A mon grand chagrin, la voix d’Amaya-san se fit entendre de façon incertaine, et je me retournai vers elle. Il était clair qu’elle était hésitante à nous attaquer, nous les déserteurs. Ses mains sur son kunai, elle nous fixait tout en nous énonçant d’une voix tremblante qu’elle n’allait pas nous laisser partir. Mon cœur se serra. Je n’avais pas envie d’avoir à la blesser alors qu’elle ne faisait que son devoir de shinobi. Indécis, je ne dis rien, restant immobile tout en refusant de croiser son regard. Ma décision avait déjà été assez difficile à prendre et je savais ce qui nous attendait dans les prochaines semaines, moi s et années. Nous allions être traqués par nos anciens camarades.

Si je restais silencieux, ce ne fut pas le cas de Yuno-san qui répondit aux demandes de la Samui. Même si mon visage restait difficilement impassible, les mots du Jisetsu faisaient leurs effets sur moi, rappelant à quel point nous nous étions mis en danger en déclarant notre désertion à une personne que je n’allais pas attaquer. Même si je voulais la vie sauve et tranquille, je refusais de blesser ou tuer une personne innocente. Je ne savais si le discours du brun allait faire changer la jeune femme, mais nous ne pouvions prendre le risque qu’elle nous suive ou nous attaque dans notre dos.

Mais la situation était à notre avantage, et j’étais sûr que si je pouvais le remarquer, Amaya-san le pouvait aussi. Sa blessure à la jambe ne lui permettrait pas de courir après nous ou de se battre à fond. Le fait qu’elle avait utilisé une bonne partie de son chakra durant notre expédition alors que moi non jouait aussi en notre faveur. Et de notre côté, je n’étais pas blessé et j’avais encore une bonne partie de mon chakra. Cependant, je me refusai à utiliser celui-ci dans un but offensif. Et pourtant, il fallait bien que je fasse quelque chose pour l’empêcher de changer ses paroles en action.

Soupirant, je finis par effectuer quelques signes avant de poser ma main à terre. Rien ne se passa véritablement, en tout cas, aucune attaque ou défense de bien visible. En effet, ce n’était pas mon but, et je m’étais juste contenté de rendre le sol glissant sous les pieds de la jeune femme. Avec ça et sa blessure, elle aurait beaucoup de mal à nous suivre. Je rencontrai enfin ses yeux, les miens transmettant toute ma sincérité et tristesse.

- Encore une fois, je suis désolé. Mais ça reste ma décision. Au revoir Amaya-san.

Sur ces mots je tournais les talons et m’enfonçai dans la forêt à la suite du Jisetsu.