Après un bref passage chez le Hokage pour sa deuxième mission de Rang C, Setsu se dirigea, comme on le lui avait indiqué vers la grande porte du village. A cette heure déjà avancée de la matinée, l'endroit était animé, et les Chuunins de garde notaient scrupuleusement les identités des entrants comme des sortants, ainsi que le motif de leurs déplacement. Certains étaient commerçants, d'autres shinobis ou encore simples voyageurs. Si l'on exceptait donc les Chuunins, reconnaissables à leur veste renforcée de couleur vert feuille, seul un individu ne bougeait pas. Une garçon aux cheveux clairs et à la veste rouge se tenait debout, près des portes.
Setsu l'observa un moment derrière ses lunettes fumées. Il avait déjà vu ce genre de veste, et n'en gardait pas un bon souvenir. L'habit qui recouvrait le torse et les épaules du genin était l'un de ceux que le clan des Uchiwa, contre lequel celui des Aburame avait lutté aux côtés des Senjuus, affectionnait particulièrement. D'ailleurs, le fameux éventail du feu était représenté, brodé sur un pan du vêtement.
Comment le garçon était-il parvenu à se procurer une telle veste, par qui, et surtout pourquoi la portait-il ici, à Konoha, village né de l'unification des alliés des Senjuus contre les Uchiwa, après que ces derniers aient finis par s'entretuer ? Étrange. Mais il faudrait faire avec. De toute façon, si le garçon à la veste rouge se comportait étrangement, le Genin du clan des tisserands s'en rendrait compte bien assez tôt. Aussi s'arrêta t-il de le fixer comme une bête de foire, et parcourut les quelques mètres qui le séparaient encore de lui.

-Natoshi Miku, je présume ?

Lui demanda t-il pour engager la conversation. La question relevait plus de la formule de politesse que du véritable intérêt. Le Hokage l'avait déjà informé du nom de ses partenaires, et le troisième laron était déjà connu. Kaido du clan Aburame, Chuunin était ce troisième membre, et Setsu l'avait déjà croisé plusieurs fois dans le quartier où résidait le clan aux insectes, sans toutefois avoir jamais pris le temps de converser avec lui. D'ailleurs, la conversation ne faisait pas partie des mœurs normales chez les hôtes des tristement célèbres Kikai.

-Aburame Setsu.

Ajouta alors le genin, pour achever sa phrase de présentation, sans même prendre la peine de sortir les mains des immenses poches de son manteau. Kaido ne devrait pas tarder à arriver.

Puis, sans même attendre une réponse, Setsu tourna la tête pour observer le flux des allées et venues devant les portes du village. Être Chuunin de garde à ce poste précis ne devait vraiment pas être de tout repos, se disait-il, en les observant gratter frénétiquement les informations qu'on leur donnait sur des parchemins interminables. Lorsque lui aussi deviendrait Chuunin, il ferait tout pour éviter ce boulot ennuyeux; ça oui !

Setsu jeta un coup d'oeil au Chuunin par réflexe, pour vérifier la remarque de Miku. Et en effet, Kaido et lui étaient habillés de manière sensiblement identique. La similarité vestimentaire n'était pas rare chez les membre d'un même clan. Les Akimichi aussi cultivaient cet art de la ressemblance entre eux, dans leurs imposantes armures de samurai, de même que les Hyuuga lorsqu'ils revêtaient leurs kimonos. En somme chaque clan avait sa petite particularité pour se différencier des autres, et l'apparence peu engageante des Aburame faisait partie de celles-ci. A ce propos, malgré sa veste Uchiwa, ce Miku semblait plutôt sympathique, et Setsu avait presque souris lorsque le garçon s'était présenté comme le futur Hokage. Malgré un tempérament plutôt taciturne et peu expansif, le Genin appréciait plutôt ce genre d'individus. La vie de ninja n'étaient pas souvent gaie, et un peu de décontraction ne faisait pas de mal. Du moins lorsqu'il s'agissait des autres, car en ce qui concernait Setsu, la décontraction ne faisait pas partie du programme. Pas en mission.

Puis vint le moment du départ. Après que chacun eût vérifié ses rations sa sacoche à Kunai, la fixation de son sac à insectes, on se mit en route. Malgré l'hiver qui approchait, le temps était beau, et les vent faisait ondoyer les herbes hautes sur les côtés de la route, au soleil de midi, jaune et chaleureux. Des papillons voletaient encore entre les fleurs, et l'un d'eux vint même se poser sur l'épaule de Setsu avant de s'envoler à nouveau. Les Aburame aimaient les insectes, et les insectes aimaient les Aburame; comme la nature était bien faite !

L'on marchait sur la piste de terre en silence depuis une bonne demi-heure, quand Setsu décida de briser le silence. Décidément, la veste de son coéquipier l'intriguait trop pour qu'il se retienne de poser la question.

-Miku-chan. Commença t-il, Pourquoi porter un vêtement du clan Uchiwa, alors qu'ils étaient les ennemis du clan Senjuu, que nos familles ont pour la plupart soutenu lors de la grande guerre au pays du feu ? Ne te cause t-on jamais d'ennui à cause de cette veste ? Non pas que je te soupçonne d'une quelconque infidélité à notre Hokage, mais reconnais qu'il y a de quoi nous laisser perplexe.

Perplexe était effectivement le mot qui convenait et Miku ne tarderait sans doute pas à dissiper cette perplexité alors que le groupe arrivait aux abords de la première ferme.
Une grande bâtisse en bois, peinte en rouge, d'où provenait, portée par le vent, une odeur de crottin. A n'en pas douter, les mouches seraient nombreuses dans l'endroit. Une bonne chose, pour les Aburame, car la présence des mouches, de leurs larves et des parasites qui les accompagnaient leur donneraient immanquablement de précieux indices sur le moment et les conditions de la mort des bêtes lorsqu'ils auraient à examiner leurs cadavres. A leur manière, les Aburame étaient de véritables petites équipes de police scientifique, et leurs capacité à déduire des données à partir des insectes, ces créatures qui pullulaient par milliards dans le monde, que ce fut dans les airs, les arbres, sous la terre ou même sous l'eau, faisaient d'eux des atouts précieux lorsque l'on parlait de renseignement...

Si Setsu n'avait pas eu les yeux caché par ses lunettes, et s'il ne s'était pas, en plus, trouvé dans une grange mal éclairée devant le cadavre d'un mouton salement éventré, Miku aurait certainement pu saisir la noirceur du regard qui lui adressait le Aburame. On avait pas idée de rentrer sur une scène de crime en braillant des inepties quand d'autres étaient en train de travailler. Car oui, Kaidô et Setsu s'étaient mis au travail pendant que Miku était part interroger le fermier.
Setsu, le nez bien couvert examinait d'un œil expert l'intérieur de la plaie du pauvre mouton. A priori, rien d'anormal, des asticots de mouches commençaient à se développer dans la tiédeur moite du cadavre, et divers parasites charognards se promenaient sur les tendons et les nerfs laissés à vif, comme autant de petits nettoyeurs. Les insectes étaient si bien organisés. Chacun avait sa place, son rôle, et remplissait sa mission à merveille sans se soucier des autres, ni les gêner, en silence. Une philosophie et des méthodes que le clan Aburame s'était efforcé de reproduire dans le but de devenir des agents aussi efficaces que les petites bestioles qu'ils aimaient tant. Toujours fût-il que que le Genin ne trouva rien d'anormal sur les cadavres, et qu'il prit donc le temps de répondre à la supposition de Miku.

-Non. Pour autant que je sache, aucun rapace ne s'en prend à des animaux de cette taille. Et de toute façon, Kaidô-kun a relevé des traces de morsures, qui ne peuvent être le fait d'oiseaux pourvus de bec. Ce qui veut dire que le responsable se déplace par la terre. A En juger par la taille des lambeaux arrachés, il est possible que nous ayons à faire à de gros loups, ou peut être même un ours. Ce sont les hypothèse les plus vraisemblables, que nous devrions chercher à vérifier rapidement. Toute fois une question reste en suspens. Si il est quasiment assuré que ce carnage est le fait d'un ou plusieurs animaux, nous ne savons pas vraiment s'il s'agit d'animaux sauvages ou domestiqués. En d'autres terme, est-ce le malheureux hasard de la chaine alimentaire, ou ces attaques constituent-elles un acte de malveillance ?

Sur ces mots, Setsu se releva, dégageant son nez des effluves putrides du mouton taillé en pièce. Les insectes présents sur le cadavre n'avaient aucune raison de ne pas y être, et le développement des larves de mouche ne faisait que confirmer le moment supposé des attaques. Cette première ferme ne donnait donc pas grand chose en terme de résultat. Heureusement, ou malheureusement selon le point de vue que l'on adoptait, d'autres fermes de la région, relativement proches de celle ci, avaient subi le même genre de mésaventure. En cela elles constituaient des opportunités supplémentaire de découvrir la cause et le coupable réel de ces massacres.

-Je vous propose de continuer notre chemin. Je ne pense pas que nous en apprendrons beaucoup plus ici. Conclut donc le konohajin encapuché, avant qu'une idée ne traverse son esprit rationnel. Miku-chan, reprit-il donc. Maintenant que j'y pense, tu as dit que le responsable n'était tombé dans aucun des pièges posés par le fermier. Si l'on excepte le facteur chance, cela veut surtout dire une chose, c'est que le responsable, quel qu'il soit a réussi à s'enfuir. Et je pense pouvoir affirmer sans me tromper qu'aucune bête ne peut fourrer son museau dans autant de sang, sans en laisser sur son chemin lors de son départ. Comme il n'a pas plu ces derniers jours, nous avons peut être une chance de retrouver ces traces aux alentours de la ferme et d'en déduire la direction qu'a pris l'animal, si c'en est bien un. Il est possible que le coupable erre de ferme en ferme, mais peut être a t-il une tanière, ou un abri d'où il ne sort que pour chasser...

Puis, Setsu se tût. Les Aburame étaient de grands spécialistes des jeux de piste dans la nature, et leur esprit logique leur permettait de réaliser un certain nombre de déduction de tout ce qui les entourait. Pourtant, au petit jeu de la traque, le clan aux insectes ne pouvait même pas oser espérer rivaliser avec les célèbres Inuzuka. Si l'un d'entre eux avait été mandaté pour cette mission, nul doute que l'équipe tout entière serait déjà en train de filer à toute allure vers le coupable, guidé par l'odorat infaillible du clan et de ses chiens... En attendant, Kaido devait prendre une décision quant à l'orientation à suivre. Se rendre directement à la deuxième ferme, ou se mettre en quête de traces et pourquoi pas du repère de la bête...

De son côté, l'enquête de Setsu avançait pas à pas. Comme prévu, l'animal avait laissé du sang un peu partout et l'herbe verte était maculée de taches rouges sombres. En suivant les traces, Le Genin avait clairement pu établir la direction dans laquelle la bête s'en était allée, et à n'en pas douter, elle s'était dirigé vers un le bois qui s'étendait à un kilomètres et quelques vers le nord est. Mais lorsqu'il voulut contacter Miku pour lui faire part de ses trouvailles, personne ne répondit dans son oreillette. Il réitéra sa tentative, une fois, deux fois, inspecta sa propre oreillette, puis le micro qui lui était associé, au cas où il serait victime d'une défaillance matérielle, mais tout fonctionnait parfaitement. Miku ne répondait juste pas.
D'ailleurs, maintenant qu'il y pensait, il n'avait pas donné signe de vie depuis un bon moment, et cela n'était pas normal. Premièrement, c'était contraire aux protocoles de missions habituels. En cas de dispersions, les ninjas d'une même équipe devaient toujours donner régulièrement un signe pour signifier qu'ils étaient toujours opérationnels. Deuxièmement, Miku s'était révélé plutôt bavard, et il était tout à fait surprenant que même pour ne rien dire, il n'ait pas chercher à parler. Setsu décida donc d'aller voir par lui même quelle était la raison de ce silence, là où Miku était censé mener sa partie de l'enquête.

Lorsqu'il arriva sur les lieux, Miku n'était plus là. Envolé, Disparu; et tout ceci commençait à devenir de plus en plus étrange. Malgré sa veste Uchiwa, le garçon n'avait pas l'air d'être de ceux qui désertaient leurs compagnons sans prévenir, surtout au cours d'une mission de si faible importance. Cela n'aurait eu aucun sens. Soudain, Setsu remarqua un détail par terre. Un piège avait été arraché et manifestement trainé sur des mètres et des mètres, à en juger par le sillon dessiné dans la terre meuble. Rapporté au poids de la bête, qui devait déjà être conséquent, l'engin devait être passablement lourd, pour que la marque se révèle si profonde. Setsu suivit le trace, qui curieusement longeait d'autres marques, celles de pieds tout à fait humains. Miku était donc passé par là et comme Setsu avait suivi la trace, avant de... se faire assommer et traîner jusqu'au bois ?
A l'endroit où les pas s'arrêtaient une nouvelle trace commençait. Deux sillons irréguliers, saccadés remplaçaient désormais les empruntes fraiches, et se dirigeaient eux aussi vers le bois du nord est. Sans présager de rien avec certitude, les deux marques parallèles, plus profondes à certains endroit que d'autres et toute cette herbe récemment écrasée laissait entrevoir un début d'un scénario imprévu et peu engageant. Miku, en suivant la trace avait été assommé, ou du moins neutralisé puis trainé par terre jusqu'au bois. Vu la corpulence du garçon, son agresseur devait probablement peser le même poids que lui, ou être une femme; car un individu suffisamment puissant physiquement aurait sans doute préféré soulever le corps inanimé plutôt que de perdre son temps à le traîner par terre comme une charrue. Dans tous les cas, il fallait prévenir Kaidô. Quoi qu'il fût arrivé à Miku, l'objectif prioritaire était désormais de le récupérer, et la mission passait au second plan. Cela aussi, ça faisait partie des protocoles.

-Kaidô ? Ici Setsu. On a un problème. Miku a disparu. Il a été neutralisé et traîné en direction du bois au Nord Est de la Ferme. Celui qui a fait le coup était sans doute seul, et il y a de fortes chance pour qu'il soit de faible corpulence. Je te propose de me rejoindre sur le chemin du bois afin d'élaborer un plan pour récupérer Miku-chan. Si ça se trouve, ça a un rapport avec notre Mission, terminé.

Sur ces mots, Setsu se mit en route vers le bois.Dans moins de cinq minutes, il en atteindrait la lisière.

A peine avaient-ils pénétré le bois qu'un sifflement strident parvint aux oreilles de Setsu et Kaidô. A en juger par sa régularité, il n'était certainement pas le fait d'un oiseau, ni même d'un quelconque petit animal. De plus, le profil de Miku que les deux Aburame avaient pu consulter avant de partir en mission indiquait une aptitude certaine à utiliser un ninjutsu à base de son nommé Onkyôton.
Ce bruit suraigu était donc sans aucun doute un signal, potentiellement un signal de détresse. Si tel était le cas, il était porteur d'une bonne et d'une mauvaise nouvelle. La mauvaise : il avait besoin d'aide. La bonne : il avait repris conaissance et était en mesure d'utiliser le Ninjutsu. Ne restait plus qu'à se rendre à la source du bruit.

Le bois n'était pas très vaste et la distance fut parcourue en quelques minutes à peine. Le Genin et son supérieure arrivèrent alors devant une petite bicoque perdue entre les arbres. Sûrement un ancien pavillon de chasse, mais l'endroit était défraichi et les fenêtres brisées. A l'humble avis de Setsu, l'endroit ne ressemblait pas à la tanière d'une bête sauvage, d'autant moins qu'aucun reste de nourriture ne jonchait les alentours proche de la baraque. Setsu choisit donc de ne pas prendre de risques. Deux punaises, envoyées en éclaireur à travers les carreaux cassés pour évaluer la situation à l'intérieur. Les bestioles ne tardèrent pas à revenir.

-Dites moi ce que vous avez vu.

Leur ordonna le Genin, alors que les punaises commençaient déjà à dessiner des choses dans leur vol. La première indiqua un "4", et la seconde confirma l'information. Quatre était donc le nombre exact de personnes présentes à l'intérieur du pavillon. Si l'on excluait Miku cela faisait trois individus hostiles et suffisamment déterminés pour s'en prendre à un Genin de Konoha. La grande inconnue restait bien sûr le matériel à leur disposition ainsi que la possibilité qu'ils utilisent des capacités ninjas.
Setsu regarda Kaidô. Le Chuunin parût recevoir le message cinq sur cinq. Le plan était simple. Entrer discrètement, neutraliser l'ennemi, et procéder à un interrogatoire si les gus étaient encore en état de parler.
Sur les trois individus, l'un d'eux avait déjà été sérieusement amoché par la technique de Miku. Utiliser son Chakra pour doper son ouïe au moment où son vis-à-vis utilisait une haute fréquence était la meilleure façon d'abimer son tympan et son oreille interne. Le Ninja sensoriel se tenait les oreilles à demain, et serrait les dents, les yeux fermés en essayant de faire disparaitre la vibration à l'intérieur de son crâne. Il serrait même les dents très fort, très très fort, et son acolyte dont la corpulence n'avait rien à envier à celle de l'homme au bague était en train de l'immiter. Et puis, les iris de celui-ci changèrent de celui-ci changèrent de couleur pour adopter une belle teinte noisette. Le gros homme au bague aussi s'en aperçut.

-Arrêtez vos âneries ! Mort il ne nous sert à rien !! On en a besoin comme monnaie d'échange !!

Mais trop tard... des poils épais et sombres avaient déjà commencé à pousser sur les avants bras des deux hommes de mains et leur canines devenaient anormalement longues...

-MOUJUU HENGE !!

Cria le gros, qui ne se contrôlait plus. Et dans un nuage de vapeur apparût en lieu et place de ce dernier, un ours d'une taille tout à fait respectable... l'autre ne tarderait pas à suivre le même chemin, si les deux Aburame n'intervenaient pas très vite.

Techniques:

Setsu ne manquait pas à l'appel. Il avait juste profité de l'ombre de la forêt pour déployer ses insectes partout autour de la bâtisse, alors que Miku s'était jeté seul sur son adversaire, pourtant bien plus imposant que lui. Un comportement impulsif qui n'était pas sans rappeler celui des tempétueux Uchiwas. Par chance, le jeune homme n'avait pas eu à pâtir d'une attaque trop sournoise de son adversaire, et ses talents lui avaient permis de s'en défaire moyennant une solide dépense de Chakra. Setsu n'avait donc pas eu à mettre en place son bouclier d'insectes pour le couvrir. Pour un prétendant au titre de Hokage, Natoshi Miku faisait, aux yeux du Aburame, montre d'un comportement assez inadapté, que ce soit au travail d'équipe comme à l'évaluation des risques et à la maîtrise de soi. D'ailleurs, il n'avait pas été assez attentif à son environnement et cela lui avait coûté un kidnapping, qui aurait pu bien mal se terminer.

Toujours était il que les deux bêtes enragées étaient désormais vaincues. Kaidô avait réduit son adversaire à l'état de débris humains, tandis que celui de Miku avait gardé forme humaine, si l'on exceptait les brûlures qui brunissait désormais sa peau.

-Je ne suis pas parti Miku-Chan. Finit donc par avouer Setsu, qui sortait de sa cachette. Pas sans ordre du chef de l'équipe. En revanche, mes Kikkai ont déjà marqué notre homme. Il se dirige vers le sud. S'il a préféré fuir, je doute qu'il soit en mesure d'utiliser le Ninjutsu, et n'est donc pas une véritable menace, d'autant que son embonpoint l'empêche de courir vite. Cela nous laisse assez de temps pour interroger notre homme, ici présent.

L'homme, dont le zoomorphisme s'était dissipé, gémissait au sol, essayant tant bien que mal d'atténuer la douleur provoquée par les brûlures électriques. Ses pupilles avaient repris une apparence humaine, malgré qu'une forte odeur de musc flotte encore autour de lui. Setsu s'abaissa jusqu'à lui, un Kunai dans la main droite, une petite boite ronde dans la main gauche.

-Ecoute moi. Dans cette boite, il y a une pommade que mon clan utilise pour calmer les douleurs. Si tu nous dis ce que nous voulons savoir, je te la laisserai, sinon ... Le Genin éraffla une partie brûlée de la jambe de l'homme-ours(porc) de la pointe de son poignard. L'épiderme se décolla, laissant le muscle à vif et le type cria de douleur. Tu n'as donc aucun intérêt à ne pas te montrer parfaitement coopératif. Très bien. Pour qui travailles tu ? Pourquoi avez-vous attaqué le bétail de la région ?
-Y-Yusuke-San ! Répondit l'autre, terrorisé à l'idée de voir sa peau partir en lambeau. Le propriétaire terrien ! Il nous a engagé !
-Pourquoi ? Insista Setsu.
-Je sais pas ! Il a juste payé le patron et il lui a expliqué la mission ! On devait juste faire le job !!
-Le patron ? Le gros type qui essaye de s'enfuir ? Son nom.
-Fukureta ! Fukureta Chikin ! La pommade vite !!!

Le Aburame déposa la boite sous le nez du grand brûlé et se releva.

-Bon, qui allons nous chercher ? Ce Yusuke-san ? Ou Chikin, qui d'après ce que me disent mes insectes n'a pas parcouru plus de cinq-cent mètres... ?

En effet, plus loin dans la forêt, le gros homme aux mains pleines de bagues suait sang et eau pour tenter d'échapper aux ninjas du village des feuilles. Peine perdue, car un mâle Kikkai pouvait détecter sa femelle à près d'un kilomètres de distance. Tout compte fait, les Inuzuka n'étaient peut être pas les meilleurs traqueurs du village !

Setsu ne se le fit pas dire deux fois et se mit en route immédiatement. Il ne lui fallut guère plus de deux minutes pour appercevoir la forme pataude du gros homme courir avec peine entre les racines, les ronces et les buissons qui se dressaient sur son chemin, comme autant d'obstacles insurmontables pour sa surcharge pondérale. Dieu que la scène était pitoyable. Surtout lorsque comme Setsu, l'on conaissait les prouesses physiques spectaculaires dont était capable le clan Akimichi, lui aussi réputé pour avoir "une ossature lourde".

Setsu se laissa donc tomber un peu à la manière d'un martin pêcheur sur sa proie sur le dos du gros homme qui s'affala par terre, la tête dans une flaque de boue. Setsu soupira, tant la scène était pathétique, lui assis sur le dos d'un homme obèse, affalé par terre la tête couverte de gadoue, ses gros bras et ses grosses jambes s'agitant pendant qu'il ordonnait au ninja de descendre de ses épaules.

-Fukureta-san, calmez vous. Veuillez me suivre. Vous n'avez pas le choix, et si vous coopérez, les désagréments que vous connaîtrez par la suite seront peut être moindre que ce que nous avons prévus. Ne croyez pas que si nous avons survécu à l'attaque de vos féroces compagnons, nous aurons une quelconque difficulté à vous mettre hors d'état de nuire une bonne fois pour toute.

La phrase sembla faire réfléchir le gros homme. Maintenant qu'il avait le temps d'y penser, toujours le nez dans la gadoue, il réalisait que ses chances de s'en sortir n'étaient pas si élevées que ça, d'autant que l'homme qui se trouvait sur son dos n'avait mis guère plus de deux minutes à le retrouver. Dur retour à la réalité que celui où l'on prend conscience de sa propre impotence. Pourtant, Fukureta se résigna.

-Très bien, très bien. Laissez moi me relever et nous irons voir Yusuke ensemble, puisque c'est ça que vous voulez je présume. Vous ne m'auriez pas arrêté si notre petite combine avec Yusuke n'avait pas été découverte... Heaah!! Grogna l'homme, alors que Setsu consentait à le laisser se relever.

Mais les choses ne se passèrent pas tout à fait comme prévu. Un lourd coup de poing dans l'estomac projeta le Genin contre le tronc d'arbre le plus proche, lui coupant la respiration.

-Alors Gringalet ! On croyait pouvoir se défaire du Grand Fukureta Chikin aussi facilement ?! Hein ?!!

Setsu eut juste le temps de se jeter sur le côté pour esquiver la charge du gros patapouf. Un coup d'épaule monstrueux qui brisa le tronc de l'arbre en deux morceaux.

-Qu'est-ce que tu croyais l'avorton ! Que j'étais un impotent comme les deux imbéciles que vous avez envoyé au tapis ! Hahaha ! Allez mon grand, trève de blabla, il est temps de t'envoyer au pays des rêves pour un bon bout de temps.

L'homme tendit son poing en direction du Genin, les énormes joyaux de ses bagues scintillaient sous les quelques rayons de soleil qui perçaient à travers le feuillage des arbres.

-Ninpô : Suigyoku no Jutsu.

Alors quelques chose d'étrange se produisit. Autour de Setsu, une multitude de cristaux verts commencèrent à apparaître. D'abord ils engloutirent ses pieds, puis ses jambes, jusqu'à le recouvrir complètement, l'enveloppant dans une énorme... émeraude. Exactement la même que celle de la bague présente sur l'index de Fukureta. Setsu ainsi piégé, ne pouvait plus bouger le moindre orteil.

-Alors, comment trouves-tu mes bijoux, ninja de Konoha, sont-ils assez beaux à ton goût ?! Il m'a fallu pas mal d'année pour me payer ces petites merveilles mais ... vraiment je ne regrette pas ! Regarde toi ! Tu pues la misère, ça se sent à des kilomètres ! Hahaha ! Sérieusement tu,...
-Es trop lent.

Setsu frappa son adversaire à l'arrière du genou pour le forcer à tomber à terre, et une nuée de punaise vint attaquer les mains du gros hommes, ainsi que tous les autres bijoux qu'ils portaient sur lui.

-Tu es bien trop lent. Et tu parles trop. Ceci dit, je ne pensais pas qu'un homme de votre espèce serait capable d'employer un Genjutsu de ce niveau, et de cette manière. Dommage pour vous, si vous aviez été un peu plus vif, vous auriez peut être eu le temps de remarquer que j'avais disparu sous terre et que ce que vous avez pris pour moi n'était qu'une vulgaire illusion. Mais maintenant, vous avez perdu.

Le gros homme se tourna la tête,effaré; il était à moitié recouvert par les punaises du Aburame.

-Mes punaises m'empêchent de voir vos bijoux, je ne tomberai pas deux fois dans le même piège.

Fukureta sourit bêtement. Cette saleté de Genin entravait peut être ses bijoux, mais pas sa force herculéenne. Il se retourna violemment et balança un swing à deux mains dans la tête... d'un autre clone.

-Je t'ai dit que ça ne servait à rien, car tu es trop lent. Reprit Setsu, le vrai, derrière lui. J'aurais préféré ne pas en arriver là, mais puisqu'il est impossible d'obtenir votre coopération...

le Aburame déversa un flot d'insectes qui vint recouvrir le gros corps de Chikin. D'ici dix secondes, il ne serait plus qu'un tas de viande sans chakra, incapable du moindre mouvement...

-Kaidô-kun. Ici Setsu, désolé pour le retard, Fukureta s'est montré un peu plus problématique que prévu, mais je l'ai. Il dort à poings fermés à deux-cent mètres de votre position, sous bonne garde.[/color]

Kaidô était maintenant prévenu que Setsu avait mené à bien sa part de la mission. Un Setsu exténué, après qu'il ait du trainer la carcasse du pachyderme sur près d'un kilomètres et demi, sous terre, pour ne pas éveiller l'attention.

Techniques utilisées: