Adelie est une jeune fille de douze ans à l’allure froide et taciturne. Lorsque les gens la regarde, ils ne voient qu’une pauvre fille aux épaules basses et à la tête pendante. Personne ne s’attardera sur elle tant elle est banale. D’une taille ordinaire, un poids allant avec cette taille, elle est formée comme toute fille de son âge.

Les traits de son visage sont fins et tirés, comme si elle portait sur son dos toutes les misères du monde. Elle donne constamment l’impression de ne pas avoir envie de se trouver où elle est et cela transparaît dans son attitude corporelle extrêmement nonchalante.

Ses cheveux sont d’un noir profond, aussi sombre que la nuit, et ses yeux inspirent la crainte tant ils paraissent vide d’expression. Coupés en carré au dessus de ses épaules comme le veut la tradition de son clan, elle arbore les attributs des Nara sans passion ni envie aucune, simplement par habitude.

Habituellement, elle s’habille de noir intégralement. Elle n’aime pas la couleur ou tout ce qui sort de l’ordinaire et, en tant que bonne kunoichi, préfère se faire le plus discrète possible. Elle ne suit aucune mode particulière et sa garde robe est très pauvre.

Lors de la première rencontre avec Adelie, elle peut donner l’impression d’une jeune fille blasée de tout, légèrement hautaine lorsqu’il s’agit de répondre aux autres, à l’allure un peu morne, sans trop d’ambition autre que celle de laisser les choses s’agiter autour d’elle. Et très vite, en connaissant un peu mieux la jeune fille, vous comprendrez qu’il est parfois bon de se fier aux premières impressions.

Adelie n’est pas le genre de personne qui inspire l’amitié. Très froide et d’un naturel assez morbide lorsqu’il s’agit de rassurer les gens, la jeune Nara donne toujours l’impression de réfléchir à dix-huit mille plans différents pour vous trancher la gorge afin que vous ne lui adressiez plus la parole. Si elle n’a pas l’ambition sanguinaire des psychopathes, elle n’en demeure pas moins peu encline à la discussion et préférera laisser parler ses poings. En cela, elle diffère du Nara classique qui analyse avant d’agir. Dans son car, elle analyse tout en agissant pour perdre le moins de temps possible.

Adelie ne supporte pas qu’on rentre dans son intimité. Si elle est emmené à faire équipe avec d’autres Konohajin pour une quelconque mission, elle les informera du strict nécessaire à savoir sur elle mais ne s’étendra en balivernes qui n’auraient aucun intérêt pour le bon déroulé de son objectif. Le strict nécessaire. Voilà ce qui pourrait qualifier Adelie. Ne pas en faire trop ni pas assez, juste ce qu’il faut pour mener à bien ses missions.

Adelie n’a pas de rêve. Elle désire seulement la paix. Si elle n’en a pas l’air de prime abord, elle fera toujours en sorte de préféré un conflit réglé à la va-vite si celui-ci n’entraîne pas de conséquence sur la stabilité mondiale. Cependant, si jamais elle sent que quelqu’un peu bouleversé cette stabilité, elle choisira entre deux possibilités : essayer de résonner cette personne et, si la première solution ne marche pas, faire en sorte de l’envoyer dans le trépas. La paix implique parfois des sacrifices. Et Adelie est prête, plus que prête, à en faire.

Réputation :
Au sein du village, Adelie n’a pas particulièrement une réputation exacerbée. Elle constitue la nouvelle génération de ninja de Konoha et fait parti du clan Nara, ce qui fait d’elle une aspirante sur qui on peut compter pour déposer les espoirs. Pour autant, elle n’est pas connue plus que cela et les gens ne se retournent pas sur son passage pour la fixer avec attention.

C’est à l’intérieur du clan qu’elle s’est forgée une réputation étonnante. Si elle est la fille de deux anciens ninja fiers et puissants du clan, on regarde son évolution de loin mais personne ne fera en sorte de l’aider plus que cela à s’élever dans les hautes sphères.


Naître au sein du clan Nara n’a pas toujours été vu comme un avantage de la part de Adelie. Certes, le clan est et a toujours été un atout majeur pour Konoha et d’une importance capitale en matière de stratégie militaire mais il ne faut pas oublier l’essentiel. À trop faire reposer d’espoir sur une génération, on peut aller jusqu’à la briser, la faire s’absoudre devant tant de rêves à accomplir pour ses aînés.

Ce fut la le propre de la majorité de la vie de Adelie. Ses parents, Kina Nara et Mohobi Nara ont toujours été considéré comme de fiers ninja et l’élite reconnaissait leur talent indéniable. Kina avait rencontré Mohobi lors du tournois de Shogi annuel. Là, les plus jeunes étaient conviés à faire s’affronter leurs esprits. Mohobi était certainement l’un des plus doués de sa génération en la matière mais Kina, sortie de nulle part et n’ayant jamais voulu participer à une seule compétition, le dépouilla et il perdit la partie. De là était née une rivalité entre les deux adolescents, rivalité qui avait très vite muée en un amour inconditionnel.

Adelie était née de cette union. Sa venue était attendue au sein du clan car elle tombait symboliquement avec le solciste d’été. Si l’on en croyait les vieilles légendes, les enfants du solciste était voué à un destin hors du commun. De sa naissance, Adelie ne se souvient de rien. On lui raconta simplement les grandes lignes, que cela se déroula dans la maison familiale en compagnie de l’ancienne du clan qui faisait office de sage femme.

La jeune kunoichi grandit avec l’amour de ses deux parents. S’ils étaient régulièrement en mission pour le chef du clan, ils s’arrangeaient pour qu’un des deux reste au foyer pour veiller au bien être de leur fille. Très vite – à ses trois ans – Adelie fut formée aux arts ninja. Rien de bien dangereux mais sa formation débuta à cette époque. En parallèle, un précepteur lui donnait des cours particulier. Comme la plupart des enfants Nara, Adelie était doté d’un intellect développé et le mettait à l’épreuve régulièrement lors des fameux tournois de Shogi.

Elle se souvient clairement du jour où ses deux parents prirent part à la Grande Guerre. Elle avait beaucoup pleuré de les voir partir tous les deux en même temps, eux qui ne le faisait jamais, mais ses parents l’avaient laissé aux bons soins de Kizuna Nara, sa tante maternelle.
Ah, la guerre ! Adelie n’avait que six ans lorsqu’elle débuta. Pourtant, s’il est possible d’hair quelque chose de tout son être et que cette chose soit une notion plutôt qu’une personne, alors la jeune fille haïssait la guerre. De tout son être, de toute son âme, de ce qu’elle avait de plus cher. Ses parents, comme plusieurs membres du clan Nara, avait participé à cette guerre en tant que membre du tout émergeant village de Konoha. Mais Adelie haissait.

Car la guerre lui avait prit ses parents. Elle ne connaissait pas les circonstances exactes de leur mort. Elle se souvient juste avoir suivit les autres membres de son clan lors de la création de Konoha et de s’installer là-bas. Dès lors, la plupart des ninjas qui avaient survécut à la guerre était déjà rentrés du front ou affluais par petites vagues, heureux de trouver un village unifié où vivre désormais. Adelie attendit des heures, des jours, des mois devant la porte du village dans l’espoir de voir ses parents arriver au loin. Mais Kina et Mohobi ne rentrèrent jamais.

De petite fille enjouée et heureuse de vivre, l’image de Adelie ne retrouva plus son éclat. Terne, morne, sans réelle ambition, elle demeure une coquille vide, prenant sens dans le rabaissement des autres afin de ne pas s’affaiblir. Aujourd’hui, Adelie est tout juste diplômée de l’académie ninja et vit toujours avec sa tante. Pour autant, plus rien ne compte. Plus rien, si ce n’est d’empêcher par tous les moyens qu’une nouvelle guerre vienne entacher cette paix fragile.