|  (#) Sujet: Un adieu ou un au revoir ? Sam 11 Fév 2017 - 20:43 | |
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Kibō
J'imagine que tu dois l'avoir compris. Mais je ne t'ai pas quitté. J'ai quitté Suna.
Tu vas pouvoir expérimenter ce que j'ai dû vivre lorsque tu as choisi de laisser notre fils dans les bras de cette femme sans mon consentement. Un poignard en plein cœur. Je t'en veux, j'en veux à Ogami et j'en veux à Tetsui. Vous étiez ma famille et l'un après l'autre vous m'avez abandonné ou trahi. Je suis venue pour te sauver, mais tu n'as même pas plaidé ma cause auprès de ton élève, qui a pris ta place sans en parler avec moi. Je n'attends plus rien de Suna, de Kaze ou encore de mes proches, de toi. J'ai réalisé que personne ne m'aidera à protéger les miens sinon moi-même.
Ogami m'a dit que je réfléchissais en tant que « Ema copine de », « Ema femme de », « Ema mère de » mais jamais en tant que « Ema Kunoichi de Suna ». Cela m'a remplit de colère. Il avait sans doute raison, même si la Kunoichi de Suna n'a jamais fait qu'aider son Kazekage, son Kakumeigun et son peuple, en organisant un Centre pour la jeunesse ravagée par les guerres.
Mais si c'est vrai, que je n'ai jamais été une Kunoichi de Suna, alors il n'y aura aucune raison pour toi ou Ogami de me courir après si l'on pense que je n'ai jamais appartenu à cette Nation. Je n'ai jamais été prise au sérieux, après tout, je suis la femme qui a fait un câlin à son adversaire.
Je suis à bout de patience. Ma loyauté pour ce Pays est partie en fumée le jour où l'on t'a exilé à Ki avec moi. Je n'ai plus confiance en aucun de ses membres. Je ne me sens plus à ma place dans ce village. Je subis trop de restrictions et de remarques qui me mettent en colère jour après jour. Et j'en ai plus que ras-le-bol de devoir subir les regards haineux de ces idiots qui pensent tout savoir. Je ne veux plus être jugée pour des actes que je dois commettre parce que les représentants de mon Pays sont des bons à riens. Je ne veux plus écouter, ne veux plus obéir à des ordres sans queue ni tête ordres que je ne comprends pas, que je ne cautionne pas. Je veux être libre d'aller à la rescousse de mon propre mari sans avoir de conséquences sur mes capacités de Kunoichi. Je veux être libre de mes actions et de mes mouvements sans devoir me poser la question sur des conséquences stupides qu'un supérieur va me contraindre parce qu'il n'a pas su agir lui-même.
Je ne suis pas toi, je ne veux pas être un modèle pour ce Pays.
Je sais que peu importe mes mots sur ce bout de papier, tu ne me pardonneras pas.
Mais je te pardonne.
Et je ne cesserai jamais de t'aimer.
Ema.
Ema n'avait pas parlé de Satomu, elle savait que son mari prendrait soin de leur enfant.
Elle était dure, mais il était nécessaire qu'il la haïsse pour aller de l'avant. Ce n'était pas un adieu, au contraire. Ema l'aimerait toujours.
Ce qui restait sans réponse et demeurait un mystère qui allait détruire Ema à petits feux, était de savoir si il lui resterait toujours fidèle, loyale, son amour pour elle inchangée. Mais en partant ainsi, Ema ne pouvait pas lui en demander autant...
La lettre fut déposée par Akihio très tôt le matin au domicile de @Matsuno Kibō, quatre jours après la désertion d'Ema. |
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| | (#) Sujet: Re: Un adieu ou un au revoir ? Lun 20 Fév 2017 - 20:54 | |
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Quatre jours. Une absence bien trop longue à mon goût. Elle devait rentrer après deux jours, elle voulait rester seule, rendre visite à ses parents et dormir une nuit dans son ancienne demeure. Je la comprenais, elle avait vécu une période compliquée et difficile. Elle avait géré, supporté et emmagasiné beaucoup d’émotions, de critiques et de doutes. Comment avait-elle fait ? Je n’en avais aucune idée. Les hommes étaient physiquement plus forts que les femmes, mais après de telles prouesses, je me demandais si elles n’étaient pas plus forte que nous en général. Qu’aurais-je fait à sa place ? Voilà une interrogation qui revenait souvent dans mon esprit.
Un bruit attira mon attention. Il était tôt, j’étais encore au lit, mais je n’avais pas dormi de toute la nuit. Je soupçonnais cette absence. Je n’avais rien dit à Ogami, ni à personne. Je ne voulais pas rendre la situation encore plus délicate qu’elle ne l’était. Cependant, je n’étais pas tranquille. Je sautais en bas de mon lit pour dévaler les escaliers. En effet, j’avais bien entendu, une lettre venait d’être déposé chez moi, je m’empressais d’ouvrir la porte pour connaître l’identité de la personne l’ayant remise. Il était trop tard, l’inconnu s’était volatilisé et je me retrouvais sur le palier de ma porte, en boxer, m’exposant aux passagers… Heureusement pour moi, il était très tôt et mise à part quelques femmes âgées, personne ne m’avait vu.
Je me posais sur le canapé, la lettre en main, ayant peur de l’ouvrir, même si je ne savais pas de quoi il s’agissait. Mes yeux balayèrent la première phrase de la lettre et je sentis un fort pincement au cœur.
Tout le monde sauf elle.
Ma crainte la plus grande était là, perdre celle qui m’avait épaulé, soutenu et encouragé durant toutes ces années. Mes émotions s’étaient évaporées instantanément, j'étais une coquille vide au fur et à mesure que je lisais ce morceau de papier. Ses arguments étaient stupides, faux, justes et vraies. Le village, le pays, ils avaient commis des erreurs, mais moi, je voyais à travers ces quelques mots, une femme perdue, qui cherchait à se faire une place dans ce monde de brut. Que voulait-elle prouver ? Elle était très forte selon moi, je ne le lui avais cependant jamais dit, voilà peut-être mon erreur. À nouveau, tout était de ma faute et il ne manquait plus que ça, que je finisse seul.
Je restais immobile, la lettre entre les mains et le regard plongé dans le vide. J’avais touché le fond, je pouvais le dire. Je devais la retrouver, elle était en danger, mais la voilà devenu une… déserteuse ? Une situation compliquée, comment allais-je gérer cela à présent ? Impossible de réfléchir pour le moment, j'étais absent, perdu, comme si tout cela n'était qu'un mauvais cauchemar...
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