An -5
Cela faisait désormais seize longues années que j’étais né Saibogu et c’était également le huitième mois consécutif que je passais en plein cœur du désert. La troupe de quelques dizaines d’hommes que formait la troupe de recherches dans les cavités de situées à quelques kilomètres de San’Zoku, était en mission. Et parmi ces chercheurs et explorateurs, ma petite personne était présente également. Je ne pouvais refuser de le faire, étant donné que c’était l’activité principale de notre clan à cette époque. Et pour ne pas être châtié, ou banni, il aurait été mieux pour moi, de faire ce qu’on me demandait de faire.
Depuis quelques semaines, un nombre incalculable de ruines avait été repéré autour de San’zoku et des groupes de trentaines personnes étaient chargées de mener les fouilles et les études dans chacune de ces ruines. Tout cela dans l’espoir de faire une découverte qui aurait pu révolutionner le monde. Non pas que je n’y croyais pas, mais j’étais tout de moins un peu sceptique quant au fait qu’il y avait beaucoup trop d’espoir en ces ruines perdues. Plus d’espoir qu’il ne le fallait même.
Pour ma part même, ce n’était qu’une simple perte de temps totalement inutile. Ce même temps, aurait très bien pu être utilisé ailleurs. Mais comme j’étais né dans un clan où tout le monde était heureux de fouiller dans des cavités rocheuses, à des kilomètres sous le sol, j’allais devoir m’accommoder de la vieille tradition. Chose déjà que je n’avais pas faite depuis mes seize années d’existence. En réalité même, je n’aimais pas cette vie. Toujours enfoncé dans l’ombre générée par la surface du sol, utilisant les seules lampes fabriquées manuellement pour inspecter de nos seuls yeux tout ce qui était hors du commun. Heureusement pour moi, que j’avais quelque chose qui me différenciait de la plupart des êtres qui étaient présents dans ma troupe.
J’étais né dans l’obscurité des galeries souterraines, j’y avais vécu, et passé plus de temps que sur la surface, à explorer encore et encore. De ce fait, je pouvais bien aisément poser mon regard sur des choses qui étaient particulièrement importantes alors que les autres auraient mis une bonne heure à le faire. Ce n’était pas volontaire, c’était juste ainsi que j’avais appris à être. J’observais avec une minutie particulière à une vitesse bien plus rapide que la moyenne.
Une fois descendu, nous fûmes divisés en six groupes de cinq personnes pour observer continuellement autour de nous. Il ne fallut pas beaucoup de temps, pour que mon œil s’accrochât à un objet particulier, qui se démarquait des autres, en dépit du fait que cette démarcation ne soit que légère. Il s’agissait d’une des nombreuses reliques qui étaient jugées inutilisables après avoir été exploitées. Ces outils-là étaient aisément retrouvés dans la région, mais certaines d’entre elles pouvaient encore fonctionner, comme celle que j’avais observée. Et en fonction de leur taille et des inscriptions qu’il y avait marquées sur chaque morceau, on pouvait soupçonner la présence d’autres éléments similaires dans les alentours.
Les recherches continuèrent ainsi alors, et tout le site fut finalement passé de fond en comble. Ce que nous y retrouvâmes était bien misérable contrairement aux attentes qui avaient été faites dans toute la zone. Un simple coffre renfermant plusieurs pierres sur lesquelles étaient gravées des sceaux si complexes que je ne les aurais pas lus, même si j’avais la méthode adéquate. En gros, nous avions le butin général. Il allait être ramené à la base par le dirigeant des recherches, vers le camp le plus proche pour être soumis aux inspections.
Mais alors que nous étions à des profondeurs inouïes de l’extérieur, un tremblement de terre jeta un grand monde contre le sol. Il ne dura pas longtemps bien évidemment, mais les habitués souterrains comme moi, savaient parfaitement ce dont il s’agissait. Plusieurs levèrent la tête quand quelques grains de sable semblaient tomber depuis les hauteurs, et le dirigeant des recherches prit la parole :
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Il faut nous dépêcher de sortir d’ici. Avant que nous nous fassions totalement engloutir. Le vent doit certainement être en train de se lever à l’extérieur et le sable avec. Quand cela arrive, les ruines sont généralement ensevelies, et les personnes qui y sont avec. Donc, nous allons juste nous en aller. Plus facile à dire qu’à faire. Nous étions une trentaine à cinquante mètres de profondeur, dans une zone fragile qui plus est. La remontée allait s’annoncer rude, et je le savais.