Nos hommes surveillaient déjà les deux jeunes hommes qui venaient de pénétrer l’enceinte de la Voie Illusionnée. Bien que Kumogakure ainsi que le Kakumeigun étaient autrefois alliés, ceux-ci avaient été envoyés par le Raikage dans le but de s’assurer que cette Alliance de jadis était toujours d’actualité. Je savais pertinemment que ce jour viendrait, ce jour ou Karas ainsi que Kamei (ayant récemment pris la place de Manzo, déclaré disparu) devraient faire connaissance avec le Pays de la Foudre. J’avais déjà établi un Plan auparavant en ce qui concernait cette affaire, ayant tout préparé avec l’aide des deux compatriotes concernés par cette histoire. Un large sourire s’était tracé sur mes lèvres lorsque les Shinobis chargés de surveiller les entrées du village caché vinrent à mon bureau pour m’informer de la situation présente.

Accompagnée de mes deux Sbires, je me rendis à la Voie Illusionnée ou attendaient patiemment les Ninjas de la Foudre. Un bref regard en direction de mes hommes puis je leur fis signe d’avancer avec moi vers nos invités pour les saluer. Une poignée de main chaleureuse pour chacun d’entre eux, les yeux dans les yeux toujours, en guise de salutations pour ma part.

Bienvenue à Sunagakure ! Bien que je n’aie jamais rencontré ne serai-ce que l’un d’entre vous auparavant, je me doute bien que votre chef a pris le temps de vous parler un peu de moi. Je suis Nishimura Kusanagi, Justicière et à mes côtés se tiennent Karas ainsi que Kamei. À nous trois nous formons le Triumvirat du Pays du Vent.

Les deux garçons qui se tenaient à mes côtés savaient ce qu’ils avaient à faire. Ma confiance était mise en chacun d’entre eux et un faux pas pourrait nous couter notre précieuse Alliance avec Kumo. Ces derniers étaient chargés de cette mission, celle de représenter Karas et Kamei. En réalité, il ne s’agissait pas d’eux, néanmoins considérant que la Foudre n’a jamais rencontré l’un d’entre eux, je pouvais me permettre de faire cela. Simple question d’affaire.

Venez, ne soyez pas gênés, le village est ouvert à chacun d’entre vous. Que diriez-vous d’aller discuter plus amplement au Palais ? Là-bas nous serons tranquilles.

Leurs intentions n’étaient probablement pas mauvaises, toutefois je demeurais alerte au moindre mouvement et conservait un œil vaillant sur eux. Au cœur du village de toute façon, ils n’avaient aucunement intérêt à se montrer agressifs, excepté s’ils désiraient mourir. La Justice de Suna, c’est moi qui l’a fait et c’est également moi qui s’occupe de gérer les sentences des ennemis.

Ce petit stratagème suffirait cette fois-ci, mais je ne doutais aucunement que dans l’avenir cela emmènerait des complications. Nous étions prêts, dans tous les cas. Silencieusement, je dirigeai nos invités au cœur du village jusqu’à atteindre le Palais du Triumvirat. Une salle de conférence suffirait à nos besoins présents.

Combien de temps cela faisait-il que je parcourais le sable chaud du pays du vent ? Depuis la création de Suna, je n’ai cessé de faire des kilomètres à pieds pour connaître un minimum les environs qui s’avéraient nouveaux pour moi. Malgré mon caractère fier et orgueilleux, je m’entendais bien avec la majorité des habitants et cela n’était pas bon pour moi puisqu’une part de gentillesse et de tendresse naissait… J’étais loin de vouloir être le genre de personne à être sympathique avec X ou Y : si je pouvais l’enfoncer plus bas que terre pour lui montrer que je lui étais supérieur, je le faisais sans aucune pitié. Cela changeait tout doucement au point où j’avais aidé une vieille dame en détresse : elle se faisait agresser par un autre vieux probablement en manque de cul… Ma façon radicale n’était peut-être pas appréciée puisque la dame âgée s’était retrouvée avec un pénis en guise de trophée pendant que l’autre agonisait au sol, mais j’étais plutôt fier de moi…

Mis à part cette petite incartade, je n’avais rien fait de bien jouissif si ce n’est m’entrainer seul dans le désert perfectionnant mes jutsus. Mais une fois, alors que je m’entrainais durement, l’unique membre féminin du Triumvirat vint à ma rencontre pour me demander quelque chose de plutôt peu conventionnelle. Je m’arrêtai, tout transpirant, mort de fatigue par cet entrainement si rigoureux comme je l’aimais tant, pour écouter ses douces paroles. Elle voulait que je sois présent et que je me prétende comme étant l’un des membres du Triumvirat : Karas n’étant pas présent, je me devais d’être là à sa place. C’était un honneur que de jouer le rôle d’un dirigeant bien que tout ce que j’voulais, c’était l’adrénaline : le simple fait que je puisse me faire démasquer ou quoi, c’était plus que jouissif ! Je m’inclinai légèrement face à elle tandis qu’elle rajouta que je serais accompagné d’un autre collègue et d’elle en personne. Qu’importe, l’adrénaline serait présente et c’est tout ce qui m’importait !

Elle m’avait précisé que c’était une mission diplomatique : deux membres de Kumo viendraient et nous allons devoir les accueillir pour discuter de certaines choses. Moins bien motivé, je m’étais quand même préparé pour ressembler à un dirigeant digne de ce nom. Mon collègue était probablement très proche, mais j’étais avec Kusanagi, dans une salle spécifique : je regardais par la fenêtre pour voir l’arrivé des inconnus. Les bras croisés, une brise vint soulever mes cheveux blancs tandis que nous allions nous mettre en marche à la suite de l’information donnée par le Shinobi prévu à cet effet. Avant de partir, j’avais observé d’un regard noir les deux protagonistes simplement par précaution, je me méfiais de ces deux là… Juste avant de sortir pour aller les accueillir, je fis quelques mûdras et pris l'apparence de Karas comme me l'avait suggéré Kusanagi lors de notre entretien dans le désert. Ainsi, les deux Kumojins ne pourront deviner de qui il s'agit...

Et c’est ainsi que je me retrouvai face à eux, au centre : Kusanagi. Moi j’étais à sa gauche et j’avais, par politesse, exécuté une poignée de main bien ferme aux deux Kumojins tout en les regardant droit dans les yeux : ils auraient pu croire que je les provoquais du regard… Ce n’était évidemment pas le cas, je ne souhaitais pas avoir des ennuis surtout que la Justicière avait mis toute sa confiance en moi… Dire qu’il fut un temps je m’en foutais royalement des autres et que maintenant, je trouve qu’il y a une importance capitale là d’dans. Bien que Kusa’ ait fait les présentations, je ne pouvais rien dire et c’est en répétant mon nom d’emprunt que je finissais les salutations.

« Karas. »

Désormais, tout était clos pour moi. Je m’étais présenté, je les avais salué, je m’étais montré correct… Je n’avais plus qu’à attendre la suite du discours de l’unique membre féminin du Triumvirat pour m’adapter à la suite des évènements. D’ailleurs, c’était prévisible : elle les invita au palais pour discuter plus amplement. Je me mis légèrement de côté et leur montrai la direction du bras pour ouvrir la marche : Kusanagi passa en première suivit des autres. Quant à moi, je fermai la marche…

« Après vous. »

Même si je ne laissais rien paraitre extérieurement, je chauffais de l’intérieur : ce n’était pas dans ma nature d’agir avec autant de diplomatie… Dans cette situation, j’aurais été du genre à ouvrir la marche pour montrer que j’étais supérieur à eux… Bon après, je m’étais positionné en dernière position dans un seul but : les avoir à porté de vue pour parer à toute éventualité…

Quelques semaines s’étaient écoulées depuis la petite réunion sur la grand place que les trois hommes dirigeant le pays avaient organisée. Tout s’était calmé, beaucoup trop d’ailleurs. C’est limite si je n’me faisais pas déjà chier alors que j’venais à peine d’arriver. Pas de missions, pas de personnes à qui parler. En gros, de l’ennui, énormément d’ennui. Et quand je m’ennuie, bah j’trouve rien de mieux à faire que glander. Ou alors, mieux, j’vais faire un énorme footing dans le sable. Certes, j’connais pas encore bien les lieux donc forcément j’me perds ! L’orientation et moi ça fait deux. Jamais j’vais y arriver. Et puis, quand j’suis bien perdu, j’ai plus qu’à m’entrainer à maîtriser encore mieux mon pouvoir. Oui, j’trouvais que je n’étais pas assez bon pour rivaliser avec certaines personnes. Et si j’voulais avoir de l’importance dans c’village, être un minimum reconnu et respecté, il fallait que j’devienne fort … beaucoup plus fort.

J’y ai passé plusieurs heures dans ce foutu désert avant d’finalement retrouver le bon chemin pour retourner dans mon espèce de bunker. Du moins, c’est ce que les gens disaient d’mon habitation métallique qui avait trop la classe. En rentrant, j’eus la balle surprise de voir qu’une lettre attendait sur le sol. Ah bah tiens, des gens qui m’envoient des lettres, c’rare ça. Surement pas pour m’faire une déclaration d’amour ! Et le pire dans tout ça, c’est que la lettre était signée par une des dirigeantes du pays : Nishimura Kusanagi. Là, enfin ça devenait intéressant, quelque chose d’important se préparait et apparemment elle avait besoin de moi. C’est ce que j’attendais ! Qu’on me fasse un peu confiance.

Effectivement, ce n’était pas n’importe quel genre de mission. Une mission périlleuse pour moi et mon compatriote qui allait m’accompagner lors de cette mission. Le but de celle-ci était simple, j’devais me faire passer pour une personne que je n’avais jamais vue et que peu de gens connaissaient à vrai dire. C’était le remplaçant de Manzo, récemment disparu du village. Personne ne l’avait encore vu mais puisqu’il ne pouvait accueillir en compagnie de Kusanagi les deux Kumojins, j’allais devoir me faire passer pour ce fameux Kawada Kamei. Les personnes du village des nuages étaient venues pour une mission diplomatique donc rien de bien dangereux mais si j’me faisais choper, ça allait mal tourner. Cependant, peu de craintes à avoir puisque celui que je devais « remplacer » n’était pas connu pour un fait quelconque et ne s’était jamais montré au grand public Sunajin.

Sa lettre précisait bien que je n’devais en aucun cas me déguiser ou autre puisqu’il était presque inconnu dans le monde Shinobi. Pas plus mal, j’vais pouvoir leur montrer ma classe. J’pris une douche vite fait, m’habilla de façon correcte et cette fois-ci, je ne mis pas ma casquette. Fallait bien se mettre les cheveux en pétard pour avoir la classe non ? Like a boss. Lentement, j’sortis d’mon mini-bunker, je rejoins le bureau de Kusanagi avant de découvrir celui qui se chargeait de ressembler à Karas. Un autre mec, aux longs cheveux argentés, comme les miens. J’l’avais jamais vu dans le village auparavant et je n’savais en aucun cas son nom. Tout c’que je savais c’est qu’il devait imiter Karas. Il fit quelques signes de mudras et se changea en celui-ci. On pouvait voir les deux Kumojins arriver au loin par la fenêtre.

Le moment fatidique était arrivé. Nous les attendions, prêts à les accueillir. Il ne fallait pas que j’fasse le con ou que j’déconne comme j’ai l’habitude de le faire. Kusanagi me faisait confiance, il ne fallait pas la décevoir. J’allais incarner un boss sérieux, pour une fois. Sérieux est rarement dans mon vocabulaire mais là, c’pour la bonne cause ! Le faux Karas était à gauche, Kusanagi au centre et moi à droite. Le stresse montait tout doucement mais il ne fallait pas le montrer, fallait rester sérieux. Une poignée de mains avec chacun des Kumojins se fit. Je ne dis rien, en même temps qu’est-ce que j’pouvais dire ? Kusunagi avait déjà fait les présentations, pas la peine d’en rajouter plus. Tout ce que j’ai fait était un petit sourire à chacun lors de cette poignée de mains pour paraître accueillant.

Elle les accueillit d’une façon très chaleureuse et les invita même à l’intérieur du palais pour parler calmement et tranquillement. Tout ce que j’pouvais faire était d’emboiter le pas. Kusanagi menait la marche et le faux Karas la fermait. Moi, j’avais pris la décision de rester au milieu du groupe. Je n’ai rien dit mais c’était pour éviter d’attirer l’attention et de créer le moindre problème.

Depuis la création du pays du Vent, Namiko voulait venir visiter son village, Suna. Ainsi, il fut tout heureux d’apprendre qu’il faisait parti de la délégation envoyé par Kumo pour s’assurer de ses relations avec cette nouvelle puissance. De plus, il partait en voyage avec Kyushô, un ninja qu’il avait côtoyé plusieurs fois et avec qui il s’entendait plutôt bien. Le désert, il l’avait déjà connu pendant la Guerre. Cette terre aride qui vous pousse à envier la mort était sûrement l’endroit le plus hostile du monde. Cependant, il en gardait un bon souvenir car peu de ninjas s’y aventuraient et il avait pu s’offrir quelques semaines de répit en se cachant au milieu des dunes. Déjà, il y a quelques années, il avait aperçu des clans éparpillés qui vivaient toute l’année dans ces conditions extrêmes. C’était probablement eux qui formaient aujourd’hui le pouvoir naissant de Suna.

Le voyage fut assez long et éprouvant. Le sable lacérait la peau claire du médecin. Même en étant couvert, on voyait clairement qu’il n’était pas habitué à subir ce climat. Heureusement, après cette réunion, qu’il espérait constructive et pas trop ennuyante, ils allaient pouvoir se reposer un peu. Le mur immense qui composait l’entrée du village était enfin visible. Après quelques heures, ils arrivèrent sur les lieux, s’engageant dans le gouffre. Kyushô lui posa une question à laquelle il ne répondit pas tout de suite. Trois personnes s’avancèrent vers eux.

- Je crois que tu as ta réponse.

C’est Nishimura Kusanagi qui s’adressa à eux, la maîtresse des lieux. Urio lui avait parlé d’elle. Il la connaissait également pour son appartenance au Kakumeigun. Elle avait une aura digne d’une Kage. Une femme élégante et charismatique. Le médecin noir se présenta à son tour.

- Enchanté, je m’appelle Ryukuu Namiko. C’est un honneur de vous rencontrer enfin.

Avec, elle se tenait quelqu’un que l’eisei-nin n’avait jamais vu et…Karas !! Les deux avaient fait une mission ensemble avant même la création de Suna. Quelle bonne surprise ! Un personnage assez excentrique s’il s’en souvenait bien, toujours en train de parler. Là, il était étonnamment silencieux. Il ne sembla même pas le reconnaitre. Bizarre. Le pire c’est quand il prit la parole pour les inviter à suivre l’hôte des lieux qui venaient d’ouvrir la marche vers le palais. Même si Kusanagi semblait amicale, Namiko avait un pressentiment étrange sur son acolyte.

Ainsi le groupe avançait vers le palais. Sur le chemin, Namiko observa avec minutie l’architecture du village. Il en profita pour croiser le regard de son équipier et froncer légèrement les sourcils avant de faire mine de s’étouffer avec un grain de sable. Il porta la main à sa bouche mais continua d’avancer.

- Désolé, je n’ai pas l’habitude du sable. En tout cas, votre village est très accueillant, et très beau par la même occasion.

Malgré leur venue pacifique, ils étaient fortement entourés et épiés. A croire que ce nouveau village n’avait pas confiance en leurs alliés de toujours ?

Kyushô n’était pas passé par quatre chemins pour indiquer la raison de leur venue. Directement, il avait annoncé leurs intentions. Si le Raikage les avait envoyés, c’était pour faire le point sur leur alliance. Depuis le Kakumeigun, Suna était né et Kumo n’avait pas rencontré les dirigeants. Ainsi, le Dentô exposa les conditions de cette alliance pour vérifier que tout était clair dans l’esprit des deux camps. Assis autour de la table comme tout monde, Namiko écoutait attentivement les mots de son compagnon. De son opinion, il fallait faire perdurer ce lien. Un village en plein essor, c’était un bon allié pour eux. D’autant plus que les accords prévoyaient bien plus qu’un simple renfort militaire. Ajouté à cela, il y avait une libre circulation des ressources et des civils. Un effort commun pour satisfaire les besoins des populations en termes de mission. Et, un soutien du village des nuages pour la croissance de Suna. Namiko montra son approbation des propos de son compagnon en abaissant sa tête.

Kusanagi accepta la plupart des accords. Hormis la libre circulation dans son village, elle voulait que tous les ninjas entrants soient surveillais. Ca expliquait pourquoi depuis leur entrée, Namiko et Kyushô étaient épiés jusqu’au moindre de leur geste. Enfin peu importe, le corps principal du message la satisfaisait. Namiko, toujours silencieux, continuait à l’écouter parler avec prestance. Elle enchaina sur un sujet préoccupant pour leur peuple : l’eau. Sans grande surprise, le médecin noir savait que c’était très difficile d’en trouver au milieu du désert. Par conséquent, elle demanda conseil à ses hôtes. L’eisei-nin attendit de voir si les deux autres membres du Triumvirat allaient prendre la parole mais finalement c’est lui qui s’imposa.

- Pour ma part, je pense que vous devriez vous pencher sur un système permettant d’acheminer… Il fut coupé court dans son discours par une explosion qui perturba toute l’assemblée. Namiko se leva, cela ne présageait rien de bon.

Une seconde détonation se fit entendre. Un garde entra dans la pièce, hurlant que le village était attaqué. Le cœur du médecin fit un bon phénoménal. Impossible. Quelques secondes plus tard, ils constataient tous l’invasion du balcon avant qu’un assaut vienne les séparer. Kusanagi ordonna aux kumojins de quitter le village au plus vite. Même si Namiko voulait absolument rester pour porter secours à leurs alliés, il n’avait pas le choix.
Peu de temps après, les deux kumojins attendaient en dehors du village. L’attaque avait fonctionné, le palais était en flamme. En surplomb du village, Namiko observa les partisans de Makka quitter Suna. Quelle tristesse, alors qu’ils venaient juste de naitre. Quand un homme leur annonça la mort du Triumvirat, le médecin noir resta silencieux, choqué par la nouvelle. Il ne versa pas de larme, mais le cœur y était. Ce village avait perdu ses dirigeants, il fallait les aider plus que jamais. Kyushô et lui prévinrent Uriô de la nouvelle. Désormais, il n’y avait plus qu’à attendre les ordres, et tenter d’aller de l’avant.