Essayant de garder un rythme cardiaque des plus lents, je me saisissais avec délicatesse d’une tortue faites en émeraude et la glissait dans ma besace. Jusqu’ici, je n’avais pas rencontré de problème, il fallait dire que j’avais attendu prêt de trois jours avant de me faufiler dans la maison, quand j’étais certaine que plus personne ne serai sur les lieux. La nuit venait à peine de tomber, j’avais l’astre du soir de mon côté, je ne craignais rien. Du moins pas les voisins un peu trop curieux, alors que je rejoignais la fenêtre par lequel j’étais rentrée. Celle-ci possédait une échelle de corde dans les tons vert pour la confondre avec du lierre. Alors que je me glissais dans celle-ci, évaluant la distance qu’il me restait du toit, je manquai de tomber. Un long frisson me saisit alors qu’un regard perçant me paralysait sur place. C’était la première fois que je m’introduisais ainsi chez quelqu’un, ma spécialité étant le vol à la tire. Je me maudis, je me demandant pendant quelques secondes, pourquoi j’en étais arrivé là.
Mes doigts se resserraient contre le chambranle de la porte alors que j’observais avec un poignard dans le cœur, la silhouette qui était étendu dans ce lit blanc. La Guerre touchait à sa fin à ce que j’avais attendu mais c’était déjà bien trop tard pour Makio. Lui, ne pourrait jamais profité de cet air de paix ou plutôt de reconstruction. Il resterait éternellement entre la vie et la mort, sans même avoir conscience de ma présence et cela quelques soient le nombre d’heure que je restais à ses côtés. Je lui jetais un dernier regard avant de me détourner et de sortir dans le couloir, maudissant une fois de plus mon égoïsme. Si je n’avais pas voulu partir, rien de tout cela ne serait arrivé, contrairement à Makio, je savais me défendre, une gentille dame m’avait apprise l’art, il y a quelques mois. Ce n’était pas encore parfait mais je me débrouillais.
Gardant un soupir sur le bord de mes lèvres, je me dirigeais vers le second bâtiment du quartier, celui-ci portait le même nom mais avait des fonctions différentes. Je poussais l’épaisse porte de chêne et me dirigea d’un pas habitué vers le bureau du directeur de l’établissement qui allait me donner des nouvelles de ma belle-sœur, celle-ci, s’étant échappée de la réalité après l’accident. Elle devait rester dans un endroit cloitré où elle ne risquait rien, surtout que ses crises étaient très approchées et non sans violence. Et une autre, n’allait certainement pas tarder à survenir puisque je devais informer le responsable que j’allais devoir m’absentée.
Cela faisait un peu près quinze jours que je prenais soin, du moins du mieux que je pouvais, de mon frère et de son épouse. Cependant, malgré que nous allions vers une nouvelle ère et aussi gentil que pouvait être les directeurs des deux hôpitaux à mon égard, il y avait une réalité qui ne changeait pas. Si je voulais que ma famille continue à bénéficier du meilleur service, il me fallait de l’argent
Ce fut pour cette raison que j’avais prit un contrat au bureau des missions, afin de fuir un peu ma situation, j’avais choisi l’endroit le plus éloigné possible. Ainsi ma prochaine destination serait le pays de l’eau, je n’avais pas à m’inquiété du moyen de transport, mon commanditaire m’était tous à disposition, pourvu que je revenais avec l’objet convoité. Une sombre histoire de famille où les biens avaient été éparpillés et la personne qui devait faire les frais de cette cupidité se trouvaient donc un petit village de Mizu no Kuni.
Revenant au présent, je me hissais aussi naturellement que possible sur le toit mais je restais tout de même très mal à l’aise, ne sachant pas ce que cet inconnu encore dans l’ombre allait faire de moi.
Voilà bien une année maintenant que j'avais arrêté de voler. Il faut dire que cela ne m'amusait plus vraiment...J'avais passé l'âge de jouer au petit voleur ou même au petit délinquant avec mes amis. D'ailleurs mes « amis » m'avaient plus ou moins abandonnés, chacun étant partis dans son petit coin afin de faire allez savoir quoi. Certain avait quitté l'île, d'autres avaient rejoins un village voisin pour travailler dans X ou Y domaine. Moi ? Et bien je m'étais assagis. Du moins si on peut dire ça comme cela. J'avais appris à lire, à écrire, à manier le sabre à pouvoir que j'avais acquis quelques années auparavant. J'avais aussi arrêté de voler et travaillais de temps à autre pour subvenir à mes besoins. Bref, à quelques détails près, on peut dire que j'étais devenu quelqu'un de « normal » et d'intégré à la société.
Après une dure journée d'entraînement dans mon petit chez moi insalubre, je fis, comme à mon habitude, une petite escapade nocturne. J'aimais bien faire un tour dans les rues du quartier. Cela me rappelait quand nous étions plus jeune et que je n'étais pas seul, lorsque ma bande et moi courrions à travers la ville afin de réveiller tout les bons samaritains du quartier qui dormaient de bonne heure. Enfin bref, c'était le bon vieux temps. Maintenant, tout est calme ici... Trop calme, pensai-je. C'en était presque triste au fond. A chaque coin de rue, je tournais machinalement la tête, tout cela pour me retrouver devant le même spectacle désolant. La même image qui revenait encore et toujours ; Celle d'une ville calme où, mis à part certains félins ou même certain prédateur, personne ne sortait.
Tout à coup, au détour d'une ruelle, une présence était enfin à portée de vue. Je ne distinguai que quelques formes abstraites cependant il était certain que la personne ici présente ne voulait pas que du bien au propriétaire de la maison où il se trouvait actuellement. Il s'agissait d'un voleur sans aucun doute. Ne lâchant pas le criminel des yeux, un léger sourire se dessina sur le contour de mes lèvres. Et dire qu'il y avait de cela à peine un an ça aurait pu être moi sur cette échelle. Voyant que le brigand s'était arrêté puis avait repris sa progression sur les toits de la ville, je m'avançai tout en portant ma main au sabre qui se trouvait à ma ceinture afin de faire clairement état de ma présence. Oui, même si j'en doutai fortement, peut-être ne m'avait-il pas remarqué. Malgré mon jeune âge, je faisais preuve d'une assurance – et d'une imprudence – remarquable. Pourtant, je ne savais rien du voleur d'un En effet, de là où j'étais et avec cette obscurité, je ne pouvais pas déceler les traits du voleur. Qu'aurai-je fais s'il avait été un ninja ou d'un homme apte à combattre efficacement ? Rien je pense. J'étais certes doué de quelques facultés au combat mais rien de bien extravaguant. J'étais tout juste bon à vaincre quelques bandits de grand chemin. Espérons que ledit voleur ne soit pas trop puissant sans quoi je risquais de payer le prix de la trop grande confiance que je portais à mes capacités. Bref, tout en m'avançant vers le cambrioleur je prononçai les mots suivants :
« Ne bougez plus. »
On se serait cru dans un film policier de série Z. Je jouais le gentil flic et lui était le méchant cambrioleur ah ah. Enfin bref, un peu de sérieux était de rigueur. Comme dit précédemment, je m'avançai vers lui, ou plutôt vers elle. Car oui, plus je m'approchai plus je me rendis compte que le voleur était en réalité une voleuse.
Qui disait que la première expérience était toujours désastreuse ? Je ne sais pas qui a inventé cette phrase mais malheureusement celui-ci avait raison. Je venais de réussir à me glisser sans mal vers l’extérieur et de rejoindre les toits mais cela se révéla infructueux. La dernière fois que je m’étais fais surprendre, je devais avoir dix ans. Ainsi, un sentiment proche de la honte me serrait les entrailles. J’aurai pu commencer à courir après tout, ce n’était pas comme si je n’avais pas une bonne condition physique avec mon métier ni même une vue assez bonne pour ne pas me repérer dans la nuit noire.
Sauf que je ne connaissais pas les lieux, ce n’était pas mon lieu de recèle ainsi je savais que si je désobéissais à cet homme, je ne voyais pas encore sa silhouette mais sa voix était masculine sans aucun doute, me retrouverait rapidement. Je pouvais sentir la tension dans mon corps, alors que mon cœur battait la chamade tendit qu’il me semblait que les pas de l’inconnu résonnait de plus en plus fort dans mes oreilles, comme s’il écrasait chaque tuile. Or son pas devait être très léger, du moins j’espère pour le toit des propriétaires de cette maison.
Vu la situation, il m’avait certainement vu sortir ainsi je ne pouvais pas jouer la carte de l’innocence et vu ma tenue vestimentaire j’aurai du mal à me faire passée pour une habitante du pays de l’eau, ainsi l’excuse de faire le mur, ne marcherait pas. J’essayais de chercher une solution au plus vite afin que je ne connaisse pas le froid des prisons, après tout, j’avais à faire en dehors de ce pays. Déjà ramener la petite tortue en émeraude à la voleuse, ironique, mais je ne faisais que subtilisait un objet qu’on m’avait commandé.
Je sentis mes yeux s’agrandir de surprise alors que la lune illuminait un peu plus le bâtiment, devant moi, ne se tenait pas du tout un homme. Celui-ci devait être un peu plus âgé mais en aucun cas un officier, ni même un adulte avec tout les atouts de force qui allait avec. Je maudis mon étoile, si j’avais su, j’aurai quand même essayé de me faufiler, quitte à avoir quelques bleus.
La bonne blague. Le voleur n'était autre qu'une jeune fille. De plus, à première vue, elle était à peine plus âgée que moi. Et dire que j'avais peur de je pensais qu'il pouvait s'agir d'un shinobis et que, de ce fait, j'avais peur de ce qu'elle pouvait me faire. Enfin ! Je parle, je parle mais si ça se trouve elle devait se dire la même chose de moi. La jeune femme s'attendait certainement à ce que je sois une sorte garde aux gros bras ou je ne sais trop quoi du genre. Finalement, elle s'était retrouvée face à un gringalet à peine majeur qui en sa possession n'avait qu'un simple sabre. Alors que je faisais face à la jeune femme, je m'amusai à la dévisager des pieds à la tête puis m'exclamai tout en souriant bêtement.
« Et bien, si je m'attendais à ça. Je dois t'avouer que je suis quelques peu surpris voire même un peu déçu en réalité. Toi aussi je suppose ? »
Mon regard se faisait plutôt amical. Du moins en apparence. Car oui, femme ou non, c'était une criminelle et en tant que parfait nouveau « Noble Lutin », je me devais de l'arrêter et de restituer ce qu'elle avait pris à son ou ses propriétaires. Pour ce faire, il n'y avait pas trente six solutions. Elle devait me rendre ce qu'elle avait pris. Si toutefois elle avait pris quelques chose. Au vue de son comportement suspicieux, je doutais fortement qu'elle soit repartie bredouille de cette maison. Je continuai de la regarder jusqu'à ce que mes yeux s'arrêtèrent sur le petit sac en bandoulière qu'elle portait. Ayant toujours la main droite sur le sabre, je m'avançai de nouveau vers elle tout en tendant mon autre main grande ouverte. J'esquissai de nouveau un sourire quelques peu hypocrite et dis :
« Allez, donnes le moi s'il te plait. Si tu me le rends tout de suite, je ne préviendrai pas les autorités et te laisserai rentrer chez toi sans qu'aucun mal ne te sois fait. Personne sera au courant de ce que tu as essayé de faire aujourd'hui. Ça me semble équitable, non ? »
Voilà que le Noble Lutin se met à réclamer le sac d'une gente dame. Cela ne me ressemblait pas pourtant. Qu'allait-elle bien pouvoir faire maintenant ? Allait-elle refuser et tenter de se battre ? Allait-elle accepter ? Ou bien encore la jeune femme à la chevelure brune allait-elle tenter de s'enfuir ? Si tel était le cas, j'étais prêt. Mon sabre était à porté de main, je n'avais qu'à le dégainer puis à le faire liquéfier afin de former de quoi la retenir. Autre possibilité, elle pouvait bien évidemment nier les faits ou même essayer de me convaincre de la laisser partir. Enfin bref, pour l'heure tout était envisageable.
L’homme, qui n’en avait que la voix, me rejoint rapidement et ne se gêna pas pour me contempler des pieds à la tête. J’étais habitué à ce genre de regard, il m’accompagnait depuis que j’avais prit quelques formes et avoua que la plupart de mes tenues, ne laissait pas vraiment place à l’imagination. Etais-ce ma faute si c’était plus pratique comme ça ? Il me fallait une tenue confortable et qui ne me gênait pas dans mes mouvements, ce n’était pas par plaisir.
Sous le clair de lune, j’aperçus un peu plus de mon vis-à-vis et constata que lui aussi devait capturer plus d’un regard. Pas qu’il portait une tenue qui mettait son corps en avant ou même qu’il était d’une beauté à maudire les dieux. Non, c’était même loin d’être le cas mais lui devait leurs adressés et pas des plus jolies, plusieurs fois par jours. Devant moi, ce trouvait un jeune adulte avec des oreilles en pointes, c’était la première fois que je voyais ce genre de phénomène. Sa chevelure bleutée fut difficilement visible dans la nuit, pendant quelques secondes, j’avais cru que celle-ci était noire.
Je ne savais pas s’il essayait de détendre l’atmosphère ou s’il était mal à l’aise par mon inspection, beaucoup plus discrète que la sienne pourtant, il lança une petite boutade sur la déception. Essayant de garder une attitude amicale mais qui n’allait pas de paire avec le comportement qui suivit. Sans pour autant être agressif, il s’avança une nouvelle fois et tendit la main vers l’avant, réclamant mon sac. Ce fut par automatisme que je sautai un pas en arrière, mettant ma besace contre mes fesses, pour m’assurer que celui-ci ne viendrait pas la chercher de force.
Mes pupilles se rétractèrent et mes sourcils se froncèrent immédiatement, prenant une position légèrement plus courbée mais qui ne me mettait pas dans une position de soumission pour autant. Il ne suffisait que d’un bruit ou une attitude plus brusque de l’individu pour que je parte en courant. Mon instinct qui me semblait plus proche de l’animal que de l’humain, reprenait le dessus dans ce genre de situation. Peut-être aurait-il demandé simplement la statue, j’aurai eu un autre comportement, sauf qu’il me demandait mon sac. L’éducation de la rue faisait également partie de moi, chacun d’entre nous savait, qu’il valait mieux mourir ou même en ressortir blessé plutôt que de donner son sac. Celui-ci contenait toujours bien plus qu’on ne l’aurait voulu et pas mal de preuve pour un justicier du moment. Puis j’étais liée sentimentalement à celui-ci, c’était la première chose que j’avais faite de mes mains. Le premier d’une longue série que j’avais vendu à la capital de Kawa no kuni.
-« Je ne te demanderai pas de venir le chercher si tu le veux, parce que je ne te le donnerai pas. » Déclarais-je d’une voix qui tenait plus d’un murmure mais dont le sifflement et l’animosité n’étaient pas cachée.
Je fis un nouveau pas en arrière me rapprochant un peu plus du bord du toit mais reprenait une attitude plus détendue, un sourire monta même jusqu'à mes lèvres alors que je reprenais d’un ton sans agressivité cette fois-ci. Le son de ma voix était tel de l'eau clair, comme si je m'adressais à une vieille connaissance afin de parler avec une assurance que je n'avais pas.
-« J’ai encore une longue route à faire et tu dois certainement continuer ta ronde pour protéger les honnêtes citoyen…restons en là »
Comme ce fut prévisible... La jeune femme refusa de me céder son sac. J'avais vu juste. Il y avait bien un objet de valeur à l'intérieur de celui-ci. Un objet qu'elle avait sans aucun doute dérobé dans la maison. Oui, quand bien même les femmes sont coquettes, je doutai fortement que son refus de me donner sa besace était dû à une autre raison que celle que j'avais évoqué précédemment. Les femmes tiennent à leur sac, c'est bien connu mais je n'étais pas né de la dernière pluie. De plus, ses mouvements et sa posture pour le moins étrange témoignait bien de sa culpabilité. D'ailleurs, je souriais de nouveau en la voyant agir ainsi. Elle avait son son sac en bandoulière de sorte à ce que je ne puisse le lui prendre. En outre, la position qu'elle adopta était clairement hostile et ce malgré sa douce voix.
Elle avait de l'espoir la p'tite, pensai-je désabusé. La jeune femme aux yeux couleur noisette pensait-elle réellement que j'allai accepter de rebrousser chemin alors que je venais de trouver un criminel ? Elle voulait que je continu ma ronde afin de « protéger les honnêtes citoyens ». En outre, elle m'avait expressément fait comprendre qu'il valait mieux pour moi que l'on en reste là. Malheureusement pour elle – ou pour moi – je n'avais que faire de ses avertissements et je le lui fis bien comprendre en dégainant mon sabre et en lui adressant quelques mots.
« Je crois qu'on ne s'est pas très bien compris tout les deux. Dommage, je t'avais prévenu. »
A ses mots, je m'élançai vers elle à toute vitesse tout en brandissant fièrement mon sabre droit devant moi. Trancher la jeune femme, moi ? Non ! Je ne suis pas comme ça. N'oublions pas qui je suis, Kitase Shinichi : Le NOBLE Lutin. A ce titre, je ne comptais pas attaquer une femme...Ou plutôt si c'était ce que je comptais faire mais peu importe. Disons simplement, pour la petite histoire, que je ne comptais pas lui faire de mal. En effet, si j'arrivai à être assez proche d'elle – c'est à dire deux à trois mètres – j'aurai tout le loisir de faire liquéfier mon sabre afin de lui donner la seule et unique forme que je maîtrisai pour l'instant, celle d'un fouet aqueux. Avec une arme telle que celle-ci je pourrai aisément la ligoter. A partir de ce moment-là, j'aviserai. Je reprendrai le ou les objets qu'elle avait volée puis, qui sait, peut-être la laisserai-je partir.
Du moins pour que tout ça ait lieu il fallait encore que je réussisse mon coup et ça c'était loin d'être gagné. En effet, je ne savais absolument pas pourquoi mais cette jeune femme ne me semblait pas banale. Elle avait un petit quelques chose en plus qui m'intriguait. Et cela ne venait pas uniquement de la posture qu'elle avait adoptée ni même de sa grande confiance en elle. Qui sait, peut-être avais-je fait une bêtise en l'attaquant ainsi ? Peut-être aurai-je mieux fait d'écouter ses conseils et d'ignorer son crime pendant que je le pouvais ? L'avenir nous le dira. Ou plutôt le passé ! Ah ah !
Je gardais un soupir sur le bord de mes lèvres, alors que le jeune homme dont je ne connaissais pas le nom, ne semblait pas en accord avec mon idée. Je pouvais comprendre qu’il était dans une position délicate, après tout, il s’agissait certainement de son métier mais il perturbait le mien. Il devait certainement pensé la même chose me concernant. Le son d’une cloche retenti peu après que l’individu se dirigea avec ferveur dans ma direction, le sabre au poing.
Je me mordis la lèvre, je ne pouvais pas rester plus longtemps, sinon je risquais de manquer le bateau qui me ramènerait vers le port de Kawa no kuni. Or, il n’y en avait pas avant demain matin et je ne tenais pas à rester plus longtemps ici, surtout que maintenant que cet homme allait me poursuivre.
Me concentrant et essayant d’appliquer les cours que m’avait enseignée la vieille dame, j’essayai de faire apparaître des morceaux de tissus mais cela ne ressemblait pas à grand-chose. Comme si c’était des ficelles attachées l’une à l’autre mais qui tenait ensemble par je ne savais quel miracle. Ce n’était pas très esthétique ni même très solide mais cela ferait certainement l’affaire. Les morceaux de ficelles s’enroulèrent autour des différents membres de l’homme à la chevelure bleutée et le ligota.
Je ressentais une grande fatigue après cette action, plus que lors de mon exercice précédent mais je n’employais pas souvent des techniques, il fallait dire que cela faisait moins d’un an, que j’avais appris à utiliser cet art. Reprenant ma respiration, j’essayai de faire un petit sourire à mon adversaire mais cela ne devait pas être convainquant alors que je me dirigeais rapidement vers le bord du toit. Il ne me restait qu’a descendre l’échelle de tissus et je pourrais courir vers le port, en espérant que ma technique qui ressemblait à de la mauvaise couture tienne jusqu'à se que je mette pieds à terre.
Voici la seule chose qui me venait en tête lorsque je vis ce que la technique de la voleuse. Vous l'aurez remarqué, la jeune fille à la chevelure brune utilisa une technique bien étrange à base de...Fils de soies ?... Première nouvelle, on peut se battre avec ça. En même temps, j'avais bien un sabre qui se liquéfiait alors pourquoi pas utiliser des fils de soies pour se battre ! L'important étant bien évidemment que cela soit efficace. Et mon dieu, ce fut efficace...
Enfin bref, la belle jeune femme m'avait bien eu. En effet, ayant foncé sabre à la main et tête baissée vers elle, celle-ci eut tout le loisir de me contrer via une technique étrangement efficace. Cette dernière, comme dit précédemment, consistait à créer une grande étoffe de soie qui m'entoura puis m'immobilisa tout les membres. A la suite de cela, la petite chapardeuse d'objet précieux se précipita afin de quitter les lieux. Ne souhaitait pas la laisser faire, j'essayai tant bien que mal de me défaire de ce fichu amas de tissus, tout cela en vain. En effet, il me fallut bien cinq à six minutes pour enfin reprendre le contrôle entier de mon corps auparavant immobilisé par ses fils.
Comme vous vous en doutez, cinq à six minutes, c'est long. Très long, trop long même. La voleuse avait déjà pris la poudre d'escampette et m'avait laisser seul sur ce toit dans l'obscurité de la nuit. Où pouvait-elle bien être désormais ? Je n'en avais aucune idée. Au vue de la tenue qu'elle portait et de sa manière d'agir, elle ne devait pas être du coin. Par conséquent, la logique voudrait qu'elle soit repartie d'où elle venait fière d'avoir pu voler et berner le Lutin Bleu. La poursuivre vous dites ? A quoi bon...Je n'avais aucun moyen de savoir où elle pouvait se trouver à l'heure actuelle. Car oui, à y réfléchir de plus près, je ne savais strictement rien d'elle. Ni son nom, ni ses origines ni une quelconque autre information me permettant de partir à sa recherche. La seule chose que je savais d'elle était que la jeune femme possédait quelques talents dans l'art du combat et plus particulièrement dans la manipulation des tissus. Je savais aussi d'elle que, malgré les apparences, elle était très forte. Ça, je l'avais appris à mes dépens. J'aurai dû prendre garde à elle. Je savais bien qu'elle n'était pas qu'une simple voleuse. Son assurance était donc justifier. C'était assez honteux tout de même. J'avais voulu la jouer « grand justicier » et finalement je m'étais fait avoir bêtement par une gamine à peine plus âgée que moi.
C'est assez honteux et confus que, dès que je fus sorti d'affaire, je descendis du toit où je me trouvai puis rentrai dans ma petite demeure afin de trouver le repos. Si je la revoyais, croyez-moi, cette fille allait passer un sale quart d'heure. On ne se moque pas impunément du Noble Lutin que j'étais. Je ne savais certes pas grand chose sur elle néanmoins son visage ainsi que sa maudite technique de prison par les fils de soies étaient encrés dans ma mémoire. Nuls doute que si un jour j'entendais parler d'elle ou bien même si elle se risquait à revenir par ici, je serai là pour me venger de l'affront qu'elle m'avait infligé. Oui, le Lutin Bleu est un être fier et emplis d'orgueil. De ce fait, je n'allai pas laisser l'acte de ce soir impunis. Foi de Lutin !