Après avoir scellé le dernier objet dont elle aurait besoin pour ce qu'elle était en train de préparer, la Natsumi barra le dernier mot qui se trouvait sur une liste assez longue avant de reposer le calepin et le stylo qu'elle avait en mains sur la table basse qui trônait au milieu de la pièce. Puis, tout en s'étirant, la jeune femme se dirigea vers l'extérieur où Gouik et Iyan, ses animaux de compagnie bien singuliers s'amusaient avec insouciance comme à la coutume. En la voyant le sanglier et le mini panda cessèrent de jouer pour accourir vers leur maitresse qui s'apprêtait à sortir de l'immense jardin tout retourné par Gouik qui ne cessait de fouiller dans le sol à la recherche de quoi descendre dans le gouffre sans fond qui lui servait d'estomac comme si Mairu ne lui donnait pas assez à manger.

Iyan sauta pour se nicher sur l'épaule gauche de la samouraï alors que Gouik se contenta de marcher à ses côtés tout en reniflant le parterre, en quête de quelque chose à ingurgiter qui pouvait être de tout et de n'importe quoi alors que les trois compères se baladaient dans des endroits dénués d'habituation. La Natsumi désirait se balader en toute tranquillité pour prendre un peu l'air.

Tout en marchant des pas tranquilles, la Natsumi leva les yeux vers le ciel qu'on ne voyait jamais clairement à cause de la brume perpétuelle qui couvrait le village. L'air perdu, la samouraï se demandait comment elle avait pu réussir à apprécier un endroit pareil au point de vouloir le défendre. Était-ce à cause de l'amour qu'elle portait à l'homme qui dirigeait celui-ci. Elle en doutait fort bien qu'elle se posait la question. Elle aimait certes le Shinda, au point qu'elle se sentait capable de se sacrifier pour le protéger, mais elle n'était pas soumise au point de suivre le Rokudaime Mizukage aveuglement. Elle lui avait dit elle-même avant de le suivre dans ce village qu'elle n'hésiterait pas à partir si jamais les ambitions du Fossoyeur allaient à l'encontre de ses propres ses principes. Il était hors de question pour la jeune femme de bafouer sa fierté ou son honneur, pas même au nom de l'amour. Son dévouement envers Kirigakure no Satô n'avait donc rien à voir avec de la soumission. Elle avait choisi de suivre cette voie librement.

La Natsumi avait réussi à se sentir comme chez elle à Kirigakure no Satô qui pourrait très bien être le foyer qu'elle avait tant cherché. Elle avait réussi à tisser des liens avec quelques-uns de ses collègues au service du village mais aussi avec des simples habitants qu'elle côtoyait presque quotidiennement. Elle, qui jamais n'aurait pensé se trouver à la tête d'un groupe avait, de son propre chef, pris en charge des genin avec lesquels elle formait une équipe. Tant de choses que celle qu'elle avait été autrefois aurait rejetées farouchement.

Elle avait bien changé. La Natsumi elle-même était consciente de ce fait et elle ne regrettait rien. Sa situation présente la satisfaisait pleinement et elle ferait tout pour la préserver.

Pour honorer son rôle de "sensei" qu'elle tenait à assumer comme elle le pouvait, la samouraï venait de passer des semaines à organiser une escapade surprise de plusieurs jours en dehors du Village Caché avec ses élèves. Elle ne leur avait rien dit mais juste donné un rendez-vous à l'entrée du Tunnel sud du village. Rendez-vous qui eut lieu deux jours plus tard et très tôt dans la matinée.

Parmi les trois genin qu'elle avait conviés, deux seulement faisaient partie officiellement de l'équipe Hayata. Le troisième, un jeune Dôbutsu, la Natsumi l'avait rencontré il y avait tout juste trois jours et voyant que celui-ci était très motivé pour s'entrainer, elle l'avait alors proposé de venir au rendez-vous d'aujourd'hui, lui promettant un entrainement de plusieurs jours sans donner plus d'explication. Entre-temps, elle s'était renseignée sur lui puis avait demandé l'autorisation de l'intégrer dans son équipe auprès du Mizukage.

Lorsque tout le monde se pointa, la Natsumi prit la parole pendant que Gouik, vêtu de son armure, fouinait la terre un peu plus loin alors qu'Iyan, qui n'était pas du tout matinal, dormait sur sa tête. Une image qui ne faisait pas de la jeune une femme un être qui suscitait le respect mais elle n'avait cure de ce qu'on pouvait bien penser de sa personne.

Le style d'équipement de Gouik:

- Je suis contente de vous voir tous présents. La Samouraï se tourna vers Oyama. Je t'annonce officiellement que tu fais partie de l'équipe Hayata dont je suis la commandante. De ce fait, comme je te l'ai proposé lors de notre dernière rencontre, tu vas venir avec nous pour un entrainement de quelques jours en dehors du village. Ne vous inquiétez pas, j'ai tout préparé pour vous tous.

Mairu désigna trois gros sacs pleins à bloc et pesant environ trente kilos chacun. Dans une poche externe latérale de chaque bagage il y avait une gourde remplie d'eau que chaque genin devrait gérer à leur façon jusqu'à destination car aucune halte ne serait autorisée en chemin.

- Les affaires dont vous aurez besoin sont dedans et la gourde que vous voyez est l'unique ration d'eau que vous aurez jusqu'à destination alors faites en sorte de ne pas la perdre, la renverser ou la gaspiller si vous ne voulez pas mourir de soif. Et pas de nourriture autorisée avant d'arriver à destination alors j'espère que vous avez pris un bon petit déjeuner avant de venir.

La samouraï marqua une légère pause avant de reprendre, les bras croisés sous son opulente poitrine tout en regardant tour à tour ses élèves.

- Avant de partir, j'aimerais que chacun se présente à ses camarades. Dites tout ce que vous avez envie de dire ! Par contre, il est inutile de me poser la moindre question concernant l'endroit où je vais vous mener ni sur ce qui vous attend là-bas ! … Bon … Qui veut commencer la présentation ?

L'autre fois, le jeune Oyama, bien qu'il approchait farouchement de la majorité, était tombé sur la kunoichi Natsumi Mairu alors qu'il cherchait un partenaire d'entraînement pour s'amuser. C'était cette femme qui l'avait trouvé, toujours accompagnée de son sanglier quelque peu attachant. Le rouquin l'avait déjà rencontré auparavant, mais d'une manière lamba. Il fallait dire que s'entraîner avec elle avait été différent. On pouvait voir cela comme une autre manière de faire connaissance, un truc propre aux shinobis... bien que chez Oyama on y trouvait aussi l'envie de jouer propre à un félin. Après tout il avait raison de ne pas renier la nature de son clan : être proche de son animal. Ce qui signifiait parfois en partager quelques caractéristiques.

Lors de cette rencontre, un shukaïjin intriguant les avait rejoint, et mis à part ça, à la fin Oyama avait décoché un rendez-vous avec Mairu.
Le lieu se trouvait être l'entrée du tunnel Sud du village, et la date deux jours plus tard. Oyama patienta comme il pouvait jusqu'à ce jour, bien pressé au fond, de voir de quoi il en retournait vraiment. Elle lui avait juste parlé d'un entraînement de plusieurs jours, sans aller plus loin. Pour lui qui se sentait seul à Kiri alors qu'il s'était engagé comme shinobi en espérant faire des connaissances, il n'avait pas d'autre mot que « cool » à la bouche pour décrire ce qui lui arrivait là. Comme il était de ceux qui se levaient toujours aux aurores pour faire de l'exercice, il fut au point de rendez-vous cinq minutes en avance.

Quand tout le monde fut enfin présent, il fit un sourire global destiné à tous et les salua silencieusement. Comme un félin, il observait d'abord. Kumi-neko, le lynx à ses côtés, faisait de même. Les deux faisaient la paire. Très vite, Mairu lui annonça personnellement qu'il rejoignait son équipe nommée « Hayate » et qu'il les accompagnait donc pour un entraînement de quelques jours en dehors du village. Parfait ! Vraiment, il ne pouvait pas rêver mieux. Encore une fois il pensa « COOL ! » au fond de lui, mais ne l'exprima pas publiquement devant les autres.

« J'en suis enchanté. » se permit-il de dire avant de la laisser continuer son topo.

Elle leur montra trois énormes sacs, lesquels contenant ce dont ils avaient apparemment besoin ainsi qu'une unique ration d'eau comprise dans une gourde. Oyama observa l'attirail en se disant qu'il ne se trompait en pensant que ces sacs devaient être vraiment lourds. Mais fort heureusement pour lui qui paraissait léger, il avait de la réserve. Et ça c'était l'avantage d'avoir des compétences en taïjutsu. Il écouta les consignes dictées par sa nouvelle sensei en silence. Puis vint finalement le moment des présentations. Chose bienvenue étant donné qu'il ne connaissait pas ses deux camarades. Il en profita et prit la parole le premier, d'une manière peu certaine, mais il s'en fichait.

« Eh bien... je suis Oyama, du clan Dôbutsu. Et voici mon lynx, il s'appelle Kumi-neko. Vous le verrez souvent ! J'apprécie déjà l'idée de former une équipe avec vous tous. »

Il était très sincère. Le lynx se sentit observé et montra un air blasé. Après quoi Oyama retourna le menton rangé dans le col de son manteau qu'il avait relevé pour faire face au froid du matin.

Comment il fallait s'y attendre, Sora ne put s'empêcher de jouer l'idiot en honorant le surnom que la samouraï lui avait donné : Tête à claque. Il n'avait fallu que quelques secondes au jeune Samui pour révéler à ses camarades quel genre de garnement il était. Un adolescent insupportable qu'à la place de la samouraï, une personne ne sachant pas se maitriser un minimum aurait déjà envoyé valser dans les décors pour lui donner une bonne leçon.

Au lieu de s'emporter pour l'indiscipline de son élève, la Natsumi se contenta de jeter un regard qui intimant silencieusement l'isolant à se tenir correctement s'il ne voulait pas retourner à l'hôpital avant même de commencer l'entrainement.

Vint le tour du jeune Yamamoto de se présenter alors que la Tête à claque s'était calmé. Mairu fronça les sourcils tout en fixant Kaito qui semblait avoir du mal à parler. La jeune femme remarqua alors qu'il rougissait anormalement. Sans un mot, la sensei s'approcha de son élève et sans demander l'autorisation elle apposa une main sur le front du jeune genin qui se révéla brulant.

- Kaito, tu as de la fière ! Tu comptais sérieusement venir à l'entrainement dans cet état ? … Rentre chez toi te reposer !
- Mais je …
- C'est un ordre !
- Bien, Sensei, fit le jeune garçon d'une toute petite voix.
- Te sens-tu capable de rentrer seul ?
- Oui, sensei.
La Natsumi suivit du regard un moment son élève qui retournait au village. Il semblait être capable de marcher correctement alors Mairu le pensait réellement être en mesure de rentrer seul chez lui. Et puis, s'il avait réussi à venir jusqu'ici en étant dans le même état, il pouvait très bien faire le chemin inverse.

Pas totalement rassurée mais se disant qu'elle avait mieux à faire que de s'inquiéter de l'état du jeune Kaito, la samouraï s'approcha des trois sacs. Elle attrapa un qu'elle éloigna des autres avant d'apposer une main sur le sol. Un sceau se forma par terre, autour du sac, puis celui-ci disparut avec le bagage qui était destiné à la base à Kaito. La jeune femme venait de sceller ce dernier pour ne pas avoir à le trimbaler le long du chemin, comme elle l'avait fait avec ses propres affaires. Avantage que n'auraient pas Oyama et Sora qu'elle invita sans plus attendra à prendre leur sac respectif.

- Mettons nous en route !

Sur ces mots la jeune femme ouvrit la marche, Gouik le suivant sans plus attendre avant de marcher à ses côtés. Le suidé évitait toute proximité avec Sora qui, par ses idioties, avait réussi à éveiller la méfiance de l'animal à son égard.

Direction Bukoudan. Une île réputée dangereuse à cause de son sol accidenté et son paysage montagneux. Ce qui faisait de celle-ci un territoire idéal pour des épreuves physiques. Mairu s'était bien sûr rendue sur l'île quelques jours plus tôt afin d'évaluer la dangerosité de l'environnement elle-même et de repérer les lieux possibles où elle pourrait camper en sécurité avec ses élèves. Faire autrement serait une négligence condamnable de sa part. Après tout, la vie de ses élèves était entre ses mains. Il était de son devoir de les rendre plus fort mais aussi d'assurer leur survie.

Comme pour atteindre chaque île qui composait l'archipel de Mizu no uni, la sensei, les élèves et les animaux qui les accompagnaient durent prendre un navire qui les attentait déjà au port d'un petit village. La samouraï s'était déjà arrangée avec le propriétaire du bateau qui n'était qu'un simple pécheur mais avec qui elle avait déjà négocié son embarquement et retour du Bukoudan lors de sa première exploration de l'île.

La Natsumi demanda qu'ils soient débarqués à une berge qui était à l'opposée de l'endroit où elle avait prévu de dresser leur campement. Ce qui les obligera à marcher à travers des terres escarpées et montagneuses et où le moindre faux pas pourrait amener à tomber dans un précipice ou une cascade vomissant des trombes d’eau envoyant quiconque s’échouer sur des rochers tranchants comme des rasoirs …

Décidément, la manière dont s'était présenté Oyama aux autres était sobre, comparée à ce dénommé Samui Sora qui disait vouloir devenir le futur Rikudô Sennin... le quoi ? Le rouquin ne montrait rien, mais il n'avait pas les connaissances historiques et culturelles nécessaires pour remettre qui était ce Rikudô Sennin. Le jeune homme avait grandi comme un sauvage aux yeux des gens normaux. Certes, dans un foyer et avec une éducation donnée par ses parents, mais de manière peu commune et dans une famille de Dôbutsu, entouré de lynx.
Quoiqu'il en soit, ce Sora agissait comme un petit mâlin en essayant de faire on ne savait trop quoi avec le sanglier. Oyama, de son œil de lynx, l'avait bien remarqué. Mais il n'avait rien fait remarquer aux autres. Quant au jeune homme qui s'appelait Kaïto, il avait semble-t-il de la fièvre et rentrait chez lui sur ordre de Mairu. Voilà qui fut court pour celui-ci. Le Dôbutsu se disait que ce n'était que partie remise pour faire connaissance avec lui. Il aurait voulu dire « mince » ou « ben alors... » ou « soigne toi bien », mais n'avait rien dit là encore. Il se sentait dans la peau du nouveau et n'osait pas se permettre ce genre de remarques aussi légèrement.

Des trois sacs qui se trouvaient par terre, l'un disparaissait grâce à la sensei. Suite à une invitation de celle-ci, Oyama mit le sien sur son dos. Même si le bagage était lourd, ça ne le gênait pas encore d'avoir à le porter sur son dos. Et quand il en aurait marre, il pourrait se relayer avec Kumineko. Après tout ils formaient un binôme, ils étaient donc soudés l'un et l'autre et partageaient les moments difficiles.
La sensei ouvrait la marche, suivie par ses deux élèves et le lynx. Le groupe dû prendre un navire pour se rendre dans l'île Bukoudan, réputée dangereuse. Elle l'était vraiment d'ailleurs, Oyama en savait quelque chose pour s'y être déjà rendu par le passé puisqu'il avait grandi sur l'île Fukashi de l'archipel.

« C'est montagneux là-bas... » fit-il pendant le trajet .

Ils débarquèrent enfin sur l'une des berges de l'île. Le lynx fut content de retrouver la terre ferme qu'il préférait mille fois à la mer houleuse. Il poussa un gémissement de satisfaction en se dandinant pour se dégourdir les pattes. Bien sûr l'animal savait qu'il devait rester proche de son maître et du groupe. Il avait tellement l'habitude à force, qu'il ne faisait en général rien d'inconsidéré. D'un point de vue extérieur, il était très bien dressé, surtout pour un félin.
Oyama se dégourdit lui aussi en marchant un peu et en s'étirant silencieux. Il ne savait pas vraiment ce qui l'attendait sur cette île mais il était prêt. Comme le plus sauvage des félins, il avait ce côté aventureux, bien que prudent.

Souhaiter que tout se déroule impeccablement en présence de Sora était bien sûr demander l'impossible. La Natsumi ne connaissait que depuis peu le jeune Samui mais il n'y avait pas besoin de le connaitre plus pour savoir qu'avec lui il fallait s'attendre à tout et surtout au pire.

- Tais-toi et avance ! Se contenta de lâcher la samouraï d'une voix sèche face aux jérémiades du genin aux cheveux bicolores.

Mairu remarqua que son turbulent élève recourut à sa capacité innée afin de "trimbaler" d'une façon moins fatigante son bagage.

Le but de faire porter les sacs aux genin était de les épuiser physiquement afin de les rendre plus endurent et pourtant la samouraï ne dit rien face à la tricherie de Sora. La jeune femme jugeait que, pour un soldat, faire fonctionner sa tête était tout aussi important que d'être en forme physiquement. Le jeune Samui démontrait qu'il n'était pas si idiot qu'il en avait l'air. Malgré son silence, Mairu ne félicitait pas cependant le jouvenceau qui avait dérogé à ce qu'elle avait établi initialement.

Si le sac du jeune Samui venait à se déchirer à cause de son escobarderie, la Natsumi lui féra payer par contre le prix de son insolence mais heureusement pour l'adolescent le bagage tint bon, du moins jusqu'au débarquement sur l'île de Bukoudan. Il faut dire que la Natsumi avait investi dans un sac assez solide pour être sûr que celui-ci supporterait jusqu'à destination les poids qu'elle allait y mettre.

Le jeune Samui enchaina des conneries mais la Natsumi ne perdit pas son sang-froid.
Le turbulent genin finirait par se punir lui-même à cause de ses idioties. À commencer par mourir de soif car il avait égaré dans le bateau sa ration d'eau malgré l'avertissement de la samouraï sur l'importance de cette gourde. Les choses commençaient donc à aller mal pour l'insolent et intérieurement et vicieusement Mairu attendait avec une certaine impatience la suite des évènements.

- Quand tu auras fini de bouder comme un bébé, tu n'auras qu'à nous rattraper … et fais en sorte qu'il ne manque pas un seul caillou dans ton sac ! Avertit la jeune femme d'une voix sereine mais non dénuée d'une certaine sévérité.

Gouik, heureux de retrouver une terre sauvage après si longtemps était éloigné d'un tel environnement se mit à courir en direction de la forêt. Mairu ne tarda pas à le suivre. À la lisière de la nature, la samouraï se baissa pour apposer une main sur le sol. Un sceau s'y dessina puis une machette en sortit verticalement du centre de celui-ci, le manche en premier. La jeune femme se redressa alors tout en empoignant l'arme blanche alors que le sceau s'effaça. Elle reprit ensuite son chemin alors que son suidé avait complètement disparu dans la forêt. Mairu ne s'inquiéta point de l'absence de son sanglier car elle savait que celui-ci saurait toujours la retrouver. Gouik était un animal sauvage qu'elle avait apprivoisé mais la bête n'avait pas totalement perdu son côté sauvage.

En quelques minutes, le petit groupe, composés d'humains et des animaux, se retrouva en pleine milieu d'une véritable jungle. Ouvrant toujours la marche, la Natsumi s'occupait de dégager le chemin grâce à la machette quand il y en avait besoin.

Le plus dangereux sur l'île de Bukoudan n'était pas les animaux sauvages mais les précipices qui guettaient les aventuriers dans les moindres recoins. Pour avancer, il n'y avait pas d'autre choix que de les longer et souvent le chemin était assez étroit que le plus peureux serait poussé à marcher en pas chassés. La Natsumi menait cependant sa troupe par le chemin le moins escarpé qu'elle avait déniché lors de l'exploration initiale de l'île mais l'ascension était cependant quelque chose d'inévitable sur l'île de Bukoudan. Et quand il fallait monter en plus d'éviter de tomber dans le vide alors le corps et l'esprit étaient mis à rude épreuve. L'exercice était assez facile pour les animaux mais assez éprouvant physiquement et mentalement pour les humains, surtout avec un bagage qui pourrait les entrainer dans le vide.

- Évitez de regarder en bas si vous avez le vertige !

Ceci fut le simple conseil que la Natsumi donna ...

Mentionner le surnom qu'avait donné le Samui à notre Dôbutsu n'était pas anodin, il s'agissait en effet de la première fois qu'on l'affublait d'un surnom. Ce genre de chose ne lui était jamais arrivé auparavant, il avait donc fait une drôle de tête en l'entendant. Il n'en voulait pas à Sora, il en était simplement déconcerté, ne sachant trop comment le prendre. Sans compter qu'il trouvait ça un peu abrutissant de se faire appeler « mama ». Il fallait voir comment les choses évolueraient à l'avenir...

…

Sur la plage et ses galets annonçant les paysages rocheux à venir, son nouveau compagnon trouva le moyen de faire l'intéressant. Il cherchait à manger dans son sac, se rendait compte que sa gourde n'était plus là en criant au voleur, ouvrait le sac, et dévoilait de fait qu'il était rempli de cailloux et de caleçons arborant des pokémons. Forcément, Oyama grimaçait en secouant le sien sur son dos, sûrement rempli de la même manière. Il se rendit à l'évidence en soufflant faiblement, ça faisait partie de l'entraînement. Chose qu'il accepta et décida d'oublier au moins pour le moment. En terme de survie il en avait vu d'autre pendant son apprentissage Dôbutsu avec Kumineko. À contrario de la réaction d'Oyama qui relativisait les choses, Sora semblait furieux. Ce à quoi lui répondit la sensei en lui conseillant d'arrêter de bouder comme un bébé et de les rattraper quand il aurait terminé. C'est ainsi que la marche du petit groupe commença et qu'ils quittèrent cette plage pourtant si accueillante.

« Pas un seul caillou Soso ! » lâchait Oyama sur un ton joueur.

Il n'avait pas réfléchi et c'était sorti tout seul. Chacun son surnom n'est-ce pas ?
Le duo félin suivit de près la sensei qui déblayait le chemin grâce à une machette invoquée par fuinjutsu. On ne pouvait nier le côté pratique de la chose. Quelques minutes suffirent à ce qu'ils se retrouvent en pleine jungle. Rien qui n'effraya un lynx et son maître. Au contraire, l'animal se sentait comme chez lui, content de pouvoir faire valoir pleinement ses instincts de bête. On voyait ses oreilles qui se dressaient de temps à autre à l'écoute de bruits éloignés. Les pupilles de ses yeux s'ajustaient aussi quand il portait son attention sur telle ou telle. Inutile de préciser que la vision d'un lynx surpassait de beaucoup celle d'un homme et d'autres animaux.
Soudain, la jungle fit place à de hautes falaises et de grands précipices. En bas on avait l'impression de voir les abîmes. Comme si tomber signifiait finir en enfer. Le brouillard persistant de l'archipel accentuait cette impression d'inconnu.

« Sois prudent Kumi... » préconisa le rouquin à son lynx.

Ce dernier le regarda comme pour signifier sa compréhension. Il savait que l'escalade allait être dangereuse. Oyama vérifia encore une fois les attaches de son sac et le resserrait pour éviter un quelconque incident.
Ce fut Mairu qui avançait la première. Oyama la suivait, et Kumineko derrière lui. Il avait jugé logique que le lynx se trouve entre lui et Sora, pour en rattraper un à l'aide de ses grosses pattes aux longues griffes si nécessaire. La sensei leur conseilla de ne pas regarder en bas pour éviter le vertige. Pour le Dôbutsu ça allait... mais le Samui y était peut-être sensible.
Chaque mètre parcouru paraissait plus long que la normale, tant il fallait faire attention et parfois s'accrocher aux parois rocheuses glissantes et coupantes. Une vingtaine de minutes passait comme ça, sans soucis, jusqu'au moment où arrivait une harpie qui leur tournait autour. Elle volait à moyenne distance du groupe en poussant quelques cris aléatoires ne signifiant qu'une chose. Kumineko poussa un grognement félin pour prévenir son maître : le volatile était affamé. Il fallait donc s'attendre à une offensive très prochainement...

« Selon Kumineko, cette harpie a faim et risque de s'en prendre à nous. » rapportait le Dôbutsu à Mairu et Sora.

Se faisant, il fallait tout de même continuer à avancer.

image de la harpie:

Un premier problème ne tarda pas à pointer le bout de son nez mais celui-ci fut rapidement étouffer dans l'œuf par le jeune Samui entêté. En effet, ce dernier avait pris l'initiative t'attaquer la harpie qui les guettait et qu'il fourra ensuite dans son sac une fois abattue. Scène que la Natsumi avait observée dans le silence tout en gardant son calme même si au fond elle mourrait d'envie de raisonner autrement que par la parole son élève qui n'en faisait vraiment qu'à sa tête.

Mairu était certaine que Sora, impulsif qu'il était, n'avait même pas calculé le danger qu'il encourait et qu'il faisait courir à ses camarades par son acte. Ce rapace, affamée était-elle, n'aurait sans doute pas osé les attaquer vu leur nombre. Et quand bien même si ça aurait été le cas, c'était à elle, la sensei, de dicter l'initiative à prendre. Une équipe n'existait pas pour que chaque membre n'en fasse qu'à sa tête. Non, ils devaient travailler ensemble et sous les ordres du chef. Chose que Sora ne paraissait pas, ou plutôt ne semblait pas vouloir comprendre.

- Sauf si votre vie ou celle de votre camarade est en danger imminent, je ne tolérai plus aucune initiative sans mon autorisation !

Empruntant un chemin étroit et escarpé, la Natsumi ne pouvait donc raisonner le jeune Samui comme elle le désirait sans risquer sa vie et celle de ses élèves. La Samouraï se contenta donc de cet avertissement verbal qu'elle avait lâché sur un ton serein mais teinté de froideur qui se reflétait dans son regard sanguin dirigé vers Sora.

Sans un mot de plus, la jeune femme reprit ensuite la route.

Étant en tête de file, Mairu avait dû se débarrasser des nombreux animaux nuisibles qui traînaient sur le chemin tout en dégageant celui-ci des plantes qui la bloquaient avec la machette qu'elle s'était équipée.

Après presque deux heures de marche, la petite troupe sortit enfin de chemin escarpé pour atterrir dans une assez vaste clairière où la Natsumi décida de s'arrêter.

- On dressera notre campement ici. A environ huit cents mètres dans cette direction - du regard la jeune femme désigna l'endroit en question - il y a une rivière mais je vous déconseille d'y faire trempette car elle est infestée de crocodiles. Faites très attention si vous y puisez de l'eau.

La samouraï marqua un léger silence tout en se tournant en direction de Sora vers qui ensuite elle s'avança. Sans le moindre mot, la jeune femme vérifia le contenu du sac du jeune Samui et constata qu'il y manquait des pierres. Gardant toujours le silence et ne montrant aucun signe d'exaspération, la samouraï se dirigea ensuite vers Oyama dont elle se mit également à fouiller le sac mais ce n'était pas pour vérifier si le Dôbutsu avait également délesté celui-ci d'une partie des charges qu'elle y avait mises. Mairu avait entièrement confiance à Oyama.

La Natsumi attrapa les deux plus grosses roches qui se trouvaient dans le sac d'Oyama pour les transférer dans celui de Sora.

- Fais-moi cent tours de cette clairière en courant avec ce sac sur le dos ! Tâches de bien emprunter le bord de la clairière et interdiction d'utiliser la moindre technique de jutsu !

Mairu se dirigea ensuite vers le lynx de son élève Dôbutsu qu'elle tâta au niveau de la tête.

- Je compte sur toi pour surveiller la Tête à claque, Kumineko. Si jamais il ralentit ou marque un arrêt, n'hésite pas à lui mordre et sans ménagement les fesses pour le faire avancer ! … Oyama, tu peux te reposer. Une fois que Sora a terminé, montez ensemble votre tente qui se trouve dans ton sac.

Sur ce, la jeune femme s'éclipsa dans la nature, laissant ses deux élèves là. Gouik ne tarda pas à la suivre alors que Iyan avait sauté sur la tête de Kumineko. Le panda nain étant un animal dôbutsu lui aussi, celui-ci désirait sans doute aider son ami le lynx dans la surveillance de Sora. Malgré sa taille minuscule, Iyan était un animal redoutable qui avait une parfaite maîtrise du taïjutsu …

Finalement cette harpie n'avait pas survécu bien longtemps. La proie étant devenue le chasseur, Sora avait utilisé un anneau de feu Kâton pour tuer la pauvre bête. Il n'avait pas réfléchi un instant à la vie qu'il venait de prendre par son acte. C'était une âme de plus qui quittait son enveloppe charnelle. Peut-être avait-elle déviée de sa trajectoire en s'attaquant à plus imposant qu'elle, mais ce n'était pas une raison. Oyama s'en trouva attristé un moment. Et même après, il pensait encore à cette pauvre harpie... C'était peut-être une chose qu'il ressentait plus que d'autres parce qu'il était issu d'un clan qui entretenait un lien fort avec les animaux et la nature.
C'était sans compter le fait que Sora rangeait son butin dans son sac, comme un ours préparant son garde manger pour plus tard. Quoiqu'il en soit il fut réprimandé par leur sensei qui en profita pour leur indiquer qu'elle ne tolérerait plus les initiatives de ce genre. Après quoi ils reprirent la marche, ou plutôt l'escalade... Ces falaises et ces montagnes paraissaient infranchissables pour l'homme. Mais ils s'y aventuraient, ensemble.

Ce ne fut que deux heures plus tard, deux longues heures, que l'équipe arriva dans une grande clairière pour y dresser le campement sur ordre de Mairu sensei. Il y avait une rivière plus loin et c'était parfait, sauf qu'elle était infestée de crocodiles. Crocodiles ? Cela rappelait à Kumineko l'une de ses cicatrices sur l'arrière du dos. Souvenir malheureux d'un combat, puis d'une fuite face à un reptile de la même espèce. Pour cette raison, le lynx hérissa le poil en reconnaissant ce mot sortit de la bouche de Maïru. Oyama le caressa deux secondes avant de se tourner vers ses compagnons.

« Nous ferons très attention... Kumineko et moi avons déjà connu quelques mésaventures avec des crocodiles par le passé. »

Il avait préféré leur expliquer un peu.
Ensuite, la guerrière ouvrit leurs sacs et transféra deux pierres d'Oyama dans celui de Sora, pour corriger la tricherie que ce dernier avait tenté en douce. C'est-à-dire qu'il avait, comme un fourbe, retiré quelques pierres pour alléger sa charge. Au moins le Dôbutsu fut content de se retrouver avec du poids en moins à porter sur ses épaules. La punition du Samui fut de faire les cents tours de la clairière. Que c'était vache...

Avant de partir pour les laisser seuls lui et Sora, elle affirma compter sur Kumineko pour jouer au maton avec Sora et ses cents tours. Notamment pour le mordre s'il s'arrêtait de courir. Elle avait sinon informé Oyama qu'il pouvait se reposer.

« Hum, ok. »

Quand elle fut partie, Oyama laissa le soin à Kumineko de décider ce qu'il ferait. Tandis que lui allait s'allonger dans l'herbe confortablement. Finalement, deux minutes plus tard le lynx le rejoignait pour se reposer lui aussi. La punition de Sora ne regardait que lui.

« Qu'il prenne son temps hein ? Pas besoin de tente de toute façon... » exprima faiblement le Dôbutsu pour lui-même et son lynx.

Il attendit là que son camarade revint, pour qu'à deux ils montent leur tente s'il y tenait. Car lui s'en fichait et pouvait très bien dormir à la belle étoile, sous un arbre ou à côté d'un feu de camp. De toute façon, à l'aurore il se réveillerait comme toujours avant tout le monde.

Faisant confiance à Oyama et son lynx pour surveiller Sora de sorte que ce dernier accomplirait correctement sa punition, la Natsumi s'était enfoncée loin dans la forêt sans même se retourner une seule fois pour voir si la Tête à claque exécutait son ordre ou pas.

La jeune femme aux yeux rubis s'était éloignée assez de la position de ses deux élèves que même un senseur doué ne pourrait pas capter sa présence depuis là où se trouvaient les deux genin. N'ayant pas plus de chakra qu'un humain banal, la samouraï ne pouvait être repéré par la présence de cette énergie dont était doté chaque shinobi mais il était impossible de la repérer même via un autre moyen de détection au vu de la distance qui la séparait de l'emplacement de ses élèves. Il y avait une raison qui avait poussé la sensei à prendre cette précaution qui s'apparentait fort à de la négligence de sa part. En effet, nombreux sont ceux qui pourraient l'accuser d'abandonner ses élèves dans un endroit aussi dangereux mais loin de s'inquiéter de ce qui pourrait bien arriver à ses "protégés", la samouraï accomplit sans la moindre inquiétude ce qu'elle avait à faire.

Ce que la jeune femme entreprit avait pour but de finaliser le programme qu'elle avait soigneusement préparé depuis des semaines pour un entrainement un peu spécial pour ses élèves. Une entreprise assez risquée et qui pourrait bien lui coûter son poste de sensei voire même son statut de "soldat" du Village Caché de la Brume si celle-ci venait à mal tourner mais Mairu avait assez des entraînements classiques qui devaient lasser même ses élèves.

Le soleil commença à s'éclipser lorsque la Natsumi revint à la clairière où elle avait délaissé ses élèves et sans Gouik qui profitait de ses retrouvailles avec la vie sauvage. Sans chercher à savoir si Sora avait exécuté correctement sa punition, Mairu alluma le feu de camp avant qu'il ne fît nuit noire. La jeune femme monta ensuite sa propre tente qu'elle avait sortie d'un gros sac plein à craquer et qu'elle avait libéré via une technique de sceau. Un gros bagage qui contenait également de quoi cuisiner ainsi que des boîtes de nouilles instantanées. Mairu libéra ensuite via un autre seau un bidon d'eau de vingt litres avant de mettre à chauffer du liquide pour les nouilles dont elle balança une boîte à Sora et deux à Oyama.

- L'autre est pour Kumineko, expliqua la jeune femme au Dôbutsu.

La samouraï pensait bien que des nouilles déshydratées n'étaient certainement pas le plat préféré du lynx mais comme ses élèves, si le félin désirait manger autre chose, il allait alors devoir aller chasser dans cette jungle où des animaux comestibles ne manquaient pas. Il y avait également des fruits et baies sauvages mais tous n'étaient pas consommables. La plupart étaient même mortels.

- Si vous tenez à manger autre chose durant notre séjour ici, il va falloir que vous vous démerdiez ! ... Si vous n'êtes pas sûr qu'un animal ou un fruit est comestible, ne prenez surtout pas le risque de le goûter mais montre-le-moi avant ! Compris ?

Mieux valait prévenir que guérir.

La samouraï avait étudié pas mal de plantes et baies dans le but de s'exceller dans la médecine traditionnelle alors elle n'aurait aucun mal à identifier la nature d'une plante.

Une fois avoir descendu ses propres nouilles instantanées et nourrit son mini-panda, la Natsumi alla dormir, accompagnée de son animal, sans plus attendre et conseilla à ses élèves à faire de même.

- Une longue journée vous attend demain alors tachez de bien vous reposer ! …