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Comme l’avait prédit le manieur du duo d’épée catalyseur de chakra, son supérieur hiérarchique paraissait avoir les nerfs suite aux premières paroles de notre héros. Son air hébété et son intention de meurtre lisible dans ses perles océaniques n’étaient que des signes parmi tant d’autres. Au moment que cette tirade est sortie de la bouche de notre adolescent à la crinière lactescente, la défaillance s’est fait ressentir chez le quidam face à notre protagoniste au regard de jade et de braise étincelant. Il a sans doute réfléchit à punir cet énergumène qui se disait Lutin – enfin, Setsuna ne s’est jamais réellement considéré comme un Lutin mais seulement différent des autres – et qui refusait de suivre les traditions par la confrérie de la race des hommes aux oreilles acérées créer sous sa propre présidence. Étais-ce à ce point mal vu par le Nidaime Mizukage ? Oui. Si cela n’en tiendrait qu’à lui, il aurait certainement instauré une règle pour prévenir une situation similaire et l’aurait associé aux sept péchés capitaux.

Les prochaines paroles du Sabreur Noir ont largement aidé à éviter le pire. Son étonnement mélangé à de l’amertume se dissipa presqu’aussitôt lorsque le Lutin ôté de sa métamorphose se reprit. À son tour, le Kitase prit la parole et assura que notre personnage est en règle. Alors qu’il croyait qu’il serait hors de toute autre tentative d’assimilation à une secte ou autre, Shinichi précisa que Setsuna n’était pas encore tout à fait en règle pour faire partie de l’organisation. Avant même que celui-ci parle, le Yuuki savait à quoi s’attendre. Il allait parler de la vague des lutins, une technique particulièrement destructrice mais qui n’a pas sa place dans le répertoire de l’adolescent natif du pays de la neige. Avec sa manipulation de la lave, il a déjà tout ce qu’il lui faut sous sa manche pour détruire une bonne partie de la zone lors d’un combat, voire l’anéantir intégralement. Or, notre cher Noble Lutin sembla comprendre à première vue des capacités de notre sabreur qu’il était préférable pour lui d’apprendre autre chose. Et Dieu merci, car nous savons que nous aurions pu en débattre un moment avec cette tête bornée.

À quelques mètres, le possesseur du katana à liquéfaction désigna une place éloignée pour que le Yuuki analyse sans crainte ce que va bientôt préparer son professeur du jour. Il alla rejoindre la position indiquée par le dirigeant de Kiri, deuxième du nom et croisa les bras, n’oubliant pas de focaliser l’entièreté de sa concentration sur la démonstration de son confrère Lutin. Son supérieur s’installa et fusa en un instant à haute vélocité en direction d’un grand chêne. Va-t-il charger dans le tronc, pensa notre héros de seize piges. Ce ne fut pas le cas. Avant de rentrer en contact avec l’arbre, la silhouette du sabreur se déforma pour s’apparenter à celle d’un fantôme. Au même instant, le Lutin à la chevelure céruléen était déjà derrière le végétal et assena un coup dans l’écorce à l’aide de son sabre toujours disposé dans son fourreau. Setsuna était impressionné par cette technique qui, aux premiers abords, alliait Genjutsu et Kenjutsu. Son faciès ferme et glauque tomba sur la surprise et la curiosité.

Shinichi, qui n’arrivait toujours pas à avaler les paroles de plus tôt du Lutin Argenté, lui demanda s’il était intéressé cette fois-ci par cela sur un ton aigre. Inclinant légèrement la tête vers le bas et fermant les yeux un moment, le cadet de la famille Yuuki cacha un maigre sourire amusé avant de se diriger vers le tronc en question qui a soi-disant été « transpercé » avec son propre corps. Il apposa sa main dessus avant de prendre la parole.

• Ce fut remarquable. Si je n’avais eu aucune connaissance en vos capacités globales, j’aurais douté une illusion dans le jeu. En fait, c’était une illusion obtique, n’est-ce pas ? Il passa sa main gauche dans ses cheveux hérissonnés avant de poursuivre. Vous avez… « Traversé » le tronc, comme si votre corps est devenu pour un temps éthérifié. Et vous vous êtes déplacé sans l’aide du vent ni de la foudre apparamment. Le garçon atteint d’hétérochromie se retourna vers son Sensei et afficha un simple sourire, non caché cette fois-ci. Comment avez-vous réussi à créer une telle illusion optique et par-dessus tout, à vous déplacer à une telle vitesse ?

Oui, le Lutin Martyr est intéressé par la technique que vient tout juste de présenter son compatriote. Il ne passera pas à côté d'une telle occasion pour apprendre le savoir du Kitase à propos de cette démarche présentée. C'était intéressant et palpitant. Sa courte analyse s’avéra-t-elle juste ?

La technique démontrée par son supérieur hiérarchique en jetait aux yeux. Alliant vitesse et illusion optique, l’utilisateur se transforme – ou bien semble se convertir – en une sorte d’être ectoplasmique pour ensuite réapparaître l’instant suivant à l’arrière de la cible désignée pour lui asséner un coup mortel. La victime, ressentant se faire transpercer, sera déstabiliser un court moment et logiquement ouverte à toutes sortes d’attaques. En outre, elle sera encore plus ouverte aux attaques du sabreur vu que celui-ci se déplace derrière elle et un dos n’est normalement pas abrité. Le Lutin Bleu répondit aux questions de son compatriote. La haute vélocité n’était que de la pratique selon ses dires. Donc, au point où il en est, le Sabreur Noir devra augmenter sa vitesse au maximum en un instant pour pouvoir créer cette sorte d’illusion visuel et éviter l’impact avec sa proie pour se retrouver derrière et lui porter le coup fatal. Cela ressemblait à la charge qu’avait créée Setsuna sauf en moins puissant et avec quelques différences dont le mirage laissé derrière par l’utilisateur. Il devra donc trouver la bonne fréquence de célérité pour reproduire l’effet fantôme.

Inutile d’entrer dans les détails du comment est-ce possible de voir une réplique d’une entité surnaturelle, la théorie ne sert décidemment plus à rien à présent et il est temps pour notre héros à la chevelure argentée de passer à la pratique physique. Ce qui est important d’observer, c’est qu’une anticipation peut très bien fonctionner pour contrer la supercherie et le tout peut se retourner contre l’utilisateur. Heureusement pour nous, amis du Lutin Martyr et malheur à ses ennemis, il a plus d’un atout dans son sac et cette technique sera simplement un jutsu de plus à exploiter ou à utiliser lorsque l’adversaire est hors d’atteinte pour le combat rapproché. Oui, ce sera une bonne addition dans le répertoire du Lutin Martyr et il allait l’apprendre avec plaisir.

Après avoir blablaté des propos futiles et sans cohérence, le Noble Lutin passa finalement aux instructions pour la première étape d’apprentissage de sa fière invention. Traçant une ligne dans la terre à quelques mètres seulement du chêne qu’avait « traversé » Shinichi plus tôt, il expliqua que l’exercice en question n’était rien d’autre que de foncer sur le végétal pour ensuite le contourner ou ralentir seulement une fois la limite franchie, c’est-à-dire la ligne dépassée. Rien de plus simple à l’oral, qu’est-ce que cela donnera une fois la mise en forme entamée ? Détachant la bandoulière pour déposer ses deux sabres sur le sol gazonneux du pays du fer et déboutonnant le seul bouton de son manteau de cuir au niveau du torse, le Lutin sous métamorphose habituellement déposa le surplus d’habits et d’objets à ses côtés avant de se placer quelques mètres derrière la ligne. Resserrant l’étreinte sur ses gants obscurs, il se positionna, le buste légèrement vers l’avant, prêt à fuser en direction de la cible désignée. Avait-il un truc pour réussir du premier truc ? Non, il allait procéder à la méthode d’improvise.

Respiration tout à fait constante, concentration focalisé sur l’objectif et sur ses futurs mouvements, il fit le premier pas en direction du tronc. Tout comme il le fait pour sa technique « Shooting Star », alias sa plus puissante et rapide technique de type charge, il se lance de manière unidirectionnelle. Aucune affinité utilisée, tout ça n’est que de la pure vitesse dépassant les limites du corps humain. Pour certain, cela n’était qu’accessible en renforçant ses muscles après quelques années d’entraînement. Pour le Yuuki, s’il n’avait pas reçu des augmentations dès son plus jeune âge à cette maudite institution comme aimait-il la nommer, il ne serait probablement pas capable de procéder ainsi sans l’aide de son chakra. Si, il faisait appel à son énergie, mais pas entièrement. Une fois la ligne tracée dans le sol franchie, il effectua l’opposé de ce que le Kitase lui avait dit : il ne ralentit pas, il accéléra ! Essayant d’effleurer l’arbre et de reconstituer l’illusion optique, il avait agi ainsi.

Or, vous doutez bien que cela ne fonctionne pas. Il arrêta trois mètres derrière le chêne, ses cheveux virevoltant dans le vent créer pas son déplacement à haute vitesse. Une gouttelette, puis deux et trois tombèrent sur le sol. Il s’était écorché l’épaule gauche en effleurant le corps d’écorce du tronc. Le sang coulait sur sa dextre. Cependant, il restait de marbre et restait indifférent à la douleur. Le Lutin Martyr a tout simplement vécu pire que cela et est conçu pour gérer de plus grosses douleurs que celle-ci. Appuyant sa main droite sur sa blessure, il retourna auprès de son professeur avant de se repositionner, près pour une nouvelle tentative.

• Vous avez dit que je devais ralentir… C’était un conseil pour éviter que je me prenne l’arbre ou bien cela fait partit de l’exercice ?

Il secoua sa main gauche pour évacuer le fluide vital présent sur le membre avant de porter son regard de jade et de sang pétillant sur le second dirigeant du village de la brume. Sa plaie s’était refermée. Comment est-ce possible, demanderez-vous ? Parfois, une affinité destructrice comme la lave peut s’avérer un bon moyen pour guérir.

S’assurant que la plaie était bel et bien cicatrisée, notre adolescent à la crinière argentée hérissée reporta son attention sur son professeur du jour alors que celui-ci prit la parole pour répondre à ses interrogations posé un peu plus tôt. Selon ses dires, en général, les individus qui pratiquent cette méthode d’entraînement ont tendance à ralentir une fois proche de l’arbre, soit la rayure tracée dans la terre franchie dans le cas du Lutin Martyr sous sa véritable apparence à ce jour non-dévoilée à personne autre que le Nidaime Mizukage. Instinctivement, l’audace Setsuna a donc aidé à sauter une étape dans l’apprentissage de cette attaque de type charge. Et ce n’était que pour le mieux car pour notre garçon à la scarification écarlate, il économisait un temps précieux. Cas similaire du côté du second dirigeant du village de la brume car comme l’a-t-il i bien dit : le temps, c’est de l’argent.

Le truc offert par le Kitase est de faire de plus petits pas lorsque notre héros sera suffisamment proche pour contourner l’obstacle. Simple à dire, que sera le résultat une fois la mise en pratique entamée, se demanda notre protagoniste au regard hétérochromique. À haute vélocité, faire des mouvements précis demande une concentration sans égal et une précision cruciale. Nous parlons ici d’une vitesse qui dépasse largement les limites humaines, donc une rapidité que les réflexes ne peuvent nous permettent d’égaliser en temps normal. Pied droit vers l’avant, le buste légèrement incliné dans la même position que le pied, ses sens acérés n’étaient plus que fixés sur ses propres mouvements. Quelques simulations mentales par ici et par là, l’objectif n’était que de contourner le grand végétal tout en conservant le même rythme de vitesse lorsqu’il viendra le temps d’accélérer. Son regard de jade et de braise cloué sur le tronc, il s’apprêta à partir.

Encore une fois, sans l’aide d’un élément naturel tel que le vent ou la foudre, le Lutin Argenté atteignit une célérité surprenante dans l’instant d’un instant (oui, oui !). Il ne fallut pas moins d’une seconde pour franchir la ligne tracée par le dit Shinichi dans le sol terreux du pays du fer. À ce moment, il effectua des mouvements loyaux et calculés tout en accélérant d’un cran. C’était difficile pour une première, mais il appliqua les conseils de l’Épéiste à la lettre. De cette façon, il longea le chêne et s’arrêta net derrière le tronc. Un vent de poussière et de terre suivit le mouvement du Yuuki. Cette fois-ci, il avait réussi à la perfection et avait gracieusement atterrit derrière sa cible. Or, il y avait toujours un hic. Il retourna auprès de son Sensei et réessaya la même démarche une nouvelle fois, puis deux jusqu’à un total de six de fois. À la dernière, il adressa la parole au Lutin à la crinière céruléen.

• À la longue, cela devient presque naturel, admit le Sabreur Noir. La vitesse à laquelle je vais est impressionnante… Mais ce n’est toujours pas assez pour créer une illusion optique, n’est-ce pas ?

Si vous êtes trop lent, le cerveau captera vos mouvements et créera les images. Dans le cas contraire, si vous êtes trop rapide, le cerveau ne pourra pas saisir les images et cela donnera l’impression à l’adversaire que vous vous êtes téléportez, littéralement bien entendu. Dans la situation actuelle, notre adolescent à la crinière argentée devait aller augmenter sa vitesse d’un niveau. Se repositionna, il fusa de nouveau de manière unidirectionnel à la même vitesse qu’autrefois. Or, une fois la ligne franchie, il accéléra plus que jamais. Le Lutin à la cicatrice appliqua les mêmes mouvements pour contourner de peu son obstacle pour maintenant être derrière sa cible. Oui, il avait utilisé une vitesse sans comparable, mais c’était de trop. Il avait littéralement disparut et n’avait créé aucune illusion visuelle. Soupirant, il n’avait à croire que son problème était l’opposé de ce que c’était supposé être.

• Trop rapide…

Misère. Qui aurait cru que le problème n’est pas ce qui est supposé être ? Si les mouvements d’un individu sont trop lents, l’œil humain captera les images et le cerveau sera capable de discerner la réalité et de réagir en conséquence de la situation. À l’opposé, si le quidam est trop rapide pour les sens de l’être humain, l’encéphale ne sera tout simplement pas dans la possibilité de discerner les images et donc, il croira à une téléportation ou un truc similaire. Les premiers essais du Sabreur Noir de la brume sanglante furent simplement trop lents, histoire de s’habituer peu à peu aux mouvements à faire pour contourner la cible choisie lors de l’effectuation de la technique. Or, lorsqu’il fit sa véritable tentative de maîtriser la charge spectrale du Nidaime Mizukage, il arriva à une vitesse si incroyable –comparable à la célérité de son déplacement ultime nommé « Shooting Star » – qu’il atteignit un point simplement au-dessus des capacités sensorielles humaines. De ce fait, si le grand végétal qui sert de pilier d’entraînement était un adversaire en réalité, ce dernier n’aurait pas vu la forme ectoplasmique et ne connaitrait pas en ce moment le sentiment de s’être fait transpercé le corps.

Quel était son problème ? Passant une main dans ses cheveux hérissonnés argentin, coupe qui est naturel, tout en revenant aux côtés de son professeur, il raisonna qu’il se devait de chercher un juste milieu. Ce qui allait être un tantinet dérangeant. Or, une fois cet équilibre recherché dévoilé au grand jour, le reste continuera ordinairement. Le Kitase révoqua les erreurs du Lutin Martyr sous son vrai jour ; le contrôle de sa vélocité et une stabilité. Bien que la téléportation ne soit pas une mauvaise chose, nous obtenons un résultat hors de ce que les deux compatriotes Lutins recherchent depuis le début de cet entraînement. En outre, c’est aussi une consommation de chakra supplémentaire. Dans les deux cas, l’ennemi prise pour cible ne pourra voir notre protagoniste au regard vairon à moins d’avoir un quelconque moyen d’anticiper ces mouvements.

Se repositionnant auprès du Noble Lutin, il ajusta sa dose de chakra utilisée dans ses différents muscles pour se déplacer à une vitesse moins véloce que l’essai précédent. À son signal mental, son pied s’enfonça dans la terre mouillée du sol avant de revoler un peu plus loin derrière lui. Mais avant cela, Setsuna avait déjà franchie la ligne qui signifiait qu’il devait accélérer. Or, il ne vit pas le segment tracé par le dit Shinichi, il y alla par instinct et à peine la barre passée qu’il disparut de nouveau, se retrouvant derrière le chêne. Cette fois-ci était la bonne. L’être ectoplasmique était présent et dissipa peu à peu. Pour finir ce mouvement en beauté, il donna un puissant coup de pied sur le tronc imaginant qu’il avait touché les côtes d’un adversaire, laissant un trou dans l’écorce suite à la force de l’impact. C’est décidé, il continuera cet enchaînement avec l’un de ses sabres et tentera de trancher son opposant. Simple et efficace, la technique devenait dangereusement mortelle. De plus, il n’utilise aucune affinité dans sa charge alors pour pimenter encore plus la technique, il n’aura qu’à utiliser le Raiton pour augmenter drastiquement sa vitesse.

Un temps record pour une technique de ce niveau, se dit le Yuuki qui croyait qu’apprendre un jutsu du calibre de l’illustre Kitase Shinichi allait prendre un brin plus de temps. Chassant ces pensées de son esprit il se dirigea vers son maître du jour et s’inclina.

• Merci pour votre temps, Nidaime-sama. Cette technique de Kenjutsu sera très utile dans mon répertoire. Je vous remercie aussi pour le temps que vous m’avez accordez. Se relevant, il attrapa son manteau de cuir et l’enfila ainsi que ses sabres. Malheureusement, je dois vous laisser. Je dois être au village de la brume le plus rapidement possible pour faire mon rapport. Si jamais vous avez besoin de moi, je serais au village et je viendrai au pays du fer dans les plus brefs délais.

Après les salutations appropriées, le Lutin Argenté tourna les talons et s’enfonça dans la forêt du pays du fer. Abaissant sa capuche sur ses cheveux et reprenant sa physionomie humaine, il se dirigea vers le pays de la foudre pour prendre un navire jusqu’à ses terres natales pour enfin débarquer à Mizu no Kuni. Un long périple l’attendait, mais son retour ne sera pas en vain suite à cette rencontre hasardeuse.