Les choses n'étaient pas des plus tranquilles ces derniers temps. Cela faisait moins de quelques jours qu'il était rentré au village et le Masao savait qu'une guerre éclaterait bientôt. La discussion entre le parti de Konoha et celui de Suna avait été houleux mais ce n'était pas ça le pire. N'arrivant plus à travailler, le Sandaime décida de s'absenter, laissant à Akari le soin de s'occuper des rapports, et puis son bras droit ferait le reste. C'est à Ta no Kuni qu'il décida de se rendre, loin de son village, loin de ses voisins. Il n'avait pas envie de croiser Suguato et avoir par la suite une discussion casse tête avec lui.
Repérant un bar qui lui semblait bien miteux, le jeune homme se disait que c'était l'endroit parfait pour rester incognito. Habillé d'une grande manteau à capuche fait de tissu de couleur beige, il n'avait pas non plus son bandeau. Chose normal étant donné qu'il ne souhaitait pas se faire remarqué. Quand on est Hokage, c'est souvent difficile de ne pas être reconnu par quelqu'un.
En entrant, il alla s'installer au comptoir. Attendant qu'un inconnu ait fini de passer sa commande. Le Barman vint s'adresser à lui.

_ L'un de vos meilleurs saké, et laisse la bouteille.

Regardant ce qu'il l'entourait, on pouvait voir à ce qui s'apparentait un beau ramassis de criminel. Des voleurs... des dealers... des assassins... Des types en tout genre appartenant à la pire espèce. Le bar était plutôt lugubre, les lumières de faibles intensités, et quelque chose disait à Nikkou que ce bar avait connu des jours meilleurs.
Le Barman revint avec la commande. Le jeune homme donna la somme demandée et commença à se servir un verre.
Soudain quelque chose attira son attention. Un homme entra, mais ce type était familier au Masao. Alors qu'il venait s'asseoir pas très loin de lui, au comptoir, le konohajin l'examina. Ces vêtements étaient en lambeaux, mais on pouvait voir que ce type n'en était pas à son premier combat... Son épée, qu'il déposa proche de lui, ainsi que le visage de l'homme était plus que familier à Nikkou. C'est quand il ouvrit la bouche qu'il reconnut l'homme. C'était Sensoo Kiru, un type désormais bien connu dans le monde mais le jeune homme ne le connaissait pas que par réputation, il avait combattu ensemble à la bataille de Haï no kuni, où ils en étaient d'ailleurs sortis vainqueurs contre un homme démon du nom de Jugeki. L'un des épéiste le plus redouté de Kiri.
Alors qu'il reçut sa commande, le jeune homme interpella le Barman.

_ Hey, celle-ci est pour moi.

Donnant l'argent au barman, le jeune homme ne se tourna pas de suite vers Kiru.

_ Quelle surprise de te voir ici Kiru... Ca fait une paye... Un an? Peut être moins. En tout cas depuis Haï no kuni.

Le jeune homme tourna la tête vers lui avec un petit sourire. A l'époque, Kiri et Konoha était en grande tension, mais depuis tout s'était un peu calmé. D'après les rumeurs et les rapports qu'il avait reçu, lorsque Kumo et Kiri sont entrés en guerre, Lui et un autre shinobi qu'il connaissait, Yashira Mugen réussirent à stopper la guerre entre les deux factions. C'était deux personnes qu'il respectait énormément, deux hommes d'actions, deux hommes de paix également, mais aussi honorables.

_ J'espère que t'as pas oublié ton vieux pote Nikkou ?

Buvant une gorgée de son délicieux saké, il regarda à l'intérieur.

_ Je suis ici incognito on va dire... Tu peux me parler d'homme à homme, ici on est sans-décor. Les titres et toutes ces conneries ne sont pas réellement valable ici.

C'était le cas, pour une fois, il voulait redevenir un homme ordinaire, sans responsabilité, et avoir une discussion normal. Ce n'était pas arrivé depuis qu'il avait été nommé Sandaime Hokage. Plus personne ne parlait à l'homme, mais ils parlaient au titre. Et parfois le Masao en avait un peu marre de toutes ces pirouettes diplomatiques. C'était lui aussi un homme d'action. Mais le conseil ne semblait pas être de cette avis.

La réponse fut surprenante, mais la suite n'en fut que mieux. Kiru rappela au jeune homme qu'il avait accusé Kiri d'être responsable des incendies de Konoha. Il fallait dire qu'à l'époque, c'était du Kiri par ci, Kiri par là... Donc forcément... Prenant le soin de boire une bonne petite gorgée de plus, le jeune homme s'empressa de rétorquer un petit truc, sur un ton détendu.

_ Bah tu m'en veux encore ?

Un léger rire s'en échappa preuve qu'il prenait ça à la rigolade. L'épéiste se rapprocha alors vers une chaise juste à côté du Sandaime. Tant mieux, Nikkou s'était assis là, il ne comptait pas réellement bouger, mais nulle doute que si ça avait été Suguato, il aurait quand même réussit son coup.
C'est alors que le Kirijin le questionna avec un certain amusement sur son nouveau poste.

_ Ben franchement, ni l'un, ni l'autre. Juste des emmerdes pour parler de façon cru. Au début, j'étais très motivé, mais personnellement la diplomatie, c'est pas franchement mon truc, je suis plutôt un homme d'action...

Il parlait sincèrement. Il regrettait son ancienne vie. Au fond, le jeune homme enviait l'épéiste. D'une certaine manière, il était beaucoup plus libre que lui. Avant le jeune homme n'était pas embêté par des questions d'étiques sur la diplomatie. C'était le boulot du Kage, lui, il se contentait de faire au mieux pour les intérêts du village avec ce qu'il savait faire. Aujourd'hui il était en plein dedans.

_ En faite, tu as beau être le patron suprême on peut dire, mais ta marge de manoeuvre est très faible. Un faux pas et Boum! C'est la catastrophe assurée. Mais tu dois te frotter à de vieux renard parfois... Tu peux avoir des esprits tordus comme le Kazekage de Suna que j'ai rencontré il y a quelques temps...

Finissant d'un coup son verre, il enchaina.

_ C'est juste un vieux mégalo ce type, je l'aime pas beaucoup... Mais bon. Et toi alors? Il parait que t'as arrêté une guerre avec notre cher ami Yashira Mugen? Comment vous avez fait?

Ce qui était drôle, c'est qu'il n'avait rencontré qu'une seule fois ces deux types, mais curieusement ils les aimaient bien. Il parlait du kumojin comme étant une vieille connaissance. Chose qui pouvait surprendre.
Regardant le kirijin d'un air curieux, son regard rappelait celui d'un enfant naïf et impatient d'entendre la fameuse réponse qu'il attendait. Lui même aurait peut être à gérer un truc d'une ampleur égale, alors autant en prendre exemple sur des personnes qui ont pu stoppé la fureur de deux nations.