Michiki avait reçu une nouvelle mission de rang C. Cette fois-ci, il devrait faire équipe avec un autre Kirijin. L’idée ne le dérangeait pas. La solitude était ce qu’il préférait mais ce n’était pas lui qui décidait de la répartition des missions. Il arriva donc au port où l’ordre de mission leur demandait d’aller. La mission consistait à distribuer des masques à des enfants allergiques victimes du pollen sur une île de l’archipel. Ils devraient ensuite poursuivre la distribution dans les hôpitaux les plus importants de la région. Il arriva près du bateau qui était censé les amener à destination. Des hommes à la musculature impressionnante chargeaient le navire avec des caisses. Sur chacune figurait l’inscription : « Livraison importante : Masques ». Michiki salua certains des hommes présents par politesse. Parmi cette vague masculine, il repéra une jeune fille. Il devait être âgé de seulement quelques années de plus qu’elle. Elle arborait le bandeau de Kiri.

« Ce doit être elle »

Il s’approcha d’elle pour se présenter. Elle lui rendit la pareille. Ils s’observèrent un moment. Lui observait une jeune fille très jolie. La Nature avait été généreuse avec elle. Elle avait de longs cheveux bleus que Michiki trouvait magnifiques. Un tatouage sous l’œil gauche. Ses yeux étaient assez sombres et laissaient présager une personnalité profonde. Le tatouage intrigua Michiki qui ne se permit pas de faire de référence à cela. Elle de son côté semblait intéressée par ses lunettes. Le détail amusa le jeune homme.

Un des hommes qui chargeait le bateau les invita à monter. Le départ était imminent. Ils montèrent donc sans se faire prier. Placés à l’avant de l’embarcation, les Kirijins peuvent profiter du paysage maritime et guetter leur destination. La traversée prit une quinzaine de minutes maximum. Ils descendirent. Pour la première étape de la mission, ils prirent trente masques. Ils se dirent que ça devait suffire car cela était déjà assez important pour le stock qu’ils avaient à bord. Ils débarquèrent sur le quai et tombèrent sur une ville déserte. Pas un chat dans les rues. Seul un homme les attend pour les guider.

Il les amena sans plus tarder à l’endroit où ils avaient installés les enfants. Alors qu’ils approchaient du lieu en question, une forte bourrasque chargée de pollen les assaillit. Ils se mirent tous à tousser. Ce fut une fois à l’abri qu’ils constatèrent l’ampleur des dégâts. Il y avait là beaucoup d’enfants. Tous étaient pris de violentes quintes de toux et certains éternuaient à répétition sans pouvoir s’arrêter. Sans plus tarder, la coéquipière de Michiki alla questionner une femme. Elle les renseigna sur le nombre d’enfants et sur les raisons de victimes si étendues. Ils prirent donc les choses en main. Michiki, qui avait les masques, en distribua une partie à Natsumi. Il conseilla un plan d’action :

-Je pense on serait plus efficace en se divisant la tâche. Pars à gauche et moi à droite. On distribue un masque à chaque gamin qui en a besoin jusqu’à ce qu’on se rejoigne par le milieu. Qu’en dis-tu ?

Michiki me conseille un plan que j'approuve sans broncher. Le plan est de donner des masques aux enfants en partant chacun d'un côté pour au final se retrouver aux milieux. C'était bien pensé et ça nous permettra d'aller plus vite. Je m'empresse de me saisir des masque et m'approche du premier enfant. C'est un jeune garçon aux cheveux brun et aux yeux bleus. Il me regarde avec de grands yeux quand je commence à lui mettre le masque. Il gigote dans tous les sens jusqu’à ce que j'ai fini de le lui enfiler. Je pensais qu'il allait le retirer tous de suite après que je le lui ai mis mais au contraire il le garde et commence à rigoler en imitant l'avion. Les autres enfant le regardent avec son masque et comprennent que nous allons leur en mettre aussi un. Le deuxième enfant est un garçon blond au regard assassin. Il est plus petit que ma jambe mais pourtant un frisson me parcoure de toute part rien qu'à la vue de son regard. Le troisième enfin plutôt la troisième est une jeune demoiselle aux cheveux roses qui se cache derrière son doudou dès que j'approche. Elle semble effrayée à l'idée de porté se masque et je vais donc tenter de la rassurer du mieux que je peux.

" - Ne t'inquiète pas ça ne te fera rien de mal au contraire. ~ Voyant son regard pas rassuré je retente quelque chose et enfile le masque devant ces yeux ~ Tu voies sa ne fait rien. "

La petite fille repose le doudou à ses genoux et se laisse faire, je lui enfile donc un masque comme aux autres enfants. Les deux prochains enfants ne me posent pas de difficulté et acceptent sans broncher de mettre les masques. Comme prévu nous nous retrouvons pour le dernier enfant qui se trouve aux milieux. Je lui enfile sans difficulté le masque et me dirige vers la femme que j'avais abordée précédemment.

" - Je crois que tout est bon. Nous vous laissons vous charger d'eux. "

Suite à sa la femme acquît et nous fait patienter dix minutes le temps que le vent se calme et par la même occasion les bourrasque de pollen. Nous partons, mon partenaire et moi, pour le bateau afin d’accoster sur la prochaine île et pouvoir distribuer les masques. Je monte sur le bateau et quand nous commençons à partir j’aperçois au loin une autre grande vague de pollen qui déferle sur le village que nous venons à peine de quitter. Le printemps doit être vraiment difficile pour eux...

Natsumi approuva le plan que Michiki avait conseillé. Ils commencèrent à distribuer les masques chacun de leur côté. D’un coup d’œil, le jeune garçon aperçut la kunoichi qui prenait le temps de passer le masque sur le visage de chaque enfant. Le nécromancien avait adopté une technique bien plus rapide et radicale. Il distribuait un masque à chaque parent et ces derniers se chargeaient eux-mêmes de la tâche. Il n’avait aucune patience avec les mômes. Il n’allait donc pas traîner auprès de chacun. Lorsque tous les enfants furent équipés d’un masque, les Kirijin revinrent à l’entrée du bâtiment.

La femme à qui Natsumi avait parlé leur demanda d’attendre que le vent chargé de pollen se calme avant de sortir. Ils accédèrent à sa demande. Dès que les bourrasques se furent calmées, Michiki et Natsumi retournèrent sans attendre au bateau. Ils étaient en route pour la prochaine île. Ils devaient s’assurer que les caisses arrivent bien aux hôpitaux les plus importants de la région.

Cette fois-ci, la traversée mit un peu plus de temps. Au bout de quelques minutes à patienter dans le silence le plus total, Michiki s’ennuya. Il avait beau regarder le ressac des vagues sur la proue du navire et observer le vol des mouettes, l’ennui s’installa rapidement à bord. Il n’y avait pas grand-chose à faire pour s’occuper aussi. Il regarda Natsumi. Ressentait-elle le même ennui que lui ? Si c’était le cas, elle le cachait très bien.

Un mouvement incessant et monotone. Le même paysage plat à perte de vue. Michiki se dit qu’il allait finir par craquer. S’il ne trouvait pas une occupation, il allait vite devenir dingue. Déjà que certains le voyaient comme un dément mais là pour qu’il en vienne à se dire qu’il l’était vraiment, c’est qu’il fallait s’inquiéter. Le fil de ses pensées lui échappait. Il n’arrivait plus à garder la même cohérence qu’il avait sur la terre ferme. Quel drôle d’effet lui faisait le voyage en mer.

Au final, il dû prendre son mal en patience. Mais, après ce qui avait paru durer comme des heures de supplice, ils arrivèrent enfin à destination. Le bateau accosta sur un quai et l’un des fiers gaillards qui avait chargé les caisses de matériel les accompagna pour déposer leur chargement.

La ville était beaucoup plus peuplée que la dernière. Le pollen n’avait pas dû faire d’énormes ravages ici mais le fait d’avoir des masques en stock leur permettrait d’éviter les mêmes problèmes que la première île visitée. Michiki demanda son chemin à un passant afin de trouver l’hôpital plus rapidement.

Le passant à qui Michiki avait demandé la position de l’hôpital l’avait regardé de haut en bas avant de cracher juste devant ses pieds. Puis il était parti. Quel drôle de personnage ! Il se retourna vers sa coéquipière pour marquer son étonnement mais celle-ci semblait souffrir du même problème de son côté. Mais sur quelle île étaient-ils tombés ? Natsumi réitéra l’opération sous le regard incompréhensif de Michiki. Il n’avait jamais vu ça. Les gens semblaient les craindre ou quelque chose dans le genre. Tandis que la kunoichi essayait de se renseigner auprès de chaque passant, le nécromancien essayait d’utiliser sa tête. Qu’est-ce qui les rendait si méfiant ?

Natsumi semblait avoir une idée qui venait juste de traverser l’esprit de Michiki. Elle arbora son bandeau de Kiri. L’effet fut immédiat. Une dame lui indiqua le chemin immédiatement. Les habitants étaient juste méfiants avec étrangers qui posaient des questions. Le passage à l’hôpital fut rapide. Ils ne mirent pas longtemps à déposer les masques et à repartir. Il restait une dernière île à visiter avant de retourner au village. Le capitaine du bateau qui les conduisait les avait prévenus que le trajet durerait au moins une heure. Une fois sur le navire, Michiki décida de se poser contre une caisse pour dormir. Il ne tenait pas à s’ennuyer comme la dernière fois. Il déposa ses lunettes près de lui et ferma les yeux.

Sa coéquipière le réveilla en lui secouant délicatement l’épaule. Il fut sur ses pieds en moins de deux. Devant eux, un village similaire au dernier visité. Les renseignements ne posèrent pas trop de problèmes puisque l’hôpital se situait face au quai où leur bateau avait accosté au bout de l’avenue principale. Ils prirent donc la direction de leur destination. En raison de la grandeur de l’île, ils vidèrent l’intégralité du bateau. Les caisses furent acheminées dans une sorte de hangar juxtaposé à l‘hôpital. Une fois le travail terminé, le bateau put reprendre la direction du foyer des Kirijins. Le voyage se passa sans accroc. Avant de quitter le navire, Michiki se retourna vers Natsumi pour lui dire au revoir.

-Bonne chance pour la suite, se contenta-t-il de dire.

Il n’était pas doué pour les adieux et puis de toute façon il avait hâte de rentrer chez lui pour se reposer.