Un triste accident (ft Yu)

Une longue et pénible nuit. Comme souvent, Yūdai n'arrivait pas à s'endormir. Des soirées notamment marquées par de nombreux cauchemars qui à la fois, effrayaient et énervaient l'adolescent. Il en voyait de toutes les couleurs, des souvenirs qui lui rappelaient le bon temps pour qu'au final tout dégénère par la suite. Ou encore, des scènes où ils voyaient ses parents au moment de leur dernier souffle avec un seul fautif : lui. Des moments horribles à passer qu'il aurait aimé ne jamais avoir eu. Parfois, il criait, d'autres fois, il évacuait cette rage en dehors de chez lui en frappant la première chose lui qui lui tombait sous la dent. A force de subir, il se voyait réellement fautif des malheurs qui lui étaient arrivés. Il considérait que ses proches étaient revenus d'outre-tombe pour le hanter jusqu'à la fin de ses jours. Un vrai paranoïaque.

Ce problème récurrent qui le faisait dormir très tard lui cassait souvent son rythme. Il se réveillait parfois tard, voire très tard. Heureusement pour lui, il n'y avait pas cours à l'académie ce jour-là. Malheureusement, il avait fait une promesse à une vieille dame qui habitait un peu plus loin de chez lui. Il devait lui amener quelques cartons contenant différents ingrédients qui étaient trop lourd pour cette personne âgée. La livraison devait s'effectuer à 12:00. Il n'était pas à l'heure à cause de cette précédente soirée. C'est à 13:30 qu'il s'était réveillé, complètement épuisé. En voyant l'heure, il avait accéléré la cadence pour tenir sa promesse. Lui qui pour habitude, soignait son apparence était parti de chez lui comme un fuyard. Décoiffé, les vêtements froissés, en oubliant même une sandale. On aurait cru voir un mendiant. Les cartons empilés les uns sur les autres, il courait le plus vite possible pour se rendre au domicile de la vieille dame.

Mais à force de trop se précipiter, il y avait toujours un contre-temps qui survenait. Son champ de vision réduit à cause des cartons, il fit l'erreur heurter quelqu'un qui se trouvait devant lui. Les cartons étaient tous tombés au sol, certains ingrédients étaient dispersés un peu partout. Un véritable bordel qui n'allait pas lui permettre de rendre la totalité de la demande alors qu'il n'était déjà pas dans les temps. Quant au Kirijin, il s'était complètement ramassé par terre. Le comble. Tout ça en public, il avait de quoi avoir honte.

En relevant la tête et en apercevant sur qui il était rentré, c'était le blocage. Les fesses toujours au sol, il n'arrivait pas en placer une. C'était une fille qu'il avait vu quelques fois, notamment à l'académie : Kosabayui Yu. Devant elle, il semblait complètement perdu. Pourquoi? La crainte des représailles, l'intimidation où simplement le fait qu'elle était une fille ? Tant de raison, mais la réaction restait la même. La scène était hilarante et les quelques villageois autours ne se retenaient pas de rire. On aurait cru voir un enfant devant sa mère après avoir fait une bêtise.

Détendue...

Tu t'étais accordée ta première journée de congé depuis bien longtemps déjà. Aucune mission à remplir au sein de Kiri, aucune administration à faire pour ton auberge, rien à gérer. Tu n'avais même pas besoin de conclure encore des énièmes accords commerciaux avec les commerçants du coin. Tu avais tout ce qu'il te fallait et tu avais pu laisser ton entreprise se gérer automatiquement dans une autonomie agréable pour toi.

Bien que tu savais que ce calme n'était que temporaire, le lendemain allait être de nouveau une épreuve exténuante pour ton corps et ton esprit. Mais jusqu'à maintenant, tu n'avais encore jamais regretté de t'être engagée dans ce genre d'aventure exténuante. Il y avait un certain mérite à faire ce que tu faisais. Tu étais jeune et tu voulais être d'une manière ou d'une autre dépendante que de toi. Et pour le moment, la rigueur que tu mettais à la tâche était remarquable...

Mais aujourd'hui, aucune rigueur à l'appel, juste de la détente. Et comme à ton habitude, tu gambadais discrètement dans les rues de la nouvelle Kiri. Tu t'étais longtemps arrêtée à la place centrale pour voir les produits sur le marché. Dans un intérêt purement personnel, tu aimais bien observer ce que le monde faisait de beau. Une sorte de moyen de t’aérer l'esprit et de ne te pas te perdre dans une convoitise démesurée.

Mais voilà, en repassant par les ruelles des quartiers résidentiels, un jeune homme vint te heurter, les bras remplis de colis apparemment bien lourd. Le choc ne te déstabilisa pas d'un poil mais par contre lui... tomba les fesses en première. Non sans laisser éclater les diverses marchandises qu'il y avait dans ces dits colis. Tu soupiras intérieurement, si cela avait été de la marchandise qui avait été à toi, aucun doute que tu aurais été très frustrée. Mais là...

D'autant plus qu'il ne semblait pas du tout à l'aise avec toi. Les gens vous regardez avec un air moqueur, davantage pointé sur le jeune homme que sur toi. Tu n'avais pas plus envie que ça de l'aider mais apparemment, la bienséance que tu devais arborer au sein de ton auberge avait finalement déteint un peu sur toi au quotidien.

Lui tendant alors la main pour l'aider à se relever, tu parlais néanmoins avec un visage ferme et un ton monocorde :

- Ce n'est pas grave. Si vous voulez, je peux vous aider à trouver où racheter les produits que vous avez détruit.

Après tout, le but de ta journée était encore de vagabonder dans les boutiques du village. De ton œil de commerçante, tu avais su rapidement repérer quels articles correspondaient à quoi. Si tu pouvais l'aider en plus, cela ne pouvait que te faire un client potentiel dans l'avenir.

L'expression de Yūdai avait soudainement changé lorsque la fille lui avait tendu sa main. Il était surpris. En effet il s'attendait à une réaction des plus colériques de la part de la personne qu'il avait heurtée. Concrètement, il s'attendait à se faire botter l'arrière-train en public. Tout le contraire, heureusement pour lui. Elle devait sûrement être agacée intérieurement mais elle était allée jusqu'à proposer son aide au jeune Kirijin. Chose qu'il n'allait pas refuser. Il ne connaissait pas la totalité des ingrédients et ne se souvenait pas non plus où les trouver. Les précédents achats provenaient d'une liste de la vieille dame qu'il devait livrer avec les noms des aliments et les adresses pour les trouver au top de la qualité au sein du village. Une liste qu'il n'avait pas sur lui étant donné qu'il était sorti de chez lui en trombe et qu'il s'en était malencontreusement débarrassé en pensant qu'une situation comme ça n'allait jamais se produire. Sur ce coup-là, il avait été très idiot. D'ailleurs, ce n'était pas du tout dans ses habitudes.

Il prit la main qui lui était tendue en affichant un sourire gêné, les yeux à moitié fermés, la main sur ses cheveux. Dans un premier temps il répondit à son interlocutrice. Après tout il n'allait pas rester immobile et bloqué pendant des minutes. Il s'était suffisamment donné en spectacle pour aujourd'hui.

« Toutes mes excuses ! J'étais un peu pressé et je ne vous ai pas vu sur le chemin. »

Un pardon c'était la moindre des choses. Il hésitait même à la remercier pour ne pas s'être fait passer à tabac. Mais pour la livraison il allait certainement subir le courroux destructeur de cette vieille dame qui attendait maintenant depuis plus d'une heure. Il y pensait aussi et craignait le pire. Lui et les femmes.. Ce n'était pas donné. Le fait est qu'il avait fait une promesse qu'il allait tenir coûte que coûte, quitte à qu'elle soit en retard. Comme on le disait si bien, mieux vaut tard que jamais. Le bon côté des choses et qu'il allait pouvoir discuter avec une personne d'un peu près son âge. Enfin c'est ce qu'il souhaitait. Il allait peut-être se faire aider sans avoir aucune attention sur lui. Qui sait, cette rencontre allait certainement lui servir à l'avenir.

« Je me présente, Yūdai. J'accepterais volontiers votre aide ! J'ai paumé la liste et je ne sais plus où trouver ses ingrédients. J'ai la mémoire courte aujourd'hui ! »

Alors qu'il attendait une réponse, il essayait d'arranger le bazar qu'il avait créé. Il ramassait un à un les différents fruits et légumes pour les remettre dans leurs cartons. Une grosse partie de la marchandise était totalement morte. Lors de la chute, Yūdai en avait écrasé plusieurs. Puis il n'allait pas livrer quelque chose qui était tombé par terre, surtout dehors là où plus d'une centaine de personnes marchaient.

Perplexe...

Tu avais arqué un sourcil en voyant sa manière un peu gauche de se comporter face à toi. Tu l'intimidais tant que cela ? Le bougre devait être très timide en temps normal dans ce cas. Car après tout, tu lui avais montré le visage le plus chaleureux que tu pouvais bien faire... Il y avait quelques mois, tu en faisais pas tant avec des inconnus. Soupirant intérieurement, tu l'aidais à se relever sans faire davantage. Il s'était après tout précipité sur le bazar qu'il avait fait au sein même de la rue pour tenter de réparer un maximum son erreur. Il allait avoir beaucoup de chose à racheter à première vue...

- Enchantée. Je m’appelle Yu.

Tu lui avais donné ton nom, c'était bien le minimum. Et tu espérais aussi qu'il se comporte de manière moins maladroite en ta présence s'il possédait un nom à fixer sur ton visage. D'une réflexion avisée, tu commençais alors à tracer mentalement le meilleur itinéraire à emprunter pour aller racheter les produits rendus inutilisables après sa chute. Cela allait vous prendre une bonne partie de la journée à ce stade mais tu t'étais engagée...

- Il va falloir passer par la place centrale. Là bas on trouvera les commerces qu'il nous faut. Ce ne sera pas compliqué d'acheter les produits alimentaires comme tes légumes ou tes fruits. Mais il y avait d'autres choses plus chers que tu as cassé... J'espère que tu as de quoi payer.

Malheureusement, tu te doutais bien que cette question allait être encore épineuse pour lui. Avec son allure, tu te doutais fortement qu'il n'avait pas de quoi rembourser sa dette contractée en tombant de la sorte. Si le moment venu, il se retrouvait dans un tel embarras, tu avais peut être encore une solution à lui offrir. Tu étais étrangement complaisante aujourd'hui avec les inconnus. Certainement un vilain rhume qui se profilait...

Te dirigeant alors vers le centre-ville, vous vous engagiez dans un magasin de porcelaine dont tu avais l'habitude de visiter. La raison ? Il y avait plusieurs tasses dans son colis qui s'étaient brisées, et tu te doutais bien que la personne à qui appartenait ce colis tenait à ses tasses. Heureusement, il en restait quelques uns pour avoir encore le modèle à l'appuie.

- Ça ne va pas être gratuit si tu veux mon avis...

Elle s'appelait Yu. Tout compte fait après quelques secondes passées avec elle l'impression que Yūdai avait à son égard s'était complètement oubliée. Lui qui s'attendait à une personne peu sympathique s'était totalement trompé. Bien au contraire elle semblait elle aussi vouloir tenir sa promesse tout comme Yūdai avec la vieille dame. Elle avait très vite analysée les différents biens que le jeune Kirijin transportait avec lui et savait exactement où les acquérir. Jusqu'ici l'adolescent souriait comme un ange. Il était content de voir que son problème commençait à se résoudre.

Content jusqu'à que Yu le ramena à la triste réalité qu'était l'achat. Il l'avait déjà oublié mais toutes ses fournitures avaient été acquises grâce à l'argent de cette dame qu'il devait livrer. De la monnaie il n'en avait pas tellement dans l'immédiat et son allure pouvait même le faire passer pour un pauvre. Le fait d'être sorti pressé ne l'arrangeait pas du tout. En l'entendant il mit ses deux mains sur ses cheveux en souriant bêtement pour ensuite prendre la parole.

« Raaah l'argent.. J'avais complètement oublié ce détail ! Je dois avoir un peu de monnaie sur moi. Sinon je peux faire un aller-retour chez moi et récupérer ce que j'ai économisé ! Mais je ne sais pas si ça suffira.. »

Il prit alors la route du centre-ville accompagné de sa nouvelle rencontre avec la totalité des cartons avec lui. Cette fois-ci la cadence était beaucoup plus lente et pouvait donc éviter un nouvel accident de la sorte. Yu l'avait fait entrer dans un magasin là où se trouvaient des tasses semblables à celles qu'ils détenaient. En entrant il déposa les cartons pour contempler les différentes ventes. Mais comme l'avait bien soulignée Yu ça n'allait pas être gratuit. Après-tout dans ce monde, peu importe la chose, elle avait toujours un prix.

Il mit ses mains dans ses poches pour en sortir tout ce qu'elles contenaient. Au menu, un peu de monnaie, ainsi que quelques babioles. Malheureusement il n'y avait clairement pas assez pour payer les tasses. Il afficha une grimace lorsqu'il avait constaté combien il possédait. Puis il regarda de nouveau Yu. Il n'allait pas lui demander de l'argent, impossible pour lui. Même si elle allait lui en proposer il refuserait certainement. Il ne voulait pas être réduit à ça.

« Dis-moi Yu.. J'en achète au moins une avec ce que j'ai ? »

La question était un peu bête. De toute manière en acheter une n'était pas le problème. Il devait en récupérer plusieurs pour rester fidèle à la commande. Cette question était surtout une demande d'aide. Au fond du gouffre il espérait que Yu avait une solution miracle pour son cas.

Avisée...

Tu l'avais prévu, cette éventualité... Tu étais de ce genre là, à prévoir les mauvaises choses avant qu'elles n'arrivent. Tu n'étais pas tête en l'air à l'instar de Yudai. Il ne pouvait pas payer et n'avait pas le choix que de rembourser sa dette présente. A l'heure actuelle, il était dans de beau drap, lorsqu'on ne pouvait payer une dette et que l'échéance arrivait, il ne se passait jamais de bonne chose.

Heureusement, tu étais là, mieux préparée que lui et encline à l'aider. Le fixant avec un visage toujours aussi impassible, tu lui indiquas clairement qu'il n'avait pas assez pour payer ne serait-ce qu'une tasse. Avec un ton toujours aussi calme et serein, capable certainement de le dérouter :

- Malheureusement, c'est loin d'être suffisant si tu tiens vraiment à en ne serait-ce qu'en acheter une. Ce sont des vrais petits bijoux tu sais...

A la vue de son visage, il paniquait, il paniquait beaucoup même. Il était conscient du problème qui se profilait et la vendeuse commençait clairement à s'impatienter. Il était au fond du trou, et n'avait comme corde que toi. Tu l'avais tenu autant de temps dans cet état car tu espérais qu'il trouve un moyen de s'en sortir par lui même. Tu ne voulais pas froisser son égo, malheureusement, il était démuni. Soupirant mentalement, tu sortis alors l'argent de ton sac pour le poser sur le comptoir. Cela faisait une belle somme que tu avais déposé sans broncher.

- Tenez, je payerais pour lui.

Une dizaine de tasse, ce fut environs ce que tu dû acheter à ton compte pour lui. Cette somme était importante, mais tu pouvais te le permettre, tu faisais énormément de profit depuis un certain temps et comparé aux mois précédents où ta vie financière était rude, tu avais dépassé ce stade avec l'entreprise que tu menais.

- Ne me remercie pas. J'ai simplement reculé l'échéance de ta dette. Si tu n'as pas d'argent, tu pourras juste venir travailler dans mon établissement.

Tu savais que lui payer sans aucun retour aurait été un grand coup dans sa fierté personnelle. Tu n'avais aucune intention de le blesser. Et au moins, tu gagnais aussi sur cet investissement.

Il s'en doutait. La confirmation de sa nouvelle rencontre justifia le fait qu'il n'avait pas assez pour se payer une seule tasse. Juste une. Comme quoi il était vraiment à sec. Pour le coup il était réellement coincé. Quelques clients attendaient derrière Yūdai, tous, y compris la vendeuse commençait à s'impatienter. Vu son accoutrement et son attitude sur place il n'était pas clairement le bienvenue ici. Décidément cette journée était atroce à vivre pour l'adolescent. Il espérait qu'une chose : qu'elle se termine rapidement.

Comme il le souhaitait, celle qui l'accompagnait avait une solution pour lui. Il lui était redevable et du fond du cœur il voulait lui rendre la pareille pour toute cette aide qu'elle lui avait apportée jusqu'ici. Ce n'était pas son meilleur jour et pour Yu ça devait être fatiguant de se coltiner le jeune Suishô dans une situation comme celle-ci. Pour régler le problème qu'il rencontrait, elle décida de lui avancer de l'argent et payer les tasses à sa place. Ce n'était pas ce qu'il voulait, bien au contraire, il aurait voulu éviter à tout prix ce schéma. Alors qu'il s'apprêtait à refuser cette offre par tous les moyens possibles, Yu lui proposa de venir travailler dans son enseigne. Il n'était pas au courant qu'elle tenait une affaire en ville, sur le coup il était surpris. Alors il mit sa main droite à son menton montrant sa réflexion sur cette offre.

« Je ne savais pas qu'elle tenait un établissement.. Je n'ai pas trop le choix après-tout je n'ai pas assez pour tout rembourser, même chez moi. Raaaah, du boulot. J'aurais préféré faire des missions pour le village ! Tant pis, il ne me reste que ça. »

Alors il remit ses mains à ses cheveux montrant de nouveau son sourire. Il opina du chef et levant son pouce à Yu. Il avait accepté cette proposition qui n'était pas refusable. Malgré que dans la forme ça allait certainement l'embêter, l'ennuyer. Dans le fond c'était cette une qu'il allait lui devoir.

« Ok ! Je te remercie Yu mais je ne savais pas que tu tenais quelque chose. Du coup qu'est-ce que je devrais faire pour toi ? Je ferais tout ce que tu veux ! Je te dois bien ça !»

Il affichait un certain dynamisme sur ses dernières paroles. Même si ça n'allait pas certainement lui plaire, Yūdai s'impliquait généralement dans tout ce qu'il faisait.

Intéressée...

Finalement il avait accepté, tu avais un peu joué sur sa fierté mais soit, il ne semblait pas davantage récalcitrant à ta proposition. C'était à lui de se racheter après tout, tu avais déjà payé. S'il avait décidé de se barrer sans régler ses dettes, tu n'aurais pas pu faire grand chose. Pour ce que représentait cette somme à tes yeux... Mais de toute manière, il avait accepté, sans savoir dans quoi il s'engageait.

Mais tu n'étais pas méchante, tu voulais simplement de la main d’œuvre pour soulager ton équipe en manque de bras. Le fixant, il s'était auparavant plongé dans une réflexion assez longue avant de te donner sa décision. Sans aucun doute qu'il aurait espéré pour faire des missions pour le village plutôt que devoir rembourser des dettes qui s'étaient accumulées assez rapidement sur ses épaules.

Prenant un ton calme et un visage impassible, tu lui donnas les informations dont il avait besoin :

- Je gère l'établissement de la Mésange Bleutée. Je manque de serveur, c'est un travail assez rigoureux mais qui ne demande pas beaucoup d'expérience au préalable. Si tu pouvais y travailler pendant une petite semaine le temps que je trouve un employé un plein temps, cela m'aiderait beaucoup.

Une semaine de boulot, c'était ce que valait environs la porcelaine que tu lui avais racheté. Avec ça, tout le monde était gagnant et il allait pouvoir apporter ces affaires à cette personne à laquelle il était chargée de les transférer.

- Maintenant que nous avons tout, tu devrais apporter ce colis avant qu'il ne se casse de nouveau.

Sortant alors de le boutique, tu le fixais de haut en bas se dépatouiller avec la charge de toutes ses affaires. Il avait intérêt à ne rien faire tomber, tu étais clémente, mais pas de là à réparer deux fois une erreur qui n'était pas la tienne. Surtout qu'à ce train, tu ne donnais pas cher de sa peau s'il éprouvait autant de maladresse dans sa vie. Marquant une petite pause, tu n'avais plus grand chose à faire avec lui.

- Je vais peut être rentrer, je t'attendrais à l'auberge. En attendant, bonne journée.

C'est en tant que serveur qu'il allait rembourser sa dette, visiblement. Il savait déjà qu'il n'allait pas rendre la pareille au cours d'une mission mais servir des commandes étaient beaucoup mieux de se retrouver en cuisine à faire la plonge. Avec un peu de chance, ça allait être plus ou moins dynamique. Tout était bon pour livrer la vieille dame et c'était surtout grâce à Yu. S'il se serait cogné avec une autre personne la situation aurait été certainement très différente. Heureusement pour lui il était tombé sur une personne forte sympathique qui gardait son calme. Vu le comportement de Yūdai nombreux auraient pu le laisser se débrouiller tout seul comme un grand. Chose qu'il n'aurait clairement pas pu faire.

Malgré les événements d'aujourd'hui cette nouvelle rencontre fit guise de bonne leçon pour l'adolescent. Lui qui avait pour habitude de constamment s'isoler, d'être complètement insociable avait en ce jour apprit l'importance d'avoir des amis. Des camarades sur lesquelles il pouvait compter, tout comme eux pourraient compter sur son aide. Clairement ce hasard lui avait fait énormément de bien. Cette aide qu'il avait reçue le touchait réellement bien qu'il ne le montrait pas autant à Yu. Sur ce point-là il préférait surtout remercier les gens par des actes que par des mots. Yūdai n'avait passé qu'un petit moment avec elle mais celui-ci lui avait fait prendre conscience de beaucoup de choses. En quelque sorte il s'était décidé de changer. Pour lui, son entourage et le village. Devenir un véritable shinobi de la brume, là était l'un de ses objectifs. Mais comment l'accomplir si ses frères d'armes ne pouvaient pas partager de bons moments avec lui ? Concrètement en gardant ce caractère-là, il n'était pas digne de confiance.

C'était l'heure pour Yu de partir. Elle avait suffisamment fait pour le kirijin qui devait désormais continuer seul et amener les affaires au point de livraison. Il remercia sa camarade pour son aide et allait comme convenu se présenter à son auberge pour commencer à y travailler. Mais d'abord il devait achever le travail qui était en cours. Il prit l'ensemble de la marchandise pour se diriger au domicile de cette dame. Cette fois-ci il prenait son temps pour éviter un nouvel accident. Lentement mais sûrement il était en route pour affronter le courroux de cette personne âgée.

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