L'entraînement se poursuivait pour la jeune Nukenin. Red y veillait au grain. Seulement cette journée serait différente de toutes les autres par le fait qu'elle ne serait pas celle qui prodiguerai les exercice pour la simple et bonne raison que le temps lui faisait défaut. La démone avait beau avoir totalement supprimé la notion de sommeil de sa vie durant ces dernières semaines il n'en demeurait pas moins qu'une journée se composait toujours de vingt-quatre heures. Ce faisant elle avait prit beaucoup de retard sur la gestion interne de son organisation ainsi que des nombreuses activités, pour la plupart illicite, qui gravitaient autour. Tel était la raison pour laquelle elle n'avait eut d'autre choix que de se plier à cette fatalité, à faire ce qu'elle n'avait pas pour habitude de faire, à savoir déléguer.

-Garde ta véritable identité secrète. Aucun allié capturé passé sous torture n'est digne de confiance... Lança-t-elle à l'égard de sa disciple, tandis que toutes deux descendaient les marches d'un escalier menant jusqu'au sous-sol d'un immeuble d'appartement ou aurait lieu l'entraînement du jour.

Depuis peu la dénommée Matsuno Ema avait ajouté une nouvelle identité à son répertoire d'aptitude. Le genre d'initiative salutaire afin d'éviter les traques, notamment lorsqu'il était question de passer une journée entière en compagnie de la chasseuse de prime qu'était Emi dont la présence était depuis longtemps perçue par le duo d'assassin. La salle était assez basse de plafond, mais dégagé et large d'une soixantaine de mètre carré, suffisante pour s'adonner à des exercices plus terre à terre que ce à quoi l'ancienne brune était désormais habituée.

-Heureuse de vous voir Emi. Je vous présente White ma disciple et vous suis reconnaissante d'avoir accepté de prendre sur votre temps afin de lui prodiguer quelques enseignements dans l'art du combat à corps à corps. Avant toute chose je vous prierais de ne faire aucun lien entre nos noms respectifs : Red, White, tout cela, il s'agit simplement d'une constance censée desservir la narration d'un point de vu hors contexte ; d'autant plus que nous sommes toutes censées être des asiatiques ignorante d'un traître mot d'anglais, à supposer-même qu'une telle langue existe dans notre univers.

Pour simplement clarifier les choses ! Ce genre de dérive était assez fréquente et si l'on ne pouvait jeter la pierre à des individus cherchant le plus innocemment du monde à s'approprier une œuvre en la gorgeant de détail à caractère occidentaux on pouvait tout de même reconnaître que cela rendait difficile de faire la part des choses.

-Je repasserai ce soir réquisitionner notre chère amie. La Saibogu adressa un regard à la blonde, dont la nouvelle apparence correspondait davantage aux femmes que l'on pouvait rencontrer dans la Mégalopômle. Nous reprendrons nos exercices habituel une fois la nuit tombée. Sous entendu tout ce qui attrait à la sensorialité.

Cette rencontre était en quelque sorte un premier jet pour Red qui comptait renouveller l'expérienc si tout se passait bien. Elle avait en effet mandaté Emi quelques jours plutôt, moyennant une certaine somme afin qu'elle la remplacer en tant que Sensei le temps d'une journée par semaine. Ceci pour permettre à Red de rattraper son retard, mais aussi pour en quelque sorte soulagé White de sa présence qu'elle savait opressante car, à n'en point douter, l'entraînement qui aurait lieu aujourd'hui serait beaucoup moins pénible que ce à quoi la jeune blonde s'habituait progressivement. Dans un sens ce n'était pas plus mal qu'elle s'accorde un peu de repos sans quoi même toutes les drogues n'auraient suffit à la maintenir sur ses jambes.

-White je compte sur toi pour me faire honneur et prouver ton assiduité à Emi. A présent je vous laisse entre-vous mesdames. A dire vrai je ne doute pas que vous apprendrez beaucoup à l'une, comme à l'autre. Passez une bonne journée. Lança-t-elle avec un sourire en coin.

Il était toujours aussi difficile de lire la sincérité ou le sarcasme tant ses paroles sonnaient toujours d'un air totalement détaché, distance soutenu par le fait qu'elle venait de s'allumer une cigarette en parlant, donnant ainsi l'illusion, par ce simple geste, de reléguer la situation au rang de simple formalité. A croire qu'elle anticipait toujours ce monde avec plusieurs coup d'avance.

Voilà deux jours, Red m’avait demandée d’aider une de ses amis à perfectionner son taïjutsu. Pourquoi pas me direz-vous, si seulement je n’avais rien d’autre à faire, ce qui n’est hélas pas le cas. Mais disons que la rouquine a sue se montrer convaincante. Sa somme d’argent aussi. Attention, n’allez pas penser que je suis corruptible. Il s’agit de ma patronne, dans un certain sens et j’ai encore besoin d’elle pour mener à bien mes projets ainsi que mon entreprise. Alors si en plus je peux en tirer un peu d’argent en bonus, il est évident que je ne dis pas non.
Tout ceci explique pourquoi je me retrouve aujourd’hui dans une salle d’une soixantaine de mètres carré. J’avais pris la liberté de faire installer des tatamis au centre afin de créer en quelque sorte une zone de combat, à défaut d’avoir un véritable ring.
En tailleur au centre, les mains sur les cuisses, la respiration calme, j’attendais patiemment l’arrivée de la commanditaire de la mission, ainsi que son élève, sa jeune pousse, sa sbire. Plusieurs termes peuvent convenir, à vous de choisir votre favoris.

Ah les voilà. Red égale à elle-même, autoritaire et sûre d’elle. A côté, une jeune fille à la peau pale et aux cheveux blonds. Je me levai pour aller à leur rencontre, les saluant chacune d’un hochement de tête. Les présentations fut cependant étonnante. Voici donc Red et White.

« Sérieusement ? White ? Je suis Yellow alors ? Non pas que je souhaite juger vos sources d’inspiration, mademoiselle Saibogu, mais quand vous ne voulez pas dévoilez votre véritable identité, essayer de trouver quelque chose de plus naturel … »

C’était le petit commentaire qui allait bien, en réponse à sa tirade sur les nominations. Certes, ne pas vouloir que les autres sache qui vous êtes, ça peut se comprendre, surtout dans le monde sans foi ni loi des nukenins. Mais il reviendrait à mentir si je vous disais que travailler avec des gens qui vont jusqu’à vous cacher leur propre nom ne me posait pas de problème. Bien au contraire, si je dois travailler avec certaines personnes pendant une durée indéterminée, j’apprécie qu’une confiance s’installe, de savoir que je peux compter sur eux, et inversement.
Red précisait qu’elle viendrait récupérer sa pouliche en fin de soirée, ça nous laissait une bonne partie de la journée pour entrainer cette jeune et pale femme à l’art brutal du taïjutsu. Je regardai en silence la Saibogu repartir, avant pivoter mes yeux en direction de la concernée.

« Enchantée, je m’appelle Emi Masami, mais appeler-moi Emi. Ou Yellow si les surnoms colorés vous plaisent … Red a dû vous briefer sur moi, n’est-ce pas ? Je gère une entreprise de chasseurs et chasseuses de prime en expansion. Et aujourd’hui je serais votre instructrice pour ce qui est d’apprendre à maitriser le taïjutsu. De ce fait je souhaiterais que vous ne suiviez mes instructions sans les remettre en question. Avez-vous déjà quelques bases dans le domaine ? »

Je m’écartai un instant pour aller chercher des ustensiles sur une table installée en-dehors de la zone de combat.

« Tenez, mettez-ça. C’est un protège-dent. Jusqu’à ce que je juge que vous savez tenir votre garde correctement, vous devrez garder ceci. Mettez également ça autour de vos poings. Ça ressemble à de la corde, mais ça ne l’est pas. Cela vous permettra dans un premier temps de ne pas perdre vos phalanges, au moins le temps que vos muscles et votre gestuelle vous permettent d’encaisser un échange de coup. »

J’attendis qu’elle fasse ce qui lui était demandé. Est-ce que je donnais l’impression d’être un peu trop autoritaire ? C’est probable. Leur histoire de pseudonyme m’avait quelque peu vexé, à vrai dire.

« Une dernière chose avant qu’on ne commence. Je vais vous poser un sceau sur l’épaule, qui aura pour but de vous empêcher de dépenser la moindre goutte de chakra. Êtes-vous d’accord ? »

Après quoi je reculai d’un pas et me mis en position, les jambes légèrement écartées, les genoux souples, un poing devant le visage et l’autre un peu plus avancé.

« Montrez-moi ce que vous savez faire. »

- Red m'a inculqué quelques bases. Maniement d'arme et quelques mouvements basiques également. Mais je reste une novice en la matière. »

J’approuvai d’un mouvement de tête. C’était une très bonne chose, nous n’avions qu’une seule et unique journée devant nous, et qui sait quand nous pourrons recommencer. Alors s’il n’y a pas besoin de commencer complètement à zéro, tant mieux. Par contre le risque c’est qu’elle ait apprit de mauvaises bases. N’ayant aucune info sur le niveau de Red … Enfin voyons voir déjà quel est son niveau et ses bases.
Elle accepta la pose du sceau, dévoilant une peau calcinée au point qu’on aurait cru que quelqu’un avait essayé de la brûler vivante. Mon dieu, comment est-ce que ça peut être possible, à un tel point ? Je tentai cependant de garder une expression la plus neutre possible, malgré un sursaut de mes sourcils à la première vision. Je ne connais pas cette femme, je ne sais même pas s’il s’agit de sa véritable apparence, mais si c’est entièrement le cas, elle a réellement due vivre l’enfer.

Nous commençâmes ensuite à échanger quelques coups. Elle avait un style assez étrange. Vouloir frapper avec la paume, même si de temps en temps elle cherchait à utiliser les coudes et les poings, c’était assez dangereux, surtout pour elle.

« Évite d’attaquer en ouvrant la main comme ça. » Lui dis-je en déviant l’une de ses attaques. « C’est un coup à te briser le poignet sans faire de dégât significatif à l’adversaire. »

Un croche-patte suivit d’un poing dans les cotes la fit reculer.

« Pense à toujours garder ton équilibre. L’ennemi cherchera encore et toujours à te mettre à terre. Car c’est là que tu seras la plus vulnérable et la moins dangereuse. »

En m’approchant je lui fis une petite feinte, à savoir lui envoyer un poing à hauteur d’épaule. Je voulais voir ses réflexes en défense, si bien que le coup de pied dans la cuisse, il ne pardonna pas.

« Garde toujours, toujours, toujours les yeux sur ton adversaire. En particulier un habitué du taïjutsu. Mon coup là, si j’arrive à t’en coller un second au même endroit, ta jambe te fera tellement mal que tu ne pourras plus t’appuyer dessus. Protèges-toi. »

Nous continuâmes pendant quelques minutes, elle n’avait réussi qu’à me toucher quelques fois mais sans la force nécessaire pour opposer une véritable résistance. Les séances de musculation ne seront pas de trop, loin de là.
Jusqu’à un moment, à approximativement une heure venait de s’écouler quand j’ordonnai de faire une pause. Allant chercher deux bouteilles d’eau, dont l’une lui fut offerte au vol, je m’assis au milieu de la zone de combat et continua mes commentaires.

« Tu manques également de vitesse, de puissance. Tes coups sont trop faciles à deviner également. N’hésite pas à prévoir plusieurs coups avant de donner le premier, il faut toujours chercher à garder un effet de surprise, d’accord ? Sinon ça va, tu t’en sors bien pour une débutante. Tu as une bonne résistance aussi, il ne manque plus qu’un moyen de solidifier tout ça. Ta cuisse ça va un peu mieux ? On ira faire de la musculation ensuite, si tu tiens encore debout. » Je bus une gorgée, avant de demander. « As-tu des questions ? »

Son seul commentaire fut qu’elle avait vécue bien pire entre les mains de Red. Mmh, selon vous c’est un compliment ou un reproche ? Difficile à dire, la cruauté de l’espèce humaine n’a de limite que dans l’imagination de ses bourreaux, et c’est pire encore quand il s’agit de l’orchestrer sur nos semblables. L’homme est un loup pour l’homme, ça vous dit quelque chose ? En enseignant au moins les bases du taïjutsu à cette jeune femme, je cherchais à reprendre la même méthode qui m’avait été appliquée lorsque j’étais à sa place. Le but étant de transmettre un savoir, une technique, et non pas de se défouler sur une novice en pensant que celle-ci survivra. Red n’était de toute manière pas une bonne personne, mais son utilité était indéniable. Ses facultés à gérer ses troupes, ses compétences, en plus de cette noirceur au fond de ses yeux … Je ne serais pas étonnée qu’elle se débarrasse de tous ceux l’entourant actuellement, sitôt qu’elle aura atteint son but. Si je pouvais réussir, ou au moins un peu, faire de cette dénommée White une alliée fiable, il s’agirait d’une certaine sécurité.

Enfin bref, entendre être comparée à une manipulatrice très probablement sadique, même si ça partait d’un compliment ça ne faisait pas tout à fait plaisir. Pour autant je préférais cacher mon rictus de mécontentement dans une nouvelle gorgée d’eau fraiche. Après tout, elle ne pensait sans doute pas à mal. Et si c’était le cas … Laissons-lui le bénéfice du doute. Ne connaissant pas la personne il est très facile de faire de conclusions hâtives, et erronées.

« De la musculation ? » Demanda la jeune femme, l’air plus surprise qu’intriguée.

« Parfaitement, il vous faut renforcer vos muscles. J’ignore ce que vous faisiez avant de venir dans cette ville, mais à voir votre forme physique, ça ne devait pas demander beaucoup de puissance brute. Sans vouloir risquer d’être déplacer, évidemment. On a toutes un passé particulier, plus ou moins différent. »

Mouais, si je commence à me montrer trop envahissante, ça ne va pas le faire. Autant reprendre comme si de rien n’était, avec le même sérieux et le même détachement. Me relevant je percutai seulement maintenant qu’au cours de l’entrainement je m’étais mise à la tutoyer plutôt que la vouvoyer. Zut … Bon, peut-être qu’elle n’y aura pas fait attention. J’allai reposer la bouteille et claquai dans mes mains, histoire de sonoriser la transition :

« Fin de la pause, on recommence. Essayer de faire mieux. »

Pendant deux nouvelles heures, nous enchainions les échanges de coup. Elle s’affirmait quelque peu, il y avait moins d’hésitation mais toujours aussi peu de puissance. En effet la musculation va être inévitable. Pour l’exemple je fis exprès de frapper plusieurs fois au même endroit, comme à cette cuisse, via diverses feintes afin qu’elle voit par elle-même le danger qu’il y a ne pas correctement se protéger. Car sitôt sa jambe droite hors-service, elle était obligée de sautiller sur la gauche pour rester debout et hop, un coup derrière le genou, la voici à terre.

« Là maintenant, tout de suite, si je le voulais je pourrais vous tuer. Vous briser la nuque sans le moindre effort. »

La peur étant un excellent stimulant cognitif, attention cependant à ne pas trop en abuser car à trop forte dose, le cerveau n’assimile plus rien, il se renferme dans un comportement apte à assurer sa survie.
Tournant autour de la demoiselle comme un vautour, je vins effacer le sceau sur son épaule et retournai chercher deux autres bouteilles d’eau.

« Fini pour ce matin. Relever-vous, on va aller manger un truc. »

Un petit passage sous la serviette couchée à côté de la réserve de boisson, une gorgée et j’allai attendre miss White sur le pan de la porte. Le coin restauration n’était pas loin, juste de l’autre côté de la rue en fait. Un cuisinier spécialiste des plats épicés et très nutritif. Peut-être même trop, mais bon vu le programme de cet après-midi, ça va être nécessaire, surtout pour elle.
Une fois sur place, je la laissai choisir ses plats et entamai la conversation en attendant la préparation de ceux-ci.

« Dites-moi. Quand vous disiez que Red vous a fait vivre des choses biens pires, ça va jusqu’à où ? Suis-je trop gentille ? C’est une première pour moi aussi, donc permettez-moi d’étancher ma curiosité. » D’un regard en coin, toutes deux assises sur les tabourets au bar, je l’observai des pieds à la tête. « N’hésitez pas à reprendre suffisamment de force, cet après-midi sera entièrement consacré au renforcement de vos muscles. Mais en attendant, accepteriez-vous de me dire d’où vous venez ? La vérité évidemment, si c’est pour dire un autre mensonge comme votre nom, je m’en passerais sans souci. »

La demoiselle tournait ses pupilles dans ma direction, un air mêlant curiosité et méfiance. Est-ce là les prémices d’une relation positive, ou bien est-ce simplement passager dû à la situation ? Attentons de voir.

« Si je vous dis … Torture … Lacérations répétées … Meurtres … Ça vous parle ? »

J’approuvai de la tête, même si ça ne répondrais pas exactement à la question. Laissons la continuer. Elle avoua ne pas vouloir user de mensonge, ni de vérité. La confiance était le paramètre manquant dans l’équation, une chose qui demandera du temps. Après tout nous vivons dans un monde impitoyable, où la mort n’est jamais très loin. Se confier demande donc une certaine dose de … nan mais attendez je ne lui ai pas demandé de me sortir son carnet de souvenir non plus ! Juste quelques infos, plus pour meubler la conversation et rompre le silence que réellement m’immiscer dans sa vie.
Elle conclu simplement par un avertissement, en savoir plus sur son passé me mettrait en danger. Elle est trop mignonne, à vouloir s’inquiéter pour une inconnue qui a passé toute la matinée à la tabasser et à l’engueuler. Enfin, au moins il ne s’agissait pas d’un nouveau pipo, c’est mieux que rien.
La première tournée de bol de nouille arriva à ce moment-là. Et je dis bien la première oui, parce que je ne sais pas vous, mais moi ça m’a donnée vraiment faim, tout cet exercice. Plongeant avec avidité les baguettes pour une première bouchée, White choisit ce moment pour poser à son tour quelques questions. Elle voulait savoir comment je connaissais Red, et pourquoi a-t-elle demandé à quelqu’un comme moi pour un tel entrainement.

« N'y voyez aucune insulte personnelle. Au contraire.

- Il n’y a pas de mal. » Dis-je simplement les yeux plongés dans mon bol de nouille. « Comment je la connais, c’est très simple, je travaille pour elle. »

L’info était lâchée comme un rocher tombant dans une eau calme. Sans plus de préparation ni rien. Je me contentai de savourer une première bouchée avant de sortir d’une poche, une carte de visite, la faisant glisser jusqu’à la demoiselle le temps de finir ma bouche.

« Je représente une société de chasseurs de prime. Le Sikari. Mon lien avec Red vient de là, je la paye d’un montant fixe chaque mois et elle me fournit en diverses informations et conseils. Voyez plutôt ceci comme un partenariat qu’une relation seigneur/vassal. »

Nouvelle pause, nouvelle bouchée, qu’est-ce que c’est bon bordel ! Ce savant mélange de piment et de crème, la cuisson parfaite pour des pattes moelleuses, le top. Mais ne nous écartons pas trop du second sujet.

« Vous avez raison, votre passé ne regarde que vous et il se peut que ça n’apporte que malheur en le déballant. Avec ceci … » Je tapotai la carte du bout du doigt « … vous pouvez devinez que je ne crains pas ce genre de dissuasion. Il en est de même pour Red. Je suppose que vous la connaissez également. Elle n’est pas du genre à craindre qui que ce soit, et dans le cas inverse, elle s’arrange pour l’éliminer avant. Le pourquoi elle m’a demandée à moi, de vous enseigner le taïjutsu … mmh sans doute parce qu’elle-même n’est pas suffisamment expérimentée dans le domaine. »

Une gorgée d’eau fraiche rompit le monologue, suivit d’une nouvelle bouchée de pâtes. Le regard oscillant entre mon plat, le bar, les bouteilles d’alcool fièrement affichées en fond, et les autres tabourets vides. Avant de revenir sur White.

« Mais garder à l’esprit d’une seule journée d’entrainement, aussi dense soit-elle, ne suffira jamais. Si jamais un jour vous souhaitez atteindre mon niveau, il va vous falloir un petit paquet d’année d’exercice. Si ça vous intéresse, je peux vous emmener avec moi quand je vais m’entrainer. » Un petit sourire ponctua la proposition avant de muer en une moue songeuse. « J’allais dire que ça ne pourrait pas vous faire de mal, mais en fait si, car des coups on en prend. Et ceux-là sont donnés dans le but de vous mettre K.O. donc rien à voir avec ce que vous avez vécue ce matin … C’est comme vous voulez. » Juste le temps de finir mon bol et je conclu. « De plus, mon entreprise recrute. Au cas où. Et les chasseurs ne peuvent pas être traqués par leurs collègues, si jamais ça peut vous rassurer vis-à-vis de votre passé … Je vous laisse réfléchir. Monsieur la seconde tournée merci ! »

Mmmh, ça sent bon rien qu’en voyant le plat approcher. Preuve que ce mini-resto, même s’il ne paie pas de mine, il a d’immenses qualités ! D’une oreille légèrement distraite par les saveurs au palais, j’écoutai les commentaires de l’apprentie. Visiblement dans mes mots, il devait y avoir quelque chose de suffisamment surprenant et intéressant pour qu’elle fixe toute son attention sur moi, comme un enfant devant un jouet s’apprêtant à réagir dans les courtes secondes qui suivent. Si bien que je ne pus empêcher le soulèvement d’un de mes sourcils quand elle s’emballa, pensant que Red était une chasseuse de prime aussi.
La faute à une bouche trop pleine de pâtes, je ne pu éclaircir le malentendu tout de suite, la laissant ainsi s’emporter dans ses hypothèses. Il y avait quelque chose d’intéressant cela dit. Le métier semblait l’intéresser, à moins que ce ne soit uniquement cette – fausse – info sur la dirigeante du Kyomu ?

« Attendez vous faites une petite erreur. » Dis-je sitôt que j’en eu la possibilité. « Red ne fait pas du tout partit de mon entreprise. Elle dirige un groupe qu’elle appelle de Kyomu. Nous ne sommes que partenaires commerciaux, je travaille pour elle, et elle travaille pour moi, comme une entraide avec le côté financier en plus. D’accord ? Navrée de vous faire redescendre de votre nuage, mais Red est bien trop occupée pour s’atteler à une tache comme poursuivre des malfrats et des déserteurs à travers le monde. »

Il fallait qu’elle saisisse bien la chose. C’était plaisant de la voir ainsi s’agiter, mais pas pour de mauvaises raisons. Donc les yeux qui pétillent, le frétillement des lèvres, les battements de cœur, tout ça va devoir reprendre une allure normale.

« Je peux vous expliquer les détails du métier de chasseur de primes, si cela vous attire vraiment, mais garder bien à l’esprit que Red n’a rien à voir avec … » Les yeux plantés dans les siens. « Si vous cherchez des informations sur elle, il est en effet fort possible que vous ayez un meilleur accès en étant membre du Sikari. Pour l’heure, nous avons plusieurs têtes primées, et des accès dans nombres d’endroit susceptibles de posséder des détails sur tel ou telle cible. Mais c’est un sujet que nous verrons plus tard, une fois que vous y aurez réfléchit à tête reposée. Tenez. »

Je lui sortis une de mes cartes de visite, comportant d’un côté l’adresse, le nom de l’entreprise et un moyen de nous contacter, et derrière notre logo.

« Gardez ceci avec vous, nous en reparlerons une prochaine fois, au calme et quand le moment s’y prêtera. Pour l’heure et celles qui suivent, nous avons du travail. Enfin, vous en avez surtout, moi je vais plus souvent vous regarder suer. »

Un petit sourire machiavélique s’étira sur mon visage, avant que je termine mon bol et paye mon repas. Un rapide passage de serviette sur les lèvres, un grand verre d’eau et hop, debout ! Comme prévu, cet après-midi ce sera surtout musculation.

« En fonction de votre état après la séance, je vous présenterais possiblement à mon groupe "obscur". » J’agitai l’index et le majeur de chacune de mes mains afin de signifier le côté pas tout à fait officiel de la chose. « Histoire que vous voyez par vous-même le niveau minimum attendu pour rester en course. Je vous attends dans le hangar. »

Aussitôt dit, aussitôt partit. Tout était presque prêt, simplement rangé dans un coin sombre, sous un drap noir. Des machines prévues spécialement pour soulever de la fonte. Pour travailler le dos, les bras, les cuisses, les fesses et les pectoraux. Les points principaux pour optimiser l’endurance en même temps que la puissance.

La demoiselle tenta tout de même d’en savoir plus tout de suite, sur le contenu du boulot de chasseur de prime, mais un simple non de la tête suivit d’une ignorance totale envers les réclamations suivantes suffirent à lui faire comprendre qu’elle n’obtiendrait rien ainsi.
Le temps de sortir les machines de leur pseudo-cachette, d’expliquer un peu leur fonctionnement et nous étions bon. Elle devait se douter qu’elle allait souffrir. Non pas de ma main, mais de la sienne. Elle va se faire mal et elle ne va pas plaindre. Je dois cependant reconnaitre qu’il y a quelque chose d’étrange chez cette fille. Elle met un peu trop d’entrain à agir, aucune plainte, aucun grognement, elle ne demande même pas de pause. Pourtant ça se voit que c’est dur pour elle, ça se voit qu’elle souffre à chaque fois que je lui demande une nouvelle série. Mais elle ne bronche pas. Pourquoi ? Qu’est-ce qui s’est passé pour qu’elle agisse ainsi ? Ce n’était pratiquement pas humain.

« Stop. Fais une pause. Va te désaltérer. »

Vous voyez, il faut que je lui ordonne de le faire, sinon elle continue de bosser. C’est dingue. Enfin au moins elle va vite gagner en compétence. Ça oui. Mais elle risque plus de s’épuiser que se renforcer.
Durant cette petite pause cependant, je la vis du coin de l’œil avaler quelque chose en plus de l’eau. Des suppléments alimentaires ? De la drogue ? Ou juste un médicament contre une maladie quelconque ? Je m’approchai plus ou moins discrètement et demandai de vive voix une fois dans son dos :

« Qu’est-ce que c’est ? » Je tentai d’obtenir la réponse en cherchant une boite. « Tu es malade ? On peut s’arrêter un peu plus longtemps hein, tu as déjà énormément travailler, surtout pour quelqu’un dont le corps n’est pas habitué à autant d’exercices d’un coup. »

J’allai m’assoir sur un banc, face à une large vitre à travers laquelle on pouvait voir maintenant quelques étoiles illuminer le ciel noir. Il était tard, et je n’avais quasiment pas vu le temps passer. On a beau dire que le temps passe vite quand on s’amuse.

« Tu voulais des explications sur le Sikari, n’est-ce pas ? C’est une bonne occasion pour profiter du temps mort. Reprend ton souffle déjà … bien. Donc, je représente et dirige une entreprise de chasseurs de prime. Notre boulot, tu t’en doutes, c’est de poursuivre et de mettre hors d’état de nuire diverses personnalités. Aux yeux de certains, on peut passer pour des mercenaires, voir même des assassins, ce que l’on n’est pas. Contrairement aux préjugés, même si nous recevons des offres de traque pour chasser un peu n’importe qui, nous mettons un point d’honneur à vérifier par nous-mêmes la véracité de cette prime. Ça évite non seulement que la personne ayant la tête mise à prix ne soit pas un pur innocent des délits soi-disant commis. Mais aussi de vérifier que le client ne nous entourloupe pas et paye bien la somme équivalente. »

Pendant un instant je m’égarai dans l’immensité stellaire. Toutes ces étoiles si scintillantes qu’on pourrait les croire à portée de main. Mon père rêvait de trouver l’Atlantide, moi c’était plutôt de conquérir le ciel. Mais trêve de rêverie.

« Je n’ai aucun document sur moi pour te présenter le métier correctement, n’ayant pas du tout prévu d’avoir cette conversation. Mais nous n’aurons qu’à passer par la boite pour ça, après la douche … D’ailleurs à ce sujet, si ça ne te dérange pas, il y en a une ici. C’est une douche commune mais bon … Autre sujet, je sais et je comprends que tu ne souhaites pas parler de ton passé, mais voir tant de travail, avec tant d’acharnement et d’énergie, est-ce que j’ai le droit de savoir d’où cela vient ? La raison d’une telle motivation. Parce que simplement vouloir devenir forte, ça ne suffit pas. Ce que tu as fait là, toute la journée, ce n’est pratiquement pas humain … »

Je m’interrompis quand soudainement White, m’ayant rejoins le temps de la causette, se leva d’un bond. Ai-je dis quelque chose qu’il ne fallait pas ? Etais-je allé trop loin ? Pourtant ma question était légitime …

« Mon enfant m'a été enlevé. » Répondit-elle. « Je dois le récupérer, même si pour cela je dois perdre mon âme. Les gens qui le détiennent ont leur raison, mais si je dois le récupérer, je ne peux être qu'une vulgaire maman au foyer. J'ai des … ennemis, j'imagine, qui n'hésiteront pas à tuer pour avoir ce qu'ils veulent. »

Ah. Effectivement, c’est une excellente raison pour repousser ses limites et gagner en puissance le plus vite possible. Je vois, ça explique aussi ça retissance à vouloir aller plus loin dans les explications.

« Comme tout le monde, si cela peut vous rassurez jeune fille. Mon métier, et le votre si vous êtes réellement intéressée, consiste à récolter énormément d’information. Nous sommes ainsi à la fois une force et une menace pour le reste du monde. C’est également ce qui évite qu’on se fasse raser par tel ou tel village … Cependant, en tant que membre du Sikari, vous pourriez bénéficier de l’aide de vos collègues, de mon aide également. Les chasseurs ne peuvent se traquer entre eux, cela vous offrirait une certaine sécurité. »

J’haussai les épaules, buvant un coup en observant à nouveau les astres. Mon commentaire concernait tout particulièrement Konoha, avec qui j’avais le plus d’affaire en commun. Je leur étais utile, autant d’eux l’étaient pour moi, une raison suffisante pour une entente et une entre-aide convenable.
Approuvant à nouveau d’un mouvement de tête quand la demoiselle répéta qu’elle ne voulait pas offrir plus d’explication, de peur de me mettre en danger, je me levai à mon tour. Si elle a un mioche à aller sauver, il n’y a pas de temps à perdre. J’aurais cependant aimé l’aider mais de toute évidence elle ne le souhaite pas. Qui sait, peut-être qu’un jour elle viendra d’elle-même. Pour le moment, n’insistons pas. Je notai simplement l’information dans un coin de ma tête.
Elle demanda si on avait fini les exercices ou s’il était possible de continuer. J’haussai un sourcil, mine de rien étonnée par toute cette énergie contenue dans un corps aussi frêle. Prenant mon menton entre deux doigts, j’observai la salle un moment, réfléchissant à une autre activité car de toute évidence, si je lui disais stop, elle irait se défouler à ailleurs et pourrait prendre de mauvaises habitudes.

« Nous allons faire autre chose. Une petite mise en pratique. On va voir ensemble ce que vous pouvez faire après une telle journée. Disons que ça servira de scénario … » J’allais déplacer les machines, pour les remettre à leur place, sous un drap sombre. « Imaginer que nous sommes en terrain ennemi. Vous êtes exténuée pour … mmmh oui parce que vous poursuivez des gens qui auraient prit votre enfant. Là ils envoient une résistance pour se donner du temps. Je joue la résistance. Que faites-vous ? »

Je mis en position, au milieu du tatami, voulant voir jusqu’où elle serait capable d’aller. Mais aussi où elle puise toute cette énergie.

« Je peux vous aider à devenir forte, mais c’est uniquement si vous acceptez vous-même que je vous aide. »

Est-ce qu’elle verra le sous-entendu dans la phrase ? Sans doute, mais même si c’est le cas, l’acceptera-t-elle ?

Faisant soudainement volte-face, elle fronçait les sourcils, visiblement en colère. Tiens donc, aurais-je fait mouche ?

« Ce n'est pas parce que j'ai pu partager des informations avec vous que ça vous donne le droit d'en faire ce que vous voulez avec. Ma vie personnelle reste personnelle, et privée. » Cracha-t-elle. « Je crois que nous en avons fini pour aujourd'hui. Je vous recontacterai pour le Sikari. »

Ohoh, comme c’est beau. Cette colère, cette rage. Voilà une énergie qu’il faut absolument qu’elle utilise, qu’elle évacue. Je l’observai ranger ses affaires et se diriger vers la sortie. Selon vous cher lecteur, que va-t-il se passer ? Peut-être réellement partir sur un coup de tête ? Évidemment que non. Et tourner le dos à son adversaire, c’est une très, très, très mauvaise idée.
Sans crier gare, profitant que la souplesse du tatami absorbe mes bruits de pas, je lui sautai dessus de la même manière que si nous étions sur un ring. Un bon à côté d’elle pour saisir l’arrière de sa tête dans la courbure de mon bras, et profiter de la gravité pour la projeter au sol. Heureusement qu’elle n’avait pas atteint le béton, ça aurait fait nettement plus mal.

« N’imaginez même pas pouvoir vous enfuir mademoiselle ! Vous êtes à moi jusqu’à minuit ce soir. Red vous a confiée à moi, et je compte bien en profiter tant qu’il vous reste de la force ! Relevez-vous ! Relevez-vous ! » Je retournai au centre de la zone de combat, tout en la gardant à l’œil. « Relevez-vous ! C’est comme ça que vous espérez récupérer votre gosse ?! Venez donc me montrer vos convictions ! Serez-vous de cette colère, de cette haine. Aller venez ! »

Je faisais très clairement exprès de la pousser à bout. Je voulais savoir ce qu’elle avait dans le ventre. C’était déjà prodigieux qu’elle ait encore autant d’énergie, même après une telle journée. Elle se bat plus contre elle-même que contre moi à vrai dire. C’est son propre corps qu’elle doit vaincre. Ses propres limites qu’elle doit repousser. Et pour ça, rien de telle qu’une bonne crise de rage et d’adrénaline.
Je lui fis signe d’approcher, un sourire presque malsain aux lèvres. Elle ne comprendra sans doute pas le but derrière cette manœuvre plutôt osée, risquée, mais ce n’est pas le plus important. Déjà, est-ce qu’elle va utiliser son chakra malgré l’interdiction ? Au moins ça promet d’être intéressant.

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La revoilà aussitôt debout, les yeux injectés de sang, folle de rage. Au moins on peut être certaine qu’il n’est pas difficile de la faire sortir de ses gonds. Et son marmot était visiblement un sujet tabou.

« Je t'interdis de parler de mon enfant. » Cracha-t-elle en attrapant son sac.

« Viens donc me l’interdire miss. »

Qu’est-ce qu’on s’amuse, à jouer avec le feu ! Oh ? Elle utilise son chakra, une entorse au règlement. Pas bien ça, mademoiselle. Remarquer, vu son état je doute qu’elle ait autre chose en tête que l’idée de me tuer. Voyons voir sa détermination.
Les premiers coups furent parés mais il était évident qu’elle y mettait toute sa force, et plus encore. Les frappes étaient lourdes, bien que facilement anticipable à cause de l’absence de tactique, ils étaient véritablement rapides. Fulgurant même. Si bien que ceux que je ne pouvais esquiver, forcée de les parer de front, je sentais quand même le poids de sa colère.

Progressivement, et rapidement, je fus moi aussi contrainte de recourir au chakra, ne serait-ce que pour éviter de me transformer en patte à modelée sous ses attaques. Ma vitesse augmenta exponentiellement à mesure que les dégâts même atténués s’additionnaient. Toute cette énergie, même boostée à l’adrénaline, ce n’est pas normal. Loin d’être naturelle. Aucun être humain ne peut déployer une telle dose après une journée aussi chargée et physique.
Aie mais bon sang c’est que ça commence à faire mal !
Progressivement, à mesure que la pluie de coup s’enchainait, j’étais forcée de reculer encore et encore. Qu’est-ce qui peut la rendre aussi agressive ? Rah ce n’est pas le moment de penser à ça !

C’est alors qu’il se passait un truc très étrange. Sans que je ne comprenne vraiment comment j’avais fais, je me retrouvai dans son dos alors que j’arrivais dos au mur du hangar. Comme si ma vitesse ayant pour but d’esquiver les coups de White avait soudainement explosée au point d’arriver instantanément dans le dos de mon adversaire. Comment est-ce possible ? Pas le temps d’étudier mentalement le phénomène, je caressai du doigt le haut du dos de l’enragée et aussitôt un ensemble de rouage et de câble naquit, s’enroulant et enfermant White dans une position plutôt inconfortable. Les chevilles fixées au sol, les bras immobiles, la colonne vertébrale maintenue de sorte à provoquer une douleur en cas de résistance.

« Calmes-toi. » Dis-je ensuite, en m’épongeant le front. « J’ai vue ce que je voulais voir, tu peux reprendre ton souffle … Pour sûr tu es douée. Ça ne fait aucun doute. » J’allai me chercher une nouvelle bouteille d’eau, avant de m’adosser au mur face à elle. « Pour ce que j’ai dis sur ton gosse, je te présente mes excuses. Bien que textuellement je n’aie rien dis de mal, je peux comprendre que cela fasse mal. Cependant toute cette colère, ça cache forcement quelque chose. Au niveau des compétences tu as ce qu’il faut pour faire partit des meilleurs, sans le moindre doute, mais c’est au niveau psychologique que ça coince. » Je bus une gorgée, comme si de rien n’était devant ma prisonnière. « Je peux t’aider, et ne t’inquiète pas pour moi, d’un éventuel danger ou d’une menace suite à une explication. Je risque ma vie à chacune de mes missions donc ça ne changera pas grand-chose. A toi de choisir si tu veux une amie, ou une parfaite étrangère … »

Je soupirai un moment, couchant ma tête contre le béton froid des parpaings. Le calme, c’est tellement reposant parfois.

« Mais tu n’es pas obligée d’affronter ça toute seule. Je t’ai provoquée pour essayer de comprendre ce qui t’entrave malgré ton silence. Si cela peut t’aider, je peux te raconter mon histoire, bien que je doute qu’elle soit aussi intense que la tienne. » Puis je plantai mes yeux dans les siens. « Je souhaite t’aider, quelque soit ton vrai nom, sincèrement. Je ne suis pas ton ennemie, ni ton adversaire. Le problème vient de ton côté, mais rien ne s’arrangera si tu refuses la main tendue. Et rassures-toi, il n’y a aucune arrière pensée. Je ne cherche pas à te manipuler, mais à te faire comprendre que tu n’es pas toute seule … Si tu as besoin de parler, je serais toujours là. » Me relevant, je récupérai mes affaires et désactivai la prison métallique qui entravait la demoiselle, la rangeant dans son sceau.

illustration de la technique:

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