Il fait chaud, il fait beau, et je vais pas tarder à en avoir marre de cette stupide météo... Du solei, du soleil, du soleil et... Et quoi ? Bah, du soleil, c'était aussi simple que ça. Alors, en journée on crevait de chaud, on suait à mort, on dégoulinait comme des porcs, et la nuit, la température était si basse qu'on pourrait sentir nos orteils geler et se briser... C'était vraiment n'importe quoi le temps ici ! Et quand je dis n'importe quoi, c'est n'importe quoi ! Vous me croyez pas ? Bah venez donc passer deux jours dans le désert, et après on en rediscutera ! Et puis, sans rien hein ! Juste vous et vous même, sans rien ni personne. On verra si vous continuerez à faire les malins après ça... Enfin bref, moi ça faisait bientôt 48 heures que j'étais là, paumé dans le désert. Bah quoi ? Ca vous est jamais arrivé de perdre votre chemin ? Surtout quand vous n'avez aucun point de repère ! Comme je le disais, ce désert était stupide ! Et cette tempête à la manque était arrivée juste au mauvais moment... Tout ça pour dire qu'au final j'étais paumé, et pas qu'un peu. Déjà que j'avais un peu de mal à me repérer dans ce foutu désert... Là j'étais... Dans la merde. Jusqu'au cou. Et en plus j'étais fatigué, assoiffé, et loin de tout. Donnez moi une preuve que vous n'êtes pas dans une merde encore pire !

Je me laissais tomber en arrière, m'effondrant sur le sol, soulevant quelques grains de ce foutu sable. La gorge me brûlait, et mon ventre grondait. J'étais crevé... Je soupirais en levant mon regarde vers le ciel... Un immense ciel bleu, d'un azur profond et infini, totalement uni, sans une seule trace de nuage... Le soleil frappait fort... Je fermais les yeux. J'avais besoin de repos après tout ce temps à tenter de retrouver mon chemin... Je me reposais quelques instants, avant de reprendre mon chemin, c'était tout. N'allez pas croire que je comptais dormir là, en plein soleil... Je rouvrais alors les yeux, mais cette fois. Ce ne fut pas le ciel que je vis, mais une tête. Un tête animale. Un fennec. Un fennec, juste à côté de moi, me dévisageait, la tête penchée sur le côté, me fixant de ses deux billes noires qui lui servaient d'yeux... Je clignais plusieurs fois des yeux. Nan, j'hallucinais pas en plus !

Tu compte me fixer comme ça encore longtemps, espèce d'ahuri ?

Heeeeeeeiiiiiin ?

Attendez. Il venait de parler là ? Nan, sérieusement ? Putain, je dois délirer. Le soleil doit m'avoir tapé un peu trop fort sur le crâne. Je vois que ça comme explication. Ca n'existe pas, les fennecs parlant. Je me pinçais la joue en regardant l'animal me tourner le dos. J'avais pourtant eu l'impression de voir sa gueule s'ouvrir et se fermer, comme si il parlait... Je devais en être sûr ! Je me redressais brutalement et me tournais vers lui.

Attends, tu viens de parler là ?

Haaa... Evidemment, qui d'autre aurait pu prendre la parole ? Tu n'es pas encore schyzophrène à ce que je sache ! Tu faisais pitié à voir, à erre comme ça dans le désert, alors je me suis dit que je pourrais peut être t'aider, mais puisque tu as l'air tellement idiot, ça n'est peut être pas la peine...

Nan ! Attends ! J'ai juste été surpris ! Mais j'ai besoin d'aide ! Je suis là depuis presque deux jours, sans rien boire ni manger ! C'est un miracle si je tiens encore sur mes jambes !

Bon... Allez, c'est bien parce que je suis sympa. Et t'as du bol qu'aujourd'hui soit un bon jour, sinon je t'aurais envoyé chier tu sais ?

Azy, je devais toujours délirer. J'arrivais pas à me sortir cette idée de la tête. Me faire prendre en pitié par un fennec avec qui je tape la discute, et qui arriver à reproduire toutes les expressions humaines ? Jusqu'au soupir quoi ! J'étais surpris, très même, mais il s'agissait aussi de l'une de mes seules chances de m'en sortir... Je le vis alors se retourner, soupirer à nouveau, et grimper sur mon épaule... Sa queue se balançait juste devant, mon nez, chatouillant mes narines... Je le vis alors effectuer ce qui semblait être des mudras, et dessiner sur mon vêtement ce qui ressemblait à un sceau. Puis, il appuya sa patte sur son espèce de symbole, nous faisant disparaitre dans un nuage de fumée...

Spoiler:

Atchoum !

Baaaah ! T'es crade !

Je rouvrais les yeux. Je venais d'éternuer. Je l'aurais pas fait si cette bestiole débile avait pas passé son temps à me passer ses poils sous le nez ! Toujours est-il que nous avions changé d'endroit. Devant moi s'ouvrais un immense palais aux tons ocres et dorés. Je clignais des yeux, l'air totalement ahuri. Toujours assis sur le sol, je mis un moment avant de retrouver l'usage de la parole.

Vache ! Comment t'as fait ça ?

Par un sceau d'invocation inversée pauvre ignare. Tu te trouve dans la partie sud de notre palais. Je suppose que tu vas devoir passer par une entrevue avec la reine avant toute chose. T'inquiète pas, tu pourras te restaurer après. Si tout se passe bien...

Si tout se passe bien ? Houlà ! J'avais un mauvais pressentiment d'un coup... Mais bon, maitnenant que j'étais là, je savais pas comment faire machine arrière, alors autant le suivre. 'Fallait que j'assume, je l'avais suivi, ou du moins, laissé m'emmener ici, alors j'allais pas reculer. Oui, quand j'avais décidé de suivre mon frère hors de Kiri, j'avais continué à fuir pour sauver ma vie, et jamais je n'avais fait marche arrière. Pareil lorsque j'avais rejoint Manzo au sein du Kakumeigun, et lorsque nous avions fini par fonder Suna. Non, deuis le tout début de mon périple, je n'avais jamais fait demi-tour, et je n'allais pas commencer maintenant. Je me levais alors et partais à la suite de l'animal que venait de m'ammener ici...

Au fait, je m'appelle Ace. Retiens le. Et surveille ton language devant la reine...

Nous traversions une salle gigantesque, aux colonnades et aux teintes ocres, chaudes et dorées, avant de passer dans une salle noire et blanche. Quel drôle de transition au niveau de leurs couleurs... Mais il y avait tout de même une certaine trace de style dans ce bâtiment. Un style assez ancien, un peu old-school, assez classieux tout de même... Toujours est-il que nous continuions à avancer, en direction d'un escalier situé au centre de la pièce. Je jetais un coup d'oeil autour de moi. Il y avait quatre porte, celle derrière moi, d'où l'on venait, devant moi, d'où s'échappaient une impression de froid, avec des couleurs bleutées. Il y en avait aussi une à gauche, et une à droite. La première donnait sur une salle aux couleurs vertes et argentées, tandis que la salle de droite avait des teintes brunes et sombres...

Alors, tu viens ?

J'arrive... Mais c'est quoi ces salles ?

Ah, ça. Ce sont les représentations des quatre ponits cardinaux. Ce palais appartient aux renards, mon peuple. Nous autres, qui gardons le sud, nous cohabitons avec nos congénères vivant dans les zones tempérées de l'est et de l'ouest, et également ceux du nord. Même si nous sommes des fennecs, nous restons des renards... Si seulement ces enfoirés du nord n'étaient pas si vaniteux, tout irait pour le mieux...

Tout en discutant, nous continuions à descendre ces looooongs escaliers. Nous finimes pas déboucher dans une élégante salle, aux tons d'or et d'argent. J'écarquillais les yeux en voyant au centre de la pièce se dresser une immense statue de renard, et à ses pieds, un trône. Un trône sur lequel se tenait un renard argenté. Ou plutôt, une renarde. Oui, il s'agissait de leur reine. Personne n'avait encore rien dit, mais je l'avais déduit. Et puis, ses traits semblaient différents de ceux d'autres renards que j'avais pu croiser jusqu'à ce jour...

Ah, Ace... Que veux tu ? Il est bien rare que je te voie ici...

Je viens pour vous présenter mes excuses, je me suis permis d'introduire cet homme dans notre palais. Il était perdu dans le désert, et je ne pouvais l'abandonner à son sort.

Non, tu as bien fait. Approche visiteur. Qui es-tu ?

Shinmei Hayato, majestée. Enchanté de faire votre connaissance.

Dis moi Hayato, que faisais-tu dans le désert ?

Eh bien, je me suis, à ma grande honte, perdu. En vérité, j'avais quitté Suna pour partir en mission, et une tempête de sable m'a fait perdre tout repère, et me voilà désormais ici, devant vous... Pardonnez moi pour le dérangement, je ne resterais pas longtemps, j'ai juste besoin de me sustenter et de me déssoifer, puis je partirais...

Non, ne t'inquiète pas, tu peux rester tant que tu le voudras. Seulement, je vais poser une petite condition à cela.

Laquelle ?

Divertis moi. Normalement, j'exige un combat à mort avec l'un de mes meilleurs guerriers, mais tu me plais bien jeune homme. Alors montre moi donc tes talents artistiques. Si cela me plait, tu pourras rester parmi nous, et je t'offrirai peut être un petit quelque chose...

Majesté, êtes vous sérieuse ?

Oui, je sens une grande force en cet humain. Peut être sera-t-il capable de reprendre le flambeau.

De quoi parlez vous ?

De pacte. Le dernier à avoir scellé un pacte avec nous est mort. Alors il nous faut quelqu'un pour reprendre le flambeau. Mais seule notre reine a le pouvoir de décider.

Alors oeuvre donc, et nous verrons si je décide de te donner cette place ou pas...

Et bien, laissez moi donc combattre, je vous montrerai que l'on peut cumuler force et sens artistique.

J'avais ouvert ma grande bouche. Marde... Je fermais les yeux avant de serrer le poing.

Très bien, Olaf !

Un énorme renard blanc. Voilà ce qui venait d'apparaitre au milieu de la salle. Et merde, j'allais devoir le combattre ? Mais il était quasiment plus grand que moi ! Enfin bref, je sortais mon fouet de lave et me mis en garde.

C'est parti...

Spoiler:

Une danse. Une danse folle et meutrière... Voilà ce qui se déroulait sous leurs yeux. Je menais cette danse, je menais ce combat, et ce depuis le début. Mon adversaire, par sa taille, était beaucoup plus lent que moi. Son corps, beaucoup trop massif pour un renard, était lent, ce que me permettait d'esquiver ses attaques, de me dérober sous ses coups... Il s'essouflait alors que je continuais à me mouvoir avec célérité. Ce combat était plié d'avance, il n'y avait aucun doute. J'allais gagner. A chacune de ses attaques, il me ratait, alors que mon fouet allait quand à lui marquer son pelage de traces de brûlures. Chacun de ses coups soulevait un peu d'air qui me caressait la peau, alors que chacun des miens le faisaient souffrir de brûlures toujours plus dures et plus profondes. Quand allait-il se décider à laisser tomber ? Il allait se blesser gravement, et c'était tout ce qu'il allait en retirer...

Alors, tu laisses tomber ? Tu vois bien que tu ne gagneras pas !

Sale petit morveux !

Bam ! Sa patte, entourée de raïton, s'abattit violemment sur le sol, crevant le dallage. Il m'avait encore raté. Et à nouveau, mon fouet claqua, lui infligeant une brûlure supplémentaire. Non, c'en était assez. Il allait finir par mourir si il continuait à s'obstiner. Je lâchais alors mon arme, et m'asseyait à même le sol, sa surprise le stoppant dans son élan.

J'abandonne. Si je continue, je vais finir par te tuer. Tu ne m'as rien fait, tu n'as rien fait d'autre qu'obéir aux ordres qu'on t'as donné, alors je ne peux pas continuer à abattre mon fouet sur toi. Mais puisqu'il faut un vainqueur et un vaincu, j'abandonne.

Quoi ? Mais que ? Raaah ! Sale gamin ! Me montrer de la pitié en plus !

Je vis alors sa patte se lever, et s'apprêter à redescendre. Je vis ses griffes chargées de raïton fondre sur moi, et fermais les yeux, attendant mon heure...

Il suffit Olaf ! Arrête toi maintenant.

Mais ! Ma reine, je.

J'ai dit stop ! Ce garçon a prouvé sa valeur. Il a prouvé sa force avec maesrtia, mais a aussi démontré sa grandeur d'âme. Il est digne de reprendre ce pacte laissé en suspens depuis si longtemps.

Je rouvrais alors les yeux et vis Ace, entouré d'une aura de raïton, fondre sur Olaf, l'attrappant à la gorge et le renversant. Je le vis faire, dans cette action irréelle et qui dura au final moins d'un instant. Ebahi. J'étais ébahi. Je l'avais mal jugé ce petit fennec. Il était puissant au final... Mais je ne restais pas longtemps à contempler la scène, mon attention fut retenue par le fait que leur reine venait de se lever, et se dirigeait vers moi, un rouleau entre les mains...

Tu vois Olaf, t'es trop gros, et trop lent surtout ! J'suis que le troisième de la zone septentrionnale, et je t'explose, toi qui est second de la zone méridionale !

Espèce de sale !

Cessez vous deux ! Hayato. A nous maintenant. J'ai reconnu ta valeur. Rare sont les êtres qui auraient agi de la même façon que toi. En toi sommeille une grande puissance. Et tu as montré une grande bravoure et une grandeur d'âme désitéressée, en plus d'un sens inné du combat. Rares sont ceux qui t'arriveraient à la cheville au sein de mes soldats... Ainsi, j'ai décidé de remettre le sort de mon peuple entre tes mains. Voici un pacte. Signe le de ton sang et tu seras à jamais lié à chacun d'entre nous...

Je la vis dérouler devant moi le rouleau qu'elle tenait. Sur lui était inscrit les mudras à composer, et tout au long de ce rouleau se trouvaient des cartouches dans lesquels étaient inscrits les noms des précédents porteurs de ce pacte. Je sortis alors mon sabre et me coupa à l'intérieur de la paume, avant de recueillir mon sang sur chacun de mes doigts et de les appliquer sur le cartouche libre qui se présentait devant moi. S'ensuivit un nuage de fumée et mon nom apparut alors au dessus de ma signature... Je roulais alors le parchemin et jetais un oeil interrogateur à la renarde, toujours campée devant moi.

Garde ce parchemin. Notre pacte désormais conclus, tu es libre d'appeller l'un des notres à tout moment. Moi y compris. Et à l'intérieur se trouvent toutes les informations qu'il te faudra pour la suite. Si tu as une question, la réponse sera à l'intérieur. Au cas contraire, appelle l'un des notres, et nous verrons ce que nous pourrons faire. Et maintenant, je vais te laisser. Ace ! Va donc lui trouver de quoi manger !

Sur ces mots, le petit fennec lâcha le renard polaire dénommé Olaf et me fit signe de le suivre. Il me rammena au point où nous étions arrivés, et m'emmena dans une grande salle où la table était dressée, chargée de mets divers et variés. Je m'installais alors et commençait à manger, avant de finir par remarquer le regard fixe de l'animal.

Que se passe-t-il ?

Rien... Je ne me fais pas au fait que tu sois devenu notre nouveau maître, et ce si vite... Enfin bref, tant pis... Après tout, nous sommes désormais partenaires, non ?

Oui, tu as raison... Partenaire...

Spoiler: