La mise au point des derniers détails avec Hiroyuki venait d'être faite. Nous étions donc tout deux entrés dans le palais. C'était d'ailleurs assez étrange qu'on nous laisse passer comme si de rien était mais soit. Je n'allais pas m'en plaindre. Oui, comme je l'ai dis, redis et encore redis, je n'avais pas le temps pour les longs entretiens barbants. Il était donc évidemment qu'attendre des heures et des heures qu'on me présente à l'Hokage n'était vraiment pas ce que j'espérai. En bref, j'arrive, je dis bonjour – oui, il ne faut tout de même pas oublier la politesse – j'obtiens les informations qui m'intéressent, je livre le cadeau et je lui souhaite bonne continuation. Çà, c'est de l'entretien ! Bien évidemment il était impensable que cela se passe ainsi toutefois je pouvais toujours rêver...

Alors que nous faisions face à une grande porte, un des gardes annonça notre arrivée au chef du village de la feuille, c'est-à-dire à Hayashi Miyu en personne. Elle semblait assez faible. J'avais ouïe dire qu'elle avait accouché il y a de cela quelques temps et que c'est pour cette raison qu'elle n'avait pas prit part au conflit. De ce fait, elle n'était probablement pas au courant de tout les évènements qui s'étaient produit sur l'île de la Cendre. Je devais donc, afin que mon propos soit clair, lui apprendre qui j'étais et lui expliquer clairement la raison de ma visite.

« Bonjour, Hayashi Miyu. Vous n'êtes pas sans savoir que l'île de la Cendre a été perdue et qu'elle est désormais au mains d'une femme dénommée Makka. Cette même Makka est, allez savoir comment, parvenu à vaincre mon prédécesseur, le Shodaime Mizukage : Samui Mahan. Peut-être que je ne vous apprend rien mais en tout cas, sachez que c'est moi, Kitase Shinichi, qui ait été nommé pour lui succéder. Afin d'entamer mon règne de la meilleure des façons, je souhaite savoir à qui j'ai affaire et à quoi je dois m'attendre de votre part. Êtes vous nos ennemies, ou non ? »

Assez claire comme question. Je n'avais ni le temps ni l'envie de tourner autour du pot. Je voulais clairement savoir ce qu'elle pensait de moi et ce qu'elle pensait de nous, les Kirijins, plus généralement. Dans tout les cas, j'avais mon « arme secrète », cela pouvait paraître idiot mais je ne voulais pas encore l'utiliser. Oui, je voulais voir quelle allait être sa première réponse. Par la suite, et ceux qu'importe quelle fut sa réaction à l'égard de mes interrogations, je lui rendrai ce qui lui appartient de droit. En effet, je ne comptais pas utiliser le corps de l'Inuzuka comme monnaie d'échange ou quoi que ça soit. J'avais beau être sans pitié à l'égard d'autrui, j'avais tout de même un minimum de respect pour les shinobis disparus au combat. D'autant qu'il semblait bien que celui-ci n'était pas n'importe qui. J'avais fait quelques recherches le concernant et d'après les racontars, il possédait l'équivalent du poste de chef épéiste à Konoha. C'est-à-dire, chef de la faction dont le rôle est d'assurer la protection du chef de village. Il n'était pas n'importe qui en somme.

Et bien, elle avait dit ça de manière plus ou moins détournée néanmoins elle l'avait dit. Elle n'entretenait aucune haine contre Kiri. Elle m'avait même félicité pour mon accession au grade de Kage. Chose un peu incongrue dans de telles circonstances toutefois je pris la chose du bon coté et souriais simplement. Une fois qu'elle termina son long discours, je repris très sobrement certain points qu'elle avait abordée. Globalement je n'avais rien à contredire ni même à critiquer néanmoins parler « histoire de » faisait parti de mon boulot de Kage je suppose. Et puis, soyons franc, j'avais suffisamment abrégé l'entretien en entrant tout de suite dans le vif du sujet par conséquent il était peut-être préférable d'appuyer un peu mes propos ne serait-ce que pour la forme.

« Je ne suis pas au courant de toute l'histoire mais pour ma part je ne compte pas m'étendre plus longtemps sur les rapports que vous avez pu avoir avec mon prédécesseur. Le passé est le passé. Il est lui et je suis moi, Kitase Shinichi. Ah et pour les coutumes...Je sais que je ne suis pas chez moi ici mais il existe à Kiri il y a une pratique qui veut que lorsque l'on arrive chez quelqu'un, on offre présent à cette personne. Je me permet donc de vous offrir un petit quelques chose, ou plutôt je me permet de vous rendre un petit quelques chose.»

A ces mots, je fis signe de la tête à Hiroyuki. Le convoie transportant le corps du Genkai était posté dehors. Il attendait bien sagement. J'ordonnai donc au Samui d'aller le décharge afin de le rendre à sa patrie, Konoha. Le Jonin membre de Misuto quitta donc la pièce en silence tandis que je tournai machinalement la tête vers la Kunoichi afin de reprendre de plus belle. Je n'avais aucune idée de comment allait-elle le prendre. Si ça se trouve, elle allait penser que c'était moi qui l'avait tué. Ce qui, quand on y pense, n'était pas totalement idiot. C'est pourquoi, je préférai prendre les devants et lui expliquer très clairement ce dont il retournait histoire qu'il n'y ait aucun quiproquo. Oui, ce serait dommage, de faire capoter cet entretient qui semble pourtant si bien parti.

« Je l'ai trouvé mort lors de l'affrontement qui s'est déroulé sur l'île de la Cendre. Je n'en suis pas sûr de ce que j'avance mais je crois que c'est un dénommé Raikon qui l'a tué, un déserteur. Enfin, je vais vous passer les détails si vous le voulez bien. Pour ce qui est de nos relations, je conçois bien que nous ne serons peut-être pas ami de sitôt mais ce n'est pas un soucis, je pense. Les temps passent, les gens oublient vite croyez-moi. La preuve, hier encore je n'étais qu'un petit voleur de rue et aujourd'hui me voilà Kage. »

Oui, même si Konoha était jusqu'à présent notre unique ennemie, il était temps d'oublier. Chose qui allait très certainement être longue et difficile néanmoins j'étais persuadé que cela était possible. Certes, ça allait demander du temps et de la patience. Certes, il y allait sans aucun doute avoir des problèmes entre nos deux nations et en particulier concernant certaines personnes qui verraient d'un mauvaise œil notre réconciliation cependant j'étais prêt à m'engager de mon coté pour qu'aucun Kirijin ne porte atteinte au village de la feuille. J'espérai qu'il en fut de même pour la Kunoichi de Konoha. Dans tout les cas, l'avenir nous dira bien ce qu'il adviendra de la relation entre nos deux villages.

L’entretien venait donc de commencer et Shinichi menait la danse, il avait donner le coup d’envoi d’un match des plus importants, celui qui décidera de l’avenir des deux patries. L’Hokage, de ses yeux blancs, semblait poser son regard sur le Mizukage grâce au son de sa voix comme si elle le cherchait et qu’elle ne pouvait pas le voir, serait-elle aveugle ? Probablement, mais ce n’est pas très important malgré son handicap elle a su se porter jusqu’au somment de son village et il ne vaut mieux pas savoir comment. Elle avait dans un premier temps présenter ses condoléances aux deux Kirijins pour la perte du Shodaime Mahan, en deux mots elle venait de toucher Hiroyuki très affecter par la perte de ses frères d’armes mais ce dernier restait à l’extérieur impassible et solide comme un roc. Elle félicita ensuite Shinichi pour son accession au trône du Village caché de la Brume avec un léger sourire de quelques secondes seulement, comme si elle se réjouissait de quelque chose, mais allez savoir quoi !

Elle continua sur sa lancer devenant limite un peu plus froide et distante avec le nouveau Chef de Kiri en prétextant qu’il devait perdre du temps en restant ici à blablater avec elle et que cette dernière ne comptait pas le retarder avec d’innombrable politesse entre personne de hauts rangs car oui, les gens des hautes sphères dirigeantes parlent souvent pour rien dire il faut l’avouer ! Ainsi elle continua son monologue expliquant très clairement que si il suivait la même voie que le défunt Shodaime et bien le Village caché de la Feuille serait là en revanche elle tendit le bâton à Shinichi pour abandonner l’idée d’une guerre qui, en ces temps troubles, serait inutile aux deux Nations. Le Nidaime réagit assez rapidement aux propos de son homologue Konohajin en affirmant que lui et le Shodaime son deux êtres différents et que donc ils n’ont pas la même manière de penser ni même les mêmes ambitions. Après avoir répondu à l’Hayashi sur le point des coutumes, car oui elle avait prévenu le Lutin Bleu sur le fait que si les Kirijins respectaient les coutumes du Pays du Feu lors de leurs passages dans ce dernier alors ils n’avaient aucuns soucis à avoir, le Mizukage lui répondit qu’au Pays de l’Eau, la tradition veut que lorsque l’on rend visite à quelqu’un on lui offre un présent mais dans ce cas-ci il s’agit de rendre quelque chose enfin, par respect il faudrait dire quelqu’un. Le Nidaime fit donc signe au Samui qui descendit chercher le personnage.

Il fit donc le chemin inverse, retournant au convoi, là ou trois autres personnes l’aidèrent à descendre ce qui ressemblait à un cercueil. Un shinobi de Konoha se trouvait à l’intérieur, le Samui ne connaissait que le nom de ce dernier et une fois le sarcophage déposé au rez de chaussée du Palais, il reparti chercher ce qui semblait être un second cadavre, mais ce cercueil était plus petit que le premier. Les deux tombes étaient aux couleurs de Konoha et un bouquet de fleur bleue, spécifique à Mizu No Kuni était déposé sur chacun des cercueils.Une fois le "déchargement" terminé, le Samui remonta dans la pièce où il avait préalablement quitter les deux Kages et il dit à Shinichi :

"Le corps de l’Inuzuka ainsi que celui de son acolyte sont en bas, les deux corps ont donc été rendu comme convenu à Konoha Gakure !"

Il s’inclina de nouveau devant les deux Kages puis il restait devant la porte en attendant de quelconques ordres.

Hiroyuki partit déposer les deux corps tandis que l'Hokage partit afin de voir s'il s'agissait bel et bien du fameux Inuzuka Ryôken. Peut-être avait-elle peur que le corps soit un faux ou je ne sais trop quelle absurdité du genre. Dans tout les cas, elle semblait avoir à cœur de le revoir... Même mort. Pour ma part, je n'avais pas de temps à perdre avec ça. J'avais eu la réponse que je souhaitais avoir, je leur avais rendu leur bien, il était désormais temps pour moi de quitter le village de la feuille. Dommage que je ne sois pas resté plus longtemps toutefois j'avais de nombreuses affaires sur le feu à Kiri. Par conséquent, rester encore plus longtemps dans ce palais à attendre l'expertise de l'Hokage quant-au corps de l'Inuzuka était totalement futile. Il avait été assassiné sous mes yeux et je savais de source sûr qu'il s'agissait bien de l'unique chef des Genkai. Enfin ! Les tests le prouveront bien, pensai-je.

Alors que le chef du village de la feuille s'était absentée quelques temps, je me retournai vers Hiroyuki qui était revenu dans la petite pièce il y avait de cela quelques minutes. J'allai, comme vous vous en doutez, lui annoncer notre départ imminent. Car oui, les obsèques des héros de Kiri ainsi que mon discours dans la grand-place n'allait pas attendre indéfiniment. Et jusqu'à preuve du contraire, ces deux évènements ne se passeraient pas à Konoha mais bel et bien dans le village de la brume, village ou nous devions donc rentrer d'urgence si nous ne voulions pas être en retard. C'est donc dans l'optique de gagner un maximum de temps que je fis signe au Samui de partir tout en prononçant quelques mots à son égard.

« Le temps presse, nous avons eu notre réponse et nous avons fait ce que nous avions à faire. Nous pouvons donc partir de Konoha. Je serai bien resté une nuit dans ce village fort sympathique toutefois mes nouvelles responsabilités m'en empêchent, nous avons beaucoup de chose à faire et peu de temps. Bref, on rentre. Ah, et j'y pense, merci de m'avoir accompagné. »

A ces mots, je replaçai d'un geste de la main mon magnifique chapeau de Mizukage puis me dirigeai vers la porte et fis signe au garde de s'écarter. Au même moment, je lui adressai quelques mots qu'il allait devoir transmettre à son chef, le Shodaime Hokage : Hayashi Miyu.

« Inutile de nous raccompagner jusqu'au port, nous connaissons le chemin dorénavant. Ce fut un plaisir de venir ici. Quand elle reviendra, dites-lui que nous sommes partis car nous ne pouvons pas nous éterniser ici. Par ailleurs, nous nous excusons pour la brièveté de cet entretien et lui adressons nos plus sincères condoléances. Sur ce, si vous voulez bien nous laisser passer. »

Inutile de répéter l'ordre inlassablement, le garde avait bien compris l'enjeu de la situation et nous laissa quitter le palais. Suite à cela, le membre de Misuto et moi prîmes le même chemin qu'à l'aller pour regagner le port. Notre bateau nous y attendait bien sagement, je fis signe au capitaine de lever l'ancre. La visite avait été bien courte mais étrangement fructueuse. Étrange, non ? Cinq minutes de dialogue pour autant de résultat. Moi, je vous le dis, si tout les entretiens se passaient ainsi, on gagnerait énormément de temps. Et c'est bien connu, le temps c'est de l'argent.

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