Du mouvement du côté des troupes impériales, on m'eut dépêché sur place à Shimo. Grâce à mes sceaux de téléportation, il ne m'eut pas fallu longtemps pour y arriver. Ainsi, je pus, en un temps court, arriver au pays du givre avant d'y rester quelque temps avec les rebelles shimojins afin de faire un topo sur la situation du pays. On nous affirma la venue d'un homme sur place, dans un temple au nord du pays. Un temple atypique que l'on pourrait qualifier de micronation composé d'un village et d'ambitions politiques différentes de celles incarnées par les deux camps qui s'opposaient lors de cette guerre civile. Un enjeu majeur pour cette guerre dont l'empire en avait bien conscience.

Je comptais rendre vaine cette tentative puisqu'il nous fallait à tout prix nous attirer le soutien de cette micronation légitime. Néanmoins, il me fallait d'abord estimer le rapport de force, vers qui la balance tombait afin de pouvoir déterminer mes arguments. Je ne savais pas s'il voyait la rébellion comme bon ou mauvais pour eux, mais dans tous les cas, je voulais savoir si je partais avec un handicap ou avec un atout. Je me trouvais là escorté par quelques rebelles dont je défendais de s'approcher du temple et dans ses environs, je devais donc y aller seul.

Je pris alors la route pour le temple dans lequel je pus constater que j'étais attendu. Je m’attelais donc à respecter les rites et les coutumes de ce peuple en saluant ceux qui étaient venus m’accueillir. Je supposais avoir quelques alliés parmi tous ces gens, j'estimais que quelques-uns d'entre eux devaient au moins partager nos idéaux. La guerre pouvait prendre différentes formes, elle pourrait être militaire, économique, technologique, mais dans le cas présent, elle était plutôt idéologique, diplomatique voire même politique. Dans ce type de guerre, il fallait surtout user de son cerveau et c'est d'ailleurs ce que j'appréciais et c'est sûrement pour cela que je me trouvais à cet endroit dans un tel contexte. J'arrivai donc dans une salle face au Patriarche du temple avant d'apercevoir une autre personne qui me salua.

Je ne semblais pas comprendre ce qu'il se passait, mais le patriarche avait semble-t-il quelque chose à dire. La femme ou peut-être l'homme à mes côtés m'était inconnu, bien qu'il semblait être affilié au clan Jisetsu, cela tombait bien, j'étais intéressée par le pouvoir de leurs yeux. Cependant, je ne pouvais pas déterminer s'il était Shukaijin, Kirijin ou Nukenin. Il y avait des dissidents au sein même de l'empire, il m'était donc impossible pour moi de déterminer si cette personne était une alliée ou une ennemie. Toutes les fois où j'avais rencontré des Shukaijin, cela s'était conclu par un combat à mort durant lequel aucun des deux camps n'a subi de pertes. La femme qui se trouvait à mes côtés ne devait donc peut-être pas être une ennemie.

Une mise en scène parfaitement étrange dont je n'étais pas accoutumé. La seule chose en laquelle je crois, c'est l'existence d'une force surnaturelle que l'on pourrait appeler "hasard" ou "destin". Le nom varie suivant les circonstances, mais la vie est si mystérieuse qu'il m'était impossible de poser un nom sur ce que je pourrais désigner comme une force surnaturelle. Je ne savais, moi-même, pas comment on pouvait respecter un simple homme à ce point.

Cependant, je respectais les rites et les croyances de chacun, tout simplement, car j'en possède également bien qu'elles soient différentes. En l'état actuel des choses, j'en savais très peu sur cet homme pour pouvoir le juger et encore trop peu sur ce temple. Si de nombreux hommes se prosternaient devant lui et si ce temple était aussi mystique, j'imagine que ce n'était pas pour rien et que cet homme a bel et bien quelque chose de spirituel, quelque chose bien différent des humains.

L'homme ne nous regardait même pas dans les yeux, il continuait de fixer le fond quand bien même de nombreux sujets s'étaient prosternés face à sa "grandeur" et quand bien même nous étions venus. Cela pouvait être pris comme un manque de respect total, mais il ne fallait pas le juger aussi rapidement et aussi facilement. Le patriarche semblait connaître nos identités, mais ne connaissait pas le motif de notre venue. C'était un fait que je trouvais étrange, comment connaissait-il mon prénom ? Il pourrait bien être hors du commun des mortels tout compte fait.

La personne qui semblait s'appeler Jisetsu Id ne tournait pas autour du pot, elle allait droit au but. Ni une, ni deux, elle balança directement le véritable motif de sa venue, elle ne comptait donc pas tergiverser. C'était une preuve d'honnêteté qui pourrait lui être fatale dans les négociations, mais cela pourrait s'avérer être le contraire, peut-être que c'était sa stratégie.

"Merci pour cet accueil." - Affirmais-je en souriant.

"Je suis venu ici même en tant que représentant de la nation voisine, Kaminari no Kuni, afin de vous protéger de cette menace Shukaijin. Je suppose que la présence en ces lieux d'un de leur membre atteste bien que l'empire a quelque chose derrière la tête vous concernant."

Lorsqu’il entendit leur voix, le regard de Shito se tournait légèrement vers eux, sans pour autant se poser vraiment sur leur visage. Il les écouta patiemment, avec déférence, sans en interrompre un seul. Ici, en ce lieu, la parole de chacun est sacrée. Musha nous a offert la bouche, ce n’est pas à l’homme de la retirer.

« A la fois honnête, mais pas totalement… »

Sa voix n’avait rien d’un reproche. Cela ressemblait plutôt à une réflexion faite à lui-même.

« Mû, auriez-vous l’amabilité de me guider ? »

Un homme du premier rang se leva et prit le bras que Shito lui présentait. Alors, s’appuyant sur son bâton, il s’avançait lentement vers ses deux invités, toujours sans vraiment les regarder. Les adeptes sur le chemin s’écartèrent avant de se remettre à quatre pattes, tournés vers la statue aux deux cierges allumées. Ca n’était pas l’homme qu’ils priaient, mais Musha avec lequel Shito s’entretenait auparavant.

« Permettez que je vous « regarde » ? »

Shito légua son bâton à Mû et passa délicatement ses mains à la fois robustes et ridées sur le visage de Jisetsu Id.

« Vous ne m’avez pas l’air menaçante… »

Enfin, il se tourna vers Shirudo et fit de même.

« Vous êtes jeune, vous aussi… »

Quand il eut fini, Mû lui rendit son bâton sur lequel il put se tenir. Le regard de Shito vagabondait quelque part, dans le vide entre ses deux invités.

« Si jeunes… Et pourtant on vous envoie à la guerre. Musha, pourquoi les hommes sont-ils si cruels ? Vous prétendez venir pour nous, mais est-ce le but ou le moyen ? L’une souhaite notre soutien, l’autre nous protéger.
Nous ne sommes pas empreints de politique ou de domination territoriale. Nous ne pouvons donc vous aider. Tout ce que nous puissions faire, c’est vous accorder la bénédiction de Musha. Mais pour ça, il faut vous en montrer digne. Et ce n’est pas à moi de vous déclarer digne ou non.
Cependant, si vous souhaitez véritablement nous aider, nous en avons en effet le besoin. Mais êtes-vous prêt à nous tendre la main sans garanti de retour de notre part ? Je me le demande… »

La situation prenait une tournure complètement atypique et improbable. J'étais face à quelque chose de très surprenant et inattendu à un tel point que j'étais désemparé. L'homme semblait dans son délire, mais je craignais malheureusement qu'il ait le pouvoir de lire dans les pensées et dans les coeurs, c'était pour cette raison que je dissimulais cette tourmente et que j'essayais d'être le plus spontané possible tout en me posant le moins de questions possibles.

Cela ne faisait pas partie de mes habitudes et en temps de guerre, je n'avais pas envie de baisser ma garde, cela ne me ressemblait pas. Il fallait que je mette au point une stratégie, afin de pouvoir osciller entre méfiance et confiance. Je ne savais pas comment faire confiance en cet homme, mais toujours est-il que je devais lui faire confiance. Je ne savais pas non plus comment faire confiance à ce "Jisetsu Id", mais j'estimais que je devais lui faire confiance, après tout, j'avais réussi à sympathiser avec Yorurai Mikami alors que nous étions ennemis, ce qui a irrité le Godaime de l'époque.

L'ennui, c'est que j'avais évolué depuis ce temps où je n'étais qu'un genin insouciant. Aujourd'hui, on pourrait me définir comme excessivement prudent voire complètement paranoïaque. Pour l'heure, la Jisetsu me proposa de s'allier à elle, je ne pus refuser puisque, compte tenu de la mentalité de ce peuple, il fallait continuer sur une dynamique et sur une logique de paix.

"L'altruisme est une valeur humaine qui devrait être le fondement dans un monde idéal. La réalité, c'est que, dans ce monde de brut, l'altruisme n'a pas sa place, c'est bien là le problème. Je veux bien croire en l'altruisme ne serait-ce qu'un instant, puisque je suis forcé de le reconnaître, ce temple a clairement quelque chose de mystique, je m'y sens bien."

"Je n'ai absolument rien contre le Shukai, mais j'ai un sérieux problème avec leur soif de conquête et leur impérialisme entêté qui a causé bien des soucis à ce monde et qui a justement pu être fatale à de nombreuses personnes et groupes d'individus possédant les mêmes caractéristiques que vous tous ici présent, à savoir des individus prônant la paix qui ne peuvent justement pas vivre indépendamment à cause d'un certain empire. C'est le motif de cette guerre et c'est ce pourquoi je me trouve ici aujourd'hui : nous souhaitons faire la justice pour les peuples opprimés et protéger le monde malgré le silence et la passivité des grandes puissances."

"Si le Shukai souhaite, pour une fois, faire preuve de bon sens et d'altruisme, je me tiens prêt à collaborer avec eux dans l'intérêt des personnes qu'ils oppressaient autrefois." - Concluais-je en me tournant vers Jisetsu Id.

Pour le cas des bénédictions, je ne pouvais pour le moment prendre le risque de me positionner sur ce sujet puisque j'en savais que trop peu. Je comptais donc attendre un peu histoire d'en savoir plus sur cet homme avant de pouvoir m'avancer sur ce sujet, bien que je fus entrain à les recevoir : cela m'intéressait.

Hrp:

Nos hôtes nous emmenèrent devant un escalier où se trouvaient de part et d'autre deux grands visages qui nous dominaient largement. Cet endroit ne m'inspirait clairement pas confiance, mais attestait bien de la grandeur et du mysticisme qui entourait ce lieu, on se sentait extrêmement petit face à cette chose.

Il y avait visiblement quelque chose d'étrange dans ce que le patriarche nous racontait. Tout semblait indiquer qu'ils avaient mis leur divinité en colère et que cette dernière comptait les châtier, mais nous ne savions justement pas ce qu'ils avaient fait de mal. Il ne comptait visiblement pas nous le dire, sinon ces derniers en auraient déjà parlé.

"Avez-vous une idée de quelle pourrait être l'élément déclencheur ? Qu'est-ce qui a pu causer ce changement ? Il se pourrait que ce soit un évènement en particulier survenu dans le Yuukan ou peut-être que vous avez fait quelque chose qui l'a contrarié ? Egalement, nous autorisez-vous à avoir recours à la force si nos vies ou si vos vies sont en danger ?"

Nous nous retrouvâmes ensuite seuls tandis que l'homme du shukai invoqua plusieurs serpents de taille variables. Il ne me cacha pas ses compétences et ne semblait visiblement pas tailler pour le combat, j'eus donc supposé que je devais me battre si besoin et qu'il assurerait mes arrières. Cependant, il s'agissait peut-être d'un piège puisque le patriarche nous avait demandé de ne pas combattre.

"Si j'ai bien compris, vous êtes un Jisetsu, capable d'invoquer des serpents et de soigner les blessés ? Très bien, mais vous n'avez aucune technique de protection, de bouclier afin de vous protéger vous-mêmes, vos créatures ou moi-même ? Afin que je sache si je dois être prudent ou extrêmement agressif."

Nous marchions dans les escaliers puis nous pénétrâmes dans le sanctuaire de Musha. Je me tenais sur mes gardes observant tout autour de moi. J'avais pris soin de rester à l'entrée au cas où la porte se fermerait afin de ne pas finir coincer dans le sanctuaire.

Hrp:

Mes questions étaient assez pertinentes, cela me permettait de comprendre un peu mieux la situation et ce que le Patriarche souhaitait de nous. D'ailleurs, c'est en s'approchant de nous que je me rendis compte qu'il n'était peut-être pas tout simplement étrange, mais peut-être aveugle. En y repensant, le fait qu'il ne nous regardait pas, pouvait être lié au fait qu'il ne pouvait pas nous voir tout simplement. Il ne s'agissait peut-être pas d'un manque de respect tout compte fait.

Je pus le réaliser lorsqu'il s'est approché de nous pour s'entretenir avec nous en personne. Je ne comprenais pas la raison pour laquelle il nous demandait son aide sans même nous regarder, ni pourquoi l'homme nous avait tâté le visage. A présent, je parvenais lentement à comprendre ce qu'il se passait et cela me rassurait grandement.

Visiblement, nous pouvions avoir recours à la force tant que la divinité ne se sentait pas offenser. Autrement dit, nous ne pouvions pas vraiment utiliser la force, mais j'imaginais que c'est en utilisant la force que celle-ci se verrait offenser. Au final, l'équation est vite résolue, la boucle est bouclée, il fallait donc y aller pacifiquement et se contenter de défendre en privilégiant la voie pacifique.

L'homme du Shukai m'interpela avec un ton étrange, enfin plutôt des questions étranges. Il souhaitait me piéger ou m'interroger afin d'en savoir plus sur moi, car il est vrai que je ne m'étais pas exprimé sur le sujet, mais je ne comptais pas le lui dire.

"J'y pense rien, ils ont leurs coutumes, leurs croyances, vous avez les vôtres, on a les nôtres. Je trouve ça très respectable de leur part de vivre d'une telle façon, ça force l'admiration."

Je disais vraiment ce que je pensais, cependant, il y avait un "mais" à tout ça. Je ne comptais pas développer, argumenter, rentrer dans les détails afin de lui détailler le fond de ma pensée, puisque l'homme n'avait tout simplement pas à savoir. Son serpent revint pour nous prévenir que nous nous dirigions vers une salle étrange, l'homme comptait visiblement m’assommer de questions.

"Pareillement."

Nous nous engouffrâmes dans le sanctuaire de la relique dans un couloir quand nous tombâmes nez à nez avec un damier noir et blanc, ressemblant à un échiquier. Nous pûmes entendre une voix qui nous donna des instructions. J'eus donc supposé que la divinité nous observait et souhaitait nous tester. Nous devions nous positionner sur une des soixante-quatre cases qui composait l'échiquier et le "Saint" allait en juger.

Le raisonnement de mon coéquipier semblait être logique, du moins il semblait savoir ce qu'il dit, cependant, je ne pensais pas que ce rite se résumait à un simple jeu d'échec, c'était bien plus que ça. Je pensais autre chose, comme si chaque case était rattachée à quelque chose. Comme si chaque case avait une signification particulière, mais nous n'avions vraisemblablement aucune indice pour pouvoir deviner la signification de chacune d'elle.

"Je ne pense pas qu'il s'agit d'un jeu, je pense plutôt que chaque case a une signification, un sens. Il faudrait déterminer à quoi correspondant chaque case, mais j'estime que nous n'avions pas assez d'indices pour cela, ou peut-être qu'ils nous ont échappé. Cependant, je ne pense pas que nous tombions sur une épreuve ou notre vie se jouerait sur un coup de bol où nous sommes dans l'impossibilité de déterminer à quoi correspondrait chaque case. Il se pourrait bien que ton raisonnement soit vrai et que cela soit un parallèle avec un jeu."

"En tout cas, je tente ma chance sur celle-ci."

Je m'avançais alors prudemment posant lentement un pied devant l'autre main au niveau de mon étui de shinobi prêt à dégainer des projectiles attaché par des fils d'acier au cas où je tomberais. Il fallait rester donc très prudent face à tout ça.

Spoiler:

Hrp:

Dès que j'eus posé un pied sur une case noire, un piège se déclencha aussitôt. Je fus donc pris en sandwich par quatre blocs de pierre qui convergèrent vers moi. Ainsi, je dus effectuer un mouvement rapide afin d'esquiver le piège. Un bon en arrière m'eut donc permis de sortir de cette débâcle, apparemment, les cases noires déclenchent des pièges et les banches n'en déclenchent pas. Après, c'était peut-être un hasard, je n'en savais rien.

Mon coéquipier pensait qu'il s'agissait d'un manque de confiance en lui, alors qu'en réalité, je voulais juste tester quelque chose et je ne croyais pas en sa théorie. Il ne s'agissait pas d'un manque de confiance, je ne pensais simplement pas comme lui et j'avais une idée bien différente de la sienne. Cependant, il semblait avoir raison, ce qui me paraissait très étrange puisqu'il s'agissait d'un temple, d'un sanctuaire sacré.

L'énigme qui nous permettrait de passer de l'autre côté du couloir serait donc un jeu ? Cela diminue donc grandement la crédibilité du sanctuaire et son caractère sacré. Au vu du piège que je venais de me prendre, il ne m'étonne pas qu'un homme lambda a pu être tué par cela, le fils de l'aveugle devait très probablement avoir déclenché un de ces pièges, même s'il me paraît bizarre qu'il ait marché sur une case noire alors que les gens ont, en générale, tendance à opter pour des cases blanches.

"Il ne s'agissait pas d'un manque de confiance, mais d'une divergence d'opinions. J'ai voulu tester quelque chose, prendre des risques. Il se trouve que les cases noires déclenchent des pièges. Je serais tenté de marcher sur une deuxième case noire afin de confirmer cette supposition, mais ça reste plutôt risqué, je ne sais pas à quoi m'attendre."

L'hypothèse de Id semblait vraie, je l'eus donc suivi en m'arrêtant une case avant lui. Je pus voir que son serpent faisait exactement le même mouvement que lui, à l'exception qu'il marchait sur des cases noires. J'avais pris le temps d'avancer après que son serpent ait progressé afin de voir s'il allait déclencher un piège au moment où il pénétra sur la première case noire.

Spoiler:

Hrp:

Mon coéquipier semblait avoir pris la mouche, pour ma part, j'en avais strictement rien à faire. Je savais ce que j'ai à faire, mais il commençait à partir extrêmement loin, beaucoup trop loin que ça en devenait irritant. J'avais autre chose à faire que de me prendre la tête avec lui en ce moment même alors que son serpent venait de déclencher une case piège. J'eus remarqué que les pièges étaient de plus en plus puissants et rapides. Son serpent disparut suite au piège qu'il venait de déclencher. Pour ce qui est des invocations, j'imaginais qu'ils pouvaient mourir puisque c'était des êtres vivants, s'il se prenait un coup mortel comme ce fut le cas.

Id parvenait visiblement à comprendre le système, cependant, j'estimais qu'il prenait trop de risques et qu'il fallait jeter des leurres quitte à déclencher les pièges, mais au moins, on serait fixé là-dessus. Cela reste un pari risqué, puisqu'on ne pourrait pas savoir si les pièges se déplacent à chaque mouvement que l'on effectuait. J'estimais que nous ne pouvions pas pouvoir prouver cela, puisque je marchais sur les traces de Id, mais je n'ai encore déclenché aucun piège de cette façon.

Id a permis de prouver que les cases noires ne déclenchent pas systématique des pièges, les cases blanches peuvent aussi déclencher des pièges. J'avais peut-être résolu cette énigme, puisqu'à la case F5, le Shukaijin a déclenché un piège en marchant sur une case blanche, cela voulait peut-être dire que toutes les cases noires jusqu'à la quatrième ligne pouvaient déclencher des pièges. En revanche, à partir de la cinquième ligne, ce sont les cases blanches qui déclenchent des pièges, soit l'inverse. Cela semblait bien être le cas, c'est pourquoi j'eus suivi ses pas en prenant le cas de marcher sur une case noire après lui.

"Si tu déclenches un autre piège, pense à poser des leurres, car on ne fait que jouer nos vies sur du hasard et les prochains vont être extrêmement dur à éviter."

Nous avions visiblement réussi à passer la première épreuve. Cela semblait bel et bien comme je l'avais supposé, les pièges se situaient donc sur les cases noires de la première partie de l'échiquier, puis c'était l'inverse pour la deuxième partie. Nous pûmes pénétrer de nouveau dans un couloir en nous enfonçant dans les profondeurs, c'est ainsi que nous pûmes voir deux statues au fond dans ce qui semblait être l'entrée de la demeure de la relique.

"T'as réussi à trouver la bonne combinaison, ta théorie semblait fonctionner, donc pourquoi j'irais prendre un autre chemin et déclencher tout les autres pièges ?"

"Pourquoi refuses-tu de créer un leurre comme un serpent ou quoi que ce soit ? Tu vas continuer à foncer tête baissée et à subir tout les pièges que tu trouves ? J'ai l'impression que les pièges sont de plus en plus rapides et au fur et à mesure qu'on leur oppose une résistance physique, ils gagnent en puissance. Il arrivera un moment où on ne pourra ni les stopper, ni les éviter."

"Tu l'as remarqué et tu comptes attendre le moment où les pièges deviendront mortels à un tel point qu'on ne pourrait plus les éviter et stopper pour pouvoir concevoir un leurre là où on ne pourra plus rien faire pour protéger nos vies ?"

Je pouvais avancer en me protègent partiellement des pièges, en utilisant une protection de niveau équivalente à celle qu'Id avait utilisé, cependant, je subirais de sérieux dommages. Dans ce cas, il aurait fallu me soigner, mais rien ne me garantit qu'il le fera. Je trouvais cela dommage puisque ça nous faciliterait la vie puisque les pièges semblent s'adapter à ce que l'on faisait, c'est pourquoi ils gagnaient en vitesse lorsqu'on les esquivait et en puissance lorsqu'on utilisait un obstacle ou une résistance pour s'en protéger.

Id me montra le corps d'un homme qui semblait être le fils du Patriarche. Ce dernier avait quand même réussi à s'aventurer jusqu'ici. Avait-il des capacités de Shinobi ? Je n'en savais pas, mais il se pourrait qu'il ait pu enclencher aucun piège lors de l'épreuve précédente. Comment était-ce possible ? Je ne pensais pas qu'il avait réussi à venir jusqu'ici par chance, il y avait autre chose, on dirait qu'il savait comment passer les pièges.

Soudain, par pur hasard, je pus voir une phrase au sol qui ressemblait à l'annonce précédente à une différence près. Cette fois, il comptait tester notre sincérité. Je pris donc l'initiative :

"Je suis venu ici initialement, car on m'avait informé que le Shukai tentait des manœuvres de rapprochement avec ce temple qui se veut libre et indépendant. Je suis venu ici afin de protéger ceux qui vous vénèrent de cette menace Shukaijin qui semble peser sur eux en espérant secrètement que les moines se rallient à notre cause. Cependant, si je suis devant vous, là, maintenant, et si j'ai passé ces dernières épreuves en risquant ma vie, c'est justement afin d'aider les moines du temple à régler leur problème et à pouvoir vivre paisiblement."

"Je ne réclame rien en retour, ils se rallieront à notre cause s'ils le veulent, j'estime que j'obtiendrai quelque chose si seulement j'en suis méritant, si seulement ces derniers le décident. Je ne compte pas les exhorter et les forcer à adhérer à nos idées ni à m'offrir quelque chose, ils ne m'ont rien promis et je suis quand même venu et j'ai fait ce que j'ai à faire. Je m'attends donc à ne rien recevoir et je l'accepte, je mets ma vie en jeu pour les aider rien de plus, rien de moins."

"Cette alliance imparfaite en atteste, j'ai beaucoup pris sur moi et au moment où je vous parle, et même si ce n'était pas le cas il y a une dizaine de minutes, je fais tout ce que je peux pour réussir cette épreuve et apporter la paix à ce peuple. Je suis venu ici afin de trouver une solution et afin de comprendre les raisons de votre colère et essayer d'y remédier pour que ce peuple puisse vivre sereinement, voilà pourquoi je suis venu ici." - concluais-je avant d'avancer.