Merci..

Cette fois-ci, il aurait le temps de lui rendre visite, et seule une attaque du clan pourrait l’en dissuader. Pourquoi se donnait-il tant de mal pour rendre visite à un jeunôt qu’il ne connaissait pas ? Tout simplement car d’après ce qu’il avait comprit, l’homme qui était mort ce jour-ci à Ame n’était aucune que son maître. Il avait prit la vie de son maître, et il méritait de connaître l’homme qui l’avait fait. Entrant directement dans l’hôpital, le serpent se dirigea vers l’infirmière en charge de ce patient avant qu’elle ne lui donne son état global. Il allait mieux, et il s’était réveillé. Ses jours n’étaient pas en danger, et psychologiquement parlant, ça avait l’air d’aller. Remerciant la kunoichi médecin, le serpent se dirigea directement vers la chambre avant de toquer pour finalement entrer dans la grande chambre blanche. Le jeune homme était là, les yeux ouverts, assis sur le lit, habillé d’un vêtement blanc digne des hôpitaux. Pô sonda l’homme, il semblait tout de même décontenancé, avec un visage qui n’était que tristesse. Il pouvait comprendre.

« Je me nomme Pô, je suis un jûnin de Konoha. Je suis là pour t’annoncer quelque chose. Ton maître n’est plus, sa folie l’ayant totalement consumée, il fallait que quelqu’un mette un terme à tout cela. Hiko, j’ai tué ton maître avant qu’il ne te tue toi ou ton compagnon. Rassure toi, ton compagnon va bien et d’autres Shukajins sont arrivés après, dont sa sœur d’après ce que j’ai comprit. J’ai les ai laissé se recueillir avant qu’il ne trouve la mort, malheureusement, tu étais évanoui. »

Les paroles du serpent étaient crues, mais elles étaient nécessaires. Après tout, d’après le proverbe : « tout ce qui ne te tue pas te rends plus fort » et c’était le cas. Pô l’avait testé tout le long de sa vie, et cette souffrance que connaître ce jeune homme l’aiderait à s’endurcir, pour plus tard, pour pouvoir prendre sur lui-même. Pour devenir un homme. Cependant, même si les paroles étaient durs, c’était également difficile pour Pô de le lui annoncer de cette façon. Il était là, sans sa tenue d’ANBU, le visage également triste, comme celui qui venait annoncer une mauvaise nouvelle. Il n’y avait que les fous qui aimaient annoncer ce genre de nouvelle, et ce n’était pas son cas.

« Je suis désolé.. »

Dit-il sans bouger. Techniquement, il aurait envie de laisser le jeune homme pleurer sa perte, ou pleurer ce qu’il voulait, mais il se devait d’attendre sa réaction. De plus, il voulait également le rassurer sur les conséquences géopolitiques de l’acte de cet homme concernant Konoha. Car ne l’oublions pas, il avait massacré des innocents d’Ame, pays placé sous l’autorité et la responsabilité du pays du feu. Pô croisa les bras et s’adossa contre le mur en face du lit de l’adolescent. Il planta son regard dans le sien avant de reprendre d’une voix plus monotone qu’avant.

« J’ai envoyé un rapport aux autorités de Konoha. L’acte de ton ancien maître n’aura, je te rassure, aucune incidence sur la paix entre le Shukai et Konoha, le prix du sang ayant déjà été versé. Il marqua une courte pause. Si tu le souhaites, je peux te laisser pleurer ta perte, je reviendrais plus tard.. »

Le visage du jeune homme était d’une grande tristesse. Après tout, personne ne pouvait lui en vouloir, son maître ayant sombré dans la folie avait essayé de la tuer, de l’abattre, sans aucune pitié, sans même se poser la moindre question. Et sans l’intervention du serpent, il aurait réussi. Hiko ne serait donc pas là, sur ce lit, mais il serait dans une boite, entre quatre planches, avec quelques personnes en tenues noirs, certaines pleurant, d’autres restant fortes, célébrant d’une manière tragique, le jour de sa mort, le jour où un fou à gagné sur le brave. Mais ce jour n’était pas arrivé, sachez le, rien n’arrive par hasard, donc si Pô avait sauvé cet homme, c’était certes parce qu’il se trouvait là à cet instant et que le devoir l’avait obligé à agir, mais imaginez qu’il se soit retrouvé coincé, juste pendant deux minutes ? Le jeunot aux cheveux blancs serait donc mort. Il devait donc encore avoir un rôle à jouer dans ce monde. Mère nature rappelle uniquement ceux dont elle à besoin, les autres eux, n’auraient pas la chance d’œuvrer avec elle. Ils retourneraient tous en enfer. Les uns après les autres.

Hiko empêcha le membre de l’ANBU de s’excuser, prétextant qu’il n’avait fait que son devoir en tuant l’homme qui avait commis un génocide en plein milieu d’un territoire Konohajin. Il était vrai que son devoir l’avait contraint à agir, mais même, pour une simple question de respect, l’on s’excusait pour la perte d’une personne, qu’importe qui elle est et pourquoi elle est morte. C’est le respect de le douleur d’autrui. Après quelques minutes, alors que Pô s’apprêtait à partir pour le laisser pleurer sa perte, il le retint, en le remerciant de ce qu’il avait fait. Ca, Pô aurait du mal à l’accepter, car il devait être amère de remercier le tueur de son maître, qu’importent les circonstances autour de cette mort. Lui ne demandait rien, ni merci, ni rien. A la base, il était simplement venu voir l’état du jeune homme, s’excuser, puis s’assurer qu’il avait tout ce dont il avait besoin pour son prochain retour au Shukai, près de Kakeshouu. Bien entendu, Pô se doutait que le vieil homme était déjà au courant de tout ce qui s’était passé sur les terres d’Ame, surtout qu’Aokiji avait été happé dans le combat. Il devait donc déjà tout avoir raconté, y comprit le fait qu’Hiko soit actuellement à Konoha.

Alors que le jeune homme le remercia de nouveau, Pô, ne souhaitant pas cela, se dirigea vers la fenêtre pour regarder à l’extérieur. Bien que la saison actuelle soit l’été, il se mettait à pleuvoir dehors, le ciel était gris, les nuages accompagnaient la tristesse d’Hiko. « Il est difficile, même si la loi nous le dicte, de contrer ses sentiments et de tuer un être qui nous est cher si la situation nous l’ordonne. J’ai plus d’expérience que toi, et je peux donc t’assurer que ce n’est pas avec l’âge ou le nombre de mission que cela devient plus facile. La mort est usuelle et commune chez les shinobis. J’ai cependant supprimé la vie de beaucoup des miens, qui avaient choisit une voie bien trop sombre, c’était donc mon rôle de les arrêter. Jamais ça n’a été facile, mais c’est un acte assez simple, quand tu penses aux conséquences qu’engendre la folie de l’homme à abattre. Si Arekushi n’était pas mort, sa folie aurait continuée et engendrée encore plus de morts. Ce qui est à faire, doit être fait. »