Tetsu no Kuni. C'était un très beau pays à visiter, à ce qu'on en disait. J'étais là, à la frontière, prête à passer le cap pour agrandir la liste des endroits où j'étais allée. J'avais d'abord envie d'aller me promener dans les montagnes, lieu magnifique d'après ce que j'avais entendu. Il y avait de nombreux faits historiques se rapportant à ce pays, ma curiosité bouillonnait dans savoir davantage.

J'avais longuement marcher ce jour-là pour arriver jusqu'ici, alors je décidais de m'arrêter dans une auberge pour passer la nuit. J'avais besoin de repos pour la journée qui m'attendait le lendemain. Dès que je me lèverais et que je sortirais pour visiter le pays, je chercherais un guide qui pourrait m'en dire un maximum sur l'histoire de ce monde, du moins, cette partie du monde.

Mon sac était prêt, je n'avais rien modifié de ce que j'emmenais depuis mon arrivée au pays. J'avais besoin des mêmes choses, peu importe où j'allais. De quoi manger, de quoi boire, de quoi pratiquer les premiers soins si jamais il se passait quelque chose. De quoi se battre, si jamais la situation m'y obligeait... En espérant que cela ne soit pas le cas.

Je n'avais malheureusement trouvé personne pour m'accompagner ce premier jour, alors je me promenais seul dans les montagnes. La marche était assez difficile car le sol était loin d'être régulier. Pourtant, je m'accrochais, pressée d'arriver au bout de ce chemin pour voir ce que j'y découvrirais et je ne fus pas déçue : Tandis que j'avançais, je croisais une personne sur le chemin. Je n'y prêtais aucune attention dans un premier temps mais quelque chose m'intriguait. Cette personne me disait quelque chose. Je ne l'avais jamais vu, mais j'en avais entendu parlé, voilà le sentiment que j'avais. Je ralentis pour ne pas le perdre de vue, et c'est là que je compris.

« Excusez-moi monsieur. Vous êtes Masao Nikkou, Sandaime Hokage ? Je vous reconnais ! »

J'étais peut-être un peu trop brusque à ses yeux mais j'étais au comble de l'excitation. Rencontrer l'Hokage qui avait assisté à la destruction de Temple de Kyubi, cela m'intéressait plus qu'autre chose. Je sentais qu'il n'avait pas envie de parler à une inconnue aux allures d'hystérique mais je n'allais pas lui laisser le choix. C'était une trop bonne opportunité pour que je la laisse passer.

« Ne partez pas s'il vous plaît. J'ai besoin de vous pour en savoir plus sur... moi-même. Seriez-vous d'accord pour me parler quelques instants ? Je ferais le chemin avec vous si vous ne souhaitez pas vous arrêter. »

J'avais besoin de savoir ce qui s'était passé lors de la destruction de ce temple. Depuis que j'y étais allée, je sentais que quelque chose là-bas me serait utile pour mon objectif. Peut-être que je découvrirais enfin la vérité. Peut-être que je saurais enfin quelle est cette partie de moi qui m'est encore obscurément inconnue.

Le Sandaime Hokage accepta de faire la route avec moi. J'avais vaguement entendu parlé de son départ de Konoha, alors je ne savais pas grand chose à son propos. Cependant, j'avais quelques réticences à lui demander en détails ce qui s'était passé, il en faisait déjà assez pour moi en acceptant ma compagnie alors je n'allais pas l'accabler avec des questions de ce genre. Il me demanda d'abord comment je m'appelais et en quoi il pourrait m'aider. Je ne pouvais pas le lui dire exactement, mais j'étais prête à faire un maximum pour découvrir la vérité.

« Je m'appelle Katô Kohana, je suis une nukenin errante de pays en pays à la recherche de réponses à mes questions silencieuses. »

Je m'arrêtais un instant, hésitante à continuer. Peut-être que je me trompais sur toute la ligne et que finalement cet homme n'était pas en mesure de m'aider. Pourtant, je sentais qu'il pourrait me rapprocher de mon objectif : la vérité. Si lui ne pouvait pas me dire ce qui se passait, je retournerais chez ma mère pour qu'elle me dise toute la vérité. Le problème, c'est qu'elle ne cracherait certainement pas le morceau comme ça...

« Je pense que vous serez en mesure de m'aider parce que vous étiez là au moment de la destruction du temple de Kyubi. Je ne saurais vous dire pourquoi, mais je sens que cet événement est important pour que j'avance dans ma quête de la vérité. »

J'avais sûrement l'air d'une illuminée à ses yeux. Je marchais à ses côtés, tentant de ne pas trop l'oppresser pour qu'il ne finisse pas par me rejeter. J'espérais tout de même qu'il répondrait à mes questions et qu'il me dirait ce que je voulais entendre.

« Pourriez-vous m'en dire plus à propos de cet événement ? Qui était présent ? »

Peut-être était-ce une mauvaise idée de lui parler d'un tel événement étant donné la tourne que tout cela avait pris. C'était sûrement l'un de ses pires souvenirs et je m'en voulais légèrement de lui en parler, mais comme toujours, ma curiosité prenait le dessus. J'avais besoin de savoir, peu importe ce qu'il m'en coûterait. Tout le monde pourrait me haïr sur cette terre, cela me serait complètement égal. J'avais BESOIN de savoir.

« Je ne voulais pas faire remonter en vous de mauvais souvenirs, je suis désolée. »

Je me sentais coupable de lui avoir posé une telle question. Même si je cherchais à tout prix des réponses je ne pouvais pas faire souffrir des personnes qui ne le méritaient pas. Il me parla de trois personnes qui étaient présentes avec lui. À l'évocation des deux premières, je ne ressentis rien du tout. Le nom de la troisième par contre résonna dans ma tête comme une mélodie mystérieuse. J'avais envie d'en savoir plus à son sujet mais j'hésitais à poser d'autres questions.

C'était une histoire bien triste que cet homme me racontait. Je désolais toutes les morts auxquelles il avait dû faire face, mais c'était autre chose qui me préoccupait. Misory. Ce nom n'arrivait pas à sortir de mon esprit. J'avais l'impression de l'avoir toujours connue, comme si cette femme dont je ne savais rien avait toujours fait parti de ma vie d'une manière ou d'une autre. Évidement, cela n'avait aucun sens car même si c'était le cas, je ne pourrais pas le savoir sur le simple fait de mon intuition. C'était une réaction stupide. Néanmoins, je voulais m'en assurer auprès des furets qui avaient l'air d'en savoir plus que moi. Nozomi sortit de sa cachette, sur ma nuque masquée par mes cheveux. Je caressais sa douce fourrure, attendant un signe de sa part me menant sur la bonne voie, mais rien. Il ne semblait être disposé à me venir en aide, ou peut-être ne le pouvait-il simplement pas.

« J'ai effectué une mission aux ruines du Temple il y a quelques temps. Cet endroit me semblait si mystérieux et pleins de secrets non dévoilés que j'ai voulu en savoir plus. À vrai dire, je recherche quelque chose. Je ne sais pas de quoi il s'agit, où il se trouve, ni quand je le trouverais. Je ne fais que suivre mon instinct, et il me dit maintenant que la jeune femme que vous avez nommé Misory pourrait être lié à ce que je cherche. Vous allez me trouver stupide de réagir de la sorte mais je préfère faire tout mon possible plutôt que d'être déçue par la suite de ne pas l'avoir fait. »

Comment faire comprendre à un inconnu que j'avais besoin de savoir tout cela sans qu'il me prenne pour une folle ? Lui dire que j'erre dans tous les pays à la recherche d'indices, aussi insignifiants soient-ils, pour me rapprocher de mon but ? Parler de cette voix que j'entends encore et encore dans mes rêves, cette voix qui répète mon nom encore et encore sur le ton de l'agonie, comme si juste avant de mourir elle avait voulu m'envoyer un message. Avant de mourir...

« Veuillez m'excuser d'insister, mais j'aurais une dernière question avant de vous laisser tranquille. Hyô Misory. Aux côtés de qui a-t-elle combattu avant de mourir ? »

Nous avions repris la route après ce petit arrêt imprévu qu'avait marqué Masao Nikkou. Le chemin ne devait certainement plus être très long, et même si j'avais dévié de ma route, j'avais découvert de nombreux paysages et c'était ce pourquoi j'étais venue, entre autre.

Bientôt nos routes se sépareront, et j'étais très heureuse d'avoir fait une telle rencontre. J'étais assez près de mon but pour être confiante, pour découvrir la vérité sur cette partie secrète de ma vie.

Comme je m'y attendais, Masao Nikkou répondit à ma question après quelques instants d'hésitations. Je m'en voulais de lui infliger ça, cette remontée de souvenirs infernale qui devait faire bouillonner en lui rage et tristesse. Qui étais-je pour faire ça à quelqu'un d'aussi incroyable que lui (d'après ce qu'on en disait) ? Une personne curieuse. Une personne en quête du savoir, en quête de son passé. Voilà qui j'étais, et c'est pour cela que je continuerai à poser toutes les questions nécessaires pour que le brouillard se lève.

La réponse de cet ancien Hokage me troubla quelque peu. Il me donna le nom de la personne ayant combattu aux côtés de Misory Hyô avant que celle-ci ne se fasse tuer. Mais c'était la suite qui semblait étrange. Lui rendre visite à Suna ? N'était-il pas un ninja de Konoha tout comme sa coéquipière ? Avait-il déserté pour rejoindre l'ennemi ? C'était inconcevable. Comment pouvait on faire une chose pareille à un village qui donnait tout pour le bien de ses ninjas. S'il ne voulait pas faire parti de cette communauté, il n'avait qu'à jamais la rejoindre, même si parfois nous n'avons pas vraiment le choix. Je n'osais pas en demander plus à propos de ce Sarutobi Kenzaku, non pas par crainte mais seulement pour ne pas plus déranger cette personne qui avait déjà tant fait pour moi. Je n'avais pas besoin d'en savoir plus à ce sujet, car le moment venu, je pourrais moi-même savoir ce qu'il se passe réellement à ce propos. Une chose était sûre cependant. Si je voulais savoir ce qu'il s'était passé, je devrais tôt ou tard rencontrer ce ninja.

Nous marchions à une allure plutôt rapide sans nous en rendre compte, arrivant à un croisement qui signifiait la fin de notre discussion. Masao Nikkou me conseilla de ne pas me risquer à la vengeance, comme s'il avait lu en moi comme dans un livre ouvert. Bien sûr, je ne pouvais pas me venger de quelque chose qui n'avait aucun sens pour moi, mais d'un autre côté, dès que j'aurais découvert la vérité, l'idée d'une vengeance passera certainement dans mon esprit, et peut-être qu'à ce moment-là je me souviendrais de cet avertissement.

"Je vous remercie pour votre aide qui m'est et me sera vraiment très précieuse pour la suite. J'espère en effet que nous nous reverrons ailleurs un jour, si l'occasion se présente, et je serais ravie de discuter avec vous si le cœur vous en dit. Je vous souhaite un agréable voyage, en espérant que sur la route de bonnes choses se présentent à vous."

L'homme avec qui je venais de faire ce voyage avait déjà prit de l'avance sur moi. Il se retourna une dernière fois pour me faire un sourire, ce qui me fit sourire également. Je fis un petit signe de main pour lui dire au revoir et reprit le chemin dans l'autre sens. J'avais fait un énorme détour, mais cela en valait la peine. Maintenant, je savais où me diriger, j'avais encore deux endroits à visiter et je saurais finalement tout sur cette Misory.