L'énoncé de la mission en lui même se révélait d'une simplicité effarante. Aller à Konoha à dos de poney multicolore, passer la grande porte en jetant des fleurs derrière soit, se rendre au palais de l'Hokage en semant des bisous, demander une audience et attendre gentiment qu'on accepte de de la recevoir pour une séance de câlin général avec la chef du village. Une fois la mission accomplie elle pourrait boire un chocolat chaud avec les dirigeants du village en regardant Pokemon à la télévision. Enfin ça c'était la version bisounours idéaliste. En réalité elle devrait passer la porte du village sans se faire reconnaitre par un quelconque garde. Se rendre au palais toujours sans se faire attraper. Demander une audience en espérant qu'on ne l’exécute pas avant de poser les questions. Et enfin survivre à son entretien avec Miyu. Après réflexion, la version bisounours était nettement plus rassurante.


Ori respira lentement et profondément jusqu'à ce que son cœur reprenne un rythme normal. Elle devait absolument cesser de penser à l'exploit qui l'attendait à une centaine de mètre de là. Ne plus penser à cette porte droit devant. Ne plus penser... La fillette laissa son esprit vagabonder vers les cieux tandis que son corps avançait de manière quasi automatique. Ses yeux embrassaient le paysage qui l'entourait jusqu'à se figer sur un point beige et gris, une percée en plein centre des arbres. Konoha. Le village des feuilles lui paraissait tellement imposant au milieu des forets qu'elle ralentissait instinctivement le pas pour admirer l’œuvre architecturale qui lui faisait face. L'odeur et les bruits de la ville commençaient à lui parvenir comme pour lui empêcher de songer à autre chose, la raccrochant à la réalité par la force. Sa peur qu'elle tentait de subjuguer revint aussitôt au galop. Le simple fait de venir à Konoah par ces temps obscurs relevait de la folie furieuse. Ou du désespoir le plus profond. La fillette ne savait laquelle de ces raisons la poussait vers la ville en ce moment même. Peut-être les deux ?

Ressaisit-toi !

La voix intérieure coupa court à toute réflexion. Oui elle devait se concentrer sur sa mission, point par point, étape par étape, jusqu'à atteindre le succès final. Tout d'abord franchir la porte. Ce ne serait pas une mince étape. Une gamine de huit ans de promenant seule avec un baluchon et un nécessaire de survie ninja attirerait obligatoirement l'attention. Ori s'éloigna du sentier principal qui menait jusqu'au village des feuilles et enterra ses affaires sous un sapin avec une forme étrange. Impossible de le manquer si jamais elle avait l'occasion de revenir chercher ses biens. Si jamais elle survivait...

Idiote !

La voix sifflante dans son crâne résonna de nouveau pour la ramener sur le sentier de la raison. Se concentrer sur l'objectif... Maintenant qu'elle ressemblait à n'importe quel enfant de son âge il lui fallait une bonne raison pour expliquer qu'elle se soit aventurée seule au delà des murs protecteurs de la citée. Obligée d'aller chercher des plantes médicinales pour sa mère malade ? Non trop classique sa ne marcherait jamais.
Après quelques minutes à élaborer des plans plus farfelus les uns que les autres la fillette se rendit à l'évidence. Elle ne pouvait que tenter de franchir les portes en espérant que personne ne la remarque. Quitte ou double. Elle se rendit donc d'un pas résolu vers ces deux panneaux de bois géants qui la terrorisait tant. Les premiers mètres furent les plus faciles à franchir. Puis sa volonté commença à faiblir, sapant ses efforts pour conserver son self-control. Au moment où elle allait tourner les talons pour s'enfuir une voix résonna non loin d'elle. Deux ninjas dont un accompagné d'un chien l'observaient. L'animal la regardait d'un air qu'on aurait pu qualifier d'intrigué. Il avait du sentir sa terreur. Pas dur en même temps. Devant le silence d'Ori le konohajin avec le chien reposa sa question, plus lentement cette fois.

- On peut t'aider mon lapin ?

Une myriade de réponses traversèrent instantanément l'esprit de la gamine. Cela allait du "j'ai perdu ma maman" au "je ne faisais que passer désolé du dérangement je crois que je me suis trompée de route" ou encore ''j'vais t'en foutre du lapin moi !". Finalement elle opta pour la réponse la plus sincère possible qu'elle agrémenta d'un sourire poli.

- Je suis une ex kirijin et je viens pour rencontrer votre Kage. Beau temps vous ne trouvez pas ?

Bon niveau infiltration discrète elle aurait pu mieux faire c'est vrai. Plus qu'à espérer que les hommes en face ne lui sauterais pas à la gorge.

» C'est vrai, il fait assez beau aujourd'hui, le ciel est d'un bleu !! Non mais tu te fous de nous !? Gamine, réalise tu l'importance de tes mensonges ? Ce n'est pas drôle ! Tu aurais pu nous dire que tu allais chercher des plantes médicinale pour ta mère, comme tout le monde !

» Tu ne comprends pas, elle dit la vérité, elle est imprégné de l'odeur de Teichiro !!

Choqué par de tels propos, du moins en apparence, car ne connaissant pas ce Samidare Teichiro, il s'en foutait un peu de lui. Il avait appris ce qui lui était arrivé par Kibini, c'était assez triste d'ailleurs. Sentant la colère de l'Inuzuka monter, Kakeï décida de prendre les choses en mains et donc de jouer au gentil flic. La distance entre la petite fille et le jeune homme diminuait très rapidement, il s'approcha tout doucement de lui pour commencer son numéro.

» Je pense que tu es suffisamment grande pour comprendre que vu ton statut de déserteur, l'on ne peut pas te laisser voir le Kage mais d'un autre côté, on ne peut pas te laisser partir. Teichiro-senpaï est entre les mains des Kirijins, dis nous ce que tu sais à propos de ça et je te laisserais repartir. Tu vois la fille derrière ? C'est la big boss des Inuzuka, si je te laisse avec elle t'es foutue ! Alors, je t'écoute ?

Il attendit gaiement la réponse de la petite. Tout au long de son discours, on voyait clairement qu'il la sous estimait grandement, il était encore assez naïf à cette époque..

Ori attendait avec appréhension la réaction des deux ninjas en face d'elle. Elle guettait le moindre geste agressif, la moindre menace. Son annonce pouvait paraitre un tantinet osée mais... elle n'avait pu dire autre chose. La voix sifflante dans sa tête se mis à l'insulter de tout les noms. De toute évidence elle n'appréciait pas vraiment la franchise naïve dont venait de faire preuve la gamine. Mais bon elle avait qu'à trouver une idée elle aussi au lieu de l'invectiver tout le temps. Ah sa pour l'insulter et lui donner des ordres elle excédait. Pour l'aider et lui donner de bons conseils elle gérait nettement moins.
Finalement ce fut le garçon qui réagit le premier. Il se mit à beugler comme un porc que l'on égorge. Sa voix montait dans des octaves plutôt désagréables et lui donna envie de se boucher les oreilles. Il ne la croyait pas... Il pensait que sa réponse était une simple blague et rien d'autre. Ori résista à l'envie de pousser un cri de joie, qui serait surement mal interprété par les deux personnes qui lui faisaient face. La chance lui souriait pour une fois ! La voix dans sa tête quant à elle se contenta de grogner une insulte sur la bêtise des Konohajin et leur grande naïveté. Grognasse ! Si la gamine avait pu lui tirer la langue elle l'aurait fait sans aucun doute. Un silence vexé répondit à sa raillerie. Sa va je rigole arrête un peu de tirer la gueule. On va passer sans embrouilles. La gamine s’apprêtait à présenter ses plus plates excuses pour son mauvais tour lorsque la Kunoichi prit la parole elle aussi, révélant qu'elle portait le parfum du sous chef local. Un sentiment de victoire mauvaise s'empara de la voix dans sa tête. Encore une fois Ori prouvait son incompétence à se débrouiller seule.

Tu pues le Teichiro tu m'étonne qu'elle t'ai grillé ! Il cocote tellement avec sa fragrance que même un enrhumé te reniflerais à des kilomètres.

L'homme changea aussitôt d'attitude et adopta un ton cajoleur, comme s'il s'adressait à une pauvre petite fille perdue. Remarque c'est bien ce qu'elle était en ce moment. Si elle donnait toutes les informations qu'il voulait il la laisserait partir. Sa proposition semblait pour le moins honnête. En se confiant à lui, elle se confiait de manière indirecte au Hokage non ? Et puis la femme chien l'effrayait. En ce moment seuls deux sentiments la dominaient, l'envie de fuir et l'envie de pleurer à chaude larme pour évacuer la pression qu'elle accumulait depuis plusieurs jours. Devant son silence le jeune homme si gentil lui précisa que la femme à ses côtés était une tueuse professionnelle. Rassurant. Son visage déformé par un rictus de haine et de dégout mêlés la terrifiait. Si cette femme lui mettait la main dessus elle pouvait être sûre qu'elle ne reverrait jamais le jour se lever. Ori ouvrit la bouche pour tout leur dire lorsque la voix dans sa tête la força à se taire.

Ori, Ori... Tu n'es vraiment qu'une misérable mioche. Laisse moi m'occupper de sa. Je te jure que franchira cette porte. Offre moi ton corps. Donne moi les pleins pouvoirs comme la dernière fois. Tu te souviens de cette sensation si enivrante ? Oui ? Alors laisse moi fusionner avec toi encore.

En temps normal la voix ne voulait jamais de bien. La voix n'aimait personne mis à part elle même. Mais cette fois elle représentait son dernier recours. Ori abattit les barrières mentales qu'elle érigeait normalement pour la retenir non sans mal. La réaction fut immédiate.

Boum... Boum Boum... Boum Boum Boum...

Les pulsations de son cœur se mirent à accélérer jusqu'à atteindre un rythme frénétique. De l'adrénaline pure s'écoula dans ses veines et hérissa les cheveux dans son cou. Son corps semblait se réveiller d'une longue hibernation. Elle se sentait tellement bien. Un sourire presque extatique éclaira son petit visage enfantin. Le monde lui appartenait en ce moment. Rien n'aurait pu la stopper pas même les Kages. Puis sa conscience se mit à décliner tout doucement, de manière presque imperceptible. Elle glissait vers le réconfort chaud et accueillant du sommeil comateux. Ori releva la tête et toisa les deux insectes qui lui tenait tête depuis déjà trop longtemps. Son sourire charmeur se mua en une grimace macabre et ses yeux fiévreux se mirent à refléter une folie ravageuse. Une voix entre le coassement et le jappement hargneux s'échappa de sa gorge.

- Qui êtes vous pour oser menacer Ori ? Qui êtes pour menacer l'élue de l'Ange ? Vous ne représentez rien pour elle ! Des pions que nous balayerons d'un revers de la main !

Sur ces mots elle composa une série de signes de la main et cracha une poussière rosâtre qui occupa toute la place dans laquelle se tenait les ninjas. Le brouillard de cristal lavera par le sang l'affront commis.

Spoiler:

Vraiment flippant. C'était la première fois que le jeune Kakeï assistait à une telle scène. Une sorte d'apparition satanique qui vous glace le sang. Il se tenait là, persuader d'avoir la situation bien en main mais c'était tout le contraire en fait, il était en danger puisque le comité d’accueil qui s'était présenté aux portes s'avérait être plus chaleureux que l'on ne pouvait y croire. Pour Kakeï, la petite fille ne faisait qu'entrer en transe, il était loin de se douter qu'il y avait quelque chose de maléfique à l'intérieur de la gamine. Pendant qu'il attendait une réponse de la part de la fillette, il ne pu s'empêcher de remarqué une certaine absence de la part de l’interrogé. Lorsqu'elle semblait revenir à elle, la gamine affichait une mine inquiétante, menaçante. Relevant la tête, elle regardait les deux ninjas de la feuille avec mépris, elle se prenait vraiment de haut.

N'importe qui aurait cru que le Démon s'était emparé d'elle, en particulier le jeune Genin qui se trouvait à quelques dizaines de centimètres. Devant un tel tableau, il recula par réflexe, il avait peur. Faisant deux pas en arrière, il tombait par terre en poussant un cri, ne pouvant quitter des yeux la petite fille démoniaque. Celle là même commençait à interagir avec les Shinobis, son regard changea complètement et lorsqu'elle prit la parole, Kakeï fuyait, rejoignant Kibini à une dizaine de mètre de sa position initiale et se cachait derrière elle, . C'est vrai qu'auparavant, il n'aimait pas tellement être aussi proche de l'Inuzuka mais il venait de trouver quelqu'un d'encore plus repoussant. Il avait maintenant devant lui, deux véritables bête, laquelle était la plus dangereuse ?

Lorsqu'elle eu finit sa réplique, ses paroles s'estompèrent et laissaient place à ce que Kakeï redoutait : un affrontement. La petite diablesse se mit à composer quelques signes ninja tandis que Kibini poussait brusquement le Genin en arrière, comme un chien protégeant sa progéniture. Quelques secondes plus tard, l'adversaire se mit à éjecter un brouillard de sa bouche. Bien sûr, ce brouillard paraissait aussi maléfique qu'elle, il était d'une couleur pourpre, symbolisant sans mal l'envie de tuer de l'ennemi. Elle commençait à peine à envahir le terrain de sa technique que Kibini se rua vers elle, en compagnie de son chien.

» Je vais m'occuper d'elle, ne t'approche surtout pas.. Gatsuga !!

Le maître et le chien bondirent tous les deux au même moment, tournant sur eux même jusqu'à former deux tornades au pouvoir destructeur assez important. Visuellement, c'était très impressionnant. Se déplaçant dans les airs avec une rapidité infernale, on pouvait s'attendre à ce que Kibini attaque de front l'adversaire mais non. Elle avait eu un très mauvais ressentiment concernant ce brouillard. Ainsi, les deux tornades se mirent à rebondir sur le sol, dans un périmètre proche de la petite fille, comme s'ils formaient un cercle. Bloquant ainsi la progression de la brume sanglante tout en le dissipant peu à peu.

» Ne crois pas que je vais resté sur la touche, je vais t'aider !!

Des paroles fortes, annonçant son arrivé dans le combat. Cependant, l'on pouvait noté certains tremblements chez le jeune homme, au niveau des jambes, des mains et il ressentait une étrange sensation à l'estomac. Non, il n'avait pas les chocottes à l'idée d'une confrontation. C'est juste qu'il était extrêmement excité à l'idée d'affronté le malin tout puissant. Kibini lui avait donné l'exemple, en la voyant fusé vers l'ennemi sans aucune hésitation, il se rappela la raison pour laquelle il était devenu un Shinobi.. Et tandis que Kibini commençait à réduire la brume, Kakeï composa avec énergie une petite série de signe. Enchaînant ensuite sa réplique, le Genin agrippa de la main un kunaï venant de sa sacoche. Comme s'il faisait une sorte de rite avant un combat, il lâcha son arme qui vint se planter dans la sol. Il s’en démunie en soufflant sur ses doigts et dégaina ensuite la lame du sol et le tenu horizontalement face à son torse, sa gauche se plaça alors derrière la lame, index et majeur réunis. Lorsqu'il soufflait, on avait l'impression qu'il marmonner quelque chose dans le genre " Vade Retro Satanas " Bien qu'excité, la peur n'avait pas entièrement disparue..

Tandis que la technique de Kibini prenait fin et qu'elle restait en suspension dans les airs pendant un petit instant, Kakeï s'élança en direction de la petite fille, tenant un Kunaï dans une main et.. Faisant un f*ck de l'autre. Il agitait bien haut son majeur et regardait l'ennemi avec de grand yeux et la lueur grisâtre qui d'habitude habitait ses pupilles avait laissé place à deux grande flammes, représentant son envie de vaincre. Il défiait le regard hautain du démon, le regardant droit dans les yeux, une provocation banale, qui devait sans doute servir à tester les nerfs de l'entité se trouvant sur son chemin. Qu'allait il bien, faire ? Intérieurement, il projetait déjà de l'empoigner la fille avec un coup bien placé, au niveau du visage.

» Je vais te donner une bonne petite fessé, tu es une très vilaine fille !!

Spoiler:

La femme et le chien bondirent rapidement vers elle et utilisèrent une technique de taijutsu pour le moins impressionnante : les deux être se mirent à tourbillonner sur eux même jusqu'à former deux petites tornade ravageuses de poils et des griffes. La rapidité d’exécution pris Ori au dépourvu et l'empêcha de cracher correctement son brouillard de cristal. En effet ils tournaient tout autour de la fillette à la façon d'un manège pour bloquer la progression de la poussière cristalline. Astucieux mais s'ils avaient attaqué de front ils auraient pu obtenir le même résultat. Ori poussa un soupir de déception en songeant à toutes les atrocités qu'elle aurait pu leur faire endurer si la brume n'avait pus être parée. Bon... Si je ne peux les étouffer, je leur broierait les os ! Il faut voir le bon côté des choses je pourrais les compresser lentement pour qu'ils ressentent l'ampleur de l'affront commis. Et puis rien ne valait le son des membres qui cèdent pour se mettre de bonne humeur de si belle après-midi.

La femme et son animal commencèrent à perdre la cadence jusqu'à redevenir discernables. Plus les secondes s'écoulaient, plus ils perdaient de leur vigueur dans la rotation. De toute évidence ils n'arrivaient pas à maintenir leur effet dans le temps. Dommage pour eux. Ori composa une seconde série de signes complexes avec un sourire presque béat accroché aux lèvres. Elle imaginait déjà la mélodie macabre que composerait la kunoichi en mourant compressée par le cristal. Un beuglement retint cependant son attention et l'empêcha une fois de plus de mener plan d'action à terme. Le second Konohajin courrait vers elle un Kunai dans une main et lui adressant un signe grossier de l'autre main. La fillette admira son courage suicidaire pendant un petit instant avant de se focaliser sur son irrespect. Finalement elle ne tuerait pas la personne de la gente féminine en premier.

La gamine laissa le ninja approcher jusqu'à qu'il soit en passe de la frapper de son arme. Elle le regarda droit dans les yeux tandis que son bras s'allongeait dans un mouvement meurtrier vers son visage et enfin, elle relâcha le chakra qu'elle accumulait dans son petit corps. Le cristal figea tout d'abord les pieds de son ennemi pour ne pas qu'il blesse la gamine, puis il rampa tout le long de son corps comme un serpent figeant tour à tour mollets, cuisses, ventre, torse et enfin la tête. Le jeune homme se retrouvait pris d'une conque qui lui recouvrait l'intégralité du corps. Dans cette posture il ne pouvait plus faire le moindre geste. Seuls ses yeux papillonnaient sous l'effet de la surprise et peut-être de la peur. Ori tendit sa main droite vers lui et fit un léger geste de compression. La prison se resserra doucement et lui arracha une grimace de souffrance. Meurs hérétique. Goûte les affres de l'enfer pour t'en être pris à celle qui prêche la bonne parole. La fillette releva à nouveau la main droite pour en finir définitivement avec l'homme de main de Konoha lorsqu'une voix faible l'interrompit. Ori, la faible, cherchait à reprendre le contrôle de son corps. Elle n'appréciait peu de tuer ce misérable juste pour satisfaire une pulsion létale indigne de la douce Hana. Une lutte silencieuse s'engagea entre les deux parts de sa personnalité. Chacune se battait pour soumettre l'autre à sa volonté et à ses idéaux. Enfin, au bout de quelques secondes secondes de ravage intérieur, une facette de la jeune fille céda devant l'autre.

Ori ferma ses yeux à moitié pendant qu'une ombre passait devant son regard. Le battement de son cœur repris un rythme normal et son taux d'adrénaline généré chuta de manière significative. Au bout de ce qui du sûrement paraître une éternité pour le Konohajin figé dans son jutsu elle baissa le bras.

- Je … Je suis désolée... Je voulais juste voir votre Kage et vous m'avez fait peur... Je ne voulais pas que tout cela arrive ! Je ne voulais pas vous faire de mal... Pardonnez moi. Je vous en supplie pardonnez moi...

Des larmes silencieuses coulèrent le long de ses joues tandis qu'elle se recroquevillait sur elle même. Des sanglots l'agitèrent, la laissant vulnérable à toute attaque, mais elle s'en moquait. Elle posa son menton sur ses genoux et attendit que les spasmes qui agitaient son petit corps cessent.

Spoiler:

Sa respiration saccadée repris un rythme plus régulier au fur et à mesure que les secondes s'égrenaient. Ses spasmes se firent aussi moins violents. Les larmes tachaient cependant encore sa petite robe de deux cercles concentriques plus foncés, dernières marques du cauchemar qui s’effaceraient avec le temps. La gamine renifla bruyamment, le menton encore sur les genoux. La crise s’estompait doucement et la laissait vidée de toute ses forces. Elle n'avait plus la force ni l'envie de se battre à nouveau. Elle ne voulait que l'autre reprenne le dessus. Non jamais...

Tap, tap, tap... Les pas feutrés et réguliers se firent plus forts. Son assassin se rapprochait paisiblement d'elle car il savait à sa totale merci. Dans cette position elle ne pourrait jamais éviter le coup. Enfin son ombre dissimula le soleil. Ori n’exécuta pas le moindre geste. Elle se savait perdue. En s'attaquant aux portiers elle venait de se condamner à mort. Fuir ne servirait à rien, elle ne pourrait jamais semer la femme au chien et les gardes d'élites. Il ne restait plus qu'à attendre paisiblement que la fin vienne. Elle espérait juste que ce ne serait pas trop douloureux. La silhouette devant elle esquissa un geste un geste, au bout d'un moment qui lui sembla durer une éternité. Une fragrance portée par une petite brise lui effleura les narines. Son meurtrier était un jeune homme de toute évidence... Il posa la paume de sa main sur le sommet de son crâne. La gamine se contracta en attendant la douleur qui ne tarderait sûrement pas à venir. Mais rien ne vient. Seul le sifflement du vent entre les branches troublait le silence solennel. Enfin la main l’ébouriffa sauvagement, presque avec tendresse. Étrange manière de donner la mort.

Le petite fille leva ses yeux rouges et boursouflés par le chagrin vers ce drôle de tueur. Comme prévu il s'agissait d'un homme mais... il lui souriait ? Sa chemise à rayure baillait légèrement et laissait entrevoir un torse musclé et puissant. Une cravate négligemment attachée contrastait avec la première impression d'austérité qu'il dégageait. Qui diable pouvait-il bien être ? A vrai dire elle s'en fichait un peu. Il avait l'air gentil et cela lui suffisait amplement. L'homme l'aida à se relever et lui expliqua qu'il l'emmenait voir l'Hokage. Le cœur de Ori manqua un battement. Elle allait rencontrer la tyran de Konoah. A Kiri on la décrivait comme une bête féroce qui dévorait des animaux crus pour absorber leur essence vitale. Un frisson de crainte agita la moelle épinière de la gamine. Comme s'il avait perçu son malaise l'homme lui offrit une sucette, qu'elle s'empressa d'engloutir. Le goût sucré et acidulé l'apaisa le temps qu'elle se promène dans les rues en sa compagnie. Il ne cessait de parler et s'amusait de tout, réussissant à la faire sourire à de multiples reprises.

Au bout d'un moment ils arrivèrent devant une grande battisse aux murs légèrement décrépis. Deux ninjas montaient la garde devant une porte d'un rouge cramoisi. Ils lui jetèrent un regard suspicieux à son arrivée mais ne dirent rien. Le jeune homme leur adressa un geste de la tête et ils passèrent le barrage sans plus de soucis. Étrange. Il guida la gamine dans un dédale de couloirs jusqu'à une salle vide et lui annonça d'un ton joyeux que Miyu ne devrait pas tarder à arriver.