Rentrant dans la pièce par la porte la plus proche du trône, l’Aburame laissa le domestique qui avait insisté pour la faire entrer, la refermer. Un, cinq, dix, quinze … comptant rapidement mentalement, il lui semblait que l’ensemble des effectifs était présent. S’avançant de quelques mètres face aux ANBU, la Daimyo parcourut l’assemblée du jour des yeux, identifiant au passage ceux avec qui elle s’était d’avantage liée. Senwashi était accroupi sur une poutre en hauteur (sûrement son côté volatile), et Kimimaro était adossé au seul pilier en marbre de la salle (les autres étant en bois, Miko ayant beaucoup insisté pour faire retirer toute extravagance et démonstration de richesse posées là auparavant pour en mettre plein la vue à ses sujets et autres diplomates) qu’elle ne tarderait pas à faire enlever également.

Bien, vous êtes tous présents. Nous pouvons commencer. J’ai demandé au chef de l’ANBU de garder le secret sur le pourquoi de cette réunion, il me semble donc que je vous dois quelques petites explications.

Debout devant la quarantaine d’ANBUs présents (finalement ils n’étaient pas douze comme elle l’avait laissé suggérer), Miko continua son monologue.

Comme vous le savez, ces derniers jours je me suis rendue à Konoha en compagnie de l’ancien Kazekage et y suis restée un peu, le temps de voir vers quoi évoluait ce problème. À cette occasion, j’ai pu converser directement avec l’Hokage et le chef de votre unité, et leur ai demandé de supprimer la branche de l’ANBU à laquelle vous avez été jusqu’à maintenant affectés, à savoir ma protection.

Toujours debout, elle ne souhaitait pas s’asseoir dans son fauteuil comme si elle lisait un livre à une bande d’enfants paresseux et braillards.

Plusieurs raisons ont guidé mon choix : la première raison pour une question d’effectifs. Affecter tant d’entre vous à ma seule sécurité est à mes yeux ridicule et un gâchis de compétences, surtout alors que je reste sur notre territoire, vous seriez pour moi, bien plus utiles pour notre village, notre pays et nos alliés affectés à d’autres branches de l’unité. La deuxième raison est probablement moins … glorieuse et je me doute que nombre d’entre vous s’offusqueront de mes propos. Mais après avoir assigné un ordre à l’un des vôtres, j’ai appris qu’il en avait fait mention à l’Hokage, souhaitant son accord pour confirmer mon ordre. Je serai honnête, cette situation ne me plait pas. Non pas car je n’ai pas confiance en vous ou notre village, mais car dans le cas présent, je doute que garder une unité d’hommes et femmes qui devront se référer au chef ANBU et à l’Hokage avant de se référer à leur Daimyô ne soit viable. Aussi, j’ai décidé de relancer une ancienne instance datant d’avant la création de Konoha : l’ordre des 12 Ninjas Gardiens. Indépendants de Konoha et sous mes ordres directs, ils seraient en charge d’assurer ma sécurité et ne répondraient qu’à moi seule. Au sein de Konoha, leur statut égalerait votre statut actuel pour tout ce qui est accès aux informations, cependant leur dévotion devrait se diriger en priorité envers leur nation et non Konoha.

Petite pause pour laisser les uns et autres réagir s’ils avaient quelque chose à dire avant de continuer.

Si je prends la peine de vous informer directement de ces changements, c’est avant tout pour vous montrer ma gratitude pour votre service et ma sécurité qui jusque-là n’a pas failli, et ce même si jusqu’à présent je ne le montre que peu. Cependant je tenais à détaillais les explications, afin de vous laisser choisir la direction que vous aimeriez prendre. Satochi et Mizuki sont pleinement au courant du choix que je tenais à vous présenter : rester à l’ANBU en tant que Konohajin et être affilié à une autre branche plus utile, ou devenir l’un des Douze, ce qui reviendrait à n’être plus Konohajin mais Hijin avant tout. D’un point de vue de votre vie personnelle si vous vous posez la question, je resterais aussi peu regardante qu’actuellement.

Loooong silence.

Si intéressés pour rejoindre cette escouade, veuillez déposer votre candidature sur mon bureau d’ici quatre jours, de quoi vous laisser le temps de prendre une décision et d’éventuellement consulter votre famille ou autre pour ceux qui le souhaitent. Cela conclut à mes yeux notre petite réunion, à moins que l’un d’entre vous n’ait de questions.

Il allait sans dire que les différents candidats passeraient des entretiens pour certifier de leur intérêt premier pour la capitale afin d’éviter les rares qui seraient tentés de jouer double jeu. Et s’il y avait moins de douze candidats, les inscriptions s’ouvriraient ailleurs.

Je me réveillai ce matin dans mes quartier du Palais, une modeste chambre à coucher contenant quelques meubles essentiels ainsi qu’une petite salle de bain et un balcon à l’extérieur. Je me levai du lit en sachant qu’aujourd’hui n’était pas une journée comme les autres. Il avait reçu la veille une convocation aux petites heures du matin, ce qui en soit donnait déjà le ton de la convocation. C’était quelque chose de sérieux. Avant même de me doucher, je décidai d’aller me chercher à manger. Je sortis sur le balcon puis je me transformai en aigle, survolant la forêt avoisinante à la recherche d’un petit rongeur. Comme de fait, je repérai un lapin qui gambadait entre les racines. Il ne me fallut que quelques secondes pour être sur lui et je remontai avec ma proie entre mes serres. Une fois repus, je repris aussitôt mon envol en direction du Palais.

La convocation avait été faite dans la salle du trône, malgré que trône soit un bien grand mot pour qualifier le siège de la Daimyô. Elle avait fait retirer toute forme de luxure du Palais, ce qui comprenait le magnifique trône du feu précédent Daimyô pour le remplacer par un simple trône en bois. Élégant, certes, mais modeste tout de même. J’avais donc pris ma forme humaine à l’entrée du Palais puis j’avais fait le chemin à pied pour finalement arriver dans la salle du trône. Je m’y attendais, mais je fus tout de même surpris lorsque je vis au moins la moitié de notre unité affecté à la protection de la Daimyô. Pour l’instant, chacun était libre de faire ce que bon lui semblait en attendant l’heure fatidique. Je décidai pour ma part de m’élancer dans les airs pour m’accroupir sur l’une des poutres qui retenait le toit. J’aimais bien être en hauteur.

Tout le monde se tut puis s’agenouilla au sol, le regard fixer par terre, lorsque la porte glissa. Je restai pour ma part en place, mais je baissai tout de même le regard en signe de respect. L’Aburame apparut enfin puis vint se placer devant son trône. Elle entama alors un long discours qui résumait ses derniers jours, les discussions qu’elle avait eu et les conclusions qu’elle avait faites pour finalement nous annoncer que la branche de l’ANBU à laquelle nous appartenions avait été dissoute. J’arquai un sourcil, me demandant ce que cela pouvait bien signifier. Elle nous expliqua alors pourquoi et ce qu’elle avait à nous proposer maintenant, soit de retourner à Konoha ou de travailler pour elle et elle seule. Nous avions quatre jours pour donner notre candidature, car réflexion il devait y avoir. Une fois la réunion terminé, je vis Kimimaro-san se diriger vers Miko-sama sans grande surprise. Si la Daimyô avait quelque chose qui s’apparentait à un préféré, c’était sans doute le Gekei chat. Je vis alors une jeune fille les rejoindre quelques instants plus tard. À en juger par la scène, elle offrait elle aussi ses services sans la moindre hésitation. Pour ma part, j’allais devoir y réfléchir un peu avant de faire mon choix.

Je pris ma forme d’aigle à même la poutre puis je sortis par la trappe qui était prévue à cet effet pour m’envoler dans les airs. Je volai pendant quelques heures pour atteindre le sommet du Mont Ishi. L’un des plus hauts sommets avait un petit plateau, formé par le temps et les intempéries. C’était l’un de mes endroits de prédilection pour méditer ou pour réfléchir. Je m’installai donc en tailleur pour je fermai les yeux, méditant sur le choix qui m’était offert. Je ne pouvais pas simplement pensée à moi, pas depuis que j’étais Conseiller de l’Air. J’avais un devoir autant à mon pays qu’à ma famille, mon clan. Je n’avais toutefois pas eu de difficulté à gérer les deux pour l’instant. Mon clone pouvait se charger des affaires claniques alors que je restais à la disposition de la Daimyô, allant évidemment faire un tour en personne quand j’en aurais l’occasion. Je ne pouvais toutefois pas estimer combien de fois exactement ce sera, si elle réduisait les effectifs au quart de ce que nous étions. Je passai encore quelques heures à méditer le pour et le contre avant de finalement retourner vers le Palais, plus exactement le bureau du Daimyô.

J’avais de la chance, puisque je voyais la lumière allumé dans le bureau, signifiant qu’il y avait encore quelqu’un. Toujours sous ma forme d’aigle, je me posai à la fenêtre du bureau pour trouver la Daimyô assise au bureau. Elle fumait sa cigarette, l’air pensive. L’Aburame dut se sentir épié, puisqu’elle tourna rapidement le regard vers la fenêtre. Elle se détendit lorsqu’elle me reconnut, elle se détendit aussitôt. Je bondis à l’intérieur puis repris ma forme humaine devant elle.

- Miko-sama. Je suis venu vous donner ma candidature pour intégrer les Douze gardiens. Je suis à vos services depuis bien avant mon affectation à votre garde et ce n’est pas prêt de changer.

Je saluai la Daimyô comme à mon habitude en me courbant légèrement, le poing droit au-dessus du cœur.

Son discours terminé, elle s’apprêta à partir quand soudainement le Gekei chat la rejoignit. Il allait falloir qu’il arrête d’être aussi familier devant les autres, certaines mauvaises langues (par exemple un Gekei aigle) risquaient de dire qu’il était son chouchou. Proposant ses services sans aucun papier ou autre, elle soupira légèrement. Toujours à n’en faire qu’à sa tête … cependant qu’il prouve son dévouement sans une once d’hésitation avait de quoi être plaisant. Une jeune femme les rejoignit rapidement, connaissant visiblement le Gekei et inversement. Acceptant la candidature, elle la salua de la tête.

Merci Kohana. Oui de nom uniquement malheureusement. J’ose espérer que nous aurons plus de temps à l’avenir pour faire plus ample connaissance. Mais d'ici là, profitez de vos dernières vacances Kohana, dans quatre jours, vous devrez rester éveillée jour et nuit vu la réduction d’effectifs.

Saluant de la tête la jeune Hyô en guise d’au revoir, l’Aburame prit le chemin de la sortie, ayant au préalable demandé à Kimimaro de la suivre. Une fois la porte franchie, elle lui donna la candidature, sortit une cigarette et l’alluma avec le briquet intégré à sa prothèse, inhalant longuement avant d’expulser la fumé à l’opposé de là où se trouvait le Gekei à l’odorat surdéveloppé.

Tiens sers-toi de la candidature de ton amie pour faire la tienne. Tu as quatre jours pour me la donner. Sinon retour à Kumo… Konoha pardon.

Petit sourire espiègle, elle tira à nouveau sur la cigarette.

Sinon, j’apprécierai ton aide une fois toutes les candidatures rendues pour m’aider à sélectionner les gardiens, qu’en dis-tu ?

* * * * *

S’arrêtant dans son geste, elle regarda la fenêtre. Un aigle. Encore un Gekei. Gardant son livre sur l'apiculture levé, elle le laissa rentrer dans la pièce et poser sa candidature.

Tu as pris ton temps.

Fit-elle avec un sourire.

Mais merci. Je commençais à me demander comment j’allais me déplacer ou envoyer mon courrier sans toi. Tiens, à la clôture des candidatures, pourras-tu m’aider avec Kimimaro pour savoir qui choisir ?

* * * * *

Le jour J … 8h30 sur sa terrasse. Le dossier était sur la petite table de jardin. Une fois les Gekei arrivés, Rukia leur apporta café ou thé selon leur bon plaisir. Ils pouvaient commencer.

Spoiler:

Lorsque j’entrai dans le bureau, elle lisait un livre tout bonnement dans son bureau, comme si elle attendait quelqu’un. Je pris aussitôt ma forme humaine puis lui présentai ma candidature. J’allais me lancer dans des justifications lorsqu’elle reprit la parole, le sourire aux lèvres, me remerciant pour ma fidélité. J’étais devenu un atout indispensable en quelques sortes et elle était heureuse de toujours pouvoir compter sur mes services. Elle me demanda même de me joindre à elle ainsi qu’à Kimimaro pour la sélection de dix autres Gardiens. Je me courbai de nouveau devant elle, la remerciant à mon tour.

- Bien sûr, vous pouvez compter sur moi.

La saluant une dernière fois, je m’envolai de la même façon dont j’étais apparu puis retournai à ma chambre. Il restait encore quelques jours avant la clôture des candidatures, des jours que je passai évidemment à la capitale. Je me demandais bien qui de mes camarades ANBU proposeraient leur candidature pour être Ninja Gardien.

****

Les quatre jours passés, il était temps de revoir les candidatures et nommer les autres Ninja Gardiens. Lorsque j’arrivai sur la terrasse, la Daimyô était seul, sirotant une tasse de thé devant une pile de dossiers. Je saluai l’Aburame d’un hochement de tête puis je pris place à l’une des chaises autour de la table. Une servante arriva aussitôt et me demanda ce que je prenais à boire. Rien de mieux qu’un bon café pour commencer la journée. Le gekei chat arriva quelques minutes après moi, annonçant par le fait même le début de la réunion. Ce fut justement le premier à prendre la parole, soumettant aussitôt la candidature de Kohana, du clan Hyô. Il s’agissait apparemment d’une bonne amie du Gekei et avait toute sa confiance. Il n’avait pas à en dire plus, mais elle semblait effectivement être un atout pour nous.

Il prit alors un dossier parmi le lot puis me le tendis, me demandant alors mon avis. Lorsque je lus le nom sur le dossier, je le reconnus sur le coup : Yuuki Senritsu. Frère de l’actuelle chef de clan Senristu, il avait rejoint les rangs de la feuille avec son frère Daiki dans un geste de loyauté envers Konoha et le Pays du Feu. Ils ont tous deux rejoint l’ANBU peu de temps après leur arrivé et Yuuki avait rejoint l’unité attitré à la protection de la Daimyô et demandait maintenant à rejoindre les Ninja Gardiens.

Yuuki Senritsu:

- Yuuki Senritsu. Il est le frère de leur Cheffe de Clan. Nous avons eu une petite altercation ensemble lors de ma visite de leur village, mais rien de très grave. Je peux toutefois confirmer par expérience de l’utilité de l’Onkyôton qu’il maîtrise. Sa lettre de candidature mentionne qu’il est infiniment redevable au Pays du Feu d’avoir tiré sa sœur des griffes du Kurama. Je crois qu’il pourrait être une bonne addition.

J’avais moi-même considérer apprendre cet art de la manipulation du son suite à notre à affrontement. J’y avais finalement renoncé, n’étant pas tout à fait convaincu, mais je gardais toujours un certain intérêt. Je tendis le dossier au Gekei chat pour qu’il y jette un coup d’œil à son tour. Je choisi alors le prochain dossier sur le dessus de la pile et commençai à le lire, attendant l’avis du Gekei sur le Senritsu. Miko-sama aurait bien entendu le dernier mot. Je me demandais si elle avait quelqu’un à référer, comme le Gekei chat avec la Hyô. J’avais peut-être une idée d’un potentiel candidat, même s’il ne faisait pas parti de l’ancienne unité ANBU affecté à sa protection et qu’il n’avait probablement pas remplis la lettre de candidature même s’il en avait reçu une, le connaissant. Je pouvais toutefois attesté de ses capacités au combat.