Il y a très longtemps, dans une galaxie très éloignée où les bijuus sont des contes pour enfants et Konoha n'est pas encore devenu un village de reroll...

Il y a de cela quelques saisons, j'ai reçu une demande un peu particulière de Tensô, notre chef de clan. Alors, je ne le connais pas vraiment personnellement, mais il garde certainement un œil sur ses éléments de clan, fusse-t-il de la bunke. Ces derniers temps, j'ai rejoins l'ANBU et je me suis imposé comme talentueux dans le Juken. Pas le plus talentueux, n'exagérons pas. Du coup, au début, je comprends pas trop sa demande. Certes, il y a des Hyûga plus talentueux, mais ils ne sont pas disponible malheureusement.

Traduction, autant envoyer la patate à quelqu'un de la branche secondaire.

J'ai accepté sa demande, bien qu'en soi ce n'est qu'une formule de politesse, je n'ai pas le choix. Un Aburame demande à affronter un Hyûga un corps-à-corps. Tiens, voilà une demande assez particulière. Les aburame ne sont pas réputés pour le taijutsu. Et si quelqu'un veut affronter un Hyûga sur son terrain de prédilection... et bien disons que c'est quelqu'un de culotté, pour être poli. J'ajouterai même qu'il doit avoir des cojones de taureau. Tensô à l'air courroucé, mais j'ai du mal à établir pourquoi. En tout cas, pas envers moi, c'est une bonne chose. Il me précise que le Dojo Hyûga est mis à notre disposition, et me demande de m'en tenir strictement à un duel à l'ancienne pour que la personne apprenne de son propre corps. Cette demande mystérieuse m'intrigue. Tensô... aurait peur que cet invité nous vole des secrets de clan ? Cette idée est risible, bien sûr, alors je l'oublie vite.

Je pars au Dojo que j'ouvre et que je prépare pour la rencontre. J'ai dissimulé dans un sac un kusagirama - une arme que j'apprends à maitriser depuis peu et qui pourrait se révéler utile si cette personne s'intéresse au métier des armes. Toutefois, je ne le montre pas ostensiblement car mon clan est très traditionnel. Et le jour où un Hyûga se baladera ouvertement dans les rues avec un katana n'est pas encore arrivé hahaha ! Sans déconner, je me cache pour pratiquer, du coup je pense pas m'en servir mais puisqu'il s'agit de quelqu'un d'extérieur du clan, cela pourrait être une référence utile à ma formation.

Les portes du Dojo s'ouvre. Je m'apprête à saluer la personne qui entre le plus humblement et classiquement possible quand mes yeux s'attarde sur ce visage tellement connu. Cette silhouette que j'ai contemplé sur des affiches de déserteur. Cette personne que j'ai commencé autrefois à traquer, sans succès et qui est revenu finalement au village. Je usis comme frappé par la foudre, quelques secondes. Je murmure simplement.

Aburame Miko...

Une invité de marque. Je secoue la tête et je reprends mes esprits. C'est du passé tout cela. Elle est revenue depuis longtemps à Konoha, elle a fait ses preuves, c'est juste que je ne l'ai jamais recroisé personnellement. Un peu comme une ex dont on a presque oublié l'existence et qu'on croise un jour devant nous. Le choc est passé désormais. Je la salue respectueusement en souriant.

Excusez-moi, un vieux souvenir. Bienvenue au dojo Hyûga. J'ai cru comprendre que vous cherchiez à améliorer vos compétences en taijutsu, et qu'il vous plairait d'affronter un Hyûga dans ce sens. Tensô m'a dépêché comme représentant. Je vous fais visiter ? L'endroit est entièrement à nous pour la journée, et je ne pense pas avoir déjà débusqué des petits curieux qui nous observent.

Je lui montre la salle principale avec des tatamis mais également le jardin extérieur disposant de mannequins et d'arbres pour s'entrainer. Certaines pierres sont fendues, sans doute à force de souffrir de paumes du Hakke intempestifs. L'endroit dans son ensemble sent la sueur et l'effort. Des générations de Hyûgas se sont succédées ici. Moi-même, j'y ai foulé les pieds. J'ai eu tout un moment jeune où je ne suis pas revenu ici, mon dojutsu se réveillant plus tard qu'à l'accoutumé. Avec mon retard accumulé, j'ai failli être exclus du cours. Je m'y suis accroché. Finalement, j'y suis arrivé, bien que ce n'était pas si facile. Du coup, cet endroit n'est pas que des bons souvenirs. Plutôt même le contraire, c'est l'incarnation de mes obstacles d'adolescents. Pouvoir bénéficier de l'installation à moi tout seul est assez jouissif. Le tour fini je me réadresse à Miko.

Normalement, notre clan préfère ne pas partager ses techniques à des membres extérieurs. Pour être tout à fait franc, Tensô m'a même demandé de me contenter d'un duel avec vous, et de déclarer qu'il s'agissait d'une leçon en soi. Cela dit, je ne vois aucun inconvénient à discuter nettement plus en profondeur des aspects techniques et partager nos savoirs. Notre clan a suffisamment d'applications possibles pour rendre inutile ce genre de petit jeu politique contre-productif. Pour ma part, j'ai ouïe dire que vous disposiez d'une vitesse exceptionnelle. J'aimerais, si possible, que vous m'enseignez un peu à votre tour. Je devrais pouvoir répliquer ceci avec mes talents de clans, enfin normalement. Veuillez m'excusez de mon impertinence à vous demander une telle chose, Aburame Miko.

Qui a dit que j'étais un opportuniste ?

Spoiler:

Haussant légèrement un sourcil alors que l’Hyûga en face d’elle paraissait surpris de sa présence malgré le fait que le rendez-vous était pourtant planifié, l’Aburame inclina légèrement la tête en guise de salutation, elle aussi en pleine réflexion alors qu’elle claquait des doigts.

Ban…

Se figeant dans sa phrase, son visage se bloqua sur cette première syllabe, tout son corps s’immobilisant également alors qu’une mince couche de résine commençait à la recouvrir graduellement, la transformant en cocon humain. Zut… Pas encore. Ce genre de crises lui arrivait occasionnellement. Mais d’habitude cela lui prenait quand elle discutait avec Natsuki. Bankichi était-il dans la même lignée ? Pourtant il devait lui enseigner une technique, en général pour ce genre de chose il n’y avait aucun problème. Mais bon … Il fallait bien ralentir son train de vie de temps à autre pour permettre à sa ruche interne de se refaire. Un bon mois et demi passant alors que la statue de résine continuait de trôner au centre de la salle d’entraînement du clan Hyûga -ces aristocrates du monde ninja en avaient plusieurs, ils pouvaient bien en sacrifier une pour son intimité-, celle-ci se fissura un beau jour. Enfin. Bankichi de nouveau devant elle (il devait passer par là par hasard), elle continua sa phrase, le claquement de ses doigts se concluant enfin.

… Kichi c’est cela n’est-ce pas ?

Souriant légèrement alors qu’elle finissait de prendre en compte ses propos et sa demande, Miko accepta du chef.

Que le clan Hyûga ne s’inquiète pas, je ne compte pas voler votre héritage. Le Jyûken est bien trop particulier pour que je puisse pleinement espérer le maîtriser… Il ne s’agissait pas pour moi d’insuffler mon chakra dans mes mouvements et d’affecter le système chakratique de mon adversaire, mais de le toucher tout simplement. Et à mes yeux de novice, l’enseignement de votre clan vise cet unique but : il ne s’agit pas de se concentrer sur la puissance du coup, mais sur la possibilité d’atteindre votre cible même s’il ne s’agit que de l’effleurer…

Et d’y déposer une bonne centaine de milliers de nano-insectes destructeurs qui dévoreraient jusqu’à la dernière cellule de son adversaire.

Aussi … Si cela ne vous dérange pas, même si l’attrait d’apprendre quelques enchaînements pratiques à l’aide d’armes ne me rend pas indifférente-j’ai développé un amour récent pour les marteaux si vous connaissez quelques combines- je préférerais que nous fassions sans pour cette séance. Quant à la vitesse … Je suppose que l’on peut parler d’un prêté pour un rendu. Si vous êtes à même de m’attaquer plus rapidement, je pourrai m’instruire à la même cadence. Cependant je ne vais pas vous le cacher. Même si faisable sans, je triche un peu en utilisant une drogue de ma confection pour concentrer mon chakra dans mes muscles. Si les piqûres ne vous font pas peur, le stimulant musculaire vous servira de première approche. Et surtout de voir à l’aide de votre byakugan la concentration chakratique requise … et sa localisation. De quoi réitérer la chose sans vous empoisonner pour une prochaine fois.

Petit sourire blasé, elle fit sortir l’un de ses frelons, dont le dard était enduit du poison dont elle venait de parler. Ne restait plus qu’il accepte pour que l’insecte se dirige vers lui. Une fois qu’il maîtriserait sa vitesse nouvellement acquise, l’enseignement, ie l’échange de coups, n’en serait que plus accéléré.

Je discute je discute mais je me retourne vers mon interlocutrice, et je constate que je l'ai perdue. Une pellicule étrange la recouvre. Comme un cocon. Comme c'est une aburame, c'est peut-être un comportement normal chez eux ? Enfin, j'en connais pas des masses donc je prends un bout de bois et je tapote pour voir si elle est encore vivante.

Aburame Miko ?

Pas de réponse. Tant pis, je la met dans un coin et j'attends son réveil de papillon. De temps à autre, je surprends des jeunes indisciplinés qui lui dessinent au marqueur noir dessus. J'efface la plupart des graffitis, a part la moustache. Car elle lui va super bien. Miko devrait en porter une plus souvent.

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Je passe souvent la voir ces derniers jours. Je crois observer des mouvements de chakra à sa surface. Je vais peut-être enfin pouvoir voir une femme papillon hybride ! Un rêve de jeunesse... Bon, finalement, je suis un peu déçu quand je vois que le cocon se brise sans laisser rien d'autre que Miko... Ou alors elle serait déjà un papillon ? Je devrais tester cette hypothèse un jour. Elle me parle et claque des doigts. Elle m'appelle Kichi. C'est pas loin de mon prénom, donc j'accepte gracieusement avec un sourire.

Presque. C'est Bankichi, mais vous aviez une partie bonne.

C'est étrange de se dire que je n'ai même pas été sur son radar alors que j'ai passé tellement de temps à la profiler, à chercher des informations et des informateurs sur elle. A fouiller des archives pour en savoir plus sur elle... Tout ça pour rien, et pire encore, toute cette obsession n'était que dans un seul sens. J'ai l'impression de m'être pris un râteau en ce moment, que ma confession n'a même pas été entendue. Où es-tu, printemps de la jeunesse ?

Je me ressaisis et j'écoute ce que Miko veut. Elle est intéressée derrière le "concept" du Juken, sans vouloir en savoir plus sur le "juken" en lui-même. C'est à la fois intéressant et dommage. Intéressant car, sauf erreur de ma part, il n'y a guère que les experts en fuinjutsu qui sont généralement intéressés par le poing souple. Dommage, car après toutes les recherches que j'effectue sur mon développement kinjutsu du juken, et bien cela me frustre qu'elle n'essaie même pas d'en savoir plus sur nos savoir tabou. Bref, montrer quelques exemples de juken, et des principes de redirection taijutsu. C'est dans mes cordes. Quand elle me parle d'armes, je ne peux retenir un léger éclat de rire à moitié ravalé. Demander une combine sur les armes à un Hyûga ?

Excusez-moi, c'est juste... que vous demandez ouvertement à un Hyûga s'il peut vous apprendre le maniement des armes. C'est un peu un tabou chez nous. Il n'y a guère que Ryokai qui soit suffisamment fou pour afficher aux yeux de tous sa maitrise du katana, mais vous frappez à la bonne porte. Et viendra bientôt un jour où je ne me cacherai plus de mon clan. Mais... pour une autre fois.

Le marteau est une arme assez classique, certes, mais apprendre à se battre avec différents instruments est intéressant pour tout shinobis. On ne sais jamais a quelle situation on doit faire face. Miko est d'accord pour m'apprendre à augmenter ma vitesse, et propose une utilisation de drogue pour faciliter la chose. J'y réfléchis un instant. Cela me parait d'abord périlleux. Les drogues, c'est le mal m'a toujours dit ma maman. Cela dit... Pourquoi pas en fait ? Effectivement, son plan est sensé et logique. Si je peux observer l'application du chakra dans les muscles, je peux le retranscrire l'effet via impulsion de chakra de mes tenketsus, seulement vers l'intérieur. J'active mon Byakugan. Ma perception s'ouvre comme une fleur au printemps, et je perçois plus qu'une dimension de données supplémentaire et autour de moi. Je vois mon propre chakra et celui de ma partenaire du jour. Je tends la main vers Miko.

Va pour le shoot de drogue. J'ai toujours eu envie d'essayer au moins une fois dans ma vie.

Un frelon s'envole et se dépose sur ma main avant de me piquer. La douleur s'efface rapidement. Je sens des picotements dans mon corps et j'ai l'impression qu'un flot d'adrénaline me parcourt. Je transpire. Je transpire ? Je porte ma main au front mais, se faisant, je me heurte brutalement le front. Je... vais nettement plus vite mais du coup je n'ai pas contrôlé ce mouvement complètement. Je bouge lentement ma main devant moi - déjà j'ai l'impression que c'est impossible à faire plus lentement que ça mais le rendu est rapide. Je bouge mes doigts. Je vois avec mes pupilles des cascades de réactions chakratiques dans mes membres. Les mouvements sont rapides, très rapides. En commençant par mes doigts, je recalibre mes membres progressivement pour arriver jusqu'à mes jambes et mes bras. Puis, je commence à me déplacer. Quelle sensation enivrante ! Je sens le vent souffler sur mon visage au moindre pas, même si on est à l'intérieur d'un bâtiment et que ce vent est du à mon propre déplacement. Quelle technique incroyable. Un pas. Un deuxième pas. Je me prends un mur car je sais pas très bien tourner encore. Puis un deuxième mur. Le troisième mur, il n'y a que mon épaule qui le heurte. Finalement j'arrive à me diriger de manière basique, mais je me retourne vers ma partenaire, pas question de la faire attendre trop longtemps.

Désolé pour l'attente. Commençons ? Etes vous plutôt intéressée par voir une attaque Juken de près ou assister à une esquive typique de chez nous ?

Je contrôlerai mieux ma nouvelle vitesse avec un peu d'entrainement. Je me lance dans sa direction et je fais plusieurs frappes rapides, sans force derrière. On pourrait presque appeler cela des claques. Pourtant... c'est le fondement même de notre Art Hyûga du poing souple, et je commence par la base pour Miko.