㋩ Il faut avoir un peu de folie, qui ne veut avoir plus de sottise. ㋩

㋠ Cela faisait un mois à peine que j'étais sortit de la grotte dans laquelle je m'étais exilé pendant la guerre afin de survivre aux affrontements qui avaient eu lieu ici et là. Je reprenais peu à peu une vie normale. Bien qu'actuellement j'étais un peu un vagabond. Dans quelques temps j'irais rejoindre le pays de la foudre, j'ai entendu dire qu'ils souhaitaient créer un village là bas et qu'il recrutait de la main d'oeuvre et des soldats. J'allais peut être un jour vivre des jours paisibles dans une structure de personnes luttant pour la paix et j'allais me la couler douce sur des terrasses à siroter des cocktails et déguster des mets délicats. Rien que d'y penser je m'imaginais déjà les saveurs me titiller les papilles et l'odeur parcourant mes narines. Et tout cela bien entendu venait de m'ouvrir un appétit de loup.

Je me trouvais actuellement dans le pays du riz, se trouvant au nord-est du pays du feu, approximativement au centre du continent sinobi en somme. Voilà pour la localisation géographique, maintenant préoccupons-nous du plus important. J'ai les crocs. C'est quelque chose de commun chez les hommes, mais chez moi, bien manger était plutôt une philosophie de vie. J'avais gagner pas mal d'argent en escroquant des pigeons et donc je pouvais aisément me payer un gastronomique si je le voulais. Bien que pour le coup, j'allais aller me faire un restaurant à la bonne franquette, sans grande prise de tête. Je passais la porte de l'établissement, je fus immédiatement accosté par un serveur, qui n'étais pas habillé en tenue. En même temps dans un petit restaurant de quartier, il ne fallait pas s'attendre à quelque chose de spéciale. L'homme m'installa à une table pour deux, bien en vue sur la porte. Je regardais alors les gens défiler tout en consommant une simple boisson.

Soudain une belle jeune fille d'à peu près mon âge soit seize ; dis-sept ans rentre dans ce modeste restaurant, une belle crinière flamboyante. Et je devais bien avouer que j'avais eu un coup au coeur en la voyant. Et sans attendre, je secouais la main de droite à gauche tout en criant à travers l'établissement.

⇨ Mademoiselle, je vous invite !

Oui, ça tapait à peine pas l'affiche, mais pour une personne d'exception rien de mieux qu'un acte irrationnel et complètement dénué de sens ? Non ? En tout cas je ne pouvais prévoir quelle serait sa réaction, mais j'espérai ne pas me faire ignorer. Ce serait si triste !

~ Flash Back †

Une matinée pas tout à fait comme les autres au temple familial, dans la lumière du matin tamisée par les volets en bois miteux, une atmosphère assez étrange et dérangeante, et dire qu'un an auparavant ce lieu grouillait de vie, aujourd'hui il n'abritait plus que deux personnes, moi et ma sœur. J'étais déjà prête à partir, résolue ; et comme à chaque fois avant un départ, je discutais avec Anka, elle tentait de me dissuader, et à chaque fois la réponse était la même.

« Je pars pour le pays des rizières. »
« Un autre pays.. Tu sais Zanshi, tes recherches pourraient s'avérer être sans fin.. Peut être que tu devrais.. enfin »
« Que.. Quoi, abandonner ? Faire mon deuil ? »
« Non, je ne sais pas ; mais tu es encore jeune, tu as de l'avenir et du temps, ne le gâche pas, c'est tout.. »
« Ne t'inquiète pas pour moi Anka, je sais que ce n'est pas du temps perdu, je le retrouverai, il n'est pas loin. »
« … Ne t'égare pas alors. »

Je m'étais lancé depuis quelques mois dans un périple qui, je devais le reconnaître, me prendrait pas mal de temps, je n'étais pas sûr du résultat et pire encore, je le redoutais. Je fondais peut être mes espoirs sur de bien trop maigres éléments, à savoir une intime conviction et un profond ressenti. Mais cela me suffisait en fait, ma volonté était de fer, et mon caractère bien trempé ; je n'étais pas une tête de mule, non, mais pas loin. J'avais juste l'impression d'être un de ces chevaliers des temps anciens immémoriaux à la quête impossible, des seigneurs cherchant une coupe.. Sauf que moi je trouverai, mon Graal. Je quittai le temple, Kusa.

† FlashBack ~

Je venais d'arriver au pays des rizières, dans une petite ville par là bas, pas trop mal fréquenté ; on m'avait dit que cette nation était plutôt pauvre, rurale, mais cet endroit ne reflétait pas vraiment tout ce qu'on pouvait en dire, c'était peut être là la capitale, ce qui en soit ne m'étonnait pas.. C'était la dernière halte avant mon retour au bercail, mes recherches infructueuses m'avaient vraiment découragé, je m'étais faite arnaquer comme une débutante pour des informations sans valeur finalement, du coup je n'avais plus un ryos... Que me réservait cette journée ? Encore des déceptions, des mésaventures ? Quoi ? La faim commençait peu à peu à me dominer, d'habitude je savais faire fis de ce genre de besoin mais là, couplée au désarroi et quelque part à la tristesse ; elle était plus forte que moi. Quelles que furent mes envies, un problème se posait : l'argent, je ne pouvais même pas me payer un bol de riz, un comble dans ce pays !

C'est là, au moment où je passais devant un de ces petits restaurants complètement ouvert que j'entendis une voix résonner justement depuis la salle, je m'arrêtai, observant, il me semblait que le message m'était destiné, en effet, je n'avais pas vu beaucoup de personnes que l'on aurait pu appeler demoiselle qui passait devant le restaurant à ce moment ! Je regardai les clients, pas très nombreux, et je reconnu par déduction, qui avait pu m'interpeller. Mon regard croisa celui d'un jeune homme à l'allure singulière, et vu l'expression de son visage, il n'y avait pas de doutes possibles, c'était bien lui. Bien, même si je voyais le personnage et qu'il ne m'inspirait rien de spécialement négatif, je ne savais pas si je devais lui répondre. Après tout, j'avais d'autre chose à faire..

Je regardai devant moi et reposai mes yeux à l'intérieur, quel dilemme.. Et je repensai à ma sœur, j'étais jeune, j'avais de l'avenir, je devais en profiter ; puis j'avais faim. Je décidai alors d'entrer, et de rejoindre cet inconnu, c'était bien la première fois que j'accordais de l'intérêt à une telle personne, enfin ; peut être serait il celui qui permettrait à mon dernier jour dans ce maudit pays de ne pas se finir en queue de cerise. Le serveur me regarda entrer stupéfait, il regarda celui qui m'avait attiré ici, je m'arrêtai à son niveau.

« Ce n'est pas son sexappeal, j'ai juste faim »

le rassurai je.

Puis je me dirigeai vers la table du jeune homme. Il n'était pas vieux, à peu prés mon âge ; je pouvais le tutoyer...

« Salut... ça t'arrive souvent d'interpeller les personnes comme ça ? »

㊤ La patience a beaucoup plus de pouvoir que la force. ㊤

㊥ Au final, j'avais bien fais d'interpeller cette jeune femme puisqu'elle se dirigeait maintenant vers ma table. Bien que je me demandais si elle ne venait pas juste pour me mettre une tarte dans la gueule. Les filles sont si imprévisibles donc je ne savais pas comment elle allait réagir. Finalement, une fois à mon niveau, elle s'installa à ma table avant de me demander si j'invitais souvent des gens de cette manière. A vrai dire, c'était déjà arrivé plusieurs fois. Des filles mignonnes comme aujourd'hui ou bien même des mecs, simplement car je n'aimais manger seul. Et puis, puisque j'avais de l'argent, autant m'en servir. Ce serait un crime de laisser passer une femme avec une telle crinière sans avoir une réaction à son égard. Par politesse, je me devais de répondre à sa question.

⇨ Hello ! Il m'arrive quelques fois quand mes yeux succombent à des délices ou bien lorsque seule la solitude est ma compagne, que j'invite des gens à ma table.

J'étais entrain de siroter ma limonade, que le serveur m'avait apporté un peu avant l'arrivée de la jeune femme et je me perdais dans son regard. Finalement au bout d'une petite minute je me rendis compte de mon impolitesse. Je lançais donc afin de rectifier le tir.

⇨ Si tu veux boire ou manger quelque chose sur la carte, fais toi plaisir ! En échange je te demanderai simplement de tenir une conversation. Marché équitable qu'en penses-tu ?

Enfin équitable mon cul. J'allais casqué pour de la compagnie, ça n'avait qu'une différence avec des prostitués qu'on paye pour de l'argent. Là je payais pour avoir des amis, c'était chaud quand même. Je scrutais à présent la carte. Les prix étaient raisonnables hormis peut être ce gigantesque sandwich de trente et un étage qui coûtait la banalité de cinq-cents ryos. Bien que même celui-ci je pouvais me le payer sans problème. Hormis ce dernier, les plats étaient compris entre trente et cent ryos. Ah parce que oui, même si j'invitais je restais un gros radin et surveillais toujours le montant avant de casquer, question d'habitude. Enfin il était temps d'engager la conversation par les civilités.

⇨ Ah enfaîte, je me nomme Yugata Yugure. On me surnomme généralement le clown. Et toi ? Quelle est ton nom charmante nymphe ?

J'étais généralement pas du genre a complimenté, mais je devais bien avouer que la rouquine ne me laissais pas indifférent. Et puis, j'étais jeune et insouciant, j'avais comme qui dirait la fougue de la jeunesse avec moi. Peut être cela se calmerait-il plus tard. Qui sait ? Toujours est-il que j'attendais une réponse de mon invité. J'espérai qu'elle répondrait à ces simples civilités. Obtenir le nom de cette beauté. Comblerait déjà toutes mes pensées.

Haha.. ce jeune homme savait jouer avec les mots, une phrase, une réponse subtile pleine de finesse qui aurait laissé n'importe quelle autre écervelée, ou du moins un peu niaise rougir comme une écrevisse que l'on aurait passé au feu ; mais pas moi, je ne cachais que ces compliments ne firent pas plaisir, mais ce n'est pas vraiment ce que je recherchais en ce moment : les charmantes paroles d'un bellâtre inconnu. Enfin, je n'allais pas le contre dire car ; sans égocentrisme ou gonflement de cheville, je n'étais pas repoussante, bien loin de là ; peut être un peu garçon manqué parfois mais cela se faisait tellement plus rare, l'âge bonifie les femmes ! Bref, en tout cas il n'était pas un exemple de machisme et finalement son côté plutôt excentrique n'était pas pour me déplaire non plus. La marginalité, les aspects spéciaux et ce genre de chose m'avaient toujours attirés, allez savoir pourquoi.. En plus il m'invitait !

Ce joyeux personnage m'observait, je ne pus faire autrement que le regarde, un court instant je décrivis la couleur de ses yeux, noir ? Ou foncé.. Uhm, j'ai souvent entendu, quand j'étais plus petite, et même récemment, que le regard, les yeux étaient le miroir de l'âme, qu'on pouvait déterminer si la personne était construite sur un bon ou un mauvais fond rien qu'en la fixant.. Mais là, avec lui, j'avais l'impression que cela ne fonctionnait pas ; je veux dire, d'habitude j'avais juste à observer une personne pour savoir si je pouvais me fier à elle ou pas... Mais lui, uhm, je n'aurai peut être pas mis ma vie entre ses mains à cet instant. Mais ce désagréable ressenti fut vite couvert par sa voix, me faisant oublier mes premiers a priori. L'invitation devenait effective, il me proposait de commander ; ainsi je dressai ce qui semblait être la carte devant mes yeux, me servant finalement du morceau de carton pour faire rempart entre nous deux.

Je ne su pourquoi, mais il me gênait un peu, du moins, son regard. Sentir quelqu'un me dévisager sans pouvoir cerner ne serai ce qu'un fragment de sa personnalité.. Le silence installé par mon levé de bouclier fut de nouveau brisé, par le même. C'est vrai, il m'invitait et je ne m'étais pas présenté, et n'avais pas vraiment fait preuve d’enthousiasme. En l'entendant je baissai la carte légèrement, l'observant comme l'espionnant ou le guettant, j'appris son nom et même son surnom qui me parut vraiment approprié ; et évidemment en retour, il me demandait le mien, mais par l’intermédiaire d'un autre compliment. C'était un genre de drague non ? J'abaissai cette fois la carte, la reposant ; et lui répondis. Peut être me faisais je des idées quant à lui.

« Et bien, ravie de te rencontrer, Yugure. Je m'appelle Zanshi, et il n'y a que ceux que je n'aime pas qui me ''surnomme''.. Le clown donc, je vois »

terminais je en détaillant ses vêtements, tout en souriant.

Si on le surnommait ainsi, c'est qu'il devait être drôle, parce que l'habit ne fait pas le moine ; on ne peut surnommer quelqu'un que sur son physique, c'est bien trop réducteur et péjoratif. Moi on me surnommait l'écarlate et ce depuis mon enfance, lorsqu'il était encore question de clan, j'étais la fille de ''Hakano, le rouge'' : l'écarlate, aujourd'hui les seuls me connaissant sous ce nom étaient les ninjas m'ayant affronté, et puisque j'étais là, cela signifiait que je les avais battu ; pas tué ! Cela me donnait une certaine renommée. Bref !

« En tout cas, c'est gentil de ta part ! Je m'apprêtais à quitter cette ville sans manger, enfin ; un bol de riz et de l'eau me contenteront. Ils doivent bien avoir ça, ici. »

Je n'allais pas profiter de sa générosité, je prendrai ce que j'aurai pris si j'avais été seule.

« Je suis loin d'être une nymphe, et je suppose que tu es loin de n'être qu'un clown ».

Il n'y avait que ceux qu'elle n'aimait qui l'a surnommait ? Je vois en somme simplement ses ennemis. Elle dégageait un chakra plutôt commun pourtant. Mais bon les apparences sont souvent trompeuses comme dirait l'adage. Elle semblait trouver mon surnom commun. Après tout il est normal d'appeler quelqu'un par ce qu'il est non ? Mais je souhaitais répondre quelque chose à cette phrase, histoire de ne pas laisser cet instant se perdre, c'est pour cela que je lançais la phrase suivante.

⇨ Zanshi l'innommée alors ? Soit.

Ce n'était pas une phrase d'un niveau spectaculaire mais c'était suffisant pour moi. J'attendais donc impatiemment la suite de sa déclaration comme si je me laissais emporter et buvait ses paroles comme l'eau d'un ruisseau. Au final la suite était moins intéressant. Elle semblait vouloir se contenter d'un bol de riz et de l'eau. Etait-elle de ces femmes se privant pour rester svelte ? Je trouvais cela parfaitement ridicule, j'espérai vivement qu'il ne s'agissait pas de cela, je lui fis la remarque immédiatement après qu'elle eut finit sa phrase.

⇨ Tu ne vas pas rien manger par peur de prendre des kilogrammes n'est ce pas ? Et s'il s'agit de la peur d'abuser de ma gentillesse ne t'inquiète donc pas. Tu ne risques pas de me délester de beaucoup. J'aurai toujours suffisamment pour répondre à mes besoins. Mais ne parlons pas des choses qui fâchent, prends ce que tu souhaites vraiment !

J'affichais un sourire parfaitement maîtrisé et un air enjoué. La suite me laissais perplexe en revanche, elle annonçait clairement qu'elle n'était pas une nymphe et que je ne semblais pas être qu'un clown ? Etais-je déjà percé à jour ? Aurait-elle, elle aussi un moyen de tracer mon chakra ? Quelle situation embarrassante, j'étais envahi d'une gêne pas possible. Pendant un instant je ne sus quoi répondre. Finalement je préférai relancer le dialogue en lançant.

⇨ Être et paraître ont un tronc en commun si l'on y regarde de plus près.

Dis-je malicieusement. Je m'étais tiré d'un sacré mauvais pas là. Je pouvais soufflé quelques instants. Ce fut à ce moment là que choisi le serveur pour faire son apparition afin de prendre nos commandes. J'espérai que finalement elle ne s'était pas résignée à ne prendre qu'un simple bol de riz, cela serait vexant pour le modeste clown que je suis. Une fois la commande passée, je lui lançais tout souriant.

⇨ Que viens-tu faire dans le pays du riz, Zanchi-chan ?

Je rigolais, oué il me faisait rire malgré mon état d'esprit bien moins léger qu'auparavant, enfin je ne riais pas vraiment, juste un sourire ; je réagissais à tout ce qu'il venait de me dire, esquiver les questions était un art à part entière, et il y excellait brillamment, manipulant toujours les mots avec une certaine grâce, puis je soupirai, il semblait vraiment s’intéresser, peut être n'étais je pas qu'une simple bouche trou, en fait c'était assez plaisant de ne pas avoir à faire toujours le premier pas pour entamer un semblant de discussion avec quelqu'un. Finalement j'allais la jouer un peu plus soft, un peu moins sur mes gardes et profiter de cet instant avec ce parfait inconnu, un peu de légèreté ne me ferait pas de mal. Fallait le prendre comme une nouvelle expérience, puis je devais bien admettre que mon cercle d'ami était vraiment restreint pour ne pas dire inexistant. J'allais donc lui répondre, je n'étais certainement pas aussi poétique que lui, mais je restais quand même douée de parole.

« Haha ! Bien, je souhaite un bol de riz, rien de plus, vraiment ; je suis comme ça, je n'aime pas profiter des autres mais ce n'est pas pour cette raison que je ne prendrai rien d'autre, mais plutôt parce que je suis comme ça ! Il en faut peu pour être heureux. Puis je ne vais pas manger plus que j'en ai besoin, ce serai inutile. »

Lui dis en souriant

« Je suis venu ici pour retrouver ''le peu qui me rendra heureuse'' mais, ce n'est pas ici que je le retrouverai, semblerait il. »

Ajoutais je en soupirant.

J'essayais de ne pas trop en dire, ce n'était pas des plus joyeux et je ne voulais pas qu'on s’apitoie ou qu'on ressente pour moi la moindre empathie et encore moins de la pitié. Il y avait certainement plus intéressant que ça. En tout cas ce gars n'était pas un bof classe gros lourd, c'était déjà un bon point et une raison suffisante pour que je ne quitte pas sa table dans les dix prochaines minutes, lui ne partirait pas vu qu'il m'avait invité. En tout cas il avait du mérite d'essayer d'animer cette rencontre plutôt spéciale, car je n'étais pas vraiment le type même de la sympathie ou de l'humour. Il y a des choses qui arrivent qui font changer les personnes du tout au tout, comme une guerre ou la perte d'êtres chers, je n'allais pas lui poser la question bien sûr, on devait éviter les sujets qui fâchent. Mais là c'était à mon tour de poser des questions.

« Et toi.. A part manger, qu'es tu venu faire ici ? Puis, tu n'as pas vraiment l'air d'être un cultivateur de riz.. Enfin, les apparences sont souvent trompeuses! Peut être qu'en fait tu es un paysan qui se déguise »

En souriant toujours

parce que franchement, je me demandais ce qu'on pouvait bien venir faire ici, à moins d'y être arrivé par hasard vraiment juste pour manger.

Elle ironisait ma remarque afin de mieux la détourner, quelque part c'était à peu de chose près ce que je faisais depuis le début de cette conversation. Malgré cela, je n'arrivais pas à lui faire commander autre chose. Elle se contentait de peu, c'était quelque chose que je ne parvenais pas à comprendre. Personnellement lorsque l'on m'offrait quelque chose, en plus de la main, j'essayais souvent de prendre le coude puis le bras entier. J'étais une personne tenace, il fallait le dire. La suite de ses paroles en revanche était plus troublante même triste. Pourquoi triste et bien pour deux raisons. Déjà la plus évidente c'est qu'elle ne semblait pas déborder de joie, c'était évident. La seconde, c'était que le peu qui la rendrait heureuse fait certainement référence à son petit ami ou à quelqu'un dans le même genre du coup vous voyez bien l'image ?

Imaginez vous un petit Yugure version cartoon se faire écraser à coup de maillet par un gros méchant pas beau avec une pancarte derrière lui affichant le mot " winner " en énorme. C'était un peu cela que je ressentais en ce moment, mais malgré tout, je me devais de garder la tête haute. Je ne m'attendais pas à ce qu'une si jolie demoiselle soit célibataire surtout en ces temps de rapprochements et d'entraide plutôt que d'égoïsme. C'était la fin de la guerre après tout. J'observais donc cette jeune femme sans rien dire pendant un court moment et finalement c'est elle qui revint à la charge avec une question. Elle voulait savoir les raisons qui me poussais à venir ici, que je n'avais pas la gueule de quelqu'un du coin et que je ne ressemblais pas à un paysan mais que je pouvais être déguisé, encore une fois, je lançais une vanne sur ses paroles.

⇨ Enfaîte je suis un clown déguisé en paysan déguisé en clown c'est assez complexe ! Mais pour répondre sérieusement, ce n'est pas passionnant, je suis ici car je suis né ici, mais la guerre a séparé bien des choses !

Je prenais le temps de souffler un coup avant de lâcher un sourire et de dire.

⇨ Enfin je parle pas pour moi hein ! Personnellement ma famille doit être quelque part entrain de piller un village ou deux. Et comme je n'aime pas spécialement voler les pauvres, je me joins pas à la fête ! On va raccourcir ça comme ça puisque l'histoire originelle est vraiment à chier ! Sinon Zanshi-chan, dis moi tout, crois-tu que ce que l'on raconte, que des gens commences à s'allier pour former des villages ? Es-tu curieuse ! Et surtout aimes-tu les roses ?

Dis-je tout en sortant une rose de mon chapeau comme par magie ? Bon je les avaient acheté au fleuriste pour les apporter sur une tombe de quelqu'un que je connaissais dans ce patelin mais cela pouvait aussi bien être des pissenlits, ça fou juste un coup au prestige quoi ! Et puis la rose lui allait tellement mieux au teint. Je tendais donc la fleur à la jeune fille aux cheveux écarlates !

Dans d'autres circonstances, dans une autre vie peut être même, ce jeune homme si décalé aurait put être autre chose qu'un paysan déguisé en clown ; mais bon, ce n'était pas le cas. En attendant il était sympa. Je continuais de l'écouter, j'aimais bien dans le fond, il était drôle, je ne cessais de me le répéter. Preuve de mon amusement, je souriais ; il avait réussi à égayer ma misérable journée ; on dit que le rire est le meilleur des remèdes ? Et bien je peux vous affirmer que c'est vrai ! Cependant ce n'était qu'une guérison éphémère et cet état ne durerait pas éternellement. Dés que je partirai, les effets dus à son aura, à sa personne et tout s'estomperait progressivement.

Puis la discussion tourna sur un autre point, une réponse à ma question, il était donc originaire de ce pays, et bien.. Visiblement ce que j'avais dit sans savoir ne l'avait pas blessé, j'en appris un peu plus sur sa famille, des pillards hein.. Oué, on ne choisit pas sa famille comme on dit, ça, je le savais parfaitement, heureusement qu'on pouvait choisir ses amis en revanche. Bon son histoire n'était pas trop triste au moins ! Enfin, si c'était bien là son histoire, même simplifiée. On pouvait se raconter n'importe quoi sans pouvoir exprimer le moindre doutes étant donné qu'on ne se connaissait pas. Puis on dériva sur autre chose de bien plus sérieux comparé au reste, des alliances, des histoires de village.. J'en avais entendu parler..

Et avant même que je ne puisse répondre il enchaîna avec une autre demande paraissant complètement dérisoire par rapport à sa précédente question, je restais assez perplexe, et fus finalement surprise, et agréablement. Je ne fis pas attention, de je ne sais où il sortit une fleure, et pas n'importe la quelle ; une rose, rose ; avec de toutes petites épines et il me la tendit, mon regard encore emprunt par l'étonnement, je la pris entre mes doigts, je les regardai successivement tous les deux, en souriant de nouveau, la levant jusqu'à mon nez, la humant, cela faisait depuis longtemps que j'en avais pas vu, ni même senti, je me souvenais alors que c'était ce genre de choses, simples et en même temps si magnifiques, qui me rendaient heureuse.

Tenant la rose, j'abaissais ma main, la laissant reposer sur mes genoux ; je décidais quand même de lui répondre, d'une voix marquée par une certaine émotion, de joie ? De bonheur ? En relevant les yeux, en regardant mon opposé ;

« J'ai entendu beaucoup de choses.. et ça à l'air vrai, je suis passée par le pays du feu, il y a pas mal de mouvement là bas.. Mais de toute façon, des ninjas vont s'allier, encore, et ? Que se passera t il ? D'autres feront la même chose un peu partout.. Et on se retrouvera encore dans un conflit, et on perdra encore des amis. Voilà tout... Pas besoin d'être un prophète pour lire cet avenir.. »

Dis-je en baissant les yeux pour regarder la fleure que je faisais tourner entre mes doigts. Et je relevai la main, montrant la fleur. Je repris la parole, replongeant à nouveau mon regard dans celui de Yugure.

« Les roses, je les aime ; elles sentent bon, sont douces et à la fois redoutables.. Là où je vis, il y en avait ; maintenant, il n'y en a plus. Je te remercie Yugure-kun. »

dis je en esquissant un fin sourire.

La part de joie était bien plus importante que celle de la nostalgie ou de la tristesse, donc je ne succombais pas. De plus, ce serai assez déprimant à raconter. Personne ne veut connaître la fin malheureuse d'une histoire d'amour, et même moi j'aurai préféré ne pas y penser, mais bon, c'était omniprésent. Enfin, cette rose, même rose, me réchauffait le cœur, chose que je ne pouvais faire moi même malgré mes étonnantes capacités... Oui, je pouvais le remercier.

La jeune femme confirmait donc les rumeurs, dans chaque grand pays un mouvement de shinobis était en marche, j'allais bientôt devoir m'y greffer si je comptais avoir ma place dans l'un de ceux là. J'avais une petite préférence pour Kumo même si bon, mon choix n'était pas encore tout à fait sûr. Mais pour l'heure je m'intéressais bien plus à la suite des paroles de la jeune femme. Elle semblait être dépité par cette nouvelle de rassemblement, elle imaginait déjà le début de d'autres conflits ainsi que les pertes qui en découleraient. Personnellement je trouvais qu'au contraire il s'agissait plutôt d'une bonne chose qui allait permettre la stabilité pour un certain temps du moins. En revanche dans chacune des nations, un conflit mineur allait voir le jour afin de savoir qui allait être nommé au poste de premier chef du village. Et cela allait être intéressant. Je décidais d'apporter une sorte de réponse aux paroles de Zanshi même si je ne su tout de suite comment exprimer mon idée. Je choisissais donc mes mots avec soins.

⇨ C'est un cycle qui tend à se répéter peu importe les actions entreprises ! Seul le Rikudou Sennin avait les cartes en mains pour instaurer la paix. A moins de l'avènement d'un deuxième sage des six chemins, le monde continuera lentement sa décadence. Et d'ailleurs même cette vieille histoire tombe peu à peu dans l'oubli.

J'adressais un léger sourire, mais mes paroles m'avaient laissé songeur. Quelqu'un s'éveillerait-il donc aux pupilles du sage. Les Uchiha(s) et les Senju(s) qui représentaient le plus grand espoir pour posséder ce pouvoir n'étaient plus de ce monde. Trahi par leurs alliés, par leurs frères. Et ces mêmes traîtres se regrouperaient bientôt sous la bannière de Konoha. Le massacre des deux familles étaient récents, il datait d'il y a un ou deux mois tout au plus. Enfin bref. Assez parlé de ces fous. Je devais me concentrer sur l'instant présent et sur la perle en face de moi. Elle semblait avoir appréciée mon cadeau. Plus que l'aurait apprécié la tombe de mon défunt ami en tout cas. Je rebondissais sur sa phrase afin de lancer.

⇨ Je t'offrirai des milliers de roses pour voir ce sourire une seconde de plus, Hihi ! Et bien sûr qu'il en reste. De toute les fleurs qui étaient chez toi, il y en a une plus belle et plus courageuse que les autres qui a réussie à survivre, la preuve tu es devant moi pour en témoigner !

Je la regardais avec un large sourire. Jouer sur les mots était ma spécialité, j'usais des paroles tantôt comme des fleurs tantôt comme des serpents. La polyvalence de mon langage était la plus grande de mes forces. C'était un trait commun à beaucoup de monde, mais il servait bien plus à un politicien qu'à un clown, malheureusement, enfin pour finir, j'ajoutais une question.

⇨ Quelle est ta patrie natale Zanshi-chan ?

Le destin du monde semblait beaucoup tracassée la belle jeune femme, avait-elle payée un lourd tribu pendant cette guerre. Je n'osais même pas poser la question par peur de la rendre encore plus triste qu'elle semblait l'être actuellement. Car oui, dans son regard même si elle souriait actuellement on pouvait lire une touche d'amertume et de tristesse. J'aimais contempler le regard des gens, qu'ils soient homme, femme ou même enfant, les yeux sont le miroir de l'âme c'est bien connu. J'admirais alors le sourire qu'elle me fit tout en annonçant avec délicatesse que j'étais charmant, c'était un compliment qui allait droit dans mon coeur, sans autre détour possible. Je n'espérais rien de cette journée, je n'espérais rien de ce moment d'ailleurs, je voulais juste profiter de ce simple instant avec cette personne magnifique que je venais de rencontrer. Je ne pouvais qualifier les sentiments qui m'envahissais, ce n'était pas l'intensité qui n'était pas qualifiable mais plutôt le fait que cela ne m'étais jamais arrivé. Je ne pouvais l'expliquer. Je décidais quand même de répondre à son compliment.

⇨ Je ne pourrais être charmeur si je n'avais pas une délicate oreille pour m'écouter !

Je disais cela tout en lui rendant son sourire. Elle m'annonça alors qu'elle venait de Kusa, le pays de l'herbe, les étendues sauvages et les plaines étaient fréquentes dans ce pays du moins avant les ravages de la guerre ! Cela faisait bien une décennie que je n'avais pas vu à quoi ressemblait cette nation qui jadis était rayonnante. Je lançais alors en rigolant.

⇨ Eh bien pour une paysanne, tu tapes plutôt dans le luxe Hihi !

J'avais un rire franc, un regard profond qui reflétait la sympathie que j'avais pour les gens qui m'intéressaient ! Mon adresse avec les mots n'était après tout qu'un bonus gracieusement octroyé par dame nature. Zanshi avoua finalement qu'elle se sentait bien en ma présence, du moins c'est comme cela que j'accueillais le message, cela était plaisant à entendre et peut être pas facile à dire, il n'empêche que la franchise était une qualité que je savais apprécier. Je lui répondis donc naturellement.

⇨ On ne sait jamais ce que la vie nous réserve le matin et on peut regretter ce qu'elle nous a donné le soir. Toujours est-il que je suis moi aussi content de faire une aussi splendide rencontre et même si dans un certain temps tu vas devoir t'en aller pour continuer à cheminer vers ton but, sache que même si c'était dans une quinzaine d'année, je serais toujours prêt à avoir une conversation comme celle-ci avec toi !

Je récompensais sa franchise par la mienne, c'était quelque chose de naturel chez moi. J'appréciais que les gens annoncent clairement leur sentiments même si cela pouvait blesser ou vexer la personne. Lorsque l'on crache par derrière, c'était à mon sens un manque cruel d'honneur. Je finissais encore une fois par une question pour la belle ainsi qu'une déclaration sans réellement d'attache avec la discussion actuelle, juste une pensée qui m'échappais.

⇨ Ah pourquoi certaines personnes restent-elles ancrées dans le passé alors que l'avenir et le présent ont tant à offrir... Désolé je parlais pour moi même, j'avais encore une question, désolé je vais peut être paraître malpoli, mais cette couleur de cheveux est-elle naturelle ? Je trouve ta chevelure magnifique !

Il continuait sur sa lancée, et il avait bien raison, alternant et même alliant ses compliments à son humour avec une divine finesse. Depuis quelques temps les seuls personnes que j'avais rencontré, hors mis ma sœur, étaient tous des bourrins sans intérêt ne sachant aligner deux mots correctes l'un derrière l'autre, des bœufs d'une espèce pas si rare que ça et qui était peut être même en prolifération avec les derniers événements, mais il fallait de tout pour faire un monde, même des déchets ; et d'autres comme moi, des incinérateurs si je puis dire. En l'observant de plus prés, plus en détail ; je fini par douter qu'il soit un shinobi, je penchais plutôt pour un ménestrel, le profil correspondait, beau parleur, assez marginal.

Je voulais en avoir le cœur net, mais avant que je lui pose la question, il me coupa l'herbe sous le pied, interposant une phrase ; une réponse à mes divagations.. Je l'écoutais, encore et toujours, parler à quelqu'un de civilisé n'ayant pas peur et même au contraire était assez rassurant, avec les conflits et les guerres les gens, civils ou ninja se méfiaient de tout le monde, ne faisaient pas confiance, ils avaient peur.. Ce fut d'ailleurs pour cette raison que j'employais des jutsu pour dissimuler Sei'Ruseï, en fait peut être son absence avait elle aidé ce jeune homme à m'inviter. Bref, il marqua un arrêt, et continua, son regard était assez spécial, perçant ; le genre qui peut faire se lever les doutes.. Il parlait pour lui même ?

« Tu parles pour toi même ? Pourquoi les gens vivent dans le passé, pourquoi ne profitent ils pas du présent et du futur ? Je vais te dire pourquoi, Yugure. Même si on peut rencontrer des personnes apaisantes, comme toi, vivre des moments de repos sans avoir à se soucier de qui se trouve derrière soit ; jamais ces moments et ces personnes ne combleront le vide laissé par la disparition de ses amis, de sa famille ; ils réconforteront, apaiseront la douleur mais jamais ne la feront disparaître. C'est une malédiction que peu de personnes peuvent lever, ceux qui la subissent s'en sortent soit détruit, soit marqués.. »

Répondis je sur un ton plutôt froid et sec.

Je soupirai, je regardai la fleur une nouvelle fois, oui parce que c'était moins débile que de regarder le sol ou la table, et certainement beaucoup moins gênant que de le regarder à cet instant. Je senti bien que ma réplique hors cadre écornait un peu le cadre de cette rencontre, j'avais refroidi l’atmosphère c'était un comble pour quelqu'un comme moi, j'avais plus l'habitude de réchauffer les choses. Je ne voulais pas que ma réponse soit mal comprise, elle était bourrée de sous entendus, qui mal interprétés pouvaient blesser plus qu'autre chose.

Chacun avait son point de vue, sa philosophie, sa manière de vivre ; mais ne pouvait reprocher à quiconque de vivre dans le passé, ces personnes avaient trop perdu, des être trop chers pour en faire fit et dire ''Demain est un autre jour''. En fait à bien y repenser, je le comprenais, il était le genre de personne à prendre la vie comme elle vient, de se jouer de ce qui leur déplaît... Par cette simple pensée, phrase qui lui échappa je compris alors, en partie, qui il était, nous n'étions pas.. dans la même ''catégorie''. Finalement pour ne pas plomber l’atmosphère ou au moins essayer de me détendre je lui répondis, non je m'excusais..

« Excuse moi, je divague.. Euh.. Mes cheveux.. »

Je regardais une des mèches rougeâtre qui couvrait mon épaule et venait flirter avec le rebord de la table. Leur couleur si spéciale, oué, je savais très bien de quoi elle était issue. Tous les membres qui appartenaient à mon clan avaient des cheveux d'une couleur spéciale, mon père avait les cheveux écarlates, son grand père les avait, son arrière grand mère aussi, c'était dans les gênes, ceux de ma branche pouvant manipuler le feu et dégager des températures mortelles par leur seule volonté avaient cette particularité, les cheveux, les yeux, le chakra.. Un de mes cousins manipulant les courants électrique avait les cheveux blonds vraiment prononcés. Seule ma sœur avait les cheveux azurés et un pouvoir y correspondant, un défaut génétique, enfin je ne m'y connaissais pas dans ce domaine. Aujourd'hui nous n'étions plus qu'une poignée, tous les autres étaient morts lors du combat contre les uchiwa... Je décidais donc de lui dire, peu de personnes pouvaient dire ''je sais pourquoi'', il fut le sixième aujourd'hui.

« C'est naturelle. Mon père m'a expliqué que cela provient de notre don, qu'il réécrit le matériel génétique de tout ce qui devrait avoir une couleur changeante. Si mes souvenirs sont bons. »

C'était à peu prés ça, mais je n'étais pas une scientifique experte en génétique, bien loin de là, et mon père non plus d'ailleurs, avant de se reconvertir en ninja il était marchand, négociant, comme tous les autres, et se servait de ses pouvoirs pour faire fondre les métaux précieux... Un paradoxe. Puis je re-regardais en face de moi, sondant le garçon qui m'avait convié, j'avais du mal à savoir quel impact j'avais pu avoir, du moins, mes mots. Je levai une main, sentant la caresse de la fameuse mèche sur son dos, et je la glissai sur celle du clown. Je savais que ma peau était à la limite de brûler.

« Tu sens ? C'est ça le don, c'est l'un de ceux qui a causé la disparition d'une partie de ceux que j'aime.. Je n'aurai pas du prendre ce que tu as dit pour moi, excuse moi. Je serai vraiment vraiment idiote d'avorter notre amitié pour ça.. »

On parlait, on parlait, mais avec tout ça, on ne mangeait pas, et mon ventre n'allait pas tarder à crier famine..

Elle venait de plomber l'ambiance en un instant. Tout mes efforts afin d'instaurer un climat de confiance et chaleureux venaient de s'effondrer d'un seul coup. La pensée qui m'avais échappée semblait en être la cause. Elle aussi était une personne vivant dans le passé bien plus que dans le présent. Rien qu'à ses paroles, je savais qu'elle avait perdu des êtres chers pendant cette guerre des clans. Je ne pouvais pas comprendre sa douleur, j'étais un homme sans attache. J'avais bien une famille mais c'était un clan minable avec qui je n'avais aucune relation spéciale. D'ailleurs il n'y avait que très peu de personnes que je considérais comme mes amis, et celles-ci étaient pour la plupart des gens que je voyais une à deux fois par an tout au plus. J'étais un gars des routes, une personne nomade aimant bouger ici et là sans accroche. Finalement par rapport à ses paroles je me contentais de répondre.

⇨ Combler peut être pas. Mais oublier le tant d'un repas, pourquoi pas ! Je ne sais ce qui te tourmente, jolie fleur, mais te le remémorer sans cesse même pendant les instants joyeux n'aidera pas à ta guérison !

Là où elle avait lancé une remarque sèche avec un air froid, je redonnais de la chaleur par ma poésie et mes compliments, j'étais un homme qui se permettais ce genre de chose, réagir de manière opposée à une réaction normale. On me classait souvent dans la catégorie des imprévisibles. Et cela me plaisais, je devais bien l'avouer. Finalement elle reprit en s'excusant d'avoir réagit de la sorte. Et elle reprit la discussion sur la question que j'avais posé naguère. Sa couleur était donc naturelle mais résultait d'une anomalie génétique ou quelque chose du genre. Je pouvais comprendre ce qu'était avoir un pouvoir spécial même si je me demandais à quoi ressemblait le sien. La réponse ne tarda pas. Elle posa sa main sur la mienne et là, sa chaleur parcourait mon corps mais sa température était bien plus élevé que les trente sept degrés naturels du corps humain, je ne pouvais l'estimer mais il s'agissait de quelque chose d'énorme. Je ne retirais pas ma main, j'étais subjuguer par son talent inné. Si bien qu'au bout d'un moment, je finissais par me brûler.

⇨ J'étais tellement focalisé sur ta capacité, que j'ai fini par me brûler. Eh bien il semblerait que la belle rose cache de grosses épines.

Dis-je en ajoutant un sourire. Finalement les plats finir par arriver. Du riz pour elle tandis que moi j'avais commander du poisson. Une truite saumonée. Sa chair était plutôt tendre et j'aimais réellement cela. Je lançais alors toujours émerveillé par son don.

⇨ Je suis comme un papillon de nuit subjugué par ta flamme ! C'est impressionnant, tu me captives de plus en plus ! Ah et bon appétit !

« Tu as raison.. ha.. »

Je repris ma main voyant une très légère marque rouge sur la sienne, rien de très grave. Je devais admettre qu'il avait raison, je devais vivre l'instant présent, mais c'était tellement difficile ; comme une mauvaise habitude qui revenait à la charge à chaque fois que mon environnement semblait s'améliorer, ce qui avait le don de me rendre morose et peut être même encore plus triste. Enfin, j'essayais de laisser tout ce négativisme s'évaporer. J'aimerai avoir le cœur un peu plus léger, ne serai ce que pour partager ce moment à égalité avec lui. Il était vraiment fasciné par ce je pouvais faire, et dans le bon sens, pas ces ninjas ne s'intéressant à notre clan que pour ses facultés et non ses personnalités, enfin tout ceci était révolu maintenant. Finalement je me reconcentrai sur cette rencontre, sur ce repas. Puis je reportai mon attention sur sa main. Je sorti un onguent préparé par ma sœur, et lui tendit le petit récipient en bois sculpté, portant le symbole de mon clan, cinq petites flammes symbolisant chacune un élément naturel.

« Excuse moi pour ça..Ta brûlure n'est pas très grave.. Tien, mets de ça dessus, ça apaisera si ça te fait mal. Surtout n'en mange pas hein, ce n'est pas bon. »

Je trimbalais toujours ce récipient avec moi, j'avais demandais à ma sœur de préparer une pommade pour apaiser et soigner les brûlures, je ne maîtrisais pas encore suffisamment mon pouvoir ; là j'avais juste voulu lui faire ressentir la chaleur que je dégageais, mais je l'avais brûlé.

Nos repas était servi, ce n'était un bol de riz comme ceux aux quels j'étais habitué, plus large et vraiment bien rempli, bombé même. Je ne me doutais qu'on servirait un tel plat, semblais je si squelettique qu'il fallut qu'on me nourrisse ? Enfin, je n'étais pas non plus du genre à gaspiller. Je me penchais au dessus du riz, il dégageait une odeur particulière, semblait vraiment bien cuit et tout, c'était du riz du luxe en fait. Je pris les baguettes et attrapai quelques grains formant une petite boulette, la portai à ma lévres, et.. Délicieux, j'avalai la bouchée en souriant. Je fermai les yeux un court instant, puis regardai à nouveau mon ami en souriant. Depuis les tragiques événements je ne m'attachai plus au gens, mais là, je pouvais bien faire une exception.

« C'est vraiment trop bon, c'est la première fois que je mange du riz aussi délicieux... »

Un dicton dit : Un bon repas peut guérir les âmes les plus en peine, c'était un peu le cas.

« Encore désolée pour ça... J’espère que ça ne te fait pas trop mal. »

La jeune femme aux cheveux de braises semblait s'inquiéter pour ma brûlure. Pourtant ce n'était rien de grave, j'avais connu bien pire durant ma vie. Cependant cela me touchais que quelqu'un s'inquiète pour une chose aussi ridicule. C'était assez valorisant je devais l'avouer. Je regardais la belle sortir un onguent afin de me le proposer pour que je puisse soigner cette brûlure. Comme il était impoli de refuser, j'appliquais la solution sur la plaie et effectivement cela procurait une amélioration considérable. Possédait elle aussi des attributs médicinaux ? En tout cas cette fleur semblait s'épanouir de plus en plus à mes yeux. Malgré la mixture sur ma main, je commençais à manger le poisson. La sensation en bouche était bonne, il avait été coupé correctement. Je n'avais rien à redire sur le plat. Hormis peut être le manque d'épices et encore. Zanshi semblait elle aussi aimer son plat. Je la regardais manger tout en lançant un sourire. Elle était réellement magnifique, à mes yeux du moins. Elle m'interrogea sur la blessure tout en s'excusant encore une fois. Je regardais tout en lâchant un sourire avant de lancer.

⇨ Ne t'excuse pas, tu as partagé quelque chose avec moi et cela me rend très heureux ! D'ailleurs je ne sais comment te remercier !

Certains diront que le repas était suffisant comme remerciement mais je n'étais pas d'accord, elle avait réussie en peu de temps à s'infiltrer dans les failles de mon coeur, je ne la connaissais que depuis quelques instants et c'est comme si elle avait toujours été là, le plus dur allait être le moment de son départ. C'est lorsque l'on sait qu'une rencontre comme celle-ci n'est qu'éphémère que l'on peut se rendre compte de la beauté de l'instant. Je ne perdais pas la jeune femme des yeux, je me laissais attendrir par son magnifique regard. C'était un moment magique que nous partagions. Et dans un coin de mon esprit j'étais désireux de pouvoir arrêter le temps afin de prolonger chaque seconde de cette entrevue. Finalement j'avais encore des tonnes de question pour elle, je me lançais alors dans des paroles à nouveaux même si cette fois-ci, la poésie serait moins présente.

⇨ Dis moi Zanshi, quelles sont tes passions ? Aimes-tu la nature, les escapades en forêts, les jeux de cartes, les ballons, les arc en ciels ? Aimes-tu les clowns ?

Bien entendu ces dernier mots avaient été prononcés de manière à faire référence à ma propre personne mais bon, pourquoi ne pas la poser après tout. Je devais aussi avouer que dans ma question j'étais passé du coq à l'âne assez facilement ! Soudain une chanson me revins en tête et comme par réflexe, je me mis à chanter doucement d'une voix cristalline.

⇨ Je peux mourir demain ça ne change rien, j'ai reçu de ses mains le bonheur, ancré dans mon âme...

Et la suite ? je ne m'en souvenais plus !

J'avais bien envie de lui dire de se lancer dans une carrière de poète ou un truc du genre, c'était un don chez lui. Depuis celui que je recherchais personne ne s'était montré aussi gentil, même tendre avec moi. J'étais légère, je me sentais étrangement bien avec lui, je ne savais pourquoi, après tout ce n'était qu'un étranger ayant du cran. Enfin, je l'écoutais tout en mangeant, je l'observais, j'avais vraiment le sourire grâce à lui, et le ventre rempli aussi. J'avais la nette impression qu'on s'appréciait mutuellement, et tant mieux, c'était une bonne chose d'avoir des amis dans ce monde, et même si je ne connaissais pas vraiment, je pouvais toujours apprendre. Le poisson, j'aimais bien ça aussi, d'ailleurs j'en mangeais souvent avant !

« Tu en fais déjà bien assez ! J'étais sceptique au début, mais finalement.. Je t'aime bien, t'es gentil. J'aime bien les balades, la chaleur humaine le froid de l'hiver, j'ai bien les gens et surtout les garçons quand ils sont gentils et sincères, et je hais l’hypocrisie, les lâches. »

Répondis je en souriant.

Je lui donnais un petit éventail de ce que ''j'aimais'' en général, des choses plus ou moins précises, des choses simples, certaines superficielles, enfin j'étais entière. Et franchement il n'avait pas besoin de me remercier pour ce que j'avais fait, je l'aurai certainement fait pour n'importe qui d'autre, mais avec plus rapidité pour lui, en effet. J'avais l'impression que face à lui mon cœur battait au ralentit, j'étais vraiment calme, relaxée ; et je devais le reconnaître plus épanouie. Je réussissais à me libérer de cette tourmente au moins pour le temps que je serai avec ce jeune homme.

Inconsciemment je me rendais aussi compte qu'au cour de ce repas j'avais souri plus que durant la dernière année, avait il un pouvoir d'égaiement ? Je ne pus dire ! Et toujours en souriant, alors qu'il venait de chanter quelques paroles que je ne connaissais pas, quelques mots dont le sens ne m’échappèrent pas au vu de la situation, au vu du charmeur qui me faisait face, je rigolais discrètement. C'était presque ce qu'on appelait faire la cours. C'était vraiment drôle, alors je repris la parole, charmée ; et fini de répondre.

« Je ne sais pas si c'est bien, mais je pense que je commence à aimer les clowns... »

Dis je, songeuse, reposant mon menton sur mes mains croisées, l'observant.

« Et toi... ? Qu'aimes tu ? »

Achevais je.

J'entrais dans son jeu des questions, j'allais peut être en apprendre un peu plus. Par contre je déplorais une chose et contre moi, c'était lui qui prenait toutes les initiatives..

La liste des choses qu'elle aimait était plutôt restreinte bien que si elle avait eu à me faire le détail cela aurait prit une grosse après midi à mon humble avis. J'écoutais donc son discours avec le même sourire qui m'habitait depuis le début de la conversation. Bien entendu j'essayais de ne pas perdre le fil au fur et à mesure des informations qu'elle lançait. Au final hormis pour le côté lâche dont j'étais un des plus fervents adeptes, le reste me sied à peu près correctement. Je continuais donc de scruter la jeune femme flamboyante sans mot dire. Quelques secondes s'écoulèrent avant qu'elle ne reprenne la parole pour m'annoncer qu'elle commençait à aimer les clowns d'un air songeur. Je reprenais sur sa phrase précédente en lançant amicalement.

⇨ Sceptique ? Mais pourquoi ? Mon chapeau était-il trop fantaisiste à votre goût chère amie ?

L'expression «chère amie» me titilla un instant les oreilles, la tournure faisait trop camarade à mon goût mais malgré tout je ne me repris pas puisque cela restait dans la ligne de conduite que j'avais adopté depuis le début de notre conversation. Au final, une petite minute après, elle me demandait quelles étaient les choses que j'appréciais. En somme elle retournait la question à son expéditeur. Je réfléchissais un instant à quelques unes de mes passions et à la manière dont j'allais les servir. Donner la forme à une parole est bien plus important que son contenu, la preuve on peut dire la plus belle des crasses, si cette dernière est annoncée avec le sourire et enrobée d'un joli noeud, cela passera quand même sans qu'aucune rancune ne reste derrière. Donc après avoir soigneusement choisi mes mots dans ma caboche, j'apportais donc une réponse à sa question.

⇨ J'aime les bals, la musique, le chant, les oiseaux, les fleurs, les masques, le théâtre sans oublier peut être le plus important, j'aime cette odeur qui m'attire comme un le fer à un aimant vers les beautés les plus exquises que ce monde ait porté !

Encore une parole pleine de charme, chose que je faisais depuis le début de notre entrevue, mais j'aimais flatter les jolies dames, c'était quelque chose que je faisais à merveille. De plus, cette belle marquise méritait que la plus grande attention soit accordée à son cas. Il est du devoir de chaque homme de crier à qui veut l'entendre la force de ses sentiments tout en veillant derrière à avoir une réplique adéquate à chaque situation qui en résulte. J'allais lancé à nouveau une question, puisque ma liste était longue et notre temps, précieux.

⇨ Si tu rêvais du futur, comment le verrais-tu ?

« Non, ton chapeau est très bien, je n'en porterai certainement jamais c'est sûr, mais ça te va bien.. J'étais sceptique vis à vis de toi, je veux dire.. Il n'y a pas que des gentils clowns dans notre monde ! Tu aurais pu être un de ces pervers, ou psychopathes, enfin, tu n'en ai pas un donc.. »

Dis je en riant

Imaginez si j'avais eus peur des clowns, déjà que j'avais du mal à faire confiance aux personnes en général ; mais ce n'était pas le cas, ce qui me faisait plus peur était de tomber sur un sociopathe, un pervers, une crainte toute à fait relative car je savais parfaitement me défendre, bref ! Mais je devais quand même reconnaître que lorsqu'il m'eut appelé, je me suis demandé sur le coup. Bien que je le trouvais assez charmant et gentil, je gardais bien à l'esprit que je ne le connaissais que depuis peu, peut être n'était il qu'un manipulateur, une espèce de caméléon, malgré cette arrière pensée je continuais de profiter de l'instant et de la probable sincérité de Yugure. J'avais presque fini mon riz, je l'écoutais toujours, en attendant je le trouvais vraiment intéressant si il était bien celui qu'il laissait entendre, et que j'imaginais !

« Je rabâche un peu, mais je te trouve gentil, trop gentil même, avec la guerre et tout ce qui s'est passé, j'ai appris à me méfier des gens parce qu'au final on croit connaître les gens et finalement... On ne les connaît pas.. J'apprécie ce que je vois, ce que tu sembles être pour l'instant. »

Répondis je en souriant toujours, mon regard plongé dans le sien.

Effectivement, malgré mon jeune âge, j'avais était trop souvent déçue par des personnes que je pensais proches, et c'est peu dire. Je le reconnaissais et l'admettais : mon esprit était un entremêlement d'idées et d'envies conflictuelles, incompatibles ; peut être que je réfléchissais trop. Enfin, vu son âge, à peu prés le mien ou aux alentours, j'espérai qu'il n'était pas encore ''perverti'', ou pas trop ! Je détaillais un instant son visage, le silence installé depuis quelques secondes, je pris la dernière bouchée de mon bol, et j'avalai avant de lui répondre. Le questionnement sur le futur, les réponses pouvaient être vagues et le débat sans fin, néanmoins j'avais mon idée et elle était assez précise.

« Pour moi, un futur de rêve serait un avenir sans conflits, paisible, je serai dans les bras de celui que j'aurai aimé avec mes enfants.. Remettre le domaine de ma famille en état, ce serai un monde idéal, serein, libéré de toute haine.. »

souriais je.

« Tu vois ? Mais cela n'arrivera certainement jamais... tu ne crois pas ?.. »

Finis je d'une voix tressaillant, cela me pesait de dire ça, mais je savais que je n'étais pas loin de la vérirté, je ne vivrai certainement pas assez vieille pour le voir...

Une rencontre faites d'observation, de sourires, de sincérité ! Je ne pensais à rien d'autre que passer un peu de temps avec lui, ce charmant inconnu, cet être léger. Il m'amusait, me réconfortait et me charmait, même si je n'y succombais pas entièrement, une partie de moi restait en retrait enfermée dans sa carapace. J'aurai pu répondre à chacune de ses phrases, par un exemple contre disant la notion même de ce qu'il prônait. Cependant je pouvais qu'en même m'excuser pour avoir douté de la véracité de ses actions et de ses paroles, je ne pouvais pas le rejeter pour d'aussi pathétiques raisons. Au pire s'il me trahissait que se passerait il ? Je souffrirai encore un peu plus ? Ce n'était plus un problème ; à un moment l'éponge est si trempée que rien ne peut plus la pénétrer.

« Non, je vois rien de ça dans tes yeux.. Mais j'ai tendance à me méfier des gens en général, ce n'est pas toi particulièrement, désolée si je t'ai blessé, encore une fois. »

Oh, je doutais l'avoir froissé, j'avais bien compris que ce genre de chose ne l’atteignait pas, et peut être même encore moi si cela venait de ma bouche, d'autant plus que je ne disais pas ça par méchanceté, je parlais avec le cœur, je détournais pas les mots, peut être même mes paroles pouvaient elles donner l'impression d'une certaine naïveté ; bien du mal à ceux qui tenteraient d'en profiter, car aussi candide pouvaient être mes mots, que moi même en tant que ''Zanshi'' pouvait être l'incarnation de la plus féroce créature rayonnante de mille feux. J'étais sûr que Yugurey avait put cerner, en partie, qui j'étais ; une fille bien sur, mais toutes ma complexité, ma brutalité, ma gentillesse.. Pour ma part j'espérais qu'il se souviendrait de moi, car rien ne serai plus vexant que le recroiser un jour et qu'il ne me reconnaisse pas car j'estimais que si je pouvais me souvenir de toutes les rencontres que je faisais, alors les autres pouvaient en faire autant ; un de mes professeurs, lorsque j'étais bien plus jeune, disait : ''Si l'un d'entre vous peut faire cet exercice, alors tous les autres le peuvent !''. Je ne savais pas quoi lui dire, et pourtant je voulais lui parler ; mais parler de quoi ?

J'en avais un peu marre de répéter les questions qu'ils me posaient, j'endurais un ping pong, je n'avais pas l'impression de vraiment participer ; j'avais l'impression de profiter sans m’intéresser, mais ce n'était pas le cas. Bien, il savait ce que j'attendais d'un avenir idyllique ; mais pour lui, qu'en était il ? Je voulais savoir, j'espérais une réponse sans trop de frasques, quelque chose de pas trop philosophique, enfin, ce n'était pas à moi de décider, on parlait librement, et quoi qu'il dirait je l'écouterai, donc au pire...

« Et toi ? Un rêve d'avenir, des attentes ?.. Et même aujourd'hui.. que veux tu ? Tu as des envies ? Je veux dire, des projets ? À part discuter avec moi »

Finis je en souriant, tout en poussant le bol vide sur côté afin de dégager l'espace devant moi, entre nous deux.

J'oubliais enfin mes tracas pour me consacrer à mon nouveau charmant et amusant ami ; en effet je voulais vraiment l'entendre. Puis j'ajoutais une dernière question.

« Si ce n'est pas indiscret.. Quel âge as tu? »

La voilà qui s'excusait maintenant de m'avoir blessé. Trooooooop mignonne. Elle avait un talent inné pour me mettre sous le charme cette jolie princesse. Mais il ne fallait pas qu'elle s'inquiète tout allait parfaitement bien je n'avais pas mal prit ses propos. Comment le pourrais-je alors que j'étais subjuguer par une pareille merveille. Je fixais la jeune femme dans les yeux tout en lui affichant un sourire parfaitement naturel, après quoi je m'exprimais tout en gardant des traits de visage souriant.

⇨ Comment oserais-je t'en vouloir, alors que tu es l'incarnation de ce que j'aime le plus, une franchise sans détour !

Je devais bien l'avouer, j'appréciais fortement les personnes qui la jouait franc jeu avec moi c'était une qualité que je savais apprécié comme beaucoup d'autres d'ailleurs. Ce fut visiblement à elle de prendre les devants, puisque elle commença à poser des questions, peut être s'intéressait-elle d'avantage à la conversation maintenant que son repas était terminé. Je ne pouvais le dire, je ne me trouvais pas dans sa tête et c'était bien dommage ! Elle me demanda si j'avais un rêve. Je devais bien avouer que j'avais quelque chose qui s'apparenterait à ça même si l'on ne pouvait appeler cela de cette manière. Vu qu'elle avait partagée le sien, j'allais en faire de même, je me lançais donc dans l'énonciation de mon objectif.

⇨ Rien de bien grandiose à vrai dire. Je pourrais te dire que je souhaite la paix universel mais bien que ce soit louable, ce n'est pas mon désir ! même si cela ne me déplairais pas non plus. Je dirais que mon objectif premier est d'amasser une fortune colossale. Après quoi je réunirais des artistes d'un peu partout dans le monde afin de monter une troupe. Enfin ça peut encore évoluer ce n'est rien de très précis pour le moment ! Mais comme tu l'as sans doute remarquée, j'essaie de profiter de l'instant présent, et celui-ci est magnifique !

J'avais dis ces derniers mots en arborant mon plus beau sourire. C'était flatteur pour elle, mais c'était surtout la stricte vérité. Je devais bien avouer que si je comptais les minutes c'était surtout pour évaluer le temps qu'il restait avant qu'une heure fatidique vienne clore ce moment magique. Après ces paroles, elle me posa une dernière question qui me fis esquisser un petit sourire, mon âge. Et elle demandait cela encore une fois sans détour ! J'allais lui répondre de la même manière !

⇨ J'ai dix-huit ans, un bel âge ! Et toi Zanshi ?

Zanshi avec donc approximativement mon âge. Si enfant, nous avions été dans le même village, nous aurions pu être des grands amis à l'heure actuelle, cette pensée était extrêmement plaisante même si je ne devais pas trop rêver. Je me concentrais alors sur les paroles suivantes qui ne furent que des compliments à la chaîne dans une même ligne, ce n'était pas pour me déplaire, mais j'étais quand même gêné de ces beaux discours, c'était quelque chose dont je n'avais pas réellement l'habitude. A part pour mes talents de clown, je n'étais jamais complimenté par les gens. Je fixais la jeune femme aux cheveux écarlates dans les yeux avant de lui dire d'un ton rieur.

⇨ Arrête avec tout ces compliments, déjà que ta beauté ne me laisse pas indifférent, ne me fais pas devenir rouge écarlate avec de belles phrases, hahaha !

Alors oui si on décortiquait un peu cette phrase on pouvait apercevoir que j'avouais être plutôt attiré par sa personne, mais bon, honnêtement, qui ne le serait pas, c'était une véritable nymphe. J'allais en revanche encore changer de sujet, je n'aimais pas rester sur des choses me mettant mal à l'aise. Pendant que je réfléchissais à mes prochaines paroles et questions, un serveur arriva devant notre table afin de débarrasser, je lui tendis mon assiette alors qu'il avait déjà prit celle de mon interlocutrice. Je me lançais à nouveau dans un dialogue afin de couper net le silence qui commençait à s'installer.

⇨ J'espère que finalement tu ne regrettes pas de t'être assise à ma table. Il faut bien admettre que la démarche était cavalière. Mais bon je pense que tu as compris que agir de manière désinvolte est un des traits les plus marqués de ma personnalité. En tout cas je ne regrette pas du tout ce moment. J'ai encore une question à te poser, Zanshi, penses-tu qu'après ce repas nous allons nous revoir ? J'avoue que je me pose la question, après tout, ce sont les mains du destins qui choisissent. D'ailleurs crois-tu en la destiné ?

J'avais dis ces paroles sur une pointe d'humour. Puisque personnellement je n'y croyais pas tellement, je n'irais pas jusque dire que les choses ne se passent pas dans un ordre précis, mais j'étais persuadé que quelque part ce sont nos actions qui provoquent des réactions à court et à long terme !

Des compliments ? Moi je faisais des compliments ? Non il n'y était pas vraiment, je ne faisais jamais de compliments à qui que ce soit, je ne faisais que transformer ce que je voyais et ce que je ressentais en parole, s'il avait été un goujat, un rustre ou une autre forme de types pour lesquels je n'avais qu'un profond rejet, et bien, je lui aurai fait savoir de la même manière, mais jamais ô grand jamais je ne m'amuserai à flatter l'estime d'un individu, qu'il soit un inconnu, un frère ou un amour.. Enfin, ce n'était pas quelque chose d'aisément compréhensible pour tout ceux qui me rencontraient, et je pouvais parfaitement le comprendre, d'ailleurs je ne relevais pas, au pire, si cela pouvait faire plaisir de le penser, pourquoi pas. Par contre sur le point de la destinée il y avait à se manifester et à partager, mon point de vue était sans conteste très obscur. Le destin.. c'était une belle façon de dire que quoi que l'on fasse ''ça'' finirait par arriver ; un mot facile et à la fois si complexe, voir ambiguë..

« J'ai reçu une éducation quand j'étais petite.. En fait ça ne remonte pas à si loin que ça ! On nous apprenait à être responsable de nos actes, de nos choix ; à notre maître de notre avenir.. La destinée, pour ça n'existe pas, nous ne sommes pas, enfin je crois, prévus pour quelque chose de précis.. Mais c'est un sujet si vaste ; le destin.. Je trouve que c'est une excuse pour ceux qui ont peur des réalités et qui ne veulent assumer ce qu'ils font.. Si empruntes la mauvaise route et que tu te détournes de ce qui te semble ''bien'', alors tu rejetteras la faute sur le destin.. Tu vois ? Haha.. Bien sur je ne parle pas de toi particulièrement »

ajoutais je en rigolant légèrement.

J'avais cette ignée capacité à passer d'un sujet sérieux me donnant un air grave, à des choses plus souples me rendant une mine plus joyeuse, j'en étais parfaitement consciente. En parlant de choses plus souples, ce repas et d'avantage cette rencontre ne fit transpirer aucun regrets, j'étais heureuse que ce monde dévoré par la guerre, peu à peu recouvert par les ténèbres pouvaient encore regorger de personnes comme lui, oh je n'avais pas perdu espoir d'en rencontrer mais il fallait bien avouer que les personnes dignes d'intérêts, ou du moins à mes yeux, n'étaient pas foules ; je voulais dire, tout le monde est intéressant mais peu ont le pouvoir, si je puis dire, de me captiver ; et là le simple fait qu'un jeune homme ait l’audace de m'interpeller comme ça, sans savoir qui je suis, ce que j'avais fait, ce que je pouvais faire, de la violence dont j'étais capable sous mes traits de jeune fille ; ne pouvait engendrer d'autre réaction et forcément susciter ma captivation. Puis je repris toujours souriante.

« Je pense que, si nous avons tous les deux envies de nous revoir, et bien nous saurons nous retrouver.. Et je ne suis pas persuadée que la destinée y soit pour quelque chose, ce seront nos choix ! Et, non je regrette pas de t'avoir rejoint à cette table, bien au contraire. Cela faisait depuis longtemps que je n'avais pas parlé avec quelqu'un d'aussi captivant ; c'est peut être même un peu court en fait. En fait mon seul regret sera de reprendre mon voyage seule, et de savoir qu'il me reste tant de pays, de villes à fouiller toute seule.. Enfin ! »

Finis je en lui souriant.

Oui, penser à la recherche de celui qui m'avait été enlevé lors de la guerre me pinça le cœur, ce n'était pas la recherche en elle même qui me faisait mal, mais d'être seule, encore et encore, sans savoir pour combien de temps.. J'étais sûre et certaine que je ne retrouverais pas une telle compagnie avant longtemps..

« Et.. que feras tu après ? Tu vas parcourir le monde ? »

La jeune femme ne semblait pas croire au destin et je trouvais cela bien dommage, il s'agissait quand même de quelque chose de magnifique qui permettait aux gens de s'accrocher à quelque chose, un peu comme l'espoir en somme. Bon c'était à double tranchant puisque pour certains il s'agissait plutôt de tout les maux de leur vie. Je comprenais la jeune femme même si je ne partageais son opinion qu'a moitié. Il était je pense maintenant temps de nous dire au revoir. Je n'avais plus grand chose à lui dire et il était temps qu'elle comme moi, retrouvions notre liberté. Je faisais un signe au garçon d'approcher. Je lui tendais une liasse de petit billet sortit de ma poche. Nous, les parieurs, avons souvent de petite coupure, allez savoir pourquoi. Puis je regardais la jeune femme à la chevelure rougeoyante dans les yeux avant de m'exclamer.

⇨ Je pense qu'il est temps de nous dire au revoir. J'ai passé un bon moment avec toi, merci pour ces minutes qui ont suffit pour me faire une amie, chose rare. Je vais quand même répondre à ta question. Dès que je t'ai quitté, je vais aller vers l'est, pour y trouver quoi ? Je ne pourrais le dire. Toujours est-il que c'est ma prochaine destination.

Je lâchais un grand sourire en sa direction. Elle avait embelli mon âme et ma journée, quelle rencontre plaisante. J'espérais en faire d'autres de cet acabit à l'avenir même si je savais que cela n'allait pas être aussi simple, après tout, peut être dans quelques temps je prendrais cette décision qui me taraude l'esprit, à savoir, s'engager ou non dans les forces armées du pays de la foudre où des hommes sont entrain de se rassembler à l'heure actuelle où je parle. J'avais du mal à détourner le regard de la belle Zanshi, ne plus voir son minois dans quelques secondes allaient me déchirer. C'était très rare que je ressente cela pour quelqu'un, mois qui d'habitude suis d'un égoïsme profond. Cependant j'entamais ma marche vers la sortie, puis au moment de franchir la porte je lui adressais une dernière parole.

⇨ Pour répondre à tes paroles, j'espère que tu auras envie de me revoir comme j'en ai envie, afin que l'on se retrouve conformément à tes dires belle nymphe. Que le reste de ta vie sois le meilleur possible.

Après ces derniers mots, je poussais la porte de l'établissement et m'enfonçait dans l'aller, je devais encore aller voir la tombe d'un vieil ami à moi, après quoi je me dirigerais vers l'est comme je le lui avais dis il y a quelques minutes maintenant. J'espérais réellement la revoir un jour et qu'elle n'ait pas changé bien entendu, qu'elle soit restée aussi pure que maintenant.