Akane revenait d’avoir fini de donner un rapport d’une mission que la jeune fille avait terminé il y a peu. Elle sortait à peine du bureau des missions, lorsqu'un vieil homme prononça son nom afin de l'inviter à venir. C’était apparemment Shadis, elle était un petit peu étonnée de le rencontrer ainsi entre deux couloirs, mais elle savait qui il était, ce qu’il était pendant ces temps troublés à Kumo. Sans un mot et dans un souci de discrétion, la Gogyou le suivit jusqu’en un couloir avec peu de passage. Shadis semblait faire très attention au fait que personne n’écoute, on n’était jamais très certain avec des ninjas, alors l’homme de pouvoir lui confia uniquement un rouleau de parchemin à ouvrir plus tard. Il avait uniquement ordonné à la jeune femme de le lire et d’appliquer les ordres sans un mot et sans discuter.

Akane était une femme assez disciplinée pour obéir sans poser de questions. Ce genre de précision était bien inutile, mais elle s’inclina noblement face à cet homme en lançant un simple « hai » en rangeant précieusement le rouleau. Elle faisait encore partie des renseignements après tout, alors il était sans doute normal d’avoir ce genre de réunion impromptue. La chunin tenta de paraître comme d'habitude avec son visage de glace, dans sa belle tenue de cuir moulante avec son wakizashi à la ceinture. Elle sortit du palais du Raïkage en se dirigeant vers la maison de sa mère adoptive. Elle était très pressée sans en avoir l’air de rentrer chez elle pour une fois assez tôt et de voir ce dont la missive si secrète pouvait bien contenir. Cela avait beau être anormal qu’elle rentre chez elle si tôt, la jeune femme ne tenait pas plus longtemps. C’était une preuve de confiance si la mission devait amener à des objectifs importants. Pendant le voyage jusqu’à sa chambre, elle commençait à réfléchir à comment procéder. Elle sourit légèrement sous son masque de cuir, qui plissa légèrement du mouvement de ses lèvres délicates, c’était une femme après tout quand même ! Elle n’était pas qu’une machine à tuer.

Akane tourna au coin d'une rue, et si jamais quelqu'un devait la suivre, elle venait de disparaître visuellement. Bien entendu, un ninja sensoriel pourrait bien la localiser s’il était assez doué, mais il se ferait repérer par la jeune femme. Elle n’était qu’un spectre de vent en train de s’envoler dans les airs grâce au corps élémentaire des Gogyou. Elle pouvait facilement disparaître grâce à son entraînement d'élite en tant que sensorielle. Elle était également assez légère pour s’envoler, plus vaporeuse que l’air telle une bactérie.

La Gogyou observa en bas, personne ne semblait l'avoir suivi jusque-là, sans doute, était-ce une petite poussée de paranoïa devant la situation peu commune. Elle se dirigeait en réapparaissant un court instant dans les airs, mais il fallait vraiment faire attention à de l'air d'une couleur plus ou moins blanche et transparente dans les cieux bleu et nuageux de la cité montagneuse. Ce n’était pas comme si elle n’avait pas le droit de faire cela. Si cela lui chantait de parcourir le ciel pour une petite promenade digestive ? Qui allait le lui reprocher ? Cela limitait également et grandement le nombre de personnes capable de pouvoir lire le rouleau de Shadis. Ce fut alors bien en hauteur, tout lui paraissait si petit et calme vu d'ici, qu'Akane forma à nouveau son corps en humain dans les grandes hauteurs. Il faisait assez frais loin du plancher des vaches, mais c’était largement supportable avec sa tenue de cuir. Elle s’assit en tailleur dans les airs et elle sortit le fameux parchemin de sa sacoche.

Assise dans les airs, Akane déroula complètement le parchemin légèrement ballotté par les vents montagneux. Elle commença à lire le parchemin d’une marque qu’il lui était inconnu. Ce n'était pas la marque de Kumo, c'était sans doute la marque personnelle de Shadis, mais elle ne devait pas être connue de beaucoup de personnes. La jeune femme commença à parcourir les kanjis tracés à même le parchemin. Cela semblait être une mission apparemment très dangereuse, délicate et bien entendue secrète. Il était bien précisé que cette mission devait être faite seule et ne jamais être révélé. Shadis semblait lui faire assez confiance pour lui confier ce genre de mission. Elle avait bien assez montré qu’elle était capable d’être fidèle, sérieuse et ne pas hésiter une seule seconde. Il était clairement écrit qu’elle devait se rendre à Shimo pour cette mission importante. Elle devait y aller d’une manière incognito, aucun lien avec Kumo devait être fait. Le village caché de la foudre en cas d'être faite prisonnière ne reconnaîtrait pas son implication. Elle allait être seule et sans filet pour cette mission. Elle n’était sans doute qu’une ninja à peine confirmée, et on lui confiait ce genre de choses. Elle sentait son cœur s’emballer rapidement, mais c’était davantage d’excitation que de crainte. Elle n’avait pas peur de perdre sa vie, loin de là, la jeune femme n’était qu’une miraculée. Sa vie était à disposition pour Kumo et ils en feraient ce qu’ils désiraient. Akane put voir ainsi par la suite que sa cible était un chef local du pays de Shimo. Ce n’était évidemment pas le Daimyo, rien à voir avec cela, c’était un soutien. Elle imaginait un homme riche, plus ou moins puissant avec de nombreux gardes. Elle avait carte blanche pour assassiner cette personne. Tout ce qu’il importait, c’était que cet homme apparemment corrompu et hostile à Kumo devait passer l’arme à gauche.

Dès qu’Akane avait fini de lire le parchemin, un sceau s’activa et les écritures disparurent à jamais du papier. Shadis devait être quelqu’un de vraiment très prudent, et c’était tant mieux. Elle n’avait pas besoin de garder ce genre de choses compromettantes sur elle en même temps. La Gogyou se laissa alors tranquillement redescendre jusqu’au sol en direction de la porte principale de la ville. Elle passa uniquement par chez elle afin de se débarrasser totalement de tout ce qui pouvait montrer d’elle qu’elle était une shinobi. Akane allait à nouveau reprendre le rôle de la parfaite et gentille jeune femme. Elle n’allait pas utiliser d’artifices shinobis quelconques pour tenter de tromper les hommes de ce chef de Shimo. Cela pouvait toujours être détectable par l’ennemi. Elle rangea alors sa tenue de cuir moulante, afin de prendre un simple kimono d'une couleur blanche cassée. Elle laissa dans sa penderie la ceinture de Kumo à côté de celle qu’elle avait volée au Shukai par le passé. C’était un petit peu comme si elle n’était plus une ninja, plus qu’une simple jeune femme comme toutes les autres. C'était dans ce genre de cas qu'elle se rendait compte qu'elle ne savait que tuer et rien d'autre. Toute son enfance, on lui avait appris ce genre d’art et aucun autre. Il ne valait mieux pas trop penser si un jour elle venait à être privée de son chakra, elle n'aurait pas grand-chose d'autre à faire. Enfin, elle posa son wakizashi sur le reposoir dans sa chambre dignement, comme si c’était une relique. Maintenant qu’elle était prête, direction Shimo !

Akane ainsi déguisée en la parfaite et douce demoiselle plus de son âge, elle ouvrit à peine une fenêtre laissant à peiner laisser échapper une plainte au bois, que la chunin se transforma en simple courant d’air afin de se faire emporter par une bourrasque montagnarde. Elle se laissa emporter laissant son poids au minimum et avec le maximum de portance. La jeune femme se fit disparaitre dans les airs afin que personne ne puisse deviner sa destination. C'était une mission bien trop importante pour laisser un doute. Quelqu’un pouvait fort bien tenir le rôle de l’espionner. Il y avait tout de même assez peu de chances que ce soit le cas, mais elle ne voulait pas prendre de risque. Elle se dirigea alors vers le sud du pays en voyageant plus normalement en marchant tout simplement le long des routes. Elle pourrait aller bien plus vite afin de gagner du temps, mais elle préférait se faire passer pour une jeune femme désœuvrée en voyage solitaire. Shimo était vraiment la porte à côté pour une shinobi, alors pour les autres également.

La jeune femme avait conscience qu’elle ne pourrait pas traverser la frontière ainsi si facilement. Elle allait devoir trouver quelque chose. Elle prenait tout son temps dans l’espoir de pouvoir rencontrer des personnes adaptées à sa condition. Elle longeait tranquillement la route en direction de Sanpuku, elle croisa bien plusieurs personnes qui lorgnaient sur cette douce jeune femme, mais elle put esquiver le fait de devoir les accompagner. Elle était tout à fait à mesure de pouvoir se défendre contre n’importe quel civil ou de s’échapper. Le jeu n’en était pas là, loin de là. Enfin après une journée de marche, elle remarqua un chariot sur le côté de la route. La Gogyou se rendit tranquillement jusqu’à sa hauteur où elle remarqua alors une rivière non loin de la route à quelques encablure. Le chariot qui semblait être charger de quelques bagages ne risquaient pas de pouvoir sans prendre de dommage poursuivre le chemin en plein milieu de la campagne. Le chariot était bien forcé de suivre la route, alors elle pouvait deviner que le petit groupe de trois au loin devait être les propriétaires des affaires, des jarres et de la petite cassette.

Akane s’approcha alors doucement l’air de rien en continuant sa route. Elle fit de rapides et discrets mudras, afin de détacher sa main gauche de son bras tandis que la jeune femme remonta ses bras légèrement comme laissant les manches de son beau kimono caché son anatomie. La main de vent flotta alors rapidement et prit la casette en métal, elle se doutait qu’il y avait quelques choses précieux, mais elle ne pouvait pas pour rester fouiller le chariot. La famille était bien trop proche, et malheureusement pour eux trop distrait par le jeu aquatique. Elle était loin d’être devenue une voleuse, non loin de cela, mais elle cherchait certaines choses pour sa couverture qu’elle ne pouvait inventer. Elle ramena alors vivement sa main et la casette de métal afin de la cacher sous ses vêtements et poursuivre sa lente route. Un homme prêt de la rivière sembla alors la regarder un bref instant, mais elle avait déjà dépassé d’une trentaine de mètres le chariot, alors il ne dut pas faire très attention. Elle ne savait même pas encore si jamais ce vol honteux avait été réellement utile. Elle était déjà honteuse d’avoir dû le faire, mais la réussite d’une mission passait bien avant tout autre chose. Elle gardait son regard droit devant soi et bientôt elle allait arrivée à Sanpuku toujours aussi seule pour le moment.

Akane était en possession de la cassette sous son kimono, elle attendit quelques kilomètres et être certaine qu’elle soit à l’abri des regards avant de se plonger dans son contenu. Elle s’éloigna alors de la route l’air de rien afin de s’isoler dans un champ de hautes herbes non loin. La jeune femme s’assit en restant attentive si personne ne venait ne faisant pas un seul geste pendant plusieurs minutes. Personne ne semblait venir, alors elle sortit la cassette de métal, qui n’était fermée que d’un loquet aisément retirable. Ce genre de fonctionnement était plus pour fermer et garantir de ne rien perdre que de sécuriser ce que la cassette de métal contenait. Impatiente alors de savoir si son forfait avait été au moins utile à sa mission ou si elle avait simplement ennuyé de pauvres gens sans raison, la Gogyou ouvrit enfin cette fameuse cassette de métal. Elle put ainsi découvrir des lettres sans grandes intérêts, une petite bourse en tissu de ryos qui ne devait même pas représentait ce qu’elle pouvait gagner lorsqu’elle procédait à une mission de rang C, mais beaucoup plus utile, elle récupéra des papiers d’identification. Il y avait des papiers pour un homme dans la quarantaine certainement, elle laissa de côté, mais elle prit plutôt les papiers de l’enfant qui devait avoir dans les seize ans. C’était assez proche de son véritable âge pour que ce soit utile, elle en avait dix-huit après tout !

« Kagome Higurashi …. Très bien, alors c’est parti … Kagome ! »

Assez satisfaite d’avoir trouvé ce qu’elle cherchait, Akane sortit des hautes herbes peu après avec dans les poches les papiers de la fille, elle accrocha en évidence la petite bourse de tissu à sa ceinture comme l’aurait fait n’importe quel civile. Elle savait qu’en allant dans un pays potentiellement ennemi à Kumanari, elle risquait de se faire contrôler et de simples papiers ne pourraient la mettre à l’abri totalement. Elle devait trouver une autre manière d’entrée dans le pays plus subtil, n’importe quoi.

La jeune femme reprit la route dans sa marche lente avec la cassette de métal sous le bras, peu envieuse de la garder bien longtemps. Elle la posa sur le côté de la route en évidence, en brillant au soleil, on la trouvait surement. Elle espérait secrètement que la petite famille la retrouve. C’était sans doute pour sa morale, mais cela ne lui faisait vraiment rien d’avoir volé ces civiles. Sa mission était bien trop importante pour s’arrêter à ses basses considérations. Le chemin était calme, elle ne croisait pas souvent du monde en direction de Sanpuku ou même de l’autre sens. Elle arriva alors bien vite à la ville sans encombre et sans avoir croisé de nouveau cette petite famille. Cela simplifierait bien les choses, comment aurait-elle pu alors expliquer son passage ?

Akane commença à se promener dans la ville en essayant de trouver un moyen de parvenir en toute discrétion dans le pays à Shimo, Sanpuku était la ville la plus proche de la frontière. Il devait avoir par conséquent des marchands, cela pourrait bien être un moyen, mais comment se faire accepter ? Ce serait sans doute étrange pour une simple jeune femme débarquant de nulle part. Il y avait bien des calèches qu’elle pouvait emprunter, mais autant traverser illégalement la frontière, c’était tout aussi discret. Non, elle devait tout autre chose, et ce fut une affiche qui lui dit que la solution allait peut-être venir.