Les nuages dominaient le ciel dans un épais brouillard gris, un temps avec lequel les habitants et les ninjas ne pouvaient pas faire grand-chose. Le tableau était déjà dans la tête du jeune garçon, il allait sortir, marcher quelques minutes et se prendre la rincer de sa vie sans avoir eu le temps de se mettre à l’abri. Malgré cela l’envie de prendre l’air était plus forte que tout, rester à ne rien faire chez lui était la pire des choses pour un garçon comme Noy. Certes les occupations n’étaient pas nombreuses dans le village de Kumo, mais certains lieux restaient tout de même divertissants et il en fallait peu au jeune artiste pour s’amuser. Bien habillé comme à son habitude, il avait rajouté une couche noire pour ne pas attraper un rhume ou quelque chose dans le style. Eternuer toutes les dix secondes pour un ninja, ce n’était vraiment pas le top si on pouvait dire. Aucune mission ne lui avait été assigné ces derniers temps, il restait donc au village ou dans les alentours cherchant à se divertir. N’étant pas non plus très amicale avec ces camarades ninjas, la solitude le guettait jour après jour et les choix qui s’offraient à lui diminuaient de jour en jour. La réflexion était une façade importante dans la vie du shinobis, faire le bon choix pour atteindre son objectif le plus rapidement possible. La vie du jeune garçon avait déjà basculé, mais il ne s’en était pas encore rendu compte.

Une capuche sur la tête il marchait péniblement contre le vent, traînant les pieds telle une fille de cinq ans, on pouvait facilement le confondre avec ce genre de personne. Bien entendu si quelqu’un lui faisait une remarque désobligeante il n’hésiterait pas à le remettre à sa place, mais avec des intempéries aussi gênantes peu de personnes osaient s’y aventurer. Ne sachant pas trop où il allait, le jeune garçon se laissait aller au gré du vent, ne marchant pas forcément bien droit on pourrait aussi le prendre pour un clochard errant. Pour être franc même lui ne savait guère pourquoi il adorait tant sortir, l’air frais était une vrai fontaine de jouvence pour Noy. Même quand le temps n’était pas au rendez-vous il se baladait, profitant ainsi de chaque seconde de sa vie de shinobis qui pouvait s’arrêter en quelques instants. La tête levé vers le ciel, il admirait l’étendu des nuages gris, une sorte de voile infinie où on s’engouffrait la tête la première.

* Si seulement la vie pouvait être plus simple, qu’est ce que j’aimerais être un nuage. Libre, se laissant aller au gré du vent et pouvoir disparaître des yeux des gens en quelques minutes. *

Une goutte d’eau vint frapper son visage, une deuxième arriva juste après et les suivantes devenaient difficiles à compter. Le silence qu’avait installé le vent dans les rues du village s’était transformé en un bruyant orage que nul ne pouvait arrêter. S’installant sous un petit abri il regardait la pluie tomber en pensant à son avenir au sein du village. Avait il encore quelque chose à accomplir ici? Pouvait il encore aider le village ou bien sa place était elle autre part? Tout ceci trottait dans la tête du jeune garçon qui ne savait plus quoi faire, le temps porte souvent conseil et Noy espérait avoir la réponse dans quelques jours.

Les gouttes tombaient, s’étalant sur le sol légèrement boueux du village, le bruit régulier des chutes d’eau le transportait et lui fit fermer les yeux pour mieux se concentrer. En profonde méditation il ne faisait qu’un avec les éléments, enfin c’est ce qu’il croyait, et pouvait pleinement profiter de cet instant tranquille. Personne n’osait s’aventurer dehors avec une tempête pareille, préférant rentrer sec chez lui, le jeune garçon allait attendre que la nature veuille bien se calmer pour pouvoir retrouver son charmant logement. Les pensées s’entremêlant dans sa tête, un bruit vint perturber sa médiation, aussi régulier que la pluie ce son était plus violent. Si on comparait le son que provoquait une goutte d’eau et celui de ce bruit, c’était comme un pas de chat et celui d’un éléphant en furie. Ouvrant les yeux pour se rendre compte lui-même de l’intrus, il distinguait au loin une silhouette s’approché. Il s’agissait d’un garçon, rare étaient les individus aimant se faire mouiller aussi violemment par la pluie, peut-être s’agissait il tout simplement d’un villageois cherchant un refuge à ce déluge. Apercevant un abri celui-ci n’hésita pas une seconde à venir squatter la place du jeune ninja, bien entendu cette zone ne lui appartenait pas et il était bien normal que n’importe qui puisse venir s’y abriter avec un temps aussi dégueulasse que celui-ci. Il venait à peine de s’asseoir qu’il remarqua le jeune Bakushô juste à côté de lui, il faut dire que le brouillard n’aidait pas notre vision et que Noy ne possédait pas une carrure assez imposante pour se faire remarquer. Le regard des deux jeunes garçons se croisa longuement, en effet il n’était pas inconnu dans la mémoire du jeune artiste, la seconde suivante il prit la parole confirmant son doute. Oui il l’avait rencontré il y a peu dans le bureau du Raikage pour annoncer leur promotion, comme il ne s’était pas parlé cela allait être l’occasion d’en savoir un peu plus sur ce nouveau chuunin.

« Oui c’est bien ça, on s’est brièvement rencontré chez le Kadoria… enfin le Raikage. Mais je ne me souviens pas de ton prénom, excuse ma pittoresque mémoire. Il faut dire que je ne t’avais jamais vu à Kumo, le hasard a sûrement voulu nous faire rencontrer ici pour une raison que j’ignore encore. »

D’habitude le jeune ninja préférait ne pas trop parler, il n’était pas du genre à blablater pendant des heures, mais la situation serait gênante si il n’y avait aucune conversation. De plus ce jeune garçon l’intriguait, ne jamais l’avoir vu dans le village était assez incroyable même si Kumo était peuplé de beaucoup d’habitants, entre ninja les relations sont différentes. Les villageois sont des gens à part, les ninjas étaient un peu à leur service pour les protéger ce que Noy trouvait un peu étrange, mais bon il fallait bien des personnes pour les défendre au vue de leur capacités très faible. Un sourire au visage, ils allaient pouvoir rattraper le temps perdu sous cet abri, le hasard faisait parfois bien les choses. Il attendit la réponse de son camarade avec une once de curiosité, savoir la dénomination de quelqu’un change parfois une vie. Une rencontre peut en engendrer une autre et ainsi de suite, n’ayant rien de précis à faire avec un temps pareil il prenait son mal en patience.

Kurayami Raiko… ce nom ne lui disait vraiment rien, après tout le village était grand et la probabilité de se rencontrer entre ninja durant plusieurs mois était… assez grande en fin de compte. Enfin, il était à présent assit à côté de lui se protégeant de cette tempête et la conversation allait sans nul doute débuter. Si il était bien le garçon qu’il avait vu dans le bureau du Raikage, cela voulait dire que son rang était égal au sien, à savoir chuunin. Au premier abord il n’avait pas l’air bien costaud, à ce niveau la le jeune Bakushô ne pouvait le critiquer vu que sa corpulence n’était franchement pas mieux. Mais s’il y a bien quelque chose que Noy avait apprit durant sa courte expérience de ninja était qu’on ne devait jamais se fier aux apparences, la force brute n’est pas le point le plus important dans un combat. Rapidement il reprit la parole en lui demandant calmement comment s’était passé l’attaque de Kumo, celle-ci avait eu lieu il y a plusieurs jours à présent. C’est sans doute cette bataille qui avait permis aux quatre genins du village de monter en grade, il commença donc à résumé son combat contre le ninja déserteur.

« Pour dire la vérité je n’ai pas fait grand-chose, un déserteur s’était infiltré dans le village pour tenter de dérober un parchemin qui devait contenir des infos importantes. Avec Raiken et un autre ninja on l’a poursuivie et mit KO, rien de bien passionnant en fin de compte. »

En y repensant bien le jeune garçon n’avait pas été d’une grande aide durant cette bataille, mais bon au moins il avait reçut sa promotion et cela lui allait très bien.

« Je pense pas qu’on nous ai promus seulement parce que nous avons aidé le village lors de cette attaque, voilà plusieurs mois que je suis Genin et je dois dire que j’en avais marre de faire des missions aussi ennuyante. »

Pour un ninja comme Noy, rester au village à ne rien faire est un supplice, seul la liberté est recherchée pour un garçon comme lui. A présent il allait pouvoir s’aventurer au-delà des frontières du pays de la foudre et faire la rencontrer d’autres Shinobis, ne sachant pas trop les alliances entre les villages, la prudence restera le meilleur choix.

« Et toi alors ? Tu es le héros du village ou bien seulement un pion comme moi ? Parce que au final c’est ce que nous sommes tous ici, des ninjas à la bottes du Raikage, obéissant à chacun de ces ordres sans réfléchir. Je déteste l’idée de me faire diriger de cette manière, tel un pantin manipuler qui dès qu’il sera trop usé sera mit en réserve. Excuse-moi si je parais énervé, mais comme tu dois le savoir les Bakushô ne sont pas tellement copain avec les Kadoria, de ce fait je peux parfois m’emporter très facilement lorsqu’on parle de lui. »

Sous une pluie battante, la conversation des deux jeunes ninjas se tournait vers un chemin différent avec une certaine polémique à la clé. Il lui narra aussitôt son exploit lors de la bataille, il s’était farci le traître du village avec sans doute quelques difficultés. A travers ces paroles, Raiko ne se considérait pas comme un héros mais ne semblait pas non plus ressembler à un pion. Le jeune chuunin se disait libre de prendre des décisions autres que celle du Raikage et donc de pouvoir vivre une vie à côté avec laquelle il pouvait s’épanouir. Noy était peut-être allé trop loin en parlant du Kadoria, mais il savait très bien de quoi il parlait. Les tensions avec son clan étaient vielle comme le monde et lui-même ne savait pas quand cela avait débuté, mais le clan Bakushô n’était pas du genre à se battre pour une mauvaise raison. S’il n’avait pas confiance en son clan, comment pouvait-il en faire partie ? Non il était persuadé que le Raikage se jouait d’eux, au final ils n’étaient que des pantins, de la chair canon prêt à embrasser à la moindre offensive. Voilà pourquoi le jeune garçon ne souhaitait pas avoir un tel système au sein du village, un homme qui dicte les lois et prends les décisions, cela est bien trop dangereux. Une dictature de ce genre ne devrait pas être permise, mais un garçon comme lui ne pouvait pas contredire une telle décision. Ce n’est pas pour autant qu’il allait rester tranquillement dans son coin à ne rien faire, un homme seul peut parfois changer les choses et pour cela il lui fallait de la puissance. Il répondit calmement à son camarade en essayant d’utiliser des propos corrects envers le village.

« Je suis d’accord avec toi, nous avons quelques décisions importantes à prendre dans notre vie comme le menu de notre petit déjeuner, les techniques que nous allons utiliser pour vaincre notre adversaire, la façon de nous habiller. Non vraiment, pour être sérieux je pense que nous avons certaines décisions importantes à prendre dans notre vie de Shinobis, à savoir le fait d’obéir à un tel ordre ou non. Savoir faire la différence entre le bien et le mal, tout ceci est une question de point de vue et nous devons être capable de penser, de réfléchir pour changer notre vie. Dans notre système actuelle, le pouvoir est concentré en un seul homme et que tu le veuille ou non tu es obligé d’obéir à chacun de ces ordres si tu ne veux pas être envoyé en prison ou carrément tué. »

Le jeune garçon reprit un peu son souffle, il parlait assez rapidement et ne faisait pas toujours attention à ce qu’il disait mais savait pertinemment qu’il y avait une once de vérité dans ces paroles. Les jeunes ninjas se laissaient souvent attendrir par peur de ne pas s’intégrer dans cette société très stricte qui est le monde des Shinobis. Une personne comme Noy qui ne se laissait pas marcher sur les pieds n’avait que très peu d’amis, mais dirigeait lui-même sa vie. Sa rancune envers le Raikage n’était pas souvent comprise par ses semblables, toujours insulté de tous les mots le jeune Noy avait vécu un début dans le village très difficile et cela s’entendait parfaitement à travers ses paroles.

« Tu me dis que si nous étions des vrais pions nous seront en train d’attendre dans notes coins les instructions, à la place de cela nous sommes sortie nous promener, mais cela revient au même. Nous sommes quand même rattachés à ses ordres d’une façon ou d’une autre, nous ne sommes pas chez nous mais sous un abri attendant que la pluie cesse. Au final le seul véritable choix effectué était celui de sortir de chez nous pour prendre l’air. Tu dois sans doute penser que je vois la vie tout en noir, que le mal est présent partout et que le monde est négatif, hé bien oui c’est le cas en ce moment pour moi. Aucune liberté, c’est le pire pour quelqu’un comme moi et je commence vraiment à en avoir marre si tu veux tout savoir. »

La conversation prenait bel et bien une tournure intéressante, voilà longtemps que Noy n’avait pas eu une discussion aussi passionnante. Avec aucune prise de tête des deux côtés, il arrivait à rester plus ou moins poli et déballait son point de vue sur l’organisme hiérarchique du village. Le jeune ninja était en plus de cela content intérieurement de voir que quelqu’un le comprenait, à chaque fois on l’insulta et on lui mit l’étiquette de l’ennemie de Kumo. Un ninja qui n’aime pas le système peut à tout moment se rebeller, voilà ce que pensaient les ninjas quand ils l’apercevaient, rien d’autre qu’un fou s’amusant à provoquer le Raikage. Mais cela il s’en moquait bien, comparé aux autres Shinobis, lui avait la confiance tranquille de dire vraiment ce qu’il pensait et d’essayer de changer les choses à sa manière. Il savait que certains ninjas pensaient comment lui, mais n’osaient en rien se dresser contre le système et cela le jeune garçon pouvait aisément le comprendre. Son arrogance habituelle et la rivalité de son clan avec celui du Raikage le mettait dans une situation bien différente de celle des autres ninjas. Astucieusement il compara le Kadoria à un berger et les ninjas du village à des moutons, une belle métaphore qui ridiculisait une fois encore les Shinobis de Kumo. On voyait bien ici la stupidité de l’être humain en générale, frappé par un fouet de la main de son maitre, il reviendra le voir pour en recevoir d’autres.

Après ses belles paroles, il changea de point de vue en parlant du fait contraire, que se passerait-il sans le Raikage ou plutôt sans un chef pour les diriger. Raiko parlait d’anarchie, en soit il n’avait pas vraiment tord, l’espèce humaine est bien trop incompétente pour prétendre vivre dans une société où personne ne leur dirait quoi faire. Trop bête pour agir d’eux même, si du jour au lendemain le système ninja était arrêté, il ne se passerait que quelques jours avant qu’un nouveau chef soit élu et la vie reprendrait son cours. Son camarade lui demanda donc s’il avait quelque chose à proposer pour changer cela, s’il existait un moyen d’après lui pour ne plus avoir à subir les ordres d’un seul chef. Noy lui répondit après plusieurs secondes de réflexion.

« Tout d’abord je ne suis pas d’accord sur un point, si le système ninja éclate et que aucun autre régime n’est mit en place nous pourrons justement nous créer d’autres objectifs que celui de survivre. De toute évidence, les ninjas n’ayant jamais rêvé de liberté n’osent même pas imaginer ce que cela pourrait être et donc n’essayent même pas de se créer d’autres objectifs. Si tu pense qu’obéir à des ordres sans trop réfléchir est une vie, c’est ton point de vue mais pas le mien. Vivre une vie c’est pouvoir faire ce que l’on veut à n’importe quel moment, si on sonne l’alerte dans le village nous seront obligé de nous mettre en position pour le défendre. La démarche de vivre n’est pas compatible avec le système ninja actuel, c’est bien dommage mais c’est la réalité. »

Au moins cela méritait d’être clair, maintenant il allait tenter de trouver une solution dans les 30 secondes suivantes. En effet s’il avait comprit d’où venait le problème, le jeune Bakushô n’avait jamais réussit à le régler et c’est avec une certaine frustration qu’il répondit une nouvelle fois à son camarade.

« Je ne sais pas comment faire, si nous abolissons ce système des alliances vont à nouveau se reformer et la guerre reprendra de plus belle. A force d’en parler je commence à comprendre pourquoi les Shinobis acceptent ce genre de régime, ils ne veulent plus jamais refaire la guerre voilà pourquoi ils se moquent bien d’obéir à quelqu’un tant que la paix reste comme elle est. C’est un sacrifice comme un autre, sauf que je pense qu’il doit y avoir une solution à ce problème et pour cela je vais devoir explorer un peu plus le monde des ninjas. Voyager ne me fera pas de mal, il me manque un savoir que je n’obtiendrais jamais ici. J’ai déjà discuté de cela avec le Raikage et il me l’a accordé sous forme de mission. »

Personne n’arrivait à trouver la clé de cette énigme, existait il vraiment une réponse à toutes ces questions ? Le jeune ninja commençait vraiment à désespérer à ce niveau, savant pertinemment que l’espère humaine ne changera jamais, il ne fallait pas aborder le problème de la même manière. Son camarade avait une vision bien à lui, mais qui ressemblait bien à celle de Noy. Lui aussi était conscient du fait que les Shinobis seront toujours avide de pouvoir, cherchant toujours à obtenir plus de force que nécessaire pour contrôler. En y repensant le jeune Bakushô était un peu du même style sauf que le pouvoir ne l’intéressait pas, régner sur une population, cela ne devait pas être très amusant à la longue. Trop de responsabilité d’un coup pour un ninja ne cherchant que la liberté, non vraiment être un simple ninja lui allait très bien.
La pluie commençait à se calmer, mais rien de bien concret de ce fait leur conversation allait pouvoir continuer. Son camarade changea de sujet pour ne pas rester trop longtemps dans une déprime profonde, curieux comme Noy il lui demanda ce que son voyage pourrait lui apporter. A dire vrai le jeune garçon n’y avait jamais vraiment pensé, cela lui était tellement logique qu’il eu quelque secondes de réflexion pour réussir à former tout cela dans une phrase.

« Pour moi voyager signifie être libre, n’avoir aucune contrainte extérieur qui te dis quoi faire. Si tu veux dormir toute la journée parce que tu es fatigué, tu peux le faire. Rien que cela me viderait complètement l’esprit et je pourrais voir différemment le monde des ninjas. »

Noy n’avait pas complètement répondu à la question et tout cela était bien sur intentionnel car pour ce qui était du savoir qu’il allait acquérir il n’en savait pas grand-chose. Vivre avec une ligne déjà tracé, que ça doit être ennuyant. Il reprit la parole après cette courte interruption.

« Je n’ai aucune idée du savoir que je vais acquérir et d’ailleurs je ne sais même pas si ce voyage va m’être utile ou non. Savoir à l’avance ce qu’il va t’arriver, ça doit être terriblement chiant. Ce n’est pas pour autant que je pars juste pour m’amuser, j’ai un objectif bien précis que je dois réaliser durant mon périple si je peux dire. »

Le jeune artiste avait quelque chose en tête, il ne l’avait dit à personne et ne comptait pas dévoiler son objectif à quiconque. Bien entendu il n’avait rien de diabolique à faire ou d’attentat à provoquer, loin de là l’envie de nuire aux grandes puissances. Cela créerait des tensions entre Kumo et les autres villages, bien qu’il ne fût pas grandement attaché à son village, il ne voulait pas provoquer un désastre. Admirant la force de la pluie ravagé le sol, le jeune ninja imaginait son aventure en dehors du village.

Le jeune Raiko avait l’air de quelqu’un de très curieux, il n’hésita pas à rentrer dans l’intimité du Bakushô en lui posant une question à laquelle lui-même n’avait pas vraiment réfléchie. Lorsqu’il avait prit la décision de partir voyager, seule la liberté comptait pour lui et à travers cette aventure il sentait bien que son rêve pouvait devenir réalité. Au fil du dialogue il comprit que son camarade voyait en cela un objectif bien précis que Noy ne dévoila pas, ne connaissant pas du tout Raiko cela paraissait normal de garder un peu de secret sur sa vie. Comme il s’en doutait la conversation changea de sujet, la corde sensible du jeune ninja allait être franchie sans qu’il ne s’en rende compte. Sans vraiment faire exprès de parler de lui, il demanda naturellement à Noy pourquoi était il si en colère contre quelqu’un qui lui avait apporté ce peu de liberté qu’il voulait. Dans la logique des choses on remercie celui qui vous donne ce que vous voulez, mais il ne pouvait y avoir de logique entre le Bakushô et un membre de clan Kadoria. Rien que de s’imaginer dire merci à un être aussi méprisable, cela le rendait malade. Bien entendu personne ne pouvait comprendre ce qu’il ressentait, à dire vrai lui-même ne savait pas pourquoi il haïssait tant ce clan, mais si c’était le cas la raison importait peu. Il faut vivre de ces émotions même si on ne sait pas d’où elles viennent. Laissant passer plusieurs secondes, le jeune ninja ne voulait plus s’énerver pour si peu, désormais sa haine serait intérieure et personne ne devait la percevoir.

Se laissait emporter par le bruit de la pluie, son esprit se remémorait la guerre et les cadavres qui augmentaient sous ces yeux. Une lutte horrible pour la survie et tout au fond, des ninjas qui tuaient et pillaient tout ce qu’ils pouvaient. Le nom des Kadoria était synonyme de guerre pour le jeune garçon, toute la souffrance regroupée en un seul clan qui est aujourd’hui au pouvoir. Aujourd’hui il prône la paix alors que hier il tuait quiconque lui résistait, c’est vraiment un comble. Revenant petit à petit sur terre, il répondu instinctivement à Raiko.

« Je ne pourrais jamais lui être reconnaissant, son clan à tué des membres du mien, aujourd’hui il dirige Kumo, m’offre le droit de voyager et je devrais lui dire merci ? Il est encore loin du compte si tu veux tout savoir, je ne pense pas que je pourrais un jour pardonner à un membre de ce clan. Bien entendu les nouveaux nés n’ont rien à voir dans cela, on ne peut pas recevoir un châtiment de mort juste parce que nos aînés ont fait des erreurs. Chaque personne de ce monde doit assumer ces erreurs, si tu ne le fais pas un jour où l’autre cela se retournera contre toi. »

Le ton de Noy avait légèrement changé laissant place à une froideur peu commune, rare étaient les moments où il parlait avec un tel sans froid. Sûr de sa cause, il pouvait débattre à ce sujet et convaincre n’importe qui de suivre une voie et de ne plus jamais la quitter. Si on rentre dans un chemin dangereux en commettant des meurtres et des atrocités, vous pouvez être certain qu’à la sortie la mort vous attendra de pied ferme. Essayant de se calmer, il changea aussitôt de sujet pour savoir un peu les objectifs de son camarade.

« Et toi Raiko, que vises tu dans ce monde ? La gloire ? Le pouvoir ? La force? où bien seulement un peu de liberté comme moi. »

Le jeune ninja ne dévoilait que très rarement ces pensées les plus profondes, la plupart du temps la conversation s’arrêtait bien avant vu que Noy n’était pas un très grand bavard. Aujourd’hui il avait rencontré quelqu’un qui était en fait bien obligé de l’écouté vu le déluge qui s’acharnait sur le village, même si en soit l’eau en petite quantité n’a jamais tué personne. Après son discours un peu froid, il remarqua qu’il se faisait passer pour une victime de la vie, par cela le comportement de Raiko changea et il s’excusa de ce qui arrivait au jeune Bakushô. Ne voulant pas rompre la si bonne entente entre eux il décida de se taire, de plus il lui avait posé une question et espérait bien qu’il y réponde parce que au final, Noy ne savait absolument rien de lui. Légèrement surpris par la suite, il était en faite un peu amnésique, enfin il avait l’air d’avoir quelques troubles de la mémoire. Cela peut arriver lors d’un choc physique sur la tête, Raiko ne semblait pas avoir de cicatrice même si sa chevelure empêchait d’observer pleinement son crâne. En tout cas il n’avait pas l’air de vouloir devenir Raikage, le pouvoir ne l’intéressait guère, pour ce qui était de la puissance tout le monde la désirait donc à ce niveau là son comportement était tout à fait normal.

Comme un peu déboussolé il cherchait à se remémorer des souvenirs sur son passé et plus particulièrement sur une personne. Noy pensa immédiatement à ces parents ou bien à un ami proche, il ne voulait en aucun cas s’immiscer dans ces affaires surtout qu’elles avaient l’air assez complexe. Avec un temps pareil, la réflexion n’était pas au rendez-vous chez le jeune Bakushô, de plus régler les problèmes des autres n’a jamais été sa tasse de thé. Ne sachant pas vraiment comme gérer cette situation, il fit mine de paraitre un peu désolé pour lui comme il l’avait si bien fait auparavant.

« J’avoue que ça doit pas être facile tous les jours, ne pas vraiment savoir qui on est, ce qu’on a vécu dans notre enfance, mais au moins tu as un objectif en tête. »

Le jeune garçon voyait en Raiko un ninja qui avait un but et un vrai, pour savoir qui était cette mystérieuse il avait l’air d’être prêt à beaucoup de chose. Noy aurait bien voulu l’aider, mais il ne voyait pas vraiment comment retrouver une personne que lui-même ne connaissait pas. Il lui demanda quand même s’il arrivait à percevoir un signe significatif de cette personne, comme une cicatrice ou bien des cheveux spéciaux.

« Je vais bientôt partir en voyage comme tu le sais, si jamais je rencontre ta personne mystérieuse je pourrais te le dire. Mais pour cela il me faudrait un minimum de détails, tu n’arrive pas à percevoir quelque chose de cette personne, c’est une fille ? Un garçon ? »

Son jeune ami avait l’air d’être enchanté de la proposition de Noy, mais le problème était que lui-même ne connaissait cette personne. Il fallait avouer que cela allait être dure pour le jeune ninja de trouver quelqu’un que personne ne connaissait, mais parfois le hasard fait bien les choses et qui sait ce qui pouvait arriver durant son voyage. Très poliment il lui dit de ne pas trop s’occuper de son problème, mais plutôt de profiter pleinement de son voyage. En soit il n’avait pas tord car le jeune artiste attendait cela depuis pas mal de temps, malgré ça Noy voulait en profiter aussi pour régler les problèmes des autres si nécessaire. Il savait que son aventure pourrait se transformer en périple suivant les personnes qu’il va rencontrer, rendre visite aux villages voisins seraient sans doute très instructif pour lui. Des cultures différentes et sûrement des chefs possédant une opinion qui divergera de celui du Raikage, un moyen pour lui de trouver la bonne solution dans ce monde de haine.

« Ne t’inquiète pas, si jamais je rencontre quelqu’un avec une tignasse comme la tienne je te préviendrais d’une ou d’une autre. »

Le jeune garçon essayait de mettre un peu d’humour dans la conversation qui s’était arrêté sur les problèmes plus que sur les solutions. Le rire est une chose importante pour bien vivre, surtout pour les shinobis qui voient des gens mourir très souvent. Constatant que les intempéries diminuaient, Noy se sentait prêt à repartir laissant son nouveau camarade faire ce qu’il souhaitait. L’entraînement était plus important, l’acte passe toujours devant la parole et pour passer à l’acte il fallait une force suffisamment impressionnante pour se faire respecter. S’étirant les bras, le jeune garçon se leva et mit un pied en avant pour se rendre sous la pluie qui semblait maintenant douce comme la peau d’une femme. Qu’elle bonheur de pouvoir se faire caresser ainsi la peau par la nature elle-même, ne voulant pas partir sans dire au revoir à son camarade de Kumo, il se retourna le temps de quelque secondes pour lui adresser quelques mots.

« Bon j’y vais Raiko, j’espère qu’on se reverra un jour si je ne meurs pas durant mon voyage. Bonne chance pour ta mémoire, qui sait peut-être qu’avec un second coup sur la tête tu retrouverais toute ta tête, dans ce cas là demande-moi, on dit dans mon clan que les explosions remettent bien les idées en place. »

Sur ces dernières paroles il partie en direction du terrain d’entraînement ou l’attendait quelques heures d’exercice très chiant, mais obligatoire pour progresser. On ne fait pas toujours ce que l’on veut dans la vie, il y a parfois des contraintes qui nous obligent à faire des choses horribles. Mais au final, nous ne visons qu’un objectif et peut importe le prix à payer tant que nous obtenons ce que nous désirons le plus au monde.

Spoiler: