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 Et si c'était la faute du chat en fait ? [Mission Feat. Yoru]

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Seiitsu Ake
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Message(#) Sujet: Et si c'était la faute du chat en fait ? [Mission Feat. Yoru] Et si c'était la faute du chat en fait ? [Mission Feat. Yoru] EmptySam 3 Mar 2012 - 19:49

      Seiitsu Ake - Ryuzoji Yoru ; Mission en coopération rang C.
      => Un vieil homme aigri se plaint constamment que le voisinage fasse du tapage durant la nuit. Et, étrangement, les gens de son voisinage se plaignent qu'il soit un peu trop "lourd". Alors, qui a raison, qui a tort ? En tous les cas, ces toutes petites querelles de rien du tout pourraient devenir un problème énorme. À vous d'empêcher cela.


« Et voilà. » Ake tira la langue à son reflet d’un air satisfait. Elle était d’humeur folâtre. Dangereusement joyeuse. C’était simplement parce qu’elle avait un job. Enfin. Un vrai de vrai. Même s’il n’était pas mirobolant, il était réel. « Fuck you Umeko. T’y croyais pas, ma ‘tite… » C’était la vérité, Umeko ne pensait vraiment pas qu’Ake serait jamais capable de faire quelque chose par elle-même. Et surtout pas de travailler. De remplir un objectif pour quelqu’un d’autre. Mais c’était là toute la subtilité du personnage : s’il fallait le faire, pour parvenir à son but, elle le ferait. La dame se regarda alors avec sérieux. Elle avait bien changé depuis son dernier voyage. Non pas physiquement, heureusement. Mais de façon plus profonde, intime. Lorsqu’elle était seule, elle pouvait se parler et se croire heureuse. Les autres ne voyaient rien. Tant mieux. Elle avait peur. Si peur…

Chut... Je te bercerai, de mes mots sanglants. Viens là ma belle, ma douce.
L’agneau étouffa un sanglot de terreur. Elle était si tremblante et si heureuse. Etait-elle encore sereine d’esprit ? Elle ne savait plus. Peut-être était-ce cette joie qui la grignotait peu à peu – comme un espoir – et qui la détruisait tant. C’était comme si la petite personne d’Umeko, à force d’envahir ses rêves, s’emparait de son âme. Saleté. La nukenin quitta sa vision désolante et se décida à sortir de la pièce. Elle marchait comme un fantôme, dans un décor de papier peint fleuris. Jaunis par le temps. Usé, comme elle le serait bientôt de vivre si mal. Dehors, une fois extirpée de cette auberge misérable où elle avait trouvé refuge, il faisait beau. Un beau presque artificiel. C’était ainsi, à Kusa. Un petit pays agréable, de plaine et de verdure. Qu’elle commençait à détester farouchement. Mais un petit pays qui faisait l’objet de sa mission, d’où sa présence et elle le savait. Ce qu’elle ne comprenait pas vraiment de sa mission, en outre, c’était pourquoi on lui avait demandé de collaborer avec une autre personne. Elle avait bien lu et relu le contenu de la missive, et elle se demandait à quel niveau se situait le danger pour qu’on lui propose – ou plutôt la force à accepter – l’aide d’une tierce personne. Elle haussait les épaules négligemment et se laissait tomber sur un banc, en plein cœur du petit village. Elle se doutait bien que son fameux « coéquipier » devait penser la même chose. Tout ceci la dépassait, mais la satisfaction générale, ainsi que cette peur traumatisante, que lui procurait ce petit travail l’emportait largement. C’était un soulagement, surtout. Elle balaya, un air las dans les yeux, le petit monde qui l’entourait. C’était si paisible. Elle, elle était tendue, froide et démente. Elle détonnait dans ce paysage.

Il serait si facile de la repérer, seule et si peu anodine. Ake ferma les yeux et soupira longuement. Elle s’en fichait. Ce qu’elle voulait, c’était se mettre au travail au plus vite, et gagner son dû. Pas qu’elle fasse cela juste pour la finalité – enfin, si clairement en fait – mais elle en avait assez d’être à la rue dès qu’elle partait pour le moindre voyage. D’ailleurs, que faisait-elle à attendre là ? Dans cette prison de bons sentiments. Ne pouvait-elle pas s’échapper ? Doubler un inconnu, sur une tâche si basique. Elle se sentait si mal qu’elle avait les idées de travers. C’était lamentable. Si lamentable. Et elle sourit inconsciemment. Il fallait détruire son arrogante faiblesse. Ou la détruire elle. La frapper. Comme elle frappait Umeko. Oh, douce enfant… Elle souleva soudainement une paupière, certaine d’avoir entendu quelqu’un venir à sa rencontre. Ake devenait aussi paranoïaque ces temps-ci. Depuis son dernier voyage, aux portes de l’Enfer. Celui où elle avait perdu le contrôle de son propre corps. Honteusement illusionné. Etait-elle tout à fait remise en réalité ?

Souvent je pleure ton absence. Mon âme perdue. Tombée parmi les cendres de ce pays.
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Message(#) Sujet: Re: Et si c'était la faute du chat en fait ? [Mission Feat. Yoru] Et si c'était la faute du chat en fait ? [Mission Feat. Yoru] EmptyDim 11 Mar 2012 - 14:10

Kusa no kuni. Pays de l'Herbe. Nation des jungles, des forêts denses et de la flore la plus diverse qu'il soit au monde. Territoire boisé mais aussi neutre vis à vis des relations diplomatiques mondiales. Pour Yoru, c'était surtout un endroit qu'il allait l’exacerber pendant quelques temps. Avec son nouveau bandeau couvrant son œil droit mort au combat, il allait devoir travailler avec une inconnue dans ce monde de verdure luxuriante. Non pas que les chances qu'il fasse la rencontre d'une charmante demoiselle soient faibles, mais plutôt qu'en ce moment, le jeune homme n'était pas tant prédisposé que ça à accomplir une quelconque mission. Il préférait passer ses journées à flâner sur le terrain d'entraînement, à s'adonner à quelques tirs de projectiles différents. D'autant plus que l'ordre de la mission qui lui avait été assigné était peu intéressant. Régler un conflit entre voisins, c'était plus pour les novices, pour les Genins débutants dans le monde des ninjas cherchant à se donner confiance dans une mission de rang D. Mais qu'importe: les ordres étaient les ordres.
« En espérant que je tombe pas sur un laideron... »
Yoru prépara par la suite ses affaires, sachant qu'il allait devoir faire un long voyage pour arriver jusqu'au Pays de l'Herbe. En effet, ce n'était pas la porte à côté, d'autant plus que que du fait de la localisation de Mizu no kuni, il allait forcément devoir traverser la mer pour se retrouver une fois de plus sur le grand Continent. Comme à son habitude, il se munit d'un sac léger, qu'il remplit d'affaires de change et de quoi subvenir à ses besoins financiers, physiologiques et sanitaires. Il y rajouta également quelques médicaments, en cas que la douleur de sa blessure faisant de lui un borgne ne revienne. Les médecins lui avaient expliqué lors de son départ de l'hôpital, par des termes savants bien trop compliqués pour lui, que la douleur risquait de revenir par moment pendant quelques temps. En conséquence il avait pris via une ordonnance quelques cachets aux noms compliqués dans la pharmacie du coin.

Une fois ses affaires préparées, le ninja de classe moyenne quitta en plein crépuscule son appartement. Un bateau l'attendait sur les quais du village caché de la brume. Ce dernier, habitué à voguer en pleine nuit sur les mers agitées bordant l'archipel du pays de l'eau, allait le mener en premier lieu sur les côtés du pays du feu. Une destination risquée, puisque les relations entre Konoha et Kiri étaient au plus mal récemment. Mais qu'importe, pour le bien de sa mission, Yoru était forcé d'arrimer à Hi no kuni. De là, il ne lui restait plus qu'à remonter au Nord, et le voici à Kusa no kuni. Et ce fut donc avec l'air marin fouettant son visage que le borgne arriva devant l'embarcadère du navire qui le conduirait à destination. Il salua le capitaine ainsi que son équipage, monta à bord et s'installa dans l'une des quelques cabines prévues pour les voyageurs cherchant à poser pied sur le sol du Grand Continent. Après avoir entendu le message du commandant, annonçant le départ tant attendu, Yoru se posa sur son lit, et ferma son dernier œil, avant de se plonger dans un profond sommeil. Il espérait qu'à son réveil, il puisse voir le littoral de Hi no kuni se dessiner au loin, mais ça, c'était dans les romans d'aventure pour les gosses. Il savait qu'en vrai, ça ne se passait pas comme ça, et que l'attente serait bien plus longue qu'une simple nuit de repos.

L'attente fut longue, mais au final, Yoru était arrivé à Kusa no kuni. Comme il se l'était imaginé, il était face à de grands ensembles forestiers, divers et variés. Il était difficile de se repérer parmi l'abondante foule d'arbres aux tailles titanesques. Heureusement, le Chūnin disposait de ressources lui permettant de se déplacer convenablement. Une fois sur place, il consulta le parchemin contenant son ordre de mission. A l'aide de son regard mutilé, il vint lire entre les lignes et confirma ses pensées. Il était bien sur le lieu du rendez-vous. Il avança donc davantage en direction du village qui était bordé par la forêt, et chercha ce qui pouvait s'apparenter à une kunoïchi. Par chance, il ne mit pas bien longtemps à trouver sa cible. Ce fut donc une demoiselle de son âge qui allait coopérer à ses côtés. Malgré ses attributs féminins assez intéressants, Yoru n'avait que faire du charme de cette fille. Le voyage l'avait assez épuisé, et désormais, la seule pensée qui lui traversait était la réussite des plus rapides de sa mission. Il se posta donc sa partenaire et lui fit signe pour la saluer.
« 'lut. Je suis le Chūnin envoyé par Kiri pour s'occuper dans le cadre d'une mission C d'un conflit entre voisins. Tu es bien Seiitsu Ake ? »
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Message(#) Sujet: Re: Et si c'était la faute du chat en fait ? [Mission Feat. Yoru] Et si c'était la faute du chat en fait ? [Mission Feat. Yoru] EmptySam 31 Mar 2012 - 18:43

Un petit jeune, rien de plus. Et elle, était-elle si vieille pour se parer de tant d’arrogance ? Elle émit un léger rire. C’était une journée basée sur un optimisme et une joie innocents. Bien sûr qu’elle se contenterait de ce jeune-là. Ayant à peine ouvert la bouche elle ne pouvait pas être déçue. Il avait d’ailleurs dans sa façon de s’exprimer une touchante politesse et cette manie, typique de ceux qui veulent faire trop bien, de faire une longue phrase trop détaillée. Il lui aurait suffi de dire « T’es bien Ake ? J’suis le beau gosse de Kiri. » Elle aurait percuté immédiatement. Là, elle se perdait un peu entre son grade, la mission et… « Seiitsu Ake ? » Etait-elle encore Ake… Ou était-elle devenue Umeko ? Elle pencha la tête sur le côté, ses yeux se perdant dans le vague. D’une voix joyeuse elle continuait néanmoins. « Ce qu’il en reste, oui ! » Et elle rigolait amèrement. C’était une blague de mauvais goût pensait-elle, car elle était entière, elle. Ce qui était de loin moins évident pour bon nombre de gens qu’elle rencontrait. Enfin… Rendue là, elle ne savait pas tellement quoi ajouter d’autre. Les présentations étaient terminées – Ake doutait qu’elle doive lui demander s’il était bien Ryuzo-truc Yoru : il devait surement mieux connaitre son patronyme qu’elle – et le duo formé ; il ne restait plus que cette stupide mission à effectuer. Stupide.

Elle claqua des mains et se leva promptement de son banc. « Je propose que tu mettes le ton officiel de côté – c’est stupide, mais ça me stresse de parler avec un "Chûnin envoyé par Kiri". Et qu’on y aille. » Et elle tourna les talons pour s’élancer dans la rue, visiblement déterminée et très certaine de là où elle allait. Il fallait dire qu’elle avait, presque littéralement, mangé la carte du coin avec une application peu naturelle. L’enthousiasme d’un travail provoquait de si étranges attitudes en elle. Elle adressait un regard au garçon qui l’accompagnait et souriait. Ake espérait qu’il comprendrait le malaise que provoquait ce ton trop propre, trop « professionnel ». C’était une fille de nulle part, sinon d’un pays inconnu – qui gagnait à l’être évidemment – et bien qu’elle ne se sente absolument pas inférieure à qui que ce soit, le fait d’être hors système et qu’on le lui souligne provoquait une sorte de tristesse intérieure. C’était surement incompréhensible pour quelqu’un qui était profondément ancré dans une hiérarchie, dans un monde dirigé uniquement sur cette profession, et elle n’était pas prête à l’expliquer clairement.

Elle marchait et au bout d’un certain temps, lorsqu’elle se fut rassurée que son malaise s’était dissipé, elle se mit à attendre son coéquipier, à lui prêter plus d’attention. S’il désirait engager la discussion, elle lui répondrait même et de bonne grâce, contrairement à son habitude. Tant que le sujet restait anodin, du moins. Il n’était jamais très évident pour elle, quelques changements eussent-ils pu s’opérer depuis quelques temps, d’aborder certains thèmes et notamment ceux qui la concernaient directement. Ainsi, ils gagnaient une extrémité du village où les maisons s’espaçaient plus et où la campagne prenait le dessus. Dans le quartier habitaient les deux partis qu’ils allaient devoir calmer. Le premier lieu qu’il paraissait évident de visiter étant la bâtisse du vieux, ils ne tardaient pas à s’y présenter. De l’autre côté de la rue, Ake contemplait sans un mot l’habitation. C’était tellement calme dans les environs. On avait du mal à croire qu’à une heure plus tardive le coin soit plus animé. Forte de sa jovialité, la demoiselle n’hésitait pas à questionner son partenaire sur la suite des événements. « On s’occupe de qui en premier ? » Le vieux, les voisins ? Les deux peut-être… Non pas que la compagnie du blondinet soit déplaisante, mais elle avait dans l’esprit qu’aucun d’eux ne veuille perdre du temps sur une telle mission. Question pratique, en somme.

Déjà, elle songeait à autre chose. Sa concentration se perdait si facilement. Tantôt vers un autre pays, tantôt pour les futilités présentes autour d’elle, Ake divaguait. Elle s’oubliait et pensait être seule. Et lorsqu’elle était seule, elle pouvait se parler et se croire heureuse. Un peu plus tôt, elle avait failli laisser s’échapper quelques larmes lorsque marchant en tête, habitée d’un malaise profond causé par Yoru, elle s’était laissé à songer à Ame et à son chez-elle. Les yeux brillant, elle n’avait plus osé regarder devant elle. De peur qu’on ne la découvre. Maintenant, elle regardait les toits des maisons et se demandait encore une fois pourquoi elle avait quitté ses tours, son illusion de pouvoir, sa douce colocataire. Vivre une aventure ; mais elle s’était imaginé tout autre chose. Elle claqua sa langue contre son palet et quitta des yeux les bâtiments. Rester concentrer. Si dure soit la tâche. Et elle souriait, en songeant encore que pour mettre un peu d’animation dans les parages, un meurtre serait idéal. Tu ne voudrais pas apparaitre maintenant, que je t’égorge et t’assassine ?
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Message(#) Sujet: Re: Et si c'était la faute du chat en fait ? [Mission Feat. Yoru] Et si c'était la faute du chat en fait ? [Mission Feat. Yoru] EmptySam 31 Mar 2012 - 20:26

Habituellement, lorsqu'un jeune homme s'adresse poliment à une belle femme, cela est bien vu, aussi bien par l'entourage que la femme en question. Là, c'était bien l'inverse. Yoru s'était pris une claque dans la face. Lui, qui adoptait comme toujours un ton protocolaire, pour éviter de paraître trop vulgaire ou pas assez professionnel, voilà qu'aujourd'hui il tombait sur une nouvelle critique. Une critique à laquelle il ne s'attendait pas. Une critique qui venait faire perdre le peu d'entrain qu'avait le ninja de classe moyenne après ses quelques mais pénibles jours de voyage. Masquant un soupir, le borgne laissa donc la kunoïchi s'exprimer. Elle confirma qu'elle était bien Seiitsu Ake; un bon point pour Yoru qui n'avait pas que ça à faire de chercher une Nukenin dans un village perdu au milieu des bois. Elle adopta par ailleurs un ton plutôt joyeux, contrairement à ce que ses pensées laissaient suggérer. Dissimulait-elle son malaise derrière un voile d'enthousiasme ? Le Ryūzoji n'en avait fichtrement peu grand chose à faire. Mais pour le bien de la mission, il devait donner l'air d'être un bon coéquipier. Ainsi, dans un élan d'engouement, tâchant d'améliorer la coopération entre les deux ninjas, il vint conclure la discussion avant de partir aux côtés d'Ake.
« Je propose que tu mettes le ton officiel de côté – c’est stupide, mais ça me stresse de parler avec un "Chûnin envoyé par Kiri". Et qu’on y aille. »
« Bon ok, on la refait alors.
*Il prit une discrète inspiration, et adopta l'accent campagnard que son clan avait tendance à effacer au fil des années* J'm'appelle Yoru et j'suis un payous d'Mizu no kuni ! J'ai hâte qu'on boucle cette mission pour qu'on aille s'boire un saké ! »
Après cette tirade à prendre avec des pincettes et avec ironie, le tandem s'engouffra dans les ruelles. Yoru suivit de près la kunoïchi qui semblait bien connaître le chemin. Tant mieux, le trajet n'en serait que plus écourté, et la mission plus finie rapidemment. Étrangement, après son « caca nerveux » la kunoïchi tenta de paraître plus abordable, dessinant un sourire en croisant le regard avec Yoru. En retour, le jeune homme rendit un regard dénué de vie, ayant perdu de son éclat suite aux événements sur l'île aux cendres. La beauté humaine que représentait Ake, ne représentait peu grande chose aux yeux du Kirijin. Si par moments, quelques hommes venaient se retourner pour tirer de leurs yeux des flèches de curiosité et d'attraction vers la Nukenin aux belles formes, le Chūnin lui ne dévora pas une miette des courbes attirantes de sa partenaire. Encore pour lui, la seule personne envers qu'il éprouvait de l'attirance, c'était sa Yūna. Sa Belle, la plus belle de toutes selon le jeune homme, lorsqu'il était dans ses beaux jours. Désormais, avec la perte de son amoureuse, tout était plus gris autour de lui. La beauté du paysage qu'il avait croisé sur son voyage n'était plus rien. Parfois, le jeune homme tentait de combler cette perte du goût des belles choses de la vie en ayant recours à l'alcool, au tabac, aux rêves. Mais la Folie était toujours là pour lui rappeler sa condition de faible.

Lorsque tandem arriva sur les lieux, la kunoïchi prit l'initiative. En prenant les devants, elle demanda à son partenaire de mission comment ils allaient s'organiser pour raisonner chaque camp. En adepte de l'optimisation du temps de mission, Yoru avait déjà sa réponse en tête, et n'attendait plus qu'à laisser passer une bourrasque de vent sur le quartier périphérique au village pour répondre. Le borgne déclara ainsi d'un ton neutre et posé:
« Voilà c'que je te propose. On se répartit chacun une des deux maisons. Toi, tu vas chez les voisins, moi je vais chez le vieux. Dès qu'on a fini notre enquête, on se rejoint ici. J'ai pas spécialement envie d'faire traîner cette mission, d'autant plus qu'elle m'inspire pas des masses. Toi aussi j'suppose ? »
Après quoi, il laissa sa coéquipière répondre. Yoru n'avait pas spécialement envie d'entendre l'avis d'Ake, néanmoins, il était nécessaire d'instaurer un lien de confiance entre les deux ninjas. Afin de rassurer la demoiselle, il esquissa alors un discret sourire en plongeant son demi-regard dans celui de la donzelle. Et puis quelques minutes après ce bref arrangement entre les deux ninjas, la demoiselle sembla se décrocher de la réalité. Son regard se perdait dans l'environnement, et elle paraissait déconnectée, perdue. Que pouvait-elle bien penser ? En tout cas, elle ne manqua pas de sourire dans le vide, ce qui suscita chez le Ryūzoji une certaine curiosité. Si sa partenaire de mission commençait à flâner d'entrée de jeu, il ne risquait pas de finir de si tôt sa mission de bas rang. Il interpella par conséquence Ake d'un ton plus léger que précédemment, mais plus vif, pour tâcher de se faire remarquer.
« Hé, dis-moi, t'es sûre que tu vas bien ? T'as l'air dans la lune là. Si y'a un truc qui va pas, tu l'dis hein, moi aussi le voyage m'a chambardé la tête. Alors si tu t'sens pas apte à faire cette fichue mission, y'a qu'à le dire, et on en discute. »
En attendant une réponse de la rêveuse, le jeune homme fouilla avec sa main droite ses poches. Il cherchait son briquet, dans le but de trouver de quoi se distraire en guise d'occupation pour son temps d'attente.
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Message(#) Sujet: Re: Et si c'était la faute du chat en fait ? [Mission Feat. Yoru] Et si c'était la faute du chat en fait ? [Mission Feat. Yoru] EmptyVen 6 Avr 2012 - 17:44

« Mais non, je suis là, tout va bien regarde. » Et elle accompagna sa remarque d’un dandinement de la tête alors que son sourcil droit s’envolait quelque part entre les plis de son front. Elle le regardait comme si c’était lui l’extraterrestre qui s’imaginait voir des choses. Et intérieurement elle s’esclaffait de ce petit amusement. Il fallait dire qu’elle avait bien noté avec quelle distance ils évoluaient jusqu’à présent. Elle avait fait des efforts, pensait-elle, pour alléger le poids de cette indifférence. Lui, aucun. Elle n’avait pas relevé avec quelle ironie il lui avait répondu la toute première fois – sinon elle se serait faite un peu plus agressive : elle n’aimait pas que l’on se foute de sa gueule – mais elle avait bien remarqué cette façon de rester inaccessible, presque méprisant peut-être. Cela pouvait être pire qu’une dose de mauvais humour… Cela, elle en était parfaitement consciente tant elle était adepte de cette attitude, supérieure, désinvolte, avant de s’être retrouvée dépossédé et perdue. En somme et puisqu’il ne semblait pas motivé pour un quelconque effort de sociabilité, elle s’était dit que, plutôt que de prendre la mouche, il valait encore mieux le prendre avec légèreté et sournoiserie. Assaillir le garçon d’absurdités était une possibilité. Elle avait connu quelqu’un dans le genre, qui l’avait tellement maltraité – elle et son mépris pour les autres – qu’ils avaient fini par s’entendre plus ou moins. Même si elle avait vraiment désespéré de la stupidité de l’autre. Passerait-elle pour une idiote ? Bah, si ça n’était pas déjà fait, tiens !

Elle haussa les épaules, pour mettre fin à ses pensées, comme pour s’affranchir de son regard étonné envers Yoru. « Je m’occupe donc des voisins. A cette nuit surement, Yoru ♥ » Et Ake lui fit un charmant clin d’œil accompagné d’un sourire équivoque. Outre une attitude lourde de faux sous-entendus, la remarque était tout à fait pertinente à vrai dire. Ils n’étaient pas même très avancés dans la soirée, or les plaintes venaient à la nuit tombée d’après l’intitulé de leur mission. Il faudrait donc aussi passer le temps jusqu’à ce que le conflit survienne de nouveau… Mais c’était super ça, dis donc. Elle s’autorisa un rire léger. Même si en apparence le temps semblait long, Ake se doutait qu’il ne serait de toute façon pas aisé d’aborder les voisins et qu’elle aurait fort à faire d’ici la nuit. Songeant que leur discussion était close pour l’instant, Ake s’engagea dans la rue, en direction de l’habitation la plus proche, les voisins directs du vieux schnock. « N’hésite pas à m’appeler si y’a un problème. » Nouveau rire. Et elle se détourna tout à fait.

Elle arrivait sur le palier de la maisonnette. Mais avant de faire un geste de plus et de sonner, elle se retourna vers la rue. De là, elle pouvait très bien voir l’endroit où ils se tenaient avant ainsi que les parages. Elle resta à observer un moment Yoru puis avec un demi-sourire satisfait Ake se remit promptement à sa tâche. On allait encore lui reprocher qu’elle s’était perdue dans on-ne-savait-quelle flânerie et qu’elle perdait son temps. Mais elle allait bien. Oui, elle allait bien. Ou elle essayait de s’en convaincre. Elle sonna finalement et attendit. Pas de réponse. Elle sonna de nouveau, et au bout de quelques minutes se convainquit qu’il n’y avait résolument personne. Alors elle entreprit une petite balade jusqu’à l’autre voisin le plus proche, qui était déjà plus distant. Même échec que précédemment ; la demoiselle, sans se démonter, revint sur ses pas tout en réfléchissant à une solution. Soit c’était un complot, soit elle était parano. C’était un complot, forcément. Elle s’assit donc sur le perron de la première maison, bien décidée à rester planté là jusqu’à ce que quelqu’un ou quelque chose manifeste un brin de vie. Il y eut un chat, qui vint se frotter négligemment contre sa jambe, et qu’elle caressa sans ménagement alors qu’il s’endormait contre elle. Puis les premiers nuages et la lumière commença à décliner. Et le chat se réveilla en sursaut avant de détaler. Sans trop comprendre pourquoi il s’enfuyait de la sorte, Ake se releva et observa les alentours. Elle n’aimait pas tellement l’atmosphère globale. Surement qu’il devait avoir eu plus de succès qu’elle le petit Kirijin ; elle aurait mieux fait d’aller avec lui. Elle se serait sentie moins seule.

Un bruit sourd se fit alors soudainement entendre et elle se retourna brusquement. La maison, cela venait de la maison. De l’arrière plus précisément. Ou de dessous. Elle regarda le sol et, non sans surprise, put constater qu’il vibrait légèrement. Dafuk ! Elle fit rapidement le tour de la bâtisse, se rapprochant des bruits. Mais comme elle le pensait, il n’y avait rien. Alors il se passait vraiment des trucs la nuit, ici. Sauf que personne ne répondait à ses coups de sonnette. Désespérée, elle explosa finalement une des fenêtres de dehors à l’aide de plusieurs cailloux et s’engouffra dans l’ouverture. Il n’y avait pas grand-chose d’intéressant à l’intérieur-même de la maisonnette si ce n’était que le bruit était plus puissant. Suivant l’évolution du niveau sonore, elle dégotta un escalier de bois qui s’enfonçait plus en profondeur et l’emprunta. En bas, il n’y avait qu’une salle unique, éclairée au néon grésillant. Et dans cette salle, bien deux ou trois familles de ses paysans consanguins… Qui faisait la fête. Une drôle de fête. Plutôt dans l’genre flippante. Ake renifla et une étrange odeur, entêtante, lui monta à la tête. Elle eut le tournis, prit peur et détala comme son petit chaton, sans demander son reste. Elle était à peu près sure que personne ne l’avait remarquée, les uns étant trop engourdis par l’étrange musique qui se jouait et les autres étant trop absorbés dans une contemplation indéfinissable.

Ake remonta quatre par quatre les marches de l’escalier, sortit aussi vite qu’elle put de la maison, et courut dans la rue. « YORUUUUUUUUUU ! EH L’PAYOUS DE MIZU T’ES OÙ ! » Sauve-moi, voulait-elle ajouter, mais elle n’était pas tellement en danger en fait. Elle allait tout lui raconter, d’une traite. C’étaient des fous ces gens-là. Des fous.
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Message(#) Sujet: Re: Et si c'était la faute du chat en fait ? [Mission Feat. Yoru] Et si c'était la faute du chat en fait ? [Mission Feat. Yoru] EmptyJeu 12 Avr 2012 - 17:56

Elle semblait aller bien. Du moins, c'était ce qu'elle affirmait, dans ses propos plutôt vagues. Yoru n'en avait pas grand chose à faire, bien qu'il puisse essayer de s'intéresser à la donzelle pour favoriser l'esprit d'équipe: tant qu'elle affirmait bien aller, c'était bon. Le Lutin Pourpre laissa ensuite Ake finir sa rêverie éveillée, avant que la petite kunoïchi se tourne vers son camarade, sourire aux lèvres plein de charme. Elle résuma ce à quoi se résumait sa tâche actuelle avec un ton affectif envers son coéquipier. Cette tentative fut comparable à un chalumeau voulant fondre un iceberg. Yoru n'était plus trop d'humeur à essayer de s'attirer les charmes d'une demoiselle. Son seul objectif demeurait la réussite de la mission. Avec un peu de chance, s'il s'en tirait plutôt bien aux côtés de la Nukenin, alors il accepterait de faire plus ample connaissance avec elle. Seulement si le tandem en venait à finir vite fait bien fait cette mission.
« Ouais, à cette nuit, sûrement. »
Sans prendre en considération la seconde tirade de sa collègue, le shinobi se concentra davantage sur le lieu qui l'attendait. A savoir, la maison de ce vieillard à cause de qui Yoru et Ake furent envoyés dans un patelin perdu au milieu de la jungle de Kusa no kuni. De toute façon, même si le borgne aurait pris en compte la petite attention de la demoiselle, cela n'aurait pas changé grand chose: Yoru n'allait pas spécialement avoir besoin d'aide. Il aurait simplement besoin de temps, de concentration, et de chance. Oui, de la chance, car la porte d'entrée n'allait pas s'ouvrir toute seule. Il fallait espérer que quelqu'un daigne ouvrir et laisse entrer le Kirijin. Ce troisième composant du cocktail de la réussite, le ninja de classe moyenne ne parvint à en avoir. Lorsqu'il se présenta devant le domicile du dénommé Horiuchi Goemon et qu'il toqua devant la porte d'apparence banale, personne n'accourut pour laisser entrer le blondinet. Persévérant quelques fois, Yoru fit preuve d'un peu de patience avant de comprendre qu'il n'y avait personne à l'intérieur. Certainement que le vieux était parti faire on ne sait quoi à l'extérieur, et qu'il reviendrait en fin de soirée. Ne pouvant forcer la porte, puisqu'elle ne disposait de rien pour aider le shinobi à l'ouvrir, le Lutin Fou fit le tour du bâtiment. Longeant un premier mur, il s'assura en tournant qu'il n'y avait personne dans les alentours. Avec ce qu'allait faire le jeune homme, il valait mieux être certain que personne n'observerait le ninja à l'action. Une fois derrière la maison, le Chūnin trouva son bonheur devant la vue d'une fenêtre. Certes elle était en hauteur, mais pour un ninja ayant appris les techniques de base du Ninjutsu, ce problème n'en était plus un. Jetant un dernier coup d’œil dans les alentours, Yoru sortit un kunaï de sa sacoche, grimpa sur le mur à l'aide d'une dose de chakra sous la plante de ses pieds, et brisa la fenêtre pour se faufiler dans le domicile de Goemon.

Après être entré, le jeune homme observa attentivement et se rendit compte qu'il était dans un cagibi. La petite pièce, à la luminosité faible, uniquement garantie par cette petite fenêtre, entreposait quelques vivres. Au vu de la médiocrité de la qualité des aliments rangés ici, il était clair que l'on pouvait affirmer que le vieillard n'était pas quelqu'un de très riche. Ce n'était pas non plus quelqu'un qui s'assurait de prendre soin de sa santé, au vu de la maigre variété de produits. Évoluant dans l'ombre des meubles, Yoru changea de pièce, veillant à faire preuve de discrétion à tout moment. Bien que personne ne lui ait ouvert la porte d'entrée, il préférait jouer la carte de la vigilance en cas que la maison n'abrite des personnes ne souhaitant pas avoir de visite. De couloirs en portes, le borgne put constater que le domicile du vieux Horiuchi avait tout en apparence d'une habitation de retraité lambda: une unique chambre, une maigre cuisine, une petite bibliothèque dans un salon peu spacieux, une salle de bain avec le minimum pour assurer son hygiène, le tout avec une décoration et un mobilier des plus sommaires. En apparence cela pouvait choquer, mais avec un peu de réflexion, on pouvait comprendre que certains hommes, une fois l'âge de l'incompétence du travail atteint, ne pouvait se permettre d'embellir leur chez-soi.

Tout paraissait donc en ordre. Il y avait peu de documents - que Yoru prit le soin de fouiller à la va-vite - qui pouvaient aider à déterminer la nature du comportement du vieillard. C'était dommage, car cela aurait facilité la tâche du borgne: il aurait plus rapidement pu saisir la nature du conflit qui opposaient les voisins avec cet homme âgé. Tout ce que pouvait retenir ou supposer le Kirijin, c'était que ce Goemon était quelqu'un de discret, qui ne s'impliquait pas beaucoup - pour ne pas dire du tout - dans la vie de son village. Les quelques livres présents dans sa bibliothèque pouvaient suggérer une certaine culture, notamment en matière de sciences botaniques et géologiques, de la part de l'individu. En outre, l'absence de photos, de souvenirs de famille, montraient clairement que cet Horiuchi Goemon n'avait pas ou plus de liens avec sa famille. Après ce bref bilan mental et biographique du commanditaire de la mission, Yoru fut surpris de constater la présence d'une porte caché derrière un meuble. Que dissimulait cette porte ? C'était ce à quoi tenta de répondre le Ryūzoji dans sa démarche se résumant tout simplement à pousser le meuble sur le côté avant d'ouvrir cette porte. Dans sa manœuvre, le jeune homme se rappela alors de sa discussion précédente avec Ake, et surtout, du visage de cette dernière. Sa beauté était extraordinaire... mais elle ne pouvait égaler celle de Yūna. Non, elle ne pouvait pas, elle n'en avait pas le droit. Légèrement confus dans ses pensées, le borgne fit comme si de rien n'était et posa sa main sur la poignée de la porte. Il rentra alors dans la pièce cachée. L'ambiance était bien plus froide - mais la température, elle, était bien supérieure au reste du domicile - qu'au sein de la maison. La pièce cachée abritait un gros bureau, avec de nombreuses feuilles en vrac, ainsi qu'un vaste réseau d'archives. C'était pour le premier côté de la salle. Orientant son regard amputé d'un oeil de la gauche vers la droite, Yoru put constater que la pièce abritait une espèce de serre. De nombreux alignements de cloches en verre abritaient des végétaux d'espèces diverses et variés. Sous quelques unes des cloches agissant comme des serres miniatures, le borgne put observer la présence de câbles reliés à un grand ensemble de câblage. Un gros réservoir abritait dans l'un des angles de laboratoire des produits chimiques avec toute une gamme de couleurs étranges. Le Lutin n'eut pas véritablement le temps de s'intéresser de plus près à la nature de ces substances, ni encore moins à l'exploration totale de la salle. Il entendit simplement un étrange grognement singulier.

Et puis soudain, alors qu'il observait les quelques documents et archives placés sur le bureau du botaniste sénile, l'image de la silhouette séraphine d'Ake lui traversa l'esprit comme une flèche en plein cœur. Sa beauté était si ... étrange. A la fois si envoutante pour les hommes, et si répulsive pour le Lutin Pourpre. L'image du visage de la défunte Aoyama apparut ensuite aux côtés de celui de la Nukenin. Elle brûlait, disparaissait sous les flammes, et perdait en visibilité sous l'écran opaque de fumée... ce spectacle était comme un océan d'orgueil dans un lampadaire rouge. Les forêts griffaient sur les insectes de fumée mate. Elle dansait, cruelle dans sa défaite quand les étoiles dévorèrent ses voiles stridents. Midi soufflait comme une torche sous l'âcre clémence de sa colère. Un rocher hurla alors dans sa forge de maladie et poignarda l'Arbre qui...
« ... Et merde. »
__________________________
L'astre de feu avait cédé sa place au globe sidéral de neige depuis peu. Yoru était sorti de cette maison, conscient de son Acte. Ses pensées furent épurées après ce geste. Purgé de toute réflexion contraignante et corruptrice, le borgne avançait lentement en direction du point de rendez-vous, en vue de retrouver Ake. Il avait mémorisé dans sa tête quelques bribes des papiers qu'il avait eu l'occasion de lire, mais n'avait retenu à cause de l'Incident que quelques phrases, mots, éparpillés dans sa tête. Lorsque la silhouette harmonieuse de la kunoïchi parvint à se former dans les ruelles nocturnes, le Lutin s'approcha de plus belle. La donzelle avait du attendre un petit moment ici. Quoiqu'il en soit, au vu de sa présence dans les quartiers, elle avait fini sa petite exploration. En conséquence, afin de signaler sa présence, le ninja de classe moyenne émit en premier lieu une simple tirade, d'un ton froid, épuisé:
« Me revoilà. »
Il était étrangement fatigué. Son souffle était imperceptible, car il voulait effacer sa respiration faible et hésitante. Son regard était lui aussi troublé. C'était sans compter sur la présence de ce teint de peau masqué par le voile de la Nuit. Tout comme cette blessure à la main, cachée derrière quelques bandages teintés du rouge de l'hémoglobine, que le Kirijin tâcha de laisser contre lui, comme un membre paralysé.
« Alors... qu'est-ce que tu as trouvé de ton côté, Ake-san ? Je t'écoute, les femmes d'abord. »
Il n'attendait qu'une chose. Non, plutôt deux. La première, c'était d'entendre le récit de la Seiitsu. Cela ferait certainement avancer la mission, bien que ça n'en avait pas l'air. La seconde, c'était de trouver un endroit où se reposer. Lutter contre sa démence avait un prix: celui de la vitalité. Contre la fatigue, Yoru se devait donc de réagir par le sommeil, la satiété ou bien encore par le contact humain, rassurant, réconfortant. Mais des trois, il en allait de soi que le Lutin Fou préférait, au vu de sa mine fatiguée, la première solution...
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Message(#) Sujet: Re: Et si c'était la faute du chat en fait ? [Mission Feat. Yoru] Et si c'était la faute du chat en fait ? [Mission Feat. Yoru] EmptyMar 24 Avr 2012 - 23:02

Il n’était pas venu ; elle attendait, seule, et les secondes lui semblaient des heures. Pourquoi il n’était pas venu ? S’il l’avait appelé à l’aide, elle, elle aurait bondi à sa rencontre. Il ne l’avait surement pas entendue. Les gens n’entendaient jamais que ce qu’ils voulaient, après tout. Ake s’était assise là, sur le lieu de rendez-vous, et s’était recroquevillée sur elle-même, tendue. L’odeur entêtante l’avait poursuivie et elle était certaine d’être encore hantée. Elle eut par ailleurs tout le loisir d’y réfléchir, avec nervosité cependant, ce qui la rendait moins certaine dans ses idées. Plus elle y songeait, et plus la peur l’étreignait. Elle croyait savoir ce dont il s’agissait et pouvait plus ou moins le confirmer à la vue de ses émotions vives – décuplées – et surtout volatiles. Elle sursauta quand le petit chat vint se frotter contre ses jambes et se réveilla soudainement. Elle s’était endormie ? Un pli soucieux parcourrait son front tandis qu’elle prenait de nouveau l’animal dans ses bras, certaine qu’il s’agissait du même qu’auparavant : ses pensées s’embrumaient, et elle avait dû s’assoupir quelques instants. Elle perdait néanmoins complètement la notion du temps, et ne savait plus si c’étaient des années ou des minutes qui défilaient si rapidement. Il n’y avait rien autour. Rien qu’elle et son chat… Qui prit soudainement la fuite. Encore une fois. Ake se redressa subitement alors, alerte, et jeta des coups d’œil sur les alentours. Pas deux fois, suppliait-elle.

Mais ce n’était autre que Yoru, qui s’avançait vers le lieu de rendez-vous. Ce chat était vraiment un trouillard ; elle aussi. Il avait l’air bien fatigué, et immédiatement Ake devint anxieuse. Mais surtout plus joyeuse : elle n’oubliait pas quelle attitude positive elle devait s’employer à adopter. Elle était sincèrement contente qu’il soit enfin de retour, même s’il ne l’était pas assez rapidement à son goût. Quand il lui demanda ce qu’elle avait réussi à glaner comme informations – chose qu’elle attendait impatiemment – elle se rendit compte que tout était vide. Il n’y avait plus rien, là-haut, dans sa tête. Les mots avaient disparus. Des images par contre, la frappaient de toutes parts, et se mélangeaient doucement dans un flot continu. Pour ne pas paraître complètement désarçonnée, elle entreprit d'user de la gestuelle : mais comment expliquer ce qu'elle avait vu, qui l'avait frappé, par de simples gestes ? Ake tremblait de ne plus savoir ce qu'elle voulait dire. À vrai dire, tout ceci était essentiellement le fait d'un stress intense. Les raisons semblaient variées, plus ou moins évidentes, et plus ou moins contrôlables. Alors qu'elle indiquait, tantôt la maison qui abritait les voisins, tantôt le ciel et le sol, ses lèvres s'entrouvraient et se refermaient sans qu'aucun son ne sorte jamais, sinon un gargouilli étranglé. Un miaulement plaintif, non loin, eut raison de sa panique et elle s'exclama soudainement. « Le chat ! Il le sait bien, lui. »

Ça ne voulait rien dire peut-être pour lui, mais pour Ake c'était une clé. Une clé, pour une serrure obscure qui ne s'était pas encore révélée. Même si c'était fou, que la dame n'avait plus tous ses esprits, cela eut le don de la débloquer de son mutisme. « J'étais avec le chat, on était plutôt désespérés, là sur le pas de la porte. Il est parti en courant, lâche qu'il est. Il y avait du bruit, provenant du sol ; j'y suis allée. Dans le sol. Enfin, sous la maison. Tu sais, ils étaient tous là. Ou plutôt, presque tous. Enfin, ils étaient nombreux. Même dans une de nos tours, à Ame, on était pas si nombreux. » Ake parlait vite, le souffle coupé, et les mots sortaient saccadés de sa bouche. Elle avait reprit ses grands gestes. La panique revenait, comme elle se souvenait de ce qu'il s'était passé. « Et là. Le chat le sait bien, lui, ce qui se passe là dessous. Il fuit, la nuit, le moindre bruit. Il sent cette odeur, entêtante. Je n'avais pas fais attention au départ. Les lumières aveuglantes ont souvent raison de mes autres sens. Mais, derrière l'odeur nauséabonde des corps et des objets... Elle est là, omniprésente. Ils sont fous ? Non, c'est cette drogue qui les rend dingues. Ils sont abrutis pour cette chose. Sous quelle forme se diffuse-t-elle ? Je ne sais pas... Pas encore... Mais ils ne peuvent pas en être conscients. Impossible. » Pourquoi impossible ? D'abord parce que ce quartier n'était pas une réplique moderne de Woodstock. Ils n'étaient pas des hippies. Et les enfants, alors... Consanguins peut-être, mais à ce point débile sûrement pas.

Ake sourit faiblement, alors qu'elle reprenait un peu son souffle. Ils n'étaient pas maîtres d'eux, et s'adonnaient à leurs jeux étranges, sur fond sonore assourdissant. Dans sa tête, le lien s'effectuait clairement. « Drogue, bruit, vieux. Ils ne s'en souviennent pas trop ; le vieux si. Conflit. » La demoiselle avait souffert - mais elle ne l'admettrait jamais - de l'utilisation de substances. Parce qu'elle avait un corps malade, celles-ci lui étaient prescrites. Et d'une on passait à l'autre. Elle avait reconnu les effets. Peut-être se trompait-elle ? Mais pourquoi cette peur soudaine, profonde, et paralysante... « D'où vient le mal ? Pourquoi arrive-t-il jusqu'à chez eux ? » Elle soupira longuement. Et comme si elle se souvenait de la présence de Yoru, ses yeux quittèrent l'expression du vague pour s'accrocher à lui. De toute ses forces, elle sourit. Son envie la plus forte, sur le moment, était de lui prendre la main et de se casser de ce pays anormal. Elle fatiguait, elle aussi. Alors dans un mouvement de recul, elle se laissa tomber au sol sur les fesses, et croisant les jambes en tailleur, elle ajouta, d'un ton qui semblait bien plus lucide tout à coup. « Et toi, de ton côté ? Il a un élevage de chats ? Oh, et... Où on dort ? »
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Message(#) Sujet: Re: Et si c'était la faute du chat en fait ? [Mission Feat. Yoru] Et si c'était la faute du chat en fait ? [Mission Feat. Yoru] EmptyMar 1 Mai 2012 - 2:34

La Nuit était tombée sur le petit hameau de Kusa no kuni. Les deux jeunes shinobis, issues de contrées différentes pour accomplir un but commun, s'étaient rassemblés en un point, après avoir effectués des recherches chacun de leur côté. Du côté d'Ake, il fallait allait visiter, questionner ou dans le pire des cas espionner les voisins de Goemon. Du côté de Yoru, il fallait rendre visite au vieillard en question. Désormais, après avoir fait le tour du domicile des deux parties, le tandem pouvait se réunir dans la rue pour exposer leurs trouvailles. Une lumière blafarde, issue d'un lampadaire défectueux, éclairait la parcelle de ruelle où se trouvaient les deux shinobis. Cette maigre lueur semblait écrasée par la colossale obscurité nocturne. Les étoiles elles-même paraissaient impuissantes, misérables, telles des trous minuscules causées par des insectes nuisibles dans le drap cosmique et sombre de la Nuit. Habituellement, le Lutin Fou profitait de ce spectacle magique, où le noir dévorait la lumière, où le mal ne faisait qu'un avec le bien, où le crime était effacé. Mais avec son Acte, ayant pour but de purger son esprit de toute trace de Folie, du moins de façon provisoire, cette sensation de bien-être véhiculé par l'omniprésence du voile nocturne fut totalement opprimée. La fatigue, la douleur ainsi que le manque de velléité avaient remplacé cette sensation agréable.

C'était sans compter sur la présence d'Ake. Cette femme qui était à l'origine de cette main mutilée. Cette demoiselle qui, de par son sourire, son visage, sa chevelure, sa silhouette idéale et bien d'autres atouts séduisants encore était à l'origine de ce départ de crise démentielle. Yoru ne pouvait pas en vouloir à la Nukenin: c'était son inconscient qui en était arrivé à afficher ses images. C'était son subconscient qui, à cause d'une tare singulière affectant sa psyché, délirait pour perdre plus facilement le contrôle. Il ne pouvait rien reprocher à Ake, sinon il y aurait été hypocrite de critiquer la beauté de sa coéquipière. Une coéquipière qui s'était fait un ami félin en attendant l'arrivée du borgne. Le chat, profitant de la chaleur humaine, s'était trouvé une place de choix aux côtés de la kunoïchi. Il semblait même faire preuve d'intérêt pour la réussite de la mission, ayant été sur les lieux explorés par Ake. Fatigué, mais pas au point d'abandonner la Seiitsu, Yoru tendit alors une oreille aux paroles de la donzelle, analysant de son mieux la situation. Les voisins étaient donc sous l'emprise d'une drogue, expliquant leur état étrange, avec un comportement digne d'un zombie. L'évocation de cette substance illicite étant sans rappeler les documents qu'avait trouvé chez Goemon notre protagoniste. Après qu'Ake ait terminé sa longue tirade, proche du monologue au vu de l'état de somnolence avancé de son équipier, le Kirijin en question prit la parole, évoquant successivement plusieurs points différents.
« Je vois... la situation est plus compliquée qu'elle n'en à l'air... de mon côté, j'ai trouvé quelque chose de bizarre chez le vieux. En apparence, sa maison est tout à fait banale. Mais en fouillant, j'ai pu accéder à une sorte de labo faisant office également de serre pour des sujets végétaux. Il y avait aussi des produits chimiques et... autre chose. »
Le traumatisme de sa Folie était encore présent, et le souvenir de ce départ de Folie le faisait encore souffrir. Contrer une crise avait le même effet que dix gros maux de tête à la fois. Un écho strident et grave à la fois qui percute comme à l'infini dans la tête, bourdonnant comme un essaim d'insectes semant chaos et désespoir dans leur sillage. La main valide soutenant son visage trahissant en de nombreux signes son épuisement tant moral que physique, le shinobi à la crinière blonde poursuivit son récit.
« A part ça, j'ai trouvé des données qui pourraient avoir un rapport avec cette histoire de drogue. Essais concluants. Augmentation du taux d'intrants de ... % [...] dans le but d'améliorer le rendement de matières organiques. Il y avait avec des schémas complexes, représentant des molécules, je crois. Production de psycholeptiques optimale [...] expérience concluante. Je suis désolé, après ça, j'ai eu un problème, j'ai du partir au plus vite et ... j'ai oublié le reste. »
Reprenant son souffle, dans l'ombre du lampadaire, Yoru chercha par la suite une alternative pour passer la nuit à l'abri. Il fit alors signe à Ake de le suivre, d'un geste de la main. Le pas lent et la tête basse, le jeune homme semblait errer dans les ruelles dorénavant désertes de la petite bourgade. Après une dizaine de minutes de marche silencieuse à travers les petits quartiers du village, le binôme de ninjas trouvèrent refuge dans une auberge ouverte à des horaires assez tardifs. Par chance, il restait tout juste une chambre pour les deux ninjas, bien qu'elle se trouvait tout en haut de l'immeuble. La chambre donnait sur le toit, et n'offrait qu'un seul lit: tant pis pour Yoru, il laissera sa place à Ake. Le village étant assez dangereux, avec des drogués et des ivrognes violents, Yoru préféra monter la garde, s'adossant au bord de la fenêtre, profitant de l'air frais pour guetter avec une vue d'ensemble sur le village. La donzelle devait déjà être au lit - le Lutin Fou avait laissé toutes les dispositions qu'Ake désirait pour dormir à son aise, sans manquer d'intimité - alors que le jeune ninja de classe moyenne de Kiri s'était mis en t-shirt pour être à l'aise, son ninjatō jouant entre ses mains.
« Bien, on dormira donc ici ce soir. J'ai pas trouvé mieux, je m'en excuse. On fera avec, de toute façon t'as la meilleure place, donc y'aura pas de soucis, déclara d'un ton calme et agréable, proche du murmure Yoru, demain on pourra reprendre la mission comme on l'entendra. Si tu as besoin de quelque chose, tu me le signales, je veille pour deux cette nuit. »
Il aurait aimé ajouter un petit "bonne nuit" mais il s'était abstenu. Yoru était étrangement plus calme, plus posé. Le fait de se savoir à l'abri, de pouvoir dormir tranquillement, le rendait plus serein. En outre, il s'adressait à la Seiitsu avec plus d'enjouement qu'auparavant. La relation entre les deux shinobis commençaient à s'apaiser, au profit d'un lien plus amical, plus convivial. Mais que se passait-il dans la tête du Lutin Pourpre ?
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Message(#) Sujet: Re: Et si c'était la faute du chat en fait ? [Mission Feat. Yoru] Et si c'était la faute du chat en fait ? [Mission Feat. Yoru] EmptyLun 11 Juin 2012 - 22:17

Une nuit de sommeil plus tard et voilà que le tandem de ninjas était de nouveau sur pied. Yoru avait dormi toute la nuit contre le rebord de la fenêtre, à surveiller Ake. Il ne savait plus trop à son réveil ce qui lui avait pris de jouer les gardes du corps. Peut-être la fatigue se disait-il. Après tout, il avait atterri dans la chambre d'auberge dans un état assez lamentable. Ses yeux étaient lourds, ses mains presque sans vie. On aurait dit une marionnette, un corps désincarné, sans âme ni volonté. Cet état déplorable n'était plus qu'un vieux souvenir. Au petit matin, le borgne se leva en s'étirant, comme à son habitude. La belle Seiitsu dormait encore. De peur de s'attirer les foudres de la kunoïchi, pour avoir réveillé cette donzelle en petite tenue, il préféra s'attarder à d'autres tâches. Il récolta donc ses affaires, les rassembla en un point. Calme, et surtout silencieux dans ses gestes, il mangea un bout en l'absence de la Nukenin. Même s'il avait repris ses forces, cette fraîche matinée ne réussissait pas à Yoru. Son visage portait encore les stigmates de l'épuisement. En revanche, son esprit lui s'était remis d'aplomb de l’événement de la veille. Tout en veillant à se faire petit dans la pièce à vivre, Yoru prit soin d'étudier sa blessure. Hier, il n'avait pas pris le temps au moment de son départ de crise de faire attention à la gravité de son geste. Il déroula donc les bandages cachant son mal, et désinfecta la plaie de son mieux. Serrant les dents, ignorant la douleur procurée par ses mouvements, il pansa sa blessure mieux qu'autrefois. Quelques minutes plus tard, le tas de bandage entourant vulgairement la dextre du quidam laissa place à un bandage plus abouti. Un pansement recouvrait la plaie, soutenue par quelques bandages, bien moins nombreux que la masse informe de tissus blanchâtres de la veille.

Ake dormait toujours. C'était en tout cas ce que pensait Yoru. Il n'allait pas la réveiller. Mieux, dans un élan de bonté, il allait faire la sale besogne tout seul. Le Lutin Borgne avait déjà pensé à un petit scénario de fin de mission pour annoncer la réussite de l'objectif à sa partenaire. Subtilement, il s'évada de la chambre, et discuta avec l'aubergiste pour revoir les modalités d'emprunt de la chambre. En échange d'une petite bourse, Yoru repartit en mission avec la certitude d'une réussite en solitaire. Son argent allait servir à bien d'autres usages en plus du remboursement de la journée supplémentaire dans la chambre. Sur ce, le jeune homme prit la direction de la place principale. Il avait désormais remis son habit de ninja. Il allait opérer seul pour la journée, cette unique journée. Il désirait mettre fin à cette mission d'ici le coucher du soleil. Une fois sur la place centrale, le ninja se plaça sur un banc, et l'air de rien, se mit à réfléchir. Comment allait-il faire ? D'une part, les voisins avaient l'air de zombie. Difficile d'intéragir avec des légumes sur pattes. D'autre part, il y avait ce Goemon. Au vu de sa maison et de ses recherches, difficile aussi de communiquer avec lui. En tout cas, c'était bien lui qui était en tord dans l'histoire. Goemon ou voisins zombies, il fallait choisir. L'une des deux parties devait partir. Adossé contre un banc en roche, Yoru fit rapidemment son choix. Il irait rendre une petite visite au vieillard. Le sénile était le plus prédisposé à quitter le petit hameau perdu dans la jungle de Kusa no kuni. En effet, au final, c'était lui le fautif dans l'histoire. C'était lui le responsable de cette mission. Un retournement de situation difficile, certes, puisque c'était lui le commanditaire de la mission, mais cela s'imposait.

Il en allait de l'état de santé des voisins. Des locataires qui par moments conservaient un peu de lucidité. Juste assez pour pouvoir se plaindre à propos du vieillard. Si Yoru prenait la décision de déplacer ces hommes et ces femmes, son geste serait irresponsable. Alors que les voisins seraient déplacés sans comprendre réellement le motif de cette exode, Goemon pourrait toujours effectuer ses expériences. Des expériences qui à coup sûr, affectaient les voisins. De fait, si l'on déplaçait ces voisins-là, d'autres reviendraient, et seraient à leur tour affectés par les manipulations du sénile. Il paraissait donc tout naturel de discuter avec le botaniste pour revoir les clauses du contrat, qui remettaient en cause les circonstances de la mission. Mais Yoru visait autre chose. En bon ninja cynique, il aspirait à une autre vocation. Celle de parvenir à la réussite de sa mission par des moyens détournés. Plus que cette prime qui lui serait versé, c'était cette notion de victoire qu'il désirait. Il ne pouvait se permettre de rentrer au village en ayant échoué. Il n'avait pas le droit; il n'avait pas fait tout ce chemin pour rien. Et surtout, il ne s'était pas arrangé pour finir seul la mission pour rien. Désormais, le blondinet devait trouver un moyen de faire chanter le vieillard pour parvenir à ses fins. Suite à son infiltration, le Lutin Pourpre avait sa petite idée derrière la tête. Il allait tout simplement revenir dans le laboratoire caché du scientifique du dimanche et faire main basse sur les travaux du vieil homme. Avec les rapports attestant clairement de la production de substances illicites, et du développement de plantes dans une pièce cachée - certainement pour échapper à des contrôles - le Kirijin avait toutes ses chances en main pour arriver à son but.

Son plan parfaitement élaboré, il se leva de son banc et mit le cap vers le domicile du vieillard. La seule contrainte dans la stratégie du Ryūzoji résidait dans la réussite de son infiltration. En effet, la fois dernière, on pouvait qualifier son accès au labo de coup de chance. Auparavant, Goemon était absent. A présent, il restait impossible de déterminer si le botaniste était toujours absent ou non. Auquel cas le shinobi allait devoir faire preuve de ruse. De la ruse, le ninja n'en manquait pas. Il arriva quelques minutes plus tard devant la demeure du vieil homme. Yoru avait emprunté des voies plus élevées; de toit en toit, il avait choisi de se déplacer ainsi pour favoriser son effet de surprise. Contemplant en hauteur cette batisse dorénavant familière, Yoru veilla à ce que la rue soit déserte au moment de son infiltration. Perché au sommet d'un toit, il tourna sa tête à droite. Une vieille femme passait avec ses courses. A gauche, la voie était libre. Le blondin fit preuve de patience, et quelques instants plus tard, la voie fut libre d'accès. D'un bond, il se retrouva au sol, face à l'entrée du bâtiment en apparence ordinaire. Bien évidemment, il n'allait surtout pas passer par la porte d'entrée. Concentré, il fit donc le tour de la maison, et veilla à travers chaque fenêtre à vérifier la présence de Goemon. Une demi-dizaine de vitres plus tard, Yoru pouvait plus ou moins attester de la présence du vieil homme qui était bien dans sa demeure. Tout en finesse, il surveilla chacun de ses mouvements, afin de pouvoir trouver un point de passage en toute discrétion. L'air de rien, Goemon s'était apparement posé dans son salon, certainement pour se reposer. Immédiatement, Yoru profita de ce moment d'inattention pour se frayer un passage à travers le même passage que la veille. S'infiltrant donc par la petite fenêtre, il manqua de se contorsionner pour repasser à nouveau par l'étroite entrée qui dominait le cagibi en hauteur.

A partir du moment où le jeune homme fit le premier pas dans la maison de Goemon, tout devint plus sérieux que jamais. Yoru était concentré à fond. Il tendit l'oreille. Il essaya d'entendre chaque son exploitable, permettant de prédire l'arrivée imminente de Goemon. Tel un chat, il se faufila dans l'ombre de chaque meuble, longea chaque mur avec agilité. Le Kirijin était presque sur le point d'utiliser le Kinobori no jutsu pour réduire ses chances de se faire attraper. Seul bémol, à l'approche de Yoru vers le salon, la présence du sénile dans la pièce. Il ne dormait pas, mais les yeux avec lesquels il parcourait les pages d'une revue sans intérêt pour Yoru suscitaient la fatigue du vieillard. Le borgne devait trouver une solution à nouveau pour résoudre ce soucis. Le temps d'élaborer une astuce, il se déplaça dans une pièce à l'abri de la vue de Goemon. Puis, le Ryūzoji composa une série de signes incantatoires. Cela faisait presque longtemps qu'il n'avait pas eu à utiliser le ninjutsu pour parvenir à ses fins. A ses côtés apparut une copie de lui. C'était un clone, composé de vapeur qui s'était échappée de la dextre droite du quidam. La masse amorphe de gaz s'était ensuite agglomérée pour donner naissance à un double parfait du Lutin Pourpre. Immédiatement, le clone de Yoru se dirigea en direction de la chambre de Goemon. Il y saccagea autant de choses que possible. A commencer par la fenêtre, pour faire croire au scientifique botaniste qu'il venait de l'extérieur par l'intermédiaire de cette vitre brisée. Il déchira, abîma par la suite divers meubles. Après quoi il se transforma par le biais du Henge no jutsu en un chien lambda. Cette diversion fut un franc succès, vu que Goemon se leva et se dirigea à toute allure vers sa chambre. Le clone de Yoru, sous sa forme canine, n'avait pas encore fini son travail. Il allait occuper encore le vieillard, le temps que l'original se charge d'infiltrer le laboratoire.

Un laboratoire que rencontra à nouveau Yoru cinq minutes plus tard. Il n'avait pas changé, depuis sa dernière visite. La pièce était toujours aussi lugubre. Elle avait conservée encore cette atmosphère pesante et indescriptible qui suscite le mystère. Une odeur qualifiable de chimique traversait la salle de part et d'autre. En tendant le nez, Yoru ressentait encore ce parfum désagréable. Il voyait aussi ces plantes connectés à tout un réseau de câbles, alimentant en nutriments et intrants étranges les végétaux. Il voyait surtout la pile de documents de la veille qui avait perdu en volume. Sans plus tarder, le borgne s'attarda sur le petit bureau du vieillard et fouilla à nouveau, à la recherche de preuves compromettantes. Rapidement le shinobi accumula les archives nécessaires à sa magouille. Mais ce fut sans compter sur la présence d'un bonhomme qui se hâta assez vite en direction de son atelier clandestin. Goemon était là, de retour. On ne put savoir comment il s'était soustrait de la présence nuisible du chien, en tout cas une chose était sûre, il était bien là. Et son air sénile, sa respiration marquant un essoufflement à cause de son empressement, et bien d'autres facteurs encore, trahissaient sa psyché. C'était comme si on pouvait d'avancer déterminer les propos du botaniste dérangé.
« Hey que fais-tu ici ?! Qui t'as autorisé à rentrer ici ! »
Quelques instants plus tard, son regard usé par les flots du temps se posa sur l'inconnu. Et plus précisément sur un de ses signes distinctifs, à savoir, son bandeau couvrant son œil invalide.
« Mais attends… ce cache-oeil, cette chevelure blonde… Tu es le ninja de Kiri que j'ai appelé pour cette fichue mission C ! Que viens-tu traficoter ici dans mon laboratoire au lieu de t'occuper de ces gueux qui me font office de voisins ?! »
« Ouaip, c'est bien moi, le ninja de Kiri que vous avez engagé. Tout compte fait, on va s'occuper de ton cas papi. J'veux pas faire mon justicier et mon protecteur de la veuve et de l'orphelin, mais tu vas faire chier tout le monde avec tes expériences sur tes fougères. Donc du coup, tu remballes ton matos, tu quittes ce patelin pommé, et tu changes d'endroit. Où ça ? J'en ai pas grand chose à faire, tant qu'on entend plus parler de toi à Kiri. »
Goemon était plus étonné des propos de Yoru. Il venait en quelques instants de démontrer oralement sa trahison. Il était rare pour un ninja de se retourner contre un demandeur de mission. Tant par respect pour les ordres donnés par son village, que par appât du gain, avec la rémunération versée partiellement au shinobi accomplissant la tâche. Mais rareté n'était pas synonyme d'impossible, et Yoru en était bien la preuve. En se retournant contre Goemon, il contribuait à la tranquillité du village, mais aussi à une forme de réussite dans sa mission, trouvant le moyen de cesser les querelles entre vieillard et ses voisins. Perdu, confus, l'air interdit, le scientifique trahi fut hors de lui, et chercha tout de même à reprendre le contrôle de la situation.
« N'importe quoi ! J'irais dénoncer ta trahison à ton gouvernement, on verra si tu fais toujours le malin jeune ninja. Tu ne peux pas faire ça ! »
Le borgne ricana. C'était un rire sincère, plein de sarcasme. Suite à ce rire guttural, le jeune homme reprit un air plus sérieux. Il fixa du regard le vieil homme, comme un sniper verrouillant sa cible. En guise d'intimidation, une légère risette trahissant confiance et une réponse pleine de franchise.
« Oh si, je peux faire ça… Regarde ces jolis papiers ! Sympa, les noms de substances pas très légales, qui y sont affichés, hein ? Et puis surtout, c'est cool ton élevage de pots de fleurs, avec tout ces tuyaux et tout ! C'est nickel ça, pour un jour risquer de polluer l'eau du village, ou une connerie du genre, tu trouves pas Papi ? J'espère que tu vois où je veux en venir. Si non, je vais te clarifier les choses: coopère ou soit certain de finir en taule. L'avis d'un ninja de moyenne classe respecté dans son village contre un vieux crouton qui magouille dans un labo aura raison de ton sort. Du moins, si tu ne fais pas ce que je te demande gentiment. »
Il esquissa alors un sourire joyeux, ironique et enfantin à la fois. Le front en sueur, Goemon lui ne savait plus où se mettre. Tout au long de sa tirade, Yoru en avait profité pour se faufiler derrière le vieillard, de sorte à l'empêcher de fuir par la sortie. Au pied du mur, le vieil homme était quasiment contraint de se soumettre aux exigences du Kirijin. Mais au fond de lui-même, le botaniste ne pouvait pas se rendre. Son caractère le lui imposait. Il n'avait pas le droit de se faire dominer par un blondin venu de nul part, qui cherchait à le racketter d'une façon ô combien lâche. Dans un ultime espoir, il fuit vers le fond de la salle, courant de toutes ses forces. Le petit gringalet se faufila entre les allées de plantes, jusqu'à disparaître dans un espace plus sombre de la salle, couverte par une légère cloison. Yoru le suivit tranquillement, sans trop se presser. Il arriva alors jusqu'à cette partie de la pièce qu'il n'avait auparavant pas exploré. Ce qu'il y découvrit fut tout à fait hors du commun. En effet, une demi-dizaine de plantes aux formes et aux couleurs variées se disputaient l'air en mouvement. Les végétaux étaient d'une taille assez importante, de quoi rivaliser avec un enfant bien en chair. Certaines plantes n'étaient autre que des plantes carnivores, aux canines verdâtres suintant une bave nauséabonde.

Dans un élan de folie, Goemon concocta un hasardeux cocktail de produits chimiques, et versa le tout dans les pots de chaque plante. Il n'avait pas l'air de contrôler ses gestes, et tendait à délirer. De tremblement en geste désordonné, il laissa croître quelques unes de ses plantes, qui vinrent manifester leur gain de puissance. Ainsi, d'un coup de racine, Goemon fut projeté contre la cloison, comme une forme de remerciement primitive. Si Yoru espérait s'en sortir haut la main avec le vieux, il allait devoir s'occuper des quelques végétaux monstres qui commençaient sérieusement à devenir un peu trop envahissants. Tandis que leurs feuilles et racines commencèrent à ligoter jambes, bras et torse du jeune homme, le borgne en question effectua quelques signes incantatoires avant de se lancer dans l'annonce d'un de ses jutsus.
« Futton… Yugejin Kazami ! »
Son corps expulsa alors une grande quantité de vapeur. Malgré le volume d'eau vaporeuse libéré, l'attaque restait plutôt sommaire et peu puissante. Néanmoins, elle permit à Yoru de diminuer l'étreinte qui empoignait sa main gauche, lui permettant de venir chercher un kunaï dans sa sacoche. La suite, on s'en doute, fut rapide. Brisant les liens sylvestres qui l'entravaient, Yoru joua de son kunaï pour trancher tout ce qui approchait vers lui. Quelques instants plus tard et le jeune homme se débarrassa de son kunaï, le lança droit sur une plante carnivore qui fut sévèrement amochée. Saisissant par le col Goemon, le Ryūzoji utilisa une dernière technique, prenant soin auparavant de prendre un peu de recul.
« Suiton… Zessenzan ! »
Sa bouche projeta un fin jet d'eau à haute pression. Capable de fendre aisément la roche en deux, le Ninjutsu de Yoru ne fit pas un pli. La salade de végétaux fut réduite en morceaux, suppurant d'un suc désagréable à la vue et à l'odeur. Quelques morceaux tombèrent au sol, tandis que d'autres s'étalèrent sur le comptoir. Face à cette boucherie végétale, Yoru lança un dernier regard au vieil homme.
« Bon Papi, tu remballes tes légumes, et tu me files la récompense avant de filer toi-même dans des contrées que personne ira visiter. Avec cette putain de forêt qu'il y a dans ce pays, ça sera pas difficile à trouver ! »
Ainsi s'acheva cette drôle de mission. Tandis que le Lutin Fou accorda une once de confiance à Goemon, qui depuis fut oublié de tous, le village de Kusa no kuni retrouva son calme. Les voisins eux retrouvèrent leur état de santé normal, au bout de quelques semaines en absence des substances rejetées par le vieil homme disparu. La maison du vieillard fut vidée, désertée. Yoru lui rentra à Kiri, avec sa prime, et le sentiment d'avoir fait quelque chose de bien. Car oui, pour compenser son acte odieux envers Goemon, il avait à la fois sauvé la "vie" à un groupe de personnes, voir d'un village, tout en ayant fait le boulot à la place de la Seiitsu, qui quitterait l'auberge au soir avec comme promis une partie de sa prime, qu'elle était censée elle aussi toucher. Comme quoi, le Lutin Pourpre peut avoir bon cœur ⸮
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