Dites monsieur, je peux vous parler une seconde ?

L'interpellé lève les yeux de ses fiches et te découvre, debout à côté de son bureau, alors que tous les élèves sont déjà partis. Il affiche un petit sourire.

Bien sûr Katsuki, que puis-je faire pour toi ?

c'est à propos de ça expliques-tu en montrant à ce professeur une feuille avec les devoirs de la semains écrit dessus.

Il regarde le document qu'il connaît très bien, et lève un cil.

Et bien ? Quelque chose que tu n'as pas compris ?

Ben tout en fait, je ne sais pas lire m'sieur.

Il te décoche un regard surpris. ça ne fait pas beaucoup de leçon que tu l'as comme enseignant, car celui que tu avais d'habitude et en arrêt à cause d'une mission qui l'a particulièrement bien amoché. Il était au courant de ton handicap et prenait toujours du temps pour t'aider après les cours. Du coup, tu dois tout réexpliquer à ce remplaçant. ça ne t'enchante pas vraiment, mais tu n'as pas vraiment le choix. En plus, ta famille d'accueil n'est pas là pour t'aider ce soir.

C'est quoi ces bobards ?

Je vous jure monsieur, je suis arrivée y a pas longtemps et je viens d'un village où on ne m'a pas appris à le faire

Un déclic semble se faire dans sa tête.

Ah ? Tu es la jeune femme qui a intégré l'académie il y a une année et demi ? C'est ça ? Celle que M. Ichako a recueilli ?

Tu hoches la tête. Il comprend alors la nature de ta demande, et ensemble, vous prenez une petite demie-heure pour qu'il t'explique ce qu'il y a marqué sur la feuille et qu'il te fasse des dessins à côté des consignes pour que tu les oublies pas. Tu le remercies et prend enfin congé. C'est pas facile pour toi de vivre avec ces connaissances en moins, car en plus des capacités de base que toi tu dois apprendre alors que tous tes camarades de classe les ont déjà, tu dois en plus suivre les cours normaux, et ça fait beaucoup pour une jeune fille qui n'a jamais rien appris d'intellectuel de sa vie dans son village d'origine.

Soupirant, tu te dis que tu as vu peut-être un peu haut en venant ici, mais il n'est pas question d'abandonner maintenant. Tu vas t'accrocher et un jour tes efforts paieront. De toute façon, c'est bien moins pénible de faire ça que de subir une dictature et... le sacrifice que tu as fait. Tu marches dans les couloirs de l'académie, plongée dans tes pensées un peu morbides quand tu atteints la sortie. Tu penses que tu vas passer une soirée banale et studieuse comme tu les aimes pas, quand tu entends ton nom. Tu lève mollement la tête, pensant que c'était le prof de tout à l'heure qui rappliquait.

Mmh ? lâches-tu de manière nonchalante.

Mais alors que tu tournes la tête, ton regard s'éclaircit. Cette blondeur, ce visage d'ange, cette petite taille... nan c'est pas possible... ça ne peut pas...

I...Izumi ?

Tu n'oses pas encore exploser de joie, parce-que ça paraît trop surréaliste que tu la croises comme ça par hasard après des années, surtout que tu n'as aucune idée si elle a survécut à ses blessures ou pas. Nan, c'est trop beau pour ne pas être autre chose qu'un rêve. Tu vas sûrement avoir l'air con en nommant une parfaite inconnue du nom de ta regrettée meilleure amie...

Tu la vois venir dans tes bras, criant une nouvelle fois ton nom. Le truc qui te met la puce à l'oreille, c'est qu'elle mentionne que tu lui as manqué. Ici, tu ne t'es pas fait encore assez d'amies aussi proches pour qu'elle te saute dessus de la sorte. Surtout que les élèves d'ici, tu les connais depuis très peu longtemps, et surtout, tu les vois tous les jours. Nan plus, de doute, tu as bien ta meilleure amie dans les bras. Tu resserres l'étreinte, et sens désormais une immense joie t'envahir.

Bordel Izumi t'es vivante, c'est trop génial !!

Quand le câlin se termine, la blondinette te pose plein de question. Tu ne l'arrête pas et souris. Evidemment, elle veut tout savoir, c'est normal. Fièrement, tu lui annonces.

La dictature est finie Izumi. Kodô est tombé.

Par contre quand elle parle de ta famille, tu penses tout de suite à tes parents défunts, et ta meilleure amie qui t'a trahit. Tu ne sais pas vraiment ce qu'elle ait devenue... et tu t'en moque un peu. Tu as toujours de la peine de savoir que votre amitié a volé en éclat à cause de ses connards de soldats, mais tu as beaucoup de mal à lui pardonner. Elle t'as envoyé à l'échafaud quand même, c'est pas rien. Ton sourire disparaît un peu, mais ne s'efface pas pour autant. Tu soupires, alors qu'elle s'excuse du sacrifice que tu as dû faire pour elle.

Ben on s'en est sortie nan ? Sinon on serait pas là à se faire des câlins. Aller viens, je vais t'expliquer tout ça.

Tu l'entraîne dehors et repère des bancs isolés dans la cours. Tu t'assied et invite Izumi à faire de même. Il faut qu'elle sache ton parcours jusqu'à Konoha, et tu en profiteras pour lui demander comment elle a survécut à toutes ses blessures. Mais présentement, tu n'y va pas par quatre chemin. Perdant ton sourire pour une mine un peu plus mélancolique, tu es franche.

En fait... la dictature a duré encore 4 ans et... pendant ce laps de temps... mes parents sont morts et Akida m'a trahie...

Ton cœur se serra un peu.

Evidemment, toutes cette révélation sur ton entourage a de quoi faire réagir ton amie. Tu vois son visage s'attrister quand tu annonce la mort de tes parents, mais le pire, c'est la trahison de ton amie d'enfance, qui énerve au plus haut point la blondinette. Tu la laisses s'exciter, comprenant tout à fait qu'elle pette un boulon. Toi-même tu te souviens avoir crier ta colère à Akida quand tu t'es fait prendre à cause d'elle. Une fois qu'Izumi a crié tout ce qu'elle voulait, tu gardes une expression plutôt calme et répond.

Je ne sais pas non plus pourquoi elle a fait ça... la pression de la dictature je suppose... et puis en fait, depuis que Kôdo est tombé je ne sais pas ce qu'elle est devenue... Je... n'ai pas cherché à savoir...

Tu soupiras alors que ton amie revient s'asseoir. Elle déclare que si tu veux pas tout raconter, y aura pas de problème. À travers ta mélancolie, un sourire taquin se dessine sur tes lèvres.


Dis donc, tu m'as pris pour une mauviette ou quoi ? Et puis, tu as le droit de savoir non ? Tu faisais partie du village toi aussi

Tu fais une pause pour prendre une bonne inspiration et un peu desserrer le cœur qui exprime sa peine d'avoir vécu tout ça, puis tu te lances, gardant une assurance de façade, et un grand malaise intérieur.


En fait non, ce n'est pas moi qui l'ai battu. En fait, pour comprendre ce qu'il s'est passé, il faut remonter à environs une semaine avant la fin. Avec Akida, on effectuait notre énième mission pour voler de la nourriture. En 4 ans on s'était beaucoup mieux préparées, et on se faisait jamais chopées. On avait même rallié Kotaï et Shang à notre cause ce jour-là. Je voulais les former à l'art du vol si tout à coup il m'arrivait quelques chose ou que la dictature ne cessait jamais.

Du coup, on est entré dans la grange, je suis montée à l'échelle comme d'hab', et là sans raison, Akida a hurlé maintenant, et trois soldats sont sortis des bottes de foins qu'il y avait par là. Pris par surprise et grandement affaiblie par le manque de nourriture, ben j'ai pas fait long...

Tu sens une colère monter en toi, et tu luttes un moment silencieusement pour ne pas éclater et insulter ton ex-ami. Soupirant, tu reprends.


Elle m'a livrée aux soldats contre une somme d'argent. À ce moment-là, je n'ai pas subie la même chose que quand je t'ai sauvé la vie. La peine pour ce genre d'actes, c'était la peine de mort, c'est pour ça que mes parents sont morts. Il se sont fait chopé alors qu'ils distribuaient la nourriture, et ils ont fini sur une croix, le cœur percé.

Tu commence à avoir du mal à contrôler ta voix. Tu as beau avoir un cœur résistant, tu restais humaine, et songer à la fois à la mort de tes parents que t'avais vu de tes propres yeux et en plus à l'acte d'Akida, ça devient dure de renflouer ses émotions. Tu essaies de continuer, mais ta voix tremble.


Une fois sur l'échafaud, je me disais que j'allais rejoindre mes parents, et mourir en héro, comme eux. Je les considère comme des êtres en or, et j'étais fière de suivre la même voie qu'eux en m'étant battue jusqu'au bout pour le village. Et c'est là que des gens de Konoha ont débarqués...

Tu te stoppes, car les larmes deviennent plus forte que toi. Tu es au bout de tes limites et tu te mets à pleurer, comme finalement une grosse mauviette.

Quand Izumi te prend dans ses bras, tu te crispe un peu, par surprise, mais aussi par le fait que tu n'es pas trop tactile. T'as pas l'habitude d'être celle qu'on console. Néanmoins, tu te relâches bien vite et tu finis par te blottir contre elle. C'est dure pour toi de te souvenir de tout ça, même si tu joues les dures tout le temps. Tu laisses les mots de ton ami lentement t'apaiser. ça te permet de terminer ton récit, maîtrisant mieux tes émotions.

Ouais, ils sont arrivés pile au bon moment, quand j'étais à deux doigts de me faire accrocher à la croix. Je n'avais pas peur à l'époque, j'espérais juste qu'avec ma mort, les villageois aient encore plus l'envie de se battre, mais avec le recul, je me dis qu'en fait, ils auraient simplement eu plus peur qu'avant...

Tu laisses quelques secondes s'en aller, puis tu continues.

En fait, ceux de Konoha, ils recherchaient Kodô depuis un moment et c'est un de leur espion qui l'a repéré. Du coup ils sont venus et l'ont battu. Ils l'ont tué. Après ça, ils m'ont soigné et je leur ai demandé de les accompagner pour que j'apprenne à me battre et que de telles atrocités ne se reproduisent plus jamais. Depuis je vis chez eux et je m'entraîne au sabre.

Un fin sourire se dessine.

Parce-qu'il faut avouer, comparé à toi qui peut allumer un feu sans rien faire de particulier, et qui ne brûle pas quand le feu entoure ton corps, je faisais pâle figure. J'avais beau être la leader, j'avais pas beaucoup de chose pour me défendre

Tu te redresses, apaisée par le geste d'Izumi.

D'ailleurs, comment tu fais pour faire apparaître du feu sans matériel ? C'était bizarre...

Ton ami t'explique à sa manière d'où vient son pouvoir de feu. En fait, ça te rappelle les soirs où le doyen du village vous racontait des histoires autour du feu. Tu étais toujours pendue à ses lèvres, et il était toujours question de personne comme toi, mais avec des capacités qu'on pouvait pas avoir sur terre. Enfin... que tu pensais impossible. Soit c'était que le héro pouvait déplacer des objets juste en mettant ses index contre son crâne et en fermant les yeux, soit il pouvait faire pousser des plantes, soit encore il pouvait justement s'entourer de feu sans brûler. Combien de fois tu ne t'étais pas retrouvé avec les enfants du village pour essayer ce genre de chose. Bien sûr le doyen ne lisait pas, personne ne savait lire dans le village, ça ne servait à rien. Il racontait tout de tête, ou selon son imagination.

Alors quand tu entends ta meilleure amie te raconter qu'elle est l'une de ses filles aux pouvoirs impossibles, et que tu as eu par deux fois la preuve irréfutable que c'est vrai, tu ouvres tes yeux au maximum.

Mais... c'est génial !!

Cette nouvelle te fait un instant oublier tes tristes pensées. Tu as des étoiles dans les yeux. Ce à quoi tu rêvais étant enfant existe vraiment !! Toi qui croyais que les combattants de Konoha n'était que des personnes normal qui s'entraînait très dure, et que les quelques capacités que tu ne pouvais pas recréer comme le multiclonage était leur seul atoût, en fait, ils en ont tout plein !!

T'es comme dans les histoires du papi !! T'as déjà sauvé des gens avec ??

À ce moment, t'as plutôt l'air d'un enfant enthousiaste, et tu as hâte de savoir ce qu'elle a déjà fait avec ça, et s'il y a d'autres pouvoirs qui existe vraiment dans la réalité !