Malgré ces années en mer, à diriger son équipage au service de la marine marchande de Kiri, Nami est devenue médecin. Après la destruction du pays, elle tenta de venir en aide à un maximum de civils. C’est durant ces années-là que son pouvoir s’est développée en silence. Pendant cette période, elle et son équipage naviguèrent d’îles en îles pour aider à la reconstruction des maisons et des bateaux de pêche, pour enseigner aux plus jeunes ou encore pour soigner les blessés. C’est ce dernier point qui marqua le plus la jeune fille. Ses mains baignèrent constamment dans le sang des blessés et elle passa le plus clair de son temps à panser les plaies, à les recoudre et parfois malheureusement, à prononcer les décès. Elle n’était pas autorisée à le faire, mais le manque de médecins et de moyens à cette époque l’y obligeaient. En dépit des soins qu’elle fournissait, certains mourraient d’infections ou d’autres de maladies. Ses facultés d’analyses, développées pendant les années passées aux côtés de son père, et sa volonté inébranlable de guérir firent émerger son pouvoir.

Sa première mission s’était terminée il y a quelques jours maintenant. Elle y avait rencontré Rinkyu, un membre du clan Kaguya. La mission fut une réussite notamment grâce aux pouvoirs exceptionnel de son partenaire. En effet, ce dernier lui révéla qu’il a la possibilité de modeler ses os comme bon lui semble. Il est capable d’augmenter leur densité ou encore de les allonger, de s’en servir comme arme ou de les remplacer. Ce squelette hors du commun a cependant un point faible, et pas des moindres. L’utilisation accrue de ce pouvoir semble modifier l’architecture osseuse ce qui finit par procurer des douleurs insupportables donnant la mort. La vie des membres de ce clan était réputée courte. Curieuse par nature, Nami avait décidé d’en apprendre plus au sujet de ce clan. C’est pourquoi elle avait décidé de se rendre à la bibliothèque du village. Sur le chemin, elle lista les éléments en sa possession.

*Rinkyu, grâce à son chakra, peut modifier sa densité osseuse, il peut allonger ses os, s’en extraire et les remplacer. Le clan est certainement capable de gérer son taux de calcium dans le sang. A force d’utilisation, les os doivent se modifier, peut être au niveau du génome et ils finissent par les tuer. C’est une fin plutôt sinistre pour ces êtres aussi puissants qu’utiles. Je suis curieuse de connaitre leur histoire et de lire les rapports de recherche à leur sujet.*

La bibliothèque était en vue. Elle fit un rapide détour chez un boulanger du quartier pour prendre de quoi se sustenter. Elle savait qu’elle allait passer des heures dans les longues allées de livres à se documenter. Une fois les portes franchies, la personne assise à l’accueil salua la genin, ce n’était pas la première fois qu’ils se rencontraient. Dans le cadre de ses études à l’académie, Nami due se rendre à de nombreuses reprises dans le bâtiment austère, elle était habituée à l’odeur de bois et de papier si particulière. Pour ne pas perdre de temps, elle demanda conseil auprès de la secrétaire. Cette dernière s’empressa de remplir son rôle qui était le sien de guider les âmes perdues dans ce méandre linéaire d’étagères. Réparties sur plusieurs étages, les énormes étagères étaient disposées en ligne séparée en leur milieu par des tables. Ces lignes étaient parallèles entre elles et l’on pouvait en compter une vingtaine rien qu’au rez-de-chaussée. Inutile de vous préciser qu’une personne ne passant pas tout son temps ici était perdue. C’était le cas de Nami, mais pas de la secrétaire qui vivait à côté et dépensait la majeure partie de son temps dans ce lieu.

« Je souhaite me renseigner sur un clan du village, le clan Kaguya » précisa la jeune fille.

La secrétaire s’arrêta un instant, surprise par cette demande sortant de l’ordinaire.

« Ne prononçait pas ce nom si fort. Certains pourraient être mal à l’aise. Ce clan a une réputation sulfureuse dans le village, l’Empereur les déteste et il se dit même que le Mizukage souhaite leur disparition. Les plus grands médecins du pays se sont intéressés à eux mais aucun n’a trouvé le remède à leur maladie. Vous trouverez certainement des ouvrages de leurs parts. Si vous souhaitez les sauver, je vous le dis tout de suite, vous perdez votre temps. Et quel intérêt de vouloir sauver des monstres pareils. » puis elle reprit la marche.

Rinkyu n’était pas un monstre, Nami en était convaincue et elle voulait le lui faire savoir. Mais elle n’avait pas le temps pour un débat avec une secrétaire sénile et elle décida de se retenir. Enfin arrivée dans l’allée dédiée aux clans, la secrétaire lui indiqua l’étagère consacrée aux Kaguyas et repartit à son bureau. Il y avait moins de livres que pour les autres clans. D’après les tranches, quelques-uns traités leur histoire tandis que d’autres évoqués leur maladie, les fameux livres des médecins qui n’ont pas trouvé le remède. Avant tout, il valait mieux les connaitre, appréhender leur passé, leur mode de vie et leur environnement pour avoir une base d’éléments sur laquelle travailler. La gamine prit plusieurs des livres racontant leur histoire passée.
Après quelques heures de lecture, Nami releva les yeux.

*Tous ses livres racontent la même chose. Un clan froid et brutal, des bêtes assoiffés de sang, voilà tout ce qu’ils disent. Et dans un lointain passé, le clan se serait même retourné contre Kiri, l’attaquant juste pour le plaisir. Pour avoir côtoyé Rinkyu, je suis sûre de n’avoir pas ressentie tout cela. Cela explique cependant son gout pour le combat et l’once de violence qu’il a eu envers l’assassin. Peut-être qu’avec le temps, cet appétit belliqueux s’est estompé.*

La Kirijin continua le peu de lecture qu’il lui restait en marchant, pour se dégourdir un peu les jambes. Le dernier livre terminé, elle décida de repartir dans la bonne allée pour tout ranger. Mais en cours de route, il livre certainement mal rangé lui tomba sur la tête. Surprise, elle recula légèrement le temps de reprendre ses esprits. Alors au sol, on pouvait lire sur la couverture ‘Cours de Phytothérapie’. Comme il a été dit précédemment, la jeune fille est curieuse. Elle ramassa le livre et le feuilleta tout en allant ranger les autres. Une fois tout en place, elle se posa sur l’une des tables de l’allée centrale. Une de lecture plus tard, elle comprit une chose.

*La phytothérapie est la guérison par les plantes. C’est une médecine douce et alternative qui utilise les propriétés naturelles des plantes pour soigner les maux. Il est vrai que j’oublie un peu trop souvent le fait qu’il n’y a pas que le chakra pour soigner. Il y a la médecine traditionnelle mais aussi d’autres moyens ancestraux comme l’utilisation de plantes. Tout comme je pensais combiner mes pouvoirs avec Rinkyu pour former des techniques, je peux éventuellement combiner les plantes à mes pouvoirs. Le pouvoir de la nature, encensé par mon chakra me permettrait peut-être de soigner mieux et plus vite ?*

Fière de cette découverte, elle en oublia le clan Kaguya. De toute manière, elle était trop inexpérimentée pour pouvoir les libérer de leur malédiction. Il lui fallait d’abord progresser et les efforts à fournir allaient être énormes. Mais un point important vint la perturber. Elle n’y connaissait rien en plantes… C’est tout de même la base. Avant de savoir leurs propriétés, il fallait d’abord pouvoir les reconnaitre. Elle réussit à retrouver l’étagère dédiée à cette pratique et chercha des bouquins sur les herbes. Après en avoir parcourue divers ouvrages, elle découvrit l’Herboristerie. Cette médecine ressemblait énormément à la phytothérapie, mais elle ne prenait pas seulement en compte les propriétés des plantes et l’élaboration de médicaments naturelles. Elle abordait également la connaissance des plantes en général, leur cueillette, leur conservation et l’extraction des molécules intéressantes.

*C’est donc ça qu’il faut que j’apprenne. Je dois pouvoir connaitre les plantes, leurs environnements, leurs emplacements, leurs propriétés, savoir les cueillir, les conserver et les transformer !*

Aussitôt, elle se dirigea vers la sortie, signa le bon d’emprunt et repartit chez elle, le livre en main.