ah, ce que j’aimais l’odeur de l’herbe mouillé ! Une fragrance à la fois pure et fruitée… Ne pouvant m’en empêcher, je voulais parcourir une partie du chemin en marchant directement dans celle-ci, quitte à me salir un peu ! Qui pourrait me faire des reproches ? c’est moi qui lavais mes vêtements ! J’ôtais mes chaussures et posant un pied nue dans les fourrés. La fraicheur de l’herbe humide était agréable et me saisissait jusqu’au mollet.
Je posais l’autre pied et souriait un peu plus. C’était le genre de plaisir simple qui rendait heureux, sans pour autant en trouver la raison. Et à quoi bon la trouver cette fois ci, on s’en fichait !
J’aspirais un autre bol d’air frais et entamais ma progression à travers cette étendu verte.

Cependant, mes sens me titillaient soudainement. Autant mon nez que mes oreilles remarquaient quelques choses. Je sentais une note de parfum différent de celui de l’herbe. C’était très faible évidement, et j’aurais pu facilement ne pas y prêter attention à un autre moment. Mais que voulez-vous, aujourd’hui je me sentais un peu plus proche de la nature et mes sens étaient en éveil !
Mon ouïe aussi m’alerta, lorsque j’entendis quelques mouvements dans les fourrés non loin de moi. Pareil, quelques choses d’à peine perceptible… mais ça en plus de l’odeur particulière, me faisait me douter que je ne devais surement pas être seul dans les environs.
Je me sentais épié, mais pourtant je ne ressentais pas quelques chose d’oppressant. Je savais que j’étais observé, mais sans pour autant me sentir en danger. Par réflexe j’approchais ma main de mon étui sur ma cuisse, mais comme poussé par une voix qui me l’interdisait, je stoppais mon mouvement pour la replacer le long de mon corps.
Peut-être était-ce un animal ? Dans ce cas, au moindre mouvement brusque, ils s’enfuiraient, sans doute effrayé par ma présence ici. Mais ce n’était pas ce que je cherchais pour autant… Quoi que ce soit, je souhaitais que ça vienne à ma rencontre. Je ne dégageais rien d’hostile ou de menaçant, j’étais seulement… curieux.

Debout au milieu des hautes herbes, j’attendais sans bouger…

Une demone, voila ce dont on l'accusait... Monstre, démon, erreur de la nature, blasphème vivant.. horreur, diablesse, et autre terme tellement gratifiant... Pourtant cette petite créature d'à peine un mètre cinquante , tapi à plat ventre dans l'herbe fraiche , à l'odeur fugace, n'avait rien d'un démon.physiquement. Il était impossible de savoir ce qu'elle était. Jolie, la peau blanche, bien que ses cheveux soient en battaille, et qu'elle ne soit en elle même pas trés propre, mais en même temps, on ne lui avait pas appris. C'était contre nature pour elle toutes ces fioritures d'hygiène. N'allez pas croire qu'elle pullulait pour autant de micoses et autres trucs infectes. Elle était juste terreuse, faisant sa toilette comme un animal. L'odeur se fit plus dense, presque omniprésente pour la polymorphe. Elle laissait presque ses sens se mouvoir en elle comme un fléau perturbateur inextirpable. Cet homme était bel et bien du village... bel et bien ninja aussi.... L'odeur du métal sortait un peu de la cuisse enserrée sur le coté... Armé. Peu armé, mais armé. L'arachnide lisait sur le corps des hommes comme le vent dans les nuages. Il lisait son odeur dans les moindres particules. La douce odeur de la pluie sur lui laissait à la jeune fille une hésitation dans la volonté de son sort. Qu'allait-elle lui faire. L'odeur était trop forte. Elle ne pouvait pas s'en décrocher. Alors quoi..Le suivre sans raison , jusqu'à se faire démasquer et peut être tuer...

Elle ignorait la puissance de cet jeune ninja.. Les apparences sont tellement trompeuses, et elle était la meilleure placée pour le savoir. Elle les observait souvent, eux , les ninjas, quand ils s'entrenaient, cachées loin dans les arbres. Sa vision restait humaine, elle n'avait que le toucher et l'odeur d'ultra developpés. Mais le tout combiné...elle arrivait à observer et analysait sans se faire voir...Et elle les avait vu, eux , se battre entre eux. Certains étaient trés forts, mais celui là , elle ne le connaissait pas. En même temps, elle n'avait eu ce besoin de se rapprocher que depuis quelques mois, mais quelle envie forte, néanmoins. Il approchait. Elle rouvrit les yeux. Un regard sombre et agressif, prête à bondir. Allait-il la sentir ? Il y avait de fortes chances. S'il était aussi doué que tous ces bras cassés qu'elle avait tué jusque là, il ne la sentirait pas. Elle en avait tué 25 pendant les nuits sans lune c'est vrai... Mais bien plus si on comptait ceux qu'elle tuait pour se défendre, ou pour nourrir les siens... Ces grosses mygales de trente cm de long qui vivaient avec elles. Elle avait arreté de compter. Elle connaissait le signe de Kiri , ils les avaient tous sur des bouts de métal ... les ninja la bat. Et elle avait aussi vu qu'e ceux qui avaient ce signe raillé sur le bout de métal, étaient poursuivi et mourraient souvent. Alors elle les tuait elle aussi. Faire du ménage sans s'en rendre compte, quelle utilité pratique pour les gens de Kiri... Elle n'attaquait pas les enfants, ni les femmes et les vieillards....Ah si parfois les femmes, mais seulement les furies qui étaient dignes d'être considérées comme rivales. Jusque là....Elles étaient mortes. Les mâles qui passent sur son territoire sont à Uka, pas aux autres. Uka ne voulaient pas de ces femmes. Elles lui voleraient ses mâles, et ça, pour une veuve noire, c'était intolérable. Ils étaient à elle. Rien qu'à elle!

Cette notion de possession était peu comprise par les humains, de même que son inctinct de viol et de devorage. Pour eux c'était monstrueux. Mais dans la nature, les insectes et les animaux sont souvent cruels. Et pour Uka, c'était juste une logique animale, sans aucune cruauté ou malsainité quelconque. Mais sa conscience humaine lui donnait des remords. Des remords qui auraient raison d'elle , et la tuerait certainement...Elle épiais cette homme....Il était jeune, et ses phéromones le disaient aussi...Ils ne dégageait pas de sueur phéromonale... cette étrange odeur qui sort de la peau de ceux qui sont pervers et n'arrête pas de s'envoyer en l'air dés qu'ils peuvent...Un eunuque? Non, pas eunuque non plus...Alors il était frais et d'âge interessant...L'âme de Uka s'activa doucement. Elle se serait bien amusé avec ... mais il était sur son territoire et il était armé. Le désarmer...Ou le rendre fou pour qu'il supplie.... Que faire de lui. LE voila qui porte la main à sa cuisse. Il veut attaquer ? Il l'a repéré...Son odeur a un peu changé. Il la cherche ...Un peu plus à droite beau mâle...Tu ne l'as donc pas totalement repéré..... Interessant. Ce ninja n'est pas mauvais mais pas assez bon peut être.... Un adversaire qui pourrait être interessant..... Pourquoi ? Parce qu'il a une cervelle on dirait.... Le voila qui se retracte...

Un grondement bestial et sourd se fait entendre...Capter son regard... Un petit coup de l'ile aux araignées peut etre pour le mettre en garde...? Non...Pas maintenant...Uka roule sur le dos, ventre à l'air et se délecte de cette odeur qu'il sent... Elle n'est plus vraiment couverte là..... De là où est l'étranger peut juste voir les chevilles de Uka, qui ne tarde pas à les ramener à elle et disaprait dans les buissons... Puis plus rien. Plus un bruit. Une brindille qui craque à droite, une autre à gauche... Autour. Tout autour. Quand brusquement Uka jaillit par le haut sans prévenir, sans bruit , comme le vent et atterit dans un choc brutal sur le jeune ninja, s'écrasant au sol de ses pauvres quarante kilos, mais les avant bras tranchants mutés. Ils se plante en croix autour de sa gorge , laissant un espace pour juste le bloquer...sans les parties coupantes qui sont à l'extérieur...Les dents serrées, et les yeux noirs, elle émit un grondement de menace , comme pour le soumettre à sa domination de veuve noire. A cheval sur la limite de ses cotes, elle ne se rend compte que maintenant de la différence de carrure. PEu importe , elle en a tué de plus grand , de plus fort...Les pattes ancrées dans la terre, le reste du corps humain, elle approcha son nez de la joue de jeune homme et ferme les yeux ... humant profondément sonoideur.... inspirant jusqu'au fond de ses entrailles. Aucun doute, cette odeur vient bien de lui....Tout son corps en frémit et elle expira lourdement contre cette joue masculine. Allait-elle le bouffer celui là aussi...? Même au dela de la nuit sans lune ? Il lui restait encore un peu de place...

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Plus aucun bruits n’étaient audible a part celui du vent s’engouffrant dans les hautes et herbes et le feuillage des arbres. On aurait dit que cette étendue verte dansait sous ses pieds, portée par une mélodie silencieuse. Et je me trouvais planté là parmi tout ça, à attendre quelques chose que j’avais surement dut rêver… Mon esprit m’en disait un peu plus à présent. Je n’aurais su dire pourquoi, mais quelques chose me disait qu’au final ce n’était pas mes sens qui m’avaient guidé mais mon intuition. Mon esprit était attiré par quelques chose ou quelqu’un et j’avais l’envi irrésistible d’en savoir plus… Je venais de tirer un trait sur une quelconque hostilité en stoppant mon geste. Certains auraient pu voir ça comme de l’inconscience, et pouvais-je leur donner tort ? J’avais seulement une voix dans ma tête qui poussait à ne pas me saisir d’une arme en telle situation. Etait-ce mal ? J’avais une confiance aveugle en moi. Non sur mes capacités à me défendre, mais plutôt sur mon intuition, que rien de mauvais ne m’arriverait aujourd’hui. Allez expliquer ça à qui veut l’entendre et qu’on puisse vous prendre au sérieux ! Je voyais déjà la tête de mon maître Gabushi lorsque je lui raconterai tout ça…
Enfin après tout, je me faisais surement des idées… peut être n’y avait-il rien ?

Un nouveau bruissement léger autre que celui du vent résonnait. Je tournais instinctivement la tête vers la gauche en direction du bruit. Quelques choses de petit et blanchâtre disparu avant même que je n’eus le temps de cligner des yeux. Puis juste après, alors que j’allais faire un pas dans cette direction, un nouveau bruit, mais cette fois un craquement. Celui d’une branche de l’autre côté. Je réagissais et tournais de nouveau la tête, lorsque un deuxième craquement retenti derrière moi. Faisant volte-face je scrutais intensément le paysage alentour à la recherche de l’origine de ces bruits. En tout cas, quoi que ce fût, ça bougeait vite et en plus ça voulait jouer avec moi. Je restais pourtant d’un calme olympien… Si cette chose devait se manifester, elle le fera tôt ou tard, je n’étais pas pressé par le temps. Sans le savoir, par excès de curiosité, étais-je devenu une proie ?
Pourtant, je ne croyais pas si bien dire…

Aussi discrète que le vent, je ne pus strictement rien faire lorsque cette jeune fille me tomba dessus. Une jeune fille ? De grosses pattes sombres, effilées et pointu comme des faux se plantèrent de part et d’autre de ma gorge tandis que leur propriétaire prenait place sur mon torse pour me maintenir bloqué au sol. Pendant une seconde, j’avais l’impression d’être pris d’illusion… Car se tenait sur moi, une demoiselle à peine plus jeune que je ne l’étais. Vêtu d’une brassière et d’une jupe longue et blanche, elle avait réussi à me prendre de vitesse et à me maintenir au sol malgré son petit gabarit. J’en étais encore essoufflé, la bouche à demi ouverte et les yeux écarquillé de stupeur. Comment était-elle capable d’une telle chose ?!
Dans notre monde de ninja, j’avais appris à ne plus m’arrêter à tout ce qui sortais de l’ordinaire… Comme les animaux qui parlent ou encore les lois de la gravité bafoué… Donc je ne m’étonnais pas tellement sur ‘’comment pouvait-elle faire ça’’ mais plutôt sur ‘’qui était-elle pour faire ça…’’ ! Elle semblait… animale. Oui, ce mot était celui qui me venait en tête lorsque je la regardais extérieurement. Animal ? N’y avait-il pas un clan de polymorphe qui vivaient non loin d’ici ? Raah… impossible de leur remettre un nom ni même de me souvenir d’eux plus que ça. Je savais seulement qu’ils s’étaient fait exiler dans les marécages après la guerre contre Sanbi… Faisait elle partit elle aussi de ce clan ? Je ne pourrais pas en être sure dans l’état actuelle des choses.

En y repensant, j’osai espérer qu’une telle situation ne se passerait pas et encore moins dans de telle circonstance. Je me demandais alors soudain si elle était native d’un autre village ninja ou tout simplement si elle avait réellement l’intention de me tuer. A travers les mèches de ses cheveux qui lui recouvraient le visage je pouvais voir la détermination dans son regard. Comme si ses deux agates noires de jais me transperçaient pour voir ce qui se cachait au fond de moi. La jeune fille émit un grondement sourd, sauvage… D’ailleurs, sauvage, l’était-elle peut être au final tout compte fais ? Elle n’était pas spécialement sale, mais son aspect négligé et son comportement ne s’approchait pas tellement du commun des jeunes filles de son âge. Tant d’interrogation me venaient en tête alors que la situation ne me le permettait pas vraiment… Son grognement était une mise en garde, ou un signe d’affirmation peut être ? Pourtant, elle s’était arrêtée là… Surement en train de songer à ce qu’elle allait faire de moi ensuite. Mais dans le fond, voulait-elle vraiment me faire du mal intentionnellement ? Si elle avait agi avec une telle intension depuis le début, je pense qu’elle l’aurait déjà fait…
Un moment de vide soudain s’était installé dans l’atmosphère présente, comme si le temps s’était arrêté soudain pour assister à la scène.
La jeune fille pencha la tête vers mon cou en fermant les yeux. Je fermais moi aussi les yeux, sans essayer de penser à ce qu’elle pouvait me faire. Certains auraient hurlé que je devais réagir ou au moins me débattre et tenter quelques choses ! Mais j’étais comme… tétanisé par ce qu’elle faisait. Pas quelques chose de contraint, mais c’est bel et bien moi qui me refusait à faire quoi que ce soit. J’étais comme envouté par ce qu’il se passait.
Elle approcha son nez de ma nuque et respira profondément et à plusieurs reprise l’odeur que je dégageai. Je ne dévoilais, pas une note de peur, d’inquiétude ou de stress quelconque. Je la laissais faire…
Visiblement comblé par ce qu’elle venait de faire, elle soupira longuement contre ma joue. Un frisson me parcouru et j’avais du mal à respirer correctement. Mais à présent, je savais ce qu’elle avait en tête depuis le début ! Elle était simplement curieuse… tout comme moi…

Je ne pouvais pas spécialement dire que j’étais habitué à ce genre de chose… On venait de me plaquer au sol en plein milieu d’une étendu d’herbe haute, et une jeune fille humais mon odeur et s’en délectait. Discrètement, et comme poussé à faire la même chose, je sentais l’odeur que cette fille dégageait… Une fragrance, fruité, douce… Je retrouvais chez elle l’odeur de l’herbe coupé et du bois de la forêt. Aussi une note parfumée si particulière, que possède une jeune fille, et qui donne l’irrésistible envie de se rapprocher toujours plus de cette personne.
Celle-ci releva la tête et continua de m’observer… Comme poussé par un instinct que je ne maitrisais plus, je bougeais délicatement une de mes mains libres et tentait de lui écarter les mèches de cheveux qui la masquaient.

- Laisse-moi voir… ton visage…

En faisant ça, j’espérais ne pas l’effrayer et qu’elle se laisserait faire. Je n’étais même plus conscient de la tenaille qui me maintenait au sol, telle une épée de Damoclès prête à s’abattre au moindre mouvement brusque.

Malgré tout… Je ne voulais pas qu’elle parte.

Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas eu un met de choix comme celui là , et ce jeune ninja était une aubaine de délice si elle n'avait eu cette conscience humaine qui lui disait que non , elle avait déjà tué il y avait deux jours. Mais cette odeur... sucrée qui augmente , le souffle du jeune homme léger mais présent lui activa l'oreille gauche...L'odeur changeait. Elle plissa les yeux en se redressa, et ses iris pétroles devinrent bleus clairs. Quoi ? Il divagait? La chute , et le plaquage au sol lui avait pété un truc dans la casque ou quoi? Il avait la gorge prise dans un coupe gorge humain, et tout ce qu'il trouvait à dire c'est "laisse moi voir ton visage "? Ce ninja était bizarre. Inconscient? Idiot? Simplet? Qu'est-ce qu'il imaginait , que Uka était un tarzan, qui aller lui dire . moi Uka et toi ? Que neni ! Touhe pas mon visage! Energumaine! Ecoplasme génétique du pays des flaques! L'arachnide polymorphe ouvrit de grands yeux à sa demande, et son regard se focalisa sur la main qui s'approchait. Destabilisée, comme n'ayant jamais vu ça, ses iris firent des va et vients entre les yeux du ninja, et la main qui approchait encore plus de ses mèches sombres emmelées.

*Pourquoi tu fais ça? Je sais pas, crie , fais un truc qui m'oblige à te tuer pour que les autres ne t'entendent pas et me capturent au passage! Hurle! Débats toi! Supplie moi de ne pas te tuer! de ne pas te faire de mal! T'es maso ou quoi?! Ou complètement débile! Et ta femme , elle dirait quoi ta femme si elle te voyait voulant toucher une autre femme !? Abruti ! tu mériterai que j'te tue pour une telle infamie! Vous êtes bien tous les mêmes à toujours vouloir plus, au lieu de grandir l'amour pour une seule! Allez ! Crie! Panique! regarde moi avec horreur et peur! Frémis devant ma cruauté, sois dégouté! je sais pas! mais n'approche pas... cette main , pleine de doigts, et de ... Non , je veux pas qu'tu me touches! Je suis pas un bout de viande! Je suis ... une tarentule! Une veuve noire! je suis fière, et je vais.... te lacérer ... et ... te ... t'éventrer et ... *

De plus en plus destabilisée, la jeune polymorphe se décallait sur le coté. Et d'un coup sans prévenir, elle secoua la tete comme pour se réveiller et claquant ses crocs mutés à quelques centimètres des doigts du jeune ninja... Elle fit un bond en arrière et ses cheveux se hissèrent comme gonfler par le vent, mais ... ah oui , non ya pas de vent . Comment était-ce possible alors? Elle utilisait le même principe que les chats quand ils ont peur. Hérissement de pilosité...la totalité de ses yeux , globe, iris, pupilles...devinrent noir comme un pétrole empoisonné, le regard du diable ils auraient dit. Ses bras ne démutèrent pas, et à cinq six mètres de ce jeune ninja.... aprés un joli bond aéré de recul....Elle cracha de menace... bestiale...Son dos se courba... Ses bras gardèrent leur forme d'attaque...Il finit accroupi sur le sol , les paumes à plat dans l'herbe...Sa machoire sécarta dans un craquement immonde, ses cotes éclatèrent sous sa peau humaine....La couleur de son épiderme noircit en laissant d'énormes poils duveuteux sortirent par les pores. Le spectacle était digne des meilleures visions d'horreur...Sa nuque se pencha sur le coté et se renclencha sous la mutation. Des yeux s'ouvrirent sur son front et son visage au début humain, prit une apparence hideuse et arachnide, les mandibules claquant de menace. Quatre bras supplémentaires poussèrent sur ses flancs, et ses cuisses mutèrent... Pour finir , une énorme araignée d'un mètre 30 de haut pour 2m50 d'envergure se dressant en face du jeune ninja... Ah pour sûr, il avait voulu voir son visage? Voici son vrai visage.... Enfin celui arachnide du moins. Et il allait faire quoi maintenant ? S'enfuir?

* Vas y deguerpis.... que je puisse mieux te chasser et te démembrer...Pauvre humain*

Sous cette forme elle ne pouvait pas parler... Elle était une araignée c'est vrai.... mais jolie néanmoins si on relativise. Rien de visqueux, ou de répugnant si on peut concevoir qu'une araignée peut être jolie , et non répugnant , et non de la chair à journal banale pour faire des tâches sur le crépis, tâches qui partent pas en plus. Allait-il tenter de l'écraser avec un tronc d'arbre ou un truc du genre? De l'approcher? Il n'allait quand même pas oser... Avait-il ce culot?

(Voila à quoi elle ressemble:

Spoiler:

)

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Un rêve… Oui ça devait surement être un rêve que j’étais en train de vivre. Malgré les bras mutés de cette jeune fille, celle-ci n’avait pas eu crainte de mon odeur. Au contraire, elle s’était approché et humais son essence à même mon cou. Je vous épargnerais les descriptions graveleuses que certains auraient pu en faire, mais pour le moment, ce geste me transportait littéralement. Et puis il y avait quelques chose que dégageai cette fille... Je n’avais qu’une envi c’était de me rapprocher encore pour en avoir toujours plus. Son odeur… elle sentait tellement bon, malgré son aspect négligé et salie… Elle soupira sur ma joue et mon poil se hérissa ! Elle venait de remarquer que je faisais comme elle, si bien qu’elle recula sa tête pour mieux m’observer. Ma main s’approcha de son visage pour écarter ses mèches… Encore plus, je voulais en savoir plus…
Cependant, elle fut décontenancée par mon geste. A la vue de ma main qui s’approchait de son visage, son regard se figea et elle blêmi. Perdant soudain ses instants de domination animale, ses yeux reprirent leur couleur d’origine. A travers ses cheveux noirs, je décelais des prunelles d’un beau bleu clair, qui me scrutait avec crainte.
C’est là, en croisant ce regard que je su qu’au fond d’elle, elle était une petite fille craintive. Ne se servant de ses instincts ainsi que de ses pouvoirs arachnéen, que pour se forger une sorte de cocon où pouvoir se réfugier, car trop fragile pour le monde extérieur. S’en était touchante… et à la fois si mélancolique…

Sa tension monta a un tel point que sa seule solution était de refaire surgir ses instinct primaire. D’ailleurs elle ne tarda pas ! Ses yeux virèrent au même noir de jais que précédemment et elle manqua de peu de me couper plusieurs doigts. Je soupirai faiblement, comme pris par la tristesse. Les yeux d’une personne sont le reflet de son âme paraitrait il… Rien n’était plus vrai avec cette fille !
D’un geste plutôt désordonné, elle se remit debout et s’écarta me laissant de nouveau ma liberté. Me remettant sur pied, je l’observais gronder dans ma direction avant de… d’entamer sa transformation. Une araignée hein ? 8 pattes… 6 yeux… une araignée de taille humaine se tenait devant moi prête à m’attaquer. Je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même ! J’ai été stupide de croire qu’elle se serait laissé faire aussi facilement… C’était de ma faute ce qu’il m’arrivait.
Mais pourtant, au fond de moi je n’avais toujours pas peur, ni ne ressentais de colère ou de tristesse. J’étais toujours interrogé par cette fille. Je suppose que si je tournais les talons et que je repartais, elle ne me laisserait pas aller à si bon compte. Son instinct primaire la guidait.

Je posais de nouveau ma main sur mon étui pour en ressortir un simple kunai. Je savais que si je la blessai, à ce moment-là impossible de revenir en arrière et elle n’aurait que pour but de m’abattre. Non, si je voulais prendre une arme c’était pour me protéger de ses faux coupantes comme des rasoirs… sans aucun geste brusque et sans quitter des yeux la bête, je plongeais la main dans l’étui et en ressortais un couteau. Tout en le ressortant, une autre chose s’accrocha à ma main et se faufila en dehors de la poche. Cette chose chuta au sol en un tintement aigue et clair. Un simple grelot venait de tomber de ma poche pour tomber par terre. Je posais un instant mon regard dessus. Tout en rangeant mon arme dans l’étui, je posais un genou au sol pour le ramasser. Un grelot ? Une petite fille me l’avait donné en même temps qu’une carte de bonne aventure lors d’une célébration quelconque… Je l’avais gardé sans trop savoir pourquoi… Mais aujourd’hui, peut être allait elle me rendre service ?
J’observai de nouveau la tarentule devant moi…

- Ce n’est pas ton vrai visage…

J’agitais le grelot devant moi, son tintement jetant comme un silence sur la scène… Je me demandais si une telle chose pourrait attirer son attention, mais après tout, je n’avais plus tellement le choix. Je faisais confiance à mon intuition. Peut-être que quelques chose d’aussi simple qu’une clochette pourrait lui faire retrouver la raison. Je passais la clochette contre mon cou pour qu'elle s'impregne de mon odeur et la jetais d’un simple geste dans sa direction, en attendant la suite…

L'araignée poilue se transit sous le face à face, prête à lui bondir à la gorge. Elle méprisait les hommes. Son odeur était odieusement délicieuse, mais elle savait bien qu'il n'y avait rien prend chez un homme que l'instant du plaisir et les mains... Même le regard était erroné pour la plupart. Les veuves noires n'aimaient pas. Non , elles ne pouvaient pas aimer... Enfin ça c'est que lui répéter sans cesse sa mère, pourtant elle avait vécu des années entières avec son père sans jamais douter de lui, lui donner jusqu'à son âme. Ce ninja n'avait pas la senteur du mensonge, cet odieux poison qui flingue les neurones, et fait pleurer, mais lorsqu'on se rend compte de sa présence, il est déjà trop tard.

Alors elle préferait éviter ce poison. Qui n'a pas de secret ne peut pas les garder, mais qui en a de mauvais tue les "aimés". Uka le savait. Elle ne s'enticherait de personne, non jamais, alors pourquoi la regardait-elle comme ça. Même sous sa forme d'arachnide, elle doutait. Étrange sensation de la proximité de quelqu'un qui pourtant est loin...Cette odeur sucrée qui lui éclatait encore les cavités olfactives, c'était un supplice. C'est comme lorsque vous mangez constamment de la bouffe dégueu, du potage insipide et vague, plein de flotte et sans sel , et que d'un coup , on vous sert une soupe épaisse, avec des patates, et des morceaux de viandes entiers dedans, avec un pain consistant et riche, vous vous éclatez le bide. Bah notre Uka , là , elle se bousillait les sinus.

Elle secoua la tête plusieurs fois quand un tintement clair et un peu grave se fit entendre. Ses multiples yeux se figèrent sur l'étrange chose que le ninja se frotta dans le coup. Une attaque ? Perturbée par cette odeur , elle n'avait même pas remarqué le geste de tentative de prise d'arme blanche, finalement abandonnée. Le petit truc doré brillant la captivait. Qu'est-ce que c'était que cette petite chose. Pas d'odeur. Ce n'était pas vivant... Elle plissa les yeux... et se recula de deux mètres en arrière lorsqu'il lança la chose, prête à encaisser. Dix secondes... trente secondes d'attente et arrivée à la minute , l'araignée se détendit ... Ah. Pas d'explosion. Bon. C'est quoi alors. Un rayon de soleil creva les nuages et ricocha dessus, comme un petit appel au contact. Elle s'approcha doucement en se déplaçant en crabe...Puis se baissa et toucha le grelot avec une mandibule.

D'un coup , elle le choppa dans sa bouche, et s'enfuit dans les fourrés sans laisser de traces derrière elle. Dix secondes plus tard, la forêt ne bougeait que par le vent. MALPOLIE! On dit au revoir! Uka n'en avait que faire. Elle s'était réfugiée dans un arbre très haut , remutée en humaine, assise en tailleur et tenait dans son poing le petit objet. Elle déplia les doigts et vit apparaître la petite sphère de métal. Bring... bring...Elle pencha la tête sur le coté et renifla, puis la mit entre ses dents. Elle serra un peu mais le gout du métal sur sa langue lui fit recracher. Elle cligna des yeux en fixant la petite chose au bruit si joli. Un cadeau. C'était un bijou? Elle en avait vu sur certaines femmes déjà.

Mais pourquoi ce ninja lui avait donné ça? Il était amoureux ? AHHHHHHN ! Oui elle connaissait ce truc! Son père offrait des choses à sa mère parce qu'il était amoureux et il lui faisait des bisous et tout et ... ! ah non ! Ca pue d'etre amoureux! Mais il était quand même joli ce petite bring-bring. Elle ne voulait pas le jeter, et puis elle ne le reverrait plus. Mince, il sentait sacrément bon quand même... et puis il était bien beau... Et puis gentil aussi et ...AHHHH STOP! gifle mentale! NON NON NON! You're a veuve noire! You don't like monsieur! it's forbidden! Du coup , elle regarda le petit bring-bring... et haussa les épaules. De ses petits doigts habiles, elle l'attacha dans une meche sur le coté et le laissa bouger.

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Je commençais à ressentir un certain doute sur ce qui était en train de se passer… Avais-je fais le bon choix en agissant ainsi ? Après tout, même si au fond j’avais devant moi une jeune fille, pour le moment j’étais en entretien avec une tarentule… L’erreur ne m’était plus permise ! Il ne fallait absolument pas la provoquer car sinon, aucun retour en arrière possible ! Elle était sauvage, on ne partageait pas la même méthode de réflexion… Ma dernière solution pour l’apprivoiser reposait sur ce grelot scintillant. Après l’avoir frotté contre mon cou, je le jetais dans direction. Comme je le pensais, elle était sur ses gardes, si bien qu’elle bondit en arrière à la seule vue de ce morceau de métal de la taille d’un caillou. La bête était en train de scruter le grelot en attendant qu’il se passe quelques choses… Je n’osais plus bouger un seul muscle, moi aussi à attendre qu’il se passe enfin quelques choses.
Et c’est au bout d’une minute qui me sembla durer une éternité, que la tarentule posa une de ses mandibules dessus pour pouvoir mieux scruter l’objet, avant de s’en emparer et de s’enfuir dans les arbres. Je restais là sans bouger, à observer les feuillages, à la recherche d’un mouvement ou d’un bruit, m’attendant même à ce qu’elle me tombe dessus comme tout à l’heure ! Mais rien de se produisit…

Avais-je fais le bon choix ? Bonne question… Je ne pense pas devoir retourner ici avant un moment, et c’est surement mieux ainsi, il faut que sa méfiance envers moi retombe un peu avec le temps. Je souriais faiblement et me passait une main dans les cheveux, tout en me disant que je ne m’attendais surement pas à vivre quelques chose comme ça en me levant ce matin. Mais quelques choses au fond de moi me disaient que je serais amené tôt ou tard à revoir cette jeune fille. Et qui sait, surement dans de meilleures conditions.
Peut-être bien que je devrais rentrer à Kiri finalement… Moi qui voulais un peu d’animation pour me faire oublier ce début de journée morose, je ne pensais pas en recevoir autant…

- J'ai été heureux de faire ta connaissance...

Je reprenais le sentier en direction du village de la brume, en faisant un signe du bras derrière moi, en espérant qu'elle était toujours en train de m'observer.

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