Suite à une rumeur sur un sanglier qui aurait abattu plusieurs chasseurs qui cherchaient à le tuer, les forêts de l’Île de la Cendre étaient en effervescence. Nombreux sont ceux qui se lançaient le défi de capturer la bête mais plusieurs jours s’écoulèrent et personne ne réussit ne serait-ce qu'apercevoir l’animal très convoité. Beaucoup commencèrent à croire que son existence n’était réellement qu’une fausse rumeur alors peu à peu la fièvre du sanglier hors du commun retomba. À force de se faire poursuivre, la bête qui n’était pas si bête avait dû se cacher dans un endroit où il se sentait le mieux en sécurité. Surement dans un coin de l’île où aucun humain ne penserait mettre les pieds.

Il subsistait cependant quelques persévérants qui poursuivaient la traque du célèbre animal, soit parce qu’ils croyaient fermement à son existence, soit parce qu’ils n’avaient tout simplement pas rien de mieux à faire. Mairu faisait partie du dernier cas. Enfin, elle avait mieux à faire comme parfaire ses techniques pour ne pas se faire démonter misérablement par sa sensei durant ses rudes entrainements mais dès qu’elle le pouvait, elle préférait s'échapper dans les forêts. En vérité, là était une de ses habitudes alors, que le fameux sanglier existait ou pas, elle serait tout de même partie vadrouiller. D’ailleurs, la binoclarde aux yeux rubis ne cherchait pas particulièrement à capturer le fameux sanglier mais était tout simplement en quête de n’importe quelle bête qui pourrait lui servir de repas.

Ses pas finirent par mener la Natsumi dans le coin où elle avait l’habitude de savourer les fameuses baies toxiques. Elle fut une halte pour en manger quelques-unes mais alors qu’elle se nourrissait tranquillement, des plantes non loin se mirent à bouger. Avec précaution, la jeune fille s’approcha à pas de loup, tout en extirpant un kunaï d’un des supports attachés en haut de ses cuisses et cachés sous sa jupe. Alors qu’elle n’était plus très loin, une bête surgit brusquement. L'animal l’aurait percuté de plein fouet si la kunoïchi n’avait pas eu le réflexe de plonger à temps sur le côté.

La Nastumi eut à peine le temps d’identifier l’animal qui s’était enfui sans demander son reste. C’était un sanglier et surement celui de la « légende ». Sans perdre de temps, Mairu se précipita à la poursuite du gibier. La course-poursuite perdura puis, mais alors qu’elle commençait à réduire la distance qui la séparait de sa proie, cette dernière se prit une patte dans un collet et se mit à couiner à casser les tympans. Instinctivement, la jeune kunoïchi s’arrêta, soupçonnant la présence d’un humain dans le parage. La jeune fille aux prunelles sanguines se mit en garde, une main toujours armée d’un kunai.

Ne se laissant point perturber par les cris stridents du sanglier qui se débattait pour chercher à se libérer, les sens aux aguets, Mairu guetta les alentours et ce fut ainsi que son regard fut attiré par une présence sur un arbre ...

Parmi toutes les personnes qui vivaient sur la maudite Île de la Cendre, pourquoi fallait-il qu’elle retombe sur le seul être qu’elle n’avait point envie de revoir ?

Ne plus croiser le Garçon masqué était le souhait de la Natsumi depuis que le jeune Yamanaka était parti en parfait ingrat l’autre jour, après cette partie de pêche qui avait mal tourné. Aux yeux de Mairu, Shigo l’avait délaissé sans la moindre explication alors qu’elle avait cherché à faire de lui son ami. Blessée et fortement déçue, la jeune kunoïchi s’était résolue de ne plus chercher à se rapprocher de lui. Désormais, elle le traitera comme elle aurait dû le faire depuis le début, c’est-à-dire comme tous ces êtres infâmes qu’elle éliminerait discrètement un par un. Elle avait été bien naïve d’avoir cru pouvoir faire d’un soldat de Gogyou Makka un ami. Ce jour-là, la Natsumi s’était maudite de sa grande naïveté qui aurait pu la mener vers sa perte.

Ne désirant même pas lui adresser la parole, la Natsumi se contenta de fixer le jeune Yamanaka d’un regard totalement indifférent comme si pour elle, il n’était qu’un parfait étranger. Puis, le front plissé d’exaspération par les cris qui lui cassaient les tympans, la jeune kunoïchi jeta son kunai qui vint se planter dans le cou du sanglier. Connaissant par cœur les points faibles de cette race d’animal qu’elle avait pris l’habitude de chasser mais aussi de chevaucher, la Natsumi avait visé la grosse artère qui ferait rapidement vider le gibier de son sang. La bête couina de plus belle un instant avant de cesser de crier puis de bouger définitivement.

Ne désirant pas en découdre avec celui qui aurait pu être son premier ami, même pour une denrée très rare sur l’Île de la Cendre, la jeune Natsumi fit un pas en arrière pour faire comprendre au jeune Yamanaka qu’elle lui laissait le gibier. De toute façon, elle pensait qu’il le méritait car après tout c’était dans son piège que la stupide créature avait été tombée.

Méfiante car elle savait que le Garçon masqué n’aurait aucun scrupule à poignarder un être dans le dos, Mairu tentait de s’éloigner tout en ne perdant pas le jeune garçon de vue. Alors que la jeune kunoïchi était à sa seconde pas en arrière, une branche qui craqua non loin attira son attention ainsi que celle du jeune Yamanaka. Profitant de l’occasion, la jeune binoclarde aux prunelles sanguines s’éclipsa mais elle n’était pas partie définitivement. Pour une raison qu’elle ne voulait pas admettre, elle s’était contentée de se cacher derrière un arbre juste à côté.

Attirés par les cris stridents de la bête qui avait été piégée, deux hommes armées qui faisaient partie des chasseurs à la recherche du « légendaire » sanglier se dirigeaient en direction de l’endroit où l’animal gisait toujours …

Pourquoi ? Pourquoi donc ça tournait toujours ainsi ? La jeune Natsumi avait beau savoir que la paix n'existait pas sur l'Île de la cendre mais elle se demandait pourquoi à chacune de ses rencontres avec le jeune garçon masqué, ça tournait toujours mal. La première fois c'était lui qui avait cherché à la tuer, la seconde fois, un groupe d'hommes avaient failli les tuer et maintenant, des hommes s'en prenait à lui. Mairu n'était pas superstitieuse mais elle commençait à se demander si le jeune Yamanaka n'était pas maudit.

Cachée derrière son arbre, la Natsumi ne comptait pas intervenir. Ils n'avaient plus aucune dette l'un envers l'autre et la jeune kunoïchi tenait à ce que la situation reste ainsi. Elle ne désirait plus avoir affaire avec le jeune Yamanaka. Suite à ce qui s'était passé il y avait quelque jours, elle avait abandonné cette idée stupide de vouloir un ami. Tant qu'elle se trouverait sur cette île maudite où la plupart agissaient pour sa propre pomme, elle avait décidé de faire de même. Il était évident que ce n'était pas sur l'Île de la cendre qu'elle trouverait quelqu'un digne de confiance. Elle avait été bien naïve d'avoir pensé que cet être aurait pu être le jeune Yamanaka qui avait pourtant cherché à la tuer la première fois qu'ils s'étaient rencontrés.

Déterminée à ne pas bouger même si le garçon masqué se ferait massacrer, le dos adossé contre l'arbre, Mairu croisa les bras sous sa poitrine s'apprêtant à patienter pendant que les autres s'entretuent. Si besoin, elle achèvera tranquillement les survivants puis emportera le trophée qui était le sanglier de "légende". Elle n'était pas ce genre de personne qui se comportait si lâchement mais présentement elle avait décidé d'être une "salope" comme elle aurait dû l'être depuis bien longtemps. "Chacun pour soi", elle aurait dû appliquer cette règle dès son arrivée sur cette île qui, à l'image de celle qui la gouvernait, était impitoyable.

Alors qu'elle avait baissé la tête dans sa patiente, une présence tout près d'elle obligea la jeune fille à bondir instinctivement en dehors de sa cachette. Elle avait été démasquée. Fait qui la fit se demander si elle avait affaire à un simple chasseur. Ses prunelles sanguines qui se posèrent sur le sabre que l'homme tenait attisèrent le doute. L'arme était bien trop bien entretenu pour appartenir à un simple chasseur. Et puis, depuis quand on chassait un sanglier avec un katana ?

Gardant la distance que son instinct de survie avait réussie à mettre entre elle et l'homme, Mairu ne quitta pas ce dernier des yeux. Celui-ci devait dépasser les deux mètres et avait le crâne rasé à blanc mais le plus étrange c'était que qu'il arborait un visage dénué d'expression. Mairu n'arrivait pas à deviner son état intérieur et le fait que le mystérieux bonhomme ne daignait pas s'exprimer n'aidait pas la jeune kunoïchi.

L'étrange personnage ne semblait pas vouloir l'attaquer mais Mairu resta sur ses gardes, la main droite fermée sur la poignée du sabre tanto caché dans son fourreau à l'horizontale au bas de son dos …

Ses yeux habitués à surveiller ses ennemis guettaient le moindre mouvement de son opposant qui gardait toujours sa distance comme s'il attendait que la jeune fille attaque en premier. Sauf que la Natsumi n'était pas le genre à se ruer mais était plutôt celle qui interceptait. Ouvrir l'hostilité n'était pas sa tasse de thé bien que souvent les propos de Mairu sonnassent comme de la provocation qui engendrait la plupart du temps une bagarre même si là n'était point son intention. À l'exemple de ce qui s'était passé l'autre jour, lors de la partie de pêche qui avait mal tourné avec le jeune Yamanaka.

La main toujours fermée sur la poignée de son sabre, les jambes s'apprêtant à réagir à la moindre nécessité, la jeune fille aux prunelles sanguines jeta un regard discret en direction du jeune Yamanaka et son propre adversaire. Contrairement au sien, l'opposant du garçon masqué semblait être déterminé à en découdre avec son ennemi qu'il avait lui-même désigné.

La Natsumi continua de surveiller les mouvements des deux côtés jusqu'à ce que son mystérieux opposant décida enfin de passer à l'action. Alors que celui-ci se précipitait vers elle, la Natsumi bondit sur le côté tout en dégaina son sabre tanto mais ce fut pour le jeter, non pas sur son propre assaillant mais sur celui du jeune Yamanaka. La jeune binoclarde avait profité du fait que l'ennemi de son camarade d'infortune ne lui prêtait aucune attention pour l'attaquer. Surveiller tous ses ennemis même ceux qui semblaient être occupés ailleurs était une connaissance de base que sa sensei lui avait enseignée. Se faire surprendre était une possibilité omniprésente sur un champ de bataille. Il était primordial de ne pas y négliger la moindre présence.

L'action inattendue de Mairu surpris son propre ennemi qui tourna vers son allié s'apprêtant à le prévenir mais aucun mot ne s'était encore échappé de la bouche entre ouverte du chauve que la lame du sabre se planta dans la gorge de son compère qui n'avait rien vu venir. L'homme lâcha prise son arme alors qu'une de ses mains se ferma instinctivement sur le sabre tanto avant de tomber dans un raidissement, du sang continuant de gicler de sa blessure qui fut fatale.

Gardant toute son attention sur le géant qui lui faisait face, la Natsumi profita de l'ouverture que celui-ci lui avait offerte en détournant le regard de sa personne pour l'envoyer valser à coup de pied joints après avoir pris de l'élan pour sauter, visant la poitrine du bonhomme. Ce dernier vola contre un arbre qui intercepta son dos. Dans l'impact, le chauve lâche prise son arme alors que, supposant que sa première attaque ne suffirait pas à terrasser le colosse, la Natsumi se précipitait déjà vers lui tout en extirpant de sous sa jupe un kunai de chaque main. De toutes ses forces, la jeune kunoïchi s'apprêta à planter les deux armes shinobi dans le ventre du géant mais ce dernier lui bloqua les poignets de justesse.

- Tu … Tu … Tu as tué Sasuke ! Lâcha pour la première fois le géant d'une voix tremblante d'émotion.

Le colosse semblait être au bord des larmes. Son impassibilité s'était complètement volatilisé. À présent il présentait un visage attristé qui troubla la Natsumi dont l'affabilité cachée s'éveillait face à la tristesse qu'elle lût dans les yeux de celui qu'elle cherchait pourtant à tuer …

Le fameux canif - qui avait failli lui priver d’une oreille ou se loger dans son propre corps il y a quelques jours - vint se planter dans le crâne de l’ennemi de la Natsumi, la sauvant certainement d’une mort possible. Tout doucement, le colosse glissa le long de l’arbre contre lequel il s’était retrouvé à dos. Mairu regarda le corps s’effondrer d’un regard où se reflétait une certaine compassion mais qui s’évapora rapidement. Cet homme aurait pu la tuer alors elle ne devrait pas regretter sa perte car c’était sa vie contre la sienne. Sur l’Île de la Cendre, il fallait tuer pour survivre autrement c’était la mort assurée. Sur l’île où régnait Gokyou Makka, celui qui était incapable d’ôter une vie était condamner à mourir.

Du sang de son assaillant avait éclaboussé le visage de la binoclarde. Chose qui aurait pu susciter du dégoût chez la plupart des êtres mais cela ne perturba aucunement la Natsumi. De nouveau son visage arborait cette placidité qui le peignait habituellement. La jeune kunoïchi ne chercha même pas à essuyer le liquide rougeâtre qui s’était étalé sur sa joue gauche mais qui avait épargné les verres de ses lunettes.

Tranquillement, la jeune Natsumi récupéra le canif planté dans le crâne du géant sans vie. Sans même essuyer la lame couverte de sang et surement mêlé à de la cervelle, elle alla rendre ensuite son bien au jeune Yamanaka. Paume ouverte, Mairu invita le propriétaire à récupérer son arme auquel elle savait qu'il tenait. Le sang couvrant la lame macula la main de la kunoïchi mais qui n'accorda aucune importance à ce détail. Se salir avec le sang de ses victimes était devenu une chose courante dans sa vie que chercher à l'essuyer serait une grosse perte de temps.

- Ne cherche pas à justifier ton acte ! Tu m’as sauvé la vie parce que tu tiens à moi ! Essaie au moins de le reconnaitre, idiot ! Fit la Natsumi tout en appuyant un index au niveau du front du jeune Yamanaka, laissant une empreinte rougeâtre sur le masque fait d'os de son camarade. Sinon, j'ai sauvé ta vie, tu as sauvé la mienne, on est donc quitte.

Tranquillement, la Natsumi alla récupérer son sabre tanto. Ne désirant pas salir le manche du petit sabre, elle prit cette fois-ci la peine de bien s'essuyer la main sur les vêtements du cadavre avant d'extirper l'arme de la gorge de celui-ci. Elle prit le temps de bien essuyer la lame, toujours avec les accoutrements du macchabée, avant de la remettre dans son fourreau. Ne jamais laisser le sang rouiller la lame était quelque chose que n'importe quel être tenant un tantinet à son arme devrait appliquer.

- Je te conseille de partir d'ici avec ton gibier avant que d'autres importuns ne débarquent ! Sur ce, bon appétit !

Des pas modérés, Mairu commença à s'éloigner.

La kunoïchi n'en voulait plus au jeune Yamanaka mais elle ne lui faisait toujours pas assez confiance pour revenir sur sa décision de ne plus s'allier à un habitant de l'Île de la Cendre. Ce n'était pas parce qu'il lui avait sauvé la vie qu'elle allait l'accueillir naïvement comme il y avait quelques jours. Il avait laissé échapper sa chance alors s'il désirait une seconde, il va falloir qu'il gagne entièrement sa confiance. La jeune fille avait compris la leçon. Qu'ici, on ne pouvait avoir un ami digne de confiance. Qu'ici, même celui qui prétende t'aimer pourrait très bien te poignarder dans le dos à tout moment. Piège dans lequel Mairu ne désirait point tomber …

Surprise, tant elle ne s'attendait pas à ce que le garçon masqué la retienne, la Natsumi cessa d'avancer alors que son poignet se faisait saisir. Ne se retournant pas, un sourire bien évident se dessina sur le faciès de la kunoïchi qui était à la fois contente et amusée par la réaction du jeune Yamanaka.

L'initiative de son camarade démontrait que celui-ci avait bien changé et ce n'était pas pour la déplaire. Au contraire, qu'il s'ouvre un peu plus à elle, était le souhait de Mairu depuis le début jusqu'à vouloir faire du dangereux méfiant son premier ami. Jamais celui qui avait cherché à lui manger une oreille l'autre fois ne l'aurait invité à partager son repas ou encore à la retenir de la sorte. Voir que ses efforts n'étaient peut-être pas vains, la ravissait au plus haut point. Jubilation que la jeune fille garda cependant en son for intérieur.

Retrouvant son expression habituellement placide, la Natsumi pivota pour faire face au jeune Yamanaka.

- Je cherche à partir parce que j'ai l'impression que ma présence te dérange. Tu es toujours sur la défensive avec moi alors que tout ce que je veux c'est que tu me fasses confiance. Je comprends que tu te méfies des gens de cette île et je dirais même que tu fais bien de l'être mais sache que moi, je ne te ferais pas de mal … Du moins, tant que tu ne cherches pas à me nuire ! … Bon ! Puisque tu m'invites alors je vais rester, conclut la jeune kunoïchi sur un ton faussement dédaigneux.

Mairu dégaina ensuite son sabre tanto puis sans la moindre hésitation, elle éventra le sanglier avant de le vider de ses entrailles. Sans montrer le moindre signe de répugnance, la jeune fille plongeait sans réticence ses mains dans les tripes du gibier qui bientôt s'amoncelèrent par terre. Une fois la bête vidée, la Natsumi retourna celle-ci afin de vider le liquide rougeâtre qui stagnait au fond de la carcasse. Elle se redressa ensuite avant d'aller essuyer ses mains sur les vêtements du cadavre du chauve adossé contre l'arbre.

- Porte le gibier ! On va se déplacer dans un coin que je connais et où on sera plus tranquille, adressa la Natsumi à Shigo sans même chercher à se rapprocher du garçon masqué.

Sans attendre si le jeune Yamanaka allait s'exécuter, la kunoïchi ouvrit déjà le chemin.

L'animal vidé était beaucoup plus léger car ce qui pesait le plus chez un gibier de ce genre était ce qu’il avait dans le ventre. Son camarade n'aurait donc aucun mal à le trimbaler. Et puis le jeune Yamanaka était un soldat de Makka et non pas une mauviette malgré son air de gringalet …

- Tu as si peur que ça de te noyer !? … Il va falloir d'ailleurs qu'on remédie rapidement à ce problème. Avant qu'une opportunité d'échappatoire de cette île maudite ne s'offre à nous. Je me vois mal prendre la mer avec une enclume … Et aussi, il va falloir que tu arrêtes le cannibalisme. Tu vas finir par attraper une maladie incurable à force de manger n'importe quoi. Imagine que ces hommes ont contracté de la tuberculose par exemple ! Tu y as pensé un peu ? Mourir de faim ou d'une maladie attrapée par négligence, je me demande bien lequel serait le plus pitoyable !

C'était dos tourné au jeune Yamanaka que Mairu tentait de lui octroyer un semblant de leçon de vie. Son camarade était d'une ignorance déconcertante que Mairu se demandait si celui-ci ne faisait pas exprès d'être si ignare. Elle ne voyait pas pourtant en quoi ça lui avancerait de jouer l'ignorant. Pour acquérir son attention ? La jeune fille en doutait fortement. Elle ne voyait pas du tout son camarade masqué s'abaisser afin d'attirer l'attention d'un être. Pour Mairu, Shigo tenait plus d'un louveteau qui mordrait quiconque qui se rapprocherait trop près de lui que d'un chaton qui se frotterait contre les jambes d'une personne à la recherche de la tendresse. La Natsumi se demandait même par quel miracle avait-elle réussi à se faire accepter par l'animal si farouche qu'était le jeune Yamanaka.

N'ayant toujours pas entièrement confiance en garçon masqué, la kunoïchi était sur le qui-vive malgré l'air serein qu'elle manifestait. Tout en avançant des pas tranquilles, Mairu s'apprêtait à riposter à tout moment en cas d'attaque traitre de la part du louveteau qui le suivait.

Les deux camarades d'infortune finirent par atterrir à un étang qui s'était formé sur des rochers volcaniques. La Natsumi connaissait l'existence de ce point d'eau qui était potable, du moins pour ceux qui n'étaient pas de petite nature car sinon c'était la diarrhée assurée si on ne faisait pas bouillir l'eau préalablement avant de la boire. S'y rendre les avait obligé à dévier légèrement de leur destination finale mais la jeune fille désirait s'étancher en plus de se laver de la saleté qui s'était accumulé sur son corps.

Mairu prit le temps de laver proprement les mains, le visage ainsi que les parties souillées de son corps et qu'elle pouvait atteindre sans devoir se déshabiller puis, considérant ses toilettes sommaires terminées, elle changea d'emplacement. De ses paumes jointes et creusées elle puisa de l'eau qu'elle vérifia attentivement que des petites bestioles, comme des larves de moustiques, n'y barbotaient pas avant d'avaler le liquide. Elle répéta l'action jusqu'à étancher sa soif avant de se redresser, essuyant sa bouche humide du revers de sa main droite.

- Jette ces saletés que tu trimbales dans les poches et laves-toi !

Telle une mère, non plutôt une grande sœur qui cherchait à éduquer un petit frère sauvage, Mairu attendit que Shigo s'exécute, s'apprêtant à le jeter dans l'eau si jamais il n'obtempérait pas. Elle avait remarqué les oreilles et les quelques doigts manquant de deux cadavres des chasseurs. Les poches ensanglantées du garçon masqué lui indiquaient clairement que c'était là qu'ils avaient atterri.

- Ne t'inquiète pas, cette eau est si peu profonde que tu ne cours aucun risque de t'y noyer. À moins d'être le prince de la guigne … et puis je suis là ...

- Arrête donc de dire des âneries, veux-tu !? Si je souhaitais réellement ta mort comme tu dis, j'aurais laissé ce chasseur t'achever ! Et puis, si tu ne me fais pas confiance pourquoi donc me suis-tu ? … Cesse de prôner être l'enfant le plus malheureux de ce monde et laves-toi ! Contrairement à ce que tu crois, j'ai aussi la vie dure comme la plupart des gens de cette île maudite ! Tu as un corps chétif et alors ? Ce n'est pas une raison pour ne pas te laver ! Même les animaux se lavent alors pourquoi pas toi ?

Malgré l'insistance de la Natsumi, le garçon masqué n'abdiquait pas. Dans une autre circonstance, Mairu aurait pu admirer l'insoumission de son camarade mais présentement elle aurait préféré qu'il s'exécute sans discussion. Ce qu'elle demandait n'allait pas le tuer, au contraire c'était plutôt pour son bien. Du moins c'était ce que pensait la jeune fille mais le jouvenceau n'était pas du tout de cet avis car il se mit à trembler comme si sa vie était en danger alors qu'il n'avait pas encore posé les pieds au bord de l'étang.

De son regard faussement placide, la Natsumi fixa les jambes qui tremblotaient du jeune Yamanaka, se demandant si le garçon masqué avait réellement peur de l’eau ou s’il n’était pas plutôt en train de jouer la comédie. Silencieusement et attentivement, Mairu l’analysa pour finir par conclure que son camarade avait réellement peur sinon il était un très bon acteur car ses jambes tremblaient d’une naturelle à ne pas douter.

- Je ne te n'avais rien demandé l'autre fois alors ne m’accuse pas d’être la responsable de ta faiblesse s'il te plaît ! Finit par lâcher la jeune fille d’une voix quelque peu froide. Fais au moins l’effort de te laver les mains ! Tu es un soldat de Makka et non pas une mauviette que je sache alors approches-toi de cette satanée eau et laves-toi les mains ! Tu n’as pas besoin de rentrer dedans pour ça ! Fais comme si c'était un ennemi que tu dois vaincre à tout prix pour ta survie ! Et … tiens-toi à plus d’un mètre de moi tant que tu as ces choses immondes dans les poches !

Du doigt, la jeune Kunoïchi désigna les oreilles et doigts humains dans les poches du jeune Yamanaka puis sans attendre de voir si son camarade allait s’exécuter, la Natsumi tourna les talons.

- Ne traine pas trop ! Lâcha la jeune kunoïchi sans même se retourner alors que tout doucement elle s’éloigna en direction de l’endroit où ils allaient se rendre.

Mairu laissa le gibier à Shigo qui pouvait donc partir avec s’il le désirait …

Alors que le jeune Yamanaka rampait telle une limace pour atteindre l’eau, la Natsumi marqua un arrêt pour regarder en arrière. Ce qu'elle vit la fit secouer la tête de déception mêlée à de l'incompréhension. La jeune kunoïchi se demanda si c’était réellement cet incident qui s’était produit lors de cette pêche qui avait mal tourné qui était la cause de cette scène si pathétique qu’elle voyait. Elle n'arrivait pas à croire ses yeux. Comment deux plongeons involontaires avaient-ils pu engendrer un cas si désespérant ?

La jeune kunoïchi avait envie de faire demi-tour pour balancer le rampant dans l'étang mais elle s'abstint de s'exécuter, préférant ignoré ce qu'elle voyait. Elle tourna les talons puis poursuivit son chemin. Elle ne se retourna même pas lorsque son camarade l'interpela.

La Natsumi finit par atteindre l'endroit convoité. S'arrêtant face à une falaise bordée des arbres calcinés mais continuant d'arborer fièrement des énormes troncs comme pour défier les cendres qui essaient de les ronger, elle attendit que le jeune Yamanaka la rejoigne avant de contourner vers la gauche. Elle se faufila entre des troncs, évitant de toucher au possible ces derniers pour ne pas se salir. Le passage était assez étroit qu'elle peinait à faire passer sa poitrine déjà bien développée sans toucher un arbre noirci qui laissa une légère trace noirâtre sur son haut.

Une fois à l'intérieur, Mairu sortit le briquet qui ne quittait jamais sa pochette de shinobi accrochée à l'arrière de la ceinture de sa jupe. En quelques minutes, un feu fut allumer avec le reste des bois secs que la jeune kunoïchi avait ramassés lors de son dernier passage. Cet endroit, la Nastumi l'avait découvert il y avait longtemps alors qu'un animal qu'elle coursait s'était faufilé dans la grotte. Depuis, elle y venait souvent pour s'isoler à l'abri des intempéries, de la tombée des nouvelles cendres mais surtout des potentiels importuns qui ne manquaient pas sur l'île.

Alors que le feu prenait bien, la Natsumi s'assit en tailleur et adossée contre la paroi rocheuse pas trop éloignée du feu.

- Je te laisse t'occuper du gibier ! Lâcha ensuite la jeune fille au garçon masqué tout en croisant les bras pour bien lui signifier qu'elle avait fait sa part de tâche …

Avec attention, la jeune fille écouta le garçon masqué tout en le regardant s’activer depuis son coin.

Le jeune Yamanaka n’était pas le premier à trouver la Natsumi bien complexe. De nature lunatique, elle était souvent sujette à des changements de comportements bien soudain qui déroutaient plus d’un. De la jeune fille souriante et attentionnée elle pouvait devenir en un instant un être distant et bien brutal, pourtant, la première comme la seconde était toujours elle. Il n’y avait pas là un imposteur mais les deux entités étaient bien authentiques même si, hors milieu hostile, celui qui prédominait était la gentille Mairu. L’autre ne pointait le bout de son nez que dans un cas particulier comme lorsqu’on la poussait à bout ou si elle se retrouvait face à un être qui éveillait sa méfiance.

Sachant que la gentillesse n’avait pas lieu d’être sur l’impitoyable l’Île de la Cendre où le malheur l’avait propulsé, la Natsumi avait alors caché sa personnalité dominante sous le trait d’une jeune fille au cœur froid. En dehors de sa sensei, le jeune Yamanaka était le seul qui connaissait son vrai visage même si actuellement le jeune garçon avait du mal à la discerner à cause des deux personnalités qui vivaient en elle. Décidant de faire confiance en son camarade d’infortune, Mairu avait ôté « son masque » devant lui dans l’espoir de pouvoir faire de lui son premier ami mais ceci s’avérait être une tâche bien ardue à cause de la personnalité bien trop méfiante du jeune Yamanaka.

- Ce que j’attends de toi tu le sais très bien mais tu refuses juste de le comprendre. Je ne connais pas ton histoire mais vu ta méfiance je dirais que tu ne sais pas vraiment ce que c'est que d'avoir un ami. Sache qu'une amitié a d’autant plus sa place entre deux personnes liées par le même malheur comme toi et moi. L’amitié n’est pas une source de douleur comme tu le prétends. Au contraire, elle tend à adoucir la vie car un véritable ami répondra présent pour t’épauler en cas de besoin et te consolera dans les moments difficiles. L’amitié peut être source de force car à deux on peut surmonter des épreuves qu’on ne saurait braver seul. Enfin, une vraie je veux dire. Une assez puissante pour lier deux êtres à tout jamais, dans le bonheur comme dans le malheur. Ce que nous ne serions jamais si tu refuses de t'ouvrir à moi. La Natsumi garda un moment le silence avant de reprendre d’une voix teintée de mélancolie. Tu sais, il existe bien des personnes qui sacrifieraient leur vie pour celle d’une autre. Comme un parent aimant pour son enfant, un mari pour sa femme ou encore un ami pour un ami … Un jour tu comprendras peut-être lorsque tu rencontreras une personne qui deviendra assez cher pour toi au point que sans elle ta vie serait insignifiante.

Mairu eut une pensée envers son grand frère Haru qu’elle aimait plus que sa propre personne. Même après avoir été si longtemps séparé de lui, elle était prête à se sacrifier pour lui. Elle ne saurait imaginer sa vie sans son grand frère dont la simple séparation lui était insupportable au point qu’elle était partie le chercher après la mort de leurs parents alors qu'elle n'avait que treize ans. Malheureusement le destin ne semblait pas vouloir les réunir car il avait décidé de l’emprisonner sur cette île maudite où elle se sentait parfois si seule.

La Natsumi fixa un moment le jeune Yamanaka qui avait pris place de l’autre côté du feu avant d’abandonner son coin pour le rejoindre. Elle s’assit à côté de son camarade avant de passer un bras par-dessus les épaules de ce dernier qu’elle attira ensuite contre elle avant de l’emprisonner de ses deux bras.

- Si tu ne veux pas être mon ami alors sois mon petit frère ! Fit la jeune fille d’une voix sereine malgré l’importance de sa réclamation.

Une fois de plus, la Natsumi était en train d’imposer ses désirs au jeune Yamanaka mais elle sentait le besoin de l’avoir à ses côtés. Elle était prête à tout pour briser cette solitude que l’insupportait depuis des années et malgré sa réticence, elle avait le sentiment que le garçon masqué tenait un peu à elle. Sinon pourquoi il l’aurait suivi en plus de lui avoir maintes fois sauvé la vie en mettant en péril la sienne à laquelle il semblait pourtant beaucoup tenir …

En écoutant attentivement le garçon masqué qu’elle serait toujours dans ses bras, la Natsumi comprit mieux le comportement de son camarade. La personnalité méfiante du jeune Yamanaka était liée au fait qu’il n’avait jamais connu autre chose que la violence jusqu'à présent. Il ne connaissait même pas ce que c’était que la chaleur d’un foyer. N’ayant aucune connaissance de la douceur que pouvait prodiguer un humain envers un autre, il était donc bien normal que Shigo rejetât toute marque d’affection venant de ses semblables. Fait qui toucha réellement la jeune kunoïchi qui le sera alors un peu plus jusqu'à lui faire mal certainement, chétif qu'il était.

- Je vois ! Tes parents te maltraitent ! … Saches que tous les parents ne sont pas comme les tiens, ajouta la jeune fille d'une douce voix. Les miens ne me frappaient jamais et prenaient très bien soin de moi. Grand frère aussi prenait beaucoup soin de moi. Mairu finit par lâcher le jeune Yamanaka pour s'adosser contre la paroi rocheuse tout en arborant soudain un air bien morose alors que de nouveau ses pensées allaient vers son grand frère dont la cicatrice du départ la lacerait encore aujourd'hui lorsqu'elle pensait à lui. Je me demande pourquoi il est parti. Pourquoi m'a-t-il délaissé ? Mairu entoura de ses bras ses jambes ramenées contre sa poitrine avant de poser son menton sur ses genoux joints. J'aurais tellement aimé qu'il m'emmène avec lui. J'ai beaucoup pleuré son départ et lorsque mes parents sont décédés, j'ai abandonné la maison pour partir à sa recherche mais je n'étais pas assez forte pour voyager seule. J'avais treize ans à l'époque et je savais à peine me battre malgré les entrainements que me faisait subir mon père et ceux que j'effectuais en cachette pour essayer d'atteindre le niveau de mon frère. Je voulais l'impressionner mais il se trouve que je ne suis qu'une faible fille. Jamais je ne deviendrais aussi doué et fort que grand frère Haru. Si ça se trouve, c'est peut-être pour ça qu'il m'a abandonné. Il me trouvait inutile !

C'était la première fois que la Natsumi se confessait de la sorte depuis le départ de son grand frère. Pas une seule fois elle n'avait dit à ses parents à quel point Haru lui manquait même s'ils avaient dû le comprendre à travers le visage affligé qu'elle avait affiché et les nuits qu'elle avait passées à sangloter dans son lit. Shigo s'en fichait sans doute de la confession d'une sœur qui souffrait de l'éloignement de son grand frère mais celle-ci était sortie sans le moindre contrôle de la part de la Natsumi. Et puis, il avait souhaité qu'elle s'ouvrait à lui. Voilà qui était chose faite.

La tristesse qu'affichait la jeune fille devait certainement rendre le garçon masqué encore plus réticent vis de la proposition de la Natsumi de faire de lui son petit frère. Elle venait de lui révéler involontairement qu'un attachement pouvait effectivement faire souffrir malgré ce que Mairu avait avancé un peu plutôt. Ce fut en ayant conscience de ce fait que la jeune kunoïchi redressa la tête avant de tenter de rattraper le coup, tout en essayant d'arborer un visage plus joyeux.

- Tu as raison, un attachement peut effectivement faire souffrir mais seulement lorsqu'un décide d'abandonner l'autre. En tant que grande sœur, jamais je ne t'abandonnerai. Je serai toujours là si tu as besoin de moi. Bien sûr je te gronderai si jamais tu te comportais mal car c'est aussi le rôle d'une grande sœur de guider son petit frère. Toi aussi tu pourras me gueuler dessus si jamais tu penses que je me comporte mal car une grande sœur n'est pas forcément parfaite … Je sais que je ne suis pas parfaite, conclut la jeune fille à voix basse avant de reposer son menton sur ses genoux alors que de nouveau la morosité avait voilé son faciès …

- Crois et fais ce que tu veux ! Se contenta de lâcher la jeune femme, lasse de faire des efforts futiles. Je suis épuisée de devoir te justifier le moindre de mes actes !

Le garçon masqué allait surement l'accuser une fois de plus de changer brusquement de personnalité mais elle avait décidé de retourner dans sa propre carapace qu'elle avait délaissée exprès pour le jeune Yamanaka mais vainement.

Alors qu’elle pensait avoir réussi à quelque chose, présentement la Natsumi avait l’impression de faire du surplace. Au vu des propos de son camarade, cela ne servirait à rien qu’elle s’en-tête encore plus longtemps. Celui-ci ne désirait pas de toute évidence se lier à elle de quelconque manière. La jeune fille se demanda alors pourquoi il la suivait. Question qu’elle répondit elle-même en avançant qu’il le faisait par intérêt. Il la suivait pour qu’elle lui servît de guide pour dénicher des nourritures, les seules choses qui semblaient l’intéresser réellement dans sa malheureuse vie. Une vie de misère qui semblait le complaire car au lieu de faire un effort pour en changer le cours il se contentait de jouer la victime qui avait entièrement accepté son lamentable destin. Chose à laquelle Mairu n’était pas disposée à se plier. Elle n’hésiterait pas à mettre sa vie en danger pour essayer de changer le cours de sa destinée qui ne la convenait guère.

Mairu conclut que sa relation avec le jeune Yamanaka n’irait pas plus loin à moins que son camarade ne fît un peu d’effort de son côté lui aussi. Lorsqu’elle faisait un pas en avant lui reculait d’un et lorsqu’elle reculait à son tour, lui avançait. Ce n’était pas de manière qu’ils allaient réussir à se forger une relation digne de nom.

Alors que la solitude la rongeait intérieurement, Mairu pensait avoir assez fait d’efforts de son côté qu’elle avait décidé de ne plus tenter de chercher à se rapprocher de son camarade. Elle ne le rejetterait pas mais plus jamais elle n’essaierait de forcer les choses au vu du résultat si décevant qu’elle avait récolté. Si un lien quelconque devait se créer entre elle et le jeune Yamanaka alors celle-ci se formera naturellement. C’est ce qu’elle aurait dû sans doute faire depuis le début au lieu d’avoir voulu force le destin. En lui imposant son souhait, même sans penser au mal, Mairu avait certainement réussi qu’à rendre encore plus méfiant le jeune Yamanaka qui était déjà si distant vis-à-vis de n’importe quel être.

Les genoux toujours ramenés contre sa poitrine et entourés de ses bras, la jeune binoclarde eut son regard sanguin qui se perdit dans les flammes alors qu’un silence bercé par les crépitements des bois qui se consumaient et du gibier qui cuisait régnait dans la petite caverne. La viande semblait être prête mais, bien qu'ayant faim, la jeune kunoïchi n’alla pas se servir.

Se laissant bercer pas des doux souvenirs de cette époque où elle avait été entourée des gens qui l’aimaient, la Natsumi se mit à fredonner l’air d’une chanson qu’elle chantait souvent avec sa défunte mère …