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Il y a une semaine de ça une unité d'éclaireur est allé à Yuki no Kuni pour faire un repérage dans l'optique d'établir un avant-poste, mais depuis nous n'avons aucune nouvelle. Allez-y et découvrez l'origine de ce silence.

Yuki no Kuni, une merveille selon moi. Pendant mes années d’errance, ce territoire avait toujours été une source de fascination pour de nombreux Nukenins. Presque sans intérêt, si ce n’était sa relative isolation, les quelques villages d’habitants qui y subsistaient étaient presque à l’état sauvage, se tournant vers leur agriculture dans des bâtiments qui pouvaient passer pour des bunkers parfois. Il y a de cela plus de dix ans, certains conflits avaient atteints la neige de ce Pays. Kawa avait envoyé certaines troupes, des soldats ordinaires, rien à voir avec les Shinobi. La plupart des hommes après plus de 6 mois en base étaient revenus, certains déliraient à cause des déserts blancs, d’autres avait les rétines brûlées par le reflet de la neige, des orteils amputés et, des villages qui n’avait pas frémi de leur présence tellement il était capable de survivre en autarcie. L’été était plus douce, froide, boueuse, la mer apportant des courants chauds, les gens y péchaient et les cerisiers encore tremblants de l’hiver parsemaient le seul de leurs pétales.

C’était la destination de Kaya et moi. Nous allions devoir chercher un homme venu d’ailleurs, un homme seul. Il était presque impossible que les habitants ne l’aient pas remarqué où il était allé. Il ne s’était peut-être pas affiché de Konoha. J’essuyais du rebord de la main la peau humide de mon front. Le soleil d’été tapait ici, aussi bien en profiter un peu, même si mon sac à dos se faisait lourd. Il y avait beaucoup de provisions, nous ne savions pas si nous en trouverions beaucoup là-bas, à part du poisson pêché ou volé, ce qui est difficile à faire cuir discrètement, il fallait des vêtements chauds pour la pluie qui, si elle pouvait être relativement supportable, une fois la nuit tombée, nous risquions la maladie, et de quoi ne pas geler avec les vents humides de la mer. Dès que Kaya approcha du point de rendez-vous, je l’examinai de haut en bas, vérifiant si elle avait amené ce qu’il fallait.

- « J’espère que t’as des couvertures chaudes et que t’as emprunté le Wok à Iji. »

Je lui fis signe d’avancer, enfouissant les deux mains dans mes poches de pantalons. Je portais des lanières de cuir en guise de botte, très faciles à serrer pour éviter que l’eau n’entre, avec des chausses de cuir en plus dans le sac, une chemise roulées jusque sur mes avant-bras, mais aussi une veste ouverte avec des poches intérieures. J’avais abandonné la cravate et tout le reste, mais j’avais pris la précaution d’amener ma « plaque », même si c’était un bandeau selon tout le monde ici. J’espérais ne pas trop la montrer, mais ça pourrait aider à convaincre un contact de notre éclaireur perdu que nous étions bien ce que nous disions être, s’il était un peu naïf.

Ses remarques ne me dérangeaient. La provocation ne me dérangeait pas. Mais par Kyûbi, que la stupidité me rendait agressif. Je me contentais de mettre ma main sur mon front dans un bruit présent, avant de la faire glisser sur mon visage, sans ressentir la douleur sèche de ma propre claque, mes nerfs trop engourdis par les produits chimiques au fil des années. Je pris une grande inspiration en la regardant, sortis le rouleau de parchemin contenant l’art de mission, d’un geste leste, avant de rigoler.

- «En ce moment, tu es une idiote, Kaya. L’ordre spécifie de trouver l’origine de ce silence : s’il est mort il va falloir trouver qui, pourquoi et comment. »

Je ricanais un peu en secouant la tête, mon agacement se dissipant avec le rire. Kaya m’avait semblé intelligente, un peu trop tournée vers le combat, mais je me demandais si je ne lui avais pas prêté des qualités de trop. Arrivée à la frontière de Konoha, nous prîmes le bateau vers Yuki no Kuni après plusieurs passages dans plusieurs villages sur le bord de la mer. En quelques jours, nous pouvions enfin mettre les pieds dans le Pays froid. Je pointais du doigt les quelques maisons visible à une demi dizaine de kilomètres plus loin. C’était là que les choses commenceraient.

C’était un village à proprement parler qui pouvait s’apparenter à la pêche. Il pêchait, mais ne devait pas en vivre à plein temps. Malgré l’été, c’était un vent froid, humide, qui venait de la mer. La brume ne tarderait pas à se lever dès que le soleil frapperait plus le territoire. Parmi les maisons, il y avait une espèce d’auberge, composé d’une chambre commune pour tous les passants. Le restaurant ne faisait rien d’extraordinaire. Les maisons ne faisaient même pas deux étages, sauf une espèce de «mairie » qui tenait plus de silo et de lieu de défense en cas d’ennui. On aurait pu croire un lieu désolé, mais des cerisiers laissaient tomber leurs pétales, pleurant un hiver qui s’annonçait encore trop rapidement arrivée. Je me tournais vers la Plante.

- «On va se servir de cette mission comme entraînement. Comme ça, si un jour tu dois participer à un avant-poste, tu sauras quoi faire. On va remonter la piste, voir les habitudes du Konohajin et ensuite trouver ce qui s’est passé. Alors, qu’est-ce que tu ferais pour installer un avant-poste, le premier endroit où tu irais ? Je te suis. »

Je la fixais, quelques secondes, pour lui faire comprendre que cette fois, elle devrait prendre la direction des opérations. Au mieux, je serais un filet en cas de problème, mais sans plus. Ce qu’elle ignorait, c’est que si elle faisait preuve de la même passivité et obturation d’esprit qu’à son habitude, je ne m’occuperait plus d’elle, ce serait tout simplement le rejet. Elle serait jugée sans intérêt pour moi, elle se trouverait une autre équipe. Rien ne dit qu’elle n’y arriverait pas avec brio, mais pour le moment, elle était un poids. Je pointais du doigt les alentours, pour lui faire comprendre de prendre sa décision maintenant. Être un Shinobi, ce n’était pas que le combat, même pour les spécialistes du domaine.

Pour une fois, elle parlait. Et j’étais impressionné. Ce qu’elle disait ressemblait bien au pays, elle en savait même un peu plus que moi. Je me contentais de hocher la tête. Je me contentais, à sa question, de répondre par un geste, écartant le bras pour l’inviter à se mettre en marche. Sans attendre qu’elle commence, je m’exécutais. Les rares plaques de neige encore intacts ne craquaient pas sous nos pas, elle se contentait de presque fondre en collant à nos semelles. Mais le vent était froid et je refermais de manteau sur mon corps. Je me dirigeais vers le seul lieu propice à offrir un endroit où dormir. Je posais quelques questions, signifiant que je cherchais un ami, une urgence familiale, il était venu voir du pays, c’était un homme pratiquant beaucoup d’exploration en nature, alpinisme, randonnée, etc. Rapidement, nous suivions la trace de notre compatriote de Konoha.

Sur la totalité, Kaya avait raison. Enfin, presque. Il avait pris une carte, était même allé voir le prêtre de la religion locale. Seul un détail manquait dans sa déduction : l’homme ne semblait pas s’être intéressé à faire construire quelque chose ni à chercher de la nourriture. En sortant de la petite église, la fraîcheur avait un peu laissé place à un soleil tiède. Je me tournais vers elle, déterminé à lui expliquer ce que nous allions faire.

- « On a vérifié ton hypothèse. Elle n’est pas fausse. Cependant, ta question sur le rapport est devenue caduque. Il faut construire un avant-poste, discrètement, soit un avant-poste avec du bois, soit des tentes, soit une grotte. Il n’a pas cherché de provisions non plus… Pourquoi ? Parce qu’il savait comment en trouver autrement. Une livraison différée à aller chercher après son arrivée ? Quelque part sur les rives, ça semble bien. »

J’étais plutôt content. Franchement, cette fois, Kaya me satisfaisait. Elle avait abandonné son mutisme, son désintérêt, qui était en fait un manque d’idée, de capacité à vérifier, à imaginer. Elle avait bien réussie. Nous nous mettions en marche, pour longer les rives près du village. Un endroit isolé, à maximum 5 kilomètres probablement.

Après quelques heures de marches, à bien vérifier les escarpements rocheux ayant pu abriter une barque, nous tombions sur des traces. Un long sillon enfoncé dans le sable, d’abord profondément sur le bord de l’eau, puis visiblement moins en s’éloignant. Je désignais les traces, en parlant brièvement du poids plus léger. On avait donc vidé la cargaison, mais le petit bateau n’était pas reparti. Il avait été caché sur la rive. Nous suivions la trace, passant du sable à de la verdure courte et écrasée. Après quelques minutes, entre deux rochers, nous remarquions un élément étrange. Un bateau, de peut-être trois mètres de long, 1,5 m de large maximum. Une bâche avait été posée dessus. Sur le rebord, un peu de sang avait tâché le bois, le gros enlevé par un rapide rinçage. Je me tournais vers mon élève.

- « Alors… Maintenant, si c’est le Konohajin qui est blessé ou va-t-il ? Si c’est un pillage, qu’est-ce que le Konohajin ferait s’il ne peut plus avoir son matériel ? »

Je tournais un peu sur moi-même, avec un léger balancement du corps, en regardant autour de moi. Un pillage ? Ce matériel ne devait pas valoir une fortune, pour le voler, il fallait en avoir besoin. Des Nukenins manquant de fournitures ? Est-ce qu’ils avaient été mis au courant de ce transport où l’avaient-ils vu de loin ? Des pirates surveillants les rives pour attraper les pêcheurs et le transport de Yuki beaucoup plus actif pendant le dégel ? Une trahison du livreur ? Est-ce que c’était le sang du Konohajin ? Ça expliquait l’absence de rapport, mais s’il était vivant, qu’est-ce qui aurait pu l’empêcher ? Les pilleurs le faisaient chanter pour en faire venir plus ? Des pirates abandonneraient-ils une barque de la sorte ? Beaucoup de question. Autour, peu d’endroit où cacher des tentes et des provisions. Il ne restait qu’à regarder si le sol avait des pistes ou le son un message.

C’était amusant. Je ne pus m’empêcher de rire en l’écoutant. Elle prenait presque un ton professoral, le genre de ton que j’avais pris avec elle par le passé. La situation me sembla tellement cocasse et elle se prenait tellement au jeu qu’en guise d’explication je fis un signe, en écartant les bras, balançant un peu mon corps vers l’arrière, dans ce mouvement caractéristique, pour lui faire signe de prendre les devants, au sens métaphorique. Alors qu’elle s’avançait sur le sentier, hésitant un peu, avant de se diriger vers la montagne. Je jetais un regard vers le bateau livreur qui avait été vidé de matériel, mais pas complètement. La nourriture, des couvertures, quelques armes avaient été pris, probablement en hâte vu la manière dont une partie était tombée. Je me contentais de la suivre.

Monter ne serait pas facile. Dès les premiers 100 mètres en escarpement la température baissa. C’était encore supportable, mais au fur et à mesure l’effet de chaleur du vent, qui était chauffé par la mer, relativement « chaude », si on prend en compte les températures ordinaires de la région, s’amenuisait. Quelques heures à peine, le froid devait fouetter cruellement les nerfs de la Plante. Dans mon cas, j’avais conscience du froid, mais je le sentais peu à cause des effets de la chimie sur mon corps. Je devais néanmoins, même si ce n’était pas une douleur, mais une conscience du froid, de ne pas tomber malade. Je refermais le manteau et, en fouillant dans mon sac, sortis une paire de gant et un foulard que j’enfilais. Après la tombée du jour, le vent se faisait moins froid, mais la température rattrapait le coup. La neige nous arrivait maintenant aux chevilles alors que nous bondissions pour sauver du temps, si l’escarpement semblait assez solide. Avec le froid, nul besoin de stimulant pour rester éveillé. Dans le noir, nos sens étaient en alerte.

La nuit passée, nous accueillons le soleil avec plaisir. En nous retournant, nous ne voyons que la mer s’illuminant sous le soleil. Je chassais un peu de neige de mon collet en me retournant vers Kaya. Elle allait bien, mais avait blêmit. Le froid, mais pas encore dangereux pour elle. Nous étions venus équipés. Quelques heures plus tard, je sentis un brin de fatigue. Le vent revenait de plus bel. Nous cherchions des yeux un endroit pour nous abriter, quand une trace sombre attira mon regard. Sous un escarpement de rocher pointus et menaçant, protégeant du vent, il y avait une tâche sombre que la neige ne pouvait pas recouvrir à cet endroit. Du sang. Je le touchais et le frottait en l’examinant entre mes doigts, la fatigue chassée par mes instincts rapaces. En relevant les yeux, je désignais un « sommet », entre deux autres pentes qui montaient vers des hauteurs plus grandes. La neige nous arrivait presque au genou alors que nous courrions. En épousant des yeux le paysage, nous profitions de la neige reflétant encore peu le soleil. Au loin, deux ou trois personnes avançaient. Un autre groupe semblait les attendre en hauteurs. Les deux groupes se voyaient.

- « Les voilà… Laissons-le commencer l’assaut, même s’ils ont un blessé, si ceux de Konoha sont devant et en hauteur, ils ont un avantage. Nous allons pouvoir coincer les pilleurs entre deux feux, surtout s’ils ont été capable de mettre l’équipe de Konoha en déroute. »

Nous ne pouvions voir d’ici si les lancés d’armes avaient commencé. Je descendis sur quelques mètres, courbé, dans la neige, à ras celle-ci, malgré ma silhouette sombre qui devait paraître sur le tapis blanc du sol. J’approchais, vivement, le souffle un peu court à cause de la neige, quand les flammes venant du groupe du haut obligèrent les poursuivants à se séparer. Nous étions assez proches pour distinguer que les Konohajins se trouvaient bien en hauteur, puisque les Nukenins venaient de recevoir les flammes. Dès leur séparation pour éviter la boule de feu, je fis signe à Kaya de prendre la gauche alors que je prenais la droite. Il ne fallait pas manquer notre avantage, notre appui, il fallait la pousser au maximum.

À droite, deux hommes. Je bondis pour me dégager de la neige. L’homme lançait des kunaï, mais ne pouvait pas modifier la trajectoire d’un saut après s’être élancé. Les kunaï volaient en direction de nos confrères Konohajins. L’autre homme se contentait de courir pour couvrir l’assaut du « bondissant ». Il ne pouvait pas me voir non plus. Je croisais la trajectoire de l’homme, ma main droite exécutant des mûdras. Il m’aperçut du coin de l’œil et se contenta de faire une pirouette vers l’avant pour éviter un coup brutal, mais pas assez rapidement. Du bout des doigts, je touchais sa cuisse. Je me laissais retomber au sol, pliant fortement les genoux pour amortir le choc et m’assurer une certaine stabilité dans la neige. La paume de mes mains frôla la surface froide, alors que l’homme atterrissait sur ses jambes. C’était sans avoir conscience de l’affaiblissement des muscles de sa cuisse. En s’appuyant dessus pour se rétablir, sa cuisse plia sous l’impact et l’homme se retrouve dans la neige. Une roulade aurait suffi, sur le sol, mais pas dans un tel climat.

Je me préparais à poursuivre l’attaque, quand l’homme qui le couvrait me remarqua. Les mûdras qu’il décrivait ne me laissaient rien présager de bon. L’attaque souleva de la neige, un projectile invisible. Certainement du Fûton. Je me contentais de faire un bond vers l’arrière. Sans la neige, ce ninjutsu aurait été difficile à éviter vu le peu de visibilité, mais avec la neige voltigeant, c’était aisé. Le missile d’air m’aurait même touché, mais la pente en descente me permit de l’éviter en me baissant. Pas un centimètre de trop, le projectile ne se fit sentir sur le haut de ma tête, rejetant ma capuche lainée. Derrière moi, je sentis la dilatation de la technique, mais, encore une fois, en me baissant, je me protégeais dans la neige. En me retournant, je vis des traces, suggérant des lames de vents, probablement dissipées en touchant une surface. J’entendis alors crier Kaya.

L’homme lui se contenta de poursuivre l’attaque, aidé par son coéquipier. Je sentis un nouveau souffle de vent alors que son Futon soufflait la neige pour tenter de me recouvrir. Son autre allié, visiblement plus adapté au corps à corps, vu sa musculature, parcouru la distance nous séparant malgré sa jambe. Le premier coup qu’il porta manqua de me toucher, alors que d’un balancement du torse vers l’arrière, je me donnais assez d’élan pour le frapper de la paume sur les côtes, déviant l’attaque. La lame déchira un peu ma peau alors que j’essayais de me rétablir malgré la neige. L’homme n’eut pas ce problème. Je sortis un kunaï avec un parchemin explosif et le déposais à mes pieds, dans la neige, alors que je bondissais vers lui. D’un geste, légèrement plus haut que lui, je tirais son bras, mon autre main se posant sur son épaule, pour me servir d’appui et me retrouver derrière. Le parchemin explosa, soulevant la neige, mais peu de feu à cause de sa position sous les précipitations glacées.

L’homme se retrouva à plat ventre, projeté sur un mètre, peut-être blessé. Je me retournais vers l’autre de mes adversaires, avant de remarquer ce tremblement, ce grondement, presque une vibration, dans l’air saturé par le vent et la neige. Il avait augmenté graduellement, maintenant, je m’en rendais compte. Le cri de Kaya semblait avoir déclenché une vague de neige déboulant la montagne. À moins que ce fut les Nukenins ou mon explosion. Un regard vers celle-ci me confirma sa situation difficile à cause des adversaires, mais moins maintenant que les membres du groupes semblaient chercher à fuir.

- « Kaya ! Là-bas ! Oublie les, faisons face ! »

Je me dirigeais vers les Konohajins qui s’empressaient de nous rejoindre. Les Nukenins descendaient, nous, nous montions de quelques mètres pour nous rejoindre. Je sortis quelques kunaïs explosifs et en lançant une longue ligne. Je restais la, les pieds plantés, en attendant la déferlante de neige, encore deux kunaïs dans ma main. Quand la vague de neige approcha, tout de même petite pour une avalanche, la ligne de kunaïs explosa à tour de rôle, divisant le danger. Je relevais la main en lançant un kunaïs qui fut ensevelit sous la neige avec moi. Le choc me glaça, me pressa la poitrine. Je pensais être inconscient, avant de réaliser que j’étais sous la neige. L’explosion mineure, comparée aux autres, du kunaïs au-dessus de moi se fit entendre, soulevant et décompressant la neige. Je sortis, difficilement, le souffle court, peu tremblant, même si j’avais conscience du froid intense. Je regardais autour de moi, en espérant trouver des traces de mes coéquipiers. Seul une main dépassait, je m’en approchais, sans savoir si c’était mon élève ou un autre. Les Nukenins, s’ils n’avaient pas échappé à l’avalanche, devait certainement être plus bas. Je creusais un peu autour de la main malgré mes muscles endoloris et la neige qui entrait sous le gant. Je ne m’en rendais même pas compte en vérité, je savais que j’avais froid, mais mon tremblement était grandement atténué par mon insensibilité nerveuse. Je tirais ensuite dessus pour apercevoir un des Konohajins. Il prit une grande respiration d’air et se contenta de rouler sur le dos. Je mis ma main dans son cou malgré sa panique, pour tâter son pouls. Son cœur battait la chamade, mais sa respiration, en regardant sa poitrine, me semblait régulière. Je regardais autour de moi à la recherche d’un indice. Soudainement, je fis se dégager du sol Kaya. Je souris, conscient que comme le Konohajin, elle avait profité de mes explosions. Mais contrairement à lui, elle avait su éviter de se retrouver incapable de bouger. Rapidement, nous nous mîmes à la recherche des autres.

Le Konohajin parvint à se relever et, en cherchant son souffle, sans parler, il pointa à quelques mètres sur notre droite. Je fouillais à l’endroit sur près d’un mètre avec Kaya. Personne. Je jetais un regard vers notre « guide » qui se contentant de hocher la tête. Je continuais à fouiller. J’utiliser parfois les flammes pour ramollir la neige avant de la dégager rapidement au cas où elle congèle. Le Konohajin sembla paniqué, il nous désigna un autre endroit, amenant avec lui Kaya. Moi, je compris au fur et à mesure que sa panique augmentait. Il avait trouvé le Konohajin blessé et, à ce que j’avais compris, ce senseur entendait son souffle faiblir. Je préférais me concentrer sur celui dont la survie était certaine. Alors que mes deux coéquipiers ressortir un cadavre, je vis le Konohajin reculer en secouant la tête. Kaya me rejoint rapidement, laissant l’homme à sa panique. Après quelques minutes, nous réussîmes à libérer l’homme. Il ne respirait plus. Mais il était chaud et son cœur battait. J’attendis, que son système arrive à rétablir son taux d’oxygène. Après une heure, il se réveilla.

- « Tu as digéré ta perte ? Je peux savoir ce qui s’est passé ? »

L’homme qui avait paniqué en découvrant son compagnon meurt hocha la tête. Lentement, il expliqua que ces Nukenins avaient attaqués, visiblement bien informés sur la position de la troupe venue placer cet avant-poste. Je hochais la tête, aidant l’autre à se relever. Le senseur fit un pas vers le cadavre avant de s’arrêter. Moi je commençais à m’éloigner avec le blessé encore un peu confus qui se remettait. Il marchait difficilement et je devais l’aider pour éviter qu’il ne titube et tombe. En descendant les restes de l’avalanche, nous vîmes un homme, à moitié sorti de la neige, sa poitrine avait été écrasée par le poids, il avait succombé après être parvenu à se retirer de la neige. Je me tournais vers le Konohajin qui n’osait abandonner le cadavre de son confrère.

- « Arrête, laisse le là… Ce n’est qu’un bout de viande. Occupe-toi des vivants. »

Je lui fis un signe du menton vers le cadavre. Il regarda, puis plissa des yeux, avant de hocher la tête et d’avancer. Avec ses capacités de senseur et Kaya, je savais que le retour serait relativement facile. Un ennemi seul ne poserait pas un problème après tout ça. Heureusement, aucun de se présenta. Quelques heures plus tard, nous étions à Yuki, dans le village où, malgré les regards méfiants, nous avions pu reprendre des forces. Le retour à Konoha fût discret, surtout que chacun d’entre nous savait que ces Nukenins étaient trop bien informés sur ce déplacement.