C’était horrible, deux cri terrifiants avaient résonné tour à tour dans tout le Yuukan et cela annonçait des temps difficiles. Un bijuu s’était réveillé et pas n’importe lequel Rokubi. L’information avait fait le tour du village, le monstre s’était divisé et se trouvait à Kawa no Kuni avec des membres d’une secte qui l’adorait. Konoha et Hi no Kuni était menacé donc le signal d’urgence avait été mis en marche, chaque konohajin avait été convoqué grâce au système de tatouage Hyo.

Cependant Keiji n’allait pas aller sur le terrain pour combattre le démon à proprement parler, une autre mission l’attendait, il devait surveiller une nukenin qui était présente dans le village pour une enquête. Le Yamanaka avait rapidement était mis au courant de son dossier grâce à l’ANBU, l’unité spéciale du village.

Cette mission entrait d’ailleurs dans le cadre de son rôle dans l’unité, voilà donc pourquoi il avait été chargé de rencontrer la jeune femme pour en apprendre plus sur le déroulement de son enquête et comment se passait son séjour au village. Et le tout rentrait dans une nouvelle optique de surveillance puisque la nukenin était originaire du pays où avait été sentit le bijuu. Peut etre savait-elle quelque chose là dessus.

Il prit alors tout ses affaires et sa tenue d’anbu avec son masque de renard pour se rendre à l’endroit où il pourrait la trouver. Sur son chemin, le village était beaucoup plus animé que d’habitudes, car les villageois avaient aussi entendu les cri et rumeurs autour des récents événements, et les mouvements de troupe n’étaient pas passé inaperçues.

Kitsune découvrit alors que la jeune fille n’était plus là, il se renseigna alors et on dit l’avoir vu partir du village à peu près en même que les troupes konohajins. Elle se rendait jusqu’à Kawa c’était certains, le Yamanaka devait la rattraper.  Il sortit alors rapidement du village et usa de ces tout nouveaux pouvoirs afin de traverser la foret à grande vitesse en surfant sur des racines. Traversant les frontières jusqu’à Kawa no Kuni.

La nukenin n’avait pas caché sa fuite et la foret le guidait vers elle, il la vit alors au loin, du moins c’était l’unique jeune fille blonde dans cette zone du pays. Il réajusta alors son masque et cria :

- Hey toi, je suis Kitsune de Konoha attends moi.

Il se retrouva près d’elle en trois bonds, ne montrant aucun signe d’agressivité.

- Moi aussi ces cri m’inquiètes, et je n’ai pas envie de rester au village donc je te suis et viens t’aider.

Bien, si on fait le point maintenant, voyons voir. Kioshi ne mérite pas la mort, contrairement à la demande, mais le laisser vagabonder dans la nature n’est pas acceptable non plus. Et tous les avis récoltés jusqu’à maintenant amènent à cette conclusion. Mmh, voilà qui est mine de rien, assez original. Dans le meilleur des mondes, j’irais le voir, lui expliquerait, puis l’accompagnerait jusqu’au tribunal de Konoha, où il sera jugé en bon et du forme.
Mais nous ne sommes pas dans un tel monde ! Et non ! Cela serait très étonnant que Monsieur Yamada Kioshi se laisse faire bien gentiment. En tout cas moi à sa place, je ne le ferais pas.

Un vacarme retentit soudainement dans le vent. Un truc énorme, mais genre vraiment énorme. Comme une explosion mais à des milliers de kilomètres de Konoha. Pourtant le souffle, le bruit, la tension qui nous arrivait dessus, ça c’était vraiment là. Qu’est-ce donc ? Une attaque ? Les gens commencent à s’affoler. Je reste stoïque au milieu de la bérézina, le regard fixé vers le ciel du sud. Peu après, une seconde retentit, à la limite de faire trembler le sol. Il y a un problème, clairement. Et par là-bas … c’est Kawa no Kuni ! Oh les enfoirés !
Tant pis pour le passage par les gardes pour récupérer les documents concernant Kioshi, au pire je repasserais une fois le problème réglé, si problème il y a. Me dépêchant le plus possible, je rangeai toutes mes affaires et filai à toute vitesse en direction de la sortie, puis en direction de la Mégalopole. Très sérieusement, je ne pense pas avoir courue aussi vite à un autre moment de ma courte vie. Quoi que, peut-être le jour de la mort de mes parents …

Le matériel rangé dans un seau sur mon bras droit, plus rien ne gênait pour continuer d’accélérer. Quoi que ça puisse être, ce machin est assez puissant pour qu’à une telle distance on le sente. Et s’il s’en prend à mon chez moi, à mon entreprise, au fruit de mes années de travail et de sacrifice … Hors de question !
Mais alors que je filais comme le vent, manipulant même ce dernier pour n’avoir aucune résistance naturelle contre laquelle ralentir, je fus interpellée en arrière par un … heu … un masque ? Nous venions de passer la frontière et un homme portant un masque de la milice Konohajin, une veste à capuche verte et disant se nommer Kitsune, m’avertit qu’il souhaitait m’accompagner.
Stoppant ma course, je le toisai du regard, de haut en bas puis de bas en haut. Comment ne pas trouver ça louche ? Mais je manquais cruellement de temps pour mener à bien une nouvelle enquête. Tant pis.

« Appelez-moi Yellow. Je n’ai pas le temps pour les présentations ni le blabla habituel. Si vous souhaitez m’accompagner, dépêchez-vous. »

Espérons qu’il saisisse l’urgence de la situation. Je repris ma course effrénée en direction de la Mégalopole. Mais un évènement inattendu se rajouta à la situation. Hi no Kuni avait fermé ses frontières. Plus personne ne pouvait entrer ou sortir du pays du feu. Bon sang ! Portant deux doigts à mon oreille gauche afin d’activer le petit gadget derrière, j’énonçai quelques mots.

« Code douze, je répète, code douze. Terminer. »

Le Sikari, à travers la radio dont moi-seule ait l’accès dans ce sens de l’appel, reçu ainsi l’ordre de se préparer à mettre les voiles en cas de pépin.
Dans la poursuite d’une solution, je m’arrêtai devant une cabane, une maisonnette, semblable à un sanctuaire. Le genre de truc qu’on ne voit pas partout. Plus étrange encore, sur la bannière qui pendait était cousu le même insigne que le bar de la Grande Grue, un renard rouge.

« Bien, qui êtes-vous et pourquoi me suivez-vous ? » Demandai-je au Konohajin sans lui adresser un regard, trop occupée à chercher une solution ou une explication à ce merdier. « Votre village a certainement dû envoyer des troupes. Votre style vestimentaire correspond à un organisme traitant plus des affaires d’assassinat et désertion, qu’à une guerre. Donc que faites-vous ici ? »

La jeune fille le toisa du regard mais ne rejeta pas sa proposition et se présenta juste par un pseudonyme avant de lui dire de se dépêcher pour l’accompagner. Alors que le Yamanaka savait parfaitement comment elle s’appelait, il avait eu accès à son dossier et savait même le nom de son organisation, le Sikari. Yellow donc, cela collait avec sa chevelure et ne le gênait pas trop.

- D’accord Yellow

il emboîta alors ses pas et ils coururent rapidement en direction du sud de la Mégalopole. Elle entra alors dans ces lieux réputés pour être assez mal-famés et continua, paraissant sure d’elle. Le Yamanaka continua alors à être à ses cotés en observant tout autour de lui ces paysages qu’il ne connaissait pas.  Elle s’arrêta alors devant un bâtiment du nom de Renard Rouge, avant de prendre la parole pour lui demander son identité et pourquoi la suivait-t-elle. Ma chérie t’es pas Kim Kardachiante et j’suis pas journaliste chez Closer donc faut réfléchir.

- Alors déjà pour ta gouverne, non mon unité ne traite pas que des affaires d’assassinat ou de désertion comme tu dis. Et si je te suis, c’est pour une raison très simple, je devais normalement te rencontrer aujourd’hui pour en apprendre plus sur la suite de ton enquête, comment ça se passait au village etc, un interrogatoire tranquille en somme. Mais tu avais disparue, et sachant tes liens avec ce pays, je t’ai suivit et rattrapée, car je n’ai pas envie de rester les bras croisés moi aussi.

Premier point d’éclairci. Second point l’identité donc, il pointa du doigt son masque.

- La clé dans notre unité c’est l’anonymat tu comprends donc que je ne peux pas l’enlever, mais sinon pour faire simple je suis un Yamanaka, et je pourrais peut être même t’aider dans ton enquête.

Car oui, Keiji faisait bien son travail et savait, ou en tant cas il avait lu le rapport sur la personne en face de lui.

- Car j’ai interrogé Yamada Arashi qui est lié à votre cible. Mais avant d'en parler, nous avant autre chose à faire. Je vous laisse passer la première, vous devez connaître la maison.

Fit-il en baissant la tête tout en l’invitant à passer devant lui pour rentrer dans l’établissement.

Sa première réaction fut d’éclaircir le point sur le statut de sa profession. Mouais, en gros il répétait ce que je venais de dire, mais avec ses mots. Et la suite n’était pas mieux. Hormis le fait qu’il me tutoie comme si nous étions super potes, il semblerait qu’il recherche à me sermonner. Le port du masque n’arrangeait rien. Il disait vouloir, à l’origine du moins, s’enquérir d’information sur mon enquête, et suite à ce retentissement il aurait prit la décision de me suivre, même s’il ne pouvait pas enlever le masque, et blablabla, question d’anonymat, et blablabla.
En somme, voici un pot de colle … Enfin, un point positif dans cette tirade, il était selon ses dires du clan Yamanaka. Vous savez, ce groupe de gens experts en manipulation, qui peuvent balancer leur esprit dans le corps de quelqu’un d’autre. Des types à la fois dangereux et incontrôlables. Je ne sais pas vous, mais personnellement, savoir que quelqu’un peut s’incruster dans ma tête sans mon avis, ni que je ne puisse faire quoi que ce soit … disons que je ne suis pas franchement fan.

« Car j’ai interrogé Yamada Arashi, qui est lié à votre cible. » Poursuivit-il. « Mais avant d'en parler, nous avant autre chose à faire. Je vous laisse passer la première, vous devez connaître la maison. »

Comment dire ? Clairement non, je ne suis jamais rentrée dans l’antre sombre et plein de mystère de la Grande Grue. Et même si ici, ce n’est pas son QG, on s’en rapproche, en théorie. Et puis pourquoi entrer là-dedans ? Cette femme aigrie était tout autant concernée que moi si la chose qui se rapprochait et venait à s’attaquer à la Mégalopole. Elle avait donc sa part de boulot à fournir également.
Et si elle ne veut pas bouger son cul, je le ferais pour elle, quitte à la virer de son trône doré de toute façon déjà convoité par Red.

« Suivez-moi. »

Aussitôt dit, je passai le pan de l’entrée, les sens en éveil, prête à réagir au moindre danger. Pourtant à l’intérieur, il n’y avait à première vue rien d’étrange. Il s’agissait d’un bar comme les autres. Enfin personnellement j’aurais fais en sorte qu’il y ait un peu plus de lumière. Mais sinon c’est un bistrot tout à fait classique. Avec un bar dans un coin, une zone de jeu, la pièce principale remplit de tables et chaises.
Pourquoi donc y a-t-il cette aura de mystère à chaque fois qu’il est question de cet endroit ? Pour la publicité ? Ce ne serait pas impossible, nous sommes toujours attirés par ce que nous ne connaissons pas. Ainsi ils s’assureraient d’avoir régulièrement de nouveaux clients, de nouveaux curieux.

A peine furent-ils rentrés dans l'enceinte de l'établissement qu'un semblant d'agitation traversa les lieux, dissipant en partie ne serait-ce que l'odeur de tabac froid qui semblait être seule reine en cet endroit. Alcool. Jeux. Lumière tamisée. Rien ici n'éveillait le moindre soupçon - et à la fois, rien ici ne laissait croire qu'il ne s'agissait que d'un bâtiment innocent parmi d'autres. Un savant mélange de soupçons et de doutes dont l'aigreur aérienne frappait les yeux comme les narines. En arrière fond, une odeur d'encens fraîchement allumé berçait la salle.

L'endroit était désert en dehors des quelques employés. Pas un visiteur. Rien. Un calme sauvage qui contrastait fortement avec l'agitation qui se faisait connaître dans les autres contrées à travers le monde. Ici, pas de guerre. Ici, pas de combat. Ici... Pas de Bijuu. Rapidement, un homme d'une trentaine d'années, le regard sévère, s'approcha des deux curieux arrivants et les toisa d'un regard. Entre les petites tables et le bar, il était presque compliqué de croire que cet endroit avait de quoi rester tellement déconnecté du monde aux alentours. Et pourtant ils y étaient et avaient la preuve en face.

"Konoha et le Sikari. Voilà une association bien étrange, ne trouvez-vous pas étrangers ?"

Il leur adressa un petit sourire tandis que son regard se détendait. Elle les attendait, sans savoir qui ils seront - Elle savait ce qu'ils voulaient car de tous, Elle était la seule à avoir ce qui était si soigneusement recherché.

"Je vais vous demander de laisser vos armes ici. Vous les récupérerez ultérieurement. A l'instar du respect que l'on porte aux économies et organisations des pays, Vous êtes autorisé à garder votre masque. Sauf si Elle demande le contraire. Il n'y aura que paroles, laissez-moi vous prévenir. A la moindre agitation de votre Chakra... A la moindre erreur que vous vous aviserez de faire... Nous serons contraints de vous raccompagner à la porte. Dans le meilleur des cas."

S'éloignant calmement afin de leur laisser le temps de se désarmer, il se tourna une dernière fois vers l'étrange binôme et adressa une dernière information.

"Ne pensez pas que l'on ignore l'agitation ambiante, Sikarijin et Konohajin. Et comme la salle est relativement vide en ce jour obscur, sentez-vous à l'aide de laisser vos affaires sur les tables ici présentent. Je vous attends."

Yellow se contenta d’écouter ce que le Yamanaka avait à lui dire. Puis elle l’invita juste à la suivre, même si cela représentait plus un ordre qu’autre chose. La jeune fille poussa alors la porte de l’établissement et le duo mit les pieds dans un bar qui était tout ce qu’il y a de plus normal et à quoi on pouvait s’attendre dans ce genre de lieu. Une lumière tamisée autour d’une grande salle avec une partie jeux etc, le tout enrobé dans une subtile odeur mélangeant l’alcool, la cigarette (et la transpiration sûrement).

La salle était presque vide, hormis quelques employés qui s’affairaient dans leur coin, possiblement en prévision de l’ouverture le soir même. Une voix s’adressa aux nouveaux venus, leur posant une question sur cette alliance entre membre d’un village et membre d’un organisation. Keiji regarda la personne qui avait pris la parole, il était très bien informé cela était impressionnant et pourtant personne n’avait pénétré dans son esprit. La réponse vint alors elle-même à la question, la personne derrière ça devait être la Grande Grue et son réseau exceptionnel, le Yamanaka en avait entendu parler ci et là au fil des conversations ou lu quelques rapports à ce sujet, il fut donc ravi de savoir qu'il pouvait la rencontré directement.

- Un simple échange de procédés vous savez.



Le vouvoiement était de mise dans cette situation, leur interlocuteur représentait celle qui était ici chez elle, c’était son territoire et rien ni personne ne pourrait leur venir en aide, ou n’aurait l’envie si il mettait la brunette en rogne.

Il les invita d’ailleurs à se délaisser de toutes leurs armes, une précaution nécessaire et logique après tout. Il permit aussi à Kitsune à garder son masque en vertu du respect que l'organisation portait envers cela, ce qu’il salua d’un simple geste de la tête même si la décision revenait à l’autre nukenin. Puis il les prévient ensuite qu’à la première agitation de chakra, ou à la moindre erreur, ils seraient renvoyés si ils avaient de la chance. Ce qui allait suivre n’allait plus qu’être qu’un numéro de funambule.

Il laissa ensuite du temps aux ninjas pour retirer leurs armes et les poser sur une table au milieu de la salle. Keiji posa tout son arsenal ninja de base (shuriken, kunais, fumigènes, parchemins explosif et tutti quanti). Enfin il commença à suivre celui qui les guiderait à  la maîtresse des lieux.

Cela dit, on ne peut pas dire que le barman soit surchargé de boulot. Il n’y a pas foule. Moins de client que mon nombre de doigt, c’en est presque triste. Mais après tout ça entretient d’autant plus les mystères autour de cet endroit. Le plus étrange doit être l’impression d’être dans un autre monde, loin, très loin de ce qui se passe à l’extérieur. Un homme d’une carrure plutôt imposante, âgé autour des trente ans je dirais, ou peut-être plus en fonction de son état de conservation, se démarqua en venant à notre rencontre. L’œil sérieux, presque sévère, droit et sûr de lui. A croire qu’il nous attendait.

« Konoha et le Sikari. Voilà une association bien étrange, ne trouvez-vous pas étrangers ? » Fit-il de sa voix roque.

Aucune réponse de la part de ses interlocuteurs. En même temps, qu’est-ce que vous voulez qu’on réponde à ça ? Je ne le connais pas ce Konohajin moi, il me colle juste aux basques depuis la frontière … En plus il se planque derrière un masque … Bref, n’y faisons pas attention. L’homme nous demanda poliment de déposer nos armes sur la table présentée, nous assurant qu’on les récupèrerait plus tard. Notons le petit avertissement en fin de tirade, comme quoi le moindre malaxage de chakra mettrait fin à la rencontre, avec de possibles blessures en fonction de la situation. Normal hein, il faudrait être assez taré pour s’en prendre à l’illustre Grande Grue en face à face.
Le ninja déposa ses armes, ses kumaïs et autres outils ninjas. Ne possédant pas la moitié de son attirail, je me contentai de la poignée de shiruken, un rouleau scellé et ma veste.

« Sans vouloir vous manquez de respect, et pour que ce soit tout à fait clair entre nous, votre bar ne serait pas assez grand pour que je me débarrasse de la totalité de mes armes. Donc je laisse ça ici, mais le reste devra rester là où il est. »

Disant cela j’exposai mes bras couvert de sceaux fuinjutsu à la vue de tous. Pour qu’une conversation se passe bien, il fallait de toute manière que chaque camp soit dans la franchise. Ou du moins qu’il ne montre pas qu’il cache quelque chose.

« Nous sommes ici chez vous, chez votre patronne, il va donc de soi que nous nous conformons à votre règlement. »

En référence à son avertissement. Un regard à l’attention de mon coéquipier de village, si on peut l’appeler ainsi, puis je fis signe au responsable que nous étions prêt à le suivre. A partir de maintenant il ne faudra rien manquer ni oublier. C’est là que ça aurait été pratique d’avoir un moyen d’enregistrer la scène, mais bon, tant pis. Déjà, on peut noter l’air parfumé de tabac qui trône dans l’atmosphère du bar. Cette substance étant particulièrement nocive, comme sportif le sait, on pouvait sans trop de problème en déduire que les habitués des lieux n’étaient pas des initiés des combats de rue.
Et ce Konohajin, il pourrait avoir quoi comme capacités, comme aptitudes ? Difficile à dire. Une stature droite, svelte, très élancée, une mâchoire franche – seule partie du visage qui ressort suffisamment du masque – et des cheveux blonds aux mèches assez longues pour voler au vent, sans pour autant encombrer sa nuque. Ninjutsu très certainement. Genjutsu ? Mmh possible. Taïjustu éventuellement aussi. Peut-être en apprendront-nous plus à son sujet dans les minutes qui vont suivre.

Levant les yeux sur la Sikarijin lorsqu'elle s'annonça incapable de délaisser toutes ses armes ici, il l'évalua du regard avant de hocher calmement la tête. Tant qu'elles restaient dans les sceaux. Au moins, aucun des deux ne semblait suffisamment sot pour s'opposer à la rigueur et à la puissance le la Grande Grue - voilà qui était un bon début. Il savait, mieux que quiconque probablement, à quel point il était suicidaire et fou de s'attaquer à Elle. Une puissance isolée de tous les villages. Un pouvoir distant de ceux du monde. Sur un sourire crispé de plus, il les invita à le suivre d'un geste de la tête, avançant calmement à travers les couloirs et escaliers qui menaient directement à la plus convoitée de tous.

Pénétrant dans la pièce qui abritait des regards du monde la célèbre Grue, les deux visiteurs purent distinguer sa silhouette à travers l'un des nombreux paravents qui donnaient un charme presque rustique à la pièce. Rapidement, une silhouette masculine qui semblait converser messes basses avec elle s'éclipsa tandis que le guide s'avança doucement et inclina la tête.

"Madame."

Elle leva la main droite d'un geste sensuel, lui faisant cesser toute parole qu'il s'apprêtait à avancer. De sa gauche, elle agita à deux reprises l'éventail à ses mains. Comprenant de lui-même que son rôle dans l'histoire s'achevait ici, l'homme s'avança avec toute la politesse possible, adressant un dernier regard empli d'avertissements au binôme. D'un geste souple et aisé de la main droite, il traîna le paravent qui isolait sa Maîtresse des regards indiscrets, le faisant coulisser dans les canaux présents au niveau du sol. A ce moment précis, de tous les shinobis, c'est justement les deux arrivants à Kawa qui purent contempler, sans la moindre relâche, l'identité de leur hôte. Grande, brune, fine et élancée. Aucun doute ne pouvait être fait. C'était Elle. La Grande Grue en personne. D'un simple hochement de la tête, elle fit comprendre à son employé qu'il pouvait disposer et retourner à ses tâches, et dans le même silence qui régnait le long de tout leur échange, il s'éclipsa.

"Bienvenue, étrangers."

Sa voix claire comme de l'eau de roche résonnait comme une douce mélodie qui enrobait de velours quiconque voulait l'entendre. Agitant une fois de plus son éventail d'un geste gracieux, elle fit un pas en leur direction.

"En quoi puis-je vous être utile en ce sombre jour ?"

Les quelques notes rieuses qui suivirent indiquaient, d'elles-mêmes, que la question était tout aussi sérieuse que rhétorique. Après tout, n'était-elle pas la Grande Grue ? Celle qui sait. Celle qui vend.

La jeune fille qui accompagnait le Yamanaka expliqua qu’elle ne pouvait pas se débarrasser de toutes ses armes, sans que cela ne prenne des heures et toute la place, car il semblait qu’elle possède un véritable arsenal dans ses multiples tatouages apparents sur son corps. Au moins en cas de problème, elle pourrait éventuellement lui passer un kunai.

L’homme jugea alors Yellow d’un regard, puis après une courte hésitation leur demanda de les suivre d’un signe de tête, dans ce qui semblait être un petit dédale de couloirs et d’escaliers. Ils arrivèrent enfin dans une pièce très belle avec de nombreux paravents à travers lesquelles ils pouvaient observer une ombre très gracieuse ainsi que celle d’un homme qui s’éclipsa aussi tôt.

Leur guide salua alors l’ombre qui l’invita au silence d’un signe de la main, avant d’agiter un éventail de l’autre. Le trentenaire s’activa alors et fit glisser un paravent faisant apparaître alors la propriétaire des lieux. Grande, brune, fine, Keiji ne pu pas s’empêcher de la regarder de bas en haut, voilà donc la Grande Grue.

Elle fit comprendre à son employé de s’en aller sans prononcer quelconque parole puis elle souhaita la bienvenue à Yellow et à Kitsune. Elle fit alors un pas dans leur direction avant de leur demander en quoi elle pouvait leur être utile.

Keiji ne devait pas dire une seule parole qui allait à l’encontre de leur interlocutrice, où il savait qu’il allait être sortit aussi sec de l’établissement à coups de pieds de cul, et même la peine d’utiliser le genjutsu sur elle, sans rien connaître de ses capacités, cela était beaucoup trop dangereux.

- Merci de nous accueillir dans votre établissement Madame

Il salua sa politesse d’un léger signe de tête marquant son respect, puis il invita sa camarade du jour à prendre la parole :

- Je pense qu’elle est plus à même de vous demandez quelque chose.

Spoiler:

L’homme sembla évaluer mentalement les risques qu’il y avait à laisser une kunoïchi armée jusqu’aux dents approcher sa cheffe. Quoi de plus normal, il devait probablement être le responsable de la sécurité, ou quelque chose dans le genre. Finalement il accepta et ouvrit la marche, montant un escalier, enchaina divers virages pour au final nous inviter à entrer dans une petite pièce à l’atmosphère très étrange. Ça sentait le tabac bien sur, comme partout dans ce bâtiment, mais pourtant il y avait quelque chose d’apaisant, de calme. C’était très étrange. De la lumière feutré, un sol semblable à un tatami, et surtout un paravent en travers de la chambre, à travers lequel on discernait sans mal une silhouette féminine.
De part ses gestes souples et gracieux, renvoyant du même coup celui qui nous avait amené ici, qu’ordonner de retirer le fin mur de papier qui la séparait encore de ses invités – nous donc – il y avait peu de chance de se tromper.

En effet, voici la Grande Grue. Punaise mais c’est une perche ! Quasiment une tête de plus que moi, anorexique au point que j’aurais peur de lui casser quelque chose en lui serrant la main, et pourtant d’une élégance rare. Elle avait cette aura qu’ont la majorité des dirigeants, ce petit quelque chose dans le regard qui force le respect. Il s’agit d’une femme d’affaire très largement plus expérimentée que moi. Son éventail dans la main, elle se leva pour s’avancer lentement vers nous, nous souhaitant la bienvenue. Sa peau blanche constatait avec ses longs, très longs cheveux noirs, tandis que ses yeux à la rétine rouge nous sondaient de haut en bas.
Red donnait exactement cette même impression, et un jour je ferais le même effet.

« En quoi puis-je vous être utile en ce sombre jour ? » Demanda-t-elle dans une voix semblable à une partition de musique.

Je gardai le silence encore quelques secondes, réfléchissant à quoi dire, dans quel sens l’aborder et surtout avec quels mots. Le Konohajin fut plus rapide, la remerciant pour son accueil, avant de finalement se rétracter et me passer la parole. Bah voyons … Mon regard fixe et l’absence totale d’expression dans sa direction suffit à exprimer mon ressentiment. Tournant les yeux ensuite vers notre hôte, je m’inclinai légèrement et respectueusement, avant de prendre la parole.

« C’est un honneur d’enfin vous rencontrer Madame. Il faut avouer que vous êtes un véritable mystère pour une très large majorité de la population, à la limite du mirage. Votre existence et les secrets qui vous entourent laisse la porte ouverte à une multitude de suppositions, de rêves et de conclusions plus farfelues les unes que les autres. »

Un petit peu de flatterie n’a jamais fait de mal à personne, surtout si c’est très finement dosé. Et puis c’était également la vérité, je ne faisais que traduire ce qui courait dans les bas-fonds de la ville la concernant.

« La raison de notre venue, vous devez certainement la connaître. Même au sein de votre établissement, vous avez dû ressentir les secousses. Un cataclysme sans précédent est sur le point de se produire, et la Mégalopole est dans la ligne de mire. De ce fait, vous mais aussi l’ensemble de votre organisation. Ma question serait alors, allez-vous participer à l’évènement, ou bien préférerez-vous rester en retrait ? »

J’ignore encore ce qui menace le pays, mais c’est quelque chose d’énorme, et un peu d’aide ne sera pas de refus. Surtout venant d’une personne aussi moralement et stratégiquement puissante que la Grande Grue. Mais le surnommé Kitsune, il est là pour quoi ? A part me coller aux basques, évidemment.

Elle agita une fois de plus son éventail à la réponse du Konohajin, l'évaluant d'un regard qui eu bien vite fait de parcourir l'intégralité de son corps de la tête aux pieds, arrachant une légère moue à la Dame des reclus. Pourtant, elle demeura silencieuse, le rouge de ses yeux se posant à présent sur la Sikarijin et répétant la même procédure, tout en l'écoutant flatter avec discernement l'égo de la Grue. Visiblement, était plus diplomate des deux celle qui aurait très bien pu avoir la réputation de sauvage - ah, les trompeuses apparences... Quand la jaune cessa de parler, la brune planta soigneusement ses yeux dans les siens et lui adressa un sourire doux, maternel presque, bien que teinté d'une malice imprévue.

"Les mystères et légendes n'ont que les valeurs que l'on accepte de leur accorder. Parfois, il suffit d'ouvrir les yeux pour distinguer la vérité. Parfois, il suffit de demander pour connaître les réponses."

De son même geste délicat, presque frêle, elle remua son accessoire à deux reprises avant de le plier contre sa main droite dans un léger bruit sec qui contrastait énormément avec le calme ambiant de la pièce, après quoi elle se tourna légèrement et fixa, le regard vide, l'un des murs de la pièce.

"Je ne crains en rien pour les miens, contrairement à vous. Et je crains également ne point être capable de vous aider à combattre la créature infernale ayant décider de faire valoir la force de son courroux."

Elle esquissa un léger sourire avant de se tourner vers ses invités, la perversion se lisant dans ce dernier plus que toute malice.

"Vous ne possédez guère assez pour en valoir la peine à mes yeux."

Dépliant une fois de plus son éventail et jouant avec, rythmant la conversation au rythme exacte qu'elle voulait lui donner, la Grue souriait toujours - jubilait même en son for intérieur. On ne devenait pas une figure éminente à force de pitié et bénévolat. Une lourde leçon qu'il serait temps que sa débutante rivale comprenne.

"Quant à vous, Konohajin, ne vous a-t-on jamais appris que ceux n'ayant rien à demander avouent n'avoir rien à offrir également ?"

Une fois de plus, elle avança légèrement, s'arrangeant pour refaire face à ses invités. Dans les traits discrètement tendus de son visage se lisait le pire de tous les maux de ce monde - l'avarice par le diable incarnée.

"A moins que je ne me trompe ?"

Son rire cristallin traversa la pièce, s'intégrant à la paix qui y régnait. Nul doute ne se faisait - elle était maîtresse de ses lieux et même l'air n'avait que faire sinon se plier à sa volonté. Une main de fer dans un gant de velours. Le plus puissants des reclus dans le corps de la plus frêle des femmes.

"Je peux vous avouer, néanmoins, avoir quelques informations qui puissent vous intéresser - seulement qu'avez-vous à me donner en échange de ces dernières ?"

Keiji laissa donc l’espace libre à sa coéquipière d’un jour pour s’exprimer. Et celle ci ni alla pas avec le dos de la cuillère pour flatter leur interlocutrice, avant de lui demander par la suite si, puisqu’elle devait avoir entendu les secousses, allait participer à l’événement ou rester en retrait.

Le Yamanaka ne comprenait pas trop la logique derrière cette question. Bien sur il avait eu accès aux différentes archives du village de par son poste dans l’unité secrète, il connaissait donc un peu la personne devant eux, et il était certains que le grande Grue n’agirait que pour son intérêt. Et l’apparition d’un bijuu pouvait bien sur l’y aider car cela agiterait sans doute le monde du commerce etc

C’est alors que la Grande Grue affirma les suppositions du konohajin, et cela avec une raison très simple. Peut être qu’elle pourrait les aider, mais selon elle, ils ne possédaient absolument rien qui lui donnerait l’envie de le faire. Ah cette femme était donc bien la représentation de la femme avare voulant tout pour elle donc.

Le Yamanaka aurait très bien pu arrêter la conversation ici, remercié la grande cruche avant de sortir, mais il ne le pouvait pas. Car tout d’abord, Masami Emi celle qu’il devait surveiller était toujours là, et surtout parce que la maîtresse des lieux s’adressa à lui, se moquant presque.

Elle avoua alors, après avoir mis fin à son rire, qu’elle possédait quelques informations qui pouvaient éventuellement les intéresser, seulement avec celle, c’était du donnant – donnant.

Keiji sourit alors derrière son masque une partie d’échecs s’engageait à ce moment même, et la Reine adverse était bien décidée à tout prendre, mais le Cavalier ne se laissera pas faire.

- Vous voyez ce masque – fit Keiji en pointant du doigt ce qui assurait son anonymat en tant que membre de l’unité spéciale du village – et bien il prouve par la même occasion que j’ai accès à de nombreuses choses au sein de Konoha, dont à ses archives les plus privées…

Dans ce genre de situation, il fallait y aller cash, et tout mettre à place.

- Donc je peux vous aidez, à trouver telle ou telle information ou même à vous mettre en lien avec les dirigeants du village, voire à être une taupe. Mais à quoi bon tout cela, tant que je ne sais pas ce que vous savez.

La réponse de la maitresse des lieux fut à demi-teinte. Elle nous riait au nez, rétorquant qu’elle ne craignait rien, contrairement à nous, et que malgré ce qu’elle savait elle refusait le moindre échange d’information sans une compensation. Classique, c’est une trafiquante de l’information. N’ayant pas la possibilité d’aider mon groupe à cause de cette foutue fermeture des frontières, je dois trouver un autre moyen. Il y a toujours une solution, et cette dernière se trouvait dans la tête embrumée de tabac de la Grande Grue.

« Vous ne possédez guère assez pour en valoir la peine à mes yeux. » Me répondit-elle avant de jouer à nouveau avec son éventail, le sourire aux lèvres.

Un sourire que je lui rendis, les yeux plantés dans les siens. Les mots de Natsuki me revenaient en mémoire, il faut savoir garder le sourire, sous peine de se condamner soi-même à une défaite inévitable.
Elle voulait du donnant-donnant, la partie de bluff allait donc pouvoir commencer. Comme au poker, chacun regarde les cartes qu’il a en main, et tente de deviner celles de ses adversaires. Et je précise bien les adversaires, car le Konohajin ne me semble pas fiable du tout. Pourquoi me suivre partout alors que jusqu’à maintenant je n’ai cachée à aucun moment mon but vis-à-vis de son village. L’interrogatoire avait été positif et sous couvert d’un Yamanaka attentif au moindre mensonge. Donc si ce n’est pas de la méfiance qui dicte son comportement, alors c’est de la stupidité, et dans les deux cas c’est dangereux …

Il fut le premier à répondre, et sa proposition me surprit. Il disait posséder bon nombres d’informations consignées dans les archives du village du feu, et qu’il était prêt à les partager. Je ne sais pas chez vous, mais chez moi on appelle ça une trahison. Ou alors il a une porte de sortie dans tout ça, mais alors elle est bien dissimulée. Vraiment bien dissimulée oui.
Me concernant j’allais jouer une tout autre carte, bénéficiant d’une liberté d’action en ne faisant partit d’aucun autre groupe que le mien.

« Pour ma part, je ne chercherais pas à me jouer de votre convoitise. Vous êtes une femme intelligente, et au courant de tout ce qui pourrait nous passer par la tête, ou presque. Vous n’êtes pas non plus une collectionneuse de bibelot, préférant voyager léger et garder les mains propres. Vous n’êtes donc pas sans savoir qu’un groupe d’indépendants convoite votre réseau ainsi que votre territoire. Vous être très certainement au courant que jusqu’à maintenant, vos forces, vos troupes ont toutes été mises en échec par ces déserteurs au cours des derniers coups d’éclats, au point que votre champ d’influence s’amenuise à chacune de leurs actions. Vous n’êtes pas en mesure de vous débarrasser d’eux, vous comme moi le savons, et ce n’est qu’une question de temps pour que leur dirigeante ne vous mette la main dessus. »

Il était important d’établir les faits, sans non plus trop entrer dans les détails, la faute à la présence de notre ami Konohajin. Elle comprendra très certainement à quoi je fais allusion. Devoir parler en message codé, dans une telle situation, où le temps est compté c’est extrêmement difficile.

« Vous ne vous en sortirez pas seule. Mais ensemble … Une collaboration est possible, si tant est que vous ne souhaiteriez pas perdre tout ce que vous avez bâtis pour une simple question d’égo. » Un sourire poli s’afficha à nouveau sur mon visage, malgré le côté rude des mots employés. « Vous savez comment empêcher la destruction de la Mégalopole. La balle est dans votre camp. A vous de voir si vous souhaitez rester seule du début à la fin. »

Lorsque la Nukenin termina son apport aux marchés, la Grande Grue souleva brusquement la main, paume vers les visiteurs. Ce geste, pouvant paraître anodin ou déplacé même, ne l'était pourtant point. La douceur élancée, presque mystique, de son visage n'était plus en aucun point - ce dernier affichant bien plus volontairement une tension plus que marquée, presque violente. D'un coup d’œil à droite, d'un autre à gauche, les deux "invités" purent remarquer nombre d'hommes de mains de l'Entreprise. Plus qu'il n'en était dénombrable pour l'esprit commun, et certainement pas les seuls présents en ces lieux qui semblaient tellement déserts. Tous étaient figés, visiblement au geste de la main de leur sombre maîtresse, et attendaient la suite les ordres.

D'un pas lascinant, celle qui de Reine était devenue Diable des souterrains du monde s'approcha légèrement, adressant un sourire qui n'avait plus rien de l'aspect joueur des précédents. Quelque part, une certaine rage se lisait - une rage bien différente de la folie sauvage conduisant même les plus grands hommes à leurs pertes ; une rage froide, calculatrice et tout au mieux sadique et perverse, sinon pire. La rage d'une personne avec laquelle il était préférable de ne pas jouer à d'immondes petits jeux. Brusquement, elle tourna son regard vers le Konohajin, le dévisagea puis se tourna vers celle qui s'imaginait jouer d'égal à égal avec elle.

"N'oubliez pas à qui vous vous adresser. N'oubliez pas QUI vous vous amusez à essayer de faire chanter."

Chacun de ses mots était marqué par une intonation tellement cruelle qu'elle en fit descendre la température ambiante.

"Je suis au courant de tout ce qu'il se passe et croyez-moi. Cela n'arrive QUE parce que je laisse faire. Il faudra bien plus qu'une bande de sauvageonnes excitées, incapables de se tenir droites dans un rang pour m'atteindre, et je vous invite même à transmettre ce message. Il est gratuit."

Elle adressa un sourire sarcastique à la Jisetsu sur la fin oh combien provocatrice de sa phrase, puis elle tourna sa main de sorte à ce que sa paume s'adresse aux murs. Tous reculèrent délicatement.

"Vous êtes ici chez moi et répondez à mon accueil. Je n'ai aucun cadeau à vous faire. Aucune menace à recevoir de votre part. Ne l'oubliez pas."

D'un geste récupérant le velours des précédents, elle plia son poing et l'ensemble de ses hommes se retira tandis que ses traits commencèrent à nouveau à s'adoucir. Jouant à nouveau avec son éventail à quatre reprises, comme pour se calmer doucement, elle tourna son visage vers le Konohajin.

"Quant à vous, mesurez vos paroles ainsi que leur impact. Je n'ai que faire de secrets que Konoha s'empresserait de récupérer d'une façon ou d'une autre. Si vous étiez si haut dans la hiérarchie que vous le décrivez, vous seriez le premier à le savoir."

Cessant de parler un bref instant, la longiligne tendit le coup, laissant sa tête retomber en arrière tandis que le rouge de ses pupilles fixa le plafond avec plus d'attention qu'elle ne semblait accorder à ses invités désormais. Après tout, à chacun de leurs mots ils perdaient leur intérêt de façon fulgurante. Après ce qui sembla être deux bonnes minutes, elle se redressa et pencha doucement la tête sur la gauche, couvrant la moitié de son visage avec son accessoire.

"Quant à mes savoirs, ne vous l'ai-je point déjà dit ? Je n'ai que faire des caprices de Rokubi. Je ne crains guère sa colère. Il est le problème de Kaze et qu'ils s'en occupent. Ses frères par contre..."

Elle agita son éventail à deux reprises rapidement, sans découvrir pour autant sa bouche.

"Il serait fâcheux même pour moi qu'il ne les retrouve tous - et ce que je sais à leur sujet est l'offrande que j'accepte de vous faire. Des informations dépassant l'entendement de tous les villages. Des informations précieuses, même à l’œil de rustres incapables de négocier tels que vous."

D'un nouveau geste, elle plia son favori jouet et pointa avec, initialement sur le Konohajin.

"Vous n'avez rien à offrir matériellement, n'est-ce pas ? Alors offrez moi votre dignité. Votre identité. Votre masque."

Puis elle se dirigea vers la Sikarijin.

"Quant à vous, quel prix pensez-vous accorder à votre si précieuse entreprise ? A moins que vous ne préfériez commercer d'informations à mêmes de m'échapper sur ces fameux assaillants dont vous semblez suffisamment proche pour en connaître les motivations."

Souriant doucement, elle recula de deux pas graciles avant de toiser ses deux invités.

"Je vous transmettrai une partie de mon savoir contre ceci. A moins que vous ne trouviez plus alléchant à offrir, maintenant que je vous prends par la main et vous guide."

Le Yamanaka était resté assez neutre dans ces propos. En soi il savait qu’il avait très peu de choses à offrir à la Grande Grue et que ses arguments étaient assez bancales, mais il attendait la suite de la discussion et surtout à attendre ce qu’avait à dire sa coéquipière du jour afin de se vendre elle aussi.

Très attentif à toute la discussion, le Yamanaka comprit que Yellow faisait allusion dans ces propos à une sorte de lutte armée qui avait eut lieu au cœur même des territoires de la Grande Grue et qu’elle était sans doute menacée puisqu’elle évoquait même la dirigeante de cette autre faction qui allait lui mettre la main dessus. Intéressant tout ça, Keiji garda tout ça dans un coin de sa mémoire, cela pourrait s’avérer utile en temps en heure après tout. Mais ce fut la suite du discours de la nukenin qui l’étonna encore plus, on aurait cru voir une menace ou un forçage car la blonde évoquait le fait que la Grande Grue pourrait demandé l’aide de sa propre organisation afin de ne pas tout perdre.

Houla cela n’était pas fort de café, certes Emi devait être à la tête de quelques hommes mais vu la position de la Grande Grue, ce ne devait pas être à la même échelle. Et la réaction de leur interlocutrice vint démontrer que le Yamanaka avait raison. Bingo, Emi avait piqué là où ça fait mal.

La Grande Grue changea d’attitude du tout au tout en amenant le silence d’un signe de la main, ainsi que l’apparition de nombreux hommes. Cela était un signe de sa puissance en ces lieux, ici elle était tout et ils n’étaient rien. Elle fit alors bien comprendre à Yellow qu’elle n’aurait pas du essayer de la faire chanté et qu’elle savait très bien pour les gens dont la nukenin parlait, l’invitant même à leur envoyer un message démontrant bien à quel point elle était sure d’elle.

Elle rappela alors au duo qu’elle n’avait pas à leur faire de cadeau et qu’elle n’avait pas à recevoir de menaces de leur part en ces lieux. Un nouveau signe de la main et toutes les ombres disparurent et la tension redescendit en même temps que les mouvements de son éventails.

La Grande Grue, après ce coup de savon, s’adressa alors à Keiji lui-même lui expliquant qu’elle n’en avait rien à faire des informations et secrets du village caché de la Feuille et que si le Yamanaka avait bel et bien été  un aussi haut gradé, il n’aurait pas besoin de ses informations.
Après cette déclaration, la reine en ces lieux leva la tête vers le ciel, regardant le plafond sans ne rien dire et sans bouger pendant ce qui est semblait être de longues minutes. Mais que voulait-elle donc, le Yamanaka resta poli et patienta qu’elle reprenne la parole puisqu’elle ne l’avait pas invité à la prendre.

Enfin, la Grande Grue sortit de sa réflexion en répondant à la question du konohajin au sujet de ce qu’elle savait. Reprenant son ton un poil dédaigneux, elle expliqua qu’elle ne craignait pas Rokubi et qu’elle n’en avait rien à faire, surtout que cela était le problème de Kaze. Mais c’est alors qu’elle parla des autres…

Des autres quoi ? Bijuu ? Elle ne termina pas sa phrase, laissant alors planer le doute et expliqua que si ils les retrouvaient tous, cela là mettait dans l’embarras. Il y avait une très forte probabilité qu’elle parlait des bijuus et de ceux qui essayaient de les retrouver. Mais qui l’organisation de l’Inconnu ?

La Grande Grue expliqua par la suite qu’elle était prête à leur offrir ces informations qui dépassaient l’entendement. Mais pour cela il y avait des conditions. Tout d’abord elle demanda à Keiji de retirer son masque, puis elle demanda à Emi en quoi le Sikari pourrait lui être utile ou alors de lui en dire plus sur ces fameux indépendantistes qui l’attaquaient à la Mégalopole.

Le Yamanaka s’activa le premier, en sachant très bien que ce qu’il allait faire allait à l’encontre total du code de son unité spéciale, mais il ne pouvait pas passer à coté de telles informations si elles existaient vraiment.

- Si c'est ce que vous voulez, voici mon masque.

Dit il en baissant la tête, marquant son respect envers leur interlocutrice alors qu’au même il retira son masque de renard et releva la tête. Keiji dévoila alors ses yeux bleus particulièrement clairs ainsi que sa chevelure blonde, montrant bien son appartenance au clan des Yamanaka. Il tendit alors son masque vers la Grande Grue avec un léger sourire poli.

Enfin, il attendit de voir ce que Yellow allait répondre aux demandes et comment allait réagir la grande Grue, si oui ou non elle allait leur dévoilé des informations.

La maitresse des lieux leva soudainement la main, ordonnant le silence. Aurais-je tapé dans le mille ? Des dizaines d’hommes de main apparurent de chaque côté de la pièce et dans notre dos, comme si mademoiselle avait peur qu’on ne sache pas que nous étions depuis le début encerclé, littéralement dans la gueule du loup.

« N'oubliez pas à qui vous vous adresser. N'oubliez pas QUI vous vous amusez à essayer de faire chanter. » Lança-t-elle sur un ton bien plus froid et sadique, sans plus une once de sourire.

Ahah, en effet voici une belle corde sensible. Intéressant, très intéressant. Elle était une divinité ici, et comme toute personnalité possédant du pouvoir, elle n’aimait pas qu’on remette en question sa position d’intouchable. Notons ceci dans un coin de notre tête, elle vient de nous révéler tout seule l’une de ses plus grandes faiblesses.
Le reste de son discours n’eut cependant pas grande valeur. Elle ne fit que répéter qu’elle savait ce qui se passait, qu’elle savait quoi faire, et surtout que le Kyomu n’avait aucune chance de l’inquiéter. Mmh voilà un égo particulièrement gonflé. Une proie sans doute un peu trop facile. Il fallait que je fasse tout de même attention à ne pas trop titiller le tigre dans sa cage. Il ne s’agirait pas de se faire bouffer avant de lui avoir fait dire ce qu’on voulait.
Dans sa quête de reprise de contrôle, elle lâcha tout de même quelques infos. Elle dit ne pas craindre Rokubi. Il s’agirait donc d’un bijuu ? Punaise je pensais que c’était des légendes, ces créatures !

« … Je ne crains guère sa colère. Il est le problème de Kaze et qu'ils s'en occupent. Ses frères par contre … »

Ses frères ? Mon sourcil droit monta d’un cran en entendant cela. Comment ça ses frères ? Depuis quand les démons à queue ont des frères ? A moins qu’il ne s’agisse d’autres démons, qui pourraient être considérés comme des frangins. Mais c’est peu probable, un démon à queue c’est déjà bien assez colossale et rare, qu’il y en ait d’autres en prime, disons que les probabilités sont extrêmement faibles. Autre possibilité, plusieurs petits Rokubi, tous provenant du même et unique Rokubi, comme nous on fait le clonage. C’est déjà un petit peu plus crédible … Mais ça n’aidait en rien à la résolution du problème.
La Grande Grue retrouva peu à peu son calme, et expliqua d’abord au Konohajin ce qu’elle voulait de lui. Son masque, son identité. Puis de moi, des informations sur le groupe de Red. Un sourire s’étira sur mon visage, de plus en plus intéressante cette rencontre, mais le temps me manque. J’aurais adorée poursuivre mes investigations, la manipuler pour lui faire dire tout ce que je voulais, lui donner l’impression que l’idée vient d’elle. Ce ne serait pas difficile, elle a un tel égo et une estime de soi. Mais chaque seconde perdue ici augmente le risque de perdre tout ce que j’avais battis à la Mégalopole.

« Êtes-vous prête à assumer cette décision jusqu’au bout ? Quelque soit le danger, vous ne pourrez demander l’aide de personne. »

La question avait quelque chose de rhétorique. Je connaissais déjà sa réponse, et il était important de ne pas lui laisser le temps d’enchainer, de s’emballer.

« Les informations que vous réclamez, je ne les ais pas. Tout n’a été qu’observation et déduction. Je ne fais pas partie de leur troupe, je ne suis pas au fait de leurs combines. Ces sauvageonnes, comme vous dites, ne permettent pas un espionnage au sein même de leur groupe. La preuve en est que vous-même ignorer comme elles fonctionnent. Je me contente de les observer, de gagner progressivement leur confiance, mais cela demande du temps. Et malheureusement aujourd’hui nous en manquons. »

Je me permis de faire quelques pas sur le côté, le regard sondant les alentours et en particulier les portes derrière lesquelles les gardes attendaient tous.

« Vous rejetez ma proposition de vous aider. C’est votre droit. Pourtant c’est tout ce que je peux vous offrir … Voyez cela autrement. » Je revins aux côtés du ninja à présent séparé de son masque. « A travers moi, vous pourriez obtenir les informations qu’il vous manque. Ce groupe qui convoite votre territoire, elles m’apprécient. De ce fait je gagne peu à peu leur confiance, je récolte des informations sur chaque membre de leur groupe. Mais comme dit précédemment, le temps manque. Dans l’immédiat je n’ai rien à vous offrir, mais sur le long terme vous avez tout à y gagner. A vous de voir si vous souhaitez parier sur le long terme. Comme vous dites, c’est donnant-donnant. »

Qu’elle fasse d’ailleurs attention à ses chevilles. A vouloir se prendre pour la reine, à vouloir dominer loin au-dessus des autres, la chute ne lui sera que plus douloureuse.
Le regard planté dans le sien, toujours un sourire aux lèvres, j’attendis sa réaction. Vous connaissez tous ce sourire. Celui qu’on a du mal à déchiffrer, celui qui est à la fois apaisant, bienveillant, et froid, purement commercial.

Elle esquissa un bref sourire lorsque le Konohajin retira son masque, mais son attention fut rapidement attirée par les paroles incessantes de la Sikarijin. Visiblement, cette dernière s'entêtait à refuser de comprendre le moindre impact des paroles de la Grue, s'enfermant dans son propre petit monde parfait et en tout point arrangeant car ignorant tout simplement une partie des faits. Comme ces enfants se persuadant qu'en fermant les yeux, ils étaient capables de faire disparaître tout le mal de ce monde. Il était peut-être temps de grandir enfin ? Libérant un las soupir, la brune agita son éventail à nouveau et s'approcha calmement de l'ANBU, récupérant son masque avec délicatesse.

"Un regard de bleu cristal, une chevelure d'un blond si rare... Voilà que vous savoir Yamanaka rajoute ne serait-ce que peu à votre valeur sur le marché."

A l'abri du regard de la Nukenin, elle lui adressa un demi-sourire. N'espérait-il tout de même pas qu'elle ne demanderait rien de plus ? D'un mouvement fin, elle tourna son visage vers la blonde désormais, bien déterminée à régler son problème.

"De nous tous ici, je suis encore la plus à même d'assumer mes actes. Le monde est fait d'échange et s'il y a une chose que j'ai apprise, c'est qu'il n'y a point de loyauté ou de dévotion qu'il soit impossible de traduire en termes de monnaie. Tout comme votre collègue ici présent qui n'a point hésiter à braver les lois de son organisation pour quelques informations."

Une fois de plus, elle ancra son regard avec insistance dans celui du Yamanaka.

"Mais nous ne connaîtrez pas la déception, n'ayez crainte."

Une fois de plus, elle se tourna vers celle qui s'imaginait un peu trop être son égal, sa rivale.

"Les seules personnes à qui il risque de manquer du temps ici, c'est vous. Ne vous l'ai-je point déjà dit à deux reprises ? Rokubi ne m'inquiète point. Ce qu'il détruira sera reconstruit. Ceux qu'il tuera seront remplacés. Tout au plus, ses jeux feront vivre à nouveau une économie qui risquait de flétrir sous peu, lui accordant quelques douces années de répit. En tant que mercenaire, vous devriez le savoir."

S'éloignant rapidement du Konohajin, elle s'approcha de son invité le plus problématique des deux.

"Alors non. Je n'échangerai pas mes mots contre la promesse des vôtres. N'avez-vous donc tellement à rien offrir que c'est avec de la fumée que vous commercez ? Voilà que vous faites une bien piètre "chasseuse". A moins que vous ne chassiez que des chimères inexistantes."

Le ton calme, quelque peu distant et impénétrable de la Dame de Kawa, reflétait un semblant de condescendance. Il n'y avait rien de pire au monde que les intrépides fourmis choisissant de jouer au faucon. Levant sa main droite, elle montra deux doigts et immédiatement, quatre de ses hommes de l'ombre vinrent à elle, entourant calmement la Nukenin.

"Je vous laisse une dernière chance de trouver de quoi échanger avec moi, sans quoi je serai tenue de vous demander de partir pour de bon. Et pour cette dernière, c'est avec ces quatre là que vous échangerez : s'ils trouvent de quoi m'intéresser - et ils sauront gérer ce marché tout aussi bien que moi, je vous en assure - ils viendront me prévenir et notre discussion reprendra. N'oubliez pas, je demande quelque chose de concret, et je sais que vous possédez des biens et des connaissances qui sauraient me satisfaire : seulement votre impertinence est bien trop grande pour que je vous aide plus encore à trouver."

Sur cette phrase, les quatre hommes escortèrent la Sikarijin dans une pièce annexe guère trop éloignée et la fixèrent tous les quatre avec fermeté. C'était à elle de satisfaire leur patronne, et ils n'étaient là qu'en guise de sous-traitants, pas pour l'aider.

Dans la pièce principale, la Diablesse se tourna à nouveau vers le Konohajin, lui adressant un sourire de plus.

"Hélas, sans la participation de votre camarade, votre masque n'est guère suffisant à combler mes désirs. Néanmoins je suis consciente qu'il existe nombre d'information concernant Konoha qui ne doivent avoir rien de secret pour vous, mais éveillent la curiosité d'autres de mes clients. Et je ne parle pas là de ces ridicules "grands secrets" que vous vouliez me vendre - les cadavres que vous cachez dans vos placards y sont tout aussi confortables que ceux dans les miens."

Elle cligna des yeux, ses longs cils fins dansants presque sous ce mouvement.

"Je pense notamment à certains de mes clients qui s'occupent de commerces divers et variés. Pouvoir traverser les territoires du Feu sans la crainte d'être repéré dès pieds mis dans vos sols est une information dont je saurais mieux tirer profit que de n'importe quelle fragilité de votre système."

La Grande Grue récupéra son masque silencieusement avant de presque complimenter le Yamanaka sur les attributs physiques propres à son clan tel que ses cheveux blonds ou ses yeux blonds. Avant de lui offrir un demi sourire à son tour, au moins elle n’avait pas l’air trop énervée.

Mais cela ne devait pas être la même chose avec la jeune nukenin aux cotés du konohajin, elle qui ne faisait que jouer une partie de poker géante expliquant qu’en ce moment même certes elle ne possédait pas d’informations sur le moment donné mais puisqu’elle avait la confiance de ceux qui s’attaquaient à la Mégalopole elle pourrait sûrement en savoir plus. Mais cela n’était pas suffisant pour leur interlocutrice.

La Grande Grue leva alors une nouvelle fois la main. Est ce que tout cela s’arrêtait ici et le duo allait être mis dehors mais elle effectua un nouveau signal en levant deux doigts. Quatre hommes entourèrent alors immédiatement Yellow en s’emparant d’elle. La Grande Grue lui offrait une dernière chance pour offrir quelque chose qui l’intéresserait mais pour ça, elle allait devoir en discuter avec ses hommes de mains qui l’emmenèrent dans une autre pièce.

Le chuunin se retrouva donc maintenant seul dans la pièce avec la maîtresse des lieux, en sachant très bien qu’une seule de ses actions pouvait le conduire à quelque de la même trempe de ce qui venait d’arriver à Emi.

Elle lui expliqua alors que malgré son don du masque et donc le dévoilement de son identité, cela n’était pas suffisant à cause du comportement de l’autre. Et merde, cela semblait bien partit pourtant. Le Yamanaka ne montra alors aucun signe montrant son incompréhension et continua à l’écouter attentivement.

La nouvelle demande de la Grande Grue n’était pas innocente, elle voulait savoir pour ces amis commerçants comment pouvoir traverser les territoires du feu sans être repérés immédiatement.

Problème délicat, très délicat mais Keiji lui devait la vérité surtout que ces amis devaient être des trafiquants en tout genre.

- C’est quasiment impossible…

Laisser planer le doute.

- Et cela pour deux raisons, ou plutôt pour deux personnes Aburame Mizuki et Miko

Les deux dirigeantes de Konoha pour l’une et de Hi pour l’autre tenait leur Empire du Feu dans un système de surveillance de grande ampleur. Keiji avait déjà entendu de ces sortes d’insectes modifiés de Miko par le biais de Sho qu’elle avait lui même marqué.

- Tout ce que je sais c’est que grâce aux insectes de Miko, toutes entrées dans les territoires à savoir Hi no Kuni, Ame no Kuni et Nami no Kuni sont surveillés par rapport au  niveau de chakra. Dès que celui ci paraît suspect et supérieur à celui d’un simple civil, il y a surveillance.

Une machine bien huilée en sorte.

- Bien sur, cela serait très facile de dissimuler son chakra afin de pouvoir rentrer dans le pays, c’est la première chose à laquelle on pense. Mais il n’y a pas douté une autre sécurité, incarné en la personne de Mizuki, je ne sais pas complètement de quoi il s’agit malheureusement.

En espérant que cela ne lui joue pas le même tour que Yellow.

- Je pense donc que vos amis devraient faire très attention, si ils veulent rentrer dans le pays sans attirer les soupçons ils devront être extrêmement vigilant pour passer entre les mailles du filet tendus par ces deux Aburames, et ensuite éviter les patrouilles et autres.

Il avait joué franc-jeu, de toute façon à quoi bon mentir, il était quasiment impossible de déjouer la toile tendue par celles qui tenait d’une main de velours dans un gant de plomb cet Empire.

La tension devenait palpable, comme quand on sait qu’on joue avec le feu mais qu’il nous est pourtant impossible d’arrêter. Je prenais un malin plaisir à titiller le fauve dans sa cage, mais il faut croire que les meilleures choses ont toujours une fin. Si on faisait la comparaison de la Grande Grue, avec un animal sauvage, cette dernière à travers sa nouvelle menace, venait de rugir d’exaspération. Tel un avertissement. Quatre de ses hommes de main vinrent m’accompagner le plus poliment et fermement possible, bien que personnellement j’aurais qualifiée ce traitement de brutal. Elle voulait me donner une dernière chance de trouver quelque chose à lui offrir en échange de ces informations. Dure en affaire la nana … Et puis si on y réfléchit, elle exige quelque chose ayant suffisamment de valeur à ses yeux, mais absolument rien ne nous dit que les secrets qu’elle prêtant posséder valent autant. Ce n’est que de la poudre aux yeux. Elle nous demande de croire en elle, mais refuse catégoriquement de faire la même chose dans l’autre sens. Autrement dit, et comme on dit dans le jargon patois, ça pue clairement du cul.

Tant pis je lui aurais proposé quelque chose de grandement profitable sur le long terme, mais elle veut quelque chose d’immédiat, quitte à la qualité en pâtisse. Alors soit, je vais lui filer le seul genre de truc assez clinquant pour lui plaire, que je peux me débarrasser sans problème et qui ne risque pas trop de me revenir dans le pif. Oui c’est bien ça, une arme. Ceux qui ont pensés à mes sous-vêtements il dort dehors ce soir. Donc oui, une arme. Mais laquelle ? Il faudrait quelque chose qu’elle puisse utiliser tout de suite, rien que pour vérifier son fonctionnement. Mais quoi ? Les Caster Maer ? Nan certainement pas. Cutie Rose non plus. Le Gambold ça ne lui plaira pas … Punaise quelle femme détestable !

« Dites-moi messieurs, il se peut que je possède quelque chose qui pourrait plaire à votre Dame. » Dis-je aux gorilles en costume trois pièces, une fois mise à l’écart en leur compagnie, dans une sorte de chambre plus petite encore que la précédente. « Mais deux problèmes se présentent. Le premier est qu’il s’agit d’une arme … ça va, ne vous braquer pas comme ça, elle sera déchargée … Le second est que je vais devoir utiliser mon chakra pour ça, et donc déroger à la règle du type qui nous a fait entrer. Est-ce que cela vous pose un quelconque problème ? » Silence pesant. « Ne me dites pas qu’elle vous a prit votre faculté de parole pour avoir l’honneur de lui servir … » Silence très pesant. « Bon bah j’en déduis que ça ne pose pas de problème … »

Tss, vraiment pas commode tous. Bon, n’y prêtons pas attention. Je fis une rapide série de mudra pour effleura de l’index et du majeur l’un de mes tatouages. Le temps d’après, j’avais dans la main un petit boitier disposant d’une hanse sur le côté, et des crans comme si le mécanisme était dès l’origine prévu pour se fixer à autre chose. Et devinez quoi, c’est le cas ! Ahah comme la vie est bien faite parfois !
Bref, je présentai la chose aux gardes, ainsi que les trois munitions créées en bonus. L’un ne fonctionnant pas sans l’autre, il fallait bien faire un effort. Je retournai dans la pièce principale et présentai mon œuvre à la dominante des lieux.

« Voici donc l’unique objet que je puisse vous offrir. Si cela ne vous convient toujours pas, je repartirais et nos contacts s’arrêteront là. » Je tenais à être claire, car après tout, elle devait sans doute commencer à autant en avoir marre que moi. « Il s’agit d’une arme de ma propre conception. Un lance-flamme, plus précisément mais disposant de la technologie la plus poussée qui soit. Je ne vous conseille pourtant pas de l’essayer ici. Libre à vous le de désosser, de le faire analyser par vos experts, d’en tirer toutes les connaissances qu’il contient. » Dans l’autre main je lui tendis trois balles en métal et plastique, laissant voir à travers une petite bille de flammes. « Ceci, ce sont les munitions, je vous donne trois. Une pour essayer vous-même et vérifier que je ne vous entourloupe pas, et les deux autres éventuellement aussi pour les connaissances incluses dans ce type de technologie. »

Après quoi je reculai pour revenir aux côtés du Konohajin démasqué, ne lui apportant qu’un regard très vif. Son visage n’avait rien d’anormal ni particulier. Des yeux bleus particulièrement claires, voilà tout ce qui pouvait être qualifié d’intéressant. Pas de quoi en faire toute une scène. Ce n’est pas comme s’il avait des pupilles lui permettant de manipuler le temps ! Ahah !

Ecoutant soigneusement les réponses du Konohajin, la femme de tous les mystères esquissa un maigre sourire. Ainsi, c'était sur le pouvoir de ces deux insectes de'une violence inouïe qui maintenait les territoires de la nation du Feu sous haute surveillance. Si elle espérait obtenir quelque chose de plus concret et plus évident à outrepasser afin de pouvoir mener ses affaires en bien sur ces terres... Elle soupira calmement avant d'agiter son éventail à deux reprises et reculer calmement. Après tout, une solution évidente s'imposait à ce problème - il suffisait d'éliminer les éléments perturbateurs qu'on ne pouvait contourner, bien que ce soit un contrat bien trop cher pour le rentabiliser sur le court terme. Nombreux ont déjà essayé à travers le temps, sans succès. Ses moyens seraient-ils suffisant ? Elle adressa un réel sourire à l'ANBU.

"J'apprécie votre honnêteté, bien que j'espérais en apprendre plus. Qu'importe, vous ne pouvez offrir ce que vous ne possédez pas et..."

Elle entrecoupa sa phrase, affichant un minime semblant de frustration à travers ses traits alors que la blonde entrait à nouveau, sourire aux lèvres et arme à la main. De la technologie Saibogu ? Elle avait déjà, alors pourquoi donc ses hommes avaient-ils admis qu'il était légitime de l'accepter ? Croisant les bras afin de laisser son éventail pendre vers le sol, elle écouta avec attention les paroles de son invité indésirable. Et au fur et à mesure qu'elle décrivait cette utilisation d'une technologie déjà possédée par la Grue, cette dernière esquissa un léger sourire, relevant son éventail et reprenant même le jeu avec lui. Ce n'était pas une application populaire - du moins, elle n'avait jamais choisi de jouer avec le feu de son côté à ce point, et il fallait avouer que combien même c'était peu... Et surtout sans valeur pour celle qui s'en targuait... Il y avait un minimum de réflexion. Un minimum d'utilité. Contrôler des flammes dignes de Katon et surtout les condenser... Même au niveau industriel, il y avait à gagner. Et malgré la faible plus-valu de la chose, le partenaire de la Feuille remplissait une part de marché suffisante.

"Soit. Si c'est tout ce que vous voulez offrir pour le moment..."

Elle rangea son éventail d'un nouveau coup sec et l'approcha de son village, le faisant reposer sur sa tempe.

"Il est temps pour moi de prouver que je ne me targue pas seulement de paroles. Alors écoutez attentivement. Prenez des notes. Que m'importe - j'ai assez à gagner en vous transmettant cette mise en bouche pour vous laissez avec plus que votre seule mémoire."

Pliant légèrement son visage vers ses invités, un rictus fendit ses lèvres en deux, changeant la douce femme en réelle diablesse pour laquelle même une âme savait trouver valeur. D'un geste souple du pouce, elle ouvrit neufs segments à son éventail.

"Ils sont neufs. Neufs puissants. Neufs entités cachées à travers le monde. Neufs monstres dont les secrets et l'histoire s'effacent au fil des morts... Il a fallu des efforts. Des moyens. Des voyages. Mais les moyens mis en oeuvre ne vous intéresse que peu."

Décollant l'éventail de son visage, elle l'agita avec virulence dans un acte quelque peu théâtral avant de fermer brutalement le premier segment.

"Ne croyez aucune des légendes les décrivant comme égaux entre eux. Chacun est différent. Riche de son caractère. De ses envies. De ses besoins. Ichibi, par exemple, est proche d'un grand enfant. Enfermé en stase, contraint au repos et à l'hibernation dans les sables du nord de Kaze, il a été réveillé par le juteux désastre ayant frappé le pays voisin. La suite, à savoir son attaque sur Suna, vous la connaissez certainement - mais savez-vous ce qu'il est advenu de lui ?"

Ils étaient silencieux. Calmes. A l'écoute. Quelque part, elle jouissait de cette position, se demandant jusqu'où pourrait-elle les traîner.

"Dnas la rage de son réveil, son terrible caractère destructeur fit des siennes. Où qu'il soit, il attaquera. Humains, animaux, bâtiments. Peu lui importe. Le combat est une distraction pour lui. Il n'y avait guère trop de moyens pour arrêter cette folie destructrice, et pourtant... L'ancien Daimyo du pays a tenté l'impossible. Il a tenté et il a surtout réussi. Si je n'ai été capable de retrouver le fin mot de l'histoire devant la persistance de Kaze à garder le secret, je peux vous assurer que le Premier de la fratrie a été scellé en un Shinobi du Sable. Et si jamais vous parvenez à le trouver, pensez à moi - voilà une information qui compléterait ma collection et pourrait avoir sa valeur en or."

Marquant un court temps de pause, Elle referme du même geste sec le deuxième segment sur les neufs.

"Nibi, la première des deux sœurs, est bien plus raffinée, quoique lâche. Le conflit, très peu pour elle - loin du majestueux félin prédateur, elle est un craintif chaton. Bien que cela ne la prive pas de ses griffes. Quant à où elle est, les informations savent me faire défaut malgré mes recherches. A des temps difficilement mémorables, semble-t-il qu'elle a été scellée dans ce qui s'apparente à un temple. Un secret extrêmement bien gardé si je puis me permettre, car rien qu'obtenir ces données... Toujours est-il qu'elle est défendue. Ardemment protégée, et ce même des honnêtes femmes d'affaires comme moi."

Elle se permit un léger rire, cristallin à nouveau, à sa dernière remarque devant l'ironie douce dont elle faisait elle-même preuve, avant de ranger le troisième de ses segments.

"Sanbi... Sanbi est bien trop influencé par son frère Ichibi. Tout aussi dangereux et cruel, le temps a réussi à effacer la marque de l'attaque qu'il avait porté sur Kiri il y a tant d'années déjà. J'ai pourtant été capable de découvrir qu'il se cache, enfoui quelque part, à l'instar de celui qui était son idole - attendant avec amertume le cataclysme qui le libérera de son sommeil."

Alors qu'elle s'apprêtait à rétracter le quatrième segment d'un air provocateur, elle tourna le regard sur ses deux invités. Ne pensaient-ils quand même pas s'en sortir avec si peu d'investissement ? Ils ne comblaient même pas les manques subits pour récupérer les informations des neufs.

"Alors, avez-vous la preuve de l'intérêt de mes informations ? C'est là tout ce que je peux vous offrir en échange de ce dont vous m'honorez."

D'un doigt léger, elle toucha, joueuse, les six segments restants. Preuve des informations sur les six autres à l'instar de jeu de théâtre. Que lui offriraient-ils en plus pour en obtenir d'avantage ? La Grande Grue n'était jamais réticente à un échange, tant qu'elle y trouvait son compte.

La Grande Grue tirait les conclusions du discours du Yamanaka tout en l’écoutant, puis elle lui indiqua avoir apprécié son honnêteté malgré le manque d’informations. Mais elle fut couper dans son discours par le retour de la nukenin qui devait avoir convaincue ses gardes, et confia à leur interlocutrice une sorte d’arme lui expliquant qu’il s’agissait d’un lance-flammes de sa conception ainsi que les munitions qui allait avec. Elle serait une scientifique ? Intéressant.

Ce fut alors le tour de la Dame de remplir sa part du contrat, et en leur offrant une mise en bouche sur les bijuus, surtout qu’elle semblait avoir des informations sur chacun d’entre eux.

Elle commença d’abord par Ichibi, expliquant le caractère du monstre ainsi que les explications sur son retour avant d’en conclure sur ce qu’il était devenu, sûrement emprisonné dans un shinobi de Sunagakure. Cette information serait de la plus haute importance et Keiji allait devoir la recouper avec les infos de l’ANBU.

Elle continua avec Nibi, qui malgré son apparence de félin avait tout du minou craintif et plus intéressant semblait avoir été scellé à l’intérieur d’un temple bien protégé. Il allait falloir faire le tour de tout les temples du Yuukan à ce point là.

Puis elle passa à Sanbi, le monstre qui avait une fois attaqué Mizu no Kuni et fait de grands dégâts était tout comme son frère Ichibi enfouit quelque part en attendant ce qui pourrait le réveiller. Il serait donc sans doute prêt des lieux où il avait frappé voici des années. Mais cela relevait le problème qu’il soit sous l’eau…

Et voilà qui était tout pour le moment pour la Grande Grue, elle n’était pas très avare en informations mais le jeu semblait en valoir la chandelle. Du moins c’était ce que pensait le manipulateur des illusions, maintenant il fallait tirer son épingle du jeu.

- Et bien, vos informations sont très intéressantes, bien que peu développées sur certains points. J’imagine donc qu’il faudrait vous fournir de nouvelles informations pour avoir celles sur les autres bijuus et encore d’autres informations pour encore plus de détails non ?

Keiji sourit alors avec  un petit air narquois, mais en levant légèrement deux doigts pour signifier qu’il n’avait pas fini.

- Évidemment, j’ai encore quelques cartes à jouer c’est évident. Mais je ne sais pas ce qui vous intéresse, et ce qui ne vous intéresse pas. Vous n’avez pas l’air intéressée par les secrets de Konoha, donc j’imagine que pour nos projets c’est pareil ?

Si cela n’était pas le cas, cela rajouterait de nouvelles cartes dans la main du Yamanaka, mais il ne pouvait pas attendre et risquer d’être virer de l’entrevue.

- Je peux par contre vous offrir une information assez intéressante qui vous montre bien que j’ai des choses. Sur le conflit entre Konoha et Suna, il faut savoir que Matsuno Kibo était possédé par un puissant mal et que l’opération de purification de celui-ci a eut lieu à Konoha, en présence de sa femme et de son fils. Fils qui est maintenant retenu à la Capitale de Hi no Kuni en tant que pupille d'Aburame Miko.

En soi, cela n’avait rien de fabuleux, à moins que…

- Cela n’est pas impressionnant je le sais, mais si vous arrivez à mettre la Daimyo à la « retraite » vous pourrez faire deux pierres d’un coup, mettre fin au système de surveillance généralisé et capturé l’enfant d’un des hommes les plus puissants de Suna et pouvoir user de cette pression.

De rien c’est cadeau même si c’est de la merde.

- Maintenant, je pourrais aussi donner des informations sur Konoha, comment fonctionne le village ninja au niveau défensif par exemple, bien sur à l'écart des oreilles de mademoiselle à mes côtés. Mais pour ça je veux un autre morceau de vos informations s’il vous plait.

Après tout, donnant donnant non ?

La dirigeante ne parue pas étonnée au moment de prendre l’objet. Limite déçue en fait. Cela signifiait-il qu’elle avait déjà accès aux savoirs Saibogu ? Mmh voilà un point que je n’avais pas imaginée. Et qui me fait un tout petit peu passer pour une cruche … Mais bon au moins elle crache enfin ses infos. Cela concerna les bijuu. Vous savez, ces légendes qu’on se raconte au coin du feu, dont la puissance est selon moi très souvent exagérée pour effrayer les enfants.
Déjà avec ce qui se passe en ce moment-même, nous pouvons être sûr qu’au moins une partie de ces contes est vraie. Et la Grande Grue ajouta une couche, venant détailler les trois premiers démons à queue, tout en faisant le décompte avec son éventail. Son foutu éventail, que j’adorerais lui faire bouffer ! Mais gardons ce souhait au fond de nous-mêmes. Au lieu de cela, je sortis mon carnet de note de ma poche arrière, ainsi que le stylo, et notai presque mot pour mot chacune des explications de la brune.
Ils sont neuf, chacun avec leur caractère et leur vision du monde.

« Ichibi, par exemple, est proche d'un grand enfant. » Expliqua la femme, en partie cachée derrière son volant. « Enfermé en stase, contraint au repos et à l'hibernation dans les sables du nord de Kaze, il a été réveillé par le juteux désastre ayant frappé le pays voisin. La suite, à savoir son attaque sur Suna, vous la connaissez certainement. »

Ça pour sur, je la connais, j’y ais perdue mes parents … Saloperie de abomination. Mais sans cet évènement je n’en serais probablement pas à parler en face à face avec l’une des plus importantes personnalités de la Mégalopole. Ni les liens avec le Kyomu, ni même le reste.
Ah attendez, on revient au sujet présent, la Grande Grue vient de d’annoncer qu’elle n’a pas les infos sur qui a scellé Ichibi, et elle laisse sous-entendre qu’elle paierait cher pour le savoir. Intéressant, très intéressant. Se pourrait-il donc que j’ai une longueur d’avance sur elle ? Un atout à ne pas gâcher.

Elle poursuivit en parlant de Nibi, le démon à deux queues. Une forme de chat bleu, raffiné mais lâche et craintif. Ah pardon il semble que cette créature soit une femelle. Etrange, les démons ont des sexes maintenant ? Bon, pourquoi pas. Du coup il s’agit de Nibi la démone à deux queues, scellée dans un temple et ardemment protégée. D’accord mais où ? Point à renseigner plus tard.
Le troisième démon fut Sanbi. Le démon à trois queues, qui avait ravagé Kiri à une époque. Je notai par contre l’idée étrange sous-entendant que toutes ces créatures étaient frères et sœurs, et qu’entre eux ils s’influencent et se provoquent. Mais qui sont les parents, s’ils sont tous frangins ?

« … J'ai pourtant été capable de découvrir qu'il se cache, enfoui quelque part, à l'instar de celui qui était son idole, attendant avec amertume le cataclysme qui le libérera de son sommeil. » Termina-t-elle.

Là en vient LA question. Est-ce qu’il est possible de s’en débarrasser purement et simplement ? S’ils sont nés, ils peuvent mourir. Tout ce qui a un début à une fin. Il s’agirait donc de trouver qu’est-ce qui permettrait de les détruire pour de bon. Tout problème a sa solution, il n’y a plus qu’à étudier le problème sous toutes les coutures, et si possible en présence des gens qui en ont combattu et qui sont encore en vie.
Une idée commençait à germer dans mon esprit, et la Grande Grue par son avidité, y donna vie. Elle réclamait quelque chose d’autre contre le reste des informations. Certes il y a matière à échanger, ces explications en imaginant qu’elles soient vraies sont particulièrement intéressantes. Certes elles n’ont aucune valeur pour le présent actuel, elle ne donne pas d’indice sur les faiblesses du démon qui attaque Kawa no Kuni. Mais pour une chasse au bijuu, ce sera particulièrement intéressant. Encore faut-il que nous survivions jusque là …

Alors que le Konohajin prenait la parole, parlant d’un autre ancien Kazekage du nom de Kibo, d’un mal, d’une purification, d’une femme et de son fils retenu par Miko ; moi j’évaluai chacune des opportunités, le menton entre mon pouce et mon index. Est-ce que ça pourrait être une bonne idée ? Ou alors … Il faut que je vérifie par moi-même avant.

« Excusez-moi une minute. » Lançai-je aux deux protagonistes.

M’éloignant de quelques pas, je sortis de la pièce et refermai la porte. Une fois dans le couloir et à l’abri des regards, je contactai les bureaux du Sikari à voix basse, une main sur l’oreillette cachée par mes cheveux :

« Ici Emi, Teka trouves-moi un moyen de contacter le sunajin en vitesse. Il me faut un nom.
- Ah oui de suite madame … Natsu ne répond pas.
- Bon sang …
- Tout va bien madame ? Dois-je vous envoyer une équipe ?
- Non. Reste en état d’alerte, et préparez-vous à plier bagages si les ennuis ne sont pas maitrisés. Terminer. »

Bon, ce n’est pas aussi bien que je ne l’aurais pensé, mais il y a quand même quelque chose à jouer. Aller on respire, et on y retourne. A l’intérieur ils semblaient avoir fini de parler, tant mieux.

« Voilà, excusez-moi pour cet interlude. Vos informations concernant ses entités sont particulièrement intéressantes, mais hélas elles ne nous servent à rien actuellement. Il y a toujours un bijuu aux portes de la Mégalopole, et les moyens pour contrecarrer ses actions comme son avancée ne semblent pas suffisant. Le but de cette entrevue était, pour ma part, de trouver un moyen d’empêcher un cataclysme. Je ne vous cache donc pas être quelque peu mitigé sur le contenu de cette conversation. »

Bah ouais, il fallait bien rappeler la raison première de notre présence ici. Ou du moins de ma présence à moi, parce que celle du Konohajin … A part de me coller aux basques …

« Cependant, il ne faut pas perdre espoir en nos équipes, tous villages et forces confondues pour contrecarrer cet ennemi commun. Et c’est dans cet optique que je peux vous offrir une information qui, vous l’avez dit vous-même, vaut de l’or. » Je m’approchai d’un pas, dépassant le blond aux yeux cristallins. « Vous ignorez le nom du ninja qui a scellé Ichibi en lui. Mon prix pour le reste de vos études concernant les bijuus sera donc celui-ci. J’ai un de mes hommes au sein de Suna, chargé de récolter diverses informations à l’intérieur-même du village. Malheureusement il est actuellement injoignable et je pense que vous savez pourquoi. » Un regard lourd de sous-entendu appuya les derniers mots. « Il se nomme Pourpre, en couverture au village du sable et il peut vous avoir ce nom qu’il vous manque. Libre à vous d’aller le questionner par vous-même, ou passer par moi pour un traitement un peu plus rapide … Cela vous convient-il comme prix ? »

Elle esquissa un sourire de plus à la remarque du Yamanaka, tellement accroché à ses lèvres qu'elle sentait pouvoir le faire trahir au moindre soupir.

"Vous comprenez vite."

Écoutant la suite de l'intervention de l'ANBU, son doux sourire ne fit qu'augmenter en taille alors qu'elle se jouait de son éventail de façon libre, prenant garde à ne pas le plier ou déplier de trop. A en considérer les risques qu'il jouait à révéler ces données sensibles, lui bien plus que quiconque voulait obtenir le reste de ses informations. Et c'était grâce à cette faiblesse de caractère monumental qu'elle était libre de faire de lui ce que bon lui semblait. Penchant doucement la tête dans un demi-sourire quand il évoqua tuer Aburame Miko, elle s'approcha d'un pas bref du shinobi lorsque la blonde Sikarijin s'éclipsa. Savait-elle qu'elle était entendue où qu'elle se trouve ici ? La Grue préféra secouer son éventail à quatre reprises plutôt que la prévenir - voir les fourmis se débattre d'une mort assurée était toujours bien plus amusant que les sauver. Profitant d'être seule pendant quelques instants avec le blond, elle le regarda droit dans les yeux.

"Les informations ont le prix que nous voulons leur accorder. Et croyez-moi... Dans mon monde, il est possible de vendre l'océan à un homme assoiffé."

D'un pas gracieux, elle s'éloigna du Yamanaka en lui laissant cette métaphore à cogiter tandis que la déserteuse entra à nouveau, puis croisant doucement les bras elle accepta de l'écouter. Empêcher le cataclysme ? Elle ne sourcilla même pas à cette remarque : si c'était ce qu'elle voulait, elle pouvait la nourrir en informations. Le savoir d'un membre de son organisation de bas étage infiltré à Suna laissait bien plus d'avidité à entendre cependant. Suna était-elle si affaiblie par la guerre avec Konoha qu'elle ne regardait même plus qui pénétrait ses portes ? Voilà qui était bien triste pour le petit Ogami... Mais prolifique comme information en tant que telle. Si le Sikari avait réussi à renouveler son exploit de l'examen Chûnin, tout le monde pouvait réussir.

"Voyez-vous, vous êtes plus qu'à même de m'intéresser finalement - pourquoi ne pas avoir d'office user de ces arguments ? Je me le demande."

Elle agita son éventail à une reprise.

"J'accepte votre part du marché. Vous resterez quelques instants de plus à la fin de notre entrevue pour que nous échangions les détails concernant votre infiltré, ou ne serait-ce qu'une façon de le joindre. Mes hommes s'occuperont du reste. Peut-être qu'avec le bon guide, il saura voir Suna d'un œil nouveau ?"

Elle afficha un calme sourire en coin avant de se redresser et reprendre avec son éventail une fois de plus, cachant le quatrième segment. Sa petite histoire pouvait continuer...

"Yonbi, le quatrième, possède ce tempérament de feu auquel on pourrait s'attendre de sa part. Loin d'être le singe farceur... C'est un fou avide de destruction venant compléter le triste tableau destructeur avec ses deux frères - et si j'ignore une fois de plus où il est, mes sources sont formelles. Lui aussi attend le cataclysme qui le fera sortir de son sommeil pour venir nourrir le monde de son courroux flamboyant."

Elle soupira calmement avant de plier son cinquième segment.

"Gobi n'existe pas sur le Yuukan. Qu'importe mes recherches. Qu'importe les moyens mis à disposition... Depuis sa précédente apparition, il n'a été notifié nulle part. Personne ne sait où il est. Personne ne sait même me renseigner sur son comportement réel. S'il n'avait été aperçu par le passé, je serais tentée de dire qu'il n'existe tout simplement pas."

Reprenant un peu de posture une fois l'information la plus agaçante transmise, la brune plia soigneusement le sixième segment de son éventail, sourire en coin.

"Rokubi... Celui qui intéresse le plus visiblement. Inutile de préciser je pense que c'est sa colère qui terrifie tellement les vôtres, et pourtant... Il n'a pas toujours été comme ça. Les informations convergent : il a toujours été le pacifiste des neufs. Peureux, lâche, n'aimant guère destruction et souffrance. Pourtant, il a été scellé en une jeune fille du nom de Sumiyo. Qu'a-t-il fait aux humains pour mériter un tel traitement ? Je l'ignore. Les membres de la secte de la jeune fille dont il m'a été donné de tirer des informations n'en savaient guère plus, sinon que la rage l'habitait désormais. Shinobis comme Civils, personne ne mérite la survie selon lui. Personne ne mérite la liberté dont on l'a privé."

Elle effaça son sourire un bref instant pour montrer le sérieux de la situation dans laquelle ils se trouvaient.

"Ils se trouvent à Kawa no kuni actuellement, Sumiyo et lui-même. Et quelle allégresse de sa part que de s'être divisé en six parties, une pour chacune de ses queues : il s'est montré capable de détruire plus fort et plus loin encore. C'est à se demander s'il sait que sa puissance s'en est retrouvée divisée également et qu'il n'aura guère l'aura destructrice accordée à Rokubi sans récupérer ses morceaux d'une façon ou d'une autre. Mais probablement que Konohajin et Sunajin les affrontant actuellement sont déjà arrivés à cette conclusion... Du moins je l'espère pour eux."

Et alors qu'elle marqua une pause pour laisser ces données s'ancrer dans leurs esprits, elle se ravisa doucement. L'information avait un prix et elle, mieux que quiconque, en connaissait la valeur. D'un simple geste, elle referma le septième segment de son éventail, sourire aux lèvres devant le regard étonné de ses invités.

"Estimez vos informations assez précieuses et les miennes assez pauvres pour en apprendre plus. Je ne suis point malhonnête lorsqu'il s'agit de marchés si fructueux. Nanabi est la seconde sœur, et certainement la plus fatale des deux. Loin d'être le danger que représente les cruels de la fratrie, elle n'en est guère moins redoutable. Isolée et cachée du monde la plupart du temps, il est difficile de savoir ce qu'elle orchestre réellement. Cependant, c'est une chasseuse sans précédent. Un prédateur comme on n'en voit plus aujourd'hui. Calme, traquant sa proie, l'observant, se délectant des battements de son cœur avant de se jeter dessus avec violence et sans lui laisser la moindre chance. Semble-t-il qu'elle se cache dans une forêt, s'assurant de faire fuir n'importe qui qui oserait s'en approcher."

Inspirant calmement, elle agita le peu d'éventail ouvert qu'il lui restait avant de lever un doigt - immédiatement, quelqu'un lui apporta un thé dont l'odeur de jasmin eu vite fait d'effacer les effluves de tabac et d'encens dans la pièce.

"Souhaitez-vous boire quelque chose avant que l'on n'en vienne à discuter de quoi vous pourriez obtenir les informations sur Hachibi et Kyubi, ou avez-vous d'ores et déjà une offre à me faire ?"

Spoiler:

La Grande Grue répondit positivement à la première question du Yamanaka, lui confirmant ainsi que cette conversation n’était qu’un simple échange d’informations avec donnant-donnant. Puis elle termina d’écouter ce que le blondin avait à lui donner pour la suite de ces informations.

Et c’est alors qu’à la surprise générale, la nukenin fit encore des siennes pour s’éclipser en dehors de la pièce. Laissant alors le temps à la Dame de glisser un petit pique discret au Yamanaka qui passa outre et continua juste de sourire diplomatiquement.

C’est alors que le troisième protagoniste de cet étrange manège réapparu,  Yellow revenait déjà du couloir où elle s’était éclipsée, pour offrir de nouvelles informations qui allaient en sa faveur.  Elle donna alors son avis sur la conversation jusque là qui se rapprochait de celui du konohajin au même moment, intéressant mais pas très fourni comme échange. Puis elle avança sa nouvelle pièce, elle disposait d’un agent infiltré au sein du village de Suna qui pourrait trouver l’identité du gardien d’Ichibi. Intéressant ça.

La Grande Grue accepta la part de marché de la nukenin, l’informant qu’il discuterait de ça après la fin de l’entretien. Mais à l’immédiat elle reprit son histoire sur les différents bijuu. D’abord le quatrième Yonbi qui était tout aussi violent que ses deux précédents frères et attendait lui aussi un cataclysme qui le réveillerait. Rien de bien nouveau.

Vient alors le tour de Gobi, et là c’était le vide complet, on allait même à se demander si celui-là existait vraiment puisqu’il n’y avait rien eu depuis sa dernière apparition.  Puis enfin Rokubi, celui qui amenait en ce moment même la terreur sur le Yuukan, et qui était le plus peureux de tout ses frères et sœurs avant d’être affecté par une sorte de haine sans que personne ne comprenne pourquoi. La Grande Grue offrit enfin une information intéressant sur sa division en différentes parties qui avait affaibli l’original.

Puis, leur interlocutrice reconnut la faiblesse même de ces informations et consentit à leur en donner plus sur Nanabi cette fois ci. La cadette des deux sœurs était la aussi la plus coriace, moins dans la haine et la violence que ces autres frères, elle n’était pas à prendre à la légère puisque ce bijuu était une grande prédateur qui protégeait son territoire avec force et semblait vivre dans une foret. Enfin quelque chose d’un peu plus concret.

Enfin, elle leva un petit doigt, nouveau petit signe de son cru pour inviter ou plutôt ordonner à un de ses larbins d’amener du thé dont la forte odeur de jasmin fit vite le tour de la pièce. Mais Keiji n’en voulait pas, il n’était pas là pour une tea-party quelconque et les drogues c’est bon il avait déjà pris.
Il refusa alors gentillement l’offre, voulant vite aller à la suite :

-  Excusez moi je ne bois rien…

Il laissa alors un petit temps de pause, pour laisser les autres se servir tout ça, avant de reprendre la parole :

- Reprenons donc si vous le voulez bien.

Il tira sa manche, faisant apparaître alors un sceau étrange qui s’illuminait.

- Ce que vous voyez ici est un sceau un peu particulier et explique en partie pourquoi Konoha sera toujours intouchable. Il fait partie intégrante de son système de défense et chaque shinobi en est marqué permettant la convocation de tout nos soldats en seulement quelques minutes avec différents niveaux d’alertes.

Il remis sa manche en place.

- En plus de ça et du système de surveillance expliqué précédemment qui est particulièrement efficace, Konoha dispose de nombreux autres moyens de défense de son village dont la majeure partie réside dans la puissance peu reconnue du clan Hyo et de leur fuinjutsu qui entourent tout Konoha et ses environs.

Raclement de gorge.

- Voilà qui pourrait intéresser celles ou ceux qui voudrait nous attaquer de l’intérieur. De plus en ce qui concerne la purification de Matsuno Kibo, sachez que celle ci ait eut lieu après un échange entre Konoha et son ravisseur. Un dénommé Black dont on ne connaît qui a réussi à lui tout seul à battre l’un des puissants de ce monde, il est sûrement nukenin et je pense que son profil pourrait vous être utile.

Au tour d’Emi maintenant, mais qu’est ce que cet échange était fastidieux.