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 Profonde inspiration + Yell

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Message(#) Sujet: Profonde inspiration + Yell Profonde inspiration + Yell EmptyMar 23 Jan 2018 - 1:03

Profonde inspiration
ft. Hayashi Yell


Tu avances calmement dans les rues jusqu’à ta rencontre. Tu n’appréhendes rien. Tu n’espères rien. Tu es suffisamment intelligent pour comprendre le besoin de te surveiller – même si tu n’en as que faire, la compréhension des choses simples demeure un fait pour toi. Tout comme le fait que tu sois un garçon, un homme, un individu de sexe masculin. Il n’y a aucun obstacle à ta compréhension purement descriptive du genre et tu le sais. Pourtant, tu es incapable de voir autrui comme objet de désir. Incapable de percevoir la moindre différence entre la femme et l’homme. Tel l’incarnation parfaite de l’égalité des genres, tu es un rien perdu dans l’océan de ce monde. Un pas. Un pas. Un pas. Tu te forces à chacun d’entre eux jusqu’à arriver à l’Académie. C’est Hayashi Yell-sensei que tu dois voir, est-ce bien ça ? Tu ne t’en souviens même pas. A quoi t’attendre ? A quoi te raccrocher ? Pourquoi la seule réponse s’imposant à tes lèvres est « rien » ? Te penses-tu normal ? Tu ne l’es pas.

Lorsque tu entres dans l’établissement, tu avances immédiatement vers le lieu de la rencontre, te faisant interpeller par tu ne sais qui – les convenances une autre chose que tu ne connais pas. Sans prendre la peine de t’excuser, tu te présentes et dit avoir rendez-vous avec la femme. Est-ce l’indifférence dans ton regard ? L’absence quelconque d’intonation dans ta voix ? Tu ne sais pas. Toujours est-il qu’en face, on ne prend guère la peine de te réprimander et on te laisse avancer, t’indiquant d’attendre sagement qu’elle ne vienne te chercher. Te chercher… Ces mots raisonnent étrangement dans ton esprit. Comme une malédiction ancienne. Comme l’objet que tu as si longtemps été. Que l’on vienne te chercher. Te prendre. Te laisser. Si cela ne te fait la moindre chose, quelque part ton cœur se brise – pourquoi ne peux-tu pas être comme les autres ? Ton esprit, hélas, bloque trop habilement et facilement ses problématiques, te laissant dans le vide de tes pensées.

Arrivé devant le bureau, tu remarques une chaise et t’assois calmement sur elle, ton regard figé dans le mur. Pas un clignement des yeux. Pas un minime mouvement en dehors de ta calme respiration qui te garde en vie. Ton pied ne se décolle du sol et, droit comme jamais, tu restes assis. Tu ne penses à rien. Tu n’imagines rien. Le temps passe à côté de toi alors que tu lui es égal. Il n’y a pas de verve. De volonté. De vie. Quelques enfants passent devant toi – l’un prenant la peine de s’arrêter et te regarder, s’imaginant que tu es tellement perdu dans tes pensées que tu en oublies ces petites akathisies. Lorsque ton regard se pose sur lui sans que tu ne sourcilles, pourtant, il prend rapidement la fuite en murmura un « monstre » dans sa barbe avant de rejoindre ses amis. Oui, il a compris. La vérité sort de la bouche des enfants et celui-ci n’est en rien une exception. Tu es un monstre. Habitué à vivre dans le « rien »…

Aucune de ces inquiétudes ne restent cependant, ton esprit bloquant une fois de plus tout ce qui pourrait te faire le moindre mal. Te voilà là, à nouveau, assis sans sourciller en train de regarder le mur. Comment fais-tu ? Combien aimeraient être à ta place ? Tu n’as ni remord, ni regret ni inquiétude. Et tu attends. Encore et toujours. Pourquoi chercher la vie lorsqu’on est une falaise contre laquelle ses vagues peuvent s’écraser ? Non. Tu es plus que ça. Tu ne te laisses éroder. Telle une parfaite construction humaine, tu encaisses et oublies pour continuer à avancer, aveuglément et changeant de direction çà et là. Mort. Tu devrais être mort parce que ton cœur l’est déjà.
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Message(#) Sujet: Re: Profonde inspiration + Yell Profonde inspiration + Yell EmptyMar 23 Jan 2018 - 23:18


Assise au fond de mon fauteuil, je le fis pivoter pour observer à travers la fenêtre derrière moi. Contemplant les rayons de cette journée si ensoleillée qui masquait les apparences d'un hiver pourtant bien présent...
La tête tournée sur le côté, une tempe reposant contre le dossier matelassé, je levai le regard en direction du plafond, sachant pertinemment qu'il se trouvait au dessus, quelque part... Si proche et à la fois si loin... Comme ce printemps qui laissait croire en sa présence mais qui nous ferait patienter encore quelques temps avant sa venue...
Cette pensée me fit pousser un soupir.

Me redressant sur mon siège j'arrêtai de tapoter distraitement le bois de mon bureau avec mon crayon, le reposant simplement en lorgnant l'heure. Il me restait encore une bonne pause avant de prendre ma prochaine classe mais, aujourd'hui, je n'allais pas la passer a extérioriser sur le terrain d'entraînement, simplement en recevant un ancien élève de l'Académie.

La pratique n'était pas commune mais cela arrivait certaine fois avec les cas difficiles. Certains genin méritaient leur diplôme mais nécessitait malgré tout un suivi pour constater de l'évolution des choses : en général sur leur état psychologique ou maladif... Sun était de ce genre là. Méritant de part ses capacités de devenir shinobi mais malgré tout « hors norme », bien que je n'appréciais pas cette expression étant une gogyou pour des raisons évidentes...

Kihran avait jugé bon de m'envoyer personnellement ce jeune shinobi. Je ne le connaissais pas, hormis ce que j'avais pu lire dans son dossier, mais ma moitié me connaissait suffisamment pour savoir que le contact facile que j'avais avec les autres et cette preuve d'empathie certaine couplé à ma gentillesse, serait certainement gage d'une meilleure approche que les autres professeurs.
J'avais envie de l'aider, s'il en avait besoin. Comme Kihran m'avait tendu la main autrefois pour m'extirper des abysses dans lesquelles je m'étais plongée...

On m'annonça d'ailleurs peu après son arrivée, si bien que je me levai pour ouvrir la porte et l'inviter a entrer dans un sourire.

« Installe toi Sun, je t'en prie. »

Lui désignant l'une des chaises présentes en face de mon bureau, j'allai me rasseoir à ma place, ouvrant une nouvelle fois son dossier pour avoir tous les éléments sous les yeux.
Malgré son air éteint, comme décrit dans ce ramassis de papiers, je ne perdis pas mon sourire pour m'adresser à lui.

« Alors ? Comment se passe ta vie de jeune shinobi ? Tu as déjà été affecté a quelques missions ? Tout se passe bien pour toi ? Tu sais que tu peux venir demander conseil a quiconque ici au besoin, mmh ? »

Son adoption y était évidemment répertoriée et sa famille jugée « parfaite », bien qu'aucune ne le soit vraiment. Son passé peu reluisant aussi était notifié même si j'imaginais aisément qu'il n'y avait là que les grandes lignes...
Je ne comprenais d'ailleurs pas qu'il ne soit rattaché à aucune équipe... C'était typiquement le genre de profil que l'on ne laissait pas électron libre.

« Quelles sont tes motivations maintenant que tu es genin ? La médecine est un domaine qui semble t’intéresser. »

Même s'il préférait visiblement s'en servir pour blesser que soigner...
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Message(#) Sujet: Re: Profonde inspiration + Yell Profonde inspiration + Yell EmptyMer 24 Jan 2018 - 0:39

Profonde inspiration
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Combien de temps es-tu déjà là, à attendre ? Tu ne le sais pas car tu n’y prête pas attention. Toujours est-il qu’une part physique de ton corps se sent soulagée lorsqu’elle t’appel et te fais te mouvoir – telle une tension se relâchant alors que tu n’avais pas même remarqué sa présence. Tu ne dis rien. Tu ne lèves pas la tête. Tu ne défies aucun regard. Tu ne cherches aucune interaction. Son sourire ? Tu lui restes… Non. Tu ne le vois même pas, soyons honnêtes. Pas après pas, rythmé comme une horloge, tu avances et t’installes en répondant à chacun de ses ordres par le geste demandé. Sont-ce réellement des ordres ? Tu ne saurais dire. Elle ne semble pas furieuse. Pas mécontente. Pas hostile. Reprenant la même position droite que tu arborais il y a quelques instants seulement dehors, tu laisses enfin tes yeux croiser les siens. Aucune réaction. Malgré le sourire qui est lancé à toi, tu n’as ni mouvement de recul et mouvement d’approche – pas de réciprocation, pas de dégoût, rien. Quelque part, tu agirais de la même façon si elle n’était pas en face de toi, n’est-ce pas ? Pourtant, tu fais un minime effort et tu concentres ton regard sur elle, validant d’un geste implicite la présence de l’enseignante.

« Ça va. »

Tu es incapable de répondre plus à sa question. Tu ne veux ni ne peux plus. Qu’est-ce se sentir bien ? Qu’est-ce avoir besoin d’aide ? Tu es seul dans ce monde. Seul à avoir vécu ce que tu as vécu. Seul à pouvoir vivre dans ce néant qu’est ton existence. Ton monde est impénétrable, à la différence de ton corps, et c’est la dernière protection d’une quelconque intégrité que tu as. Immobile. Inerte. Parfois, tu estimes même que la mort ne peut venir jusqu’à toi car tu ne fais aucun pas vers elle. Parfois, tu te dis que si tu la rencontrais réellement cela ne ferait que tu bien à tout entourage. Perdu entre le non-vouloir, le non-pouvoir et le non-savoir, tu t’imagines une fois de plus comme cet objet encombrant que l’on ne cesse de déplacer en espérant réussir à le tasser quelque part pour l’oublier. Veut-elle faire la même chose de toi ? Es-tu une corvée ?

Tes motivations ? Ton corps se tend doucement avant de se relâcher immédiatement, retournant dans la posture éteinte que tu portes tous les jours. Peux-tu seulement en avoir ? As-tu le droit, la capacité, la cognition nécessaire pour y arriver ? C’est l’une des rares choses dont tu es certain – si les gens voient tant le différent en toi, c’est que tu es comme l’animal perdu au sein de la cité. Incapable de prévoir, d’anticiper, de calculer. Vivant dans le présent et seulement là, parfois même considéré comme incapable de comprendre ce qu’est la mort ou la motivation. Le nuage dans lequel tu t’es enfermé pour te protéger d’autrui est devenu, au fil du temps, tellement épais que tu n’es plus capable de voir en dehors de ce dernier. Rien. Rien en toi n’est capable de trouver une réponse à cette question, et c’est le moment que tu redoutes tant. Trop de délais s’est écoulé entre la question et ta réponse. Assez pour que n’importe qui comprenne que tu n’as rien à répondre. Tu ne bouges pas d’un cil, regardant la Kunoichi en face de toi, avant de te décider à dire quelque chose. Quoi que ce soit.

« Oui. J’aime bien. »

Est-ce seulement une réponse réelle ? Tu ne vois pas le problème dans l’évasion que tu avances. Tu n’es pas des leurs. Ils ne… Non. Personne n’est des tiens. Tu es un intrus. Une erreur. Tu le sais. Tu l’as toujours su. Pourquoi donc essayer de lutter ? L’intonation de ta voix est aussi absente que la flamme qu’il devrait y avoir normalement au fond de tes yeux. As-tu seulement déjà hurlé, ne serait-ce qu’une fois ? Ressenti quoi que ce soit ? Vécu ? Tu n’en as aucun souvenir. Chaque émotion qui s’approche de toi, tu la réprimes avec force pour éviter qu’elle ne te porte préjudice.

« Je… »

Tu tentes mais te ravises. Que faire ? Que dire ? Est-il trop tard ? Trop tôt ? Ouvre les vannes. Exprime-toi maintenant que tu le peux. C’est peut-être la seule fois qu’on acceptera de t’écouter. Détournant rapidement le regard de la femme aux cheveux bleus, tu inspectes d’un coup d’œil le reste de la pièce, comme pour chercher la présence d’autrui que tu ne vois pas – et tout aussi rapidement, tu retournes à ta position initiale, établie comme avec un moule précis. Comme si tu n’avais pas bougé. Peux-tu vivre ainsi ?

« Je pense que je ne suis pas comme les autres. »

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Message(#) Sujet: Re: Profonde inspiration + Yell Profonde inspiration + Yell EmptyJeu 25 Jan 2018 - 23:04


Chacune de ses prises de paroles semblaient difficiles. Comme un obstacle qu'il devait franchir, une épreuve bien plus ardu encore que l'exécution des ordres et de ses missions...
Pourquoi ce blocage ? Il possédait désormais une famille aimante, cela ne venait donc pas d'un manque de repères sociaux...
Il était jeune et semblait pourtant porter le poids du monde sur ses épaules... Son regard éteint, sans aucune lueur, me donnait la véritable impression de m'adresser à une poupée sans vie.
Il était là, physiquement, mais déjà mort à l'intérieur...

Malgré tout, dans ses efforts d'élocution, j'arrivais à percevoir l'étincelle de vie et peut-être même d'espoir qui se dégageait de lui. Il avait l'air de ne rien ressentir mais son hésitation témoignait du contraire. S'était-il forgé une carapace au point de vouloir devenir complètement hermétique au monde ? Ou bien était-il né ainsi ? Je ne pouvais l'affirmer mais au vue de son passé, je possédais ma petite idée...

Comme perdu dans des réflexions que je ne parvins pas à saisir, incapable de le faire en ne possédant pas son raisonnement et sa façon de penser ou de concevoir son environnement, je le vis détourner le regard un instant pour observer la pièce finalement assez vide dans laquelle nous nous trouvions mais fortement lumineuse. Lorsqu'il capta de nouveau mon regard, il s'exprima pour la première fois de manière plus honnête. Ne se contentant plus de simplement répondre à mes questions mais d'amorcer de lui même le dialogue transformé ici, selon moi, en appel au secours...

Mon regard s'écarquilla légèrement sous sa déclaration avant de retrouver leur lueur bienveillante tandis qu'un sourire reflétant le même état d'âme fit son apparition sur mon visage.

« Et alors ? »

Répondis-je simplement.
Ses paroles se répercutèrent à moi même, Gogyou et évidemment si différente des autres. Une tare que j'avais côtoyé longtemps, me persuadant d'être une erreur de la nature comme le répétait sans cesse ceux qui en avaient après ma vie à l'époque. Pourtant, ce que je considérais autrefois comme une malédiction contraignant ma famille a fuir et vivre des moments difficiles, n'était plus aujourd'hui qu'une force. Une force dans laquelle je puisais et que j'étais désormais fière de posséder.

« Personne n'est semblable tu sais ? … Et même s'il y a des gens qui sont encore plus différents que les autres. Qu'est-ce que cela peut bien faire ? Cela serait drôlement ennuyeux si nous étions tous pareils, tu ne penses pas ? »

Même si je voyais où il voulait en venir.

« Le monde est constitué d'être aussi ordinaires qu'extra-ordinaires. La différence que tu sembles te trouver, n'est pas un frein, Sun. Tu es ainsi. Il ne tient qu'a toi de vouloir l'assumer et en faire ton moteur ou bien décider de t'ouvrir au monde... »

Pour lui montrer que je savais bien de quoi il parlait et que je comprenais ce qu'il pouvait ressentir, je dématérialisais l'un de mes bras sous sa forme aqueuse, gardant la physionomie humaine mais composé uniquement d'eau.
Ma main restante vint passer a travers mon bras aqueux et en ressortit mouillée tandis que mon regard ne lâcha pas celui du jeune blond.

« Konoha regorge de personnes venues de tout horizon. Tu y as ta place, Sun. Konoha est aussi ta famille. Je ne sais pas si quelque chose t'effraies mais ne t'en fais pas, tu n'as plus rien à craindre. Konoha te protégera autant que tu la protèges. Je te protégerais. »

Parce qu'il n'était pas question de le laisser dans l'errance plus longtemps.

Ma main aqueuse se tendit doucement vers lui pour qu'il puisse observer de plus près voir même s'en saisisse à son tour.
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Message(#) Sujet: Re: Profonde inspiration + Yell Profonde inspiration + Yell EmptyVen 26 Jan 2018 - 2:13

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Tu écoutes des deux oreilles la tirade de la Hayashi, toujours aussi inexpressif et incompris. Pourquoi partage-t-elle ces histoires avec toi ? Tu ne marques pas le moindre étonnement lorsque sa main se change en eau, marquant la profondeur de ton indifférence à autrui en une simple fraction de seconde. Est-ce ce à quoi s’attend-elle ? Que tu te changes en eau également ? Ou peut-être en air, afin de pouvoir t’envoler et disparaître à tout jamais – et cette pensée reste quelque part ancrée dans ton esprit plus longtemps que toutes les autres aujourd’hui. Konoha, ta famille… Si tu ne comprends qu’à un certain degré l’ensemble d’encouragements que, brusquement, la femme aux cheveux bleu se met à proférer à ton égard, tu restes aussi inerte à ces derniers qu’au reste de son discours, hésitant même à l’interrompre mais se ravisant, imaginant les pires sévices si tu en venais à couper sa parole. Et lorsque sa main arrive vers toi, tu ne te déplaces guère. Que veut-elle de toi ? Que tu traverses également son membre ? Que tu l’observes juste ?

Un flot constant de pensées, plus fortes les unes que les autres, s’empresse d’un coup dans ton esprit, t’obligeant à décrocher ton regard de la jeune femme et fixer le bureau pour qu’elle ne voit la faiblesse s’immisçant en toi. Telle une tempête venant arracher tous les fondements précieux, tu te sens perturbé – combien même ton corps ne sache plier à autre chose que son indifférence globale. Le peu que tu ressens. Le peu auquel tu aspires. Le peu de désirs vivant dans ton corps. Tu n’as jamais eu le loisir de les exprimer. Tu as appris à les réprimer jusqu’au plus profond. Même face à ceux qui t’élèvent depuis un moment déjà, tu as été capable de fuir toute discussion pouvant ébranler celui que tu es. Il y a de la douleur. De la peine. Tant de choses que tu ne voudrais jamais revoir. Un passé que personne ne mérite. Une folie qui ronge, doucement, les restes de ton âme. Chaque jour, tu es de plus en plus la mosaïque de l’indifférence en toi. Peu importe les pièces collées, les fragments retrouvés. Ton esprit efface toute menace. Avoue-le. Tu ne veux plus souffrir. Doucement, tu relèves la tête et croise, une fois de plus, le regard de la jeune femme.

Est-ce le fait de partager avec toi ? Est-ce le fait de se montrer pleinement à ton écoute ? Est-ce le fait de chercher à te rassurer de craintes que tu n’as pas ? Est-ce le fait d’être ta supérieure et enseignante ? Est-ce un mélange de tout cela ? Tu ne le sais pas. Pourtant, tu savais que ce jour arriverait. D’un geste aussi terne et las, tu soulèves ta main et d’un doigt – un unique doigt – tu traverses la main liquide qu’elle te montre. Tu es incapable d’imaginer sa vie. Inapte à te dire ce qu’elle a pu vivre. Pourtant quelque chose dans son regard te fait ressentir une fragilité. Une fragilité de celle que tu as connu, rappelant avec violence le passé qui est à toi. Une fragilité laissant portes et fenêtres ouvertes sans que tu ne le saches. Une fragilité faisant… Raisonner quelque chose en toi. Alors, pour la première et seule fois, ton esprit accepte de libérer les chaînes qui l’engourdissent tant. A partager cet instant de faiblesse avec autrui, loin des substances que tu injectes dans ton corps lorsque ce moment approche. Un jour… Même toi, sans futur, tu sais qu’un jour cette construction fébrile vacillera. Et face à celle qui n’est ni la première, ni la seule, ni même probablement la meilleure, tu acceptes de partager dans un concours violent de circonstances.

« Ce n’est pas… Ce n’est pas ça. Je… Je ne suis juste pas à ma place ici. »

Tu inspires calmement, ton regard neutre cherchant la moindre réaction sur le visage de la Kunoichi.

« Les autres enfants… Ils veulent des choses. Maintenant ou plus tard. Ils ont des objectifs. Des envies. Ils savent que je n’en ai pas. Ils voient que je ne suis pas comme eux. Qu’il… Je ne sais pas. Qu’il manque quelque chose en moi ? Je crois qu’on m’a déjà dit ça… Si je pouvais disparaître ou mourir… Ce serait plus simple pour tout le monde alors que cela ne me ferait rien. Je ne sers à rien. Je n’apporte rien. Je… Je devrais être quelque part où je ne dérangerai personne. Où personne ne serait obligé de faire semblant pour moi. »

D’un geste simple, tu fermes et ouvres ton poings gauche à deux reprises avant de détourner le regard de la jeune femme pendant un bref instant, puis rediriger tes yeux vers elle. Tu ne mesures pas le poids des mots que tu as prononcé. Telle une impulsion, tu as déblatéré sans le moindre filtre ce qui passait par ton esprit en gardant ce détachement, cette indifférence tellement forte en toi. Comme si celui qui parlait et celui qui pensait étaient deux êtres distincts, s’inhibant mutuellement. Il n’y a pas de douleur en ce que tu dis. Aucun méconfort. Seulement… Une vérité objective pour toi.

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Message(#) Sujet: Re: Profonde inspiration + Yell Profonde inspiration + Yell EmptyDim 11 Fév 2018 - 22:21


L'indifférence se peignit sur son visage face à ma transformation aqueuse partielle et au fond, cela me surprit moi même.
J'avais déjà eu a faire a bon nombre de réaction mais celle-ci n'en faisait pas parti. De la peur, très souvent, de la crainte, par moment, de la surprise, ponctuellement, de l'indifférence... jamais.

J'observai le jeune homme avec de l'empathie, le couvant presque, probablement dû à mon instinct maternel resurgissant, et me posai une question : qu'avait-il traversé jusqu'ici ? …
Tout en lui était effacé. Sa place, sa personnalité... son âme... Cela me serrait le cœur au fond. Le voir si mal sans s'en rendre compte lui même, qui n'avait d'ailleurs visiblement pas conscience de grand chose, du moins pas dans un sens profond. Il se contentait d'effleurer les aspects sans en rechercher réelle signification.

Pourtant, malgré tout, je vis son regard se baisser, chercher un autre point d'accroche que le mien, comme gêné par quelque chose. Avais-je dit ou fait quelque chose qui le perturbait ? J'essayai de comprendre, voyant là un axe de progression a exploiter, jusqu'à ce qu'il releva les yeux et osa, prenant l'initiative de traverser ma main aqueuse d'un doigt certes timide mais qui ne recula pas malgré tout. Un pas en avant aussi symbolique qu'il venait de le faire lui même en s'ouvrant à la découverte, par la curiosité probablement. Il venait de ressentir quelque chose lui permettant de se lancer : quoique c'était, il avait réussi a l'exprimer : il venait d'exister...

Et puis, il prit enfin la parole. Ne se contentant plus de répondre à mes questions mais en exprimant son propre ressenti. Calmement, je l'écoutai avec attention, le regard toujours aussi protecteur.
Comme je l'avais déjà interprété, il ne se sentait pas à sa place, vivant dans un monde qui le dépassait probablement totalement. Etait-ce un choix de sa part ou bien la vie lui avait-elle imposé de se recroqueviller ainsi dans sa coquille au point de ne plus du tout exister ? Je n'en possédais pas la réponse, mais je me faisais le serment de faire parti de ceux l'aidant, lui prenant la main et de franchir un pas, petit à petit, lentement mais sûrement, jusqu'à ce qu'il en vienne a abandonner sa coquille vide derrière lui.

Malgré tout, son discours puissant de part ses mots choisi et la souffrance qui s'en dégageait, le jeune homme conservait son masque d'indifférence comme si ses propres paroles étaient en décalage avec sa façon de pensée. Comme s'il était capable de dire les choses sans vraiment les ressentir et encore moins les exprimer.
Face à la violence de ses paroles, je ne pus rester de marbre.

« Tout être vivant possède sa place. C'est parfois plus difficile pour certains que d'autres, c'est vrai, mais si personne ne t'en laisse la possibilité alors c'est à toi de te la créer. Tout comme les objectifs viennent plus spontanément pour certains que pour d'autres car chaque individu est différent.
Que souhaites-tu, Sun ? Qu'aimerais-tu accomplir ? Qu'aimerais-tu faire ? Qu'aimes-tu … ? »


Serait-il capable de s'en faire la réflexion et de les interpréter ? De laisser ses sentiments le submerger ?

« Tu n'es pas inutile. Tes parents t'aiment. Ta disparition les affecteraient énormément, au delà de l'imaginable même... »

Mon regard se détourna un instant, imaginant sans vouloir y penser ma réaction et celle de Kihran s'il devait arriver quelque chose à Asahi... Et effectivement, je ne voulais pas y penser...

« C'est simplement que tu ne te rends pas compte de l'affection qui existe pour toi. Les autres n'ont pas a faire semblant pour toi, comme tu n'as pas a faire semblant pour eux. Reste toi même, apprends seulement à t'écouter et a observer les autres. »

Pour ponctuer mes paroles, ma main aqueuse se déforma pour former un filament d'eau allant effleurer son poing serré sous l'action de mon chakra. En le concentrant davantage, l'eau se refroidit au contact de sa peau jusqu'à se cristalliser à l'extrémité pour former de la glace.

« Ressens ce qui t'entoure et cesse d'y être hermétique. Apprends.»

Mon regard était toujours le même, le sourire en plus, cherchant à le pousser en avant sans le brusquer, en l'encourageant.
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