Armée d'un marqueur Red griffonna sur les murs blancs d'une grande salle isolée divers inscriptions. Il s'agissait des prémisses d'un sceau d'une infinie complexité et de grande envergure qui lui serait utile pour un de ses projets avenir. Elle qui possédait de nombreuses lacunes dans ce domaine ne cessait jamais d'apprendre pour s’améliorer. Heureusement pour elle il y avait encore sa maîtrise des technologie Saibogu avec sa propre conception du fuinjutsu pour l'aider. A dire vrai elle n'était pas encore certaine de savoir si elle arriverait à atteindre son objectif qui lui paraissait encore si lointain. Notion qui n'était pas en reste car en effet, la démone avait pour ambition d'élever sa sensorialité à un point qu'il lui permettrait de « voir » ce qui se passait à l'autre bout du monde. Tout ce qu'elle faisait dans cette salle d'un blanc nacré avait pour but de l'y aider. Ses doigts effleurèrent alors une inscription centrale sur l'un des murs. Les glyphes s’illuminèrent d'une lueur bleutée dans un premier temps avant de transmettre le chakra à la centaine d'embranchements situé sur cet unique pans. Elle senti sa propre énergie vitale se faire aspirer par le sceau consciente qu'elle jouait à un jeu dangereux. Une seule erreurs de manipulation et de calcule pouvait aussi bien tout faire exploser en la détruisant elle au passage.

Prenant une inspiration la Kunoichi composa une série de signe afin de malaxer son chakra et de nouveau poser la main sur la marque principale. Elle sentie une nouvelle fois ses forces se faire drainer, mais cette fois-ci en plus grande quantité. Au moment d'écarter la paume de la surface encrée un lien de chakra se forma entre sa main et le sceau centre du mur, à l'image d'un épais fil. Elle le tira à elle jusqu'au milieu de la pièce là où se trouvait une coupe en bordure d'un petit cercle. Posée sur une colonne la dite coupe semblait anodine aux premiers abords mais en regardant de plus près il était possible de constater sur cette dernière était faite de micro-circuits laissant filer le chakra à travers. Red déposa délicatement le lien de chakra, toujours attaché au mur, dans la coupe. Ce n'est qu'à partir de là qu'elle s'autorisa enfin à expirer s'essuyant au passage d'un revers de la main la perle de sueur qui tenta de fuir sur son front.

Épuisée elle décida d'arrêter pour aujourd'hui. Là, elle n'avait accompli qu'un dixième du sceau et pour le compléter il lui faudrait certainement effectuer de nombreuses recherches de son côté. En l'état rien ne garantissait que ce qu'elle venait de faire était définitif. Ce faisant elle prit la direction de la sortie, empruntant un long couloir stérile tout aussi blanc que le reste puis pris l’ascenseur pour descendre jusqu'à son bureau. Là une pile de document l'attendait. Retirant ses mitaines elle s'installa confortablement dans son fauteuil avant de parcourir les différents écrits du bout des doigts. Il s'agissait en quelque sorte de son petit journal à elle rédigé par ses différents informateurs en ville. En effet ils ressassaient les différents fait ayant eu lieu dans la mégalopole. La Saibogu aimait se tenir au courant de tout que ce soit du dernier commérage sur le tenancier du casino dans le centre ville, ou encore des divers relations qu’entretenaient les triades entres elles. De son point de vu il était important de savoir tout ce qui se passait afin de pouvoir en tirer profit. Seulement un passage attira son attention. De ce qu'elle comprenait une Kunoichi s'évertuait à retrouver certaines personnes dans la mégalopole. Jusque là pas de quoi l'intéresser seulement deux noms ressortaient du lot. Ketsueki Yami et... celui qu'elle n'aurait jamais voulu retrouver « Saibogu Oniri ». Ses sourcils se haussèrent et ses yeux s'écarquillèrent à cette lecture.

Rapidement, elle fit dépêcher les informateurs ayant rédigé ce rapport. Elle leur donna pour consigne de trouver le lieu de résidence de cette dite enquêteuse. Cela prit plusieurs jours car celle-ci était du genre mobile à ne pas tenir en place mais on finit par lui donner l'adresse de l’hôtel où elle comptait passer la nuit. Il ne lui en fallut pas davantage. Alors qu'elle travaillait encore dans son bureau situé dans l'un des building de la mégalopole elle ferma les yeux puis concentra ses facultés sensorielles vers la zone concernée. Elle affina progressivement sa recherche en faisant le trie entre les milliers de sources de chakra présente dans ce quartier, jusqu'à finalement trouver l'hôtel, puis l'a fameuse chambre où était censée se trouver cette fameuse personne. Elle rouvrit alors les paupières à la fois surprise et amusée par cette ironie du sort. Ce chakra, elle le reconnaissait, il s'agissait de celui de Matsuno Ema. Un instant elle se demanda si elle avait finit par percer à jour l’identité de Black et cherchait à présent à se venger. Elle passa la demi-heure qui suivit à inspecter les environs à la recherche d'éventuelles sources de chakra suspectes. Lorsqu'elle eut terminé un sourire noire se dessina sur ses lèvres. La chasseresse attendit le lendemain midi pour la retrouver dans un bar à siroter son cocktail.

En arrivant sur les lieux Red portait son habituel tenue de rôdeuse, un ensemble de tissus et de cuirs beige qui ne laissait aucun doute quand aux aptitudes meurtrières de la jeune femme et à son expérience dans le domaine. Autant dire qu'au milieu de cette ville, cohorte de malfrat et de corruption, elle se fondait parfaitement dans la masse. L'air de rien la démone s'installa au bar juste à côté de sa cible et commanda un café, l'unique « boisson de sortie » qu'elle s'autorisait. Tout en faisant tournoyer sa cuillère pour mélanger le sucre elle laissa échapper ses mots avec détachement, mais d'un ton que seul la concernée pouvait entendre.

-Matsuno Ema je présume ? Cette remarque avait pour but de la déstabiliser. Car sous son Henge, la Saibogu était la seule à pouvoir la reconnaître. J'ai cru comprendre que vous cherchiez certaine Kunoichi de Kaze. Je pourrais peut-être vous fournir quelques informations ce qui ne sera pas gratuit vous l'entendez bien. Elle tourna la tête dans sa direction, forte de son assurance, cachée derrière les apparats de cheveux rouges et d'yeux émeraudes qui définissaient Red. Mais avant cela, si vous me racontiez la raison de votre présence ici. Et aussi pourquoi est-ce que vous les recherchez ?

Fondamentalement c'était une ironie malsaine qui l'avait poussé à venir à sa rencontre. Elle était celle qui avait manqué de détruire sa vie il y a peu et désirait, non sans une intention perverse, savoir ce qu'elle devenait à présent. Naturellement l'idée de la supprimer lui avait délicatement caressé l'esprit, mais avant cela elle tenait à assouvir sa curiosité.

En guise de réponse à sa question sur son identité Red se contenta de lui adresser un sourire provocateur avant de s'allumer une cigarette. Elle tira quelques lattes et s'amusa à expirer la fumée sous forme de petits anneaux vaporeux.

-Pour affaire dites-vous ? Quel genre d'affaires ?

Reprit-elle avec une certaine désinvolture. Autant se le dire tout de suite. Elle éprouvait un plaisir malsain à se confronter avec cette femme, ne serait-ce que tout ceci faisait écho à ces événements passé à Ki. Seulement à un moment et malgré-elle, elle revit le visage de l'enfant qu'elle avait manqué de tuer. Comme pour lier sa penser au geste, elle balaya cette vision de son esprit en s'attaquant une nouvelle fois à sa cigarette.

-Si je comprends bien vous n'êtes plus de Kaze, voilà qui est plutôt difficile à croire madame l'épouse du Nandaime. Fit-elle en reprenant comme si de rien n'était. N'êtes vous pas censée être la première damede Suna ? Je doute que vous ayez quitté votre patrie uniquement dans le but rencontrer ces deux personnes. Si l'on devait me donner un avis je dirais que vous êtes en mission pour le compte de votre village.

Tel était l'éventualité qui semblait la plus pertinente aux yeux de Red. Seulement même en avisant la situation sous ce point de vu, il lui était difficile de comprendre la logique de cette démarche. Si Suna s'était finalement décidé à les traquer toutes les deux pourquoi envoyer Ema, cette Kunoichi sans aucun fait d'arme particulier, et n'ayant jamais entretenu aucun lien avec le duo immortel ? Fondamentalement la démone se demandait encore ce qu'elle devait faire d'elle. L'éliminer ici et maintenant ? La capturer et l'interroger sous la torture ? Ou bien autre chose comme écouter ce qu'elle avait à dire ? Cette option pris le pas sur les autres dans l'immédiat.

-Pour tout vous dire je connais les Kunoichi que vous cherchez où plutôt dirons-nous que je sais où elles se trouvent. Seulement vous dénoncer à elles pourraient m'attirer de gros ennui surtout qu'en l'état vous ne me présentez aucune garantie...

L'espièglerie était certaine, mais elle n'en baissait pas pour autant sa garde. Ce n'était certainement pas en distribuant sa confiance à gauche et à droite que Red avait survécu toutes ces années.

-Je suis cependant prête à vous donner les informations que vous voulez en échange d'un service...

Sa phrase mise en suspend elle vida sa tasse et demanda à être reservie. En attendant elle sortie un document vierge d'une de ses nombreuses poches ainsi que le marqueur qu'elle avait utilisé pour dessiner les sceaux sur les murs de sa salle de recherche. Elle griffonna quelque chose dessus puis laissa glisser le papier sur la table. Ema put y voir un nom ainsi qu'une adresse.

-Cette personne ma causé beaucoup de tort, malheureusement je puis rien y faire, contrairement à vous. Le ton de sa voix s'était soudainement fait plus suave, plus cruel. Je veux que vous tuiez cette personne pour moi. Si vous faite cela pour moi et que vous répondez à mes questions, je concéderais à vous conduire jusqu'à celles que vous cherchez.

La deuxième tasse de café fut servie. Red attendit sa réponse tout en la dévisageant d'un regard vide. Si Ema était venue pour semer le trouble dans ses affaires, elle ne tarderait pas à le savoir et à lui faire payer.

Il existait ce principe élémentaire chez les Shinobi qui disait qu'il ne fallait jamais sous estimer la personne que l'on avait en face. Red l'appliquait toujours à la lettre et cette Ema ne faisait pas exception. Malgré-tout son histoire restait intrigante pour la simple et bonne raison qu'elle faisait écho à la sienne et par extension sous-jacentes aux raisons de sa propre désertion.

Néanmoins, et plus que quiconque, elle savait à quel point les mots pouvaient être des armes mortels, qui, aux premiers abords semblaient versés dans un écrin de velours mais qui servaient en réalité à cacher la lame miroitante dissimulée à l'intérieur. D'autant plus qu'elle en vint à refuser sa requête consistant à assassiner cet individu lambda. Ce qui, bien que remplit de sens, ne faisait qu'accentuer sa méfiance. Tant sur le plan officiel qu'officieux, le duo immortel avait déserté le village pour des raisons bien obscures. Quelles pouvaient être celles poussant Ema à vouloir les rencontrer, elle, cette femme qui conservait un semblant de valeur dans un monde qui en était totalement dénué ?

-Que vous soyez désespérée ou pressée m'importe peu. Fit-elle en soutenant son regard. Je puis vous affirmer que vous ne les retrouvez jamais si vous ne faites pas preuve de davantage de coopération. Car en l'état je n'ai effectivement aucune confiance en vous et vous ne m'en donnez pas davantage.

Son majeur et son index se posèrent délicatement sur le bout de papier, cela dans l'unique but de souligner son geste, un geste d'un certain raffinement. Elle fit davantage glisser le tout jusqu'à la Kunoichi.

-Je vous laisse le choix. Soit vous m'expliquer la raison de votre présence ici, soit vous tuer cet homme. Si vous craignez d'éventuelles représailles de la part de votre village, alors faite en sorte de ne laisser aucune trace...

Autant dire que cette conversation amusait beaucoup Red qui prenait un malin plaisir à faire tourner en rond Ema. Lentement, avec méticulosité et vice, elle refermait sa toile sur cette pauvre âme en peine même si, malgré sa méfiance naturelle, la raison de la désertion trouvait de plus en plus sa place dans le fil de ses pensées.

-Redonnez-moi précisément les raisons que vous ont poussée à déserter. Dites-moi ensuite ce que vous espérez obtenir des deux Kunoichi ? Vous pensez vraiment qu'elles sont enclines à coopérer ? J'en connais une qui serait capable de vous arracher le cœur au moindre... Non... En fait les deux seraient capable de le faire sans hésiter...

Cette pensée lui fit étirer son plus beau sourire mettant en valeur le paradoxe de son regard d'émeraude, vide d'humanité mais brûlant d'une intensité folle comme s'ils étaient le reflet miroitant d'une âme passionnée.

-En réalité je pourrais tout aussi bien vous tuer ici et maintenant. Les témoins ne me font pas peur, nous sommes à la mégalopole. Vous semblez être porteuse de problèmes madame Matsuno, et il serait fâcheux que vous rameniez Kaze dans nos affaires. Peut-être serait-il préférable que nous leur renvoyons votre tête ?

Et ce fut sur ces paroles qu'elle se tut, restant au demeurant sereine. Pour la première fois depuis des années elle relâcha son camouflage chakratique laissant l'espace d'une seconde la possibilité de ressentir toute l'étendue de sa puissance, cela dans l'unique but de faire comprendre qu'elle n'avait pas l'ombre d'une chance contre elle. En dépit de cela il n'émanait d'elle aucune forme d'hostilité, mais il ne s'agissait en réalité que du calme précédent la tempête. Que la Matsuno choisisse judicieusement ses mots. Cela pourrait tout aussi bien être les derniers.

Cette femme se montrait vraiment, mais alors vraiment trop pertinente au goût de Red. Chacune de ses remarques étaient facilement contrée avec une aisance telle que toute cette histoire ne pouvait être que criante de vérité, où alors une pure démarche fallacieuse orchestré par un mysticien de génie ; une éventualité qui s'étiolait de plus en plus au fil de la conversation. La Nukenin écouta donc la prétendu ex-sunajin finir de proférer ses paroles en se contenta de lâcher un simple :

-Ho... vous n'avez pas idée... Accompagné d'un sourire noir en réponse à sa remarque sur la Ketsueki.

Toujours fut-il qu'il était difficile de lui donner tort en l'état. Elle était effectivement venue ici seule, sans défense et n'avait visiblement plus rien à perdre. La tué ici et maintenant restait une possibilité envisageable, mais n'était plus une nécessité, pis encore cela ne lui apporterait rien si ce ne fut le plaisir d'avoir une fois de plus martyrisé un membre de la famille Matsuno.

-Vos propos exultent la haine et la rancœur. Suna semble vous avoir effectivement causé de nombreux torts ou a défaut de cela de vous avoir énormément déçu.

Comment la Saibogu ne pouvait pas se retrouver en la personne d'Ema ? Leurs histoires semblaient étonnement similaires la différence étant qu'elle, de son côté, avait toujours eux des projets clairs et précis en tête. Depuis le départ elle avait toujours su ce qu'elle comptait faire de sa désertion. Là, en l'état, elle n'avait en face d'elle qu'une pauvre petite femme esseulée sans avenir. Ce dernier pouvait tout aussi bien prendre fin ici et maintenant. Pourtant, malgré ce que l'on pourrait croire, du point de vu de Red la notion de mort ne s'était pas encore transformé en finalité. Il y avait toujours d'autres possibilité, d'autres voies à emprunter vers un cheminement plus gratifiant.

-Et en admettant qu'elles acceptent de vous prendre sous leurs ailes, choses dont je doute fortement. Qu'espérez-vous faire ensuite ? Les suivre dans leurs manigances ? Autant vous le dire leur monde n'est pas rose et loin de convenir à une petite Kunoichi toute droit sortie d'un village.

Tirant une ultime latte sur son filtre, elle écrasa le mégot de sa cigarette dans le cendrier juste à côté d'elle tout en réfléchissant. Cette douce et satyrique idée commençait à lui caresser l'esprit. Ce serait de toute beauté... Matsuno Ema, la femme de l'homme que Black avait manqué de conduire à son trépas et qui, finalement, était indirectement responsable de son salut... Cette Matsuno Ema cueillit dans sa désertion par Red pour servir de nouveaux intérêts et qui risquait de finir traquée par ceux qu'elle aimait. La question est de savoir si elle pouvait être d'un quelconque intérêt et quelle forme pouvait prendre sa dévotion.

-Mais pour être honnête, votre histoire m'amuse beaucoup. Pour survivre dans ce nouveau monde il faut avoir un objectif et se donner la force de l'atteindre ce dont vous semblez manquer cruellement. Je pourrais éventuellement leur faire un rapport sur vos intentions, mais pour cela je dois connaître votre positionnement. En tant que Nukenin, que désirez-vous à présent ? Continuer de servir votre nation sous une autre forte ? Devenir riche et puissante ? Écraser tout ce qui se trouve sur votre route ? Ou encore devenir une simple paysanne égarée à l'autre bout du continent ?

Ses intention de désertion lui semblait on ne peut plus certaine, restait encore à savoir ce qu'elle valait. Car après tout elle venait de Suna, ce fameux villages d'incompétents nombrilistes. Elle pouvait tout aussi bien être du même adage, une sorte de Kioshi numéro deux davantage source de problème que de solution et s'il y avait bien une chose dont la Saibogu avait horreur c'était de s'encombrer avec des incompétents.

-Comprenez par-là que si vous veniez à les rejoindre vous serez dans l'obligation de servir leur intérêt ou mourir. Alors je préfères nous faire gagner du temps à toutes. Qui êtes-vous vraiment Madame Matsuno Ema ?

-Tout cela à la fois ? Red voyait exactement où est-ce qu'elle voulait en venir. Pour la simple et bonne raison qu'elle n'avait, encore une fois, aucun mal à tracer la parallèle avec sa propre histoire. Voilà qui est plutôt intéressant.

La Kunoichi l'intriguait de plus en plus. A son tour elle voulut en savoir plus au sujet de la Nukenin ce qui dans un sens semblait légitime après toutes ces révélations.

-Je travaille dans ce même but ma chère à l'image de ces personnes que vous recherchez actuellement. Nous désirons faire notre la richesse et la puissance dans le but d'aider Kaze... A notre façon.

En soit elle n'avait rien à perdre en lui fournissant quelques informations. Ogami était déjà censé être au courant de cette histoire et ce quand bien même il semblait peu réactif au propos. De plus le destin de la Matsuno n'était pas encore scellé. Si elle lui plaisait en cet instant, la balance pouvait très bien basculer dans l'autre sens sous le poids d'un seul mot.

-Vous comprenez pourquoi est-ce que nous sommes devenues des Nukenin ? Vous vous doutez que, pour parvenir à nos fins, nous évitons autant que possible de nous encombrer de moral et d'éthique. En soit nous incarnons le parfait adage des Shinobi à savoir que la fin justifie les moyens et que nous vivons dans un monde sans honneur. Si vous désirez les rejoindre cela voudra dire renoncer à une part de ce qui faisait de vous une Kazejin, mais ce sera pour servir une cause beaucoup plus grande. Plus que la paix pour Kaze, nous cherchons à lui garantir un avenir glorieux et ce quel qu'en soit le prix.

Une certaine ferveur imprégnait ses paroles prouvant que, dans un sens, elle pensait sincèrement ce qu'elle disait. Là était tout le paradoxe de cette histoire. La Nukenin n'avait eut d'autre choix que de déserter pour mieux servir son pays car ce dernier l'empêchait de le faire. Trois ans plus tard elle constatait que le même schéma se répétait inlassablement. Bien des choses avaient changé depuis cette époque. Oniri, ou plutôt Red, s'était considérablement endurcie. Elle avait acquit en force et en renommée, mais ce n'était toujours pas suffisant pour atteindre ses objectifs. Des obstacles de plus en plus imposant se dressaient devant elle dont des ennemis redoutables. En soit elle ne pouvait le nier, elle devait s'entourer d'alliés tout aussi puissant qu'elle pour garder la tête hors de l'eau. Tel était la raison la poussant à s'intéresser à Ema. Si elle était à l'image de l'Oniri d'il y avait trois ans, peut-être pourrait-elle devenir l'image de la Red d'aujourd'hui ? Il était encore trop tôt pour le dire...

-Rassurez-vous, nous ne somme pas pour autant des monstres, seulement des humaines conscientes que, parfois, des sacrifices peuvent-être nécessaire si l'on souhaite accomplir son devoir jusqu'au bout. En cela ce n'est pas bien différent des missions que nous faisions à l'époque où nous étions encore au village. La question est maintenant de savoir si vous en êtes ou non et pour cela il n'y a qu'une seule solution. Elle repoussa une ultime fois la feuille, celle contenant l'ordre d'assassinat, vers la Matsuno. Prouvez-nous que tout ce que vous dites ne sont pas que des paroles en l'air. Éliminez cet homme et ne laissez aucune trace de votre passage. Cela prouvera que vous êtes assez courageuse et à même de nous rejoindre. Si cela peut vous rassurer la cible qui vous est désignée et loin d'être une personne des plus vertueuse. Vous avez jusqu'à la nuit tombée... Faites-cela et vous aurez toute ma confiance en plus de mon estime.

De sa poche elle sorti un billet qu'elle adressa au barman en lui intimant, par le geste, de garder la monnaie avant de se lever de ton tabouret pour emprunter la direction de la sortie.

-Vous êtes à présent à la croisée des chemins ma chère. Soyez certaine de celui que vous empruntez car les deux peuvent possiblement vous perdre. Dit-elle avant de disparaître en rejoignant l'extérieur.

Que ce soit la voie déclinante menant à Kaze ou celle, incertaine, vers le monde des Nukenin. La Matsuno devait faire son choix. Mais une chose était certaine et que si elle voulait embrasser cette part sombre de l'humanité il lui faudrait acquérir davantage de pouvoir. A savoir si elle en était capable, la Saibogu en aurait la confirmation à la tombée de la nuit...

Spoiler: