Je me demande si je suis sur le bon chemin pour aller à Suna. Pourtant les indications de Papy.binocle était bien clair. Toujours vers l'est en suivant les étoiles. C'est pour cette raison que je me déplace majoritairement de nuit. Tous est calme ici. Il n'y a pas de vent et les dunes sembles dormir elles-aussi. La lune haute, belle, mais n'en est qu'à son premier quartier. Cela fait plusieurs jours que je marche dans cette direction. Que je dors en m'enfouissant dans le sable pour de temps à autre attraper quelques rongeurs à ma porté.

C'est bête à dire mais la civilisation me manque plus ou moins. Être seule ce n'est jamais drôle surtout si le voyage se relève long et épuisant. Je décide donc de faire une petite pause. De me coucher sur le sable et de laisser mon imagination vaquer vers un monde que je n'ai pas encore pu explorer. Je me demande à quoi peut bien ressembler Suna. A quoi peuvent bien ressembler les Shinobi. Je les imagines déjà effrayé par mon apparence. Les faire tomber sous ma coupe, les obliger à se mettre à genoux pour que je les épargnes et ne les manges pas. Voilà qui promet d'être amusant. Apparemment je pourrais aussi apprendre à utiliser mes pouvoirs d'araignées ainsi qu'à éveiller mon sang de Ketsueki.

J'ignore ce que cela implique, mais ce serait vraiment top de maîtriser mon sang comme le fait Papy. Maîtriser mon sang et bien entendu celui des autres. J'ai toujours trouvé amusant de le voir aspirer celui des humains sans même avoir à les touchers. Là, juste en buvant une petite goutte puis en tendant la paume vers l'avant. Voir le corps exploser et tout le sang jaillir comme d'une fontaine, c'est toujours rigolo. C'est ainsi que le défile alors que je me perds en pensée. C'est Momo qui finit par me tirer de ma rêverie en rampant sur mon épaule. Elle me rappel que nous avons de la route à parcourir. Je soupir, m'étire de tous mes membres puis me remet en route, capuchon rabattu sur la tête. Le problème c'est que le vent commence à ce lever. Arrivé au sommet d'une dune je constate un petit problème au loin. C'est opaque. Cela fait du bruit. C'est extrêmement massif. Une jolie tempête de sable comme on en fait pendant la saison.

Nouveau soupir. Mes épaules s'affaissent. Je vais devoir encore m'enterrer et attendre de longues heures que le temps passe. Mon regard balaye l'horizon pour finir par s'attarder sur une sorte de truc. Un amas rocheux que l'on n’aperçoit que très rarement au milieu de cet océan de granulé. Il me paraît être un très bon refuge. Peut-être n'aurais-je pas à m'enterrer pour une fois. Je m'approche tout de même avec prudence. Momo ne semble pas rassurée à l'idée d'entrer ici. Elle pressent quelque chose. Quelque chose de pas correct. Il y a là dedans une odeur, une odeur de chez quelqu'un. Le promontoire m’apparaît désormais plus clairement. On peut davantage parler de structure rocheuse. On dirait l'entrée d'une grotte. Il n'en faut pas davantage pour m'y engouffrer. Momo est prise d'un léger spasme et part se réfugier dans mes cheveux. La petit a toujours été d'un naturelle peureuse.

Il faut cependant reconnaître qu'il fait bien sombre et comme je ne suis pas, et ne serait probablement jamais spécialisée dans la sensorialité d’araignée ce qui m'empêche d'utiliser des facultés de perception sensée être naturelle pour moi. Je me contente d'allumer une torche toute droit sortie de mon fourre-tout. Maintenant la grotte organisée prends des airs de ruine abandonnée. Cela sent la poussière et les trucs vieux. J'entends d'ici la tempête qui annonce on arrivée en grande fanfare par un sifflement sous et continue. Le son et l'air s'engouffrent dans la cavité secouant ma cape. Je comprends que je suis coincée ici pour un moment alors je décide de partir explorer les lieux en rampant le long des parois. Avec un peu de chance je trouverai une créature assez consistante pour remplir mon estomac

-Plus vite! D'ici ce soir ce quartier sera déblayé! Vous maniez le sable, alors pourquoi vous semblez si réticents à mettre la main à l'ouvrage?

Elle ne parlait pas à ses hommes mais à des enfants. Des enfants qui travaillaient aussi durement que les adultes, Tali s'assurait personnellement de l'éducation des jeunes générations. Elle décelait déjà les premiers faibles, ceux qui s'imposaient dans le groupe. Les meneurs, les suiveurs et la masse informe. Tirant sur sa cigarette en haussant les épaules. Ils seront ici livrés à eux même dans deux semaines pour la même durée. Bloqué dans un quartier abandonné, l'objectif? Faire en sorte d'en ressortir plus puissant, interdiction d'utilisé les arts ninjas. Ils devront reconstruire chaque maison, alors autant qu'ils s'habituent à s'égratigner un peu sinon ils échoueront. Et ceux qui échouent ne sont rarement sollicités par la cheffe de clan. Un léger geignement attire son attention, le coupable baisse instantanément le regard mais trop tard Tali est déjà sur lui. Elle le soulève en maniant le sable. Tous observent le malheureux être saisis et ballotté dans les airs.

-Quel est le problème aspirant?


-Je suis fatigué...

Marmonne le gosse, et déjà la femme balafrée peut lire sur le visage des camarades un sentiment de compassion et de pitié généralisé. Pourtant aucun ne bouge, parce qu'ils savent leurs chances de réussite si jamais ils devaient se rebeller. Le plus grand des sourire apparaît alors sur le visage de la Kawaguchi, ils ont retenus la précédente leçon en jaugeant la situation avant de s'élancer tête baissée dans l'inconnu. Pour autant le sentiment de camaraderie doit pouvoir les unir dans les situations difficiles, si entre eux ils peuvent se disputer face à un non Kawaguchi ils doivent mettre de côté leurs différents. Le clan avant tout, la doctrine prônée à ces enfants ne tolère pas un manquement à la règle. Ensemble contre le monde, si le clan tient alors tout ira.

-Vous voyez, votre erreur à été de mal évaluer la situation. Certains pensent pouvoir prendre sur eux la fatigue de leurs camarades. Et donc mettre les bouchées doubles pour permettre aux autres de souffler. C'est insensé! Si vous pouvez effectuer deux fois la tâche de vos camarades, alors c'est vous qu'il faut protéger! Les faibles protègent les forts! Sinon les faibles n'ont personne vers qui se tourner en cas de danger! Seconde erreur, la fatigue altère vos sens, autrement dit vous êtes moins efficace quand vous pensez qu'à votre nuit.

Les visages se ravivent, ils n'ont captés qu'un mot. Nuit, vont-ils pouvoir dormir? L'espoir renaît haut les cœurs! Une ou deux petits blonds ont néanmoins un visage plus renfermé. Ils ont devinés que Tali les menait en bateau avec la nuit promise. C'est mieux que ce à quoi s'attendait la cheffe de clan, ils ont encore le temps et ce ne sera pas elle qui s'occupera des autres leçons. Autrement dit ils souffleront bientôt.

-Repos pour tout le monde.

Elle éteignit sa cigarette en alluma une autre. Ils étaient à l'abris ici du monde extérieur, une fois totalement sécurisé alors les ruines seront imprenables. Ils tiendraient un siège si besoin, et des couches de sables protégeraient la terre. Une bulle protectrice loin des conflits dans le reste du monde, le clan grandirait ici à l'abris des regards indiscrets. Plus jamais de soumission, plus jamais de maîtres. Indépendants et protecteurs du désert. Le Soldat Ultime et la Volonté du Sable, protégeraient le désert dans sa globalité. Eux les impurs des Dieux vivants parmi la fange et la plèbe.

Soudain, un cri d'un des chérubins la sort de ses pensées. Son corps tout entier se raidit et le sable semble lui donner des ailes, rapidement elle arrive sur les lieux d'ou sont partis les cris. Et en effet les enfants sont tous acculés, les plus grands protégeant les plus petits face à ce qui semble être une araignée. Tali souffle néanmoins, ça aurait pu être plus grave qu'une simple Gekei sur les terres de son clan. Bien que la haine et la colère traversent ses veines, elle ne voit pas de réel menace dans la dégaine de cette petite créature avec une torche. Bon elle comprend que les enfants soient horrifiés vu la tronche et le physique de la chose. Néanmoins au vu de la tempête dehors elle se doute de la raison de l'araignée dans leurs terres.

-Vous êtes sur nos terres étrangère. Le clan Kawaguchi possède ces lieux et vous n'êtes pas la bienvenue. Vous effrayez les enfants, et cela n'est pas tolérable.

Elle chassa les enfants d'un signe de la main, restant droite et fière. Son corps faisant bouclier tandis que les chérubins s'enfuyaient en direction des parties habités. Elle relâcha sa posture, à l'instant même ou ils détalaient. Tirant sur sa cigarette en proposant une à l'étrangère en guise de prise de contact.

-Je dois adapter mon discours en fonction de ceux qui m'entourent, néanmoins tout ce que j'ai dit est vrai. Mais je vais diluer mes propos, la tempête vous a sans doute contrainte à venir ici Gekei. Car c'est que vous êtes une Gekei, une change-forme et votre forme est celle d'une araignée visiblement. Que faites-vous à Kaze? Ce n'est pas la terre habituel de votre clan.

Tali restait néanmoins sur ses gardes. On ne tombait pas tous les jours sur ce genre de rencontre dans les ruines. Et heureusement, auquel cas elle devrait les chasser avec des flammes et du sable. Les insectes, elle les écrasait.

Je suis assez étonnée de rencontrer autant d'humain dans ces ruines perdues aux milieux de nul part. Par contre ce qui ne m'étonne pas c'est de les voir s'enfuir, tous autant qu'ils sont, devant moi. Malgré l'habitude cela à toujours autant le don de m'énerver. Ces stupides imbéciles d'humains qui n'aiment pas les araignées ! Qu'ils s'en aillent dans ce cas, parce que moi aussi je les déteste, moi aussi je les trouves moches, hideux et effroyables. Qu'ils aillent tous brûler en enfer une fois que je les aurais dévorés ! Je m'apprête à bondir sur le premier à porté de chélicère quand la voix d'une adulte se fait entendre. Celle-ci ne tarde pas à apparaître pour me parler d'un ton sévère.

J'intériorise, puis je peste contre-elle. Une de plus, ils ne sont pas si différent. Puisque je ne peux pas les manger, puisque je ne peux que subir si je reste là, je préfère encore retourner dehors. Au moins le désert et sa tempête de sable se moquent bien de ce à quoi je peux ressembler aux au moins ils aiment les araignées et ne les jugent pas sur le premier coup d’œil. J’émets un léger sifflement de frustration, me retourne et m'apprête à m'en aller toujours en rampant le long de la paroi quand l'humaine, désormais seule avec moi, m'interpelle sous un tout nouveau ton. Et pour le coup ses paroles ont le don de me secouer ; de vraiment me secouer !

« Heu... Pardon !? Qu'est-ce que tu dis que je suis ? Une Gekei ? Mais c'est quoi vraiment ? »

Je me retourne pour me retrouver les yeux face à un étrange cylindre de papier que me tend la dame. Ne voyant pas ce dont il s'agit je l'attrape entre mes doigts pour commencer à l'examiner sous toutes les coutures, reniflant l'odeur d'herbe qui s'en dégage. Je vois alors la dame la mettre dans sa bouche et j'en fais de même, commençant à le mâchouiller comme elle semble le faire.

« Les Gekeis sont aussi des araignées ? Je ne pensais pas qu'il en existait d'autre. Tu es vraiment sur de ce que tu dis ? Parce que j'ai un peu de mal à te croire, tu as l'air de vivre dans une grotte avec des enfants donc je pourrais comprendre que tu ne soit pas au courant de tout ce qui se passe là haut. Surtout que j'ai beaucoup écumé le désert et je n'ai jamais vu d'autres vrai araignées comme moi, ou alors elles étaient toutes petites comme Momo. »

Elle sait que je parle d'elle et c'est pourquoi elle vient ramper sur mon épaule avant de remonter le long de ma tempe pour se loger sur ma tête. Moi je me relève, les pieds contre le haut de la cavité et ma tête à hauteur de celle de la dame. Les six bras croisées, je continue de mâchouiller le cylindre d'herbe tout en réfléchissant. Je tente de relativiser, mais mon cœur doit battre six fois plus vite que d'habitude. Je suis tellement excitée à l'idée qu'il puisse y avoir d'autres vrais araignées dans le désert.

« Tu as parlé d'un clan c'est bien cela ? Dis-m'en plus ? Ou est-ce qu'ils se trouvent exactement ? Parce que figure toi que je n'en ai aucune idée. J'ai grandi dans une cage donc je ne sais pas encore tout ce qu'il y a savoir dans le monde. Mais si ce que vous dites est vrai, je dois aller les retrouver au plus vite. Je vais simplement attendre que la tempête passe et je partirais aussitôt. »

Mon cerveau tourne à toute allure. Je m'imagine déjà énormément de chose, peut-être un peu trop. Notamment à quoi peut ressembler une famille d'araignées. Déjà il n'y a pas de Papa, c'est certain. Mais les Maman comment sont-elles ? Je ne me souviens que très peu de la mienne. Je me rappelle qu'elle était immense et avait de grande pattes velues. Je crois que si des hommes ne l'avaient pas brûlé, j'aurais certainement finit par la manger moi et mes.... Frères et sœurs... ?

Un long moment de silence passe. Je me laisse flotter puis porter avant de finir noyée par le flot de cette révélation. Je réfléchis encore un moment, tentant de composer avec les brides de souvenirs de cette lointaine époque de ma vie. Est-ce réel ? Ou bien est-ce que mon esprit tordu par ces années pensés en cage ont finit par m'inventer une potentielle famille vivant encore quelque part dans le monde.

« Heu... Pardon... » Je secoue la tête pour reprendre mes esprits devant la dame qui me fait signe. « J'ai eu un petit moment d'absence. » De de mes mains tapotent mes joues, l'air de rien Sinon j'aimerais bien savoir ce que tu fais ici. Tu vies avec ces enfants ? Si tu veux mon avis je pense que tu devrais leur apprendre à davantage apprécier les araignées ♥. »