Citation :

Kiri a été désigné comme le village devant gardé un prisonnier réservé à un transfert vers une destination secrète non divulguée. Le problème est que ce prisonnier est mort assassiné dans la soirée de son arrivée. Dans cette même nuit, deux chûnins et trois genins ont déserté en masse après avoir été interrogé par les autorités Kirijins quant à cet assassinat plus tôt dans la journée. Il semble clair qu'ils aient quelque chose à voir avec toute cette histoire, à vous de les retrouver et de les ramener en vie. Bonne chance.

Les nuages recouvraient le ciel. Une journée banale à Kiri. Ce ne fut pas le soleil qui m'extirpa du sommeil, mais le cri des corbeaux. Ils restaient là sur les branches d'un arbre, juste devant ma fenêtre. Le faisait-il exprès ? J'avais la net impression qu'ils étaient entrain de me narguer. Sortent de mon lit, encore à moitié endormi, je tapais sur la fenêtre pour leur faire peur. Maintenant que j'étais réveillé, il fallait bien que je me bouge. Je partis me laver et m'habiller. Quelques minutes plus tard, j'avais finis de prendre mon petit déjeuner. J'étais près pour sortir. Je comptais bien faire une mission aujourd'hui, encore une fois. Je commençais à y prendre goût, notamment en équipe. Les ninjas que je rencontre sont impressionnants, personne n'est pareil. C'est comme si chaque ninja avait une capacité spéciale à lui, en dehors des clans. La diversité de ce monde était vraiment grande, mais certains ne savaient pas se servir de leur capacité. Comme moi face à Hojo-sama. Je m'étais pris la raclée de ma vie, et je devais changer ça. Je devais m’améliorer. C'est ainsi que je pris le chemin du Palais du Mizukage pour recevoir une mission. Sur le chemin, un commanditaire croisa mon chemin.

« Vous êtes bien Samui Kyōji ? J'ai un ordre de mission pour vous, c'est vraiment important. Rendez-vous au plus vite à l'endroit indiqué vous y retrouverez vos coéquipiers. »

Prenant le message qu'il me tendait, je m'arrêtais quelques secondes pour regarder ce qu'il y avait d'inscrit. J'étais demandé pour une mission, et j'allais avoir l'honneur de la faire avec un Juunin et un autre Genin. Ce même Juunin, je l'avais déjà rencontré. C'était Pô. Je l'avais rencontré une nuit aux portes du village en présence de Kaoru, du même clan que moi. Cette mission risquait d'être difficile, et ça c'était parfait. Déjà, s'il y avait un Juunin c'était pour une bonne raison. Et en plus elle était de rang B. Je n'avais pas plus de détail, mais c'était croustillant.
Allant aux portes du village, je n'avais plus qu'à rejoindre mes deux coéquipiers pour qu'on parte en mission. J'avais des frissons de joie, j'étais tellement impatient. Je me demandais en tout cas ce que cela pouvait bien être. Tuez des truands ? Chasser des ninjas ? Escorter un convoi important dans un autre pays ? Qu'est ce que ce soit, cela devait être alléchant.

« Tout cela ne sera jamais suffisant pour maintenir l’équilibre des affaires extérieures de Kiri.. » siffla un premier homme.
« Nous n’avons d’autres choix pour le moment, notre chef est malade.. dit le deuxième. Tu en penses quoi ?.. Jagaa ? »
« L’être humain est avide de pouvoir, nous aurons toujours à servir Kiri, surtout avec la nouvelle politique de Yoru. Attendons le rétablissement de celui qui commande cette unité.. » Conclu Jagaa.

Un soudain bruit se fit entendre dans le quartier général du Misuto, un bruit sourd et puissant, mais la réaction des ninjas présents ne s’alarmait pas, ils savait parfaitement quel était ce bruit. C’était le faucon du Misuto qui arrivait pour délivrer un message ou un ordre de mission pour l’un des shinobis présents. Parmi le Misuto, aucun ne connaissait la véritable identité des autres membres, mais ils se connaissaient tous sous un nom de code : celui du polymorphe, c’était Jagaa, le nom donné par Yoru lors de son admission dans cette unité spéciale. Jagaa ne bougeait pas, ils étaient tous autour de cette table, une bonne dizaine de personnes qui discutaient de l’avenir du Misuto et du village de la brume. Leur chef était malade, très malade, à vrai dire, ils ne savaient pas ce qu’il allait devenir, mais ils se devaient de tenir leurs tâches plutôt que de s’inquiéter inutilement.

Un homme vêtu d’un masque aux formes triangulaires noirs se leva lentement avant de se diriger vers la fenêtre à laquelle frappait le bec du faucon avec un parchemin accroché à sa patte droite. En ouvrant la fenêtre, l’homme laissa entrer le volatile qui se plaça sur une poutre prévue à cet effet avant qu’il ne lui détache le parchemin de la patte, puis le majestueux animal s’envola vers une autre destination, sous le regard admiratif de Pô qui appréciait toujours autant le monde animal, faisant lui-même partit de deux catégories d’animaux : les jaguars et les serpents.

« Jagaa, c’est pour toi.. » lui précisa l’homme avant de lui tendre le parchemin déroulé.
« C’est une chasse ? » Demanda stupidement l’un des shinobis présents. C’était une toute nouvelle recrue, que personne n’appréciait, mais dont Pô admirait la force.
« Si ce n’était pas une chasse ahuri, pourquoi est ce qu’ils l’auraient envoyés dans le QG ? »

Effectivement, cela tombait sous le sens, mais bon. Jagaa était la personne la plus calmé et la plus réfléchie au sein du Misuto, mais pas la plus puissante fort malheureusement. Il fit attention à ne pas réagir aux propos tenus et se contenta de lire son ordre de mission. Une mission de rang B, une chasse forcément.. Deux chûunins et trois genins ont désertés le village suite à l’assassinat d’un prisonnier que Kiri devait transférer. Une histoire de vengeance peut-être.. Ce prisonnier était un criminel de Kiri, une vengeance n’était donc pas à exclure, mais son objectif n’était pas d’enquêter sur les circonstances de cet assassinat, il laissait ça aux autorités compétentes. Lui devait se charger de les ramener ! Tous ! Et vivants ! C’était donc une mission de traque s’en suivant un objectif de capture. Ce n’était pas un problème, le serpent de la brume commençait à exceller dans ce domaine.

Son regard descendit tout en bas de l’ordre de mission, deux personnes allaient être avec lui : Shinda Michiki, son élève nécromant, et un jeune genin du clan Samui. Samui Kyoji. Il l’avait déjà rencontré aux portes du village lorsque un dénommé Samui Kaoru avait quitté le village. Pô l’avait laissé sortir, un tel déchet ne méritait aucune intention, même s’il savait qu’il recevrait bientôt un ordre de chasse. Voyons ce que cela donnera. C’était donc un trio qui allait se mettre en route pour une chasse de cinq personnes.

Lorsqu’il se leva lentement de sa chaise, il se dirigea vers la sortie, toujours vêtu d’une veste encapuchonnée noir et d’un masque aux traits bleu ciel. Il passa rapidement par chez lui sans se faire voir afin d’enlever ses affaires et de partir en direction de la porte. Lorsqu’il arriva à destination, il vit que les nuages s’étaient levés, une mauvaise augure pour nous tous. En arrivant, il salua le Samui et attendit patiemment le dernier membre du trio encore en retard, il était certainement encore entrain de méditer plutôt que de se concentrer. Irrécupérable, c’est moi qui vous l’dis..

Ereinté. Tel était l’état de Michiki actuellement. Entre les missions et les entraînements, il était de plus en plus difficile de se reposer. Non pas que le nécromancien s’en plaignait ! Tout cela le rendait plus fort et lui permettrait à long terme d’atteindre les gradés de Kiri. Mais objectivement, la fatigue commençait à se faire ressentir. C’est pourquoi le Genin avait décidé de se coucher de bonne heure la veille pour profiter d’une bonne nuit. Ce qui fut le cas, au détriment de la ponctualité. Un détail qu’il n’avait pas remarqué avant d’aller se coucher, c’est qu’on avait glissé une lettre sous sa porte.

Il ne la vit qu’au matin et ne put prendre connaissance de son contenu qu’à ce moment-là. Une mission de rang B requérait sa présence. Il était avec son senseï et un autre Genin qu’il ne connaissait pas. Un Samui apparemment. Michiki regarda les modalités quant au lieu et l’heure du rendez-vous. Il devait se trouver aux portes du village dans cinq minutes.

« Oh ! Oh ! »

Le rythme s’accéléra immédiatement. Il s’habilla en quatrième vitesse, utilisant le parquet pour déraper et gagner en célérité. Il sortit en trombe de son appartement et il sauta sur les toits environnants. Il irait plus vite par là. Il accélérait aussi vite qu’il pouvait. Le retard ne plairait pas à son maître. Peu importe, il assumerait son erreur. Les cheminées filaient autour du Genin de la Brume. Les portes du village se profilaient devant lui.

Lorsqu’il fut enfin arrivé, Pô et l’autre Genin étaient déjà là. Il se mit face à eux et s’inclina pour présenter ses excuses. Si son senseï souhaitait lui faire un reproche, il ne broncherait pas. Il savait reconnaître ses torts lorsqu’il était en faute. Contrairement à bien d’autres. Après cela, il décida de relancer un peu la dynamique ralentie par sa faute. Il s’adressa donc aux autres Kirijins qui participeraient à cette mission :

-Bon, on y va de suite ou on définit immédiatement le plan pour agir directement sur place ?

J'étais le premier arrivé. Face à un haut-gradé il valait mieux que je fasse bonne impression en faisant preuve de ponctualité. D'un côté cela peut paraître lèche-bottes, mais d'un autre c'est logique lorsque l'on a une mission pareille. M'accoudant sur un mur non loin des portes du village, seule une demie-dizaine de minutes s'écoula avant que celui qui s'apparentait au chef d'équipe pour cette mission n'arrive. Gekei Pô. J'avais déjà fait sa connaissance, elle fut brève mais je savais tout de même de quel clan il faisait parti. Notre première rencontre m'avait fait avoir une vision assez froide et stricte de l'homme, avec un sens de l'honneur et du respect. Après tout il pouvait être comme ça juste en apparence, je ne savais pas réellement qui il était. Peut-être que cette mission allait m'en apprendre plus. En tout cas, une fois nos salutations terminées il fallait attendre le dernier membre de cette équipe : Shinda Michiki. Je n'en savais pas plus sur lui si ce n'est qu'il est Genin comme moi. Et il semblait être en retard. Un imprévu ?
Des bruits de pas se rapprochaient. Un jeune homme défila à toute allure devant nous. Apparemment, la dernière personne qui composée notre groupe était arrivée. Il s'excusa, puis se présenta à moi. Il semblait connaître Pô, peut-être que ce n'était qu'une impression, était-il son sensei ? En tout cas, dès son arrivée la conversation bascula sur la mission. C'était notre objectif principal, et rien d'autre.

« Je me permets d'intervenir. Je pense plus judicieux d'établir un plan maintenant que de partir à l'aveuglette. Les ninjas ont déjà déserté depuis un moment et s'ils sont partis ils doivent déjà être assez loin. Quitte à perdre quelques minute de plus sur eux, il faut avoir une bonne stratégie. »

Depuis ma raclée face à Hojo-sama, je réfléchissais un peu plus avant d'agir. Il m'avait montré le bon chemin à suivre, certes avec des méthodes peu orthodoxes mais cela portait ses fruits. Et puis cela coulait de source. Ils avaient déserté dans la nuit et devaient déjà être loin. Au lieu de partir tête baissée il fallait réfléchir à ce qui nous attendait. De toute façon on avait déjà du retard sur eux, il valait mieux les retrouver et avoir un plan que de se faire prendre de cours. Mais après, peut-être que mes deux coéquipiers ne pensaient pas comme moi. Je n'étais pas le chef, je ne pouvais pas prendre la décision. Mais Michiki avait posé la question, je lui ai donc répondu ce que je pense être juste.

Les deux protagonistes étaient désormais présents. Lors de l’absence réduite de Michiki, Pô avait secrètement fixé le Samui du regard afin de cribler ses sentiments, ses moindres mouvements, de le comprendre, de sentir sa façon d’être, même si les apparences pouvaient être trompeuses, son élève avait confirmé ce proverbe à de nombreuses reprises. Puis, Michiki était arrivé comme à son habitude : en retard. Mais il semblait assez essoufflé, le fait qu’il se soit pressé empêcha son maître de faire une quelconque remarque, même s’il ne l’aurait de toute manière pas faite devant une personne qu’ils ne connaissaient pas, ou du moins, trop peu. Les deux genins ne se regardèrent même pas, ils se connaissaient déjà ? Peut-être avaient-ils un.. Passé ! Mais cela ne regardait pas le Jûunin, tant que cela n’intervenait pas dans leur mission.

Ce fut Michiki qui eut le premier une réaction constructive, il demanda s’ils devaient tout de suite établir une stratégie ou s’ils devaient déjà se mettre en route avant d’établir cette dîte stratégie. Il était pressé, cela se voyait, surement à cause de leur dernière chasse qui s’était parfaitement bien déroulée, un peu trop même. Cela avait été trop facile, avec des lâches comme cibles de toute manière, cela ne pouvait qu’aller très rapidement. La jeune femme avait luttée un minimum avant de se faire abattre, et quant à l’homme, sa lâcheté l’emporta dans la tombe, s’écrasant de sa propre initiative sur le sabre du jaguar. Que de futilités ! Que de courage, s’en était très impressionnant.

Trêve de rêvasserie, car il fut rapidement sortie de ses pensées par Kyoji qui prit la parole afin de contredire Michiki, ou plutôt d’annoncer sa pensée, clairement, sans perdre de temps avec une timidité qui ne servait à rien dans ce monde shinobis. Chose que Pô nota intérieurement. Lui pensait qu’il fallait mieux établir un plan immédiatement avant de partir, afin qu’ils soient tous d’accord. A vrai dire, pour le polymorphe, cela ne changeait rien, de toute manière, les déserteurs ne se situaient plus sur cette île de l’archipel, ils auraient donc le temps d’établir un plan digne de ce nom dans le bateau qu’ils allaient utiliser, mais cela revenait au-même. Pô fit donc un pas en avant pour prendre la parole, afin que les deux genins écoutent bien attentivement le gradé.

« Les déserteurs se situent sur une autre île de l’archipel, donc nous aurions pu définir une stratégie sur le bateau, mais cela reviens au même. Voici la situation : Kiri aurait du faire un transfert d’un criminel de la brume dans une autre prison, mais le criminel à été assassiné avant son transfert. Etant lié à une histoire avec des shinobis de la brume, les suspects ont étés interrogés et pris de panique, ils ont désertés le village pour se sauver de la « prison ». Notre rôle est donc de les capturer, pas de les tuer ni même de les blesser grièvement. N’ayez aucune pitié si votre vie est en danger, mais sinon, interdiction de tuer nos cibles. Nos cibles sont deux chûunins et trois genins de Kiri. Je suis un Jûunin, mais vous deux êtes des genins et donc logiquement plus faible que les deux chûunins. Prenez ça en compte, même si je pense que le grade ne fais pas la force, elle tombe sous le sens tout de même, prenez le en note dans vos réflexions. Vous vouliez établir un plan, faisons le maintenant, pendant que nous nous dirigeons vers le port. Michiki, tu commences, Kyoji, tu suis et je rectifierais après vos plans. »

Puis sans attendre une réponse immédiate, ils se mirent en route, Pô fit un signe de la main aux deux shinobis qui suivirent sans hésiter. Pô étai t stricte, d’un sérieux implacable, mais il faisait aussi jouer l’esprit tactique des jeunes recrues de la brume, cela pourrait servir. Jouer de ses muscles n’est pas suffisant dans une guerre, car une bonne tactique vaux bien mieux que ça !

Chaque participant de la mission avait donné son avis suite à la question de Michiki. Il avait voulu avoir l’avis de chacun. C’était une chose qui lui avait paru essentielle sur le début et un bon moyen de se rattraper suite à son retard. Une façon d’enchaîner directement avec quelque chose de constructif. Le Samui était d’avis pour qu’on établisse un plan maintenant. Pô poussa la réflexion plus loin. Selon lui il y avait fort à parier que le groupe qu’ils avaient à traquer, à savoir deux Chûnins et trois Genins, était déjà très loin. Une analyse que Michiki ne contredit pas. Car elle était vraisemblable. Il conseilla aussi d’établir le plan une fois sur le bateau. Toujours selon l’analyse du Gekei, les déserteurs devaient être hors de l’archipel. Il interrogea ensuite les Genins sur la démarche à suivre. Il demanda à Michiki de commencer et au Samui, qui semblait s’appeler Kyoji, d’apporter des détails au plan initialement proposé. Michiki réfléchit un moment.

La traque allait poser déjà des problèmes sur la localisation du bateau. A savoir qu’ils avaient eu l’embarras du choix sur les destinations une fois qu’ils avaient une embarcation. Il faudrait commencer par là. Après, une fois ceci fait, la localisation sur la terre ferme ne poserait aucun problème avec le flair du jaguar de Pô. Il n’en faudrait pas pour plus de deux minutes avant qu’il soit repéré. Une approche rapide mais discrète ensuite. Voilà ce que pensait le nécromancien. Une embuscade serait l’idéal. La surprise permettrait à chacun d’avoir un avantage sur les adversaires. Pô allait s’occuper du duo de Chûnins alors que Kyoji et Michiki se chargeraient de trois ennemis. Une équipe un peu étrange d’ailleurs quand on y pense. Trois Genins pour deux Chûnins ? Ce genre de choses était toléré à Kiri ? Enfin bref ce n’était pas le sujet. Face à ces réflexions, Michiki finit par exposer enfin son avis au bout d’une dizaine de minutes de réflexion. Entre temps, le groupe s’était mis en marche.

-Le plus dur pour le moment va être de savoir par où ils sont partis. Ce ne sont pas les ports qui manquent à Kiri et les directions sont diverses. Eventuellement qu’on se sépare ou un truc dans le goût pour interroger les autorités de chaque port sur les voyages qui ont eu lieu et surtout sur les passagers. Une fois sur la terre ferme, on se mettra en chasse. Pour ça on pourra compter sur Pô-senseï. Et après je vous propose une embuscade et la répartition des ennemis qu’a proposé senseï. Vous en dites quoi ?

Voila que Michiki avait soulevé une question importance. S'en suis un dialogue sur la méthode à prendre. Car si j'avais proposé d'établir un plan avant de partir ce qui me semblait logique, Pô souleva un autre point. Les déserteur étaient partis sur une île. Soit on perdait du temps à établir une tactique ici, soit on le fait sur le bateau. C'est ainsi que mon avis changea. Nous pourrions définir la stratégie à adopter sur le chemin, au lieu de se tracasser ici à perdre un temps précieux. La longue tyrade du Jûnin nous en appris beaucoup sur la mission. Les fuyards que nous traquions étaient impliqués dans un meurtre il fallait donc les ramener au plus vite, et qui plus est vivant. Déjà fallait-il les retrouver, le plus dur allait être de les capturer sans les tuer. Ils n'allaient surement pas se laisser faire, cela allait être la chose la plus difficile de cette mission du moins d'après moi, car un Gekei devait avoir plusieurs atouts dans son sac en terme de traque. Surtout, je l'espérais. De plus, il y avait deux chûnins et trois genins à retrouver. C'était déséquilibré par rapport à la composition de notre équipe, mais le nombre ne fait pas la force.
Partant en direction du port, le Jûnin ne voulait pas perdre une seule seconde. Et sur le chemin, il voulait que l'on expose nos plans Michiki et moi. Pour le combat je n'en avais pas réellement, puisque je ne connaissais ni les capacités de mes coéquipiers si ce n'est que Pô est un Gekei, ni celle du Genin. Mais bon, il fallait bien que je réponde à la question du chef de l'équipe. J'allais devoir me torturer l'esprit jusqu'à que mon tour vienne. Michiki imposa très vite sa réponse. Il était vif et intelligent, un bon allié. Mais il avait raison sur plusieurs points, déjà : les ennemis sont sur une autre île, mais laquelle ? L'archipel de Mizu était constitué d’énormément d'îlots, et donc de multiples endroits où se cacher.

« Tu as raison, ils peuvent être n'importe où. Mais il faudrait déjà interroger les gens de ce port pour savoir s'ils les ont vu, et qui sait même dans quelle direction ils sont partis. Car si l'on se sépare pour couvrir tous les ports en plus de prendre du temps on ne pourra peut-être pas se regrouper si un de nous trouve la bonne île voire même nos proies. Si les gens de ce port n'ont rien vu, je pense qu'il faudrait réfléchir comme les fugitifs. Soit ils sont partis dans un endroit reclus, soit ils sont partis sur une grande île pour se fondre dans la masse. Mais il reste encore beaucoup de choix. Pour la suite, une embuscade semble appropriée. Vu que Pô est un Gekei il pourrait les surprendre au corps à corps, et moi à distance. Il suffirait ensuite de les séparer pour rendre la tâche plus aisée. »

Scrutant l'horizon, je me demandais bien où ils pouvaient être partis. Ils ne pouvaient pas s'être évaporé comme ça sans laisser de traces ou d'indices. Ce port est le principal pour quitter Kiri, et à moins d'avoir pris une barque clandestine ils sont obligatoirement passé ici. Cette mission s'avérait plus difficile que je le pensais. Il fallait localiser les ennemis, les traquer, les garder en vie. Plein d'obstacles, mais je savais que nous allions réussir. Avec une stratégie et de la réflexion on pourra y parvenir. Mais en attendant je me torturais l'esprit avec une multitude de questions. J'essayais de me mettre à leurs places, ce que je ferais pour déserter le village. Le plus logique serait un bateau clandestin pour être discret, mais ils auraient pu tout aussi bien prendre un bateau basique en se faisant passer pour des citoyens.

Avant que les deux genins de la brume ne donnent la réponse à la question que venait de poser le blondin, ils se mirent donc en route, atteignant une grande forêt qui couvrait une partie de l’île principale de l’archipel, là où se situait la capitale de la nation : Kiri. Les trois protagonistes effectuèrent un bond pour se trouver debout sur une branche, en équilibre, facilité par la liaison chakrastique. Ils bondissaient de branche en branche comme des animaux en direction de leur objectif actuel, le port de la brume. Pour quitter cette île, il fallait obligatoirement effectuer un passage, même bref en ce lieu où se trouvaient tous les bateaux qui voulaient pénétrer au sein de l’archipel. Toute personne voulant se rendre dans la capitale devait passer par ici pour se soumettre aux examens de la sécurité avant de pouvoir circuler librement au sein de l’île principale. Passant sur une branche, il sauta vers la prochaine avant de tourner la tête vers Michiki qui prit la parole après l’intervention du membre de la dynastie des Gekei.

La logique était le maître mot dans la tirade issue de la réflexion du genin portant des lunettes de soleil dans un pays aussi humide que Mizu. Sa première locution était précise, une simple question relevant soit d’un simple instinct, soit d’une réflexion logique. Où auraient-ils pu se rendre ? C’était effectivement la question du jour, car l’archipel de Mizu comportait pas moins de treize îles qui comportaient tous une militarisation, mais qui était plus ou moins importante selon l’influence de cette île au sein de la nation. Il serait donc complexe de trouver par un simple esprit logique le point où les cinq shinobis adverses s’étaient rendus. La logique voulait qu’ils veuillent fuir le pays, ça, c’était pratiquement certains, car après avoir effectuer un tel crime, à moins qu’ils ne soient passés expert dans les crimes organisés, ils devaient être tous déstabilisés. Tuer était un acte fréquent chez les shinobis, mais tuer un allié était punissable, commettre un crime était punissable. Leur demeure s’était magiquement métamorphosée en une expression anodine qui prenait tout son sens dans cette situation : « la gueule du loup ». La question de Michiki se révélait donc être d’une importance cruciale, la priorité numéro un !

Le ninjas de classe inférieur marquait un autre point, dans la suggestion que le nombre de port au sein de l’île principale était très important, avec tous un contrôle de sécurité très serré, mais il ne lui venait pas à l’esprit l’idée citée précédemment, comme quoi ils auraient la volonté certaine de quitter le pays, étant maintenant considéré comme des déserteurs de la brume. Là, le nombre de port diminuait à vue d’œil, et les chûunins ayant souvent étés envoyés en missions à l’étranger, ils savaient sûrement quel port était le moins fréquenté donc plus simple d’accès. De plus, se séparer prendrait bien trop de temps et les déserteurs n’allaient certainement pas s’attarder, donc ils perdraient leurs traces et la mission se solderait par un échec cuisant ayant pour conséquence la désertion de cinq shinobis de la brume. C’était le moment de diminuer le nombre d’heure de travail du Misuto, donc les siennes qui plus est. Le port le plus logique était donc donné, celui totalement à l’ouest de l’île. On pourrait aussi penser qu’ils aillent totalement à l’est pour ensuite arriver dans les pics gelés de Yuki no Kuni, mais les ports de l’est étaient particulièrement contrôlés et fréquentés justement pour ce genre de cas de figure. Donc, à exclure !

« La répartition des ennemis » ; « Une embuscade ».. Deux réflexions qui n’allaient pas l’une avec l’autre, tout simplement parce qu’après une embuscade réussie, il n’y aurait normalement pas besoin de se répartir les ennemis, car il n’y en aurait plus aucun. C’était justement le but de l’embuscade. Et même s’il restait des adversaires, ils seraient bien moins nombreux que les assaillants et totalement désarmé face à la lapidation totale de ses troupes. Ce ne serait plus qu’un jeu de chat et de la souris. Cette pensée était donc mauvaise, même si elle n’était pas évidente à première vue. Penser à un plan B était raisonnable, mais un shinobis d’élite ne pouvait penser à l’échec d’un de ses plans, tout simplement parce que cela était dangereux. Densakusen deviendrait maître des embuscades, Kyoji allait devoir s’adapter pour cette mission.

Alors qu’ils approchaient à grand pas du port, le membre du clan Samui prit la parole en second après avoir bu à grande gorgée chaque dire de Michiki. Il acquiesça les paroles de son homologue quant à la position inconnue des shinobis adverses, mais il releva tout de même que s’ils se séparaient, ils perdraient énormément de temps, et malheureusement, dans une chasse le temps était bien contre les poursuivants. Il faudrait réfléchir comme un fugitif ? Lorsqu’il entendit cette suggestion, Pô afficha un large sourire, ses yeux se plissèrent alors qu’il lança sa tête de côté en regardant face à lui, signe que cela devait être immédiat lors d’une chasse, et non un plan de secours en cas ou les premiers échouaient. Mais au lieu de contester, il continua d’écouter les dires de Kyoji.

Concernant leurs actions lorsqu’ils auraient foulés la terre ferme, elle rejoignait également celle de Michiki, c’est à dire une bonne embuscade, mais comme son homologue, il chercha un plan de secours au cas où l’embuscade échouerait. La répartition des shinobis aussi. Cependant, ils ne connaissaient en aucun cas les adversaires, donc comment différencier les grades des shinobis ? Qui, dans la logique des choses, rendait la puissance des Chûunins plus grande que celles des Genins. Leur passeport ne serait pas écrit sur leur front, donc il fallait faire attention à la répartition des ennemis lorsqu’ils étaient en groupe. Agir en binôme ou dans le cas présent, en trinôme serait bien plus valorisant et aurait un résultat bien plus satisfaisant. Kyoji comptait bien trop sur le plus gradé du groupe et ne pensait pas assez individuellement. Un travail en duo valait bien plus, c’était un fait, mais compter sur les autres était une grossière erreur, car mourir de sa propre faiblesse est une chose horrible, mais mourir à cause de la faiblesse d’un autre est épouvantablement frustrant, en plus d’être mort..

« Nous sommes d’accord, leur localisation est la principale de nos préoccupations, mais Kyoji, te mettre dans la tête de ces fugitifs n’est pas une option, mais une obligation. Un chasseur connaît les habitudes des animaux qu’il traque, là, c’est identique, sauf que c’est une chasse à l’homme. A votre avis, que feraient cinq bonhommes ayant commis un crime plus une désertion ? Ils chercheraient bien évidemment à quitter le pays pour ne pas que leurs têtes tombent de leurs épaules. Donc le nombre de port se limite, et le moins fréquenté est justement notre direction. Ayons la logique des choses, dorénavant, plus de réflexion de ce genre, mettez vous directement dans le contexte : « Je suis un criminel recherché, que fais-je ? ». De plus, il est vrai que nous séparer nous ferait perdre un précieux temps, et la fuite des cibles est à exclure, donc, la séparation en est de même. »

Il marqua une courte pause pour que tout le monde puisse suivre ses paroles, les boires, les imprimer dans leur esprit, et ce pour toute leur vie de shinobis. Il reprit de plus belle.

« Kyoji, connaît-tu la signification du mot Densakusen ? Cela veut dire embuscade.. Et connaît-tu la définition d’une embuscade ? Connaît-tu le résultat d’une embuscade réussie ? Dans notre situation actuelle, c’est la réussite totale de notre mission, sans aucune blessure. Penser à un plan B engendre une possibilité d’échec dans vos esprits, ce qui n’est pas tolérable. Nous formons la milice de la brume sanglante et nous nous devons de nous surpasser à chaque situation, chaque jour. Nous tendrons donc une embuscade qui causera la fin de cette mission. Suis-je clair ? »

……

Une nouvelle propulsion sur ses jambes l’envoya plus en avant, avec plus de vitesse, qui diminuera rapidement à cause de la gravité de cette planète. Dans quelques minutes, ils atteindraient le port de la brume peut fréquenté, ils devraient donc agir selon le plan, demander aux gardiens s’ils n’avaient pas vus passer les cinq shinobis recherchés. Heureusement, un déplacement en trop grand nombre diminuait la discrétion individuelle et les rendaient donc plus visibles aux yeux du monde. Lorsqu’ils arrivèrent, Pô regarda les deux genins dont il avait la charge lors de cette mission avant de leur ordonner d’un signe de main d’aller de l’avant.

« Suivons notre plan, allez demander aux gardiens s’ils n’ont rien vus, soyez persistants et directs, n’oubliez pas que l’horloge est notre pire ennemi lors de cette chasse. »

Il laissa les shinobis accomplir leur tâche. Le polymorphe leva les yeux vers le ciel, il attendait quelque chose.. Mais qu’attendait-il ? Vous le découvrirez dans le prochain épisode de « Que la traque commence »…

Suite à l’exposé que Michiki avait fait quant à sa réflexion, le Samui avait donné son avis lui aussi. Il avait pointé du doigt certaines failles de la réflexion du nécromancien. Il en prit conscience et il fut content de ne pas être tombé sur un incompétent ou sur un type du genre à foncer dans le tas sans prendre le temps de réfléchir. Il avait eu une bonne analyse. Néanmoins, le Gekei eut quelques remarques à lui faire. Il lui démontra à son tour certaines failles du plan qu’il avait proposé. Un esprit perfectionniste pour ce genre de mission n’était pas étonnant chez Pô. Même si Kyoji devait le trouver froid et sec, c’était la seule chose que savait faire le maître de Michiki. Mais le Samui avait bien réfléchi et Pô devait sans aucun doute le reconnaître. Le temps de leur discussion, ils avaient franchis la plupart du chemin qui les séparait du seul port où les déserteurs semblaient s’être dirigés selon les spéculations de tout à l’heure. Le Jônin envoya les Genin se charges d’interroger les gardiens. Kyoji et Michiki partirent donc devant.

Arrivés près du port, les Genin scrutèrent les alentours pour repérer ceux qu’ils cherchaient. Ils finirent par les trouver. Leur regard repéra deux hommes très costauds à peu près en même temps. Ils se trouvaient à l’entrée du port, dans un petit local d’où ils surveillaient la moindre activité. Les Kirijins se dirigèrent vers la petite bâtisse. Leur rang de shinobi allait les aider à rentrer dans le local pour avoir un entretien à l’abri des oreilles indiscrètes. Avant de rentrer, Michiki voulut être en accord avec son partenaire de mission. Il lui tint ce discours avant d’arriver au niveau de la loge des gardiens :

-On fait comme Pô a dit. Néanmoins s’ils se montrent réticents à nous dire ce qu’ils savent, laisse-moi faire. Je sais comment rendre quelqu’un loquace.

Il n’en dit pas plus. Ces mots avaient peut-être attisé la curiosité du Samui mais ils restèrent tous deux concentrés sur leur tâche. La petite maison où se trouvaient les gardes possédait une porte à l’arrière. C’est par là que les deux Genin se dirigeaient. Michiki jeta un coup d’œil circulaire tandis qu’il laissait le Samui frapper à la porte. Il était probable que le groupe de fugitifs est versé un pot de vin à quelqu’un ici pour surveiller les environs et leur envoyer un message, par pigeon ou bien par télépathie. Certaines techniques ninjutsu étaient très pratiques. La porte s’ouvrit pour laisser appraître l’un des fiers gaillards. Le nécromancien laissa Kyoji gérer leur entrée dans le petit local. Lui surveillait la présence éventuelle d’un guetteur. Il ne semblait y avoir rien du tout. En attendant, le Samui réussit à obtenir gain de cause. Il interpella Michiki pour lui dire de le suivre. Ce dernier le suivit à l’intérieur.

Les deux gardes étaient tous deux debout face aux Kirijins. Ils avaient les bras croisés sur leur torse imposant. On aurait dit qu’un miroir les séparait tant leurs gestes étaient similaires. Michiki ne se laissa pas impressionner par ces montagnes de muscle. L’expérience lui avait prouvé que tout homme était faillible à certains arguments. La beauté de la chose résidait dans le fait de trouver sur quoi il fallait appuyer pour qu’un homme cède et se mette à table. Déjà, l’attitude des colosses démontraient qu’ils ne comptaient pas parler.

« C’est parfait, plus ils sont sûrs d’eux et plus la chute est dure » pensa Michiki avec un sourire.

Ils allaient commencer à les interroger lorsque le nécromancien eut une idée. Une idée qui renderait les choses un peu plus facile. S’adresser à un groupe et essayer d’obtenir une information était difficile. Cela s’expliquait par le fait que chaque membre comptait sur le ou les autre(s) pour le soutenir. Ainsi personne ne parlait et se sentait indestructible car chacun savait qu’ils avaient un soutien tout proche. C’est ce qui suggéra à Michiki l’idée de séparer les gardes pour qu’ils les interrogent un par un. Le local n’était pas très grand mais il était assez spacieux pour que deux discussions est lieu à deux endroits opposés de la cabine sans déranger l’autre discussion. Michiki s’exprima donc enfin.

-Bonjour messieurs. Nous enquêtons sur la disparition de fugitifs du village de Kiri. Nos informations portent à croire qu’ils auraient empruntés la voie maritime et que c’est dans votre port qu’ils ont décidés de trouver un bateau pour s’enfuir. Nous aurions donc besoin de votre coopération.

Aucune réaction de la part des gardes. Michiki laissa un temps de silence pour qu’ils accumulent la confiance avant de les briser.

-Pour cela nous allons nous entretenir avec vous mais…séparément. Vous là à ma droite, suivez-moi.

Et le nécromancien partit dans un coin de la cabine. Il laissait Kyoji se débrouiller de son côté. Le gars qu’il avait désigné le suivit. Il paraissait moins confiant déjà. Cela ravit le nécromancien. Sa tactique fonctionnait. Il voulait que ce soit le plus rapide possible. Il allait donc être succinct et se montrerait aisément compréhensible. Il était adossé contre la paroi du bâtiment et fixait sa victime derrière ses lunettes rondes. Les verres violets n’empêchaient pas de distinguer le changement de couleur du fier gaillard qui se vidait de tout courage devant lui. Lorsqu’il le sentit sur le point de craquer, il lui demanda, d’une voix doucereuse qui laissait présager un esprit instable capable d’user des pires sévices pour arriver à ses fins :

-Alors, dites-moi ce que vous savez. Ne perdez pas votre temps à me dire que vous ne savez rien je sais que c’est faux. Votre coopération fera extrêmement plaisir à Kiri. Et vous n’êtes pas sans savoir que la brume sanglante a fait son grand retour. Coopérez sans faire d’histoires et…je serais clément dans mon rapport en vous mentionnant.

Il s’était montré le plus convaincant possible. Son sourire hypocrite ne trompait personne. N’importe qui savait qu’il n’encourrait rien de bon à tenter de tromper quelqu’un affichant un tel sourire. Le gros dur devint une lavette qui se mit à tout raconter, étouffant l’émotion qui transpirait entre chaque mot. Il y a de ça quelques jours, deux Kirijins étaient venus les voir. Ils avaient proposés une forte somme d’argent pour que leur visite soit incognito. Pour justifier cela, ils avaient racontés qu’ils avaient besoin de toute leur discrétion pour éviter qu’un ennemi Kumojin ne soit au courant. Paraissant honnêtes, les gardes avaient acceptés. Après avoir expliqué cela, le colosse partit dans un tas d’explications sur le fait que les fins de mois étaient dures avec sa famille nombreuse à nourrir etc. Michiki écouta un moment puis il poussa un soupir d’exaspération pour manifester le fait qu’il s’en moquait éperdument. Il renvoya le garde à son poste. Kyoji en avait fini de son côté. Ils prirent congé des hommes en les remerciant. Celui de Michiki était prononcé avec un large sourire carnassier. Histoire de leur faire peur une dernière fois.

Les deux Genin échangèrent leurs infos et ils finirent par retrouver Pô à l’entrée du port. Ils firent leur rapport à leur supérieur et attendirent la suite des ordres. Même s’ils s’en doutaient. La mer leur ouvrait les bras suite à tout cela !

Ma réflexion fut attentivement écouté par mes deux coéquipiers. Et Pô s'empressa de la critiquer, pour m'en montrer les points positifs mais aussi les failles. Il était vraiment intelligent, un tacticien dans l'âme. Faire partie de cette équipe, pour la mission, me permettrait surement de m'améliorer rien qu'au niveau stratégique. Côtoyer des hauts-gradés, mais aussi des personnes comme Michiki, c'est grâce à cela que l'on progresse. Les missions en groupes me fascinaient de plus en plus, car elles m'apportaient beaucoup. Moi qui dans le passée ne cherchait pas à me faire des amis, mais plutôt à rester dans mon coin, je me dis que j'aurais du briser la glace bien avant. Tout en parcourant la forêt, j'arborais un sourire. Cela faisait longtemps que je n'avais pas été aussi heureux. Fixant le Jûnin, je m’imprégnais de ses dires qui pourrait s'avérer plus que précieux. Dès lors que l'on chasse, il ne faut pas se poser la question de se mettre à la place de la proie : il faut automatiquement le faire. Penser comme elle, respirer comme elle, agir comme elle. Et ainsi, on pourrait la piéger. Dans ce cas, la proie était un groupe de déserteurs.

« On ne peut plus clair Pô-sama. Je tenterais de ne pas vous décevoir. Effectivement l'échec n'est pas envisageable. Nous les retrouverons et les capturerons, c'est une certitude. »

Il ne devait pas y avoir de combat après l'embuscade car une fois celle-ci faîte, les ennemis seront capturés. Michiki et moi-même avions pensé à un plan de secours, ce qui en soit n'est pas mauvais mais si l'on part sur un possible échec on risque effectivement de devoir recourir à un plan B. Le port n'était plus qu'à quelques mètres, notre mission pourrait ainsi vraiment commencer. Comme je l'avais proposé, nous allions interroger les autorités du port qui devaient avoir vent de tous les allés-retours. Une piste non négligeable puisqu'elle pourrait nous fournir la position des fugitifs, du moins la direction dans laquelle ils sont partis.
Une fois au port, Pô nous laisse nous débrouiller. Certes c'était le plus gradé de ce groupe, ce n'était pas une raison pour se reposer sur lui pour cette mission. Lui-même l'avait dit, et il avait raison. Sinon à quoi bon avoir envoyé deux genins avec lui ? Ainsi, le genin aux lunettes violettes vint avec moi à la recherche des gardes de cet endroit. Il ne nous fallut pas plus d'une demi-dizaine de minutes pour les repérer. Ils logeaient dans un petit bâtiment, surement une sorte de centre de contrôle ou quelques choses dans le genre. Michiki rompit le silence en se proposant pour les faire parler au cas ou ils sont peu loquaces. Avait-il un atout ? Un pouvoir ? Il éveilla ma curiosité, mais je le découvrirais surement tôt ou tard lors de cette mission.

Nous approchant peu à peu de la bâtisse, mon coéquipier fit le tour des lieux pour vérifier s'il n'y avait pas un éclaireur ou une éventuelle trace du passage des déserteurs. Il me laissa négocier notre entrée. Dès lors que je frappais à la porte, un homme se dressa derrière celle-ci. Un garde des plus imposants.

« Bonjour monsieur. Nous sommes des genins du village de Kiri, et nous sommes en mission. Pouvons-nous entrer s'il vous plait ? »

L'homme n'avait pas l'air enthousiaste mais il ouvrit tout de même la porte. Après tout, refuser aurez pu paraître louche. En tout cas, maintenant nous pouvions poser les questions auxquelles nous n'avions pas les réponses. Car si les fugitifs ont pu prendre la poudre d'escampette en toute discrétion, ils ont pu tout aussi bien soudoyer les gardes et ça il fallait s'en méfier. Jetant un rapide coup d’œil à Michiki, je remarquais son sourire narquois. Puis il s'empressa de prendre les choses en mains, expliquant la situation aux costauds ninjas qui se dressaient devant nous. Il décida de faire un interrogatoire de son côté, me laissant faire de même. Séparer pour mieux régner. C'était surement ce que le genin avait en tête. Amenant le second garde dans l'autre coin de la pièce, la discussion pouvait commencer. J'avais déjà ma petite idée pour le faire parler.

« Bon, et bien vous savez quelques choses au sujet de ces fugitifs ? Moi je pense que oui, alors parlez. Je ne vais pas vous faire de mal, mais mon ami lui...» « Oh oui, laisse moi lui trancher un doigt ou deux pour qu'il parle. J'ai envie de l'entendre agoniser tout en nous donnant les informations. » « Raaah mais chut tu va lui faire peur après il voudra pas parler. Laisse moi faire. » « S'il te plait s'il te plait s'il te plait ! Juste un doigt, juste un ! » « Quoique... »

Prenant un air de réflexion, j'observais le garde du coin de l’œil. Le coup du psychopathe schizophrène fit ses preuves, car il cracha le morceau en quelques secondes. Il n'en fallait vraiment pas plus pour leur faire peur, comme quoi ils ont beau être costaud ils sont facilement influençables. En tout cas, je savais maintenant dans quelle direction ils étaient partis. Il n'y avait plus qu'à regrouper les informations que Michiki avait obtenu avec les miennes. Retournant à l'endroit de départ, où nous avions quitté Pô, nous lui faisions notre rapport.

« Un des gardes m'a dit qu'ils sont partis vers l'Ouest, il n'y a donc pas dix milles possibilités pour leur destination . »

Le regard bleu, aussi glacial que les pics enneigés de Yuki no kuni se concentra sur les mouvements de ses deux compagnons qui accompagnaient le gradé pour cette mission. Sans attendre, une fois que les ordres furent distribués, ils s’attelèrent à la tâche, sans aucune complainte désagréable, se contentant simplement d’obéir aux directives données par Pô. Tournant ainsi les talons au commandant de l’équipe, ils partirent en direction du port afin d’y trouver des personnes auxquels faire passer un interrogatoire. L’homme aux cheveux de blés ne se faisait aucun soucis quant au bon accomplissement de cet ordre, car il connaissait parfaitement son élève et connaissait ses capacités : il était aussi stratège que sadique, torturer psychologiquement une personne ne le dérangeait pas, physiquement.. Non plus. Lors d’une mission de rang C qu’ils avaient effectuer tous les deux, l’homme aux lunettes avait su se rendre coupable d’un arrangement forcé avec des commerçants, mais la mission avait été un réel succès. De toute manière, les nécromants étaient les mieux placés pour la torture par la peur..

Une fois hors d’atteinte du regard, il détourna les yeux vers son propre objectif, réquisitionner un bateau pour se rendre dans la direction où se trouvaient les cinq criminels de la contrée de l’eau. Avançant lentement, alors que le soleil commençait à se coucher, il se dirigea vers les seuls bateaux qu’il vit encrés au port. La plupart des capitaines dormaient dans leur bateau afin de le sécurisé, pour ne pas qu’une âme mal intentionnée s’en empare et quitte le pays en direction inconnue. Un bateau était très difficile à retrouver.. Sa première vision fut celle d’un bateau de marchand, contenant plein de caisses, surement pleine de produits à vendre. Il vit que l’homme était entrain d’attacher une corde sur la barre du bateau, il s’approcha donc rapidement et frappa gentiment de sa main sur la coque afin de l’informer de sa présence. L’homme sursauta en se tournant avec hâte vers Pô, le souffle haletant, il l’avait surpris.

« Quoi ? Qu’est ce que tu veux toi ? » L’agressa le capitaine
« Je suis un Jûunin de Kiri en mission, j’aurais besoin que vous m’emmeniez moi et mon équipe sur l’île la plus à l’ouest de l’arch.. »
« Ta race ! Dégage ! J’ai pas que ça à foutre ! »

Apparemment, l’homme ne semblait pas réjouit à l’idée de devoir aider la milice de la brume, ne voulant pas user de la force, il allait tout d’abord voir vers les autres bateaux si un capitaine plus jovial pouvait rendre ce service aux shinobis, dans le cas contraire, il réquisitionnerait de force la navire de cet homme très désagréable. Mais en se tournant légèrement, il vit que la capitaine du bateau d’à côté le regardait fixement, sans cligner des paupières. Il avait une grosse pipe à tabac dans la bouche et un œil plus petit que l’autre. Une grande barbe grise entourait son visage dur et froid, malgré le sourire qu’il affichait. L’homme s’approcha de Pô, toujours dans son bateau et se pencha vers lui en se retenant à une corde.

« Viens d’la mon ptio ! j’srai enjoé d’vus prindr dans m’bark m’voyez ? »
« Ce serait bien aimable de votre part »
« J’vs s’prie m’sieu ! P’contr on n’va mtnant m’voyez »
« Bien »

Apparemment pressé, Pô n’allait certainement pas abuser de la générosité de ce capitaine qui avait un accent des plus étrange, d’ailleurs, lorsqu’il parlait, le jaguar de la brume ne pouvait s’empêcher de lâcher un petit sourire, non pas par moquerie, mais parce que la situation l’amusait quelque peu. En se retournant pour voir où se trouvaient ses deux compagnons, il fut surpris de les voir déjà revenir, avec des têtes satisfaites qui plus est ! Ils furent tous les deux le rapport de ce qu’ils avaient pu collecter comme informations : espérons qu’ils soient fructueux, car tout dépendait des résultats escomptés. Mais ce fut apparemment bien supérieur à ce que Pô s’attendait, ils avaient réussi à avoir leur destination, ainsi que la façon dont ils s’y étaient pris, mais aussi la date de leur départ, soit deux jours. Ca collait ! Généralement, on envoyait le Misuto à la recherche des ninjas qui n’étaient pas en mission après deux jours d’inactivités.

En route donc pour la dernière île de l’archipel.. Cependant, alors qu’ils voguaient sur le bateau, une sorte de faucon arriva avec rapidité, en faisant des ronds autour du bateau, sans le quitter des yeux. Le membre du Misuto attrapa une corde et fit un bandage autour de son bras droit, il leva ensuite le bras, signe que le faucon pouvait venir se poser sur son bras, sans que ses serres lui arrache peau et muscle. C’était un des faucons les plus rapides de Kiri, Pô en avait fait la demande directement après avoir recu l’ordre de mission, afin que cela ne prenne pas de temps. L’aigle tenait dans sa serre gache une sorte de paquet, assez léger pour qu’il puisse le transporter, mais assez gros pour contenir quelques objets. C’était d’ailleurs pour son poids que Kiri avait envoyé un aigle, plus fort que les simples oiseaux. Attrapant le colis de sa main gauche, il renvoya le faucon d’un simple mouvement du bras droit. Il se défit la corde avant d’ouvrir la paquet.

« Superbe ! Ils n’ont rien oubliés ! »

Qu’est ce que ce colis pouvait-il bien contenir ? Vous vous posez la question ? Et bien c’est simple, cinq dossiers, contenant la fiche technique et les documents concernant chacun des cinq fuyards ainsi que cinq morceaux de tissu de vêtements qu’ils ont portés. Pô pouvait être un professionnel du pistage, mais pour des personnes inconnues, il fallait bien une base pour reconnaître leurs odeurs.. Après un mudras, il transforma son nez et renifla longuement chacun des trois tissus avant de les remettre dans son sac, puis il étudia les dossiers un à un, en donnant celui terminé aux deux shinobis afin qu’ils se renseignent sur l’adversaire.

Une fois à terre, la traque pourrait commencer.. D’après leurs fiches, ils ne poseraient pas de réels problèmes, en tout cas pas à Pô, mais il ne fallait pas qu’il oublie qu’il se trouvait en compagnie de deux genins de la brume, il en avait la responsabilité. Concentrant son odorat, les recherches commencèrent.

Citation :

Hrp : Voilà, nous nous posons sur la terre ferme après quelques heures de bateau. J’active ma supernarinedeoufdelamortquitue. Je vous laisse le soin de la traque ( imaginez moi ) puis de mettre au point une stratégie d’attaque une fois trouvée.

La recherche de renseignements avaient été un jeu d’enfants pour les Genins. Ses résultats fructueux avaient été d’autant plus couronnés de succès que Pô de son côté avait réussi à trouver une embarcation pour les transporter à destination. Un vieillard à l’accent très étrange. Michiki n’en avait pas ri mais il n’en était pas moins surpris. Il était bigrement difficile de le comprendre. Le navire prit le large vers l’Ouest pour se rendre sur une île de l’archipel située dans cette direction.

Le silence et la pérennité qui régnaient à bord furent troublés par le bruissement d’ailes. En levant la tête, Michiki aperçut un faucon. Ce dernier avait un petit paquet à la patte gauche. Il descendit se poser sur le bras de Pô, protégé pour l’occasion, et repartit une fois que le Gekei avait récupéré le colis. De ce paquet fut sorti des dossiers et d’autres objets diverses. Michiki interrogea son senseï du regard mais il ne lui répondit pas vraiment. Il se contenta d’éplucher les dossiers. Quand c’était fini, il les passait aux deux Genins qui l’accompagnaient. Le nécromancien se saisit d’un des tas de papiers que son maître lui tendit. Il prit connaissance de l’identité du personnage. Un des Chûnins. Il délaissa tout de suite ce dossier. Le posant de côté au cas où Kyoji souhaitait le lire. Pour sa part, Michiki ne voyait pas l’intérêt. Ils avaient convenus que Pô se chargeait d’eux. Il n’y aurait donc pas besoin que l’un d’eux s’en charge. Le Samui pouvait encore prendre connaissance de cette paperasse mais pour le nécromancien, c’était un exercice inutile. Il inspecta avec plus d’attention ceux des Genins, tâchant de retenir le moindre détail. A trois, ils formaient un trio assez polyvalent. Il y avait un utilisateur du Katon, un du Suiton et un autre du Fûton. Pour peu que leur travail d’équipe soit efficace, ça allait être dur de rivaliser avec eux.

Il avait lu avec attention et les détails importants étaient gravés dans son disque dur. Il n’était pas près d’oublier. Il arrivait à lire rapidement et à retenir essentiel. Un exercice d’ordinaire inutile chez les ninjas mais là apparemment cela allait lui être utile. Il pourrait remettre un nom sur chaque visage au moment venu. Et, plus intéressant, il saurait remettre les capacités de combat sur les visages qu’il verrait. Il laissa donc les papiers sur le sol et alla se pencher sur le bastingage. Il observa la mer. La vision l’apaisa et le plongea dans des réflexions loin de la mission. Un détail qu’il ne tarda pas à changer en sentant le regard dur de son maître se poser sur lui. Les rêveries n’étaient pas autorisées avec le Gekei ! Ce dernier était passé en mode traque. Son nez laissait place à une truffe. Celle du jaguar. Grâce à ça, ils avaient un moyen infaillible de trouver leurs cibles sans problème.

A peine accosté et descendus du bâtiment, les Kirijins prirent la direction que prit le chef. Pô menait de par ses capacités. Ils se rendaient tout droit. Michiki et Kyoji sans poser plus de questions. Prévoyant une éventuelle interrogation de la part de son senseï, le nécromancien commença à penser à un plan d’action. Le repérage ne mettrait pas longtemps mais il fallait penser à un mode opératoire pour l’embuscade. Après quelques minutes de recherche, et quelques minutes de réflexion, le groupe recherché était à proximité. Les Genins purent le savoir grâce à la décélération du meneur. Puis ils quittèrent la cime des arbres pour se poser aux sols près de fourrés épais. Face à eux, entre plusieurs arbres, un campement improvisé. Cinq personnes regroupées autour du feu de camp. Il n’en manquait aucun à l’appel. Michiki les reconnut pour avoir vu leur description dans les dossiers. Et puis de toute façon Pô ne pouvait se tromper avec son flair du jaguar. De plus, le chef d’équipe avait tout prévu. Il les avait menés à une distance assez importante pour qu’ils aient une conversation sans pour autant se faire repérer par leurs cibles.

Michiki ne voulut pas perdre un instant. Le Gekei allait recueillir leur avis pour l’embuscade. Michiki avait une esquisse de plan pour le moment. Il la présenta, laissant le soin à ses coéquipiers d’apporter les modifications qui leur paraissait nécessaire :

-Sans prendre en compte vos capacités pour le moment, je pensais envoyer deux cadavres en approche souterraine pour leur balancer des fumigènes…spéciaux. Cela devrait troubler leur équilibre très légèrement. Une attaque à distance de votre part quand ils seront embrumés seraient une bonne idée je pense. Après je propose, vous disposez. Si vous avez des remarques à faire, go. Sinon je dis : à l’action !

Il ponctua sa réplique d’un sourire bienveillant, à savoir totalement inadapté à ce genre de situation.

Citation :

Apportez les modifications qui vous semble justes et quand ce sera au tour de Pô, je te laisse le soin de me faire agir en conséquence pour qu'on avance.

La récolte d'informations s’avéra positive. En effet, nous avions réussit à extirper quelques indices sur la désertion des ninjas que nous recherchions. Des indices précieux puisque nous savions dans quelle direction ils étaient partis mais surtout comment ils avaient fait pour s'échapper. Le personnel du port les ont aidé en échange de quelques ryos. S'ils s'étaient un peu méfié on n'en serait pas là aujourd'hui. Mais heureusement qu'il y avait des gens comme Pô pour les traquer. Il prévoyait tout, à peine nous étions revenus qu'il avait déjà une embarcation sous la main. Elle appartenait à un vieux marin qui allait nous guider dans notre quête. Je ne pouvais m'empêcher d'esquisser un léger sourire à chaque fois que le vieillard parlait, son accent était des plus étranges. Mais au moins il allait nous amener sur l'île la plus à l'Ouest de l'archipel ce qui allait nous faire gagner énormément de temps.

Le trajet, plutôt court, semblait long à cause du silence qui régnait. Laissant mes coéquipiers entre eux, j'étais monté sur l'endroit le plus haut du bateau pour m'allonger et observer le ciel. Une action peu commune lorsqu'on est en mission, mais j'étais plongé dans des réflexions sur notre objectif. Je tentais de visualiser le combat dans ma tête, comment il pourrait être. Mais c'était assez dur sans avoir d'informations sur les techniques ennemis. Et apparemment je n'étais pas le seul à penser comme ça puisque je vis voler au dessus de ma tête un aigle. Il était destiné à Pô, il l'avait probablement demandé avant de partir. Un paquet était attaché à sa patte gauche. Le Jûnin le récupéra en délicatesse, laissant l'animal retourner au village. La boîte contenait des dossiers sur les fugitifs mais aussi des bouts de tissus qu'ils avaient porté. La seconde partie du contenu était destiné à Pô, il allait surement utiliser ses atouts de Gekei pour retrouver leurs traces grâce à leurs habits. Lisant les fiches techniques des fuyards, il les fit passer à Michiki. Je vis alors ce dernier ne pas prêter attention à ce premier dossier. Jetant un coup d’œil à celui-ci je pus remarquer qu'il décrivait un des Chûnin. Si ce n'était pas la peine de les lire pour le garçon aux lunettes, je pris le temps de l'analyser. Il valait mieux que j'en sache plus sur l'ensemble des ennemis pour ne pas se faire prendre de court.
La plupart des détails étaient maintenant inscrit dans ma tête. Les genins possédaient des affinités différentes, et s'ils avaient un bon travail d'équipe cela ne sera pas chose aisée de les battre. Mais cela ne me dérangeait pas, un défi de plus ne me ferait pas de mal. Et puis même si nous étions inférieurs en nombres, ce n'est pas pour autant que nous ne sommes pas plus intelligents qu'eux. Les Chûnins quant à eux, en plus de posséder des techniques élémentaires, étaient performants dans l'art du corps à corps. Il allait falloir adopter une tactique à distance pour ces derniers, tandis qu'il fallait user de coordination pour battre les plus bas gradés. Je commençais déjà à avoir une petite idée de stratégie.

À peine le bateau accosta, que Pô ouvrit la marche. Son nez qui était jusque là tout à fait normal s'était transformé en un nez de jaguar. Il nous guida à travers la forêt, suivant la trace de nos proies. Ses atouts étaient vraiment remarquables, c'était sans doute un des meilleurs en domaine de traque avec ce pouvoir. Je le suivais sans me soucier de là où nous allions. Il savait sans doute ce qu'il faisait et il n'y avait aucune raison de s'inquiéter. Nous le suivions sans broncher jusqu'à qu'il ralentisse. Cela voulait dire que nos ennemis n'étaient plus très loin. En effet après être descendu des arbres dans lesquels nous nous déplacions, et nous être camouflés derrière des buissons, nous pûmes apercevoir le campement des cinq ninjas. Michiki prit le premier la parole pour évoquer son plan. Des cadavres ? Quels genres de techniques utilisaient-il ? Hojo-sama était un Eisei-nin, à l'inverse mon coéquipier était peut-être un nécromancien. Une chose était sûre : sa technique allait être une bonne diversion pour les attaquer par la suite.

« Et bien ce sera une bonne diversion. Je pourrais lancer ma technique des bulles explosives, ils ne les verront pas forcément arriver dans la fumée et cela les blessera surement. Je peux toujours envoyer quelques senbons de glace, avec un peu de chances s'ils les touchent cela pourra ralentir quelques uns des ennemis ce qui permettra de les attraper. Il vaut mieux frapper fort pour les capturer directement. »

ps : si vous voulez que je fasse avancer les choses directement au début du combat dîtes le moi ^^

En arrivant sur la terre ferme, le membre du la dynastie des Gekei activa son flair de jaguar avant de se diriger avec hâte vers les différentes odeurs qu’il reconnaissaient maintenant très clairement. Cinq odeurs différentes, toutes collées les unes avec les autres, ils arriveraient bientôt vers leur objectif de mission. Se mettant en route, Pô fit attention à ne pas parler et à emprunter des chemins d’où ils seraient bien plus discrets. Il y avait une règle d’or chez les ninjas du monde entier. Plus un groupe était nombreux, mais ils étaient discrets. Là, ils étaient trois alors que d’habitude, il se déplaçait toujours seul pour ses traques. Utilise la voie des airs en se déplaçant de branches en branches était donc requis pour aujourd’hui. Et c’est ce qu’ils firent.. Il fallait faire vite, car malheureusement, la nuit commençait à tomber, et la vision serait donc troublée. Pour Pô, cela ne lui poserait pas de problème, car comme tous les félins, il était capable de voir dans le noir, mais ses deux compagnons eux ne le pouvaient pas..

En arrivant, le soleil s’était complètement couché, mais l’odeur de feu attira l’attention du trio de traqueurs. Finalement, les cibles ne semblaient pas très futées, alors qu’ils se savaient certainement poursuivis, ils allumaient un feu en pleine nuit, favorisant alors la progression des shinobis adverses vers leur position. Enfin bref, tant que cela pouvait servir aux Kirijins. Une fois arrêtée, Pô récupéra les avis et les propositions des deux genins. Ils y mirent de l’huile de coude, du jus de cervelle, en retenant ce que Pô leur avait dit précédemment, comme quoi ils devaient avant tout compter sur eux-mêmes plutôt quant les autres. Michiki commença par évoquer l’intervention de ses cadavres sous terre afin de leur faire goûter à ses fumigènes assez spéciaux. C’était une bonne idée ! Il proposa ensuite une action à distance de la part de Pô avant de montrer une grande motivation pour se lancer au combat. Kyoji lui émis des bulles explosives qu’ils ne pouvaient voir arriver avec la fumée des fumigènes de Michiki. Bon duo ! Il évoqua ensuite de senbons de glaces..

« C’est parfait ! Votre premier combo sera parfait. Cependant, les chûunins ne se laisseront pas avoir et voudront immédiatement sortir de la fumée. S’ils sont chûunins, c’est qu’ils ont de l’expérience.. C’est là que je vais intervenir. Une fois la fumée lancée, je vais intervenir pour éliminer ces deux gêneurs. Kyoji, laisse moi un intervalle de deux secondes avant de lancer tes bulles explosives. Faites ce que vous voudrez, mais terminez en ensuite avec les trois genins. Restez cachés, attaqués dans l’ombre comme de véritables shinobis. Ne les tuez pas ! Cet assaut doit être décisif. N’oubliez pas que nous avons à faire à des Kirijins ! Prêts ? Partez ! »

Pô sauta immédiatement dans la cime d’un arbre, discrètement afin d’avoir une meilleur visibilité du groupe d’adversaire. Le trio des Kirijins allait bientôt entrer en scène. De loin, il vit grpace à ses pupilles de jaguar Michiki devoiler ses deux cadavres avant de les armer de fumigènes et de se diriger vers le groupe de shinobis, une fois sous terre bien entendu. Le Jûunin soufflait avec profondeur, il se devait de retenir son souffle tout le temps où il serait dans le nuage de fumée, car il avait déjà eut à faire à cette fumée empoisonnée et en connaissait les effets. Lorsque la fumée apparut, Pô était déjà en l’air et retomba au sein du nuage, sans que personne n’ait pu le voir. Il avait deux secondes. Ayant visualisé la place des deux chûunins, il se dirigea vers eux et posa ses paumes sur leur tête avant qu’ils ne s’effondrent. Pô les attrapa et sortit rapidement du nuage de fumée. Il venait d’utiliser énormément de chakra en l’espace de quelques secondes, mais les deux shinobis étaient désormais hors d’état de nuire. Comment allait se dérouler le reste de cette embuscade ? Les genins étaient certainement empoisonner, espérons juste qu’ils n’y aillent pas trop fort, les genins devaient rester en vie, des deux côtés..

S’étant échappé dans la forêt, le polymorphe posa les deux hommes à terre, ils saignaient tous les deux. Du sang en masse s’échappait de leur bouche, nez et oreilles. Deux techniques de rang A en une seule action. Cette technique nécessitait un contrôle du Suiton, une parfaite connaissance en anatomie et un contact physique. Pô avait envoyer une impulsion de chakra dans l’eau présente dans le corps des deux hommes, s’en prenant ainsi directement aux organes internes. Mais il n’y avait pas été assez fort pour tuer les deux criminels. Comment cela se passait-il du côté de Michiki et du Samui ?

Le Samui répondait exactement aux attentes du plan initial de Michiki. Ses bulles et les senbons de glace étaient typiquement ce qu’il fallait. Les fumigènes empêcheraient à ceux prisonniers dedans de voir arriver les projectiles. De plus, l’impact ne serait pas suffisant pour les tuer. Tout concordait pour un succès de la mission. Le chef de l’équipe ajouta que les Chûnins allaient vite se douter de quelque chose et qu’il était certain qu’ils sortiraient du nuage de fumée. Il fut entendu que Pô se chargerait donc d’eux avant que Kyoji lance son assaut. Les préparatifs commencèrent. Le Gekei pris de l’altitude. Michiki laissa leur coéquipier se débrouiller tandis qu’il invoquait ses cadavres et qu’il les munissait de ses fumigènes spéciaux. Il usa ensuite de sa technique Dôton pour les envoyer par la voie souterraine.

Son père et sa mère remplirent leur rôle à merveille. Leurs cadavres surgirent au milieu des déserteurs et balancèrent les fumigènes empoisonnés. Le nuage permit à Pô de venir cueillir les hauts gradés sans trop de difficultés. Le mouvement de fumée lorsqu’il repartit confirma à Michiki qu’il pouvait continuer l’assaut. Il devait juste attendre l’assaut du Samui. Ce qui ne tarda pas à arriver. Peu après les bulles explosives et les senbons de glace, le nuage épais qui enveloppait les Genins ennemis se dissipa. Ils encaissaient tout juste l’assaut. De par leur comportement, on pouvait dire que la surprise était réussie. Ils semblaient déboussolés et légèrement blessés qui plus est. Leur démarche claudicante indiquait qu’ils avaient inhalés le poison du nuage.

Sans attendre, Michiki exécuta quelques mudras avant de terminer par joindre ses deux mains. Il préparait une technique Dôton. Trois boules de terre se formèrent en suspension dans l’air devant lui. Elles quittèrent ensuite le couvert des arbres pour se déplacer selon la volonté de leur créateur. Chacune fila dans la tête d’un des ennemis. Le nécromancien espérait que cela serait assez suffisant pour les assommer. Il ne fallait pas perdre de vue l’objectif de la mission. Ramener les déserteurs vivants. Pas de tuerie sanglante comme les aimaient Michiki. Relâchant un peu son attention, il observa ce que faisait le Samui. Allait-il l’aider à neutraliser les opposants avec une nouvelle attaque ou se contenterait-il de l’assaut bulles-senbons ?

Citation :

Désolé pour la longueur ridicule du post mais je ne tenais pas à trop empiéter sur les actions de Kyoji

Il ne restait plus que quelques minutes à peine avant que l'assaut ne soit lancé. Le temps d'établir un plan, et nous exécuterons ce dernier une fois que nous aurions finis de l'élaborer. Le début de la stratégie par Michiki fut adopté à l’unanimité. En effet son attaque serait parfaite : une diversion et du poison. Cela allait nous permettre de frapper en toute discrétion. Mon approche aussi était plutôt bien pensée, puisqu'ils ne pourront pas voir la plupart de mes projectiles arriver. Cet assaut allait être déterminant. Il devait à tout prix marcher. Il fallait éviter la confrontation avec eux, du fait de leurs nombres. Et puis comme l'avait si bien dit Pô au début de la mission : une bonne embuscade ne se solde pas par un combat, mais bien par le succès de la mission. Et puis on se devait de réussir. Devant un Jûnin, je n'avais pas le droit à l'échec. Je n'avais pas droit à la défaite en général même. J'étais plus que déterminé pour réussir cette mission, sans pour autant être brusque et risquer de faire échouer notre principal objectif : les capturer.
Le plan fut peaufiné par le membre du clan Gekei. Il allait se débarrasser des deux chûnins en nous laissant à Michiki et moi nous occuper des genins. On avait toutes nos chances car nous avions un avantage certain : l'effet de surprise. Certes ils devaient se douter que des ninjas les traquaient, mais surement pas qu'ils étaient aussi près d'eux. Ainsi lorsque Pô s'écarta de notre groupe pour les prendre à revers lors du fumigène, mon coéquipier prépara son offensive. Je pus découvrir son pouvoir : un nécromancien. Il venait de faire apparaître sous mes yeux deux cadavres qui avaient pour but de lancer la première vague d'attaque. Une fois le Jûnin en position, l'homme aux lunettes violettes lança ses serviteurs. Dès lors qu'ils apparurent sous nos cibles et qu'ils lâchèrent leurs fumigènes, Pô se rua à l'intérieur avant de ressortir avec deux hommes. Le signal était on ne peut plus clair. Composant des mudras j'expulsais de ma bouche une demi-dizaine de bulles qui partirent dans la fumée avant d'exploser. Sans doute avaient-elles touchées les proies sans pour autant les tuer. Je lançais donc ma seconde offensive : une salve d'une dizaine de senbons. Les genins fuyards n'étaient pas encore sortis de là-dedans, ils devaient avoir respirer la fumée toxique.

Quelques secondes s'écoulèrent, le temps que le nuage s'évapore complètement. Nos trois adversaires étaient encore debout, mais pas aux mieux de leurs formes. Michiki utilisa une technique pour se débarrasser d'eux sans pour autant les tuer. Trois boules de terre, une pour chaque genin. Elles partirent à toute vitesse vers eux, et réussirent à assommer la plupart des fugitifs. Il n'en restait plus qu'un debout. Il était pour moi celui-là. Réalisant les sceaux nécessaires à ma technique, je relâchais de ma bouche une boule d'eau. Elle fut malheureusement tranchée par l'ennemi à l'aide d'un kunai. Dans tous les cas, il était fait comme un rat. M'accroupissant, j'accomplis des signes avec une seule main. L'eau de la boule, se trouvant aux pieds du dernier genin encore debout, fut transformée en senbon de glace avant de se planter dans le corps du jeune homme. Rien de bien grave, il allait survivre. Affichant un léger sourire, je regardais Michiki puis Pô.

« Mission accomplie je pense. »

Descendant de la cime des arbres, il fallait s'assurer de la survie du groupe ennemi. C'était l'objectif de cette mission, puisque le village devrait par la suite les interroger. Apparemment, ils étaient encore vivants. L'embuscade avait réussi ? En tout cas j'espérais que ce ne soit pas un putain de Genjutsu qui déforme la réalité sinon j'aurais vraiment les boules.

L’attaque des deux genins fut parfaitement coordonnée. Lorsque le Jûunin se redressa pour tourner son regard vers la fumée, il vit quelques bulles d’eau exploser en entrant dans le nuage de fumée, mais après, il vit aussi trois grosses boules de boues s’écraser violement dans le nuage. Un large sourire s’afficha sur les lèvres du Gekei alors qu’il entendait le bruit des trois shinobis qui subissaient très certainement l’effet des trois techniques. Tout d’abord, ils avaient étés empoisonnés, après, ils avaient reçu des bulles explosives dans la tronche avant au final de se faire littéralement happé par de grosses boules de terres. Il y avait de quoi rester au sol, et pour un certain temps.. S’ils étaient genins, c’est que leur force respective ne devait pas être très grande, et l’empoisonnement les avait certainement fait lâcher leur garde avant que les deux techniques Suiton et Dôton des deux Kirijins ne les achèvent. Bien entendu, ces techniques n’étaient pas assez puissantes pour leur avoir hotter la vie, mais bien assez pour qu’ils se réveillent avec de méchantes douleurs.

Marchant lentement vers la zone de contact, la fumée se dissipa et laissa assez de champ de vision pour voir les trois shinobis au sol. Deux étaient allongés sur le sol, inertes. Mais le dernier, plus grand et certainement plus résistant, était au sol et vomissait un mélange de nourriture et de sang. Le fameux fumigène surprise de Michiki avait fait son effet. C’était parfait et redoutable. Pô savait ce qu’il disait, car pendant un dur entraînement dans les terres glaciales de Yuki no Kuni, il avait eut l’occasion d’y gouter. Son cœur et son estomac en furent tout retournés pendant une bonne minute, de quoi te mettre au lit toute la journée.

Quoi qu’il en était, les deux genins se placèrent près de Jagaa alors que ce dernier assénait un puissant coup de poing à l’arrière du crâne du genin qui n’avait pas été assommé par la technique de Michiki. Leur duo avait été impressionnant, mais il était l’heure de rentrer. Cependant, tout en nouant les liens des cinq shinobis, il ne manqua pas de féliciter les deux shinobis pour le travail d’équipe dont ils avaient fait preuve. Kyoji était excellent pour son grade. Il reviendrait certainement sur son cas plus tard. Il fallait d’abord rentrer pour se reposer quelques peu..

Hrp : Clôture du Rp, j'ai beaucoup aimé cette mission en votre compagnie. A bon entendeur.