L'empereur avait appelé ses troupes. Nous entrions en guerre.

Nous avions déjà eu vent des escarmouches entre l'Empire et Kaminari, de l'attaque surprise sur les ports du pays des nuages, de l'attaque des Nukenins à Yuki qui avait entrainé a chute du Triumvirat. L'annonce de l'entrée en guerre ne surprit personne en tant que tel, bien qu'elle me choqua légèrement. J'avais toujours eu cette impression que les choses qui se produisaient étaient bien trop loin pour m'atteindre. Hélas, comme Kiri était techniquement une province du Shukai et sous sa tutelle, nous avions le devoir de suivre le vieux dans ses machinations. Je ne savais pas si j'étais triste ou contente d'être conscrite pour prendre par aux évènements : Je n'avais pas envie de quitter Kiri et me doutais de ne jamais revenir, voir peut-être, mais les pieds devant. Pourtant, une excitation sourde me prenait au plus profond de moi-même à l'idée de participer à quelque chose de plus grand que moi qui changeait la face du monde.

Voilà depuis un moment que le mot se passait : de grandes choses allaient se produire prochainement. Le Kamui lui même avait supervisé un entrainement presque létale avec mon cousin Sora, en plus de déléguer l'un de ses puissants subalternes pour nous entrainer Kaito et moi. Il fallait que nous devenions plus fort afin d'être prêts pour la suite. C'était donc avec acharnement que je m'étais endurcie, apprenant de nouvelles techniques aux forces de frappe plus conséquentes que ce que j'avais pu démontrer lors du tournoi. Practice makes perfect comme on dit, et je n'avais pas dérogé à cette règle. C'était donc avec confiance que j'était arrivée au bureau militaire de notre campement au pays des Nuages, prête à recevoir mon affectation et mon équipe du moment. Avec joie, je découvris que je serais accompagnée de Kaito,avec qui j'avais eu la chance de m'entrainer, ainsi que d'un Jisetsu qui m'était inconnu. Nous étions un beau trio en somme, mais pour combattre et vaincre les forces ennemies, j'en étais moins sure.

Cela dit, notre mission ne serait pas de combat mais plutôt d'exploration. On nous remis une carte qui semblait très vieille et qui sentait le moisi, indiquant un lieu où se trouverait un quelconque trésor. Récupérée récemment lors des fouilles de l'ancienne Kiri détruite, l'annonce de cette guerre contre Kumo était sans doute le moment parfait pour entreprendre des fouilles illégales. Nous indiquant une brèche de la ligne ennemie où nous pourrions nous faufiler sans trop de difficulté, on nous laissa partir avec du matériel de base d'exploration : de la nourriture pour quelques jours, des torches, de la corde et chacun un pic de métal ainsi que des pieux. On ne sait jamais.

C'est ainsi que nous avions pu traverser le pays sans être trop inquiétés, voyageant de nuit le plus possible, nous cachant lorsqu'on croisait quelqu'un -notre groupe n'étant pas assez puissant pour un combat face à face. Puis à force de tourner en rond dans les montagnes du sud du pays, c'était à se demander si on ne s'était pas perdus, où si cette carte voulait nous jouer un mauvais tour que l'on tomba face à face à ce qui ressemblait à une crypte abandonnée, où la nature semblait avoir repris ses droits depuis bien trop longtemps. Cet endroit me donnait froid dans le dos, et la seule chose que j'avais envie, c'était de retourner chez moi et dormir pour toujours. Malheureusement, mon lit était à des milliers de kilomètres, et il me serait impossible d'y retourner sans avoir pénétré dans cet endroit glauque.

Je regardai mes collègues, non sans déglutir.

« Euh.. on entre ? On fait le tour avant? »

Ça sentait le piège à plein nez cet endroit !

Génial. C’était bien là ma chance superbe, alors que la guerre éclatait enfin et que le sang coulait certainement à tous les endroits présents, que de me retrouver avec cette bande d’idiots profonds pour explorer une putain de crypte. Qui pense-t-on que je suis, un de ces aventuriers casse-cou de merde prêts à tout ? Seule la dernière partie de cette description me correspond réellement, et les maigres sourires que je feins sur le trajet n’ont rien de rassurant. J’aurais aimé voir les os craquer. J’aurais aimé voir la fin arriver. Ôter des vies. Laisser libre cours à cette folie qui sommeille en moi et appel toujours plus de souffrance, de sang et d’anarchie. Pourtant, le village a bien compris que je n’étais en rien quelqu’un de réellement fiable – et ce malgré toutes mes manigances. Diantre ! Combien même j’essayais de tout faire pour le mieux, une fin atroce me rattrapait sans le moindre mal et m’enfonçais plus dans l’opinion. Tant de défauts qu’il m’était absolument nécessaire de tenir en règle – tant de folies que je laissais échapper en oubliant les conséquences des suites de ma douce rencontre avec cette Kaguya si délicieusement sauvage…

Tournant mon visage de temps à autre pour interagir avec mes deux compagnons de voyage, je ne pouvais que contempler, quelque peu hagard et heureux, le hasard qui m’avait réuni avec celui qui portant encore la sordide dénomination de « cible » à mes yeux. Etait-ce l’instant rêvé pour obtenir ce que je voulais ? L’opportunité en or pour que cette petite merde ambulante se croyant supérieure aux autres mais jouant l’image du fragile enfant sensible se plie à mes avances et écarte les cuisses. Et aussi certain que ça l’était, la pulpeuse poitrine de la blonde à nos côtés avait également du bon. C’en était à me demander quelle sorte de bruit ferait-elle si, d’un geste de la main, je décidais de séparer ce surplus de graisse du reste de son corps ? A moins, bien sûr, qu’elle ne préfère que l’on s’amuse à trois : je n’ai rien contre le partage tant que j’obtiens ce que je veux.

Un putain de trésor. Un pouvoir convoité. Même en plissant les yeux avec forces, tandis que nous avancions ensemble, je n’arrivais pas réellement à cerner l’importance de cet objet. Tuer aurait été bien plus amusant, mais que m’importe. S’il m’était impossible lyriquement de trouver moyen à verser du sang divers ce jour, je trouverai le confort de poursuivre d’autres dessins parmi les miens. Si ce pouvoir s’avérait, malgré tout mon scepticisme, quelque chose d’utile… Il suffirait de me l’approprier en éliminant soigneusement les deux autres. Dans le cas contraire… Un certain jeune médecin avait intérêt à tomber à genoux devant moi, ou bien cette escapade s’avérerait être le plus grand échec de ma vie. Et que faire maintenant ? Exquise à son image, la Samui se montra bien plus chaleureuse que le laissait entendre son nom – bien que guère plus intelligente que le stéréotype de pute qu’elle s’évertuait à afficher. Finalement, je pourrais peut-être chercher à me faire remarquer dans le bon sens pour une unique fois dans cette crypte stupide, l’opportunité n’était pas mauvaise.

« J’aurais bien aimé savoir également… Mes yeux permettent de voir le passé mais seulement sur l’espace de quelques heures – et je doute fort que cette crypte ne soit le fruit du dur labeur de quelques ouvriers à l’instant. Peut-être que si quelqu’un venait de passer juste avant nous ils sauraient servir, mais cela signifierait un combat… L’un de vous deux sait-il faire des clones ? Nous pourrions les utiliser pour voir si la route est piégée. Je suis plus utile au corps à corps brut qu’au Ninjutsu, donc vous ne pourrez compter sur moi pour ça. »

Un léger sourire semblant désolé, bien que profondément niais dans le cœur de mon âme. Pouvait-il compter sur moi tout court ? C’était à moi de leur faire avaler ce soigneux mensonge.

« Je suis le plus endurant, sauf votre respect. Je vais faire un rapide tour à la recherche de quoi que ce soit qui puisse être profitable à notre expédition. »

Et sur ces quelques paroles, j’étais déjà en train de voir l’étendue que le lieu affichait à la surface de la terre, ainsi que l’éventualité de trouver autre solution qu’une pénétration frontale tandis que je frappais le sol de mes pieds. Fuir pour aller massacrer l’ennemi était envisageable, mais quitte à être ici… Autant en profiter.

Malheureusement pour mon équipe, je ne savais pas faire de clones, mais Kaito non plus. Effectivement, cela aurait pu nous sauver bien du temps, de l'énergie, en pus de vérifier la présence de quelconques pièges à l'intérieur de cet endroit maudit. Tant pis alors, nous allions devoir nous débrouiller sans. Et pendant que le Jisetsu partait à la recherche de quelconque présence humaine qui serait passée dans les heures précédentes à l'aide de ses pupilles spéciales, je me mis à fouiller les alentours avec Kaito. Pour ma part, je ne vis aucune trace d'être vivant. De plus, je remarquai l'absence de toute trace animale, si ce n'est que d'une patte par-ci ou par là. Ainsi, les animaux même évitaient cet endroit grouillant d'insectes. Et effectivement, je remarquai qu'aucun oiseau ne s'était perché dans les arbres en bordure, et aucun lézard ne se cachait dans les interstices de la pierre. Étrange. Revenant bredouille face l'entrée de la crypte, je partageai avec mes compagnons d'infortune mes investigations.

Ce faisant, j'appris que rien ne permettait de croire que quiconque se serait aventuré ici récemment, et que la seule entrée possible se trouvait devant nous. Nous n'avions donc pas le choix que de passer par là. En passant, je ramassai au sol une branche d'une certaine longueur, qui pourrait faire office de canne. Ces lieux devaient être piégés, mieux valait prévenir que guérir. Sortant une torche de mon sac à dos, je l'allumai grâce à des allumettes avant de pénétrer dans ce lieu interdit, donc les murs n'avaient sans doute pas vu de lumière depuis tellement longtemps. Je pris alors les devants du petit groupe, suivie par mes deux coéquipiers.

L'intérieur même de la crypte n'était qu'une salle ordinaire faite de pierre. Je levai la torche bien haut devant moi afin d'éclairer faiblement les alentours. Mais cela ne servait à rien, la pièce était totalement vide. Il y avait deux options : soit c'était une blague et il n'y avait rien, soit il y avait un mécanisme permettant d'entrer dans des niveaux inférieurs afin de trouver le trésor. Je penchai vers la seconde option, tentant de me convaincre que ne pouvions pas avoir fait tout ce chemin pour rien.

« Il doit bien y avoir un mécanisme secret pour descendre. Cherchez sur les murs »

Pour ma part, je tapai les pierres du sol à l'aide de mon bâton, faisant bien attention où je mettais les pieds, mais aussi en tapant les pierres à un certaine distance devant moi, ne sachant s'il pouvait y avoir une trappe. L'idée de tomber dans un fossé plein de pieux ou de déclencher une nuée de dards empoisonnés ne me plaisait pas du tout.

Spoiler:

Rien ni personne. Ce serait naturellement trop facile pour moi de bénéficier d’un quelconque remerciement de mes yeux. Soupirant lourdement et jurant pour moi-même encore à distance du groupe, je frappais le sol de toute la force de mes poings à plusieurs reprises pour faire passer ne serait-ce qu’une partie du belliqueux et avide de sang qui commençait à s’agiter en moi. A défaut de toute le reste, c’est mon propre sang qui serait là – et déjà les bandages à mes bras se teintaient de ce doux et poétique pourpre liquide de la vie. Portant ma main à l’un de mes poings, j’y déposais un langoureux baiser afin de goûter à ce qui m’était retirer pour aujourd’hui. Sur quelques secousses de la tête, je revenais vers le binôme d’incapables qui ne savaient même pas faire un clone, contemplant avec amertume ceux qui risquaient de devenir les nouvelles victimes de cette guerre. Potentiellement de ma propre main.

Et tandis que nous partagions rapidement le peu d’information qu’on avait réussi à obtenir, on se regardait. Leurs visages dépités étaient assez pour me donner la nausée, mais je savais qu’il était important de m’abstenir. De toute façon, cette grotte de merde, il fallait bien rentrer dedans – et probablement que le seul peu de plaisir qu’il était possible d’obtenir de cette donnée était le fait que nous étions tous les trois d’accord là-dessus. C’est déjà mieux que rien. Empêchant mon regard de vipère, prêt à détailler les moindres instants du corps de la Samui tandis qu’elle se baisse pour atteindre la torche à son sac, je réduis brusquement la distance entre nous et lui adresse un léger sourire.

« J’ignore si cette lumière sera suffisante. Nous devrions nous attacher. Et surtout… Toujours avoir le moyen de revenir à l’entrée. Car nous ignorons où nous allons. »

Sortant la corde du sac de la blonde conne, je m’empressais de faire un tour avec à sa douce taille, évitant tout geste pouvant être mal interprété, puis j’enchaînais sur mon propre corps et enfin celui de Kaito. Il n’y avait qu’un seul nœud, à la taille de la maîtresse des glaces – de ce fait, la corde pouvait allègrement coulisser entre nous et ne nous limitait dans nos mouvements qu’autant qu’il lui était imposé par sa longueur.

« Normalement ça devrait être bon. Tirons dessus deux fois pour dire que l’on a trouvé quelque chose et qu’il serait bon que l’on se rassemble – si jamais il fait trop sombre. De même, trois légers coups sec si jamais on se trouve en danger. »

Clignant des yeux à plusieurs reprises, l’or de mes pupilles fendit la sombre entrée de la grotte tandis qu’un léger sourire s’esquissait à mon visage. Ce n’était pas grand-chose, mais ce serait toujours déjà ça de pris. Et quant au dernier point… D’un geste tout aussi sec que la sécheresse dévorant mon âme et les organes génitaux de mes compagnons, j’agrippais l’une des lianes présentes sur place : la plus longue et solide que je trouvais, avant de l’enfoncer soigneusement dans la main du médecin qui j’avais pris pour cible sans le moindre préliminaire. Prenant la carte dans mes mains, je forçais mon cerveau à en retenir autant que possible – la mémoire de mes yeux sachant subvenir au reste sur mes propres bandages pour la suite.

« Ce sera le garant de notre sortie. Tant que nous pourrons compter sur cette plante… Et je doute qu’elle ne soit vraiment suffisante. Peut-être devrions nous marquer notre passage également à certains endroits clefs ? Graver à l’aide d’un Kunai. Qu’importe. »

Sur ces dernières paroles, nous entrions et, à l’accord de la blonde, nous cherchions à tatillon n’importe quel point d’ancrage qui nous permettrait d’avancer plus encore.

HRP:

Spoiler:

Penchée sur mon sac, je ne sentis pas le regard prédateur de Yuno dans mon dos. Je le vis seulement arriver et s'approcher de moi pour sortir la corde de mon sac pendant que je prenais ma torche. Malgré le fait que nos visages ne soient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, cela ne me déragea pas plus qu'autrement. Les deux garçons qui faisaient parti de mon équipe temporaire n'étaient rien de moi que des créatures asexuées à mes yeux, comme le seraient des petits frères. Je n'y vis rien de potentiellement troublant à cette présence très proche de moi. Je ne lui fis qu'un sourire.

« Oui, bonne idée pour la corde.» dis-je en me laissant attacher par Yuno. Voilà enfin un garçon intelligent enfin avec qui être placé en équipe. Je n'avais pas vu beaucoup de spécimens dotés de plus que quelques cellules dans le cerveau. De plus il était gentil et prévoyant. Rien à voir avec mon imbécile de cousin !

Et pendant que j'allumais la torche, il donna un longue liane à Kaito afin qu'il la tienne, puisqu'il serait le dernier à entrer. Et pendant que celui-ci y allait de quelques mots pour tenter de faire baisser la pression, je ne répondis rien, l'ignorant presque, beaucoup trop concentrée par mon entrée dans cette crypte.

Et quelle poisse cet endroit !!

La torche que j'avais emmenée ne permettait pas de voir plus loin que le bout de mon nez. Autant dire que mes camarades avançaient à tâtons dans le noir, essayant de découvrir une pierre mobile, un trou, une interstice, ou quoi que ce soit qui puisse nous aider à avancer. Pour ma part, je tapotais le plancher de pierre à l'aide de mon bâton, mais sans plus de succès. Le claquement du bois sur le sol de la crypte résonnait sur les murs, et même si je restais attentive au moindre bruit suspect de frottement de pierre ou quoi ce soit, c'est avec déception que je me rendis jusqu'au bout, sans avoir le moindrement avancé dans ma recherche. Kaito, lui, eut plus de chance en trouvant un espèce d'interrupteur au sol, mais rien ne se produisit malgré le fait qu'il appuyait dessus. Quelle mission de merde, vraiment!
J'allais proposer de rebrousser chemin lorsque quelque chose sur le mur attira mon attention. Je rapprochai mon visage ainsi que la torche, même si c'était presque inutile tellement la lumière même était absorbée par je ne sais quoi. Le nez presque collé sur la pierre, je pus lire - avec peine et misère- l'inscription qu'il y avait sur la pierre.

«Accueillez l'Obscurité, Laissez-la emplir vos yeux... »

Je clignai des yeux trois fois. Mais non, c'était pas possible ! Cette obscurité surnaturelle avait été bien pensée, non seulement elle absorbait la lumière, mais en plus faisait peut-être partie de l'énigme à laquelle nous étions confrontés. Je poussai un long soupir de découragement, me résignant à abandonner la torche. Ainsi, il nous faudrait avancer dans le noir complètement. Autant se diriger tout droit vers la mort, les yeux bandés. Remontant la corde jusqu'à Kaito - brillante idée de Yuno d'ailleurs de tous s'attacher ensemble - je lui remis la torche afin qu'il la sorte à l'extérieur, lui qui devait toujours avoir sa liane qui menait à la sortie. À son retour, nous serions prêts à appuyer sur l'interrupteur, en espérant enfin pouvoir passer à la suite de cette aventure.

Spoiler:

Visiblement, la blonde Samui semble se prêter au petit jeu que je me permets de mener avec elle, allant jusqu’à m’adresser un sourire. Peut-être ai-je une opportunité insoupçonnée ici ? Quelle doux plaisir – surtout que des suites de cette initiative, même le récalcitrant médecin sur lequel je fais mes crocs semble avoir moins d’appréhension. D’une pierre deux coups. Peut-être même trois ? L’inefficacité de la torche à couper court aux ténèbres nous entourant dans la crypte me fait esquisser un large sourire prédateur. Si seulement ils avaient la moindre idée de ce qui se tramait dans mon esprit… Non. Ils sont bien trop stupides pour ça. Si quelque chose devait nous tomber dessus par derrière, Kaito irait mourir. Par devant ? Amaya. Et si j’attaquais… Ils seraient incapables de se venir mutuellement en aide pour une simple raison – je suis le seul à pouvoir distinguer leurs positions respectives par le biais de la corde.

C’est par pur hasard que le jeunot découvrit quelque chose d’intéressant – ça doit bien être la première fois de sa misérable existence coincée – mais malgré tous ses efforts, cela resta vain. Comme quoi, avais-je tort de lui avancer ses propres faiblesses lors de notre première rencontre ? Toujours est-il que l’autre trouva à son tour un ajout à la collection des informations qui servaient peu tout en demeurant les seules que nous avions. Ah, que de chagrin. Que de folie douce. Sentant une légère tension sur la corde à ma taille, je laisse soigneusement la Samui passer à côté de moi, non sans un sourire, alors qu’elle va rendre la torche au Yamamoto pour qu’il la… Sorte dehors ?

« Et si nous nous contentions de l’éteindre mais de la garder, juste si besoin ? »

A voir ce qu’ils penseront de la suggestion, même si concrètement je doute que cela ne change quoi que ce soit à la suite des événements. Il est seulement important que je parvienne à me les mettre dans la poche pour la suite – quelle qu’elle soit. Inspirant profondément, je commençais.

« Qu’y a-t-il dans cette crypte selon vous ? »

Moment de silence pour qu’ils réfléchissent. Moment de silence pour qu’ils répondent. Moment de silence pour que les questions s’imposent d’elles-mêmes et avancent le doute.

« Je veux dire… A quel point croyez-vous en l’impact de notre mission ? A quel point pensez-vous que Kiri ne tienne à récupérer ce « quoi que ce soit » pour envoyer trois Genins sans aucune supervision à travers les lignes ennemies le récupérer ? »

Buvez mes belles paroles vous abreuvant d’une folle ivresse qui sèmera d’elle-même l’incompréhension dans vos esprits. Les voir succomber à la folie ambiante sera un plaisir plus qu’important, et dans ce contexte d’isolement absolu, où il ne s’agit que de nous trois face à l’inconnu – dans ce moment précis où il n’y a rien d’autre que mes paroles pour perturber leurs esprits en l’absence justement d’un vil connard rétablissant une vision erronée de cette réalité… Je serai le poison nécessaire à leur chute.

« Même si nous trouvons vraiment quelque chose… Il faudra encore être capable de rentrer avec. Et à moins que les autorités ne sachent exactement de quoi il s’agit et que nous serons capables de le transporter jusqu’à Kiri sans le moindre mal… »

Un soupir de plus.

« Je pense que nous ne pouvons que nous faire confiance à nous-même. »

HRP:

Finalement, nous allions pouvoir avancer.

Alors que je tendis la torche à Kaito pour qu'il la sorte, Yuno proposa se la garder, juste au cas où. Effectivement, Peut-être un jutsu puissant était à l'oeuvre dans l'entrée de la crypte pour empêcher quiconque d'utiliser la lumière dans sa progression, mais qu'il ne concernait que cet endroit précis. Peut-être ailleurs ils auraient plus de chance et pourraient se fier à nouveau à leurs yeux. Le jeune médecin frappa le bâton enflammé sur le sol afin de l'éteindre, nous laissant totalement dans le noir.

Pendant ce temps, alors que les ténèbres nous envahissaient, Yuno y alla d'un questionnement qui, à prime abord, pouvait sembler bien simple. Que pouvait-il y avoir dans cette crypte? Un trésor oublié sans doute. Du moins, clairement quelque chose qui intéressait Kiri, assez pour y envoyer un petit détachement de ninjas. Ses questionnements, bien qu'ils ne m'affectèrent pas, étaient totalement légitimes. Le Jisetsu me faisait d'ailleurs penser à un autre, Tsuko, que j'avais accompagné lors d'une mission. Le petit avait de remettre les ordres et leur importance en question, se demandant à quoi nous servions réellement si le Mizukage nous envoyait pelleter de la merde dans un zoo au lieu de nous donner des missions d'une plus grande valeur. Cette fois-ci, ce n'était pas pour torcher les animaux mais pour retrouver une probable quelque chose alors que tous les autres étaient partis en guerre contre Kumo. Et alors que Kaito voulait que notre collègue se taise au lieu d'être pessimiste, j'eus une autre approche.

« Cette mission est une risque à prendre, effectivement. Y a-t-il véritablement quelque chose qui se cache ici? Nul ne sait, sauf ceux qui ont entouré cette endroit de bien trop de précautions à mon goût. Juste cela vaut la peine d'aller faire des vérifications. Cette guerre est probablement l'une des seules chances du Mizukage d'envoyer des troupes sur Kumo pour faire des fouilles sans risques de représailles. Et puis Kaito a raison, mieux vaut trois Genins revenir bredouilles plutôt que de perdre des gradés qui auraient autrement plus précieux pour les combats que mènent nos compatriotes. Et si nous sommes envoyés sans supervision, c'est que nos supérieurs nous font assez confiance pour savoir que nous mèneront à terme cette mission, qu'il y ait trésor ou pas. Une chose est sûre, nous sommes entrés ensemble, et nous ressortions d'ici ensemble. » terminais-je pour remonter le moral du Jisetsu.

Contrairement aux membres de cette famille, j'avais une foi inébranlable en mon village et celui-ci qui en était à la tête. Notre mission était à mes yeux d'une importance aussi capitale que de sécuriser des points précis pour la guerre ou mener des raids contre certains ennemis. Le fait que moi et Kaito ne soyons pas tournés vers l'offensif avait probablement quelque chose à avoir. Je ne saurais comment être réellement efficace sur un champ de bataille, était plutôt tourné vers le défensif et le soutien. Pour protéger mon village, j'étais une kunoichi de choix ; envahir un autre, c'était moins sûre. Et dans une guerre, tous avaient leur place. Seulement, la mienne n'était pas au combat.

Pourtant, ce n'était pas l'absence de combat qui signifiait que nous risquerions moins nos vie ! Aussitôt que Kaito pressa le dalle mobile, le sol se déroba sous mes pieds alors que la grande trappe s'ouvrait. Instinctivement, je m'accrochais fortement sur la corde qui était enroulée autour de moi, non sans lâcher un cri de mort ! Balançant dans le vide, stoppée par le mur qui tait venu rapidement à ma rencontre, je tentai de reprendre me souffle et mes esprits. J'étais toujours vivante et je ne bougeais pas, signe qu'au moins un des garçons avait réussi à s'accrocher à quelque chose en haut. La liane? Possiblement.

«Tout va bien pour vous? » demandais-je, légèrement inquiète.
Pour moi, tout était correct. Mis à part un léger choc du au fait que j'avais foncé dans le mur et la corde qui m'avais fortement enserré autour de la taille au moment de ma chute, j'allais plutôt bien.

Sans perdre de temps, j'insufflai du chakra dans mes pieds afin de les accrocher au mur pour ne pas que les garçons aient à soutenir tout mon poids. Dans ce processus, j'avais toutefois perdu mon bâton... qui n'avait jamais fait de bruit en touchant le fond... s'il y avait bel et bien un fond. En tout cas, nous n'avions pas le choix, le suite du chemin était sous nos pied.

« On descend? » dis-je, même si cela était l'évidence même. Je voulais avoir l'assentiment de mes compagnons avant de continuer plus loin.

Spoiler:

Initialement, l’envie de m’abstenir de rouler les yeux à la blague pour le moins minable du petit médecin germa dans mon esprit, mais l’obscurité était bien trop intense pour que quoi que ce soit ne puisse être vu – aussi je m’en donnais à cœur joie de faire ce fameux geste. Leurs réponses de petits soldats parfaitement endoctrinés dans quelque chose qui les dépassait me donnait tout au plus la nausée, mais qu’importe. Ils ne se rendaient eux-mêmes pas compte des inepties avancées. Toujours est-il que quelque part, des mécanismes de défense, d’opposition à la toxicité de mes propos, s’étaient activées. Et qu’est-ce, sinon la marque que ces derniers faisaient mouche ? Probablement réalisaient-ils déjà qu’il pouvait y avoir vérité dans ce que je disais. Peut-être même… Cédaient-ils déjà la folie et au doute ambiants ? Un léger sourire coupa mes lèvres avant de se rétracter rapidement.

« Nous faire confi… »

Alors que je m’apprêtais à répondre tandis que le docteur enclenchait le mécanisme, pour de bon cette fois. Rien ? Non. Un bruit sec nous tira tous les trois de nos pensées et dans un élan de pure folie, le sol se déroba à nos jambes. Une trappe qui visiblement faisait office à tout le sol. Pris d’un instinct conservateur plus qu’autre chose – un point de plus pour moi et de moins pour eux dans mes propos – je réalisais rapidement l’exquis calcul. Grâce à la corde, je connaissais la position de Kaito, et grâce à lui, l’orientation de la sortie. Si nous étions destinés à tomber… Non. Agrippant avec force la corde dans le segment me reliant à la Samui, je balançais tout le poids de cette dernière en direction d’un mur, espérait que l’impact réduirait la vitesse de chute et qu’elle saurait s’accrocher à quoi que ce soit sur place. Rapidement, le mouvement de balancier traîna également mon corps dans le geste, et derrière, certainement le Yamamoto. Dès que je percutais le mur de mon corps, j’insufflais du précieux Chakra dans mes mains et mes pieds pour m’accrocher à ce dernier, avant de dégainer un kunai et entailler la bâtisse. Une première marque qui nous guidera vers la sortie.

« Vivant. Heureusement que ça a fonctionné. Et oui, nous n’avons d’autre choix que de descendre je le crains… A moins que l’un de vous ne sache voler ? »

Je n’espérais pas vraiment de réponse positive à cette question – après tout, ils étaient tous les deux suffisamment stupides pour ne pas savoir créer ne serait-ce qu’un seul clone un peu consistant, alors leur demander de voler… Comme quoi la connerie ne donnait pas toujours d’ailes, l’expression était vraie. Continuant dans le doux mouvement synchronisé de descente, la corde nous reliant indiquant facilement quand la distance entre nous était trop importante, j’inspirais profondément. N’était-ce pas le pire moment pour continuer ? Et pourtant…

« Pour revenir à ce qui était dit… Je suis persona non grata à Kiri, donc je me passerai bien de leur confiance. Trois genins valent mieux que trois gradés ? Certes. Et il est évident que l’effectif médical de notre village est suffisamment important pour que l’on sache se priver d’un médecin sur le terrain, n’est-ce pas ? Et cela ne règle pas la question de notre retour avec ce fameux trésor, si tant est donné qu’il existe réellement. Comment se fait-il que Kumo ignorait l’existence de cette crypte, pourtant pas extrêmement bien cachée, sur son territoire ? Il y a beaucoup de zones d’ombres. Trop. Et le tout… Pour une guerre qui finalement n’est pas la nôtre. »

HRP:

Spoiler:

Assurée que mes compagnons s'en étaient sortis sans trop de mal, je me mis à descendre doucement le long de la paroi. La technique d'escalade avec le chakra faisait parti de l'entrainement que j'avais reçu à Yuki avant d'être transférée à Kiri, aussi je n'eus aucun mal à envoyer mon énergie dans la plante de mes pieds. Heureusement, les deux autres shinobis semblaient eux aussi avoir déjà pratiqué un tel exercice, cela rendrait notre progression plus facile. Yuno y alla toutefois d'une question étrange : savions nous voler ?

« Je ne me suis pas transformé en Kosobayui cette nuit à ce que je sache » dis-je d'une voix un peu trop sèche malgré moi.

Mon niveau de stress avait augmenté depuis l'ouverture de la trappe et j'étais quelque peu à cran. Je n'aimais pas les surprises, surtout les mauvaises, et j'avais l'impression que celle-ci ne serait que la première. Nous n'avions pas du tout été préparés à faire face à ce genre d'évènement. Nous avions appris à nous battre et à nous défendre, mais pas exploser des ruines obscures dans un pays hostile, où tout était mis en oeuvre pour provoquer notre mort. Je me retrouvais avec des gens dont je n'avais aucune idée des capacités, et cela était réciproque pour eux. Sinon, pourquoi le Jisetsu aurait stupidement demandé si l'un de nous savions voler ? Personnellement, je voyais difficilement comment Kaito le médecin et Amaya la Samui pouvaient réussir à magiquement faire pousser des ailes dans leurs dos. Et lui, savait-il comment faire ?

D'ailleurs, ses paroles furent loin de me réconforter. Il semblait ne pas en avoir terminé avec la discussion sur le pourquoi de notre présence, qui ne fit rien d'autre que me renfrogner un peu plus, et je n'émis aucun mot suite à sa tirade, m'enfermant dans un silence des plus évocateurs. J'étais une Samui, persona non grata à Kiri aussi en quelque sorte. Malgré tous les efforts que je mettrais pour impressionner les gradés, je restait une relative proche du Kamui, celui dont on voulait se libérer a Mizu. Celui qui nous avait entrainés contre notre gré dans cette stupide guerre qui ferait sans doute de nombreuses victimes, probablement même dans les personnes dont je m'étais rapproché dans les derniers mois. Et si la manieuse de plumes y laissait sa vie ? Probablement pas, c'était une fille bien trop intelligente pour tomber dans un piège, et fourbe comme elle était, elle réussirait à sauver sa peau en cas de grave danger. Et mon cousin Sora lui? C'était un parfait imbécile, et contrairement à Yu, il serait du genre à se jeter lui-même dans un piège, juste parce qu'il est stupide. Ma place aurait été mieux à coté de lui afin le protéger de lui-même plutôt que de jouer à cache-cache dans une crypte qui puait le renfermé.

Perdue dans mes pensées, je ne me rendis compte qu'au dernier instant que le chakra que je diffusais doucement dans mes membres inférieurs se retrouvait absorbé par le mur. Mes pieds perdirent instantanément leur adhérence et je me mis à glisser malgré moi, et mes compagnons aussi. Peut importe mes efforts, le mur avalait goulument mon énergie, et je me retrouvais à tomber dans le vide. C'était maintenant la fin. Avais-je des regrets? Pas vraiment, cette chienne de vie m'avais enlevé tout ce que j'avais chéri : Mon père avait été tué dans une guerre inutile entre deux clans, et ma mère lors de la destruction du village. Mes grands frères avaient eux aussi péris dans ces évènements. J'étais seule au monde, fuyant un clan que j'avais toujours détesté, une île glaciale qui m'avait fait horreur des mon arrivée, et revenant dans un village qui souffrait encore des horreurs vécues. La mort était peut-être une délivrance de cette existence qui n'avait d'autre but que d'être tué par quiconque serait plus fort que moi.

L'air s'était refroidi. Le clapotement de l'eau brisait la monotonie du silence et des courant d'airs. L'eau. Il y avait de l'eau en dessous de nous. Levant les bras au ciel et pointant mes pieds, je tentais d'entrer aussi droite qu'un I dans mon élément d'affinité. Mon plongeon ne fut sans doute pas des plus gracieux mais il eu le mérite d'être efficace alors que le choc avait été amorti en partie par la forme aérodynamique que j'avais prise. Mes compagnons s'en sortiraient-ils aussi facilement que moi? Je pensais surtout à Kaito dont l'affinité primaire et le Doton, l'ennemi juré du Suiton. Savait-il seulement nager? Sortant la tête de l'eau le plus rapidement possible, je tirai sur la corde pour m'assurer que Yuno aussi ait la tête à la surface pour respirer, en espérant qu'il en fasse autant pour le médecin.

« Pas trop mal? » demandais-je, pour m'assurer que nous nous en étions tous sortis sans commotion.

À ce moment, je sentis de très gros courant d'air autour de moi, comme si des choses volumineuses passaient à quelques centimètres de nous, sans toutefois effleurer la surface? Une autre piège? Nous étions en danger encore une fois, quelque chose tentait de nous frapper. Dans cette obscurité, je ne pouvais pas en avoir le coeur net, mais je pouvais m'assurer de ne pas être touchée par ces choses. Composant les mudras acquis, je fis apparaitre une bulle autour de ma tête afin de pouvoir respirer dans l'eau. Le danger semblait se trouver au dessus de nous et non pas en dessous. Tirant sur la corde, je tentai de nager vers Yuno pour lui créer une bulle semblable autour de sa tête, et enfin Kaito. Le Jisetsu maitrisait le corps-à-corps, et le médecin l'affinité de terre. Il était plus que probable qu'aucun des deux ne sache faire une telle technique, et il était de mon devoir de donner tous les outils à mes collègues pour que nous puissions mener à bien notre mission.

Après tout, nous ne pouvions compter que sur nous-même en ces moments fatidiques.

Spoiler:

Evidemment l’astuce scolaire s’avéra inutile, nos pieds lâchant immédiatement prise sur le lisse mur. Qu’importe que l’on tombe maintenant – y avait-il seulement une issue quelconque supplémentaire qui nous permettrait de revenir dans le meilleur des cas ? Car à n’y rien voir, n’y rien comprendre et être dans cet environnement éminemment hostile… Tandis que je voulais avidement soupirer devant la situation presque ridicule, un bruit attira mon attention et m’imposa le silence. De l’eau. Une goutte d’eau coulant et claquant violemment une surface à chacune de ses chutes – et si elle heurtait quelque chose, cela voulait dire que nous également, inexorablement, nous allions rencontrer sa Némésis.

Inspirant à plein poumons, n’ayant guère trop le temps de parler, je m’élançais mains en avant dans l’espoir que ce qui nous attendait au final n’était que de l’eau – et entendre le bruit pénétrant que fit l’un de mes deux « acolytes », certainement la blonde Samui si j’en jugeais par la corde, fut quelque part suffisant pour me convaincre du geste. C’était plonger ou s’écraser et mourir, la hauteur de chute étant trop importante, et s’il était nécessaire de sacrifier un membre ou deux pour réussir… Dans un dernier mouvement, je soulevais délicatement ma tête pour me faire entendre par le débile derrière moi.

« Plonge les jambes en premier. Garde tes bras pour nous soigner s’il le faut après l’impact. »

Quelque part, la sensation qu’il manque de cette logique de conservation pourtant basique me faisait peur, et le temps pressé n’était pas même aux politesses – sentant le premier contact humide à même mon corps, je me laissais emporter par les flots, la cinétique de la chute s’arrêtant avec une force sauvage contre le plus doux des éléments. A défaut, c’était toujours mieux que de heurter de la terre, et à défaut il m’était maintenant possible de continuer ma toxique discussion. D’un geste brutal, je propulsais mon corps vers la surface afin de pouvoir respirer calmement tandis que la Samui tirait sur la corde pour s’assurer que j’aille bien. Quelle exquise naïveté – et quelle tristesse qu’il faille la reproduire pour porter le jeune garçon et s’assurer de son bien-être. Des deux, il demeurait le plus utile si un choix devait être fait, bien que certainement plus stupide.

Shhhhhh… Un nouveau son me fit rapidement sortir de ma torpeur initiale cependant, attirant mon attention. Je ne voyais rien, absolument rien – et qu’était censé faire l’acceptation de l’obscurité exactement ? Bien que la torche soit également inutile dans ce contexte soudainement aqueux. Quelque chose volait, ou plutôt se déplaçait relativement rapidement dans tous les sens. Croiront-ils toujours que trois genins étaient la configuration idéale à envoyer dans cette grotte, surtout avec leur manque de préparation flagrant ? Etirant mes mains devant moi alors que la Samui s’approcha et tenta de placer une bulle permettant de respirer sous l’eau sur mon visage, je sentis bien tristement quelque chose effleurer ma main – quelque chose de dur et lisse.

Dans un temps de réaction proche de celui des gens à même de contrôler le temps, je fis briller l’or de mes yeux dans l’espoir d’y percevoir quelque chose, bien que ce fut vain. Néanmoins, la dose d’adrénaline combinée au mouvement décomposé offert par le kinnegan et mes propres capacités en Taijutsu autorisèrent un bref mouvement de relâchement, lié à un volte-face et plongeon complet avant que la chose ne m’atteigne. Quelque part, je préférais ne pas savoir ce que c’était. Emergent brièvement à la surface pour croiser mes compagnons, certainement au courant de mon geste à cause des tensions reportées sur chacun de leur fragment de corde les liant à moi.

« Ne restons pas là, c’est dangereux… Mais à votre avis, la solution se trouve-t-elle plus bas encore, où y a-t-il une limite où l’on puisse accoster ? Car à part risquer notre vie pour le moment… Nous n’avançons pas vraiment. »

Une fois de plus, je me concentrais pour activer mes yeux plus encore afin de réagir avec plus de facilité à la prochaine adversité. On n'était jamais sûr de rien.

HRP:

Spoiler:

Mon intuition fût la bonne, et bientôt, on se retrouva tous à plonger sous l'eau. Yuno avait eu le bon réflexe juste avant de faire une pirouette pour éviter ce je-ne-sais-quoi qui se déplaçait à toute vitesse au dessus de l'eau, à en sentir le courant d'air, ce devait être quelque chose de très très gros, qui aurait pu être létal pour n'importe lequel de nous. En nous enfonçant la tête dans la noirceur du lac, nous nous retrouvions très loin de ces choses dangereuses qui, tel que pressenti, ne flottaient qu'à la surface sans toucher l'eau. Ma technique Suiton fût des plus efficaces par la suite, nous donnant à tous l'occasion de pouvoir nager sous l'eau. C'était la première fois que j'utilisais cette technique pour autrui et je fûs bien satisfaite du résultat puisque je ne savais pas à quoi m'attendre. Les deux autres sujets semblaient bien répondre à la bulle aqueuse, et c'est ainsi que nous nous enfoncions très loin dans les abysses.

Nous nagions depuis un bon moment quand même, juste assez pour m'inquiéter : je n'avais jamais utilisé ma technique dans un contexte comme celui-ci, et je n savais pas quel était l'échéance en terme de temps d'utilisation. Ma technique durait-elle une quinzaine de minutes, une heure ? Est-ce que la paroi Suiton pouvait d'une certaine façon filtrer l'oxygène dans l'eau? Les fondements mêmes de cette techniques restaient un mystère pour moi, et il ne fallu pas beaucoup pour me convaincre de pousser les investigations en peu plus loin lorsque ne retournerions à Kiri, si seulement nous arrivions à sortir d'ici d'abord. Dans le cas où ma technique avait un temps d'utilisation fixe, j'avais déjà des pistes pour tenter de l'améliorer, mais cela ferait partie d'un autre sujet ultérieur, ma concentration se devant d'être focusée sur notre objectif présent, à savoir se rendre vers ce je ne sais quoi qui nous attend et rester en vie.

Bientôt, des reliefs qui n'avaient rien de naturel se dessinèrent au fond : des gravures faites de main d'homme. M'approchant de Yuno selon les indications de la corde, je sentis que lui aussi s'étais mis à tâtonner la pierre. Malgré toute les tentatives, aveuglée par la noirceur insondable, je fus incapable de déchiffrer quoi que ce soit sur les gravures. Ce qui ne m'empêcha pas de tenir bon, et de continuer à farfouiller la zone. Nous faisions cela de manière plutôt tranquille, sans nous presser outre mesure, jusqu'à ce que des choses se mirent à me frôler. Je pensais d'abord à des algues sous-marines, jusqu'à ce qu'une douleur aiguë se fasse sentir dans ma cuisse : des algues avec des dents? Probablement plus de serpents de mer, qui devaient avoir faim. Très faim. Et même si je me mis à crier, les autres n'entendraient probablement rien : La bulle autour de nous empêchait l'air de sortir et donc de circuler. Ni bulles d'eau ni son ne sortirent. Sans réfléchir outre mesure, je sortis un kunai pour tenter d'éloigner les créatures affamées, qui seraient bientôt toutes attirées par le sang qui sortait de ma blessure. J'avais complètement oublié de tirer trois fois sur la corde, et je m'en foutais éperdument au fond : Si Yuno n'était pas capable de comprendre qu'il y avait un problème à me sentir gigoter dans tous les sens, il serait probablement la prochaine victime des petites dents tranchantes.

Spoiler:

Quelque part, le comportement exaspéré du médecin me dérangea. Il n’y avait pas particulièrement de véhémence ou de raisons à le prendre pour plus idiot qu’il ne l’était – c’était un simple réflexe de conservation quand tout le monde avait comme premier réflexe de plonger tête la première. Peut-être que l’aigreur et l’amertume qu’il avait vis-à-vis de moi surplombaient son jugement le rendant obscur et interprétatif cependant, ce qui était de précieuses informations pour espérer continuer mes préliminaires oraux pour la suite. Qu’importe la quantité de vaseline à mettre, qu’importe combien de douces paroles le faudrait-il pour leur faire croire en mon bien fondé. Ils allaient échouer.

Manipulant avec soin mon esquive pour esquiver le gros des dégâts, j’adressais un sourire quelque peu niais avant de me rappeler que personne n’était en mesure de le voir dans cette obscurité. Elle commençait à devenir réellement gênant quand on y pensait, surtout lorsque nous nous engouffrions dans les profondeurs pour éviter le quoi que ce soit qui avait manqué de me tuer. Comme si le tout n’était pas déjà assez désagréable, me voilà privé de l’exquis de mes mots pour corrompre les pauvres d’esprit – seule l’eau glaciale givrant douloureusement mes blessures me laissait un semblant de demi-sourire, alors que mon poing se serrait et s’ouvrait pendant notre descente.

Combien de temps ? Quelle profondeur ? Dans les méandres obscures et froides, il était compliqué de garder le moindre repère autre que cette corde nous permettant de savoir plus ou moins où se situaient les autres. Sans, nous aurions bien trop de problèmes quand on y pense, et ils devraient être capables de m’accorder ne serait-ce que le bénéfice du doute pour être venu avec cette idée, non ? Soupirant pour moi-même, je rejoignais les deux enfants à la recherche de quoi que ce soit qui indique une fin à notre périple dans les profondeurs. Nous ne faisions que descendre, plus et plus encore – et pourtant je devais être le seul à penser à une sortie, car actuellement l’échec signait la mort. Une mort à chasser d’inutiles chimères plutôt que tuer sanguinairement ennemi comme allié sur le champ de bataille.

Butant sur quelque chose en fond marin, de facture certainement artisanale, je tâchais de me concentrer quelque peu – y avait-il quelque chose d’écrit ? Quelque chose de perceptible ? De compréhensible ? Tous mes efforts semblaient vains et alors que je voulais continuer la recherche, deux pressions sur la corde se firent sentir. Deux pressions venant du jeune médecin : il avait trouvé quelque chose. Empoignant la corde, je remonte jusqu’à lui calmement avant de sentir plusieurs tractions étranges de l’autre côté. Rien qui ne s’associe vraiment à un signal que nous ayons préétabli, m’obligeant à rouler des yeux devant l’incapacité de la connasse blonde à retenir une séquence aussi simple que « deux » et « trois ». Devait-elle impérativement remplir les archétypes ?

Ignorant ce geste, je m’approchais encore du médecin avant que les tractions Samui reprennent – était-elle en train de déféquer dans l’eau pour s’agiter autant ?! Et soudain, tout se figea tandis que mon sang chauffait brusquement. Du mouvement autour de nous. Beaucoup de mouvement. Des remous. Peut-être était-elle occupée à autre chose, finalement, pour ne pouvoir respecter le signal ? C’était l’occasion idéale et rêvée de se débarrasser d’elle et dégainant un kunai, je l’approchai dangereusement de la corde – dans le noir, personne ne pourrait rien voir de toute façon et un accident était vite arrivé – puis je me ravisais. Nous étions sous l’eau grâce à elle, au final. Et s’il fallait revenir ou que la trouvaille du médecin s’annonçait tout aussi inutile qu’il ne l’a été jusque-là…

Rangeant mon kunai, je tirais d’un grand coup sec usant de ma force plus développée que celle des deux frêles figures afin de ramener la Samui à moi avant de rejoindre en vitesse le Yamamoto. Quelque chose de plus chaud perturba mes sens alors que je la touchais pour voir si elle était en un seul morceau et vivante. Blessée. Elle devait être blessée. Arrivant enfin à l’autre extrémité de la corde, je laissais le jeunot prendre mon bras et me guider, tandis que de l’autre je répercutais le mouvement sur la blonde. Ensemble, nous apposions tous les trois nos membres sur ce qu’il avait trouvé, en espérant que cela fonctionne – moi, j’aurais fait un dôme de quoi que ce soit pour nous protéger de ce qui semblait roder autour nous avant de jouer à l’apprenti explorateur.

HRP:

Spoiler: