Equipe de nuit [rang B: PV Bakushô Rakan/Seki Ryûsai]

Dernière édition par Hakushi Ozuka le Mer 23 Nov 2011 - 12:40, édité 2 fois

Spoiler:

Une équipe, et puis quoi encore, pourtant mes supérieurs savaient pertinemment que même si je devenais chûnin je n’aurais toujours aucun sens des responsabilités. Enfin le mal est fait, me voilà donc à la tête de d’un petit groupe de shinobi, en tant que senseï, et mon rôle sera de faire l’éducation ninja de deux jeunes genins. Non vraiment ils ne savent vraiment pas à qui ils les ont confiés, je suis une très mauvaise pédagogue, enfin je ne le parais pas, mais je n’en suis pas une. Me trainer deux boulets à qui je vais devoir apprendre à manger, boire survivre, voir même pisser si je tombe sur deux véritables pas doués.

Je sors de l’académie de Kumo, avec une enveloppe scellée contenant à la fois l’ordre de notre première mission, mais aussi les deux fiches informatives sur mes élèves. Je monte sur le toit d’un bâtiment assez rapidement pour me retrouver au calme et lire avec attention sans être dérangée, l’ensemble de ces papiers qui me sont destinés. J’enlève le cachet prouvant que c’est la première fois que le contenu est lu par une tierce personne, et j’en sors quatre document, le premier est tout simplement du baratin officiel me rappelant les fonctions d’un chef d’équipe et tout ce qui pourrait m’être utile, donc autant le jeter directement, ce que je fais sans aucune hésitation.
J’attrape une première fiche, celle d’un de mes élèves, la photo est floue, je n’arrive donc pas à bien discerner les détails de son visage, en soit ce n’est pas très intelligent, ce qui ressemble parfaitement à l’administration de Kumo, capable de laisser passer des photos de si mauvaises qualités. Je lis le nom, Bakushô Rakan, un contrôleur d’argile, donc oui j’allai bien leurs apprendre à pisser, enfin à lui en tout cas. Je regarde l’autre, une photo correcte, enfin sa qualité, pas son contenu, un jeune garçon avec les cheveux en bataille, par contre je n’arrive pas à croire qu’il a mon âge, il fait bien plus gamin. Seki Ryûsai, un autre membre de clan, voilà qui complétait le tableau de mon équipe, même si parler d’équipe était en soit un bien grand mot. Enfin la mission, l’apothéose de cette journée qui devait être une des pires de mon existence. Intervenir pour des civils qui ont les chocottes face à un bâtiment religieux, et tout ça pour une rang B, vraiment Kumo tombe bien bas ces derniers temps. Grâce à ma capacité spéciale, je transforme l’ensemble des documents en avions en papier, une fois terminé, je les envoie tous dans le ciel bleu du village de la foudre, détournant rapidement mon regard de leur vol éphémère, et me dirigeant immédiatement vers les portes du village…

-Salut !

Je suis arrivé au lieu de rendez-vous avec une bonne demi-heure de retard, certainement pour respecter la tradition millénaire que tous les senseïs tentent de respecter en arrivant en retard. Non cela va même plus loin que ce simple respect car je n’en porte aucun pour ce genre de tradition, non je le fais pour le plaisir de déranger mes élèves. Au moins ils sont tous les deux présent ce qui est une bonne chose, nous allons donc pouvoir faire les présentations de manière conventionnelle bien que je n’aime pas ce genre de mot. Sans attendre plus longtemps, je reprends la parole sans leur laisser le temps de ne placer plus qu’un simple bonjour.

-Je vois que vous êtes présents à l’heure c’est bien, je me présente Hakushi Ozuka, je serais votre senseï jusqu’à ce que vous deveniez d’assez bon shinobi pour prendre un jour ma place.

Je me tourne légèrement vers le celui dont le visage m’était un peu plus familier grâce à sa photo.

-Seki Ryûsai, c’est bien cela ? Enchantée.

Je lui tends ma main et lui fait un léger sourire, vraiment enchantée il n’y a pas de doute, l’hypocrisie n’a vraiment pas d’égal pour installer la confiance dans une relation, elle en est le pilier fondateur si je puis dire.

-Et toi c’est Bakushô Rakan ? Tout aussi enchantée.

Après ce petit moment de comédie très agréable à jouer, j’attends de voir leurs réactions respectives, afin de savoir quoi réellement penser d'eux. Après tout il est vrai que je pars avec de sérieux aprioris à leur égard, mais je pense sincèrement qu'ils ne doivent pas être très loin de la réalité.

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Cela faisait maintenant presque deux ans que j’étais un membre à part entière du village caché de la foudre. Mon clan et moi-même habitions un quartier de Kumo Gakure No Satô, préférant ainsi vivre en communauté, reculé des autres clans du village. Il y a de cela quelques temps, j’avais envoyé un courrier à l’administration du village pour pouvoir intégrer une équipe pour ainsi parfaire ma formation de shinobi. On m’avait répondu peu de temps après que j’eux été accepté dans une équipe, le team Kyogi s’appelait-elle. Cette équipe était composée de moi-même et de deux autres shinobis qui étaient, bien entendu, de Kumo également. Sur le courrier était expliqué que nous allions partir tous les trois en mission de rang B directement. On allait apprendre à se connaître sur le tas comme ça. Tout ce que j’espérais était que mes deux nouveaux compagnons allaient être de belles et jolies jeunes filles histoire que je ne puisse pas me faire chier et m’amuser en dehors des entrainements, missions et tout ce genre de choses ennuyantes à en mourir. Je décidai de me rendre à l’administration pour avoir plus d’informations sur l’équipe ainsi que sur ses membres. Je m’y rendis alors et y arriva une heure après alors que l’endroit en question se trouvait à un peine dix minutes de marche. Bah quoi, ce n’est pas de ma faute s’il y a eu un lâcher de mannequin que je pouvais mater tranquillement au village.

Une fois arrivé sur place, un vieil homme tout ridé m’accueilli et me demanda de patienter quelques instants qu’on puisse me prendre en charge. Un homme qui devait avoir la trentaine arriva vers moi et me dit que je ne pouvais avoir d’autres informations et que le mieux était de me rendre au lieu de rendez-vous de la mission. Le lieu étant bien sûr, les portes de Kumo Gakure No Satô. J’insistai alors pour au moins savoir si mes deux nouveaux compagnons allaient être de jeunes femmes et il me répondit qu’il ne pouvait me donner ces informations. Il ne peut pas me donner d’informations et gnagnagna… Et mon cul il ne peut pas me donner d’informations ?

Je sortis alors du bureau en grognant, claquant la porte violemment et commença alors à me rendre en direction des portes du village. Il était presque l’heure et j’allais être en retard mais je fus arrêté de nouveau par les mannequins. Elles étaient si belles, comme si je pouvais tracer mon chemin sans pour autant les mater vite fait. En plus, j’allais partir en mission, quel barbe sérieux, je n’étais vraiment pas motivé. Je regardai alors l’heure sur une horloge se trouvant sur un bâtiment voisin et vit que j’étais vraiment en retard d’un quart d’heure. Je me dépêchai alors de me rendre aux portes du village sans m’arrêter. Une fois sur les lieux, je ne vis que deux gardes assis sur une chaise et un jeune garçon très laid, l’air embêté, en train d’attendre comme un con. Je me plaçai à quelques pas de lui, sans un regard ni une parole, et attendit quelques temps. Visiblement, j’étais bel et bien en retard mais le reste de l’équipe aussi n’étaient pas à l’heure. Après une dizaine de minutes, une jolie femme arriva en face de moi. Elle s’arrêtait sûrement car, comme toutes les autres, elle craquait sous mon charme. Elle avait de magnifique cheveux longs et roses et des yeux à en faire chavirer les cœurs. Tout de suite, c’était le coup de foudre car c’était carrément mon style de fille. Elle avait un petit regard tout gêné, tout timide mais à la fois sensuel et charmeur. Je la regardais s’avancer peu à peu vers moi. Ses lèvres se détachèrent pour laisser quelques mots s’échapper.

-Salut !

Un seul mot fut lâché. Elle devait sans doute être trop timide pour dire d’autres choses et puis, après tout, je la comprends, on ne peut être qu’embarrassé devant ma personne. Mais mes pensées furent coupé et anéantit lorsqu’elle reprit en échapper quelques mots de ces délicates lèvres roses.

-Je vois que vous êtes présents à l’heure c’est bien, je me présente Hakushi Ozuka, je serais votre senseï jusqu’à ce que vous deveniez d’assez bon shinobi pour prendre un jour ma place.

Merde ! C’est cette beauté qui va être notre sensei ? Mais comment se fait-il qu’une si jeune et jolie jeune femme qui, au passage, à un peu près mon âge, pour être une shinobi du village ? Et puis comment l’administration peut se permettre d’accepter cela ? Elle devrait être mannequin puisqu’elle est encore plus jolie que les autres que j’ai vus dans la rue tout à l’heure. Enfin, c’est ce qu’elle a choisi. Je repensai ensuite à ces mots, en l’occurrence l’un d’entre eux, le « vous ». Je ne pense pas qu’elle me vouvoyait. Je tournai légèrement la tête pour regarder le garçon se tenant à côté de moi. J’eu du mal à me retenir de vomir tellement il était moche. Il était certes musclé mais sa peau était si pâle et puis ses cicatrices… C’est quoi ça ? Il devait vraiment pas être doué pour en avoir de tel et avait dû se faire latter sans problèmes par celui qui le lui avait causé. Et quel manque de goût, une veste verte, une ceinture rouge et un pantalon noir. Au pire, tu n’as qu’à porter des chaussettes roses à points jaunes non ? Je ne pus couper mes pensées et détourner mon regard pour éviter de vomir. J’allais adresser quelques mots à la jolie jeune femme qui était notre sensei lorsqu’elle reprit :

-Seki Ryûsai, c’est bien cela ? Enchantée.

Je fus surpris sur le coup qu’elle connaisse mon nom alors que moi je ne connaissais le siens mais je pensais après tout que c’était normal puisqu’elle ne devait prendre que les plus beaux comme élèves. Enfin non, ce n’était pas ça être tout, vus la tronche qu’avait l’autre pauvre type… Je le plains sérieux. J’allais essayer de lui dire quelque chose lorsqu’elle m’interrompit une nouvelle fois, ce qui m’agaça quelque peu.

-Et toi c’est Bakushô Rakan ? Tout aussi enchantée.

Bakushô, Bakushô, j’avais déjà entendus ce nom quelque part. Je crois que c’était avant la création du village caché de Kumo Gakure No Satô. On m’avait autrefois expliqué que c’était un clan qui se trouvait proche du notre. Ils avaient eux aussi une capacité spécial mais je ne pus m’en souvenir. Peut-être que ça me reviendrais plus tard. Une nouvelle fois, j’allais prendre la parole mais j’hésitais un peu, ne voulant pas être une nouvelle fois interrompu. J’attendis alors quelques secondes avant de dire :

~ Oui, c’est bien moi Ryûsai, mais pour une si jolie fille, Ryû sera suffisant. ~

Je ne portai même pas un seul regard, ni même une parole à l’autre shinobi avant de reprendre :

~ J’ai bien pris connaissance du rendez-vous ainsi que de l’objet qui est une mission, mais quel est le but de cette mission Ozuka ? ~

J’étais sûr de moi, tellement sûr que sans le vouloir, je l’avais tutoyée. Peut-être que ça allait passé, et puis après tout, cela veut dire que je me sens bien avec non ? Alors pourquoi cela poserait-il problème ?

En plus d’un boulet à qui je vais devoir apprendre à pisser, j’ai le droit à un dragueur de bas étage. Être la supérieure d’un genin du même âge que moi, ne serait certainement pas simple, mais je crois que je vais profiter de cette mission pour remettre les choses en place. L’autre élève n’a toujours rien dit, tandis que Ryûsai lui me pose déjà une question :

-En effet, la m…

-Excusez-moi ? Mais euh, je ne suis pas ninja, je suis un simple garçon d’hôtel, j’attendais un client, mais vous m’avez confondu.

Je me retourne, et je vois que c'est Rakan qui me dit cela, enfin celui dont je pensais que le nom était Rakan, car d'après ce qu'il vient de dire ce n'est pas tout à fait lui. Je le regarde perplexe, pourquoi n'a-t-il rien dit plus tôt? Ah oui c'est vrai je ne leur ai pas trop laissé de temps pour se prononcer. Et puis s'il l'avait fait avant, je serais certainement intervenue avant qu'il ne dévoile le fond de sa pensée, car je ne tolère pas que l'on me coupe la parole.
Il s’en va après de multiples courbettes et se met à courir comme s’il fuyait pour sa vie. Je le regarde partir un peu étonnée il est vrai, mais assez contente, voilà qui m’arrange, un boulet de moins, enfin bon ce n’est pas ma faute, c’est l’administration qui fournit des photos de mauvaise qualité. En attendant cela fait plus de trente minutes que l'heure du rendez vous est passée, je considère donc que le véritable Rakan lui ne viendra pas. Un senseï a le droit d'arriver en retard pas ses élèves, donc si jamais il arrive maintenant je ne l'accepterais pas dans l'équipe.
Je me retourne alors vers Ryûsai, et reprend ma réponse qui avait été interrompue:

-Donc oui, je disais que la mission consiste à rétablir l’ordre dans un village où de nombreux phénomènes étranges ont eu lieu, et seraient liés à un bâtiment religieux. Cette mission est de rang B, normalement les genins ne sont pas censés faire de telles missions, mais je considère que pousser un individu dans ses dernières limites est un excellent moyen de voir ce qu’il vaut. De plus avant de commencer cette mission, j’aimerais être sûre d’une chose…

Je m’approche doucement de lui, je suis désormais assez proche pour sentir le souffle de sa respiration contre moi, mes yeux sondant le noir profond de la pupille de mon nouvel élève. Le dos de ma main vient lentement caresser son visage, et je lui dis alors, avec une voix à la fois douce et sérieuse :

-Je veux être sûre que tu sais exactement ce que tu fais en devenant shinobi, je veux t’entendre me dire que tu donneras tout pour réussir sur cette voie, même si cela te demandera des sacrifices à la fois moraux et physiques. L’école c’est fini, maintenant, je ne serais pas là pour assumer toutes tes fautes, tu vas devoir devenir responsable.

Je me recule alors aussi doucement que je me suis approchée, mon regard toujours ancré dans le sien, puis je me retourne brusquement vers la sortie du village, et m’avance. C’est étrange de m’entendre parler de responsabilité sachant que je ne suis pas capable d’être responsable de la moindre tâche que l’on me confie, je ne fais que ce qui me plait. Alors bon je ne peux pas échapper à ce rôle de senseï qui ne me correspond absolument pas, cela ne veux cependant pas dire que je le remplirais correctement. Je m’arrête alors, il est toujours en retrait derrière moi, et je dis, sans me tourner pour lui faire face, d’un ton un peu plus sec qu’il y a quelques secondes :

-Bien on y va ? Je ne compte pas non plus rester ici une éternité.

Voilà mon équipe était officiellement formée, mais le test d’entrée lui n’avait pas encore commencé, j’allais pousser mon élève, là où il n’était certainement encore jamais allé.

C’est avec excitation que Namiko décacheta la lettre qu’il attendait depuis son passage au rang de genin. Enfin ! Après toutes ces missions à changer de partenaire ou même seul, il allait intégrer une équipe ! Il n’était pas du genre à montrer sa joie avec excentricité mais un grand sourire s’affichait sur son visage. Chez lui, assis à la table du salon, il déplia le papier. Quand il lut les noms de son sensei et de son équipier, un sentiment de curiosité le parcourut. Respectivement, un dénommé Kami Zenmai et une autre Eboshi Lin étaient désormais officiellement les membres de son équipe. Il ne connaissait aucun d’eux. Le nom de sa coéquipière ne lui disait rien, probablement n’était-elle pas passée par l’académie. Quelques lignes lui indiquant les devoirs d’une équipe lui expliquaient un peu comment allait se dérouler la suite. Puis, la missive se terminait pas un point de rendez-vous pour qu’ils se rencontrent tous. Fièrement, Namiko remonta dans sa chambre et partit se préparer.

Quelques instants plus tard, il marchait dans la rue impatient de rencontrer les personnes avec qui il allait partager de bons comme de mauvais moments pendant plusieurs années peut-être. Une équipe, il y aurait tant à dire sur ce sujet. En tant que médecin, il n’était rien sans les autres. Son atout n’en était pas un s’il était seul. Même s’il espérait avoir à intervenir le moins possible, il voulait aussi montrer ses talents. Se faire une place dans une équipe n’est pas simple et chacun doit faire ses preuves. Mais, ce qui l’intéressait le plus dans l’appartenance à une équipe, c’était le partage. Toutes ces valeurs qu’il transportait comme le dévouement, le sacrifice de soi et l’amitié. Namiko n’avait pas eu l’occasion de rencontrer beaucoup de personnes qu’il appréciait depuis qu’il habitait au village. A vrai dire, il n’y avait que quelques camarades de l’académie qu’il connaissait à peine comme Raiken ou Shuuya, ou le Kadoria qu’il avait rencontré un jour de pluie. Il fallait dire que c’était un peu à cause de son caractère discret et peu bavard. Quand on le voyait, il ne faisait pas forcément très avenant. D’autant que la plupart des gens s’arrêtaient à la première impression qui était souvent donnée par son style particulier.
Quand il arriva au point de rendez-vous, les deux membres étaient déjà là. D’un pas nonchalant comme à son habitude, il s’approcha d’eux.

- Salut. Je suis Ryukuu Namiko. Lança-t-il d’un ton désintéressé.

Le plus âgé qui semblait être son sensei le regarda d’un air étonné, comme s’il venait de dire quelque chose d’incompréhensible.

- J’imagine qu’on ne t’a pas prévenu qu’on t’avait changé d’équipe au dernier moment ?

Surpris, Namiko écarquilla les yeux en entendant ses mots. Après tout, il allait quand même avoir une équipe, mais à cet instant c’était comme si tout s’écroulait. Il chercha ses mots avant de répondre.

- Euh…Non. Gêné, il ne savait plus où se mettre.

- Rassure-toi, ton équipe est déjà en route pour une mission et son point de rendez-vous est aux portes du village. Ton sensei s’appelle Hakushi Ozuka.

Sans perdre une minute, Namiko fit demi-tour et courut vers les portes lançant un « merci » qui s’envola dans les airs. Rhaa c’était pas possible, pensa-t-il. Bande d’incapables. Arriver en retard pour sa première mission n’était pas la meilleure façon de faire son entrée dans l’équipe. Certes, il n’y pouvait rien mais ce n’était pas une raison. Espérons que son sensei ne soit pas trop sévère. Le garçon n’avait jamais traversé le village aussi vite. Bousculant les passants, lui qui d’habitude était très poli et respectueux, ne pensait qu’à une chose : rejoindre son équipe ! Après quelques minutes de course effrénée, il aperçut un duo de ninjas vers la porte. Essoufflé, il les aborda.

- Hakushi Ozuka ? Il n’attendit pas sa réponse. Je suis Ryukuu Namiko, on vient de m’avertir que j’étais dans votre équipe, désolé pour le retard. Dit-il en reprenant son souffle.

Et là, il reconnut Ryusai. Son regard ténébreux qu’on assimilait à son genre gothique se posa sur lui. Affichant une mine blasée, il le regardait comme un prédateur. Pour faire simple, il n’appréciait pas tellement cet énergumène qu’il avait côtoyé à l’académie ainsi que lors d’une mission. Ce pervers hyperactif était donc son équipier, ça promettait…

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Lorsque je posai la question à la jeune fille aux cheveux rose, elle commença d’une voix légère à me répondre lorsque tout d’un coup, mon coéquipier lui coupa la parole avec un air apeuré :

-Excusez-moi ? Mais euh, je ne suis pas ninja, je suis un simple garçon d’hôtel, j’attendais un client, mais vous m’avez confondu.

Et en voilà un de moins, on se trouvait à présent enfin en tête à tête Ozuka et moi puisque l’imposteur détala comme s’il avait vus un monstre qui lui courait après. Elle le regarda s’éloigner puis se retourna dans ma direction à nouveau. Elle me dit alors que la mission à rétablir l’ordre dans un village où de nombreux phénomènes étranges ont eu lieu, et seraient liés à un bâtiment religieux. Elle m’expliqua également que la mission était de rang B et que des Genins ne sont pas censés en faire car elles sont jugées trop dangereuses pour eux alors que les pousser jusqu’au bout était une bonne chose pour évaluer leur vrai niveau et potentiel. A ce moment-là, elle s’approcha tout doucement de moi et se trouva limite coller à moi. Je fus surpris lorsque je m’aperçus qu’elle dandinait du cul en s’approchant de moi. Croyant qu’elle allait m’embrasser, je passe ma langue sur mes lèvres pour les humidifier. Mon souffle commença à s’agiter alors fermant les yeux, je repris mon calme et écouta ce qu’elle avait à me dire.

-Je veux être sûre que tu sais exactement ce que tu fais en devenant shinobi, je veux t’entendre me dire que tu donneras tout pour réussir sur cette voie, même si cela te demandera des sacrifices à la fois moraux et physiques. L’école c’est fini, maintenant, je ne serais pas là pour assumer toutes tes fautes, tu vas devoir devenir responsable.

Je n’avais strictement rien écouté à ce qu’elle m’avait dit en fait. Une fois ses lèvres figé, je décidai de prendre les devants et essaya alors de l’embrasser mais mes lèvres ne touchèrent seulement l’air. Au moment où je m’étais décidé, elle avait légèrement reculé et c’était tourné vers la sortie du village. Et merde, je me suis pris un de ces vents, j’suis deeeeeeeeg. J’espère qu’elle ne l’a pas remarqué sinon je vais passer pour un de ces nazes… Se tournant de nouveau en ma direction, elle me dit avec une voix un peu moins sensuelle qu’auparavant :

-Bien on y va ? Je ne compte pas non plus rester ici une éternité.

Bon, je crois que je ne me suis pas fait capter. N’empêche, comment elle m’a enflammé c’te meuf. Heureusement qu’elle est mignonne mais surtout mon sensei, sinon je l’aurais remise à sa place celle-là. Je n’avais pas écouté le long discours qu’elle m’avait raconté lorsqu’elle était presque collé à moi et heureusement qu’elle avait repris la parole, ainsi, je pouvais répondre à ce qu’elle m’avait dit ensuite sans pour autant répondre à l’autre. Et puis, c’était de sa faute si je n’avais pas écouté, elle n’avait qu’à pas m’exciter autant avec son doux parfum et ses formes généreuses. En plus, elle a failli me faire bander la cochonne. Avançant en direction des portes, j’allais lui dire qu’on pouvait y aller lorsqu’un énergumène arriva en trombe et s’adressa à ma future.

- Hakushi Ozuka ? Je suis Ryukuu Namiko, on vient de m’avertir que j’étais dans votre équipe, désolé pour le retard.

Roh non, pas lui, pas c’te mec bizarre. Alors je vous explique. Namiko est un gars que j’avais rencontré lorsqu’on était à l’académie. On avait même fait une mission ensemble une fois et d’ailleurs, heureusement que j’étais là, sinon la mission aurait été un échec. Quoi, vous ne me croyez pas ? Bah demandez-lui… Bref, c’est le genre de mec réservé, qui est toujours dans son coin. Il a un style vestimentaire bien à lui puisqu’il est, si je puis dire, « gothique ». Les meufs ne devaient pas beaucoup défiler dans son lit vu sa gueule haha. Et puis pour couronner le tout, au lieu d’avoir un coéquipier que je ne connaissais pas, j’avais le droit d’avoir cette andouille dans mon équipe. En plus, si je me souviens bien, il n’est pas du genre très combattant. Il a toujours aimé ce qui est froufrous, fleurs et médicaments. C’était un ninja médicinal. Enfin, il en faut bien, sinon comment on survivrait ? Il me regarda alors avec un air plutôt méprisant alors, le regardant droit dans les yeux, je le regardai fixement. Et ouais mon p’tit, c’est la bagarre des n’oeils, baisse les yeux man, soumets-toi. Tout en continuant de le regarder, je dis quelques mots que je ne pensais pas avec une voix tout à fait innocente et amical.

~ Hé Namiko, ça fait un bail. Tu racontes quoi depuis le temps ? J’espère que tout vas bien pour toi. ~

Je fis alors un grand sourire hypocrite tout en continuant de regarder le jeune garçon :

~ Il est arrivé en retard, c’est mal mais du moment qu’il est là et que l’équipe est complète, je pense qu’on peut y aller. ~

A peine avais-je fait un pas en direction de la sortie, que de nouveau je fus arrêtée. J’ai toute une série de mots, plutôt peu élégant venant de la part d’une fille, qui me viennent à l’esprit pour qualifier l’individu qui m’interrompt dans mon élan. Me retournant je lui fais un large sourire et je le regarde de haut en bas, ne cachant pas le moins du monde que je suis en train de le juger.
Les cheveux tout aussi noirs que la plus sombre des pénombres et les vêtements qui vont avec, une petite écharpe couvrant une partie du visage, bref on a affaire à quelqu’un de pas très à l’aise avec lui-même et d’un peu timide. Mon dieu et je vais avoir ça dans mon équipe, je crois que je tiens le ponpon, entre un abruti à qui je vais devoir apprendre les bonnes manières et un autre que je vais devoir décoincer je ne suis pas sortie de l’auberge.
Cependant c’est toujours avec le sourire que je lui tends la main et lui dit :

-D’accord je vois, je règlerais les petits détails administratifs plus tard. Je suis enchantée Namiko !

Comme on peut le deviner, ce ravissement extérieur n'est bien entendu qu'une façade cachant avec merveille le profond mépris que je peux ressentir aussi bien pour lui que pour l'autre, d’ailleurs je fait volte-face vers Ryûsai et le regarde droit dans les yeux avant de dire :

-Je crois qu’il n’y a que moi ici qui juge ce qui est mal de ce qui ne l’est pas. Je peux être très gentille et souriante, mais il y a certaines limites que tu vas devoir connaitre avant de prétendre être de mon équipe, et le grade au sein de celle-ci en fait partie. Jusqu’à preuve du contraire tu n’es qu’un genin, tu n’es donc pas en droit de juger un autre genin, s’il y a quelqu’un qui doit faire ce genre de choses ici c’est moi. J’espère avoir été claire, sinon la prochaine fois cela risque de ne pas se finir que par une simple remontrance.

J’ai pris un air sévère, une voix un peu plus forte que d’habitude et j’avais momentanément fait disparaitre mon air calme et serein pour être sûr de l’effet dissuasif de mes mots. Si jamais l’envie lui reprend d’avoir un tel comportement, je pense qu’il le sentira passer. Depuis quand une petite merde comme lui se croit permis ce genre de chose, non mais je vous jure…

-Bien je crois que maintenant on peut y aller, j’aurais à parler avec toi Namiko, quelques petites broutilles, mais avant il faut tout de même que l’on se dépêche, sinon nous serons encore ici ce soir.

Cette fois ci je me dirige vers la porte pour de bon, et je ne me retournerais, même si un autre imbécile arrive en disant qu’il fait partie de mon équipe, ou bien que l’un des deux boulets ne veux pas quitter son petit village chéri.

- J’allais très bien jusqu’à maintenant, Ryûsai.

Sarcastique, tout en finesse, Namiko répondit avec tact à la provocation de son nouvel équipier. Il avait très bien que celui-ci ne l’appréciait pas non plus, leur caractère respectif était trop éloigné. A peine composée, il y avait déjà de la tension dans le groupe. Cependant, il allait falloir trouver un terrain d’entente et surtout beaucoup de patience pour leur sensei pour qu’ils puissent collaborer efficacement. Le membre du clan Seki en profita pour balancer un nouveau pic au médecin en insistant sur son retard. Et, Namiko ne put cacher un sourire satisfait lorsque celui-ci se fit remettre en place par leur sensei. D’ailleurs, d’après cette petite intervention, il put avoir un aperçu de son caractère. Derrière une beauté non négligeable grâce à de grands yeux, une belle chevelure rosée et des traits fins, avait l’air de se cacher un tempérament ardent. Sa douce voix avait remis les choses en place avec aplomb. Cela arrangeait Namiko qui n’aurait pas à subir les écarts de son pervers de coéquipier. Lui, il était plutôt discret, il ne tentait pas de se faire remarquer, il ne craignait donc pas trop la foudre de son sensei. Foudre qu’il ne voulait pas tellement se prendre au vu des menaces qu’elle avait proférée. Pendant un instant, il s’imagina quel genre de sévices elle aurait pu leur faire. Puis, elle lui indiqua qu’elle aurait à lui parler en privée. Pourquoi donc ? Il ne savait pas vraiment comment le prendre. Est-ce que Ryûsai avait eu droit au même traitement ? Mince, elle avait peut-être détecté la relation tendue entre ses deux élèves. Peu importe, elle annonça leur départ.

Mais pour aller où ? Namiko avait débarqué en dernière minute sans même savoir ce qu’ils allaient faire ni même l’identité de son sensei. Il se chargea de lui demander en route. Hakushi Ozuka elle se nommait. Le médecin avait entendu parler de clan du village, c’était des manieurs de papiers d’après ce qu’il savait. Quant à la mission, elle consistait à enquêter sur un bâtiment religieux un peu trop bruyant et qui effrayait les civils. Namiko ne croyait pas en la religion, la sienne c’était la science. Néanmoins, il retint ses remarques sur le sujet. C’était la fin de l’après-midi et la nuit commençait à tomber, tout comme la température d’ailleurs. Le lieu de la mission n’était pas très éloigné et le groupe progressait bien. Le médecin brisa le silence en interrogeant son sensei.

- Vous avez déjà eu à faire à ce genre de mission ? Vous pensez que c’est quoi ? Dit-il sur un ton montrant sa soif de connaissance.

Namiko voulait une équipe avant tout pour cela. Bien qu’il soit vu comme un solitaire, il voulait apprendre de son sensei et partager son savoir avec les autres.

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Après mes quelques mots appuyant sur le retard de mon nouveau camarade, mes pensées se troublèrent légèrement. Pourquoi j’avais parlé avec tant de hâte alors qu’il était arrivé en retard à cause d’un problème au sein de l’administration de Kumo ? Mes pensées ce firent stop net lorsque mon nouveau sensei me mit gentiment en place tout en me menaçant légèrement pour ne pas que cela se reproduise. C’est vrai que pour un premier jour, mon comportement n’était pas vraiment approprié mais on allait partir juste tous les deux en missions, en tête à tête avant que l’autre n’arrive. De toute façon, depuis l’académie, il a toujours été dans mes pates. En court, il était bien meilleur que moi, mais ne n’étais pas idiot non plus. Elle me laissa enfin tranquille lorsqu’elle explique à Namiko qu’ils allaient devoir parler tous les deux. C’était sûrement pour son arrivé de dernière minute mais non pas pour le retard mais plutôt parce qu’il n’était pas prévu dans l’équipe. Cette fois-ci, je préférais me taire et mater tranquillement les belles formes d’Ozuka. L’équipe était enfin formée et ce n’était pas trop tôt, nous allions enfin pouvoir partir accomplir notre mission.Pour qu’elle puisse au mieux être réalisée, j’allais devoir coopérer avec la jeune demoiselle aux cheveux roses mais également mon nouveau « frère d’arme ». Ce n’était pas infaisable à faire mais qu’il ne s’attende pas à ce qu’on soit ami, cela n’était pas envisageable de par nos caractères respectifs tout à fait opposés. Et puis, je lui avais posé une question amical, même si je ne le pensais pas trop et ce trou du cul se permit de me lancer un pic en me disant que tout allait bien jusqu’à maintenant. Mais pour qui il se prend à me répondre ça ? Peut-être que j’ai été le dernier des cons dans mes paroles mais il n’avait pas à faire ça.

Pour éviter d’autres problèmes, je pris sur moi et me concentra sur la vision des fesses de la Chûnin. Nous commencèrent alors à marcher, Ozuka devant, Namiko peu loin derrière et moi légèrement en retrait sur un côté. Il y régnait un silence d’église dans la mince forêt entouré par les montagnes de Kaminari No Kuni jusqu’à ce qu’il décide de reprendre la parole pour demander si elle avait déjà fait ce genre de mission et de ce qu’elle en pensait. Je me demandai alors comment il avait pu prendre connaissance de l’ordre de mission alors qu’il ne devait initialement pas partir avec nous. Toutes ces choses qui courraient dans ma tête mais que je me retenais de dire pour éviter de poser polémique commençait à me taper sur le système. Je décidai alors d’accélérer la marche et le doubla, me tenant juste derrière mon sensei, décalé sur son côté droit. Lorsque je venais de la doubler, il avait un regard curieux. Non curieux dans le sens un regard étrange mais plutôt celui d’une personne cherchant à savoir le plus de chose possible. Mais cela est vrai que ça deuxième question était loin d’être inintéressante. Qui ou quoi pouvait tuer des gens d’un village calme et paisible ? De plus, les habitants disent qu’il y a des monstres dans leurs villages. Quel genre de monstre cela pouvait-être ? Je marchai sans faire aucuns bruits attendant la réponse de la jeune fille tout en regardant au loin le village se dessiné peu à peu. C’était une mission pour le moins étrange et plutôt dangereuse puisque c’était une mission de rang B.

J’ai beau ne pas apprécié Namiko, celui-ci est un Eisei-nin tout à fait remarquable qui pourrait nous aider en cas de blessure ou autre mais il ne doit pas être très fort du point de vue combattant. Ozuka est une kunoichi du clan Hakushi et maîtrise donc l’art de manier le papier. Etant un shinobi de classe moyen, elle a une certaine compétence bien au-dessus de la nôtre. Je n’avais jamais encore vus des techniques de ce clan être utilisé. Pour ma part, je suis du clan Seki et maîtrise donc parfaitement mon chakra pour le matérialiser à ma guise. J’étais plutôt du genre défensif même si je peux infliger des dégâts plus ou moins important. C’est important de bien analyser les compétences et faiblesses de chacun avant de faire quoi que ce soit. Foncer dans le tas n’est pas une bonne solution, il faut avant tout préparer un plan. Mais pour le moment, ne connaissant pas ce qui allait se produire, on ne pouvait rien faire à part enquêter tout d’abord auprès des villageois et se rendre ensuite sur la scène principale où tout a lieu. Enfin, ce serait à notre sensei de voir cela, comme elle me l’a bien rappelé, nous ne sommes que Genin et n’avons pas notre mot à dire. On doit s’écraser et c’est tout. Alors qu’on allait bientôt pénétrer dans le village en question, j’attendais toujours que Namiko obtienne réponse à ses questions.

Le chemin vient à peine de commencer, et j’ai déjà, le droit à une série de question venant de mon nouvel élève gothique. Bon d’accord les questions qu’il me pose sont plutôt légitimes, je ne lui ai pas dit comment je m’appelais ni où nous allions d’ailleurs. C’est donc avec un certain détachement que je lui donne les réponses à ses questions, sans trop plus faire attention à lui.
Pendant un moment le silence règne sur le petit groupe, et seul le bruissement des feuilles sous l’action du vent vient rythmer notre marche. Je profite de ce doux moment de repos avant que les deux boulets sous ma responsabilité ne reprennent les questions. D’ailleurs cela ne tarde pas, décidemment ce gothique est bien trop curieux, c’est un vilain défaut, il va falloir que je lui apprenne ce point aussi :

-Il faut savoir que chaque mission est différente, donc pour te dire, je n’ai jamais eu affaire avec ce genre de missions. Cependant je ne suis pas superstitieuse, et je ne crois pas aux monstres, donc même si en apparence cette mission semble spéciale, je suis sûr que l’objet de celle-ci ne sera pas bien différent d’une autre. On tente de terroriser les villageois, oui bien un malade mental s’amuse, enfin bref cela n’a rien de très original. Tient, s’il y a une chose que vous devrez retenir c’est bien celle-là, ne vous fiez jamais aux apparences, la plus douce créature pourrait bien se révéler être la plus terrible de toutes celles qui foulent le sol de cette planète.

Bien je crois que c’est tout pour les questions, de toute manière nous arrivons bientôt au village…
La porte de celui-ci est grande ouverte, et donne sur l’allée principale uniformément vide. Pas un chat à l’horizon, quelques cartons ici et là, mais rien de plus, tout est mort et abandonné, quel accueil chaleureux…
Nous nous avançons un peu, scrutant chaque fenêtre à la recherche d’une ombre, d’une lumière, d’un mouvement, mais rien. Tout est clos, les fenêtres sont barricadées et les portes précautionneusement fermées.
Je m’avance vers l’une d’entre elle, et donne un coup avec le manche de mon wakisachi :

-Ouvrez, nous sommes des émissaires de Kumo venus régler les maux de votre village.

Seul l’écho de ma voix me revient en réponse, les ondes se répercutant sur les hautes montagnes avoisinantes.
Après quelques longues minutes d’attente, et aucune réponse, je me recule doucement et à l’aide d’un violent coup de talon et d’une petite dose de chakra pour m’aider un peu, j’enfonce la porte qui tourne en une fraction de secondes sur ses gonds, terminant sa course par un fracas sourd contre le mur.
J’entre doucement dans la maison, faisant signe à mes deux boulets favoris de me suivre et leur indiquant au passage de fouiller la maison. La poussière vole doucement, donnant une forme aux fins rayons de lumière qui traversent l’entrée de la maison. Je fais un pas qui fait craquer le plancher, puis un second qui produit exactement le même bruit. Il fait terriblement sombre à l’intérieur, je marche vers la cheminée et attrape un cadre recouvert de poussière, je passe ma main dessus, et je vois alors une photo d’une magnifique jeune femme d’une vingtaine d’année, souriante et rayonnante de bonheur en tenue traditionnelle, accompagnée d’un jeune homme tout aussi souriant. Ça me dégoute de voir tant de bonheur affiché, à tel point que je jette le cadre contre le sol :

-Ne vous acharnez pas contre ce cadre, il ne vous dira rien, le couple qui vivait ici a disparu au tout début du malheur qui frappe notre village.

Sans même sursauter je me retourne faisant désormais face à un homme d’âge plutôt mûr, le visage marqué à jamais par les âges et les nombreux hivers rudes qu’il a pu parcourir :

-Vous êtes donc la délégation que Kumo nous envoie pour nous venir en aide ? Vous pouvez rentrer chez vous, ce village n’est plus depuis quelques temps déjà, votre administration nous a oublié depuis trop longtemps, et le mal s’est emparé du village depuis un certain temps déjà. Nous ne sommes plus qu’une poignée encore à y vivre, mais nous n’avons pas besoin de votre aide…

Il avait dit tout cela d’un air dur et sévère, me reprochant presque la désertion de ce lieu. Sauf que je n’y suis pas pour grand-chose mon ami, je ne suis qu’un pion, enfin j’aimerai ne plus l’être, mais ça c’est encore autre chose. Maintenant partir et rentrer bredouille à Kumo en disant que l’on ne veut plus de nous, il en est hors de question, je suis venue ici c’est pour une raison bien précise, et je ne partirais pas tant que je ne l’aurai pas satisfaite :

-D’abord qui êtes-vous et de quel droit vous permettez vous de nous chasser ainsi. De plus si vous pensez que l’on va gentiment vous laisser ici sans intervenir, en prenant pitié de vous, je crois que vous fourrez le doigt dans l’œil et ce bien profond. On va remplir la mission qui nous a été confiée que vous soyez d’accord ou non. Maintenant libre à vous de coopérer, mais sachez que peu importe le temps qu’il nous faudra, cette histoire sera tirée au clair.

C’était d’un air déterminée et forte que j’avais remis à sa place le vieil homme. Même si l’on dit qu’il faut respecter le plus âgé par la sagesse qu’il peut apporter, je crois qu’il est bon parfois de leur rappeler qu’ils ne doivent pas se croire tout permis :

-Je suis le maire de ce « village », si l’on peut encore parler de village, c’est pour cela que je me suis permis d’intervenir de la sorte. Faites comme vous voulez, mais votre cause est perdue. Je coopérerais si vous le souhaitez, mais ne soyez pas trop optimiste, il n’y guère plus d’espoir en ce monde.

Je le regarde toujours avec un air autoritaire, mais plus calme et posé qu’il y a quelques instants, nous allons pouvoir commencer notre enquète :

-Bien, Ryûsai ici présent va vous poser quelques questions histoire que nous puissions en savoir un peu plus sur cette étrange histoire.

Je fais un geste de la main vers sa direction juste avant de reprendre :

-En attendant je vais aller avec mon autre élève sur ce lieu religieux à la recherche d’éventuels indices. De toute manière nous passerons la nuit ici pour voir ce qui se passe vraiment. Namiko vient, il n’y a plus rien à trouver dans cette maison fantôme…

Je sors alors de la maison abandonnée pour me retrouver dehors, je remarque alors, un peu en retrait du village sur un petit tertre assez lointain, un bâtiment de pierre en ruine, sans aucune toiture, avec seulement quelques piliers encore debout. Je le pointe du doigt et demande alors au maire du village si ce tas de cailloux est le lieu en question :

-C’est exact, de jour il donne déjà des frissons, mais la nuit c’est encore pire, si vous voulez l’inspectez allez-y, mais je ne m’y risquerais pas avec vous…

Prenant une profonde inspiration je commence à y aller, appelant Namiko à me rejoindre :

- Dès que tu auras fini Ryûsai rejoins-nous immédiatement.

Ainsi je pars accompagné de Namiko à la recherche d'éventuels indices, j'en profiterais aussi pour lui parler...

Comme s’en doutait Namiko, sa sensei avait déjà une idée sur la cause de ces évènements anormaux. D’après elle, tout cela n’avait rien de mystique, quelqu’un ou quelque chose était le cerveau de ces phénomènes. Une bonne analyse, pensa le médecin. En tant que scientifique, il était très terre à terre et ne croyait en rien hormis ce qu’il voyait. Ses soupçons étaient les mêmes, il ne fallait pas vraiment s’attarder sur les faits mais plutôt sur la cause de ces faits. Les raisons pouvaient être multiples mais il était facile de feindre le paranormal et de faire régner la peur. Avec cette réponse, Ozuka en profita pour donner sa première leçon à ses élèves : ne jamais se fier aux apparences. Une phrase que Namiko aimait beaucoup car elle le concernait directement. Les gens s’arrêtaient souvent à son look en le voyant alors qu’il n’avait pas disons le caractère de son style. Dans ce cas précis, elle leur indiquait de se méfier de tout ce qu’ils allaient voir dans ce village. En effet, le danger pouvait venir de n’importe qui. La naïveté de certains genins aurait pu les mener à leur perte mais Namiko était plutôt mature pour son âge sur ce point. Le médecin pensa qu’elle devait avoir un certain vécu pour penser cela aussi clairement. Peut-être avait-elle été trahie ?

Leur course effrénée les mena rapidement au village. Quand ils firent leurs premiers pas au milieu des bâtiments, Namiko fut tout de suite alerté par le silence plat qui régnait. C’était bien trop louche, cela ressemblait à une scène classique de film d’horreur. On aurait pu croire que le lieu était désert, vidé de toute vie. Il n’avait pas peur mais l’ambiance était angoissante. Il jeta un œil vers Ryusai pour voir sa réaction. A cet instant, l’heure n’était plus aux disputes, il fallait se serrer les coudes et mener à bien la mission. C’est leur sensei qui prit les devants, elle semblait sereine. Tour à tour, ils scrutèrent les maisons pour tenter de trouver un signe de vie, mais rien, le néant. C’était un véritable village fantôme. Namiko prit l’initiative d’aller toquer à quelques portes mais seul le silence lui répondait. Finalement, Ozuka décida d’enfoncer une porte à coup de pied. Les deux genins la suivirent à l’intérieur de la maison qui avait aussi l’air abandonnée. Une odeur de vieux régnait à l’intérieur et seuls les quelques rayons de soleil qui passaient leur offraient un peu de lumière. Suivant les ordres, Namiko fouilla la pièce principale. Il ouvrit un tiroir qui se mit à grincer de façon assez terrifiante, à l’intérieur il ne trouva que des couverts anciens. Lorsqu’il en ouvrit un second, une araignée s’en échappa et il recula de frayeur. Le médecin avait une peur bleue de ces petites bêtes. Il tenta de cacher ce petit désagrément et partit fouiller ailleurs. Le parquet en bois craquait à chaque fois que l’un d’eux marchait, un peu comme dans les maisons hantées que l’on décrit dans les histoires d’épouvante. Soudain, un bruit de verre suivit d’une voix grave venant d’une personne âgée. Namiko se retourna sur le champ pour faire face à un vieil homme. Celui-ci confirma les pensées du genin, le village était quasi désert. D’après lui, Kumo ne s’occupait plus de cet endroit depuis plusieurs mois. Le village du pays de la Foudre était encore récent et il était possible que tous les rouages de son système ne soient pas encore bien conçus. Bref, c’était un oubli lourd de conséquence. Ozuka lui assura qu’ils allaient tout de même poursuivre leur mission qui était de les sortir de cette impasse. C’est alors que l’homme se présenta comme étant le maire. Namiko pensa qu’il devait bien être au courant des évènements. Sa sensei ordonna à Ryusai de le questionner tandis qu’eux allaient commencer les recherches. Namiko ne put s’empêcher d’avoir un sourire satisfait quand il quitta la pièce avec Ozuka.

Le maire avait indiqué l’endroit des mystères. Sur une petite butte, une vieille bâtisse en ruine ressemblant à un ancien lieu de culte les attendait. Sûrement avait-il été détruit par la guerre. Namiko avait vu de nombreux bâtiments anciens et monuments victimes de jutsus dévastateurs lors des affrontements. Celui-ci était un peu isolé du reste du village. Autour, il y avait une atmosphère très mystique, on sentait qu’il se passait des choses ici. On aurait pu lui dire qu’il y avait des fantômes qui hantaient les lieux, il n’aurait presque pas été surpris, bien qu’il n’y croirait pas. Ainsi, il progressa accompagné d’Ozuka. Un vent frais caressait son visage qu’il avait couvert avec son écharpe. Sur le chemin Namiko remarqua des traces de sang. Il s’arrêta un instant et l’observa, il avait séché. Quelqu’un ou quelque chose était passé par là. Mais, ce qui interpella le genin c’était l’apparence visqueuse de celui-ci. En effet, il pendait sur une touffe d’herbe. Il était mélangé à quelque chose qu’il ne reconnaissait pas. Il fit part de ses observations à sa sensei.

- Le sang est sec mais il a une apparence anormale. Il a l’air d’être mélangé à une autre substance que je ne connais pas, ce n’est pas humain. Dit-il en la regardant pour lui faire comprendre qu’il fallait s’attendre au pire.

Au fur et à mesure qu’ils progressaient, ils découvrirent d’autres traces. Notamment, des marques de mains sur les murs. Seulement, ses mains n’avaient pas une taille ni une forme humaine. Cette histoire rendait Namiko un peu nerveux C’était sa première mission de cette envergure et il était tombé sur une farfelue. En tant qu’eisei-nin, il risquait d’en apprendre beaucoup. Dans son jeune esprit il se faisait déjà quelques idées sur ce qu’il allait trouver. La plus probable était un groupe d’assassins aux méthodes assez particulières. Pourquoi sur ce village ? Il n’en avait pas la moindre idée, une vengeance peut-être. Il pénétra dans l’enceinte de ce qui semblait finalement être un vieux temple. La porte en bois était détruite et il passa par-dessus le muret en pierres anciennes lui aussi en sale état. L’intérieur était grand mais le toit qui avait disparu en morceaux laissait passer la lumière. Le garçon commença à fouiller. Il enjambait les planches de bois et observait avec minutie le sol. Sous une pierre portant un signe religieux, il découvrit un pan de vêtements tachés de sang. Il enfila un de ses gants d’eisei-nin et le ramassa, celui-ci était encore frais et humain. Il le montra à Ozuka.

- C’est du sang humain cette fois. Je ne sais pas ce qui se passe ici mais ça commence à être effrayant. Dit-il calmement.

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Alors que nous étions toujours en chemin, Namiko ayant posé sa question n’avait toujours pas eu de réponse. J’étais également en train d’attendre la réponse pour satisfaire ma curiosité. Nous continuâmes à marcher alors qu’Ozuka décida enfin à répondre à la question. Elle expliqua que les missions sont toutes différentes les unes des autres. Je n’étais pas d’accord avec elle car les missions que j’ai rencontré jusqu’à présent était pareil : soit il fallait faire en sorte que des gens s’en aille, soit il fallait retrouver quelque chose ou enquêter sur une disparition. Enfin, c’était peut-être le cas pour les faibles missions car après tout, je n’avais jamais fait de mission dîtes « dangereuse » étant donné que l’on ne confiait pas ce type de mission à des Genins. Par contre, elle releva le fait qu’elle ne croyait pas à ce genre de chose, style fantôme, montres et autre fantaisie de ce style-là et elle avait tout à fait raison lorsqu’elle disait qu’il y avait toujours une circonstance, un but pour remplacer ce genre de chose. Elle démontra le fait qu’il ne fallait pas se laisser avoir par cette mission car la plus petite des choses peut se révéler être la plus importante et c’était d’ailleurs son cas car après tout, Ozuka peut être souriante… mais vu la façon dont elle m’a rembarré, elle peut être agressive et voir même peut-être dangereuse.

Une fois qu’elle eut fini de parler, nous avions enfin réponses à nos questions. C’est à ce moment-là que nous arrivèrent dans le village. Il était désert, comme une vieille ville de western avant un affrontement entre cowboys. Etant entré à l’intérieur, nous avions pu constater que le village était réellement désert, les maisons étaient barricadés, fermé par des planches cloués aux portes et aux fenêtres. Cela n’allait pas arranger nos affaires. Alors qu’Ozuka s’approchai d’une des maisons, elle frappa à l’aide de son wakisachi avant de décider d’enfoncer la porte d’un coup de pied violent pour l’ouvrir n’ayant pas eu de réponse. La porte claqua contre le mur créant un important bruit de fracas. Alors qu’Ozuka fit signe de la suivre, elle nous dit d’un signe net de fouiller la maison et je m’exécutai immédiatement. A chacun de nos pas, le plancher se trouvant sous nos pieds craquait comme dans une vieille maison hanté. Il y avait des toiles d’araignées par si et par là et des nuages de poussières volaient dans l’air. Seul des petits rayons de soleils pouvaient éclairer la pièce, passant dans le peu d’espace qu’il y avait entre chaque planche qui barricadait les portes et les fenêtres.

Cherchant des indices sur un bureau se trouvant non loin d’Ozuka, je le regardai alors et au bon moment d’ailleurs car je pus esquiver un truc qu’elle me lançait à la tronche. Elle pourrait faire gaffe cette conne non ? Enfin, je pris sur moi pour éviter de m’en prendre pleins la gueule mais j’en avais terriblement marre de cette mission de merde et de cette sensei de merde. Mais bon, je n’avais pas le choix, je ne pouvais pas changer à ma guise et puis, elle a de la chance d’être mignonne et elle aura de la chance si elle finissait dans mon lit. Me baissant et ramassant ce qu’elle venait de me jeter, je pus constater que c’était une photo d’un jeune couple très souriant. La jeune fille était terriblement belle et le jeune homme l’accompagnait… était un jeune homme qui ne méritait pas une si belle fille. Un homme sortit de nulle part s’adressa à Ozuka d’un ton fatigué mais plutôt énervé. Il lui expliqua que le couple étant sur cette photo avait disparu un peu près au même moment où le malheur a commencé. Me retournant, je regardai d’où venait la voix et m’aperçus qu’elle venait d’un très vieille homme. Cet homme expliquai alors qu’on pouvait rentrer chez nous car le mal était déjà fait et que nous avions répondus présent auprès d’eux trop tard. De quel droit se permettait-il de nous dire ce qu’on devait faire ? Vieille imbécile… Voulant le remettre en place, mon sensei me coupa alors la priorité de la parole pour le remettre elle-même à sa place.

Elle lui dit ce que je voulais dire : on allait quand même remplir notre mission, qu’il soit d’accord ou non et qu’il nous aide ou pas. Pour une fois, j’étais contant d’elle, elle avait dit quelque chose que je pensais mais je retenais quand même le fait qu’elle avait essayé de me balancer le cadre dessus. Le vieil homme se présenta en tant que Maire du village et nous dit qu’il allait coopérer si on le voulait. Bien sûr qu’on voulait qu’il coopère, sinon la mission n’allait jamais avancer. Alors que j’eux un large sourire sur ses paroles, elle put en dire des nouvelles qu’elle aurait dût garder pour elle. Ces dernières paroles effacèrent mon large sourire du visage lorsqu’il eut dit que j’allais devoir lui poser des questions alors qu’eux allait enquêter sur le terrain. Sale conasse, tu vas me le payer un jour, tu verras. Alors que mon nouveau sensei commençait à sortir de la maison avec Namiko, elle me dit qu’une fois que j’avais finis de poser les questions, il fallait que je les rejoigne immédiatement. Alors qu’elle était partit assez loin pour ne pas qu’elle puisse me voir ni m’entendre, je tirai la langue puis dit :

~ Non non je vais rentrer me toucher au lieu de vous rejoindre… ~

Regardant le vieil homme, je pris une chaise se trouvant à côté de moi, m’asseye dessus puis entendis un craque… BIM, la chaise craqua sous mon poids et je me retrouvais les quatre fers en l’air. Je me relevai alors, enleva la tonne de poussières étant à présent sur mes vêtements puis regarda le vieil homme. J’avais quelques questions en tête déjà. M’approchant de lui, je m’éclaircisse la gorge avant de lui demander ce qu’il savait sur les soi-disant « monstres ».

« Les monstres sont apparus un peu près en même temps que les disparitions commencèrent, un peu après. Au début, on pensait que les premiers disparut qui étaient une famille avaient déménagés sans prévenir mais lorsque les premiers monstres apparurent, presque tous les villageois disparurent ou désertèrent le village. En parlant de monstre, je dois vous confier que j’en ai croisé un peu après la disparition du couple qui habitait cette maison. Il faisait trop sombre pour que je puisse la voir mais je sentais sa présence. Je ne sais pourquoi, elle pouvait m’attaquer, me tuer comme elle le souhaitait mais cependant, j’ai sentis qu’elle m’observait sans rien faire. »

Son histoire me laissait plus que perplexe. Faisant une courte pause pour mémoriser tous ce qu’il m’avait dits, je repris tout en regardant la photo en lui demandant si la jeune fille était oui ou non amoureuse du garçon se trouvant à ses côtés. Il me demanda alors pourquoi je lui posais cette question et lui répondit que si elle revenait, je pourrais peut-être avoir mes chances avec elle étant donné que l’homme photographié avec elle est vraiment très laid comparé à moi. Il laissa à son tour un silence. C’était tellement silencieux qu’on pouvait entendre les mouches volées. J’étais plutôt dégouté mais j’étais quand même en train de rire. Reprenant mon sérieux, je lui demande alors s’il savait quelque chose sur le lieu où apparaissaient les monstres.

« Les monstres apparaissent dans les ruines de notre ancienne église tombée en ruine depuis un moment déjà. Cette église est le point le plus haut du village et a été construite sur une énorme roche qu’on ne pouvait détruite tellement elle était solide. C’était plutôt bizarre vus tous les moyens mis en œuvre pour la détruire mais nous avions quand même construit notre église dessus ».

Hum… La mission avançait déjà un peu plus. Je lui posais ensuite tout un tas de question plus au moins inutiles mais soit il ne pouvait pas y répondre car il l’ignorait, soit la réponse était inutile dans mon enquête. J’avais fait le tour des questions et quelques heures étaient déjà passées. Je devais à présent rejoindre mon équipe. Alors que la nuit commençait peu à peu à tomber étant donné que nous étions en hiver, je pris la route pour les rejoindre. Un peu plus tard, je les retrouvai et me présentant devant eux, je leur fit un bilan de ce qu’il m’avait dit.

~ Le Maire m’a confié que les monstres sont apparu presque en même temps que les disparitions ont commencé. De plus, il dit avoir croisé une de ces créatures mais cette dernière ne l’aurait pas attaqué. J’ignore si cela est vrai ou non mais je pense que toutes les informations ne sont pas négligeables. Pour finir, l’église se trouve sur le point le plus haut du village, sur une énorme roche que les habitants n’arrivaient pas à détruire malgré toutes les manœuvres diverses qu’ils avaient employés. Avez-vous trouvé des indices de votre côté ? ~

Nous marchons vers le lieu de culte, concentrés sur la recherche d’indice, enfin moi pas trop, mais mon élève en tout cas, lui, se donne entièrement à cette mission. La volonté de bien faire peut être, de vouloir montrer qu’il est un bon ninja auprès de son nouveau maitre. Si c’est le cas il ferait mieux de s’arrêter maintenant, je n’en ai pas grand-chose à faire de lui, mais soit si ça peut faire avancer la mission laissons le faire comme bon lui semble.
Après quelques minutes, il m’appelle, en fait il vient de trouver un indice, du sang, même si la texture de celui-ci semble différente de celle habituelle. Comment pouvait-il savoir cela, même moi en tant que chûnin j’avais du mal à remarquer la différence, c’est seulement avec une certaine insistance que je m’en rendis compte.
Nous continuons alors de nous diriger vers le bâtiment religieux, en trouvant en chemin encore d’autres indices de plus en plus glauques, certainement placés là pour effrayer les éventuels curieux, malheureusement cela ne marche pas avec des shinobis.
Enfin nous arrivons sur le lieu en question, totalement abandonné, détruit par la guerre et les âges, il ne reste plus que du bâtiment des ruines grisonnantes, témoins de temps anciens, plus glorieux que ceux que nous vivons actuellement.
Nous entamons alors les recherches, d’abord chacun de notre côté, vagabondant entre les divers murets, les yeux rivés sur le sol à la recherche du moindre petit indice. Quelques chaises brisées, des morceaux de tissus, bref rien de bien intéressant qui pourrait faire avancer la mission. Après quelques instants, c’est mon élève qui semble trouver un nouvel indice, de nouveau du sang, mais cette fois ci il est humain. En le rejoignant je constate qu’il porte des gants bien particuliers, ceux d’un eisei-nin. Voilà donc ce qui expliquait sa connaissance sur le sang. Je n’avais pas eu le temps de luis poser la question de savoir dans quel domaine il était spécialisé, mais il venait de me donner la réponse, j’en profite alors pour lui parler :

-Intéressant en effet, mais je crois que c’est le seul indice dont nous devrons nous contenter, je n’ai pas trouvé grand-chose de mon côté… Mais dit moi tu sembles être un ninja médical vu les gants que tu portes, c’est bien une équipe en a toujours besoin d’un.

Je le regarde avec un air sérieux, laissant apparaitre un léger sourire à la fin de ma phrase, lui laissant croire que j’étais contente de lui, même si c’est en partie vrai puisque justement j’avais besoin d’un ninja médical pour mon projet. Je reprends alors, commençant à marcher lentement, faisant mine de m’intéresser à un mur tout ce qu’il y a de plus banal, mais essayant tout de même de lui trouver une particularité :

-Mais sache que malgré tes compétences, je ne veux pas d’un faible dans mon équipe qui se cache derrière son rôle de soutien pour éviter d’avoir à se salir les mains. Le rôle d’un shinobi est sale par nature, ce droit de tuer s’il en est nécessaire n’est pas anodin, et tu ne peux le renier ni en abuser. J’espère que tu es prêt à l’assumer et ce dès maintenant car je crains que cette mission ne soit plus complexe qu’elle n’y paraisse. Je veux donc que tu me dises haut et fort que tu assumeras cette fonction quoi qu’il arrive.

Je viens de faire volte-face, le regardant droit dans les yeux comme je l’avais fait avec Ryûsai. Je veux m’assurer que tous deux savent ce qu’ils font ici, je dois me taper des boulets d’accord, mais je n’aurais pas de boulets faibles et incompétents. Passant du coq à l’âne, sans lui laisser le temps de répondre, et en arborant un air plus jovial je continue la conversation :

-Mais j’ai une question tout de même, en tant qu’eisei-nin es-tu capable de modifier un cadavre pour qu’il ressemble à celui d’un autre ? Par exemple si je t’amène un corps, peux-tu lui donner mon apparence ? Si je te pose cette question, c’est bien entendu par pur soucis professionnel, il m’est arrivé assez fréquemment d’avoir besoin de me faire passer pour morte au cours de missions, et je dois dire que ce genre d’artifice devrait se révéler assez utile pour ce faire.

Bon soit j’ai un peu, comment dire, « embelli » la réalité, puisque c’est plus pour un usage personnel que j’aurais besoin de ce cadavre, mais en tant que chûnin qui en impose auprès de son élève, je pense qu’il ne devrait pas trop poser de question sur la véracité de mes propos.
En écoutant ses réponses, j’entends des bruits de pas qui viennent vers nous, me retournant je remarque alors mon autre élève qui s’approche, peut-être a-t-il fini de poser des questions. J’obtiens rapidement une réponse de sa part, en récupérant le compte rendu de ce qu’il a réussi à soutirer du maire.
Bien, je crois que nous avons assez perdu de temps avec les indices quels qu’ils soient, je prends donc la parole pour indiquer la suite des opérations :

-Bien, je pense que nous allons rester ici ce soir en observation, si c’est ici que les monstres apparaissent la nuit, c’est ici que nous aurons le plus de chance de les trouver une fois le soleil couché. Chacun d’entre vous va se positionner dans un coin de manière à avoir un bon ensemble de la zone, ainsi nous ne risquerons pas de rater un élément important si jamais il se produit quelque chose.

J’attrape deux bout de papier dans ma sacoche et en tend un a chacun de mes élèves en leur disant :

-Si jamais il vous arrive quoi que ce soit, ou bien que vous remarquez la moindre chose anormale, afin de ne pas attirer l’attention sur vous en m’appelant, vous n’aurez qu’à déchirer cette feuille, je saurais alors votre dernier emplacement et qu’il se passe quelque chose. Maintenant si vous n’avez pas d’objection, mettez-vous en position et préparez-vous, la nuit risque d’être longue…

Et sans plus attendre, je saute rapidement, me positionnant sur le plus haut point de ce qui reste de la bâtisse, surplombant l’ensemble de la zone, et regardant le soleil se coucher au loin. Monstre ou pas, cette histoire sera réglée cette nuit, j’en suis convaincue.

[hrp] vous connaissez la trame, à vous de jouer maintenant Smile

[hrp]

Seul avec Ozuka, Namiko cherchait toujours des indices. Tout ce qui pouvait les mettre sur une piste était bon à prendre. Minutieusement, il fouillait chaque recoin de la bâtisse. Il avait déjà trouvé quelque chose, un habit ensanglanté, et l’avait montré à sa sensei. Elle en avait pris compte et réagit sur le fait qu’il porte des gants médicaux. Bien vu, elle avait sûrement déjà croisé un eisei-nin. Le genin se contenta d’approuver ses paroles d’un signe de la tête. Il n’y avait rien à ajouter. Elle semblait satisfaite de savoir qu’un médecin faisait parti de son équipe. Le garçon ne savait jamais comment réagir quand il entendait ce genre de remarque. Lui, il préférait ne pas devoir user de ses talents de guérisseur. C’était une vision des choses très pragmatiques, un médecin s’il n’y en a pas, c’est bon signe !
Puis, elle enchaina sur des paroles beaucoup agréables. En l’écoutant, il fut choqué par la dureté de ses paroles et pensa qu’elle devrait avoir un passé sacrément lourd pour penser tout cela. Déjà, elle commença par insinuer que son rôle l’assimilait une personne faible. Et, elle ajouta qu’il devait être plus ou moins prêt à tuer sans remords Une chose impossible pour lui Il ne fallait pas être dupe pour comprendre que le but d’un médecin est de sauver des vies, pas de les prendre. Ainsi, ce n’était pas dans ses habitudes de tuer sans réfléchir. Ce qu’elle n’avait pas l’air de savoir également c’est que Namiko avait une forte tendance à refuser l’autorité. A première vue, son coté discret le faisait passer pour quelqu’un en manque de confiance mais bien au contraire, il avait du tact et savais argumenter quand il le fallait. Elle avait parlé en le fixant dans les yeux, sûrement une tentative de déstabilisation. Un médecin ne manquait pas de mental et ne se laissait pas impressionner par la première chose qu’il voyait.

Sans même lui laisser le temps de répondre, elle continua sur un sujet plutôt étrange. Elle lui demanda de transformer un cadavre afin qu’il ait son apparence. Cette fille était complètement barrée. Déjà, Namiko était médecin, il s’occupait des vivants pas des morts. Il aurait pu se tourner vers la nécromancie mais ce n’était pas vraiment sa tasse de thé. Non mais quelle proposition elle lui faisait ? Absurde. Le garçon fut encore plus étonné qu’elle lui demande ça et commença à voir sa sensei d’un mauvais œil. Décidément, elle avait des pratiques étranges. D’autant plus qu’il ne savait pas les raisons de cette requête. C’était louche, très louche. Néanmoins, il prit quand même le temps de donner une réponse claire.

- Premièrement, je suis médecin, je ne tue pas les gens sans raison. C’est contraire à mes convictions et ça ne changera pas. Tu sembles sans pitié, je ne le suis pas. J’ai vu trop de choses pour devenir comme ça. Je ne tue que si je suis en danger et que je juge que c’est juste. Dit-il concernant ses premières paroles. Ensuite, je ne suis pas nécromant. Je ne touche pas aux cadavres, ce n’est pas mon rayon. Il faudra te tourner vers quelqu’un d’autre. Répliqua-t-il froidement.

Il ne s’étala pas car pour une première mission ça partait dans le mauvais sens. Elle avait beau avoir un joli minois, le garçon n’était pas du genre à se laisser amadouer par un sourire. Il fut sorti de ses pensées par l’arrivée de Ryûsai. Celui-ci arrivait au bon moment et avait surement évité que ça parte plus loin entre eux. Namiko respectait son sensei mais il défendrait ses idéaux sans se démonter s’il le fallait. Quoiqu’il en soit son équipier arrivait avec des informations et ils l’écoutèrent. Pour débuter, les monstres étaient bien réels et pouvaient avoir un comportement étrange. Et, il expliqua une histoire de pierre indestructible en dessous du bâtiment religieux. Pour l’instant, Namiko ne voyait pas trop l’intérêt de ce détail mais ça pouvait être utile pour le suite. Etonnamment, Ryûsai avait fait du bon boulot et ne revenait pas bredouille. Ozuka prit en compte ses recherches et ordonna donc à ses élèves de rester en position jusqu’à la tombée de la nuit afin d’observer les lieux. Une bonne initiative puisque Namiko n’avait toujours pas compris pourquoi ils étaient venus en journée alors que les évènements étaient nocturnes. (Et toc ! Ça c’est pour m’avoir fait modifier mon post en me disant que c’est le jour.) L’idée était de se positionner chacun à un point d’observation et d’attendre. Ensuite, elle leur donna un morceau de papier afin de communiquer avec elle à l’aide de son pouvoir de clan.

Namiko s’écarta du groupe et décida de se positionner dans un coin de l’église. Il se camoufla derrière un morceau de toit qui laissait à peine un espace entre le mur. Celui-ci tenait en équilibre et n’offrait que peu de place. C’était une bonne cachette. Dissimulé derrière cela, il voyait sans être vu. Patient, il regarda sa montre. La nuit allait bientôt tomber. Il s’adossa contre la pierre et attendit…

La noirceur de la nuit recouvrait les lieux et par chance les rayons de la lune, pleine ce soir, éclairait assez bien le bâtiment. Cela faisait presque trois heures qu’ils attendaient et il n’y avait pas un chat. Quelques cris d’animaux venant de la forêt alentours, une chouette, le bruit du vent dans les arbres, le grincement des vieilles planches de bois, mais pas l’ombre d’un monstre. Namiko n’avait pas bougé d’un poil, les ordres étaient les ordres. Pour passer le temps, il jouait avec une seringue qu’il faisait rouler entre ses doigts, une manie un peu risquée qu’il avait quand il s’ennuyait. Tout à coup, un bruit semblable à quelqu’un forçant une porte se manifesta. Instantanément, le médecin rangea l’objet dans son étui. Il tenta de repérer le son. A nouveau il l’entendit, ça venait du centre de de la bâtisse. Encore une fois ! Cette fois il repéra l’origine, un tas de vieilles planches bougeait. Soudain, celui se souleva. Namiko sentit un frisson le parcourir, cela semblait surnaturelle, elles se déplaçaient seules. Il garda son calme et resta en place. A cet instant, il décida de déchirer son papier pour prévenir Ozuka, même si elle avait probablement déjà repéré la raison de son appel. Ses petits yeux ne quittaient pas l’action. Une trappe s’ouvrit. Le genin ne l’avait pas vu avant, il était trop loin. Cependant ce n’était rien comparé à ce qu’il allait voir. Immonde, il n’y avait pas d’autres mots. Namiko vit un hybride atroce en sortir. Il remarqua sa forme humaine mais ce n’était pas un humain. Il poussa un hurlement bizarre, une sorte de brame semblable à de la souffrance. Pendant quelques secondes il resta sur place, se secouant la tête dans tous les sens avant de partir vers le village.

Toujours en position, Namiko attendit un signe d’Ozuka. Une chose était sûre, tout ceci était bien réel et ils s’approchaient du but.

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Alors que je venais d’arriver sur les lieux où mon équipe était, je leur donnai les informations que je venais de récolter. Une fois que j’eux installer le silence, je sentis une légère tension entre mes deux compagnons. Je ne savais pas ce qu’il s’était passé et j’en avais rien à faire de toute façon, c’était leur problème. Notre senseï, nous tendant un bout de papier nous expliqua que nous allions rester ici jusqu’à la nuit pour trouver de nouveaux indices. C’était sûr, pas besoins de nous le dire, après tout, les doit disant « monstres » sortent la nuit, comme les vampires ‘-‘ Elle continua à prendre la parole en décrivant les principes du bout de papier qu’elle venait de nous donner. En le déchirant, elle serait prévenue qu’il y a un problème et connaîtra ainsi notre dernière position. C’était un moyen ingénieux de communiquer en cas de soucis tout en restant discret, encore plus que ma propre technique. Sur ces derniers mots, elle sauta rapidement se caché sur les restes du profond de la vieille bâtisse religieuse. Juste après, ce fut au tour de Namiko d’aller prendre position dans un espace étroit d’un coin de l’église. Me retrouvant seule, je décidai de prendre place également mais légèrement en retrait, en dehors de l’église et de ses environs. Je décidai alors de me cacher dans un tronc d’arbre creux caché par de nombreuses branches, feuilles de mousses. C’est bien beau de se cacher dans l’église pour trouver de nouvelles choses mais les menaces ou indices peuvent aussi venir de l’extérieur.

Quelques temps plus tard, la nuit commença à tomber. N’ayant pas mangé depuis un moment, je sortis un sandwich et une bouteille d’eau de mon sac qui tenait grâce à une sangle, le portant alors en bandoulière. Je l’engloutis rapidement, sans faire le moindre bruit et bus quelques gorgés d’eau pour faire passer le tout. Les minutes passèrent, le soleil se cachant de plus en plus, laissant à présent la nuit engloutir le jour comme moi ayant engloutis mon repas juste auparavant. Tendant ma main devant moi, la paume en direction du ciel, je me concentrai et malaxant mon chakra, je fis apparaître de tout petits animaux dans ma main, fais de chakra. Cette technique était Gen’saku No Kachiku, une technique efficace pour espionner. L’un des animaux étaient un aigle, l’autre un chien, le troisième un serpent et le dernier un singe. Je les posai alors à terre et les dispersèrent de manière opposé, l’un au nord, l’autre au sud et les deux autres à l’est et à l’ouest. Tous les côtés de l’église étaient sous surveillance de ma part et si quelque chose arrivait, j’allais être directement alerté. Le temps passa rapidement, je commençai peu à peu à m’assoupir mais j’étais toujours présent à surveiller les lieux. Alors que de ma position j’entendis un craquement résonner, je ne fis aucuns gestes pour ne faire aucuns bruits et entendis alors à nouveau le bruit. Je pus alors le localiser et en déduisit qu’il venait de l’église.

Sans un bruit, je commençai à me rendre sur place lorsque je fus alerté par un de mes animaux de chakra. C’était à l’est qu’il y avait un problème, lieu où l’aigle était en ce moment-même. Je voulus récolter les informations mais j’entendis alors un cri horrible venant de l’église. Courant alors, me cachant derrière de gros débris de l’église, je regardai discrètement ce que pouvait produire ce bruit. A ma stupéfaction, je vis alors bel et bien un monstre. Enfin c’était un hybride, associant humain et animal. C’était bien la première fois que j’en voyais, et ce n’était vraiment pas commun ainsi que naturel une telle créature. Le monstre avait l’apparence d’un humain mais avait des caractéristiques animales. C’était un homme ayant une peau ressemblant fortement à celle d’un crocodile. Chouette, je vais pouvoir me faire un business de sac à main pour ces mesdames et me faire un max de tunes. Reprenant mon sérieux, je vis l’animal prendre la direction du village. Regardant au loin, je vis Namiko rester sur place, le bout de papier qu’Ozuka nous avait donné plus tôt, regardant la créature. L’animal se dirigeait dans sa direction ne le voyant pas mais s’il s’approchait trop de mon compagnon, ce dernier allait se faire découvrir et allait être sûrement en danger. Il fallait agir de suite pour ne pas que le monstre s’échappe et je ne voyais toujours pas notre senseï venir.

~ Namiko, bouges de là ! ~

Voyant que Namiko était figé et que je ne pouvais du coup pas compter sur lui, je pris l’initiative de commencer l’action pour arrêter le monstre. Liant mes mains, je concentrai mon chakra dans mon bras droit et un énorme bras de chakra apparaisse, suivant les mouvements de mon bras comme s’il en faisait réellement parti. J’étais à quelques mètres de cette chose mais je pouvais l’atteindre de ma position. Soulevant mon bras en l’air, je le plaquai alors au sol. Le bras de chakra fit de même et s’abattit sur l’hybride pour tenter de l’immobiliser. Comment allait réagir Namiko ? Qu’allait faire Ozuka ?

Toujours en hauteur, j’observe où ont décidé d’aller se cacher mes élèves, le premier dans un coin sombre, et l’autre plus en retrait du bâtiment, mais utilisant une technique de chakra pour pouvoir tout de même repérer d’éventuelles choses étrange une fois le soleil couché. D’ailleurs l’astre ne tarda pas à disparaitre, laissant vite place à une magnifique lune. Cela fait désormais bien trois heures que j’attends sur cette position surélevée, le froid commençant de plus en plus fortement à imprégner l’air. Le calme plat, je me demande même si toute cette histoire n’est pas une affabulation, une hallucination de groupe presque, et qu’en fait ils se voilaient tous la face, fuyant la triste réalité qui était la suivante : personne ne voulait vivre dans ce village triste et loin de tout, reculé au milieu des montagnes du pays de la foudre.
Mais un bruit m’extirpe de mes pensées, au sol, des planches entassées les unes sur les autres commencent à bouger, puis soudainement elles sont poussées, laissant place à une trappe qui s’ouvre et qui laisse sortir une ombre imposante et bruyante, grognant et gémissante, comme souffrant le martyr mais ne pouvant l’exprimer plus que par ces bruits indiscernables. Elle commence à se diriger vers le village, mais aussi vers Namiko, tient voilà qui est intéressant, comment va-t-il réagir ? Car s’il reste là il va se faire repérer, et s’il bouge il risque aussi d’attirer l’attention.
Lentement elle s’approche de lui laissant apparaitre sous les rayons de la lune sa véritable forme, une chimère, hybride entre un homme, ou du moins si s’en était bien un à la base, et un crocodile. Namiko ne réagit toujours pas, je suis vraiment curieuse de voir ce qui va se passer. Mais c’est alors que Ryûsai sort de sa cachette, créant un imposant poing de chakra, qu’il abat violemment sur le monstre dans un grand fracas qui résonne alors dans toute la vallée.
Avec une certaine agilité, je descends de mon perchoir, arrivant en bas, juste à côté du monstre assomé sur le sol et de mes deux boulets, ou devrais-je dire du petit boulet et de l’énorme boulet inutile incapable de faire dans la discrétion. Je m’approche alors de Ryûsai et lui fou une gifle monumentale, le genre de gifle qui ferais pleurer n’importe qui et qui laisse une marque rouge très nette, sur laquelle on distinguerait presque les empreintes digitales. D’une voix forte et criant presque, juste pour me soulager, je lui dis :

-Je crois que dans la catégorie je fonce dans le tas sans réfléchir je n’avais jamais vu un tel cas. Tu te rends compte du bruit que tu viens de faire, pose toi la question juste cinq secondes, si ce monstre est sorti de cette trappe cela veut dire qu’il y a une cavité en dessous. Avec la force que tu as mise dans ton coup, je suis sûr que les vibrations se sont senties dans toute la grotte en dessous. Je ne pense pas qu’il n’y ait qu’un seul monstre, et avec ce que tu viens de faire, tu as gracieusement indiqué qu’il se passait quelque chose à la surface. Un shinobi n’est pas censé être un bourrin écervelé, il doit agir avec la plus grande discrétion possible, de manière silencieuse, efficace et sans bavure, bref tout le contraire de ce qui vient de se passer.

Je prends un Kunaï dans ma sacoche et le passe juste sous la gorge de la chimère et d’un coup sec lui tranche celle-ci, laissant alors un sang extrêmement visqueux en sortir. Il ressemblait comme deux gouttes d’eau à celui qu’avait trouvé Namiko un peu plus tôt lorsque nous étions venus ici. Je tire le cadavre du monstre sur le côté, le mettant dans un coin de la bâtisse et reviens vers mes élèves en prenant soin au passage d’essuyer mon arme avec un morceau de tissu :

-Si tu l’avais laissé passer, et si Namiko avait bien agis, je n’aurais pas été obligé de mettre fin à ses jours. Encore une bêtise de ce genre, et je me débrouillerais pour que l’on vous retire le grade de genin...

Soudain des cris déchirant nous parviennent de la trappe, les monstres semblent avoir été réveillés, ce qui ne nous simplifiera pas la tâche. Je me dirige alors vers celle-ci et l’ouvre en grand découvrant alors sur quoi elle donne. Un immense tunnel creusé dans la roche, couvert de terre, de boue et de sang, duquel se dégage une odeur nauséabonde. En fouillant dans ma sacoche je sors un petit papier que j’allume avec une allumette et celui-ci prend soudain feu, mais sans jamais finir totalement consumé, la flamme brulant éternellement sur la même partie de la feuille. Je m’avance alors, éclairée par la lumière du feu dansant puis je me retourne et dis :

-Venez, si vous voulez que l’on finisse cette mission ensemble vous allez être obligés de me suivre.

Puis sans même vérifier s’ils me suivent ou pas, je continue mon avancée au milieu de l’odeur nauséabonde qui se dégage du fond. Après quelques minutes d’une lente progression nous arrivons à une intersection, le tunnel se divisant alors en deux branches. Je me penche d’un côté, puis de l’autre, l’odeur provenant de la droite, je prends alors une décision, nous allons nous séparer, moi et Ryûsai du côté où l’odeur est la plus infecte, c’est-à-dire vers la droite et Namiko seul à gauche, là où l’odeur est à peu près supportable. Je ne veux pas laisser le Seki seul car je suis persuadée qu’il se démerderait pour se mettre dans le pétrin et puis Namiko semble plus raisonné et réfléchis que l’autre blanc bec. Après avoir expliqué que nous allions nous séparer, je prends de nouveau un papier dans ma poche et le tend à Namiko :

-Même principe que tout à l’heure, tu le déchire simplement et j’en serais informé, mais cette fois ci fais le uniquement si tu es en danger, si jamais tu tombes quoi que ce soit, je te fais confiance pour aviser. Bien allons y Ryûsai, on n’a pas de temps à perdre, les cris s’intensifient.

En effet les cris de monstres s’intensifient de plus en plus et semblent venir du chemin que j’avais choisis pour nous deux…

Spoiler:

Namiko avait gardé son sang-froid malgré la bête qui approchait de lui. Son sensei n’avait pas réagi mais il attendait malgré tout une réaction de sa part. Finalement, c’est son coéquipier qui fit une entrée fracassante en écrasant l’hybride à l’aide d’un jutsu de son clan. Plaqué au sol, le monstre ne bougeait plus. En quelques instants, Ozuka descendit de son perchoir et vint sermonner Ryûsai pour son geste. Certes ses remontrances étaient justifiées mais le genin n’aimait pas sa façon de faire. Elle n’avait aucune pédagogie. Si elle n’avait que la violence pour s’exprimer c’est qu’elle devait être sacrément limitée sur les mots. Bref, les trois étaient réunis et la bête était assommée. La sensei lui trancha la gorge pour abréger ses souffrances et supprimer la menace qu’elle représentait. Puis, elle la traina dans un coin afin de la cacher. Quand elle revint, elle balança une sale remarque à ses deux élèves. Namiko se retint de répondre mais ce n’est pas l’envie qui lui manquait. Cette Ozuka cachait vraiment bien son jeu. Il se jura de ne pas devenir comme elle.

Malgré cet incident, la mission devait continuer. La chûnin ouvrit la trappe. Immédiatement, une remontée d’odeurs insoutenables vint titiller les narines du médecin. Il sortit un masque de médecin et l’enfila, ça réduira au moins un peu la senteur. A l’intérieur, les murs étaient couverts de substances étranges ressemblant à de la boue et du sang. Dégueulasse. Le genin se demandait comment cela avait été construit. Au fur et à mesure qu’ils progressaient, l’odeur était de plus en plus oppressante. L’endroit était silencieux mais l’atmosphère était inquiétante. On sentait que le danger pouvait arriver à tout moment. Le couloir était étroit et u combat serait difficile ici. Quand ils arrivèrent à un croisement, Ozuka décida de séparer le groupe. Namiko devait partir seul tandis que le duo prendrait l’autre chemin. Soit, le jeune homme suivit les ordres. Il avait tout de même un nouveau bout de papier avec lui pour prévenir sa supérieure en cas de danger. Privé de lumière, le garçon sortit une torche improvisée de son sac et l’alluma. C’était peu mais au moins il voyait à quelques mètres devant lui. Il hocha de la tête pour signaler qu’il avait compris les consignes et partit dans son coin.

- On se retrouve dehors. Jeta-t-il le dos tourné.

Namiko ne voulait pas faire appel à eux. D’une part, il voulait montrer qu’il pouvait très bien se débrouiller seul. D’autre part, sa sensei l’avait un peu déçu. Il ne se reconnaissait pas dans cette équipe. Elle était sévère et distante. Derrière son sourire, elle cachait bien des choses. Déjà, les étranges questions qu’elle lui avait posées lui avaient mis la puce à l’oreille. Le médecin regrettait d’être tombé dans une équipe qui ne lui correspondait pas. Quelque part, il était presque soulagé d’être avec Ryûsai. Il était moins lourd que ce qu’il pensait et n’avait pas hésité à prendre un risque pour intervenir. Il n’irait pas jusqu’à dire qu’il l’appréciait mais il s’améliorait.

Plus il progressait, plus des cris bestiaux parvenaient à ses oreilles. Par précaution, Namiko avala une de ses pilules d’adrénaline. Augmenter ses capacités corporelles dans ce lieu ne pouvait être que bénéfique. Il n’était pas à l’abri d’une mauvaise surprise et il devait pouvoir agir rapidement. Grâce à ce produit, sa force, sa vitesse et ses réflexes étaient améliorés. L’odeur nauséabonde diminuait. Namiko avançait lentement, discrètement. Même si Ozuka lui faisait confiance, par défaut on va dire, il n’était encore qu’un genin. Elle avait pris un risque d’ailleurs en le laissant seul. Peu importe, c’était fait et il était livré à lui-même. Pour l’instant, il n’avait croisé rien ni personne. Même si à plusieurs endroits il vit des substances semblables à celles qu’il avait trouvé dehors. Pas de doute, il n’était pas seul. D’ailleurs, il ne tarda pas à voir un peu de lumière au loin. De ses petits yeux il tenta de scruter les environs mais il vit une forme passer devant lui à plusieurs mètres. Instantanément, il se cacha dans un petit interstice. Il pencha la tête lentement et le vit à nouveau passer, il semblait surveiller une pièce qui se trouvait derrière lui. Les hurlements d’animaux semblaient venir de cet endroit. C’était le moment d’agir. Cette bête ne le laisserait pas passer et il fallait espérer qu’elle soit seule.

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Je venais tout juste d’aider mon camarade et tout ce que cette conne trouvait à dire était des remarques ? Non mais elle est sérieuse elle, si un truc comme ça se passe mais que ce soit la chef d’équipe la victime, je la laisserais crever comme un chien, j’en fais le sermon. Alors que je tenais le monstre au sol, Ozuka sortit une lame métallique et trancha la gorge de la chimère. Une bonne giclée de sang fut son apparition... Enfin si on pouvait dire que c’était du sang. Le liquide qui venait d’éclabousser le sol était un liquide visqueux. Alors qu’elle venait de lui l’achever, je vis que quelqu’un goûtes venaient de heurter le visage de notre sensei sans qu’elle s’en aperçoive. J’avais envie de crier « Bien fait pour ta gueule » mais ce n’était pas très adapté, peut-être dans d’autres circonstances mais le moment n’était pas venu pour se quereller. Alors qu’elle continuait de me faire la morale, je regardai derrière moi tout en me grattant le cul pour lui montrer que je n’avais rien à faire de ce qu’elle me disait. Je ne savais pas si elle avait remarqué ma réaction mais elle savait sans doute qu’elle nous tapait sur le système. De toute façon, c’est ce qu’elle cherchait à faire. Une fois qu’elle eut finit de blablater dans le vide, elle ouvrit la trappe d’où le monstre venait de sortir. Une forte odeur nauséabonde prit alors la place de l’air pure qui nous entourait en ce lieu saint qu’était l’ancien édifice de l’église. Elle nous dit alors de la suivre si on voulait terminer la mission ensemble. Mon dieu comme j’avais envie de la pousser par la trappe et me casser en lui disant de la finir seule mais encore une fois, je ne pouvais pas. Et puis, elle était plus haut gradé que moi et donc normalement plus puissante que moi. Je n’allais rien pouvoir tenter contre elle, j’allais être vite mis hors-jeu avec un gros kick dans la poire. Ce fut lorsqu’elle commença à y pénétrer que nous lui emboitions le pas (pénétrer, emboiter… °-°).

Marchant alors dans la grotte visqueuse et puante, nous arrivèrent à un embranchement. Ozuka décida de nous séparer mais cette fois-ci, ce n’était pas moi qui allait me retrouver seul mais bel et bien mon compagnon Namiko. Je ne sais pas pourquoi j’avais tenté de le sauver auparavant. C’est vrai qu’il aurait pu agir de sorte à se débrouiller seul mais si quelque chose lui était arrivé et je n’avais pas réagis, je m’en aurais voulus. Même si je ne le connais pas vraiment et que notre relation était plus ou moins spéciale, ce n’était pas quelqu’un de méchant après tout. J’avais eu des préjugés à son égard sans apprendre à le connaitre lorsque nous étions plus jeunes. A présent, nous avions grandis, mûri et nous collaborions ensemble pour achever au plus vite cette mission. Ozuka avança alors dans le chemin, moi la suivant toujours de prêt. Tant qu’à Namiko, il continua sa route. Nous étions à présent séparé, qu’est-ce qui allait nous arriver, nous ne le savions pas. Alors que les cris puissants et monstrueux s’intensifiaient, nous continuâmes de marcher ensemble, sur un rythme plus au moins lent. Tout à coup, j’accélérai le pas et m’arrêta devant mon sensei sans dire un mot. La regardant droit dans les yeux, je lui murmurai alors quelques mots pour ne pas nous faire repérer par les monstres se trouvant plus loin sur notre chemin :

~ Il y a du mouvement au-dessus de nous. Je ne sais pas ce qu’il se passe, mais cela ne reflète rien de bon. ~

J’avais pu affirmer cela grâce à mes petits animaux de chakra que j’avais créé lorsque nous étions à la surface. Ceux-là servaient à récolter des informations et l’un d’entre eux avait vus quelque chose passer devant lui à toute vitesse. Composant des mudras, je malaxai mon chakra et créa un nouvel animal. Cette fois-ci, c’était une petite taupe que je posai au sol et qui creusa un trou. De part ce petit stratagème, nous pourrions savoir ce qu’il y a plus loin devant nous. Je regardai la Chûnin droit dans les yeux et lui dit d’un ton hypocrites :

~ Plutôt que d’y aller comme un bourrin, autant récolter des informations avant vous ne pensez pas ? C’est ce que vous m’avez dit un peu avant donc je ne pense pas que vous me contredirez si je ne m’abuse. ~

Ça c’était fait, maintenant que je t’ai remis à ta place, tu fermes ta tronche. Enfin c’est ce que mes paroles voulaient dire en quelques sortes. Ma taupe continua de creuser dans le sol jusqu’à remonter sa petite tête un peu plus loin. Elle se trouvait dans un coin d’une pièce. La pièce était éclairée par une très grosse pierre blanche entouré d’une aura bleu magnifique. Autour d’elle se trouvait des chimères que je pus compter rapidement, ne pouvant ma toute les distinguer car il y en avait des immenses comme des toutes petites. Il devait y en avoir six ou sept. Il y avait quelque chose qui était en train de toucher à la fabuleuse pierre. Ce n’était pas un monstre, cette ombre avait une apparence entière d’être humain. On aurait dit qu’elle était en train d’examiner le caillou. Je ne savais pas ce qu’il se passait, mais je fis mon rapport à mon supérieur.

~ Plus loin, il y a six ou sept chimères à vus de nez. Il y a un homme qui examine une drôle de pierre dégageant une aura bleue. Que fait-on ? ~

C’était à elle de décider, ne préférant pas trop prendre d’initiative comme auparavant pour éviter de me faire engueuler.

Spoiler:

Nous venons à peine de faire quelques pas que Ryûsai adopte un comportement étrange, pendant un moment je le laisse faire, le regardant sans rien dire, prête à l’engueuler à la moindre connerie qu’il fera. Au lieu de faire le bourrin comme tout à l’heure il me prévient et semble entendre des bruits juste au-dessus de nous, il pense même à faire dans la discrétion ce qui me semble incroyable au vu de ce qu’il a fait tout à l’heure. Je me pose même la question de savoir si ce n’est pas un autre élève qui a pris sa place, mais non c’est bel et bien le même abruti et son utilisation du chakra poussée.
Il forme rapidement une taupe de chakra qui passe dans le sol et qui se met à creuser frénétiquement avec ses pates miniatures dans la terre humide. Au bout de quelques secondes il obtient les informations qu’il voulait et me signale alors qu’il y a du monde juste au-dessus de nous. Aller on va peut-être dire que pendant cinq minutes il a eu un éclair de génie, mais les compliments, si on peut considérer qu’ils en sont, s’arrêtent là.
Avec de telle information je peux déjà préparer un plan, je prends le temps de réfléchir quelques secondes, mais je sais déjà comment tout ceci va se passer…
J’attrape deux parchemins explosifs et les colle au plafond, je prends alors Ryûsai et le tire part l’épaule afin qu’il recule de quelques mètres. Une fois que je considère que nous sommes hors de portée de l’explosion, j’active les petits morceaux de papier et la déflagration retentit alors dans grand bruit sourd. Me couvrant le visage pour ne pas recevoir de projection dans les yeux, je m’avance rapidement, tirant toujours mon boulet par l’épaule, et nous arrivons rapidement sur les lieux reconnus quelques temps auparavant par la petite taupe de chakra. Que fait-on ?

-…On rentre dans le tas !

La plupart des monstres ont survécus à l’explosion, seul un s’est retrouvé éparpillé aux quatre coins de la pièce, mais le plus étonnant dans tout cela c’était la pierre. Elle irradie la salle sombre d’une lumière bleu argentée et surtout elle est incroyablement blanche, d’une pureté que je n’avais rarement vue pour une telle roche. Un fin rayon du clair de lune vient se poser délicatement dessus, et au centre des runes et des sceaux en tout genre sont marqués, tantôt de couleur sang, tantôt à l’encre. D’un côté se tient, ligoté par des fils de chakra, un puissant taureau et de l’autre un homme qui ne porte comme simple tenue qu’un sous vêtement, et qui se trouve lui aussi attaché par des fils de chakra.
Les monstres sont prêt à se ruer sur nous quand, un homme les arrête d’un simple geste de la main, les réduisant à de calmes toutous… Mais quel homme ! Jeune, le visage fin, les cheveux mi long et d’un blond reluisant, les yeux bleu d’une profondeur que j’avais rarement vu auparavant. Le tain légèrement pâle, mais des traits si fin et élégants, un visage si jeune presque celui d’un adolescent…
Il écarte grand les bras et dis d’une voix claire et presque envoutante :

-Bienvenue dans ma demeure, je vous attendais très chère, et vous êtes venue avec votre ami, ce n’est que trop d’honneur que de vous recevoir. Vous auriez pu entrer par la grande porte si vous l’aviez voulu, mais ne vous en faites pas je boucherais ce trou rapidement…

Un léger sourire se forme sur mon visage, avant qu’il ne reprenne :

-Mais attendez, je vais vous montrer un petit tour très amusant que je montre à tous mes invités, regardez.

Le jeune homme compose quelques Mudras et les différents sceaux et runes qui se trouvent sur la pierre se mettent à briller de la même lumière bleue qui irradie dans toute la pièce. Lentement ces marques augmentent en intensité jusqu’à devenir éblouissante, se terminant finalement par un flash de lumière aveuglante.
Quand je rouvre les yeux c’est un spectacle étrange qui m’attend, au centre de la pierre se trouve désormais un être qui se tient difficilement sur ses deux jambes, les muscles proéminents, avec des poils courts, des cornes sur la tête et un troisième bras à rendre jaloux tous les hommes.
Le jeune homme s’approche alors de la bête et une fois à côté d’elle il dit :

-N’est-ce pas magnifique ? J’étais sûr que vous alliez apprécier, son et lumière inclus ce tour à tout pour plaire.

-En effet, dis-je, dommage c’était la dernière représentation…

De nouveau en mouvement quasi éclair je m’empare de Kunaïs sur lesquels sont accrochés tout un tas de parchemins explosifs. Je les lance au plafond et à peine ceux-ci ont-ils atteint leur cible qu’ils explosent. La structure tremble un grand coup, mais ne semble pas vouloir lâcher, seuls quelques débris tombent du plafond, comme une pluie de terre. Le « magicien » me regarde amusé et dit :

-Je crois qu’il vous faudra plus que …

Le bruit ne trompe pas, le plafond craquèle de toutes parts, puis soudain c’est l’effondrement dans un vaste fracas. Cette fois ci je laisse Ryûsai se démerder, je ne vais pas lui mâcher tout le travail tout de même. Rapidement j’évite les différents blocs qui tombent du ciel, et je remonte à la surface avec une certaine agilité.
De nouveau sur le plancher des vaches, je m’extraie du nuage de poussière causé par l’éboulement de la cavité, mon wakisachi à la main. Lentement, une imposante forme se dessine, pour finalement devenir nette, c’est celle de la nouvelle chimère qui porte dans ses bras son créateur, couvert du fin manteau grisâtre de la poussière, qui se reflète sous la pâle lumière de la lune.
Je ne vois pas Ryûsai encore, mais de toute façon je n’aurais pas besoin de lui pour finir tout ceci, mon sabre prend lentement une couleur bleue nuit profonde et je regarde mes deux adversaire, l’un fou, et l’autre totalement véritable pantin, machine de guerre, prête à tuer tout ce qu’on lui demandera.
Je m’élance alors vers ce duo en supposant qu’ils ne sont que les seuls survivant de mon action, car je n’ai vu aucune autre chimère. Le taureau pose son maitre sur le sol et s’apprête alors à me recevoir comme il se doit. Une fois à son niveau il abat son poing sur moi, et dans un grand craquement, voit son bras cogner contre le sol. Il le relève doucement et remarque alors qu’au lieu d’y trouver une bouillie informe de chair et d’os, il tombe sur quelques feuilles.
Il se redresse alors sur ses deux pattes arrière comprenant la supercherie :

-Trop tard…

Il voit soudain apparaitre en plein milieu de son torse une pointe bleue couverte d’un sang visqueux et gluant qui compose les veines de son corps. Touché en plein cœur, il passe sa main au niveau de sa poitrine, comme cherchant à enlever la douleur qui le parcourait et qui irradiait en ce moment même son bras gauche et sa mâchoire (toute douleur aiguë au cœur va irradier au niveau de la mâchoire et du bras gauche). Soudain il retombe sur le sol, le visage crispé, lâchant alors son maitre, qui tombe à la renverse, perdant son équilibre. Je l’attrape avant qu’il ne touche le sol et l’immobilise à l’aide de mes serpents aqueux qui vont s’enrouler tout autour de lui :

-Comment est-ce possible ? me demande-t-il dans un air apeuré, J’ai vu ma création t’écraser comme un vulgaire pliage…

-c’est exact, ce n’était qu’un clone de papier que ton monstre a écrasé. Je l’ai créé en remontant à la surface, je me doutais bien que certaines chimères allaient survivre, bon j’imaginais qu’il en resterait plus, c’est étrange d’ailleurs. Je me suis ensuite dissimulée et j’ai envoyé mon clone droit sur vous, c’est aussi simple que cela…

Soudain je vois Ryûsai, comme sortit de nulle part, bien entendu comme un boulet il arrive après la bataille, mais je lui réserve cependant une petite surprise. Je traine le magicien de pacotille par le col, le couvrant de terre et de poussière. Toujours ligoté par les serpents aqueux il n’arrive pas à bouger, et est donc totalement impuissant, à la merci du premier venu, de la clémence de celui qui voudra bien le libérer ou le tuer, et cette personne j’ai décrétée que ce serait Ryûsai. Jetant l’homme à ses pieds, je me recule, allant me percher sur un arbre et je dis :

-Bien, pour rentrer dans mon équipe il ne suffit pas d’en faire la demande et d’être assigné par Kumo. Non il faut passer un test et j’en ai un excellent à te faire passer. Cet homme est un criminel, il a usé et abusé de pouvoir qui devraient être interdits, notre village demande à ce que ce type de personnage soit jugé, mais je vais passer outre le règlement, je veux voir jusqu’où tu es prêt à aller pour devenir shinobi. Je t’ai dit que tu devais t’attendre à tout, et bien voilà ce que je te propose : Tue ici et maintenant cet homme de tes propres mains, avec ce Kunaï. Je t’en donne l’ordre, voilà ton test d’entrée, si tu refuses, je prendrais les mesure nécessaire à ton égard.

Je lui jette un Kunaï a ses pieds, juste à côté du magicien, qui devient pâle en voyant l’arme tomber non loin de lui.
Tuer un homme de sang-froid, en le regardant droit dans les yeux, alors qu’il est suppliant et apeuré, voilà une véritable épreuve, je dois dire qu’elle me plait beaucoup, voyons si ce genin a quelque chose dans le ventre. En tous cas je ne lui pardonnerais pas s’il échoue…

Spoiler:

Namiko se posa un instant pour réfléchir. Ce n’était qu’un genin et le risque était trop grand pour s’attaquer à l’humanoïde de face. Quand le médecin réfléchissait, il frottait toujours le bout de son index autour de ses lèvres, il faisait des cercles qu’il répétait jusqu’à ce qu’il ait son plan en tête. L’objectif était de le neutraliser le plus vite possible. Le genin n’était pas un assassin mais il n’hésiterait pas à tuer cette créature qui n’avait plus grand-chose d’humain. Sa morale lui imposait de ne tuer que s’il était en danger, comme il l’avait rappelé un peu plus tôt à sensei. Et, dans le cas présent, cet obstacle n’allait certainement pas le laisser passer tranquillement. Après quelques secondes, il se releva. C’était bon, il avait une stratégie en tête.

Le scientifique avala une de ses pilules. Le jeune homme confectionnait déjà ses propres produits. C’était un passe-temps qu’il affectionnait particulièrement. Pendant des heures il restait dans le laboratoire pour faire des expériences. C’était une fierté pour lui de tester ses produits en combat. Ainsi, il engloutit la petite gélule. Comme d’habitude, le goût était immonde. Heureusement, les effets eux étaient bien utiles ! En quelques instants ils se manifestèrent. Un nouveau monde s’offrait à lui. Dans ce lieu, ce n’était pas du tout agréable. Des senteurs immondes perturbaient ses cellules olfactives qu’il venait de stimuler. Grâce à ce dopant il pouvait distinguer clairement chaque odeur dans le périmètre. La senteur atroce de la bête ne mit pas longtemps à se démarquer. C’était presque insoutenable. Il plaignait certains animaux comme les chiens qui vivaient avec ce flair constamment. Mais bon, le résultat attendu était atteint, il distinguait clairement la position du monstre. Il était maintenant temps de passer à la seconde étape.
Le médecin sortit un fumigène de sa poche. Il enleva la protection et le fit rouler jusqu’à son ennemi. Sur son passage, l’objet lâchait une fumée épaisse qui ne tarda pas à remplir une bonne partie du tunnel. Namiko entendit la bête s’affoler et chercher la provenance de cet évènement. Evidemment, le monstre était aveuglé et ne trouva pas le scientifique qui s’était relevé pour mieux le repérer. Il s’approcha à distance raisonnable. D’après l’intensité de l’odeur il devait se trouver à cinq mètres de lui. Là il utilisa l’un de ses jutsus les plus fourbes. Le médecin porta sa main droite à sa bouche et fit une sorte d’entonnoir avec. Une nuée de senbons en sortit et vint se planter dans la chair suante de sa cible qui fut touchée à en croire son cri de douleur. Cependant, l’action n’était pas terminée. Le métal de ces armes était recouvert d’un poison paralysant créé par l’auteur de cette attaque Un mélange à base de plante trouvée sur les flancs d’une montagne à l’ouest de Kumo. Rapide et efficace, comme Namiko les aimait. Le genin attendit un petit instant et s’approcha rapidement de son ennemi, un scalpel à la main. Quand il le vit, il était allongé au sol, tétanisé. Ses yeux étaient encore ouverts et il faisait de petits mouvements comme s’il essayait de bouger. Rien à faire, le poison faisait bien effet. Néanmoins, le jeune homme savait qu’il ne durerait pas longtemps. D’un coup sec, il lui trancha la carotide avec son scalpel. Un jet de sang s’écoula avec un débit assez impressionnant, il avait la même couleur étrange que celui trouvé dehors. La bête convulsa quelques secondes avant de mourir. L’avantage d’être médecin c’est qu’il pouvait offrir une mort rapide.

Doucement, la fumée se dissipa. Petit à petit, un spectacle désolant s’affichait devant lui. Des petites prisons avaient été creusées dans la pierre et à l’intérieur le maitre des lieux avaient entassé des humains. Femmes, enfants, vieillards, il n’avait pas fait de détail. Certains semblaient blessés et vraiment mal en point. D’un autre coté, c’était des animaux qui pourrissaient au fond de leur cellule. Tournant en rond, ils attendaient sans but. Il se sentait révolté en voyant cela. C’était de l’esclavagisme ! Quel genre d’humain pouvait laisser ses semblables dans de telles conditions ? Prestement, Namiko se dirigea vers la porte d’une des cellules et se mit accroupi devant une femme et son enfant.

- Vous allez bien ? Ne bougez pas je vais vous sortir de là.

Il tenta de forcer la serrure, de tirer dessus et de mettre des coups mais rien à faire. Il fallait utiliser les grands moyens. Par chance, elle était rouillée et elle ne résisterait pas à un jutsu. Le médecin fit signe aux prisonniers de s’écarter. Vivement, il composa quelques mudras et une petite boule de feu partit de ses mains. Elle vint toucher le verrou qui se brisa sur le coup. Sans se poser de questions, il fit de même avec les autres. Cependant, il n’ouvrit pas celles des animaux, certains étaient peut-être devenus agressifs à force de vivre enfermé. Namiko passa la porte et se précipita vers un vieil homme qui semblait avoir une plaie ouverte au niveau de la cuisse.

- Restez tranquille, je vais arranger ça.

A cet instant, une secousse fit s’écrouler quelques morceaux de pierre du plafond. Le scientifique se douta qu’il y avait du grabuge du coté de ses coéquipiers. Il déchira son papier pour signifier à Ozuka qu’il était tombé sur quelque chose. Puis, il commença à soigner les blessés.

Je regarde mon élève, là tremblant et figé devant l’homme à genou devant lui, il n’ose pas, il ne veut pas, non il est définitivement incapable de le tuer… Il n’est donc finalement qu’un faible, tout ce que j’ai voulu éviter comme élève je l’ai quand même eu. Cette épreuve est un véritable fiasco, je crois que ma décision est prise, le jeune Ryûsai ne fera pas partie de mon équipe, d’un certains côté tant mieux…

-Bien puisque tu ne veux pas, je prendrais une décision à ton égard en temps voulu…

Je relève le magicien de pacotille de manière ferme, il est tout tremblotant comme une feuille sous un vent fort. Je le regarde avec dédain et l’assois sur un pan de mur bas. Ligoté il ne bougera pas, et puis il y a l’autre chochotte, j’ose espérer qu’il pourra l’arrêter si il tente de s’échapper, même un gamin peut stopper un homme ligoté, donc lui pourrait en théorie le faire.
Je redescends par la trappe que nous avions découvert peu de temps auparavant, rejoindre Namiko qui est partit de son côté. Déjà l’odeur semble se dissiper, vu qu’un courant d’air s’est mis en place. Je me dirige vers la branche qu’a pris Namiko, en la remontant je tombe sur la carcasse d’une chimère, carcasse encore tiède soit dit en passant, ce qui signifie que l’eisenin a fait du bon travail. Son visage me rappelle étrangement celui d’une personne, mais je n’arrive pas à la déterminer… J’arrive alors dans une pièce comportant de nombreuses cages, animaux et hommes vivent ici enfermés sans distinction, ils subissent tous le même traitement. Je dois dire que pour une fois, moi même je suis écœurée, bien que souvent beaucoup ne valent pas plus que des animaux, je crois que l’homme qui est à l’origine de tout ça ne mérite pas mieux que la mort. Je vois Namiko afféré à soigner les gens, même si c’est son devoir, la mission ne demandais pas de faire une telle chose, une équipe médicale se chargera du reste, nous avons juste à rapporter le criminel à Kumo afin qu’il soit jugé. Je libère donc tous les prisonniers, les animaux prennent rapidement la fuite et les hommes sortent comme de véritables zombis. Le visage terne, des cernes sur tout le visage, et les yeux vides, incapables de traduire la moindre émotion, et ce malgré le fait que l’on vient de les libérer.
Soudain je reconnais le jeune homme sur la photo que j’avais jeté au sol, il a maigri, même terriblement maigri, les traits tirés, il semble chercher quelqu’un parmi la foule. Soudain j’ai comme un flash, la chimère qui me rappelait tant quelqu’un, elle me rappelait tout simplement sa femme. Je n’ai pas tilté tout de suite, mais oui, il faut dire que son visage, contre le sol au milieu des jeux de lumières, était tellement tiré de douleur qu’il en était presque devenu méconnaissable. Voilà qui est intéressant, mon nouvel élève qui est à l’origine d’un couple brisé, malgré le fait que même s’il ne l’avait pas tué, on n’aurait rien pu faire pour elle, je crois qu’il va avoir du mal à lui faire l’annonce. Je m’approche alors de lui et murmure à son oreille :

-Je ne sais pas si tu vois l’homme là-bas qui semble nerveux, il cherche sa femme. Celle-ci n’est plus depuis peu puisqu’elle avait été transformée en chimère et que c’est toi-même qui a tué cette chimère, je te confie donc la délicate tâche de le lui annoncer…

Je commence à m’en aller après lui avoir chuchoté ces quelques mots dans le creux de l’oreille. Je l’imagine déjà fulminant contre moi, son poil doit surement s’érisser de colère, mais il ne fera rien. Soudain je me retourne et me rapproche de lui pour dire une dernière fois :

-Au fait ne perd pas ton temps à les soigner, on les sorts de là et on rentre à Kumo avec notre prisonnier, une équipe médicale se chargera de leurs blessures. Notre mission est terminée, et je n’ai pas envie de perdre mon temps ici, alors dépêche-toi…

En me retournant vers la sortie, je laisse apparaitre un large sourire sur mon visage, oui je suis fière de moi, et pas qu’un peu, je crois que là il va avoir une vraie dent contre moi, mais il faut qu’il apprenne une chose, l’école c’est fini désormais c’est la véritable vie de ninja qui l’attend alors des moments durs comme celui-ci il devra en vivre encore un tas.
En remontant à l’air libre, je vois le prisonnier au même endroit qe tout à l’heure, avec Ryûsai qui n’a pas bougé lui non plus. Tous deux sont comme tétanisés, ils ne doivent pas se remettre de ce que je leur aie fait subir. J’agrippe alors le magicien de pacotille par le col et le traine, tout en descendant vers le village fantôme. Je fais un signe à l’autre imbécile pour qu’il me suive, Namiko se débrouillera tout seul, il est bien plus autonome que celui-ci.
J’arrive alors en bas, la nuit commence à toucher à sa fin, les oiseaux chantent déjà dans la forêt alentour, et le ciel s'éclaircit un peu à l'est annonçant le retour du soleil. Le maire du village nous attendait, il n’en revenait pas de ce que nous venions de faire, et surtout il n’en revenait pas de qui avait fait ça :

-Mon fils, pourquoi ? Comment ? Je…

Il est sous le choc, il n’arrive même pas à faire enchaîner trois mots d’affilé sans que ceux-ci n’aient aucun sens entre eux. Oui c’est bien ton fils qui est à l’origine de tout ça, fallait y réfléchir à deux fois avant de lui faire des tour de magie à deux Ryos quand il était petit, à force ça a dégénéré et voilà le résultat, maintenant il a fait de vrais tours de magie, avec des vrais gens et des vrais animaux.
Les deux individus se lancent un regard lourd en intensité, comme s’ils discutaient à travers ce regard qu’ils s’échangent maintenant depuis bien cinq minutes :

-Pourquoi ? Hein ? Dis-moi pourquoi ?

Le désespoir du père faisait pitié à voir, il n’arrive pas à tenir en place, il s’approche dans un élan de colère près du jeune homme qui prend peur. Je les sépare avant que tout ceci ne dégénère, un homme qui perd tout repère devient extrêmement dangereux. La seule réponse qu’il obtient de son fils, c’est un bref regard méprisant plein de dédain et de reproches. Je ne sais pas ce qui s’est passé entre ces deux-là, mais le junior à l’air d’en vouloir à son paternel. Le vieil homme fond alors en larmes et s’en va retournant chez lui, il me dit alors :

-Partez, je ne veux plus le voir, il a fait trop de mal, emmenez le, jugez le pour tout ce qu’il a fait.

Je resserre mon étreinte autour du col du jeune homme et répond :

-C’est ce que je comptais faire de toutes les manières, nous n’avons plus rien à faire ici, notre mission prend fin, tout est rentré dans l’ordre. D’ici peu de temps une équipe de shinobi viendra récupérer des informations sur ce qui s’est passé, questionner les victimes et vous apporter des soins. Sur ce je vous laisse…

Namiko était arrivé entre temps, j’en profite alors pour prendre le magicien du dimanche sur mon dos et je fais signe à mon équipe pour que nous rentrions au village. Voilà c’est fini, le soleil se lève doucement alors que nous rentrons à travers les bois. Voilà une mission qui n’aura pas été de tout repos, surtout avec les deux autres boulets…

Il y avait du travail, beaucoup de travail. A force de rester cloitrés ici, les habitants avaient pour la plupart le corps meurtri. Tant bien que mal, Namiko essayait de privilégier les cas les plus graves mais la lourdeur de la tâche était trop grande pour lui qui n’était encore qu’un genin. Bien qu’il ait à faire face à quelques situations émotionnellement difficiles à l’hôpital, la vérité du terrain était toujours plus dure à vivre. Voir l’état de ces personnes donnait mal au cœur au jeune médecin qui malgré tout tentait de faire son boulot sans laisser une once de sentimentalisme ressortir.
L’odeur pestilentielle était vraiment insoutenable, le kumojin se demandait comment ils avaient fait pour s’y habituer. Les animaux commençaient à s’exciter de plus en plus à cause de l’explosion et les premiers prisonniers sortaient, à bout de force. Ozuka fit son apparition dans la pièce. Namiko jeta un coup d’œil vers son sensei mais continua de soigner. Immédiatement, elle libéra tout le monde. Le garçon n’aimait pas le regard qu’elle avait. Un regard suffisant, comme si elle se moquait su triste spectacle auquel ils assistaient. Elle n’avait pas de cœur, pensa le chûnin. Comment une personne comme elle pouvait être habilité à former des élèves ? A croire que Kumo ne regardait que les résultats. Sur l’instant, la panique intérieure du médecin fut remplacée par le dégout que lui provoquait la Fleur de Cerisier. D’ailleurs, après avoir fait un tour des lieux, elle vint lui murmurer quelque chose à l’oreille. Quelque chose de fort déplaisant.

La chimère qu’il avait assassiné pour aller jusqu’à eux était l’épouse d’un des prisonniers, qui semble la chercher. Ozuka lui demande d’aller lui annoncer. Une nouvelle preuve de sa cruauté, elle n’a vraiment aucune humanité. Il aurait mieux valu ne rien lui dire. Néanmoins, allant contre ses convictions, Namiko s’exécuta. Il jeta un regard noir à sa sensei et s’approcha de lui.

- Ton épouse est morte. Elle était devenu une expérience et n’avait plus rien d’humain, j’ai dû la tuer. Je suis désolé. Dit-il d’un ton neutre pour ne pas retranscrire sa colère actuelle. Des mots francs mais difficiles à entendre qui déclenchèrent les sanglots de l’époux.

Triste, il ne fit rien contre Namiko. Sur le moment, il ne sut pas si c’était par dépit ou par compréhension, peut-être même la peur. Le médecin fut surpris de sa réaction, il s’attendait à pire. C’est lui qui l’avait tué après tout. Même s’il avait volontairement caché le fait que c’était le corps à l’entrée dont il parlait. Un silence qui lui sera probablement profitable. Apeuré, le jeune homme reprit sa place dans le rang et retourna vers le village. Un sentiment de solitude envahit le genin, même si annoncer des mauvaises nouvelles, il lui arrivait de le faire à l’hôpital. Seulement là, il en était l’auteur.

Quand Ozuka lui annonça de ne plus soigner et de se dépêcher, ses mots sortirent de sa bouche sans qu’il ait eu le temps d’essayer de les retenir.

- J’ai honte de vous avoir comme sensei. Dit-il doucement. Elle ne l’avait probablement pas entendu. C’était mieux comme ça.

Continuant tout de même ce qu’il avait entreprit, il la regarda remonter vers la surface, probablement rejoindre Ryusai. Il ne savait pas ce qu’ils avaient fait de leur coté, mais il s’en moquait royalement. Il ne pensait qu’à une chose désormais, prendre du grade pour ne plus avoir à subir le caractère inhumain de sa sensei. Après quelques minutes, la salle était vide. Il avait guidé les prisonniers vers l’extérieur et s’était assuré qu’il n’y avait plus personne. Quand il remonta à son tour, ses deux équipiers étaient déjà prêts à partir. Namiko ne leur dit pas un mot et prit le chemin du village. Il avait réussi sa mission, mais il avait découvert une personne détestable avec qui il ne s’entendrait probablement jamais.

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