Clarification entre Kazekage

Dernier obstacle avant mon réel retour à Suna. Oui, j'y étais déjà, mais je ne savais pas encore si j'allais rester sous le règne d'une ancienne déserteuse. Nous avions mené à bien notre mission avec Kazushi et Ruri, nous avions retrouvé Yami et avions réussi à la ramener à la Capitale. Le titre de Kazekage l'intéressait et cela avait nettement avantagé le procédé. Quoi qu'il en soit, aujourd'hui, je devais la rencontrer et mettre au clair la situation me concernant. Bien sûr, elle aura droit à mes pensées quant à sa nomination, même si elle avait déjà eu un avant goût lors de nos retrouvailles pendant la mission.

Je me téléportais au Palais du Conseil Souverain. J'apparaissais devant l'entrée, soulevant un nuage de sable et je pénétrais sans perdre un instant. Les ninjas que je croisaient changèrent d'expression, ils savaient ce que je pensais des déserteurs et vu ma direction, ils se doutaient bien que j'allais voir la Comtesse Sanguinaire. Je montais les marches pour rejoindre l'étage où se trouvait son bureau, qui avait été le mien par le passé. Malheureusement, je n'en gardais pas un bon souvenir, j'avais planifié des actes horribles dans cette pièce et je m'en voudrais toute ma vie.

Je toquais à la porte, attendant l'aval de notre nouvelle Ombre pour rentrer.

Je baissais la poignet et pénétrais dans la pièce. Je refermais gentiment la porte derrière avant de poser mon retour sur celle qui nous avait trahi. Mon expression était tout sauf amical pour l'heure, l'avenir de ce Pays était entre ses mains et je ne pouvais m'imaginer de suivre les ordres de quelqu'un que je ne respecte pas, que ce soit elle ou une autre personne.

— Yami
Débutais-je.

— Félicitation pour ton nouveau poste et bon retour parmi nous.
Malgré le fait que je ne la porte pas dans mon cœur actuellement, je n'en perdais pas moins les bonnes manières, car au fond, elle restait une ancienne amie.

— Cette convocation mettra au clair ma situation je suppose. Qu'attends-tu de moi ? Inutile de te répéter que pour le moment, je ne te fais pas confiance et je ne te respecte pas. J'ai encore ta désertion à travers la gorge, tout comme celle de Kioshi et Oniri. Je ne vois pas pourquoi notre Daimyo t'a choisi, mais à lui, je lui fais confiance, alors je suis prêt à voir ce que tu réserves pour notre nation et comment tu comptes t'y prendre pour la relever.
J'en avais fini pour mon discours. La parole était à elle, comptait-elle m'utiliser ou m'envoyer à l'Ergastule vu que j'étais "contre" elle ? Néanmoins, elle connaissait mon amour pour ce village et ce désert, elle savait que j'allais continuer d'opérer pour son bien. On pouvait difficilement se passer de moi ici, malgré mes erreurs passées, mais je n'étais non plus pas irremplaçable, personne ne l'était et ça, je le savais.

Je m'attendais à sa visite et m'étais même demandé ce qui lui avait pris autant de temps avant de s'y résoudre. Kibo était venu dans ce bureau qui appartenait un peu plus tôt à celui que je considérais comme un frère : Ogami, et justement à Kibo avant lui ainsi qu'à Kioshi encore avant ou encore à Zanshi... Ce bureau avait vu défiler beaucoup trop de personnes en si peu de temps, témoignage de l'instabilité de la situation et témoignant de la fragilité du village.

Le Nanadaime semblait irrité mais se complaisait tout de même aux félicitations d'usage, quand bien même il n'en pensait pas un mot. Un fin sourire naquît sur mes lèvres à l'entente de ses paroles.

« Nous sommes au dessus de ce genre d'hypocrisie Kibo, tu ne penses pas ? Le manque de sincérité n'a jamais été de circonstance entre nous : cesse donc de t'y adonner. »

Qu'il aille a l'essentiel. Ce genre de fioritures me laissaient indifférente.
Nouvelle prise de parole de sa part et nouveau sourire.

« Pour éclaircir ta situation ou la situation en générale ? Je pense en effet que nous avons à discuter et sur bien plus de sujets que tu ne l'imagines. »

Repoussant le dossier que je traitais avant qu'il n'entre, je lui fis signe de s'asseoir.

« Fais comme chez toi. »

Annonçai-je, un brin sarcastique avant d'adopter un air bien plus sérieux.

« J'attends de toi que tu continues de faire ce que tu as toujours fait : protéger Suna et être loyal à ta Nation. Nous savons tous les deux que le Kibo sombre ne t'a pas vraiment réussi et que ce n'était certainement pas de ton initiative. »

Non, le Kibo que je connaissais courrait après un rêve de paix chimérique.

« Je sais aussi que tu ne me fais pas confiance depuis mon départ. Mais départ ou pas il y en a qui ne s'y sont jamais risqué même entre ces murs tu sais ?! Cela m'indiffère. Je ne te demande pas de me faire confiance, juste de me suivre et de toujours œuvrer pour l'intérêt du village. Hormis mon absence délibérée, lui ais-je déjà seulement nuit ? Ou bien à Kaze ? Tu sais pertinemment que non. Que tu me crois ou non, je chéris Kaze et ne laisserais personne s'y attaquer. »

Mon regard redoublait d'intensité.

« Tu n'es pas sans connaître la soif de grandeur des Ketsueki alors à défaut de me faire confiance tu peux être assuré que je ne laisserais pas le village dans sa faiblesse actuelle et que je m'assurerais de le faire gagner en puissance... »

Mon discours ne le rassurerait probablement pas mais il me connaissait suffisamment pour savoir que cela faisait véritablement partie de mes objectifs et convictions.

« Toutefois je sais aussi que ta méfiance ne te permettra pas de te réjouir de ce projet c'est pourquoi je t'octroie la possibilité de surveiller mes faits et gestes à ta convenance en te confiant un rôle que tu as déjà endossé pour Kioshi... »

Mais dont il n'avait pas su empêcher le départ.

« Deviens mon bras droit Kibo. »

J'ignorais son conseil, car j'étais sincère dans mes propos. J'étais "heureux" de la revoir parmi nous et en plus à ce poste, mais ce sentiment se partager en moi. J'étais perturbé par son retour ou plutôt sur la façon. Elle était et est une amie, notre lien avait été partiellement déchiré, mais il était toujours existant. Le temps allait réparer ça, comme toujours, à moins qu'elle commette l'irréparable.

Je me posais sur le siège en face d'elle. Nous avions plusieurs sujets à aborder ensemble et je pense que je ne partirai pas de sitôt de ce bureau. J'écoutais donc ce qu'elle avait à me dire. Je devais rester moi-même, continuant d'œuvrer pour le bien de Suna et de Kaze sans trahir les miens. La Kyûdaime se fit un malin plaisir de remuer le couteau dans la plaie en ressassant le passé, notamment la période où j'avais perdu la tête.

Elle voulait que je la suive ? Très bien, mais je devais connaître ses plans, tous sans exception. Son amour pour son clan me posait problème, mais j'espérais qu'elle puisse faire la part des choses et ne pas mêler son activité de Kazekage à celle de Cheffe de Clan. Cependant avant de connaître le chemin qu'elle désirait emprunter, j'avais une question qui me travaillait depuis son départ, ça sera ma première interrogation une fois son monologue terminée.

M'avait-elle lu dans l'esprit ? À ce que je sache, elle n'en était pas capable... Il s'agissait justement de l'une de mes conditions pour rester, celle d'avoir un œil sur elle, je ne demandais pas le rôle de Bras Droit, mais c'était encore mieux, j'allais être constamment avec elle.

À mon tour.

— Pourquoi ?
Voilà ma question. Pourquoi. Pourquoi avoir quitté Suna ? Allait-elle comprendre ?

— Pourquoi nous avoir abandonné ?
Je précisais. Impossible de trouver une réponse à cette question. Elle se vantait de toujours avoir œuvré pour le bien de Suna et de Kaze, mais alors pourquoi être parti. En désertant, elle avait nui à son village.

— En partant, tu as affaibli le village, tu l'as laissé dans le doute, pourquoi la Cheffe du Kakumeigun déserte, tu as détruit le Kazekage, tu as nui à Suna et à Kaze.
Je ne pouvais nier qu'elle œuvrait pour le Pays et le Village, mais elle ne pouvait pas non plus nier avoir porté préjudice à notre Nation. J'attendais sa réponse avant d'enchaîner avec d'autres points que je voulais soulever.

— Je te connais et si tu n'as pas changé, caractériellement, je sais que tu feras tout pour relever Kaze et Suna. Cependant, j'appréhende ta gestion, privilégieras-tu ton Clan ? Je sais que tu y es très attaché, mais il est hors de questions que Suna devienne un Manoir géant. D'ailleurs, si tu veux mon avis, il faudrait briser cette barrière qui séparent tous nos clans.
Les frontières étaient la principale cause de guerre dans le monde, qu'elle soit physique, qu'imaginaire.

— Je veux bien te suivre, mais je veux connaître tous tes plans, toutes tes idées. Je ne pouvais rêver mieux comme poste pour te suivre et ça me montre que tu es prête à être transparente avec moi ou que tu essaies de m'amadouer, le temps nous le dira.
Concluais-je. Inutile de tout aborder maintenant, nous avions le temps et d'autres sujets verront le jour.

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