Entourée du décors sublime qu’offrait la forêt de Hi no Kuni en automne, la fête commençait tranquillement dans le village Inuzuka. Un petit ensemble jouait une musique de fond alors que, assises autour de tables remplies de victuailles, les familles se rassemblaient et s’installaient. Une tradition que nous avions pu garder malgré notre sédentarisation et que tous prenaient un grand plaisir à participer, la Fête d’Automne était une journée très importante pour tout Inuzuka qui se respectait. Alors que la nature autour de nous commençait à décliner et à entrer dans sa torpeur annuelle, nous la remerciions pour tout ce qu’elle nous avait apporté tout au long de la dernière année. Pour nous autres qui avions pendant de nombreuses années mangé en grande partie sur ce que nous récoltions ou chassions là où nous nous installions, cette fête revêtait une importance particulière. Pour lui montrer notre reconnaissance, nous organisions un immense festin préparé par les aliments issus de la terre autour de nous – peu importe où nous nous trouvions – et mangions toute la Meute ensemble au grand air pour que Mère Nature puisse nous voir rendre hommage à nos récoltes. Pour une raison que j’ignore, mes ancêtres étaient convaincus que cela l’aiderait à faire pousser aussi abondamment l’année suivante.

Les origines de cette tradition m’importaient peu, le principal pour moi était que c’était l’occasion de se remplir la panse sans ménagement et sans aucune honte tout en passant du temps de qualité avec sa famille, Kyûbi savait que j’en avais de besoin. Mes diverses responsabilités accaparant la plupart de mon temps, cela faisait une éternité que je n’avais pas passé du temps avec eux. La fête de l’automne était donc le moment idéal pour les revoir et pour prendre un peu de leur nouvelle. Sans doute que ces derniers avaient également une foule de question à propos de mon emploi de ce que je faisais de mes journées. Comme toujours, ma mère s’inquiéterait pour moi – je devinais déjà qu’elle se préoccuperait du fait que je travaille trop et que ce n’était pas bon pour ma santé – mais si plus jeune j’avais trouvé cela agaçant à présent je trouvais cela attendrissant; cela me rappelait le bon vieux temps. Enfin, aussi bonne que pouvait être l’époque sous le règne de ce fou d’Empereur.

Avant que je puisse retrouver mes êtres chers, il y avait toutefois quelques choses dont que je devais m’occuper. En effet, je n’étais pas le chef de la Meute simplement pour le titre et comme j’avais moi-même passé plusieurs heures à organiser la fête je devais au moins dire quelques mots pour lancer le bal en bonne et due forme. Après tout, les traditions restaient les traditions. Évidemment, j’avais préparé un petit truc dans mes heures perdues afin de ne pas me retrouver avec un immense trou une fois face au clan tout entier. Les gens finissaient de se retrouver et de s’asseoir aux diverses tables qui avaient été aménagées dans la grande place du village lorsque la musique baissa pour complètement s’arrêter alors que je montais sur la petite scène sur laquelle ils performaient.

- Bonjour à tous et à toutes, je suis heureux de voir que nous sommes si nombreux aujourd’hui. Comme à chaque année, il est venu le temps de remercier Mère Nature pour tout ce qu’elle nous a offert cette année. Celle-ci a été bonne et généreuse; nous avons pu profiter de tout ce que la nature avait à nous offrir. Même si ces dernières années le besoin de dépendre de notre environnement s’est moins fait ressentir, il ne faut jamais prendre notre nourriture pour acquise et il faut toujours être reconnaissant de ce que la nature veut bien faire pousser. Juste avant qu’Elle ne s’endorme jusqu’au printemps prochain, c’est le moment idéal pour lui envoyer un dernier message. Allez, montrons-lui comment nous avons apprécié ses efforts tout au long de l’année! Bon appétit!

Je levai les bras dans les airs sous les cris de la Meute et aussitôt l’ensemble se remit à jouer et le festin commença. Certains eurent la politesse d’applaudir un peu avant de se lancer sur la table devant eux – même si, honnêtement, je n’en attendais pas autant – mais rapidement tout le monde festoyait ou riait avec leurs voisins. Je descendis sans plus tarder et me faufilai à travers les tables en saluant certains et en tapant sur l’épaule des autres pour essayer d’atteindre celle où ma famille m’attendait. Pendant mon bref discours j’avais amplement eu le temps de les repérer, moi qui n’avait pas eu l’occasion d’aller les voir avant d’inaugurer le festival, aussi je m’étais directement dirigé dans leur direction une fois mes obligations terminées. Je n’attendais plus qu’une chose : être de nouveau réuni avec ma meute.

Spoiler:

Un grand rassemblement avait lieu aujourd'hui au village Inuzuka situé en pleine forêt de Hi no Kuni. L'automne avait coloré les feuilles des arbres de différents tons chauds. Certaines étaient déjà tombées. La lente transformation de la forêt vers le froid de l'hiver suivait son cours. L'occasion pour notre clan de fêter ça, et ça s'appelait tout simplement « La Fête de l'Automne ».
En remerciement de ce que la Nature nous apportait, on organisait ce festin avec tout ce qu'elle pouvait nous offrir. Quelque chose de légèrement contradictoire je vous l'accorde. Et en véritable amoureux de la nature, moi je trouvais ça un peu déplacé. C'était comme si pour remercier les animaux de leurs loyaux services, on les mangeait. Ce qui était le cas... Alors allons-y, en amoureux de la nature, tuons du gibier, et mangeons-le. Je trouvais ce concept un peu étrange, et j'imaginais alors tous les Inuzuka tuer leurs ninken pour les récompenser après tant d'année. L'hypocrisie humaine. Mais que voulez-vous, je me contentais donc de manger le moins de viande possible, et de toute façon je trouvais les préparations à base de légumes et autres aliments plus satisfaisantes en goût.

Un peu dubitatif quant à cette fête et son fond, je m'y rendis malgré tout en compagnie de ma famille et de Mokusaï. Mirai et Hanabira, respectivement mon père et ma mère, étaient venus avec leurs ninken eux aussi. Ils en avaient deux chacun. Dans la famille nous avions tous des chiens dont le pelage était dans des tons sombres, du noir, du gris foncé, du noir du gris et brun, … C'était la singularité de la race de chiens sauvages que nous apprivoisions. Issus tout droit du loup bien sûr. Mais ça n'en était pas.

En parents connaissant leur enfants, ils ne firent aucun commentaire. Nous nous installâmes à table, non loin de Takeo et sa famille, ainsi que de Shizu et la sienne. Il y avait Shizu qui félicitait notre chef roux pour son discours. Mes parents allèrent le saluer bien amicalement, tandis que je m'assis à ma place sans montrer plus de joie que ça. Je regardais déjà les plats qui s'offraient à moi sur la table. Ma cousine Shizu, agissant presque comme la sœur que je n'avais jamais eu, me sortit de mon observation des plats en me saluant à sa façon et en disant qu'elle allait tout goûter.

« Salut Shizu. Assure toi de tout pouvoir garder dans ton ventre avant de tout goûter... »

J'y allais de ma petite blague cynique, regardant à nouveau les plats.

« Bon, qu'est-ce que je vais bien pouvoir prendre pour commencer moi ? »

Mon choix s'arrêta sur quelques beignets aux légumes que je mis dans mon assiette. Je les accompagnais d'une petite portion de salade de choux au sésame. Ensuite j'attaquerai du costaud !

hrp:

Ayant repéré ma famille à travers la foule d'Inuzuka, je m'étais aussitôt dirigé vers eux une fois mes devoirs de chef de Meute complétées. Évidemment, je n'avais pas pu éviter les poignées de main et les accolades que divers membres du clan me donnaient, tous et chacun plus heureux de participer à cet événement, et essayais de leur répondre tous avec la même amabilité quand bien même je n'avais qu'un seul souhait et c'était de fêter la fête de l'automne tranquillement avec mes proches. Après avoir finalement traverser la marée humaine qu'était la Meute j'arrivai finalement à la table que j'avais repéré un peu plus tôt pour m'apercevoir que de nouvelles personnes s'étaient jointes à ma mère : Shizu et sa mère étaient apparus à ses côtés et les trois parlaient en riant. Depuis que le père de Shizu était parti, ma mère et la sienne étaient devenues comme de véritables soeurs, c'était sans doute la raison pourquoi j'avais cette même relation avec sa fille. Souvent elles étaient venus mangés avec nous et nous avions passés plus d'une soirée à jouer à tout et n'importe quoi avec mon petit frère. Ce dernier était justement absent, à moins qu'il n'ait préféré passer cette fête avec ses copains. Je vous dis l'adolescence.

Comme si cette dernière m'avait sentie venir, le regard du Shizu se tourna brusquement dans ma direction et un large sourire fendit son visage. Je l'étreignis lorsque j'arrivai puis donnai la bise aux deux mères alors que Shizu n'en manquait jamais une pour me taquiner. En guise de remerciement pour le compliment, j'hochai la tête de façon faussement pompeuse pour aller avec son air espiègle alors que ma mère ne pouvait s'empêcher de rougir, prise sur le fait par la jeune Inuzuka. Il était vrai que ma mère était une éternelle anxieuse et même si la majorité de mon travail se faisait maintenant dans un bureau – que cela soit ici ou à Konoha – elle se faisait du souci pour moi. Je m'assis à ses côtés et l'enlaçai tendrement, lui disant sans répondre à la pique de Shizu que j'appréciais le souci qu'elle se faisait pour moi et que je savais qu'il naissait de son instinct de mère qui ne s'éteindrait jamais. Je m'installai alors de façon convenable à la table et regardai avec appétit tout ce qui se trouvait sur la table. Shizu porta son attention sur un jeune Inuzuka qui s'installait non loin d'elle sur l'immense table à laquelle nous étions installés. Je ne le replaçai pas tout de suite, mais lorsqu'elle l'appela Kuro je reconnus le jeune garçon avec qui je l'avais parfois vu jouer.

- Bonjour, Kuroba-kun. Content de te voir parmi nous. Allez, bon appétit! criai-je ensuite à l'attention de toute la table.

Cette dernière me répondit d'une exclamation enthousiaste et tous retournèrent à leur occupation tandis que notre petit groupe plongeait dans les assiettes et bols devant nous. Je pris sans hésiter les saucisses de cerf et signifiai d'un geste de la main à Kuroba de m'envoyer la salade de choux. Je complétai ma première assiette – parce que vous pouviez être certains qu'il y allait en avoir plus d'une – avec un taboulé de quinoa et avant même d'avoir commencé mon assiette j'avais déjà yeuté quelques trucs qui avaient l'air plus qu'intéressants. J'entrepris alors la tâche de vider mon assiette avec une dévotion quasi-religieuse tout en prenant des nouvelles de mes parents. Parce que si je m'étais assis à côtés de ma mère, de l'autre côté se trouvait mon père que j'étais tout autant content de revoir. Nous discutâmes de la routine de la maison maintenant que je n'étais plus là et aussi nous en profitâmes pour parler de Shippo alors qu'il n'était pas là: ses comportements d'adolescents, mais également sa vie de Genin, car ce dernier était devenu Genin de Konoha depuis quelques temps. Je me fis une note d'essayer de m'informer s'il n'avait pas besoin de quoi que ce soit. Je me tournai alors vers le duo que composait la famille de Shizu.

- Alors, que se passe-t-il de bon chez vous ces temps-ci?

Si cette fête était la fête idéale pour les gourmands comme moi, je profitais aussi de cette fête de par la compagnie avec laquelle je la fêtais. Cela me permettait de renouer avec des gens que je n'avais pas vu depuis longtemps, peu importe combien de temps cela faisait. La mère de Shizu, par exemple, était une de ses personnes que cela faisait longtemps que je n'avais pas vu et qu'au final je considérais comme de la famille. Déjà que je n'avais pas beaucoup de temps à consacrer à la mienne, je voyais mal comment je ferais pour prendre des nouvelles des autres, c'était pourquoi cette occasion était idéale pour bavarder avec nos amis et rattraper le temps perdu. L'espace de quelques heures, le temps s'arrêtait et nous nous occupions à renouer avec tous ces gens que nous avions de vue ces derniers temps. Pendant que j'attendais une réponse des principales concernée, j'étendis le bras et allai chercher l'assiette de lapin qui me faisait de l'oeil depuis tout à l'heure.